Synthese Etude Recyclage Plastiques France Europe Def
Synthese Etude Recyclage Plastiques France Europe Def
Synthese Etude Recyclage Plastiques France Europe Def
France et en Europe
Synthèse
mars 2014
La présente synthèse a été établie dans le cadre de l’expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres
que bouteilles et flacons qui s’est déroulée en 2012 et 2013.
Elle fait partie d’un ensemble de documents réalisés dans le cadre de cette expérimentation :
- Synthèse de l’expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres que bouteilles et flacons :
o Rapport 1 : Résultats, enseignements, recommandations. PwC mars 2014 (*),
o Rapport 2 : Projet de développement du recyclage des emballages ménagers en plastique. PwC mai 2014
- Bilan environnemental du projet d’extension des consignes de tri à l’ensemble des emballages ménagers plastiques. Bleu Safran mai
2014(*)
- Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe. Deloitte mars 2014
- Baromètre de suivi des pratiques de tri dans le cadre de l’expérimentation plastiques. CSA
- Analyse de la qualité de l’air en centre de tri de déchets. Etude de l’effet de l’extension des consignes de tri des emballages
plastiques APAVE (*)
- Synthèse de l’étude ergonomique dans les centres de tri des déchets d’emballages ménagers. Diagnostic des effets sur le travail des
opérateurs de tri de l’extension des consignes de tri des produits plastiques. INRS mars 2014
- Point à date des appels à projets liés au recyclage des emballages plastiques autres que bouteilles et flacons. Eco-Emballages juillet
2012 (*)
- Amélioration de la recyclabilité des emballages en plastique autres que bouteilles et flacons : Premiers enseignements de l’appel à
projets. Eco-Emballages/Adelphe octobre 2013
Les premiers documents ont déjà été diffusés et la totalité des documents sera disponible à la fin du mois de juin 2014.
• Préambule
• Diagnostic de l’existant
‒ Rappel de la situation française
‒ Rappel de la situation allemande
‒ Bilan du focus sur les films
• Éléments économiques
‒ Rappel des éléments sur les prix
‒ Rappel des éléments sur les modèles économiques
‒ Éléments économiques issus du focus sur les films
• Annexes
3 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Préambule
4 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Présentation de notre approche
Bibliographie
complémentaire
• Analyses volumétriques • Déduction de schémas
• Analyses techniques organisationnels et • Modélisation Synthèse
Entretiens • Analyses qualitatives des techniques à étudier plus économique
préliminaires: retours des entretiens en détail
globale
fédérations et acteurs
centraux
Enquêtes
• France et Allemagne
• En ligne
Bibliographie
• Identification de 6
pays pertinents : • Sélection finale d’acteurs dans 3
Allemagne, Autriche, pays (Espagne, Italie, Portugal)
Entretiens menés dans • Identification des
Espagne, Italie, • Enquête terrain visant à collecter
le cadre de l’analyse acteurs recyclant a
Portugal, Royaume- des données complémentaires
priori des films
globale Uni quant au recyclage des films
plastiques
• Construction d’une sur les aspects économiques,
liste de recycleurs techniques, organisationnels
potentiels
Échanges avec Eco-
Emballages
5 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Principales limites méthodologiques
6 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Diagnostic de l’existant
7 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
La situation française
8 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
La structure de marché des entreprises ayant une activité de recyclage
9 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Cartographie des acteurs français du recyclage des emballages Pehd - PP
plastiques ménagers A- Ecoplastics
B- MPB
M
G C- CPA
D- Piscine Desjoyaux
A E- Groupe Barbier
H
J
F F PET
K G- NordPalPlast
L
Légende H- Wellman France Recyclage
0 – 15 kt/an de capacité théorique
B I - Regene
15 – 30 kt/an de capacité théorique
C
J- FPR
D >= 30 kt/an de capacité théorique
K- Freundenberg Politex
E
L- APPE
F- Sorepla
Acteur industriel
M- Galloo Plastics
10 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Fragile santé financière des acteurs du secteur
Le constat de la santé financière fragile des entreprises du recyclage des plastiques est confirmé par l’analyse de l’évolution des résultats d’exploitation des
principales entreprises du secteur.
(15 000,00)
PET PEHD - PP PEHD - PP Film Multi - résines
PET Clair
foncé ménager industriel agricole industrielles
(20 000,00) Ménager
ménager
Parmi cet échantillon d’acteurs du recyclage des déchets Evolution de la rentabilité (Résultat
Evolution de la rentabilité (Résultat
d’exploitation / CA) pour les acteurs du
d’emballages plastiques ménagers, un tiers a un résultat négatif. d’exploitation / CA) pour les acteurs du PET
PEHD - PP
20% 25%
• C’est le cas pour plus de la moitié des acteurs du recyclage du
0% 20%
PET clair. Ce marché est décrit comme étant en surcapacité. Il 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012
nécessite par ailleurs des coûts de transformation importants. -20%
15%
La concurrence est donc très forte, et seuls les acteurs ayant -40%
des qualités constantes et des débouchés sécurisés arrivent à 10%
-60%
assurer leur rentabilité. 5%
-80%
• Pour les autres résines d’origine ménagère (PET foncé et 0%
-100%
PEHD PP), les entreprises réussissent à dégager des marges, 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012
-120% -5%
même si les taux de rentabilité (REX / CA) sont hétérogènes et Chaque ligne représente un acteur
globalement réduits. -140% -10%
Chaque ligne représente un acteur
-160% -15%
11 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Hétérogénéité des organisations
Répartition des approvisionnements Destinations (%) des plastiques recyclés pour les acteurs interrogés
selon les acteurs interrogés (kt)
140
120 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
100
PET - Acteur 1
80
60 PET - Acteur 2
40
20
PET - Acteur 3
0 PET - Acteur 4 France
PET clair PET foncé PEHD - PP
Europe
Tonnages France Tonnages importés
PET - Acteur 5
PEHD PP - Acteur A
Une partie significative des approvisionnements en
emballages PET se fait hors de France (dont une partie PEHD PP - Acteur B
non significative hors d’Europe). Cela traduit une PEHD PP - Acteur C
surcapacité de la régénération pour ce type de résine
(principalement vrai pour le PET clair).
Les régénérateurs de PEHD s’approvisionnent quasi-
exclusivement sur le territoire français. Le marché Les destinations des plastiques recyclés sont très variables entre et
national est en équilibre. au sein des résines.
33% 20% La sécurisation des approvisionnements et des débouchés est un enjeu majeur.
Amont
Des phénomènes d’intégration ou de prises de participation, par l’amont ou l’aval du
Aval secteur, s’observent. Nous avons constaté, sur notre échantillon d’enquête, que deux tiers
des entreprises du recyclage des plastiques sont liées à l’amont ou à l’aval du secteur de
Amont et aval
façon plus ou moins forte.
Ni amont ni aval
13% 34%
12 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
France – les points à retenir
Le marché du PET clair est en surcapacité. La concurrence nationale et internationale est très forte.
Le développement de situations où les régénérateurs deviennent des prestataires de service exclusifs au service de grands groupes pourrait
assurer l’avenir de certains acteurs. Dans ce cadre, des contrats long terme sont mis en place. Ces derniers donnent des garanties sur les
débouchés et une certaine stabilité des prix de vente de la résine recyclée (qui peuvent être indexés aux prix d’achat des balles).
