Cahiers Techniques T&B 2021
Cahiers Techniques T&B 2021
Cahiers Techniques T&B 2021
2021
AGRICOLE BOURG-LÈS-VALENCE DRÔME
INTERNATIONAL AUVERGNE-RHÔNE-ALPES - FRANCE
CAHIERS 2021
TECHNIQUES
Une réalisation des Chambres d’agriculture
Élevage VIVEZ
Maraîchage DE NOUVELLES
Biodiversité & Agroforesterie EXPÉRIENCES
Viticulture AGRICOLES
/ EXPERIENCE AGRICULTURE DIFFERENTLY
Grandes cultures
www.tech-n-bio.com
Le climat évolue rapidement avec des périodes de pics de chaleurs de plus en plus fréquentes. Les
animaux sont soumis à des stress qu’il faut anticiper à la fois par des modifications de la conduite
du troupeau, un confort homogène dans les champs, les bâtiments, ....
Dans ce contexte, le passage à l’agriculture biologique est souvent un passage appréhendé par
les éleveurs. Ce cahier technique vise à présenter des initiatives des Chambres d’agriculture, sous
forme de repères techniques et technico-économiques pour prouver qu’il est possible de réussir sa
conversion et développer son exploitation bio.
À LIRE
01
INOSYS Réseaux d’élevage / Les références technico-économiques, c’est aussi en bio ! p 04
02
Régénérer les prairies / Semis direct dans une prairie vivante p 06
03
Quelle résilience des élevages caprins bio ? / Faire face et s’adapter aux aléas p 08
04
L’alimentation du porc en bio / Concilier besoins des animaux et coûts de production p 10
05
Valorisation des mâles de races allaitantes /
Cas concret et références technico-économiques p 12
UN MÉLANGE AGRONOMIQUEMENT
ET ÉCONOMIQUEMENT EFFICACE
Voici une proposition tirée de nos 5 années
d’observations :
• Vesce commune (20 kg/ha) ou vesce velue au-
dessus de 1 000 m d’altitude
• RGA ou RGH : 10 kg/ha
• Trèfle violet : 5 kg /ha
• Trèfle blanc géant : 3 kg/ha
• Soit un total de 48 kg/ha pour une dépense de
200 €/ha de semences + 90 €/ha de prestation de
semis
Pour ceux qui ont besoin de fibres et de stocks,
Essais semis direct Salers 2021. Semis direct de seigle vesce 2021. vous pouvez rajouter 80 kg/ha de seigle au mélange
Passage du Bednar agressif dans des prairies d’Eric FABRE à ST Cirgues semé, soit + 80 €/ha de budget semences.
de Malbert et résultat le 2 juin 2021. La parcelle de droite titrait 5 T de
MS/ha à 15.5 % de protéines grâce à une forte présence de vesce. (1) Ces essais ont été, en partie réalisés en partenariat avec
l’Unité Expérimentale 1414 Herbipole de l’INRAE et financés
dans le cadre des projets PEPIT- Conseil Régional AURA.
forestier (tarifs bio)
Une autre certitude, c’est la précocité à épiaison de ces 3
seigles qui vous assurera du volume et de la fibre, mais fera
chuter l’ingestion et la valeur alimentaire. C’est pourquoi,
nous conseillons aux éleveurs en recherche de qualité de
fourrage de semer de l’avoine plutôt que du seigle, voire de
ne semer que de la vesce (lire l’encadré)
Afin de situer les réponses, voici les résultats moyens des Les éleveurs caprins mentionnent de façon récurrente une
24 éleveurs caprins bio (données de 2017) : plus forte vulnérabilité aux aléas sanitaires, liée notamment
au pâturage des chèvres.
Productivité / chèvre (litres/chèvre/an) 584
Degré d’autonomie fourragère 85 % Les risques identifiés par les éleveurs
fromagers
Degré d’autonomie en concentré 65 % Deux groupes d’éleveurs caprins dans l’Aveyron et la
Nombre d’hectares/UMO (ha/UMO) 22 Drôme ont participé à un focus groupe. Ces 2 groupes
sont constitués majoritairement d’éleveurs fromagers. Les
Nombre d’UGB/UMO 66 principaux risques identifiés par les éleveurs sont : (sans
ordre d’importance)
Surface en cultures (% SAU) 14 %
• Risque de confusion de la part du consommateur
Chargement (UGB/ha) 1.3 entre les ateliers fromagers bio de tailles humaines (ateliers
fermiers) et des ateliers industriels qui mettent en avant le
côté artisanal et AB. La période de tarissement risque aussi
Les contraintes spécifiques à l’AB de perdre le référencement dans certains magasins.
Certains aléas sont plus marqués en agriculture biologique. • Risques liés à la commercialisation : de nombreux
Les éleveurs en AB ont identifié les freins suivants : acheteurs ne comprennent pas la période de tarissement
Le changement climatique a un fort impact sur le niveau et les ruptures d’approvisionnement en formages que cela
d’autonomie alimentaire. La stratégie des éleveurs caprins entraîne. Il est difficile de faire coïncider les niveaux de
est particulière pour 2 raisons : production et la commercialisation. De plus, la concurrence
sur les marchés de plein vent est de plus en plus forte. cahier des charges n’oblige plus à faire pâturer les chèvres.
• Risques liés à la transmissibilité : les profils des Si l’Union Européenne cède sur ce point-là, la production
repreneurs ne sont pas adaptés aux réalités de l’activité caprine biologique sera complètement discréditée.
(hors cadres familiaux qui ne connaissent pas la réalité du • Risques économiques : les intrants bio coûtent plus cher
métier et sans apports financiers). qu’en conventionnel (céréales, protéines, etc.) alors que les
• Risques en lien avec l’installation : peu de références fromages ne sont pas vendus plus cher sur les marchés
existent en production caprin bio. Il y a de gros écarts entre locaux. En outre, l’arrêt des aides au maintien rend la
les prévisions et la réalité. Cette situation pose problème et situation économique plus difficile.
empêche dès le départ un développement régulier et serein
de l’exploitation. Le bio permet plus de résilience
• Risques climatiques : les variabilités du climat nécessitent L’agriculture biologique permet aux systèmes laitiers
de prévoir constamment des stocks fourragers. Une année caprins une meilleure résilience par le biais :
difficile peut engendrer des difficultés financières sur • D’une garantie commerciale : la certification bio
plusieurs années. est recherchée par des clients, comme les magasins
• Risques liés au foncier : Certains élevages caprins sont spécifiques bio. Certains recherchent en priorité des petits
situés sur des « terres à chèvres », avec des terres pauvres producteurs et favorisent une bonne relation humaine
(landes,...). L’autonomie alimentaire est alors difficile à entre eux (prennent tous les produits sans déclassement,
atteindre. De plus, le pâturage nécessite plus de surface paiement rapide, etc.)
afin de pouvoir faire des vides sanitaires pour maîtriser les • D’un travail collectif : des groupes d’échanges ont été
parasites intestinaux. constitués grâce à l’AB. Aujourd’hui, ils regroupent des
• Risques liés à la difficulté du métier : le métier de producteurs bio et conventionnels d’un même territoire.
fromager surtout en AB est très difficile. Beaucoup de Cette dynamique collective facilite l’entraide.
producteurs sont proches du burn-out, certaines conjointes • Des formations qui facilitent l’autonomie décisionnelle : la
collaboratrices sont également usées physiquement. conversion bio a induit une remise en question du système
• Risques liés à l’absence d’appui technique, et a apporté un regard externe. Certaines formations
essentiellement sur les aspects vétérinaires et pâturage. permettent l’apprentissage de méthodes de recherche de
• Risques liés à l’évolution du cahier des charges : de solution et non une recette face à un problème donné.
