Soyez Tjrs Joyeux
Soyez Tjrs Joyeux
Soyez Tjrs Joyeux
Texte : 1 THES 5,16
1. INTRODUCTION :
Les chrétiens de Thessalonique, à qui Paul adressait cette exhortation, savait ce qu’était la joie. Il l’avait reçue
et connue au jour où, au milieu de bien des combats, ils avaient cru l’Evangile :
« Et vous-mêmes, leur dit Paul, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la Parole au
milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint-Esprit : 1 Thes 1,6. »
La question se pose : cette joie qu’ont connue les Thessaloniciens au jour où ils ont cru peut-elle durer ? Est-il
possible de vivre réellement, comme Paul le demande, une vie chrétienne toujours joyeuse ? Si oui, comment ?
C’est ce que nous allons essayer de comprendre ce matin !
2. LA JOIE DU SAINT-ESPRIT
Alors que je cherchais un titre à donner à mon témoignage, sur le site Internet où il se trouve, l’évidence s’est
imposée à moi. Je l’ai intitulé : Du vide à la joie ! Alors que la peur et le désespoir remplissaient mon cœur les
secondes précédant ma prière à Jésus-Christ, j’ai basculé en un instant dans la joie, une joie qui ne venait pas
de moi, mais du Saint-Esprit qui venait faire Sa demeure chez moi !
La joie est aussi l’expérience faite par le philosophe français Blaise Pascal au jour de sa conversion. Dans un
billet, appelé le Mémorial de Pascal, que l’on a trouvé cousu dans sa veste après sa mort, il dit entre autres
paroles :
« Père juste, le monde ne T’a point connu. Mais moi, je T’ai connu ! Joie, joie, joie, pleurs de joie ! »
Une des preuves les plus évidentes que quelqu’un est passé réellement de la mort à la vie, des ténèbres à la
lumière et de Satan à Dieu, est la joie qui se lit sur son visage, au jour où Christ est entré dans sa vie. Alors que
j’étais à l’école de disciples de FPC dans les années 80, il nous arrivait d’aller à la sortie des lycées pour
accrocher les jeunes. Je me souviendrai toujours d’Anne, une jeune fille de Haguenau. Ce qui frappait chez elle
était la tristesse. Anna ne souriait pas. Elle marchait toujours dans la rue la tête basse. Nous l’avons invitée à
une soirée d’évangélisation. C’était un samedi soir ! Nous avons tout de suite vu la semaine suivante que
quelque chose de neuf s’était produit dans la vie d’Anne. Au lieu de venir vers nous tête baissée et triste, Anne
sortait du lycée en nous regardant en face, un sourire immense illuminant son visage.
Un des premiers effets, donc, de la réalité du salut dans une vie est la joie. On en aussi plusieurs preuves dans
l’Ecriture. Après que Philippe ait annoncé l’Evangile à l’eunuque éthiopien et qu’il l’eut baptisé, il est dit de lui,
en conclusion du récit, que celui-ci poursuivit son chemin tout joyeux : Actes 8,39.
La première communauté chrétienne, ai-je dit dimanche dernier, se caractérisait par l’unité. Mais pas
seulement ! Une seconde marque de la communauté, qui lui donnait avec l’unité toute sa puissance
d’attraction, était la joie :
« Chaque jour, est-il dit d’elle, ils étaient tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les
maisons, et ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu et trouvant grâce
auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés : Actes 2,46-47.
Il y a un lien direct entre l’efficacité du témoignage des chrétiens et la joie. Un chrétien triste est un triste
chrétien. Il n’est pas attirant. Il produit sur ceux qui le côtoient l’effet inverse de ce qu’il devrait faire. Aussi, la
question se pose ! Ceux qui me côtoient peuvent-ils voir en moi la présence d’une joie qui ne vient pas de ce
monde : la joie du Saint-Esprit ? Ou ont-ils l’impression que rien ne me distingue des autres ? Dans un monde
où la tristesse et le désespoir vont en s’intensifiant, je suis persuadé que la joie que possèdent au fond d’eux-
mêmes les enfants de Dieu, est appelée à être l’un des facteurs d’attrait les plus puissants de l’Evangile !
Puisque la joie est si importante dans notre témoignage, il est temps de se poser la question de savoir
comment nous pouvons la garder au fond de nous ! Qu’est-ce qui fait qu’un chrétien peut rester joyeux, malgré
les déceptions, difficultés, épreuves qui ne manquent pas de se produire aussi dans sa vie ?
3. SOYEZ TOUJOURS JOYEUX
Il est parfois bon quand on lit la Bible de comparer les traductions. Là où la Bible Segond dit « Soyez toujours
joyeux ! », d’autres traductions apportent une nuance qui nous conduit, à mon sens, vers la piste d’une juste
compréhension de l’exhortation de Paul !