Certains acteurs ont engagé des investissements lourds au cours des dernières années, qui ne sont pas toujours amortis à date. Ces
investissements ont permis de pallier la diminution de qualité des matières entrantes (ou les évolutions des sources de pollutions du fait de choix
de conception), dans un contexte où les approvisionnements hors de France sont nécessaires.
clair La performance opérationnelle des opérateurs de recyclage/régénération est extrêmement sensible aux variations des intrants d’où la
nécessité de sources d’approvisionnement multiples pour dilution et homogénéisation de la matière entrante dans les procédés
(composition/qualité). Les contraintes sur les débouchés sont très fortes. Les taux de marge sont relativement bas et certains opérateurs
réalisent des pertes significatives.
La plupart des acteurs recyclant du PET accepte un flux clair et un flux foncé. Cependant, la concurrence est moins importante à ce jour dans le
marché du PET coloré.
Les unités dédiées à la régénération de la matière produisent essentiellement des paillettes (pas d’extrusion). Ces dernières sont
majoritairement utilisées en aval pour la production de fibres. Ce secteur, qui représente les principaux débouchés, est en constante progression
coloré technique et les cahiers des charges sont de plus en plus exigeants. Les problématiques de qualité sont très fortes pour certains débouchés
(notamment filage non tissé).
Les prix de certaines résines régénérées, valorisées dans la fibre, sont liés au prix du coton.
Le marché est équilibré à ce jour. Les acteurs arrivent à dégager des bénéfices.
Une grande partie des recycleurs traite exclusivement un flux en mélange PEHD-PP (majoritaire PEHD). Ce mélange trouve des débouchés
facilement jusqu’à 5% de PP (plus difficile au delà). Les approvisionnements à date sont en majorité d’origine nationale.
Les débouchés sont multiples (soufflage, tube, bâtiment, automobile…) : les acteurs sont plutôt confiants en ce qui concerne la présence
d’une demande en aval. Il est nécessaire néanmoins que le gisement en entrée soit assuré.
13 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
France – les points à retenir
Les recycleurs de PP utilisent avant tout des sources industrielles, principalement du fait des quantités relativement limitées de déchets
ménagers qui sont disponibles pour le recyclage.
L’existence de plusieurs débouchés (soufflage, tube, bâtiment, automobile…), avec des exigences techniques variables, permet un
approvisionnement mixte (industriel / ménager).
Pour certaines applications techniques, une proportion limitée (bien qu’en augmentation) de déchets d’emballages plastiques ménagers
peut être incorporée. L’ajout d’additifs au moment de l’extrusion est un élément clé des performances des résines recyclées, notamment à
destination du marché automobile.
A ce jour, aucun régénérateur français ne recycle du PS ou du PVC d’origine ménagère, ces résines n’étant pas collectées dans le tri sélectif.
La totalité des recycleurs traitant d’autres résines voient les flux de PVC et de PS comme des perturbateurs.
Le seul acteur de recyclage des films ménagers en France a déposé le bilan. Il n’existe plus d’acteur en France capable de recycler les
plastiques « souples » d’origine ménagère. Les difficultés rencontrées sont d’ordres techniques, mais également liées au manque de gisement et à
sa qualité insuffisante. Le rendement sur une balle de films est relativement mauvais et le flux est très hétérogène : les films sont très variés par
leur nature (forme, couleur, épaisseur, composition, etc.) et par leur qualité (souillures, autres polluants divers).
14 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
La situation allemande
15 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Analyse de la volumétrie allemande
Les données relatives à la mise sur le marché d’emballages plastiques ménagers et sur leurs taux de recyclage varient selon les sources. Les données les plus
vraisemblables sont présentées dans le tableau ci-après qui permet également une comparaison avec la situation française.
Population 65 M 82 M
Taux de recyclage mécanique 21,8% (4) à 22,5% (EcoEmballages) 42,1% (4) & (2) Voir Notes 1 & 2 ci-dessous
Note 1 : l’étude « Consultic 2011» (3) met en avant une valeur de 2692 kt pour le gisement d’« emballages plastiques ménagers ». Néanmoins la définition
retenue porte sur un périmètre plus large (inclusion de déchets plastiques « post consommation » qui ne sont pas couverts par le système Point Vert, tels que les
meubles en plastique, les moquettes, etc). Les données de l’étude Consultic sont présentées en annexe. Les ordres de grandeurs présentés pour les modes de
traitement sont cohérents avec ceux présentés dans le tableau ci-dessus :
• 40% de recyclage mécanique
• 2% de recyclage chimique
• 58% de valorisation énergétique
• 1% de mise en décharge et incinération sans valorisation énergétique
Note 2 : l’étude Fnade Bipro sur l’influence des méthodes de reporting sur les résultats valorisation de la France, des Pays-Bas et de l’Allemagne ne permet pas
d’établir une surévaluation du taux de recyclage mécanique des plastiques ménagers en Allemagne. Il est en revanche possible que le taux de valorisation
énergétique soit surestimé. Une synthèse de cette étude est présentée en annexe.
Sources :
(1) Eco-Emballages. Projet de développement du recyclage des emballages ménagers en plastique. 2014.
(2) Statistiques fédérales allemandes : http://www.statistik-portal.de/
(3) Consultic. Produktion, Verarbeitung und Verwertung von Kunststoffen in Deutschland 2011 - Kurzfassung. 2014.
http://www.plasticseurope.fr/Document/studie-zu-produktion-verarbeitung-und-verwertung-von-kunststoffen-in-deutschland-2011---kurzfassung.aspx
(4) Plastics Europe. Conférence de presse : La valorisation des déchets plastiques en Europe et en France. 2014.
16 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Acteur majoritaire PET
Cartographie (partielle) – principaux acteurs allemands
F- MultiPet Gesellschaft
D- Multiport
B4 B2 – Vogt Rickenbach
E C K E- Nordfolien
F
H- Wewatecch
A G
A
D I- Schwarzataler
I Légende
I
I Acteur majoritaire PO et/ou Mix plastiques
0 – 15 kt/an de capacité théorique
G- Multiport Recycling GmbH
15 – 30 kt/an de capacité théorique
K – Alba / Interseroh
H
>= 30 kt/an de capacité théorique
A- MTM
B1
B1
B3
B2
B1- Vogt Rheinfelden
B1
B3- Vogt Hottingen
C- Relux
17 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Synthèse volumétrique et cartographique : France vs Allemagne
France Allemagne
Population 65 M 82 M
Bibliographie
France Allemagne
76 95
Dont PEHD PP (kt/an) (64 PEHD ; 31 PP)
0 344
Dont autres (kt/an) (249 PO et/ou mix ; 3 PS ; 92 PEBD/films)
18 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Allemagne – les points à retenir
Le flux « plastiques en mélange », PET-PE-PP-PS, Une large majorité des refus de tri sont valorisés sous la
composé majoritairement de PE-PP est recyclé. Le forme de combustible solide de récupération (CSR). Les
traitement de ce flux implique des étapes de tri après coûts de traitement des déchets sont donc relativement
broyage. Ces étapes incluent généralement des contenus, bien que le rendement associé au traitement d’un
technologies de tri infrarouge et par densimétrie. flux « plastiques en mélange » soit très faible.
Pré-broyage (…)
Affinage
Tri infrarouge (NIR)
Combustible Solide
Tri densimétrique Déshydratation
de Récupération
Affinage
Pour un flux de plastiques en
mélange, 75 à 90% des
refus de tri (près de 40% du
Tri densimétrique
poids des balles entrantes)
sont envoyés vers cette voie
de valorisation
19 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Allemagne – les points à retenir
PET-Bottles transparent
PET-Bottles Recycling
98 mass %
Mixed-PET 90
At least 90 % PET bottles,
transparent
Mixed-PET 70
70 % PET bottles,
transparent 30 % other
dimensionally stable
packages made of PET
Mixed-PET 50
At least 50 % PET bottles,
transparent
Maximally 50 % other
dimensionally stable
packages made of PET
20 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Allemagne – les points à retenir
Le recyclage du PS ménager est effectif.