nombreux acteurs de la filière caprine poussent pour que le
Exemple de rationnement pour une truie Pour un atelier de 35 truies, naisseur - engraisseur, il faut
selon son stade physiologique – kg/jour/truie. prévoir :
• Truies : 35*1.5 T = 52.5 T
• Engraissement de 600 porcs * 450 kg = 270 T
• Verrats : 4 T
Soit un total de : 326.5 T
Orge 10 20 55 28
Triticale 35 45 13 40
Maïs 23 0 0 0
Pois 25 30 0
Féverole 20 0 0 20
Tourteau
10 8 0 0
soja
Minéral 2 2 2 2.0 être géré pour les porcs de la même façon que pour les
TOTAL (%) 100 100 100 100 ruminants, à savoir avec des rotations sur plusieurs parcs
afin de permettre la repousse de l’herbe. La hauteur d’herbe
à l’entrée ainsi que la composition de la prairie jouent
Ces pourcentages d’incorporation sont également à un rôle important dans la consommation plus ou moins
adapter en fonction de la valeur nutritionnelle de chaque importante. Les truies préféreraient les prairies à flore variée
matière première. Une analyse est conseillée afin de prendre plutôt que les prairies à une ou 2 espèces. La présence de
en compte les particularités de l’année, de la variété,... légumineuses comme la luzerne, le sainfoin, … est aussi
appréciée par les porcs.
Jusqu’à 16 % d’économie sur l’aliment Et ne pas oublier les autres apports, comme les glands,
grâce aux apports du parcours ! fênes, châtaignes, etc. En effet, 1 kg de châtaigne équivaut
Le parcours, s’il est herbeux, contribue à la satiété des à 1 kg d’orge.
animaux et améliore la santé digestive grâce à l’apport de
cellulose. Le pâturage peut aussi couvrir une partie des
besoins nutritionnels, surtout des porcs adultes.
La consommation d’herbe est très variable selon les
animaux et la végétation proposée sur le parcours. Elle peut
aller de 0 à 4 Kg MS d’herbe/jour/truie.
Pour bénéficier d’un apport alimentaire, le pâturage doit
L
e passage en bio permet une amélioration du résultat
économique. La production de bœufs jeunes (26
mois) et de veaux gras procure les meilleurs résultats
économiques.
4 hypothèses de valorisation
des mâles sont testées à iso UGB
Une bonne maîtrise du pâturage, pour faire des Il en est de même pour la production végétale :
croissances économes, est indispensable, particulièrement • Avec un rendement de l’ensilage d’herbe à 5 tMS.
dans les systèmes bœufs et génisses sexées. • Avec un rendement de l’ensilage de méteil à 6 tMS.
• Avec un rendement du foin en 1re coupe ou après déprimage en
Des critères techniques identiques moyenne à 4,3 tMS.
pour comparer les valorisations des mâles • Les ares d’herbe par UGB sont d’environ 50 d’avril à juin.
La productivité du troupeau est identique pour toutes • Le chargement par ha utilisé (avec les mélanges céréaliers) est
les simulations : IVV 370 jours, mortalité au sevrage 7,3 donc de 1,01 à 1,07.
à 9,1 %, âge au premier vêlage de 36 mois et taux de
renouvellement de 30 %.
Pour aller plus loin : Retrouvez toutes les ressources et publications en élevage bio des Chambres d’agriculture (fiches
techniques, repères technico-économique) ICI
Avec la contribution des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire et de la Bretagne et de l’équipe Élevage Herbivore
bio des Chambres d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine
Les conseillers légumes travaillent tant au niveau du système de production maraîcher et/ou
légumier bio qu’à l’échelle de la parcelle, de la culture.
La réduction de la pénibilité du travail au sein de l’exploitation maraîchère est, par exemple, un
axe d’étude, une préoccupation forte au même titre que la recherche de méthodes alternatives,
agro-écologiques de stratégie de protection des cultures. Ce cahier propose un échantillon des
travaux conduits par les conseillers, station expérimentale du réseau chambre et des témoignages
d’agriculteurs. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter votre conseiller Chambre
d’agriculture.
À LIRE
01
TRAJEC - Le travail en maraîchage / Les pistes pour réduire la pénibilité p 16
02
Gestion des pucerons en maraîchage / C’est possible avec des plantes de services p 18
03
Engrais verts / Cultures de légumes d’automne sous couvert p 19
04
Araignées rouges en melon sous abris / Comment faire ? p 21
05
Témoignage de maraîcher à Entressen /
Diminuer les nématodes à galle grâce au double sorgho p 22
© CDA 31
facilité de 0 à 1 mètre. Le siège
Utiliser des outils ergonomiques métallique équipé de roues Ø 260 Ergo siège Sécurama.
Une autre piste consiste en une mécanisation de tâches, pneumatiques à rouleaux permet
une analyse des postures pénibles avec recherche d’outils de travailler dans les rangs sans
ergonomiques permettant d’alléger la pénibilité. De avoir besoin de se relever, baisser
nombreux outils sont actuellement proposés pour faciliter constamment au fur et à mesure
le travail et limiter les contraintes corporelles. Pour en citer de l’avancement du travail dans le
quelques-uns : rang.
© CDA 31
travail supérieur aux positions accroupies ou à genoux. Les
appuis se font principalement au niveau de la tête, du torse Chariot à volant sur roues.
et de la hanche. Les points de compression au niveau des Certains modèles permettent sur Siège Toutentub.
artères sont évités 4 hauteurs de travail : 0,20, 0,50, 0,80, 1,10. L’avancement
© CDA 31
se fait par rotation du volant. L’enlèvement des gourmands, France AgriMer et la région Bretagne. Un volet est également
le training des tomates par exemple, est facilité. Il ne consacré aux vêtements ergonomiques de travail avec en
nécessite plus de travailler avec les bras en l’air lorsque la teste les vêtements et chaussures de la marque Ilkott.
plante a poussé.
Et le système D
Le landau ou « zézette » Enfin, une dernière piste, celle des astuces, système D.
surnommée ainsi par La CDA 21 rapporte la récupération par un exploitant de
l’exploitante est un chariot rails, aiguillages et wagonnets de mines désaffectées
qui permet de passer entre pour faciliter le transport des produits, intrants sur son
le rang et de transporter les exploitation.
légumes tout le long de la
© CDA 31
ramasse.
Il existe de nombreux
Landau toutentub. autres outils susceptibles
d’alléger la charge de
travail du maraîcher, des brouettes, des soulève-palettes,
des systèmes démultiplicateurs pour ouvrir fermer les
portes de serres.
© CRA Bretagne, Maët Le Lan.
C’EST POSSIBLE
AVEC DES PLANTES DE SERVICES
Les plantes de services ont pour objectif d’abriter précocement des prédateurs de
pucerons avant l’implantation des cultures. Ainsi, lorsque les cultures sont installées,
leurs prédateurs peuvent rapidement intervenir et réguler les populations de pucerons.