Parole Vivante : Conservez en tout temps votre joie !
NBS et DARBY : Réjouissez-vous toujours (ou continuellement) !
L’idée que défendent ces traductions est qu’il n’est pas impossible aux chrétiens de passer par des moments
pénibles et difficiles. Mais, dans ces moments, le chrétien peut quand même conserver au plus profond de lui
sa joie. En effet, la foi qui l’habite est faite de telles richesses et de certitudes qu’il peut toujours y trouver,
malgré tout ce qui peut l’affliger, des raisons de se réjouir ! Encore faut-il pour cela que le chrétien apprenne à
se réjouir de ce dont Dieu veut qu’il fasse sa joie. Si le chrétien est triste, la plupart du temps il le doit à une
seule raison : au fait que ses yeux ne sont pas fixés sur les bonnes choses ! Au lieu de regarder et de s’attacher
à ce qu’il a en Dieu ou en Christ (ce que Raphaël nous a rappelé dimanche dernier), il regarde à lui-même, à
ses pertes, à ses frustrations, à ses désirs non exaucés. Plus nous serons conscients de ce que nous possédons
en Christ, plus la joie sera de mise chez nous !
4. QUELQUES SOURCES DE JOIE SELON LA BIBLE :
a. Luc 10,17 à 20
Suite à une campagne d’évangélisation fructueuse, les disciples reviennent vers Jésus remplis de joie. Ils ont
fait l’expérience de la puissance et de l’efficacité du nom de Jésus sur les puissances adverses. Jésus, sans
l’éteindre, tient à tempérer et réorienter leur joie. La joie des disciples ne doit, en aucun cas, être liée au
résultat visible de leurs actions. Si tel est le cas, Jésus sait d’avance à quel point elle risquera d’être fluctuante.
Car il y aura des jours avec la joie et des jours sans !
Pour qu’elle soit solide et durable, la joie des disciples ne doit pas être dépendante de choses qui peuvent
changer ou varier. Elle doit être ancrée en quelque chose qui, quoi qu’ils vivent dans le présent, ne pourra pas
leur être ôté : leurs noms inscrits dans les cieux !
Jésus n’a pas menti aux disciples ! L’Apocalypse se prouve ! Alors que Jean visite la Jérusalem céleste, il est dit
que la muraille de la ville avait douze fondations ; elles portaient les douze noms des douze apôtres de
l’agneau : Apocalypse 21,4.
Je suis persuadé qu’il n’y a pas que le nom des apôtres qui se trouvera inscrit dans la nouvelle Jérusalem. Il y a
aussi le nom de tous les enfants de Dieu. Leur emplacement correspondra à la contribution qui aura été la leur
à l’édification de la nouvelle Jérusalem, le sanctuaire céleste. Chacun ainsi pourra connaître ce en quoi sa vie a
été utile pour Dieu et Son œuvre !
Peu importe que le succès ne soit pas là ! Peu importe même que l’on veuille rayer ton nom de ce monde !
Réjouis-toi de ce que celui-ci est inscrit dans les cieux !
b. Philippiens 4,4 : réjouissez-vous toujours dans le Seigneur…
C’est un slogan de Paul dans son épître aux Philippiens ! Il a d’autant plus de poids que Paul ne se trouvait
pas, au moment où il l’écrit, dans une situation confortable. Il est en prison et ceux qui ne l’aiment pas profite
de son incarcération pour le discréditer au-dehors !
Peu importe ! Paul a tout de même de quoi se réjouir ! Il ne se réjouit pas à cause de l’endroit où il se trouve !
Il ne se réjouit pas à cause de ces conditions de vie ! Une seule chose peut le réjouir. C’est ce qui, à l’intérieur
de lui-même, fait l’objet de sa joie, un objet que personne ne pourra jamais lui ôter : le Seigneur !
Raphaël a pris la semaine dernière, comme base de son message, un texte qui paraît compliqué, abstrait :
Ephésiens 1 ! Pourquoi Paul a-t-il tenu à écrire un tel texte aux éphésiens ? La raison se trouve ici ! Quand tout
nous est enlevé, Paul sait qu’il n’y a qu’une chose qui nous reste : c’est le Seigneur ! Aussi, le plus grand besoin
du chrétien n’est pas de savoir ce qui va se passer pour lui demain. Ce sera peut-être la mort ou non ! Le plus
grand besoin est que le chrétien sache ce qu’il a dans le Seigneur ! S’il le sait, rien ne peut lui ravir sa joie !