Un partie du PE et du PP
Il est réalisé au sein d’un flux PE, PP, PS,
(incluse au sein d’un flux PET, densifié par un flux PS seul.
« plastiques en mélange ») est
orientée vers des résines
polyoléfines à faible qualité
(« downcycling ») en PO
Balles - PE, PP,
Balles - PS
PS, PET
Broyage
Balles - PE, PP,
PS, PET Séparation des
métaux
Pré-broyage Broyage
(affinage)
Séparation des Métaux ferreux et Granulés PO
métaux non ferreux Lavage
Affinage Broyage
Combustible Solide Le flux PS est généralement recyclé sur une autre ligne d’extrusion.
Tri densimétrique Déshydratation
de Récupération
Paillettes
PS/ABS
Séchage
Affinage (dont
aimant, courant Paillettes ABS
Extrusion de Foucault)
21 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Allemagne – les points à retenir
Extrustion
Granulé PEBD
22 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Bilan du focus sur les
films
23 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Liste des recycleurs de films plastiques ciblés
Les douze recycleurs qui ont été sélectionnés sont listés ci-après. Note : les informations présentées sont celles que nous avons utilisées pour sélectionner
les acteurs (informations ex ante).
Films plastiques
Tecnología y reciclaje de materiales Agricole Non disponible
LDPE
24 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Bilan sur la liste d’acteurs contactés
Sur les douze recycleurs ciblés, sept ont été interrogés (pour une cible de dix entretiens). Les détails obtenus sont très hétérogènes et la qualité de
l’information partagée reste globalement limitée.
25 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retour qualitatif de l’enquête films
Bilan global
Des similitudes importantes ont été relevées entre les acteurs interrogés et les recycleurs français :
• Notamment, la taille des sites peut être considérée comme de petite à moyenne :
− L’effectif globalement bas et inférieur 50 salariés
− La capacité de traitement (flux entrant) est également faible, au regard des capacités observées en Allemagne : pour la
majorité des acteurs rencontrés, elle est située entre 4000 et 25000 tonnes/an. Un seul acteur espagnol aurait une capacité
plus importante, de l’ordre de 45 000 tonnes.
• Du point de vu des technologies utilisées et exutoires :
− Le recyclage s’effectue selon des voies thermo-mécaniques, dont les principales étapes sont : broyage, lavage, étapes de
tri, séchage, extrusion/granulation).
− À l’exception d’un acteur, aucun recycleur n’est en mesure d’envoyer les refus de tri et les déchets de production vers
une voie de valorisation énergétique. Plusieurs recycleurs ont en revanche annoncé travailler sur le sujet.
26 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retour qualitatif de l’enquête films
Approvisionnement
Les recycleurs s’approvisionnent essentiellement en Europe, et principalement en PEbd :
• La majorité des balles proviennent du pays-même ou de pays limitrophes : Portugal (Sociedade Ponto Verde), Espagne
(EcoEmbes), France (Valorplast).
• Plus ponctuellement, les recycleurs peuvent s’approvisionner ailleurs en Europe : Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne.
• Par ailleurs, un acteur espagnol relève actuellement une augmentation des tonnages de films agricoles provenant de
France.
Le coût d’achat de la matière première est très faible voire nul : la plupart des recycleurs ne prendraient en charge que le coût de
transport.
27 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retour qualitatif de l’enquête films
Débouchés
Les recycleurs rencontrés vont tous au stade du granulé
28 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retour qualitatif de l’enquête films
Freins et leviers
Les freins à l’activité des recycleurs rencontrés sont les suivants :
• Tous les recycleurs ont évoqué la qualité des intrants (polluants, multicouches) comme la difficulté essentielle de leur activité. Une qualité
médiocre entraîne effectivement :
− Une diminution du rendement des procédés de recyclage (près du quart de la matière entrante partirait au rebut).
− Des besoins en tri manuel complémentaire afin d’affiner la qualité de la matière. En contrepartie de ce sur-tri manuel toutefois, le coût
global de transformation augmente de manière non négligeable.
• La concurrence du grand export (notamment de la Chine) sur les matières de bonne qualité a également été évoquée à plusieurs
reprises.
• Une augmentation significative des coûts de l’énergie et du transport. Les coûts de l’énergie représentent d’ailleurs une part significatives
(parfois > 25%) des coûts de production, et ont également été cités comme des facteurs pouvant dégrader la compétitivité de certains
recycleurs.
• Des exigences client en constante croissance
• Certains acteurs relèvent également une augmentation du prix de la matière première depuis dix ans
• Et plus spécifiquement au Portugal :
• De part sa situation géographique, les difficultés d’approvisionnement et coûts de transport seraient accrus
• Un acteur y relève également la difficulté d’être payé par ses clients.
Parmi les leviers de développement au recyclage des films identifiés au cours de l’enquête, peuvent être cités :
• La nécessité de relocaliser l’activité, et l’approvisionnement en matières premières afin de limiter les coûts de transport et les impacts sur
l’environnement.
• Dans la continuité du point précédent, développer l’intégration verticale du recyclage permettrait notamment de limiter la pression sur
l’approvisionnement.
• Un potentiel est par ailleurs vu dans les voies de recyclage innovantes, et en particulier dans la pyrolise des déchets plastiques dont films
(“plastic to fuel”)
29 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Éléments économiques
30 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Éléments sur les prix
31 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Mécanismes de fixation des prix des résines vierges - rappel
Les résines vierges sont échangées au La production des thermoplastiques est en grande partie basée sur des
niveau mondial sur un marché compétitif éléments dérivés du pétrole :
pouvant être considéré à concurrence • l’éthylène, C2H4 aussi nommé fraction « C2 » ;
parfaite. Les prix des plastiques vierges • le propylène, C3H6 aussi nommé fraction « C3 » ;
sont donc déterminés par le biais de leurs • le butylène, C4H8 aussi nommé fraction « C4 » ;
coûts de production. • les hydrocarbures aromatiques (benzène, toluène, xylène)
Les évolutions des prix des résines vierges sont donc directement liées à celles du prix du pétrole, via ses dérivés.
Euros/b
Euros/t
800 60
50 Propylene (C3) Spot
600 40
400 30
20 Crude Oil Opec-Basket
200 (EUR/b)
10
0 0
Source : Pieweb
PE related prices
PP related prices
2000
2000
1500 Ethylene (C2) Spot 1500
Euro/t
Euro/t
1000
1000
LDPE Extrusion grade (mainly Propylene (C3) Spot
500 for film) 500
PP Copolymer injection
0 HDPE Injection moulding 0
grade
32 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Mécanismes de fixation des prix des résines recyclées – éléments génériques
Les marchés des plastiques recyclés, bien qu’en constant développement, restent immatures et de tailles
réduites en comparaison de ceux des résines vierges. De ce fait, les prix des plastiques recyclés ne sont pas
déterminés via les coûts marginaux de production, comme cela est le cas dans un marché efficient : les prix des
granulés de plastique recyclé sont avant tout déterminés par les alternatives concurrentes (principalement les
résines vierges).
Les plastiques recyclés sont échangés à des prix incluant une décote par rapport
aux plastiques vierges. Cette décote fluctue dans le temps et varie selon les
résines, mais semble, sur le long terme, s’aligner sur une valeur stabilisant le ratio
entre prix des matières vierges et recyclées.