D
epuis 3 ans, ces plantes sont installées dans des
cultures maraîchères en Vendée, avec le projet
REGULEG porté par le CTIFL. Marco Altanirano, un
agriculteur du groupe Dephy Ferme de Vendée nous en parle :
ENGRAIS VERTS
Intérêts des engrais verts semés sous couvert l’engrais vert ne se développera pas ou trop peu pour une
La technique d’implantation d’un engrais vert sous couvert production de biomasse significative. Pour une culture
d’une culture légumière est encore très peu démocratisée de choux-fleurs d’automne, les essais ont montré qu’un
dans notre région mais mérite d’être étudiée pour engrais vert semé 1 mois après la plantation du chou-fleur
connaître sa faisabilité. Travaillée depuis 2015 à la station (plantation du chou-fleur vers le 20 juin et semis de l’engrais
expérimentale Pôle Légumes Région Nord de Lorgies vert vers le 20 juillet) ne pénalise pas le développement
(PLRN), la technique d’implantation d’un engrais vert sous du chou. Des essais ont été menés avec un semis de
couvert d’un légume est délicate et requiert un timing l’engrais vert 1 mois avant la plantation du chou-fleur et
précis. conjointement à la plantation du chou-fleur. Même avec
Les objectifs de la technique peuvent être multiples : plusieurs tontes de l’engrais vert, ce dernier se développe
- Fertiliser une culture de printemps (année N+1) après la trop rapidement par rapport au chou-fleur et les choux-
culture d’automne (année N). C’est l’objectif principal des fleurs n’ont pas été récoltés.
essais au PLRN,
- Gérer l’enherbement de la culture grâce à la couverture de Le choix des espèces d’engrais vert
sol offerte par l’engrais vert, Suivant les objectifs, le choix pourra être différent. Dans
- Couvrir le sol pour améliorer sa structure, les essais menés au PLRN, l’objectif principal était la
- Apporter de la biomasse au sol. fertilisation de la culture en année N+1. L’engrais vert sera
donc composé tout ou en partie de légumineuses. Il faut un
Une technique d’implantation délicate engrais vert qui se développe rapidement, tout en tapissant
La date de semis de l’engrais vert dans la culture de légume le sol pour ne pas concurrencer le chou-fleur.
est le point qui demande le plus d’attention ! En effet, un
semis trop tôt engendrera une concurrence directe pour Tableau 2 - les espèces à privilégier
le légume. Un semis trop tard sera quant à lui inutile car Espèces à privilégier
Commentaires
(densité de semis en kg/ha)
Couverture de sol
Seigle forestier + vesce intéressante et
commune (20/30) Carbone/Azote
proche de 11.
Seigle forestier + trèfle
Couverture de sol
incarnat + trèfle squarrosum
satisfaisante
(25/12/12)
Vesce commune + trèfle Bonne couverture
incarnat (30/20) de sol
Trèfle incarnat + trèfle Bonne couverture
d’Alexandrie de sol
Seigle forestier +
Couverture de sol
trèfle incarnat + trèfle
Engrais vert trèfle incarnat/trèfles quarrosum dans une culture de chou- intéressante
fleur au 14 octobre 2019.
d’Alexandrie (10/20/20)
Tableau 1 - les espèces déconseillées parcelle témoin sans engrais vert. Le trèfle blanc nain a eu
pour des couverts sous légumes d’automne un développement lent et progressif. Les adventices se
Espèces à ne pas mettre Commentaires sont développées avant que ce dernier ne recouvre le sol.
Ray grass italien
couverture de sol
Trop agressif Une évaluation économique à multiples
facettes
Mauvaise couverture Le coût de semence des engrais verts n’est pas anodin.
Féverole
de sol
Il permet de gagner 1 binage mécanique, mais le retour
Développement sur investissement d’un point de vue azote au sol est trop
Trèfle blanc nain
trop lent, mauvaise faible pour permettre un gain économique. Néanmoins,
Pas de développement l’amélioration de la structure du sol, favorisée par les
Trèfle incarnat racines des engrais verts, n’a pas de valeur monétaire mais
suffisant seul.
est réelle. Il en est de même pour le stockage du carbone
par l’engrais vert.
Quelles cultures permettent d’effectuer cette
technique d’implantation sous couvert ? Que retenir des associations de légumes/
Les cultures d’automne sont multiples en maraîchage engrais vert
diversifié. Les travaux de recherche à la station d’essais Sous nos climats actuels, avec les fortes périodes de
se sont arrêtés sur 4 légumes dont le chou-fleur : le céleri sécheresse en été, mettre en place un engrais vert dans
rave, le chou pommé et le potimarron. Le choix s’est une culture de légumes aux besoins importants en eau,
porté sur ces cultures car le céleri rave et le chou pommé comme le céleri, est préjudiciable pour le développement
sont 2 cultures plantées et binées, comme le chou-fleur. du céleri. Vouloir fertiliser un légume de printemps avec
Un engrais vert dans une culture de un engrais vert associé à un
potimarron permettrait d’avoir une légume d’automne est compliqué.
couverture de sol après la récolte des Le développement de l’engrais
potimarrons et non un développement vert n’est pas extravagant, ce qui
d’adventices. n’amène que quelques dizaines
d’unités d’azote au moment de
Les résultats d’étude sont la récolte du légume d’automne.
intéressants mais restent mitigés Le L’hiver passant, ces quelques
potimarron est une culture non irriguée unités d’azote sont lissées dans
(ou 1 seule fois pour la reprise des le temps et on ne constate pas de
graines ou des plants). De ce fait, en bénéfice
cas de sécheresse l’été, sans pluie, pour le légume de printemps. Avec
l’engrais vert semé ne va pas lever. un légume aux restitutions élevées
Aussi, le potimarron étant une culture comme le chou-fleur, les bénéfices
qui couvre rapidement le sol, sans une de l’engrais vert sont encore moins
levée rapide de l’engrais vert, ce dernier visibles.
se voit rester dans l’ombre des feuilles À ce jour nous n’avons pas prouvé
de potimarron sans se développer. Chou-fleur avec trèfle incarnat+ trèfle d’Alexandrie d’intérêts des engrais verts associés
En 2020, la sécheresse de l’été a été - 9 septembre. aux légumes pour la fertilisation des
défavorable au développement des cultures, contrairement aux engrais
engrais verts (mélange de trèfle incarnat/ Alexandrie et verts seuls, en intercultures des légumes.
le trèfle blanc nain). Le chou pommé, culture binée de la
même façon que le chou-fleur a également été en test cette
année 2020. Les engrais verts en mélange de trèfle incarnat/ POUR PLUS D’INFORMATION
Alexandrie n’ont pas produit beaucoup de biomasse. Le
Contact : Sophie FEUTRIE, Chambres
trèfle blanc nain a quant à lui eu un développement très
d’agriculture des Hauts-de-France - Pôle
faible à inexistant. Légumes Région Nord
Les engrais verts dans la culture de céleri, culture irriguée, Pour aller plus loin : Documents-agriculture
ont eu un développement conséquent pour l’engrais vert en biologique - Chambre d’agriculture Hauts-de-
mélange trèfle incarnat/Alexandrie. Le céleri a été impacté France (chambre-agriculture.fr)
négativement avec une rave 25 % plus petite que dans la
COMMENT FAIRE ?
Cette fiche s’appuie notamment sur les résultats d’un essai APREL-CA13 et de
l’accompagnement réalisé dans le réseau Ferme Dephy des Maraîchers de Provence (13).
A
ppelés couramment “araignées rouges”, les acariens
tétranyques sont des ravageurs redoutables
en maraîchage. Les conditions climatiques
en Provence, chaudes et sèches, sont idéales à leur
développement. Pour se nourrir, ils piquent les feuilles qui
prennent alors un aspect moucheté et se dessèchent. Les
acariens tétranyques tissent des toiles qui les protègent
notamment des traitements phytosanitaires. Des pertes de
rendements (nombre de fruits, calibre, aspect) et de qualité
(goût, sucre) sont observées.
Foyer d’acariens tétranyques en melon sous abri.
Un insecte auxiliaire efficace en préventif
la gestion de l’abri doit être favorable afin d’en obtenir
UN ACARIEN PRÉDATEUR D’ARAIGNÉES ROUGES : une efficacité maximale : température inférieure à 35 °C,
Neoseiulus californicus. C’est un acarien prédateur. Il est hygrométrie au cœur de la végétation supérieure à 60 %.
commercialisé sous forme de sachets. Introduisez cet COMBIEN ÇA COÛTE ?
auxiliaire dans les abris dès l’apparition des premières fleurs La dose de 1 sachet pour 4 plantes coûte environ 0,09 €
mâles car il se développe avec la culture. En attendant HT/m², selon votre fournisseur (prix catalogue). Pour la
l’arrivée des araignées rouges, il se nourrit de pollen et sa distribution des sachets, il faut compter 4 h/ha, soit environ
population s’accroît. Au plus tôt il est introduit, au mieux 50 €/ha chargé.
il protégera votre culture ! Il est actif dès son introduction
dans la culture jusqu’à la fin de récolte.
