Force de Freinage
Force de Freinage
Force de Freinage
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LA FORCE DE FREINAGE
Les lois physiques du freinage
Que nous enseigne la physique à propos du freinage ? Que peut-on mesurer ? Que
peut-on calculer ? Et la force de freinage, cette fameuse force sans laquelle rien se serait
possible, qu’en sait-on exactement ? Voici quelques éléments de réponses….
Pour qui veut percer les mystères du freinage, des tests impliquant un conducteur,
un véhicule et une piste d’essais sont nécessaires. Les quelques mesures relevées seront
ensuite utilisées pour différents calculs.
Il faut d’abord choisir un site adapté. La zone de test doit obéir aux caractéristiques
suivantes : longue ligne droite sans déclivité ni dévers, surface uniforme et revêtement de
dernière génération si l’on souhaite mesurer des performances maximales de freinage.
Quant à la voiture, elle doit être récente, en bon état, donc sortie d’un atelier de
révision ou de contrôle, et surtout, confiée à un conducteur sachant freiner (ce n’est pas si
fréquent, paraît-il !).
Du point de vue de la physique en effet, ces deux valeurs suffisent pour calculer
ensuite tous les autres paramètres du freinage : la décélération, le temps de freinage, le
coefficient d’adhérence, etc.
La zone de freinage sera ensuite abordée au régulateur, calé sur une valeur qui
tient compte de l’incertitude du compteur. Aucun danger, car le régulateur de vitesse se
déconnecte dès que le conducteur actionne la pédale de frein. De toutes manières, le
système de freinage est toujours capable d’arrêter une voiture, même si l’accélérateur est
resté bloqué à fond.
Il ne reste plus alors qu’à utiliser un bon vieux décamètre pour mesurer la distance
de freinage ! Mais où commence cette fameuse distance ? Si la voiture est équipée d’un
canon à plâtre dirigé vers le sol et commandé électriquement par l’allumage des feux stop,
la précision est garantie, il n’y a pas d’erreur possible.
D’une manière très rudimentaire en réalité, puisqu’il n’est muni que d’un capteur de
décélération, d’un chronomètre et d’un calculateur basique. Le capteur mesure l’intensité
de la décélération, le chronomètre mesure sa durée. Et, comme son nom l’indique,
l’appareil se charge ensuite de tous les calculs.
La décélération
Le coefficient d’adhérence
La variation de vitesse
Autre calcul simple : la variation de vitesse, qui se définit comme la vitesse acquise
à chaque intervalle de temps.
La décélération de la voiture étant égale à 10 m.s -2, cela signifie que sa vitesse a
diminué de 10 mètres par seconde (unité de variation de vitesse, symbole m.s-1) pour
chaque seconde écoulée.
La distance de freinage
La force de freinage
Cette fameuse force, celle sans laquelle rien ne serait possible, s’exerce sur les
quatre pneumatiques au contact du sol, il est donc impossible de la mesurer directement.
Mais il reste néanmoins possible d’en calculer l’intensité. Pour cela, il suffit
simplement de connaître la masse de la voiture, sa décélération, et de combiner les deux
grandeurs.
Le principe de réciprocité
Cette action réciproque consiste en une poussée horizontale que les pneumatiques
de la voiture exercent sur le sol lors du freinage (2), mais sans conséquence quant à la
rotation du globe terrestre, étant donné le rapport des masses en présence (3).
Le tangage
La répartition du freinage
Ainsi, dans l’exemple cité plus haut, le train avant doit transmettre 80 % de la force
de freinage (12/15), le train arrière seulement 20 % (3/15).
L’énergie cinétique
L’énergie cinétique se définit comme la quantité totale d’énergie acquise par une
masse en mouvement. Autrement dit, stopper une voiture revient à supprimer son énergie
cinétique de translation et de rotation (voir dossier ADILCA ‘‘énergie cinétique’’).
Cette grandeur étant égale au produit d’une force par la distance parcourue, il est
facile de calculer le travail accompli, au sens physique du terme, par la force de freinage
qui s’est exercée sur les pneumatiques de la voiture : ce travail est ici exactement égal à
675 kilojoules (unité de travail, symbole kJ).
L’énergie cinétique de la voiture (675 kJ) a bien été transformée par le travail de la
force de freinage (675 kJ), ces deux grandeurs restant toujours strictement égales.
La puissance de freinage
C’est une valeur remarquable, bien supérieure à celle délivrée par la plupart des
moteurs. Pour s’en faire une idée plus précise, il suffit de l’exprimer en cheval vapeur
(unité de puissance, symbole ch), unité encore couramment utilisée dans le milieu de
l’automobile : ces 225 kW correspondent à 306 ch (voir dossier ADILCA ‘‘puissance
moteur’’).
Cette valeur confirme que la force de freinage est toujours largement capable
d’arrêter n’importe quelle voiture, même si l’accélérateur est resté bloqué à fond. Des sept
forces qui s’exercent sur la voiture, la force de freinage est bien la première par ordre de
grandeur et d’importance.
La puissance étant une variation d’énergie par intervalle de temps, une puissance
de 225 kW correspond à une variation d’énergie cinétique de 225 kilojoules pour chaque
seconde écoulée (unité de variation d’énergie, symbole kJ.s-1). Cependant, cette grandeur
reste peu expressive dans l’esprit du grand public.