Evolution des prix des résines PEHD Evolution des prix des résines PP
vierges et recyclées (€/tonne) vierges et recyclées (€/tonne)
1800 1800
1600 1600
1400 1400
1200 1200
200 200
0
0
33 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les prix des résines recyclées - PE et PP
PEHD - Ratio entre le prix de la résine PEHD – Evolution des prix des résines, des
recyclée et la résine vierge paillettes et des balles
1
1800
0,9
1600 HDPE Injection moulding
0,8
1400 grade
0,7 60%
0,6 1200
rHDPE injection moulding
0,5 Les prix des résines PE 1000 grade black
0,4 recyclées incluent en 800
0,3 moyenne une décote de 40% regrind
600
0,2 par rapport aux résines
vierges. 400
0,1
200 Bale goods
0
0
Jun Jan Mar Aug Feb Il est possible de considérer que les
2010 2011 2014 2014 2014 variations de prix constatées sur les
Source : Pieweb, EUWID, Wrap
résines PE recyclées se répercutent en
Source : Deloitte, Pieweb amont de la chaîne (paillettes et balles).
PP - Ratio entre le prix de la résine PP – Evolution des prix des résines, des
recyclée et la résine vierge paillettes et des balles
1 1800
0,9
1600
0,8
1400 PP Copolymer injection
0,7
60% Les prix des résines PP 1200
0,6 rPP copo black
recyclées incluent également
0,5 1000
une décote d’environ 40% par regrind
0,4 rapport aux résines vierges. 800
0,3 Le niveau de cette décote 600 bale goods
0,2 semble varier davantage que Les prix des balles de PP semblent être, à
400
0,1 celui des résines PE. certaines périodes, décorrélés du prix des
200
0 résines et des paillettes. Il est probable que les
0
indices de prix sur les balles de PP ménagers ne
Dec May Mar Feb
soient pas représentatifs étant donné le faible
2010 2011 2014 2014
volume disponible sur le marché européen.
Source : Pieweb, EUWID, Plasticker Possible influence : balles ménagères stockées
Source : Deloitte, Pieweb
et utilisées en « densification ».
34 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les prix des résines recyclées - PET
PET - Ratio entre le prix de la PET – Evolution des prix des résines,
résine recyclée et la résine vierge des paillettes et des balles
1800
1600
1400
virgin PET
1200
Food Grade RPET Pellet - Clear
1000
600
Baled Bottles - One way - Clear
(Open market)
400
200
0
Jan Feb Mar Apr
Source : PCI 2014 2014 2014 2014
Au cours des derniers mois, les variations de prix constatées sur les prix des résines
Les prix des résines PET recyclées représentent aujourd’hui vierges ne se sont pas nécessairement répercutées sur les prix des résines recyclées. Les
environ 90% du prix des résines vierges. La décote s’est prix du rPET semblent être relativement stables, indépendamment des variations de prix
fortement réduite au cours des dernières années. constatées pour le pétrole (contrairement au prix des résines vierges). Les prix des balles et
des paillettes ont en revanche augmenté.
Ces effets sont représentatifs d’un marché du recyclage en surcapacité tiré par la demande.
35 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les prix des résines recyclées – PS industriel
2000
1500
PS General purpose
rPS HI black
1000
500
0
Dec 2001 Dec 2002 Dec 2003 Dec 2004 Dec 2005 Dec 2006 Dec 2007 Dec 2008 Dec 2009 Dec 2010 Dec 2011 Dec 2012
Source : Pieweb
36 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Éléments sur les
modèles économiques
37 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Structures de coûts
Différentes structures de coûts coexistent chez les recycleurs : les coûts de revient (hors achat de matière) varient de 280 à près de 700 €/t (tonne valorisée
en sortie d’usine) selon les phases intégrées aux procédés (extrusion, décontamination, etc.). Il est à noter que la phase de tri du modèle PO, qui implique le
traitement de plastiques en mélange, est plus coûteuse que dans les autres modèles. Malgré le faible rendement, les coûts d’élimination estimés pour ce modèle
(PO) sont réduits dans le cas présenté, car une grande majorité des refus de tri sont valorisés énergétiquement.
Coûts incompressibles hors matières premières : 550 à 680 €/t Coûts incompressibles hors matières premières : 280 à 350 €/t
Coût de traitement jusqu'au lavage (tri inclus) 263 Coût de traitement jusqu'au lavage (tri inclus) 385
Coûts incompressibles hors matières premières : 400 à 500 €/t Coûts incompressibles hors matières premières : 520 à 640 €/t
Note: les détails des coûts sont présentés en annexe *PO : polyoléfines, correspondant au plastique en mélange en entrée, dont seul le PP et le PEHD
sont recyclés.
38 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Éléments de comparaison entre la France et l’Allemagne
Contrairement aux entreprises françaises,
certaines firmes allemandes qui recyclent des
Les structures de coûts des entreprises du polyoléfines s’approvisionnent en matière à
recyclage du PET sont similaires en Allemagne et recycler à des coûts très bas. Les résines
en France recyclées peuvent être un mélange de PE-PP
(PO) à faible valeur ajoutée, vendues à des prix
compétitifs.
100% 100%
90% 90%
Autres charges et charges Autres charges et charges
80% ext. 80% ext.
60% 60%
Résultat d'exploitation Résultat d'exploitation
50% 50%
30% 30%
Charges de personnel Charges de personnel
(salaires + charges sociales) (salaires + charges sociales)
20% 20%
Achat de Matière première Achat de Matière première
10% 10%
Limite de la comparaison : les
0% 0% balles traitées en Allemagne
France Allemagne France Allemagne n’ont pas la même composition
qu’en France.
39 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Différents modèles
Notre analyse nous permet de déduire l’existence de 3 modèles économiques :
Modèle Description Caractéristiques Cartographie en France
40 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Variables critiques de la rentabilité des procédés de recyclage
Classement des variables
Gisement initial Rendement en CDT Durée d’amortissement Technologies Prix d’achat des balles Prix de revente des résines
Coût de maintenance
Test de sensibilité non effectué Dans la globalité, une réduction de la qualité représente un risque très important de dégradation de la rentabilité des
recycleurs.
41 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Éléments économiques
issus du focus sur les
films
42 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les recycleurs interrogés
Le panel des sept recycleurs interrogés est présenté par l’intermédiaire du graphique suivant (capacité de traitement, nombre d’employés et chiffre
d’affaires).
60000
Sirplaste
Capacité de production (tonnes/an)
50000
General de
40000
Polimeros Eslava Plasticos
Note : les
30000 tailles des « bulles »
sont proportionnelles
Micronipol aux chiffres
d’affaires des
20000 acteurs (CA 2012)
Reciclados la Red
Technologia y
10000 reciclaje de
Ambiente materiales
0
0 10 20 30 40 50 60
Nombre d'employés
Les acteurs interrogés sont de tailles très variables. Deux acteurs ont une taille particulièrement réduite (Ambiente – 5800 t/an et Reciclados la Red – 10500
t/an). Eslava Plasticos (2 sites industriels) présente un chiffre d’affaires important par rapport aux autres recycleurs, bien qu’étant un acteur de taille
intermédiaire. La diversification de cet acteur (voir page suivante) peut expliquer ce positionnement. Les données relatives au chiffre d’affaires de General de
Polimeros ne sont pas disponibles étant donné le démarrage récent de son activité. Il est en outre probable que les données de chiffre d’affaires de Sirpaste ne
capturent pas l’ensemble de l’activité de cet acteur.