POUR PLUS D’INFORMATION
COMMENT FAIRE ?
Disposez les sachets sur le feuillage, ils diffusent plusieurs Contact : Laurent CAMOIN, Chambre d’agriculture des
semaines. La dose minimale efficace est de 1 sachet pour Bouches-du-Rhône - ingénieur-conseil en maraîchage
4 plantes (densité 0,25 sachet/m²). De moindres doses ne
permettent pas de protéger suffisamment la culture. Les
conditions climatiques provençales ne sont pas limitantes
en culture de melon sous abri pour cet auxiliaire. Mais
À LIRE
01
Observatoire Agricole de la Biodiversité / Observez l’évolution de la biodiversité
de vos parcelles agricoles p 25
02
Les bords extérieurs de champs /
Pour une gestion favorable à l’agriculture et à la biodiversité p 26
03
Agro-écologie / Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs p 27
04
La plateforme TAB : Techniques Alternatives et Biologiques / Un site expérimental
à l’évaluation et la démonstration de cultures multi-filières innovantes et durables. p 28
05
Le partenariat entre agriculteurs et apiculteurs
pour un environnement favorable aux abeilles p 29
06
Auxil’haie et Auxil’herbe / Deux outils interactifs pour une première approche de
bords de champs propices aux auxiliaires de culture p 30
07
L’outil de Plan de Gestion des Systèmes Agroforestiers – PGDSAF /
Accompagner les agriculteurs, collectivités et propriétaires dans leurs démarches
de gestion durable de leurs arbres ! p 31
08
Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l’agroforesterie / Le réseau
des Chambres d’agriculture vous accompagne p 32
L’
OAB est un programme piloté par le Muséum
national d’Histoire naturelle et le Ministère en charge
de l’Agriculture, avec l’appui de la tête de réseau des
Chambres d’agriculture. C’est le premier projet national qui
implique des agriculteurs dans l’observation et la création
© Rose-Line Vermersch
de référence sur la biodiversité en milieu agricole. En étant
des acteurs majeurs de la préservation et de la restauration
de la biodiversité, les agriculteurs participent à la durabilité
des systèmes agricoles.
France - [email protected]
S
ouvent perçues comme des réservoirs de maladies
et de ravageurs, les bordures de champs peuvent
© Hommes et Territoires
aussi constituer des infrastructures favorables à la
biodiversité des zones cultivées lorsqu’elles sont en bon
état agroécologique.
Pour cela, il est nécessaire d’avoir une gestion adaptée
afin de maintenir ou d’améliorer la biodiversité, limiter
les potentiels foyers de bioagresseurs pour les parcelles Bords de champs.
adjacentes et modeler la composition des cortèges
floristiques et les services associés. Pour accompagner les • Grille de lecture des avantages et inconvénients
agriculteurs ou les conseillers dans cette démarche, un outil écologiques et agronomiques des différents types
de diagnostic et de conseil a été développé. • Fiches détaillées par type
La « Typologie des bords extérieurs de champs » a été ÉTAPE 2
construite dans le cadre du programme Agrifaune. L’outil Les 2 outils de diagnostics flore :
permet de diagnostiquer le statut des bordures de champs • Observation simplifiée avec détermination de faciès et
en s’appuyant sur des critères faciles à renseigner de conseils associés
structures (les types) et de cortèges floristiques simples (les • Ecobordure (sous certaines conditions - qualité écologique
faciès). Il aborde également les avantages et inconvénients de la bordure)
(agronomiques, économiques, écologiques…) de chaque ÉTAPE 3
type et propose une gestion adaptée. Fiches conseils spécifiques :
Basé sur des critères simples, ne nécessitant pas de • Présence de clôtures pour animaux (fixe, amovible)
compétences botaniques poussées, l’outil a été imaginé • Gestion des haies et impact sur la bordure
pour être accessible par l’ensemble des acteurs œuvrant • Intérêt des micro-habitats ou annexes (bois mort, tas de
en milieu agricole (agriculteurs, conseillers, techniciens, pierres, etc.)
étudiants…).
Application à l’échelle d’un territoire
Les enjeux des bordures de champs Agrifaune a également développé, pour les collectivités
voulant s’engager dans une démarche de gestion de la
biodiversité, un guide méthodologique de diagnostic des
bordures de champs, routes et chemins à l’échelle d’un
territoire. Des diagnostics ont été réalisés auprès de 5
communes et ont montré un grand intérêt en proposant des
actions de sensibilisation auprès de l’ensemble des acteurs
© Hommes et Territoires
de la commune.
AGRO-ÉCOLOGIE
DEUX CONCOURS POUR VALORISER
LES PRATIQUES DES AGRICULTEURS
Concours le plus récent dans la famille du Concours Général Agricole, le Concours
des Pratiques Agro-écologiques récompense chaque année, au Salon International
de l’Agriculture, des agriculteurs pour leurs pratiques agroécologiques sur leurs
prairies, parcours et systèmes agroforestiers (arbres et haies).
C
haque année, les lauréats des concours sont mis en
LOÏC GOURVIL, PRODUCTEUR DE
lumière et récompensés au Salon de l’Agriculture.
Toute structure d’animation territoriale peut LAIT À PLOUGONVEN (FINISTÈRE)
accompagner cette valorisation agricole locale. ET GAGNANT DU PREMIER
PRIX NATIONAL DU CONCOURS
Prairies & Parcours AGROFORESTERIE (CATÉGORIE
Le concours a été créé en 2007 comme un dispositif test
GESTION) EN 2020
de la première mesure agri-environnementale française à
engagement de résultat sur les surfaces herbagères. Le « La production de 100 tonnes de bois sec par an
équivaut à 36 000 litres de fioul/an. Cela nous permet
concours « Prairies & parcours » est aussi connu sous le nom
de produire plus de sources de chauffage que nous
du « concours des prairies fleuries ». Il permet de partager
n’en consommons »
les regards sur les prairies de fauche et les pâturages
riches en espèces, espaces garants d’une production de
qualité et de pratiques d’élevage qui participent activement qui mobilisent jusqu’à 500 agriculteurs à l’échelle du pays.
à la préservation et au renouvellement de la biodiversité.
Ainsi, les prairies et les parcours sont valorisés comme Agroforesterie
espaces de biodiversité servant à la production, et En 2020, un nouveau concours portant sur les pratiques
inversement. d’agroforesterie, c’est-à-dire l’association des arbres et
Chaque année, une soixante de territoires sont déposés par haies dans la production agricole (élevage, cultures ), a été
des structures locales (Parcs naturels régionaux, Chambres créé. Sont récompensées les pratiques d’agriculteurs qui
d’agriculture, Communautés de communes, associations ) intègrent et valorisent le ligneux (arbres isolés, alignements,
haies ) dans leur système d’exploitation, que ce soit en
systèmes d’arbres intraparcellaires, en système bocager,
JULIEN BAPT, PRODUCTEUR EN SAINT en pré-vergers
Ce concours permet d’accroître la visibilité de
NECTAIRE DANS LE MASSIF DU SANCY
l’agroforesterie, conformément au Plan national de
(PUY-DE-DÔME) développement de l’agroforesterie lancé en 2015 par le
« C’est vraiment là-dessus que l’on insiste quand on ministère de l’Agriculture. Les performances économiques
fait de la vente directe auprès du consommateur : ce et environnementales des arbres agricoles sont mis
que les vaches mangent, ce qu’il y a sur nos parcelles, en avant : accueil de la biodiversité, dynamisation des
on le retrouve directement dans le produit fini. » paysages, diversification des productions, lutte contre
l’érosion des sols, stockage du carbone, limitation du
ruissellement des eaux, fourniture de produits variés (bois,
fruits, fourrage)…
L
a biodiversité fonctionnelle et
l’agroforesterie sont les thématiques
centrales. Avec trois essais « systèmes »,
associant arbres fruitiers, cultures assolées
(grandes cultures, plantes aromatiques) et
aménagements agroécologiques, le site
fait figure de référence sur l’association des
cultures pérennes et annuelles. Ces essais,
conduits en agriculture biologique, mettent en
pratique, combinent et évaluent de nombreux
© Florian Boulisset
leviers agronomiques permettant d’envisager
une réduction importante de l’usage des
produits phytosanitaires et la mise en place
d’itinéraires techniques performants en AB. Mésange en verger de pêcher.