La chaleur du freinage
Cela signifie que, si la voiture est munie à l’avant de deux disques ventilés de
masse totale 15 kilogrammes assurant 80 % du freinage, et à l’arrière de deux disques
pleins de masse totale 5 kilogrammes assurant 20 % du freinage, le système voit sa
température s’élever de 72 kelvins à l’avant, de 54 kelvins à l’arrière (unité de
température, symbole K), valeurs qui s’ajoutent à la température initiale du système.
En prenant pour hypothèse une masse de 1 500 kg et une surface totale de contact
au sol des quatre pneumatiques égale à 1 000 cm2 (0,1 m2), ce rapport est ici égal à 1,5
(grandeur sans dimension).
Ce rapport est très important : il renseigne sur le travail effectué par la bande de
roulement des pneumatiques, il conditionne donc le choix de la composition de la gomme
et sa texture, car le manufacturier doit trouver un compromis entre endurance et
adhérence.
La surface de freinage
En prenant pour hypothèse une surface de contact au sol des quatre pneumatiques
égale à 0,1 m2 et une distance de freinage de 45 mètres, la surface totale de revêtement
routier ayant participé au freinage est égale à 4,5 m2.
Dès lors, pour le physicien, presque tous les mystères du freinage ont été élucidés !
(1) Les différentes valeurs calculées dans ces pages supposent que la voiture circule sur une route
parfaitement horizontale. Si ce n’est pas le cas, la composante du poids parallèle à la route s’ajoute à la
force de freinage en montée, se retranche en descente (voir dossier ADILCA ‘‘déclivités’’).
(2) L’action réciproque peut faire ‘‘travailler’’ le revêtement routier, ce qu’on peut constater par exemple sur
les circuits automobiles, dans les zones de freinages intenses.
(3) Si on compare une voiture de 2 tonnes et la Terre (6 x 1024 kg), le rapport des masses est de 1 pour 3 x
21
10 , soit 1 pour 3 000 milliards de milliards (3 000 trillions).
(4) Le centre de gravité (appelé aussi centre de masse, centre d’inertie ou centre d’équilibre) d’une voiture
de tourisme avec deux personnes à bord sans bagages ni chargement, est situé approximativement entre
les deux sièges avant, à la hauteur de l’assise, c’est le centre d’équilibre de l’ensemble formé par le moteur,
la transmission, les roues, le châssis, la carrosserie et les passagers. Si la force de freinage s’exerçait
directement sur le centre de gravité et non plus au contact du sol, il n’y aurait pas de tangage.
(5) On néglige l’énergie cinétique de rotation des roues et de la partie non débrayable de la transmission.
(6) On peut en déduire que, si le rendement du moteur était parfait et en l’absence de forces résistantes
naturelles (résistance au roulement et résistance de l’air), cette quantité de carburant suffirait pour propulser
-1
une masse de 1 500 kg jusqu’à la vitesse de 108 km.h .
Poids :
P=M.g
P : poids, exprimé en N
M : masse, exprimée en kg
g : accélération gravitationnelle terrestre, valeur approchée : g = 10 m.s-2
cohérence des unités : P = kg . m.s-2 = kg.m.s-2 = N
P = 1 500 x 10 = 15 000 N
Décélération :
ϒ = V² / 2 D
Temps de freinage :
T=V/ϒ
T = 30 / 10 = 3 s
Vb = Va – (ϒ . T)
Vb = 30 – (10 x 2) = 30 – 20 = 10 m.s-1
D = (Va2 – Vb2) / (2 ϒ)
Exemple : calculons la distance parcourue par la voiture pour une vitesse initiale de
30 m.s-1 (108 km.h-1) et une vitesse acquise de 10 m.s -1 (36 km.h-1), la décélération étant
de 10 m.s-2 :
Coefficient d’adhérence :
μ=ϒ/g
μ = 10 / 10 = 1
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Coefficient de glissement
a = (V – v) / V
Exemple : calculons le coefficient de glissement d’une roue qui tourne avec une
vitesse circonférentielle de 95 km.h -1 au moment où la vitesse de translation de la voiture
est de 100 km.h-1 :
Force de freinage :
F=M.ϒ
F = 1 500 x 10 = 15 000 N
Tangage :
R=M.ϒ.H/L
Exemple : calculons la réaction de tangage d’une voiture (masse 1 500 kg, hauteur
du centre de gravité 0,5 m, empattement 2,5 m) pour une décélération de 10 m.s -2 :
E=F.D
E : travail, exprimé en J
F : force de freinage, exprimée en N
D : distance de freinage, exprimée en m
cohérence des unités : E = kg.m.s-2 . m = kg.m2.s-2 = J
Exemple : calculons le travail d’une force de freinage de 15 000 N qui s’est exercée
sur une distance de 45 mètres :
E = ½ M . V2
E : énergie, exprimée en J
M : masse, exprimée en kg
V : vitesse initiale, exprimée en m.s-1
cohérence des unités : E = kg . (m+1.s-1)2 = kg.m2.s-2 = J
Exemple : calculons l’énergie qui doit être dissipée afin d’immobiliser une voiture de
masse 1 500 kg circulant à 30 m.s-1 (108 km.h-1) :
ΔE = ½ M . (Va2 – Vb2)
ΔE = ½ x 1 500 x (302 – 202) = 750 x (900 – 400) = 750 x 500 = 375 000 J
Puissance de freinage :
B=E/T
ΔT = E / M / C