43 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les recycleurs interrogés – type d’activité
Les recycleurs interrogés peuvent être classés dans différentes catégories selon que leur activité est principalement dédiée ou non au recyclage des
films et selon leurs types d’approvisionnements (origines ménagère, agricole ou industrielle et commerciale).
Technologia y
General de
Ambiente Eslava Plasticos Micronipol Reciclados la Red Sirplaste reciclaje de
Polimeros
materiales
1
8 1 1 1
Part des films dans 2 0
3 8 0 0 0
l'activité (sur la base 4 0
% 7 0 0 0
% %
des tonnages % % % %
entrants)
ménagers
Un seul acteur n’est pas principalement positionné sur le recyclage des films plastiques (Eslava Plasticos). En outre, cet acteur ne s’approvisionne qu’en
films d’origine industrielle et commerciale.
Parmi les six autres acteurs, un acteur est exclusivement positionné sur des films d’origine ménagère (General de Polimeros). Trois acteurs recyclent en
majorité des films d’origine ménagère (Ambiente, Sirplaste et Technologia y reciclaje de materiales). Un acteur recycle une majorité de films d’origines
agricole et industrielle et commerciale (Micronipol). A positionnement égal (capacité et nombre d’employés équivalents), Micronipol présente un chiffre d’affaires
plus important que Technologia y reciclaje de materiales, ce qui traduit certainement un rendement plus élevé.
44 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les recycleurs interrogés – rendement et structure de coûts
Les rendements et les structures de coûts des recycleurs traduisent des situations hétérogènes en termes de qualité des matières entrantes recyclées.
Technologia y
General de
Ambiente Eslava Plasticos Micronipol Reciclados la Red Sirplaste reciclaje de
Polimeros
materiales
Taux d'utilisation de la
capacité de production
6% 1% 3%
9% 11%
20% 16%
Structure de coûts 21%
4% 33%
Amortissements 42%
12% 32%
54%
Autres dépenses 9%
Non disponible 12%
19%
75%
Main d'œuvre 64%
50%
40% 35%
33%
Matières
premières
0%
Toutes activités
Sans surprise Eslava Plasticos qui est positionné sur des flux multi-formes et industriels et commerciaux présente le meilleur rendement ainsi que les
coûts d’achat de matières premières les plus importants. Il semble également disposer d’un procédé très automatisé (coûts de main d’œuvre réduits) Les
données de Recyclados la Red laissent penser que ce site est également positionné sur des flux non ménagers.
General de Polimeros et Technologia y reciclaje de materiales présentent tous deux des rendement très faibles de l’ordre de 50%. Pour ces deux acteurs les
coûts d’achat des matières premières sont nuls : seuls les coûts de transport des balles sont payés. Il semble que ces deux recycleurs sont réellement
positionnés sur le marché des films ménagers issus de la collecte sélective. A contrario, certains acteurs qui au premier abord paraissent positionnés sur
les mêmes marchés (Ambiente, Sirplaste) semblent en réalité traiter des déchets « assimilés » à du ménager.
45 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les recycleurs interrogés – performance économique
Les analyses réalisés sur les structures des coûts ramenés à la tonne de résines produites sont complexes du fait du manque de correspondance entre les
informations déclaratives (tonnes produites) et les informations issues des données comptables. Les interprétations qui pourraient être réalisées à partir
de ces informations sont donc à prendre avec la plus grande des précautions.
Technologia y
General de
Ambiente Eslava Plasticos Micronipol Reciclados la Red Sirplaste reciclaje de
Polimeros
materiales
46 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les recycleurs interrogés – performance économique
Les acteurs interrogés présentent globalement des situations économiques favorables, même si la crise a ponctuellement dégradé la rentabilité de certains
acteurs.
10%
Ambiante
5%
0% Sirplaste
2008 2009 2010 2011 2012
-5% Micronipol
-10%
-15%
15%
10% Reciclados la
Red
5%
Technologia y
0% reciclaje de
2011 2012 materiales
-5%
Eslava
-10% Plasticos
-15%
Ambiente, l’acteur le plus petit (capacité de 5800 t/an) est également celui qui présente la situation financière la plus mauvaise, ce qui semble confirmer qu’une
taille critique est désormais nécessaire pour dégager des marges positives. La rentabilité d’Eslava Plasticos est relativement réduite en comparaison des
autres acteurs ce qui s’explique par des approvisionnements quasi exclusivement industriels qui ont subis une inflation importante. Enfin, il est
intéressant de noter que les acteurs positionnés sur des marchés principalement ménagers dégagent des marges opérationnelles relativement élevées
(Reciclados la red, Technologia y reciclaje de materiales et Sirplaste), ce qui traduit leur capacité à valoriser des produits à des prix relativement élevés au
regard de leurs coûts totaux de transformation. Les prix d’achat réduits des balles constituent certainement un facteur explicatif de cette situation.
47 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les recycleurs interrogés – données et positionnement de marché
Les approvisionnements sont majoritairement réalisés localement, tout du moins dans le pays d’implantation. En revanche un nombre significatif de
recycleurs valorisent leurs matières à l’export.
Technologia y
General de
Ambiente Eslava Plasticos Micronipol Reciclados la Red Sirplaste reciclaje de
Polimeros
materiales
Zone Portugal √
d’approvision- Espagne √ √ (85%) √
nement France √ √ (15%) √
Autre √
Prix d’achat des matières 25-400 (transport inclus – 120-250 (transport inclus, 0-450 (pas uniquement
pas uniquement films) films industriels)
0 (sans le transport) - - films)
0 (sans le transport)
(€/tonne)
Exports : 50% Espagne, Exports : 30% Portugal, Exports : Espagne, Exports : Espagne, Exports : 30% Portugal,
Marché en aval 50% Afrique du Nord 70% hors Europe Allemagne, Afrique du France, Afrique du Nord, 70% hors Europe
Nord Grèce, Danemark, Chine
Inde
Marché
national Non disponible
Exportations
Tuyaux √ √ √ √ √ √ √
Principaux Sacs plastiques √ √ √ √
débouchés Automobile √
Autres
750-800
Prix de vente des granulés Fourchette déclarée : [500-
Pas d’information sur
(€/tonne) - en italique : 1000] 750 transport inclus
l’inclusion ou non du
estimation Deloitte 720 transport inclus
transport
Tous les recycleurs de films plastiques rencontrés vendent des granulés à des acteurs produisant des tuyaux (irrigation, bâtiments, pour câble électrique).
Une majorité d’acteurs valorisent également leurs granulés auprès d’acteurs produisant des sacs plastiques.
48 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Bilan et perspectives
• L’analyse réalisée en Espagne et au Portugal démontre qu’il existe des activités de recyclage des films plastiques ménagers.
Il convient toutefois de noter que la notion de films d’origine ménagère ne recouvre pas toujours les qualités obtenues dans l’expérimentation de
l’extension des consignes de tri. Ainsi de nombreux lots qualifiés de « ménagers » peuvent en réalité être assimilés à des flux commerciaux (de qualité
médiocre).
• Les recycleurs positionnés sur le recyclage des films plastiques, notamment ménagers, sont des acteurs de taille réduite.
• Les technologies utilisées sont usuelles et impliquent les étapes « classiques » du recyclage (broyage, lavage, tri, extrusion).
• Les rendements des installations de recyclage des films plastiques et plus particulièrement de ceux qui sont d’origine ménagère sont
relativement faibles.
• Les débouchés sont majoritairement des applications à faible valeur ajoutée (tuyaux, drains, etc.). La production de granulés utilisés par
des acteurs produisant des films semble malgré tout effective mais des incertitudes sur les quantités et les intrants utilisés subsistent.