L
a pollinisation par les agriculteurs sensibilisés par le
insectes est essentielle projet dans le Morbihan ont fait
au maintien de la diversité le choix de n’appliquer aucun
végétale, et contribue de façon insecticide sur colza pour ne
déterminante à la production pas impacter la biodiversité.
agricole. De nombreuses En Gironde, le GDON local
productions maraîchères ou de associe désormais les
vergers font appel à un service de apiculteurs et leurs conseillers
pollinisation par des apiculteurs pour sensibiliser les viticulteurs
apportant des colonies en période à l’enjeu « abeille » lors des
de floraison. Pour les cultures traitements flavescence.
AGRO-ÉCOLOGIE
AUXIL’HAIE ET AUXIL’HERBE
Deux outils interactifs pour une première approche de bords de champs propices
aux auxiliaires de culture. Quelques clics suffisent pour établir une première liste
d’essence ou de flore spontanée adaptée à votre production.
C
réée par les Chambres
d’agriculture pour l’ensemble
de la France métropolitaine,
Auxil’haie et Auxil’herbe sont deux
applications web en libre accès sur
le site des Chambres d’agriculture
permettant de concevoir des
bords de champs, des haies
ou des systèmes agroforestiers
propices aux insectes auxiliaires et
pollinisateurs.
Les outils mettent à disposition
une liste d’essence ou de flore
spontanée adaptée aux ravageurs
de vos productions. Cette liste
précise également les auxiliaires
favorisés par ces espèces végétales
présentes ou souhaitées, ainsi que
diverses informations (ex : pouvoir
mellifère, période de floraison, etc.) en fonction des critères recherchés. Par exemple, il est
possible d’ajouter des conditions de sols spécifiques (taux
Fonctionnement de l’outil d’humidité et d’acidité) dans Auxil’haie. L’utilisateur obtient
• Étape 1 : choix du type de culture (grandes cultures, alors une première liste d’essences correspondant à la fois
maraîchage, arboriculture, viticulture) au contexte et à ses exigences (paysagère, de production...).
• Étape 2 : choix de la localisation Si les premiers résultats vous intéressent, vous pouvez
• Étape 3 : choix du contexte (entrée par ravageurs, par poser vos questions ou être accompagné dans votre projet
auxiliaires ou accès direct la liste d’essences) en contactant un technicien agroforestier ou un conseiller
biodiversité du réseau des Chambres d’agriculture.
Une liste de plantes adaptée
On obtient alors une liste d’essences ou de flore
spontanée adaptée à la situation signalée. Y sont
spécifiés :
• l’intérêt mellifère
POUR PLUS D’INFORMATION
• la capacité d’accueil de l’essence : de faible à très Contact :
forte en fonction de l’attractivité de l’essence vis-à-vis des Auxil’haie : Léa LEMOINE, Chambres d’agriculture France
auxiliaires - [email protected]
• le port et la hauteur de l’arbre : arbre, cépée, arbuste Auxil’herbe : Marion DEMADE, Chambres d’agriculture
ou liane France - [email protected]
• la période de floraison de la flore spontanée
• la capacité d’accueil de la flore spontanée des Pour aller plus loin :
pucerons spécifiques inféodées strictement à une plante https://chambres-agriculture.fr/
et qui ne colonisent pas les cultures : c’est une ressource recherche-innovation/agroecologie/
complémentaire pour les prédateurs de pucerons. agroforesterie/auxilhaie/
Il est ensuite possible de filtrer les résultats selon les outils
OUTIL
PLAN DE GESTION DES SYSTÈMES
AGROFORESTIERS – PGDSAF
Accompagner les agriculteurs, collectivités et propriétaires dans leurs démarches de
gestion durable de leurs arbres ! Tel est l’objectif de l’application nationale du réseau
des Chambres d’agriculture pour réaliser des diagnostics et des plans de gestion
durables des éléments arborés du territoire.
L
es arbres présents dans nos territoires, que ce soit en • Des Plans de Gestion des Systèmes AgroForestiers
forêt ou hors forêt, sont entretenus, gérés et valorisés (permettant de réaliser des Plans des Gestion Durable des
par les agriculteurs, les propriétaires, les collectivités Haies, PGDH, dont le cadre-type a été défini au niveau
En fonction du territoire, des enjeux et des objectifs, les national)
préconisations de gestion sont à adapter. Pour accompagner • Des Diagnostics Territoriaux Arborés à l’échelle d’un
les exploitants dans leurs diagnostics et la gestion durable territoire
de leurs arbres, les conseillers et techniciens ont besoin • Des Diagnostics Forestiers
d’un outil complet leur permettant d’entrer les informations
caractérisant leurs éléments arborés et d’obtenir des Valoriser les éléments arborés
indicateurs variés sur leur état. La réalisation de PGDH et PGDSAF via cet outil permettra
d’accompagner les démarches de valorisation de la
Plans et diagnostics gestion durable des éléments arborés telles que les
Les Chambres d’agriculture ont donc développé une labels Bas Carbone (méthodes « Haies » et « Alignements
application harmonisée au niveau national permettant de intraparcellaires ») ou encore Carbocage.
réaliser :
V
ous souhaitez mieux connaître,
développer ou valoriser Biodiversité
Depuis fin 2018, l’évolution du cahier des charges en agriculture biologique a entraîné des
modifications dans les pratiques des agriculteurs bio, allant de l’approvisionnement en plants
bio jusqu’aux itinéraires techniques. Afin de répondre à ces enjeux, les Chambres d’agricultures
proposent aux agriculteurs des solutions techniques et mettent en place de nouveaux projets sur
des filières émergentes.
Ce cahier technique propose un échantillon de travaux construits par les conseillers des Chambres
d’agriculture ainsi que les dernières actualités de la filière viticole bio.
À LIRE
01
Projet PepVitiBio / Vers un cahier des charges de la pépinière viticole AB p 34
02
Flavescence dorée / Quels moyens de lutte en viticulture biologique ? p 37
03
Impact du cuivre sur la qualité biologique du sol viticole /
Des constats expérimentaux rassurants p 40
PROJET PEPVITIBIO
VERS UN CAHIER DES CHARGES
DE LA PÉPINIÈRE VITICOLE AB
Aujourd’hui, la réglementation impose aux agriculteurs bio de s’approvisionner en semences
et plants produits suivant un cahier des charges bien précis. Cependant, en viticulture, la
lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée empêche les pépinières viticoles
de suivre les exigences générales de l’agriculture biologique. Afin de répondre à ces enjeux,
un projet multi partenariat PepVitiBio sera mis en œuvre cet automne.