Se réjouir dans le Seigneur n’est pas automatique. C’est un choix : Habakuk 3,18
c. Romains 12,12 : Réjouissez-vous en espérance
Après le salut et ce qu’il a dans le Seigneur, la troisième source de joie que possède le chrétien est son
espérance ! Alors que Jésus annonçait à Ses disciples qu’ils ne Le verraient bientôt plus, ceux-ci
s’interrogèrent sur le sens de Ses paroles. La réponse de Jésus fut sans ambigüité :
« Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j’ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez
plus ; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et
vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera
en joie : Jean 16,19-20. »
Jésus ne le cache pas. Le moment où Il sera arrêté, puis crucifié, sera terrible pour les disciples, sans doute le
moment le plus triste de leurs vies. Mais cette tristesse sera suivie d’une grande joie. Elle se produira au jour
où ils verront Jésus ressuscité !
« Vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous
ravira votre joie : Jean 16,22.
Aucun de nous n’a encore eu le privilège de voir Jésus. Mais la parole de Jésus aux disciples est pour nous !
Jésus est ressuscité ! Il a vaincu la mort, le péché, le monde et le diable. Il revient pour nous chercher ! En ce
jour, notre joie sera à son comble et nul ne pourra nous la ravir ! Réjouissons-nous dès maintenant en
espérance !
d. Jacques 1,2 à 4
Il est très rare que, dans ce monde, on puisse relier la joie à quelque chose de pénible (sauf peut-être dans le
milieu sportif). C’est ce que fait ici Jacques. Il nous appelle, dans la vie chrétienne, à considérer les épreuves,
contrariétés, difficultés qui se produisent sur le chemin, non comme des sujets de tristesse, mais de joie.
Cela ne peut se faire, dit-il, qu’à une seule condition : que nous changions notre regard sur elles. Ce qui
compte dans la vie, nous dit ici Jacques, n’est pas ce qui vous arrive dans le présent. C’est ce que le présent va
produire comme fruit durable et bénéfique en vous. Il est donc possible de se réjouir même dans l’épreuve.
Car seule l’épreuve mène à la maturité spirituelle ! L’épreuve, comme la correction de Dieu d’ailleurs, n’est pas
agréable. Elle peut produire sur le moment de la tristesse ! « Mais plus tard, elle procure, dit l’auteur de
l’épître aux hébreux, à ceux qu’elle a formés, un fruit paisible de justice : Hébreux 12,11.
« Toutes choses ainsi concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon Son
dessein : Romains 8,28. Je vous ai dit ces choses, dit Jésus à ses disciples, afin que ma joie soit en vous et que
votre joie soit parfaite : Jean 15,11. »
Si Jésus veut que Sa joie soit en nous et que notre joie soit parfaite, qu’est-ce qui peut ôter du cœur d’un
chrétien sa joie ?
5. PERTE DE JOIE :
a. Le péché
La première cause, et la plus courante, de la perte de joie dans la vie chrétienne est le péché, la désobéissance
consciente à Dieu. Pas la désobéissance d’un instant, mais celle dans laquelle on reste.
Personne, mieux que David, n’a exprimé la sécheresse et la détresse qui font suite au péché : Psaume 32,1 à 5 !
Dans le psaume 51, qui fait écho au psaume 32, David témoigne de ce qui manque le plus à sa vie depuis qu’il a
péché :
« Annonce-moi l’allégresse et la joie, Et les os que tu as brisés se réjouiront : Psaume 51,10. Rends-moi la joie
de ton salut : Psaume 51,12 ! »
La joie est l’un des premiers cadeaux que Dieu nous fait lorsque nous entrons dans Son salut ! Mais, prenons
garde, elle peut nous être ôtée. Le péché mène toujours tôt ou tard à une grande et profonde tristesse ! C’est
pourquoi David termine le psaume 32 en disant :
« Justes, réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, soyez dans l’allégresse ! Poussez des cris de joie, vous
tous qui avez le cœur droit ! : Psaume 32,11
b. L’amertume
Avec le péché, je terminerai par ce qui me semble être le second voleur de joie chez le chrétien. J’ai nommé
l’amertume ou la rancœur :
« Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des
rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés : Hébreux 12,15.
Si la joie est contagieuse, l’auteur de l’épître aux hébreux nous avertit que l’amertume l’est aussi ! Rien ne tue
autant la joie d’être ensemble dans une église que la rancœur, les griefs non pardonnés, les blessures non
refermées. Pour cela, il existe un remède efficace : la grâce ! Elle est, dit l’auteur, abondante, suffisante ! Il n’y
a donc nulle raison de s’en priver et de rester dans l’amertume !
Que la joie de l’Eternel soit notre force : Néhémie 8,10