• Les prix d’achat des films plastiques sont d’autant plus bas que leur qualité est réduite. Il semble ainsi que les lots correspondant aux qualités
produites dans le cadre de l’expérimentation de l’extension des consignes de tri soient vendus à des prix nuls
• Dans le cadre de l’extension des consignes de tri, les points d’attention suivants doivent donc être considérés.
o La qualité des balles de films produites doit être maitrisée (la teneur en polyéthylène est un paramètre clé).
o Le recyclage des films ménagers est généralement réalisé avec des films d’autres origines
o Les faibles rendements des procédés de recyclage dédiés au recyclage de films post-consommation ménagère imposent que les
recycleurs disposent de voies d’élimination dont les coûts sont maitrisés (par exemple valorisation énergétique)
o La majorité des débouchés actuels sont des applications à faible valeur ajoutée (production de tuyau dans le sud de l’Europe et en Afrique
du nord). Les débouchés de potentiels recycleurs français sont à ce jour inconnus.
49 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Extension des consignes
de tri
50 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Les problématiques de
l’extension
51 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Difficultés techniques générales anticipées chez les recycleurs
Plastiques NCT : plastiques issus d’emballages relevant des nouvelles consignes de tri (pots, barquettes)
Spécificités des plastiques NCT Recyclabilité des emballages NCT et difficultés rencontrées /
anticipées
Au niveau des équipements de tri optique NIR : mauvaise
performance sur les emballages non corps creux et sur les
multicouches en particulier, problèmes d’imbrication, perturbation par
Différences par rapport aux emballages de type bouteilles et les films
flacons :
Au niveau des équipements de broyage :
• Hétérogénéité de formes et couleurs : format, profondeur, largeur et • Comportements différents en fonction des techniques de façonnage
longueur variant fortement en fonction du produit à conditionner
• Génération importante de fines avec les pots et barquettes (% de
• Hétérogénéité de composition : opercule, systèmes de fermeture fines en sortie proportionnel au % de PB en entrée)
(résines perturbatrices type PETg), technologies barrières variées
(multicouches EVOH, blends) Lors des étapes du lavage :
• Procédés de mise en forme différents de ceux utilisés pour les • dégradation plus rapide et importante des chaînes de polymères
bouteilles et flacons (BF) : injection-soufflage ou extrusion-soufflage issues de plastiques NCT par rapport aux paillettes issues de BF
pour les BF, thermoformage pour les pots et barquettes (PB).
• contamination plus importante : parfois difficile à traiter
Au cours de la fabrication des produit finis : respect du cahier des
charges client non assuré (teneur en PVC et couleur en particulier), dû
à une plus grosse pollution
52 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Difficultés constatées et solutions envisagées par les acteurs
Difficultés
Fort taux de fines : le broyage de PB génère un taux très important de fines, fortement chargées en PVC. Lorsque les PB sont intégrés
à un flux BF, le pourcentage de fines à la sortie du procédé est directement proportionnel au pourcentage de PB en entrée : le
rendement est fortement altéré. Les expérimentations réalisées sur le traitement d’un flux 100% barquettes montrent que les rendements
sont faibles (de l’ordre de 50%).
Création d’un flux Pollution des flux (PVC, papier, métaux…) : l’origine de la forte pollution au PVC d’un flux de barquettes reste difficile à déterminer. Il
PET clair BF semble que la présence de PVC est directement liée à celle de PVDC, très utilisé dans les opercules et en multi-couches (réaction
(majoritaire) et PB possible lors des lavages à chaud et/ou en conditions basiques).
(minoritaire)
Problèmes d’imbrication des emballages de type barquettes : au mieux, les blocs sont éjectés (diminution du rendement); au pire,
ils peuvent bloquer totalement une ligne.
Solutions envisagées
À court/moyen termes :
• Élimination systématique des plastiques NCT en entrée de procédé.
• Elimination de toutes les particules inférieures à 2mm pour réduire au maximum le risque de contamination du flux sortant par le
PVC contenu dans les fines (mais baisse du rendement)
• Tri sur paillettes systématique pour éliminer les particules fortement chargées en PVC
À long terme :
• Investissement dans des recherches sur les technologies de broyage de déchets autres que bouteilles et flacons (toutes les
solutions actuelles de broyage ont été conçues sur la base d’un flux BF). Si des solutions dédiées aux PB étaient développées, le
taux de fines pourrait être réduit.
Difficulté
Pas d’expérimentation réalisée à l’échelle industrielle à ce jour
Solutions envisagées
Création d’un flux La faible proportion de pots et barquettes dans le gisement de PET foncé limite a priori l’impact d’un tel flux sur les recycleurs.
PET foncé Néanmoins, des essais à l’échelle industrielle doivent être effectués avant prise de décision.
(BF + PB)
En Allemagne le flux PET PB est séparé du flux BF (notamment par les recycleurs), et ensuite valorisé énergétiquement.
Création d’un flux Problèmes sanitaires : les barquettes, notamment de beurre (PP), attirent des nuisibles – mouches et génèrent des problèmes de
PE-PP avec voisinage ainsi qu’un pollution importante des flux en sortie de station d’épuration.
l’ensemble des
emballages NCT Solutions envisagées
À court/moyen termes :
• Investissement nécessaire dans des stations d’épuration : la charge organique à traiter en station d’épuration est susceptible
d’augmenter du fait de l’extension
• Investissement dans des machines de tri permettant de séparer le PEHD du PP
• Stratégie de diversification multi-résines (PE et PP)
• Etude de rentabilité à effectuer : marché PO vs. marché PE PP
Difficultés
En absence d’un tri densimétrique, perturbation de l’étape de centrifugation pendant le lavage (PS / PSE).
Solutions envisagées
À court/moyen termes :
• Mise en œuvre de technologies de tri sur paillettes (densimétrie) pour la séparation du PS des résines PP et PE
Création d’un
flux PE-PP-PS À long terme :
dédié • Recyclage du PE/PP en résine polyoléfine en mélange (PO)
• Emergence de nouveaux acteurs ?
Difficultés
Faibles rendements constatés lors des étapes de tri et régénération (fragilité du PS)
Qualité insatisfaisante (présence d’impuretés dans la résine régénérée)
Débouchés à faible valeur ajoutée
Création d’un flux
PS dédié
Solutions envisagées
À court/moyen termes :
• Utilisation chez les recycleurs en densification d’un flux industriel
Le recyclage du PS ménager est effectif. Il est réalisé à partir d’un flux PE, PP, PS, PET, densifié par un flux PS seul.
Difficultés
Solutions envisagées
À court/moyen termes :
• Séparation par de nouvelles unités de surtri traitant de très gros volumes (massification)
Création d’un flux
PVC dédié • Adaptation technique des procédés aux emballages, qui sont moins denses que les flux industriels actuellement traités.
Les emballages en PVC constituent des refus de tri et sont orientés vers des voies de valorisation énergétique (CSR). ). Le flux PVC est
très probablement éliminé en centre de préparation CSR et sans doute orienté vers les centres d’enfouissement.
Positionnement des acteurs (catégorisés selon leur flux entrant majoritaire) par
rapport à une extension concernant a minima leurs propres flux
On observe un net clivage entre les acteurs
8
traitant du PET et les autres.
Nombre d’acteurs
5
Nombre d’acteurs
4
1 MIX
3
Films Les films sont vus par une majorité d’acteurs comme un
2 2 PEhd/PP risque de pollution des autres flux.