A
ujourd’hui, il est toléré que les viticulteurs se procurent permettant de respecter le cahier des charges de l’agriculture
des plants non certifiés AB, notamment pour lutter biologique augmenterait le coût de production des plants
contre la Flavescence dorée. Ces autorisations sont d’au moins 50 % par rapport à celui d’un plant conventionnel,
amenées à changer dès 2022 et les viticulteurs bio utilisant c’est-à-dire que le coût serait d’au moins 2,20 € HT par
des plants non certifiés devront obligatoirement demander plant « bio » contre 1,40 € HT par plant conventionnel. Par
une dérogation. À partir de 2036, l’utilisation de plants conséquent, sans considérer la dynamique actuelle de
certifiés AB deviendra obligatoire pour toute plantation de conversion en viticulture biologique, le marché potentiel des
vignes. La nécessité d’obtenir un cahier des charges et des plants biologiques pourrait représenter au moins 22,8 millions
processus fiables de production de plants de vignes certifiés d’euros par an, en faisant donc un marché prometteur encore
AB devient donc impérative. non installé.
Pour répondre à ces problématiques, un nouveau projet sera mis en œuvre dès octobre 2021, sur une durée de trois
ambitionne de rédiger un cahier des charges AB adapté aux ans et demi. Mené par Garance MARCANTONI de la Chambre
pépinières viticoles qui permettra de répondre à l’émergence d’agriculture du Var et Sylvia RIBEIRO de Bio en Grand Est,
de cette filière et aux besoins des pépiniéristes. Ce projet de ce projet réunira de nombreux partenaires en Chambres
production de plants greffés-soudés de vigne dans le respect d’agriculture, en groupements Agriculture Biologique, des
du cahier des charges de l’agriculture biologique, ou PepVitiBio, pépiniéristes et d’autres partenaires techniques.
Définir un processus de production innovant sur les pépiniéristes et les viticulteurs et en identifiant la
PepVitiBio permettra l’élaboration d’un processus de fourchette de coût acceptable pour chacun.
production innovant, d’une méthode de fabrication de
plants à la fois opérationnelle et compatible pour la filière Répondre aux besoins des pépinières
viticole mais également arboricole. Afin d’obtenir des Un cahier des charges de la pépinière viticole AB fonctionnel
itinéraires techniques respectueux de l’environnement et sera rédigé. Il a pour vocation d’être adapté aux différentes
compatibles AB, différents essais auront lieu pour chacune pépinières et climats français, grâce à l’aide d’une large
des étapes clés de la production de plants : entretien répartition des pépinières partenaires présents dans la
des sols, fertilisation, irrigation et utilisation de produits majorité des bassins viticoles. Ainsi, la commercialisation
phytosanitaires. de plants AB ouvrira l’accès à de nouveaux marchés et
En agriculture biologique, l’utilisation de désherbant de réduira le retard de la filière viticole française par rapport
synthèse est interdite, le travail mécanique du sol sera alors à certains voisins européens tels que l’Italie et la Suisse.
une priorité. Le développement de matériels d’entretien des Un des principaux objectifs du projet est d’anticiper la
sols, en s’inspirant d’appareils déjà utilisés en maraîchage ou demande européenne de 2036, d’inscrire les plants de vignes
pour la culture de tabac, pourrait être une alternative efficace. sur la plateforme « semences bio » du Semae et surtout de
De nouveaux produits et méthodes de traitements contre le combler le vide juridique et technique actuellement présent.
mildiou, la flavescence dorée et son vecteur par exemple, Il sera possible d’espérer l’émergence d’un groupe qui
compatibles en AB, seront également testés. établira un cahier des charges de la pépinière AB au niveau
Par ailleurs, les méthodes de culture développées de la communauté européenne.
nécessitant plus de main-d’œuvre, le projet amènera à Plus largement, toutes les références techniques accumulées
déterminer un schéma organisationnel relatif à ces besoins lors de ce projet permettront de mieux connaître les méthodes
en fonction des étapes de production des plants et des de production de plants de vignes et, par conséquent, de
périodes de l’année. mieux accompagner les projets de pépinières en conversion
En plus des références techniques, le projet PepVitiBio vise vers l’Agriculture Biologique. Un module d’enseignement
à établir des références économiques en évaluant l’impact spécialisé sur le sujet sera aussi créé à l’Institut Richemont
économique de ce changement d’itinéraires techniques pour la formation de responsable de pépinière viticole.
Identifier et étudier les méthodes alternatives ainsi que la fertilisation en évaluant les risques sanitaires
Lors des six premiers mois du projet, les itinéraires techniques des différentes techniques et en expérimentant la ferti-
à mettre en place dans les pépinières viticoles partenaires irrigation.
et compatibles avec le cahier des charges AB européen Concernant l’entretien des sols, l’utilisation d’herbicides de
seront élaborés. Pour cela, un état de l’art plus poussé et un synthèse est interdite en AB. C’est pourquoi, afin d’éviter
audit de pépinières dont les itinéraires sont proches de l’AB, une pousse excessive des adventices, une optimisation du
qu’elles soient en France ou à l’étranger, seront réalisés. travail du sol sera possible par transfert de technologies
Ceci permettra de connaître les résultats déjà atteints et les venant d’autres filières agricoles telles que le maraîchage
besoins en itinéraires techniques expérimentaux en plus de et la culture de tabac.
recenser les techniques innovantes mises en place dans les
pépinières viticoles expérimentales. Protéger les plants de vignes
Les essais de protection sanitaire se concentreront
Conduite des pépinières principalement sur la flavescence dorée et le mildiou. En effet,
Les itinéraires retenus optimiseront l’irrigation en pépinière l’arrêté du 27 avril 2021 relatif à la lutte contre la flavescence
FLAVESCENCE DORÉE
QUELS MOYENS DE LUTTE
EN VITICULTURE BIOLOGIQUE ?
La flavescence dorée est une maladie incurable qui se propage de manière épidémique.
Elle est causée par un phytoplasme (une bactérie sans paroi) qui, après s’être multiplié
dans le phloème (vaisseau transportant la sève élaborée), va causer le dépérissement du
cep de vigne. Ce phytoplasme est véhiculé et transmis par un insecte : la cicadelle de la
flavescence dorée.
Lutter collectivement
Des campagnes de prospections sont organisées par
© FREDON Occitanie
la FREDON*, les FDGDON*, et mises en œuvre sur le
terrain par les GDON*, afin d’assurer la surveillance
du territoire. En parallèle, chaque viticulteur est en
charge de la prospection dans ses propres parcelles.
Certains secteurs couverts par un GDON peuvent
bénéficier d’un « aménagement de la lutte insecticide »
correspondant à une adaptation du nombre de Protocole de comptage des cicadelles
traitements obligatoires. 1 - Identifiez quatre placettes à différents endroits de la
parcelle. Chacune des placettes est constituée de 5 ceps.
Surveiller les populations de cicadelles Les comptages se font exclusivement sur la face inférieure
Pour se propager, la flavescence dorée a besoin d’un des feuilles de vigne. Seuls la partie basse du cœur de cep
vecteur qui véhicule le phytoplasme et le transmet aux ceps et quelques pampres sont regardés.
encore sains. Ce vecteur est la cicadelle de la flavescence
dorée : Scaphoideus titanus.
Cette cicadelle est observable dès le mois de mai. Elle
se trouve principalement sur la face inférieure des feuilles
situées sur les pampres et dans la partie basse du cœur
de cep. Même si la cicadelle passe par différents stades
larvaires, elle est facilement reconnaissable grâce aux deux
points noirs toujours présents à l’extrémité de son abdomen.