1 PET
1 1
0
Favorable Défavorable
5 répondants
56 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retours qualitatifs sur l’extension des consignes de tri
Dans le cas d’une extension aux pots et barquettes en PET, la totalité des acteurs du PET souhaite que ces derniers soient
gardés séparés du flux de bouteilles et flacons en PET, aujourd’hui existant (tri complémentaire en amont).
6
5
4 Fort
3 Moyen
2
1 Faible
0 Inexistant
Dégradation des flux Volatilité Absence de demande Volatilité des prix du Concurrence
NC
actuels d'approvisionnement en aval marché internationale
des nouvelles résines
6 répondants
La dégradation des flux actuels apparait comme le risque principal (de manière quasi unanime), devant l’absence de demande en
aval et la concurrence internationale.
L’augmentation des quantités produites de mix plastiques, et donc des stocks, et des difficultés à les écouler à des prix soutenables,
sont également évoquées par un des acteurs.
57 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retours qualitatifs sur l’extension des consignes de tri
5
Fort
4
3 Moyen
2
1 Faible
0 Inexistant
Dégradation des flux Volatilité Absence de Volatilité des prix du Concurrence
actuels d'approvisionnement demande en aval marché internationale NC
des nouvelles résines
6 répondants
La dégradation des flux actuels apparait là aussi comme le risque principal, devant la volatilité d’approvisionnement et des prix. La
demande en aval n’est ici pas du tout ressentie comme un risque.
Les risques sanitaires et la nécessité de réaliser des investissements liés aux stations d’épuration sont deux autres risques mentionnés
de manière spontanée.
58 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Retours qualitatifs sur l’extension des consignes de tri
Pour le seul acteur du PVC interrogé, il n’existe pas de risque fort, et un seul risque qualifié de moyen : celui
de l’adaptation technique du procédé aux emballages, qui sont moins denses que les flux industriels
actuellement traités par l’acteur.
Pour le seul acteur traitant des films interrogé à ce jour, la volatilité d’approvisionnement des films ménagers
est le seul risque fort mentionné. Le flux ménager est considéré comme étant de meilleure qualité que
l’agricole (rendement plus élevé).
59 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Évolutions anticipées
Pistes générales Évolution des cahiers des charges des CDT : une possibilité serait la définition de deux cahiers des charges : un plus souple
d’amélioration pour les centres de tri manuels, un plus stricte pour les centres automatisés.
évoquées par les
acteurs Création de centres intermédiaires : ces centres, situés entre les CDT actuels et les recycleurs, se chargeraient de massifier
les flux et de les sur-trier. Ils proposeraient ainsi des flux aux spécifications plus homogènes que ceux issus directement des
CDT. Les recycleurs ne seraient ainsi pas confrontés directement aux risques d’hétérogénéité des flux et donc de variation des
rendements. D’autre part, les recycleurs n’étant pas équipés pour traiter un flux PB pourraient continuer à ne travailler qu’avec les
flux classiques BF.
Effort d’éco-conception de la part des fabricants d’emballages : afin de garantir une bonne recyclabilité des emballages
NCT, les acteurs interrogés et la littérature préconisent la conception d’emballages mono-matériaux. A minima, une bonne
séparabilité des différents constituants doit être assurée (ex : points de colle pour les étiquettes, pas d’impression en sandwich,
bannissement des encres métalliques). Les acteurs interrogés préconisent aussi l’utilisation de marquages (avec le code de la
résine) plus grands, pour rendre plus facile la séparation manuelle en CDT.
Changements La majorité des acteurs interrogés attend un positionnement définitif sur l’extension des consignes de tri, avant de
anticipés, projets possiblement réaliser des investissements. Certains acteurs n’ont pas de vision claire de leurs possibilités techniques
d’expansion d’évolution en cas d’extension.
Concernant les acteurs du PET, ces investissements pourraient viser, entre autres : un tri complémentaire en
entrée (manuel ou automatique) afin de retirer les pots et barquettes en PET du flux bouteilles et flacons, et ainsi
garder le procédé de traitement inchangé; une diversification des activités pour faire face à la concurrence et
répondre aux besoins des clients. Deux acteurs n’envisagent pas de projet d’expansion, en raison d’un manque
de financement pour l’un et pour des raisons techniques pour l’autre (système d’évacuation des eaux usées non
adapté).
Concernant les acteurs du PEHD/PP, une majorité envisage (ou peut envisager) un investissement dans un tri
complémentaire sur site (manuel ou automatique), en amont de leur procédé, afin de s’adapter au changement
de flux. Pour faire face à de plus grandes quantités de matières à traiter, certains évoquent également un
fonctionnement du site le week-end.
Un acteur traitant un flux de mix plastique (industriel) a pour projet de tripler sa capacité de traitement dans
l’objectif d’intégrer 50% de déchets d’emballages plastiques ménagers au flux qu’il recycle.
60 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Bilan
Le schéma ci-dessous qualifie l’importance des obstacles (techniques, volumétriques, économiques) au recyclage des différentes résines
Résine
61 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Nos préconisations
62 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Principales recommandations
La fragilité de certains acteurs et leur incapacité à s’adapter, à court terme, à des modifications significatives de leurs intrants imposent que certains standards soient
conservés sur une période suffisamment longue (minimum cinq ans). Le dynamisme de certains acteurs et leur capacité d’adaptation accrue doit tout de même permettre
1 l’émergence de nouvelles technologies et modèles économiques. Certains standards peuvent donc être modifiés à moyen terme pour stimuler ces changements. Les
deux objectifs peuvent être atteints conjointement en dimensionnant un déploiement progressif de l’extension des consignes de tri. Ce déploiement doit être
suffisamment ambitieux pour constituer rapidement de nouveaux gisements permettant la réalisation de certains investissements.
Les emballages en PEHD et en PP qui sont concernés par l’extension des consignes de tri sont les moins problématiques en matière de recyclage. L’extension des
2 consignes de tri entraînera l’émergence d’un standard en mélange d’éléments rigides en PEHD-PP de toutes formes. Ce dernier devrait être absorbé par les
capacités actuelles.
A ce jour, le recyclage de PS d’origine ménagère n’existe pas en France. L’émergence d’activités de recyclage du PS ménager semble toutefois possible et leur
développement peut passer par la création d’un standard PE-PP-PS en parallèle d’un standard PE-PP. Celui-ci devrait en premier lieu pouvoir être intégré par des
3 recycleurs de plastiques provenant d’autres sources (industrielles notamment) qui disposent de technologies de tri adaptées (en particulier tri densimétrique sur
paillettes) et qui recyclent déjà ces trois résines. A défaut, ce type de flux pourrait trouver preneurs auprès de recycleurs européens (en Allemagne notamment).
La sensibilité du modèle économique des recycleurs de PET clair (bouteilles), notamment positionnés sur des marchés d’emballages alimentaires, et la spécificité
du marché (surcapacité en France et en Europe), impose maintien du standard PET clair bouteilles et flacons. En parallèle nous recommandons la création d’un
4 standard dédié de PET clair intégrant toutes les autres formes d’emballages (barquettes principalement). Idéalement ce dernier sera limité aux emballages mono
PET, les emballages multicouches devront en particulier être sortis de ce standard. Il serait utile d’étudier les conditions permettant d’orienter ce flux vers la valorisation
énergétique. A plus long terme, il est envisageable que ce flux soit recyclé, soit par les recycleurs de PET bouteilles (en appoint du flux principal), soit par un acteur ayant
une ligne de recyclage dédiée à ce type de flux.
63 Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe © 2014 Deloitte et BIO by Deloitte
Principales recommandations
La faible proportion de pots et barquettes dans le gisement de PET foncé limite a priori l’impact d’un tel flux sur les recycleurs, mais l’absence de tests pilotes à ce
5 jour ne permet pas d’adopter une position tranchée. Nous proposons donc qu’un standard PET foncé toutes formes soit créé (n’incluant pas les barquettes en PET
clair). Dans les premiers temps ces éléments seront éliminés par les recycleurs. A plus long terme il est envisageable que le flux dans son ensemble soit recyclé.
L’extension des consigne de tri engendrera certainement un standard tous plastiques en mélange qui sera produit par les centres de tri les moins performants. Ces
flux pourraient être traités par des unités de tri complémentaire à même de réceptionner des volumes significatifs. Ces centres permettraient en outre de densifier
6 certains flux qui sont très diffus (PVC par exemple). La question qui reste ouverte concerne les éléments sur lesquels le tri doit porter : soit sur forme, soit sur paillette
après broyage des emballages. Le choix doit permettre d’optimiser les coûts pour la filière, et éviter les redondances avec les activités des recycleurs.
Les films représentent un risque de perturbation pour les lignes de tri et de recyclage. Ils doivent donc être séparés au niveau des centres de tri, au plus tôt dans les
processus de tri. La qualité des balles de films produites devra être maitrisée pour qu’elles soient recyclées. Les recycleurs devront certainement répondre à une
7 demande en aval adaptée à la qualité des intrants (tuyaux, drains, gaines). En complément il parait nécessaire de développer des synergies entre les flux
provenant d’autres sources (films agricoles et commerciaux notamment).
Le développement des filières de valorisation énergétique (notamment CSR - Combustibles Solides de Récupération) est un élément important du dispositif
d’extension des consignes de tri. Il apparait en effet comme étant complémentaire aux activités de recyclage.
8 En premier lieu le développement de ces filières aura un impact positif sur les coûts de revient de recycleurs qui disposeraient de voies de valorisation de leurs déchets
(refus de tri notamment) plus économiques. Dans le cadre de l’extension, la rentabilité des activités de recyclage d’un flux tous plastiques en mélange impliquerait que les
refus de tri soient majoritairement valorisés énergétiquement. Enfin, les refus des centres de tri pourraient également être orientés vers cette voie de valorisation.
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Annexes
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Détail de l’étude « Consultic 2011 »
en % de la Incinération
en kg per production Recyclage Recyclage Valorisation Mise en (sans
kt Total Total
personne totale de mécanique chimique énergétique décharge valorisation
plastiques énergétique)
Déchets
plastiques 2.692 33 60,7% 2.680 1.071 53 1.556 12 12 0
ménagers
Consultic. Produktion, Verarbeitung und Verwertung von Kunststoffen in Deutschland 2011 - Kurzfassung. 2014.
http://www.plasticseurope.fr/Document/studie-zu-produktion-verarbeitung-und-verwertung-von-kunststoffen-in-deutschland-2011---
kurzfassung.aspx
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Analyse de la volumétrie allemande
Analyse de l’étude FNADE BIPRO : influence des méthodes de reporting sur les résultats valorisation de la France, des Pays-Bas et de l’Allemagne;
Périmètre des déchets municipaux : les - L’Allemagne et les Pays-Bas intègrent ces déchets. Ceux-ci
Impact estimé non significatif.
déchets de marché et de nettoyage de étant bien valorisés, cela augmente leurs chiffres
3 Déchets de marché et nettoyage = NA
voieries doivent être inclus dans les - La France, elle, ne les inclut pas. Le gisement représente 3
majorité organique.
déchets municipaux Mt/an
Les résidus de traitement de déchets - Les Pays-Bas et l’Allemagne excluent bien ces flux dans leurs
La pratique allemande est correcte.
municipaux ne sont plus des déchets reporting alors qu’une grande part de ces flux est éliminée
Pas d’impact significatif en France
4 municipaux mais des déchets industriels et - La France les comptabilise par erreur en tant que déchets NA
par rapport taux de recyclage des
ne rentrent pas dans les chiffres de municipaux (environ 3,6 Mt/an). Etant non valorisés, ces déchets
emballages plastiques ménagers.
déchets municipaux d’Eurostat tirent les chiffres vers le bas
- Les Pays-Bas et l’Allemagne le pratiquent beaucoup ce qui
Le remblaiement de carrières et de mines
accroît leurs taux de valorisation
ainsi que l’aménagement de centres de Pas d’impact sur le taux de recyclage
5 - La France se pénalise en qualifiant d’élimination par exemple, NA
stockage peuvent sous conditions être mécanique des plastiques ménagers.
les opérations de couverture intermédiaires ainsi que la création
considérés comme de la valorisation
des pistes d’accès des centres de stockage
- L’Allemagne procède selon cette recommandation
Les flux exportés doivent être - La France se pénalise en ne comptabilisant pas les exports
6 La pratique allemande est correcte. NA
comptabilisés, mais pas ceux importés (qui sont bien plus importants et qui concernent surtout de la
valorisation)
Conclusion : nous estimons que les différences constatées par la FNADE entre les méthodes de reporting des différents pays n’ont pas d’impact significatif sur un
possible « biais » du taux de recyclage mécanique des emballages plastiques ménagers en Allemagne. L’impact est plutôt sur la partie valorisée.
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Matrice SWOT du secteur du recyclage en France face à l’extension des consignes
de tri
Forces Faiblesses
Des acteurs du recyclage résilients, disposant d’une structure industrielle Des coûts d’adaptation et de transition importants et des risques sur la
adaptée et maîtrisant les technologiques existantes qualité des flux à recycler
• Maîtrise technologique existante pour traiter la plupart des flux • Limite d’expertise de certains acteurs qui investissent sur le sujet
• Position volontariste des acteurs du secteur « plastique » et « emballage » • Niveaux de performances des acteurs très hétérogènes
• Présence d’acteurs spécialisés disposant d’une expertise et d’une culture « plastique » forte • Hétérogénéité des acteurs, certains ne disposant pas d’une taille critique ou des ressources
• Investissement des grands groupes internationaux de la gestion des déchets qui souhaitent financières suffisantes pour réaliser les investissements nécessaires et la R&D
consolider leurs activités • Coûts d’investissement à prévoir pour un tri complémentaire qui peut s’avérer nécessaire (y compris
• Existence de « champions » du recyclage prêts à investir sur le sujet si les centres de tri ne s’adaptent pas aux nouveaux flux)
• Existence d’organisations centrales publiques et privées à même de structurer/former le secteur • Accès aux ressources externes notamment au crédit limité/difficile
• Incitation des plasturgistes à l’éco-conception • Financements publics réduits
• Gisement disponible sur le territoire national pour certaines matières • Santé économique fragile de certains acteurs (y compris pour les grands acteurs)
• Taux de rentabilité du secteur relativement élevé, notamment pour certaines PME, comparé au reste • Nombreux centres de tri de taille moyenne générant des flux de qualité très variable, plus difficiles à
de l’industrie française, même si des disparités existent entre les acteurs (grands acteurs endettés ) traiter
• Présence encore importante des centres de tri manuels : surcoûts significatifs pour la génération des
flux triés
• Pour certains flux (PVC, PS) les choix de fabrication des emballages impactent la qualité du tri
• Débouchés à faibles valeurs ajoutées pour certains flux
Opportunités Menaces
Des évolutions réglementaires favorables et des synergies possibles avec Une concurrence internationale accrue et un dynamisme réduit en aval de la
flux industriels chaîne du recyclage
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