© FREDON Occitanie
2 - Retournez cinq feuilles par cep et dénombrez les En cas de doute : demandez un avis extérieur. Si le doute
cicadelles de la flavescence dorée. persiste, arrachez la souche : « Il vaut mieux prévenir que
3 - Réalisez ce comptage sur les cinq ceps de la placette guérir ».
pour obtenir un comptage sur 25 feuilles. ➡ Un cep contaminé non arraché peut donner une dizaine de ceps
4 - Réalisez le comptage sur les 4 placettes afin d’obtenir contaminés l’année suivante.
un comptage total sur 100 feuilles.
Traiter avec le pyrèthre naturel
Prospection et arrachage Le pyrèthre naturel est la seule substance active
La prospection du vignoble est l’identification des ceps homologuée en agriculture biologique dans la lutte contre
contaminés afin de pouvoir les arracher et ainsi limiter la la flavescence dorée. Il agit sur les larves par contact, il est
propagation de la maladie. Il est important de prendre le donc primordial de soigner la qualité de pulvérisation afin
temps d’observer et de marquer l’ensemble des souches que le produit arrive là où sont localisées les cicadelles. De
suspectes. la même manière, un épamprage soigneux avant traitement
Quand : de fin juillet à mi-octobre quand les symptômes sont est indispensable.
les plus marquants. En périmètre de lutte obligatoire, le nombre de traitements
Où : sur chaque parcelle.
Comment : rang par rang en prenant soin d’observer les
symptômes.
insecticides ainsi que les dates précises de traitement sont phytosanitaires, ou sur le site de la DRAAF.
fixées par un arrêté préfectoral. Jusqu’à trois applications Attention, l’efficacité des produits à base d’huile essentielle
par an peuvent être obligatoires. En viticulture biologique, d’orange douce n’est pas prouvée sur les cicadelles de
l’ensemble des applications sont réalisées au stade larvaire, la flavescence dorée. Ces produits ne peuvent donc pas
les périodes de traitement sont donc différentes de celles de être utilisés dans le cadre de la lutte obligatoire contre la
la viticulture conventionnelle. En règle générale, les dates de flavescence dorée.
traitement AB correspondent au programme suivant :
Les dates précises sont diffusées via l’avis de traitement
disponible notamment en mairie, dans les bulletins
E
mployé de manière préventive, le cuivre est lessivé dégradation de la matière organique.
par les pluies et se retrouve donc facilement dans L’activité peroxydase des micro-organismes est stimulée
les sols. Peu mobile, il est généralement fixé par la pour des doses allant de 2 000 à 20 000 kg Cu/ha lors des
matière organique dans les dix premiers centimètres du sol. 28 jours suivant l’application du cuivre. Cependant, cette
Cependant, le travail du sol entraîne son homogénéisation tendance s’inverse par la suite et une diminution de 30 à
jusqu’à 25 cm de profondeur, une zone hébergeant une 90 % de cette activité apparaît pour des doses de cuivre
grande diversité d’organismes vivants. Cette biodiversité supérieures à 400 kg/ha 106 jours après son application.
assure le bon fonctionnement du sol en dégradant la L’activité bêta-glucosidase quant à elle diminue de 16 à
matière organique, recyclant les nutriments, stabilisant la 20 % pour des doses de cuivre entre 600 et 1 800 kg/ha.
structure du sol et en contrôlant les pathogènes.
Il est donc primordial de connaître le réel impact de ce produit Impact sur les cycles du phosphore et du soufre
sur les sols puisqu’à l’heure actuelle, il n’existe pas d’alternative L’activité phosphatase a été réduite de 20 à 30 % à des
naturelle qui soit aussi efficace que le cuivre, en faisant donc doses de 600 kg Cu/ha et pouvait atteindre 45 à 55 % à
un produit très répandu sur les vignobles conduits suivant les 1 800 kg Cu/ha. On observe également une diminution de
principes de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, différentes l’activité arylsulfatase, impliquée dans le cycle du soufre, de
réglementations restreignent l’utilisation du cuivre. Dès 2002, 35 % à 600 kg Cu/ha et de 60 % à 1 800 kg Cu/ha.
le cahier des charges de l’agriculture biologique limitait son
utilisation à 6 kg Cu/ha/an. Depuis 2018, cette régulation a Une communauté de mico-organismes
été revue à la baisse par la Commission Européenne, bornant plus ou moins modifiée
son utilisation à un maximum de 28 kg Cu/ha sur 7 ans, soit En complément de ces observations, l’étude a révélé une
en moyenne 4 kg Cu/ha/an. faible influence des doses de cuivre étudiées (allant de 80 à
240 kg Cu/ha) sur les espèces de micro-organismes présentes
Impact sur la qualité biologique du sol dans le sol. C’est cependant à plus long terme qu’elle peut
En 2021, une synthèse bibliographique a été publiée par être perturbée. En effet, les modifications de la communauté
un groupe de chercheurs français avec l’objectif d’évaluer microbienne sont visibles 2 mois après l’application du cuivre
objectivement les risques du cuivre sur la qualité du sol mais une résilience existe puisque, au bout de 4 mois, ces
(Karimi et al., 2021). Il en ressort que les micro-organismes, modifications ne sont plus apparentes.
que ce soit des bactéries ou des champignons, peuvent D’autre part, le cuivre semble avoir peu d’impact sur la diversité
être influencés par de fortes doses de cuivre. de nématodes, micro-prédateurs régulant les populations
À des doses comprises entre 2,8 et 800 kg Cu/ha, la de bactéries, présentes dans le sol pour des doses allant
biomasse microbienne reste inchangée mais au-dessus jusqu’à 3 200 kg Cu/ha. Des doses inférieures à 200 kg Cu/
de 800 kg Cu/ha (ou 4 000 kg Cu/ha selon les sols), une ha pourraient même stimuler la population. Il faut cependant
diminution de 40 à 60 % de la biomasse est observable. être attentif au pH du sol. En effet, un sol acide présente une
Par ailleurs, la respiration microbienne diminue de 30 % meilleure solubilité du cuivre. C’est la raison pour laquelle les
entre 508 et 8 112 kg Cu/ha et de 62 % entre 508 et sols ayant un pH inférieur à 5 et soumis à des applications de
20 000 kg Cu/ha. La croissance des micro-organismes peut cuivre ont tendance à perturber plus fortement l’abondance et
aussi être affectée par le cuivre puisque celle-ci diminue de la structure des populations de nématodes.
50 à 86 % entre 508 et 8 112 kg Cu/ha. Pour estimer l’impact du cuivre sur les populations de
Collemboles, les taux de reproduction ont été mesurés sur
Activité des micro-organismes des sols non viticoles. Les conclusions sont plus compliquées
De nombreuses mesures ont été réalisées pour étudier à tirer puisqu’il existe de fortes variations selon les sols et les
l’évolution de l’activité des micro-organismes dans le sol espèces. Néanmoins, on observe généralement une diminution
à travers une analyse de l’activité de peroxydase et de de 50 % du taux de reproduction des collemboles entre 408
bêta-glucosidase, impliqués dans le cycle du carbone et la et 4 000 kg Cu/ha.
Les conseillers grandes cultures travaillent tant au niveau du système de production biologique
qu’à l’échelle de la parcelle, de la culture. En travaillant en lien étroit avec des stations
expérimentales ou à travers des projets de recherche, les Chambres d’agricultures proposent
aux agriculteurs un accompagnement technique autour des méthodes alternatives ou encore de
stratégies de protection des cultures.
Ce cahier technique est un exemple de solutions et références techniques proposées par les
Chambres d’agriculture.
À LIRE
01
Raréfaction de matières organiques /
Comment adapter les systèmes grandes cultures ? p 43
02
Projet CAPABLE : Contrôler vivAces et Pluriannuelles en Agriculture BioLogiquE /
Itinéraire type pour la gestion du rumex p 46
03
Triage à la ferme en AB / Comment choisir son trieur ? p 49
COMMENT ADAPTER
LES SYSTÈMES GRANDES CULTURES ?
L’échéance réglementaire est tombée ! Depuis le 1 er janvier 2021, l’utilisation
d’effluents d’élevages industriels est interdite en agriculture biologique. Cette
décision était attendue mais en a-t-on appréhendé toutes les conséquences ?
Avec une disponibilité réduite en fientes de poules, qui représentent une base
importante des fertilisants organiques utilisés en Hauts-de-France en bio, va-t-on
encore pouvoir fertiliser nos cultures ? Cette nouvelle réglementation devrait avoir
des conséquences pour l’ensemble des filières végétales biologiques. Il faut donc
reconsidérer la fertilisation azotée au sein de son système de culture pour gagner
en autonomie et pour limiter le recours aux nouvelles sources d’engrais souvent
onéreux et dont on ne connaît pas bien l’efficacité.
des teneurs en azote très différentes et surtout des parts Exemple de calcul de plan prévisionnel de fumur
d’azote ammoniacal variables (de 5 à 40 % de l’azote total). azotée sur blé fertilisé avec Azopril d’élevages
« industriels »
Attention à la volatilisation de certains engrais ! Eléments de contexte : objectif de rendement à 45qx/ha - variété Renan
- précèdent féverole - CIPAN (moutarde) d’automne peu développée -
Pour les produits organiques riches en azote ammoniacal,
type de sol : limon sableux.
il faut être vigilant lors de leur épandage, car le risque de
volatilisation y est important en cas d’apport en forte chaleur
ou de vent. Un essai piloté par la Chambre d’agriculture du
Nord-Pas de Calais a montré que la quasi-totalité de l’azote
ammoniacal d’un digestat liquide avait été volatilisé avec un
enfouissement à 48 h et que 80 % de l’azote ammoniacal
avait été volatilisé en apport sur blé dû au vent !
Ces résultats confirment d’autres essais en France. On
conseillera donc pour ces produits d’utiliser un matériel
adapté type enfouisseur, rampe pendillard. On doit aussi
s’interroger sur les produits riches en azote ammoniacal
conditionnés sous forme perlée ou de pellets. Un
enfouissement au minimum avec un outil de désherbage
doit s’envisager et on devrait même réfléchir à des moyens valoriser au mieux l’unité d’azote qui est souvent très chère.
d’enfouissement dans le sol pour éviter la volatilisation Ainsi, pour pallier les manques de fertilisants disponibles
de la fraction ammoniacale de ces engrais. Sur cultures en AB, il convient :
de printemps, ces « engrais volatils » seront épandus • d’insérer des légumineuses (graines et/ ou fourragères)
préférentiellement sur labour et enfouis immédiatement lors dans la rotation,
la préparation de sol précédent le semis. • d’optimiser les pratiques de fertilisation en AB,
• de développer les échanges de matières organiques avec
Fertiliser efficacement ! les éleveurs,
Dans le plan prévisionnel de fumure azotée, la part d’azote • d’améliorer la connaissance des systèmes autonomes en
organique à prendre en compte varie également selon la intrants,
culture fertilisée, la date d’apport et du temps de présence • de développer la recherche et la communication sur les
de la culture au champ. Ce coefficient équivalent azote, matières fertilisantes alternatives
le keq N du Comifer, permet de calculer la fraction azotée
utilisable pendant le cycle de la culture. Par exemple,
lors d’un épandage de fientes de poule en mars avec
incorporation immédiate pour une culture de maïs, la
POUR PLUS D’INFORMATION
disponibilité de l’azote atteindra 65 % alors qu’enfoui dans Contact : Alain LECAT, Chambres d’agriculture des
les 24 h, le coefficient descend à 55 %. Pour ce même Hauts-de-France et Christelle DEHAINE, SATEGE de la
apport de fientes de volaille épandu à l’automne avec un Somme
CIPAN, l’azote disponible à prendre en compte pour le maïs
sera réduit à 10 % ! On comprend bien par cet exemple, que Pour affiner le calcul du bilan azoté vous pouvez
des marges de progrès sont possibles pour éviter de perdre retrouver les coefficients sur le lien suivant : https://
l’azote disponible des engrais organiques mais surtout de comifer.asso.fr/images/ pdf/Tableaux/Tableau%20keq_
brochure2013.pdf
Pour aller plus loin dans les calculs mais aussi sur la
règlementation en matière de fertilisation on se réfèrera
aux liens suivants :
• 6e programme d’action de la directive nitrate en Hauts
de France : https://hautsdefrance.chambresagriculture.
fr/environnement-territoires/ eau-sol/directive-nitrates/
• Site du Comifer : https://comifer.asso.fr/ fr/
publications/les-brochures.html
• Tendance à mourir
après production de
graines ou à hiverner en
rosette puis repartir par
bourgeons axillaires sous
collet
• Vivace accidentelle
par fragmentation du
système racinaire
• Place de l’homme
importante dans
la stimulation et la
distribution des rumex
passage de vibroculteur ou de herse étrille ensuite limitera le • Nettoyage des semences de ferme
contact pivot-sol et limitera leur reprise. Éviter les rouleaux
qui rappuient le sol et favoriseront un redémarrage. • Compostage
Les graines ayant subi un compostage ne sont plus viables.
• Herse étrille Données issues de tests de compostage de fumier d’ovins
Elle peut être utilisée dans 2 situations. Un passage de herse avec 3 durées de compostage et 2 profondeurs :
étrille dans la culture avant 3 feuilles du rumex éliminera
les jeunes plantules. La herse étrille peut également être
utilisée après passage du déchaumeur en interculture
pour bouger les pivots coupés et éviter qu’ils repartent par
contact avec le sol.
• Binage
Une culture sarclée dans la rotation est un levier
complémentaire.
• Arrachage manuel
• Implantation de cultures ou couverts étouffants Il est conseillé d’utiliser une fourche
Ces cultures entreront en concurrence pour l’eau, les à rumex (cf. photo) afin d’extraire
éléments nutritifs et la lumière avec le rumex (ex-avoine, le pivot sur au moins 15 cm. Évitez
seigle, méteils, maïs...). d’attendre une forte infestation
pour agir ! Cette méthode est aussi
• Écimage très utile pour éviter un retour ou
Un passage d’écimeuse sur culture « basse » peut une colonisation du rumex.
permettre de « gagner du temps » pour éviter la grenaison Dans la mesure du possible,
avant récolte (attention les graines encore vertes travailler en croisé pour le travail du sol, ou avec aller et
sont capables de germer). Plusieurs passages sont retour pour le binage, permet d’améliorer l’efficacité de la
probablement nécessaires pour couvrir toute la période technique.
de floraison.
Exemple
d’itinéraire type
pour la gestion
du rumex
Dans le cadre d’une
exploitation Grandes
Cultures sans élevage, en
boulbène, avec possibilité
d’irrigation.
TRIAGE À LA FERME EN AB
(3) (4)
Les impuretés s’accumulent jusqu’à ce qu’elles soient trop
lourdes et retombent soit au fond du cylindre, soit dans
l’auget d’évacuation. Les réglages de cet appareil se font
au niveau de la position de l’auget, la vitesse et l’inclinaison
du cylindre. La forme des alvéoles doit être adaptée au type
de particules à trier. Trieur séparateur à grilles ou pré-nettoyeur.
. . . . . . . . . grain
– – – – – air
1 – carcasse
2 – trémie d’éclusage
3 – chambre de séparation
4 – réflecteur
5 – obturateur réglable
6 – turbine (impeller)
7 – armoire électrique avec panneau de
commande
8 – récepteur de produit fini (bac)
9 – la sortie de l’air d’échappement et
d’impuretés limtées
Type
Avantages Inconvénients Limites Observation
de matériel
Souplesse Encombrement dans la Pas de vibrations
d’utilisation et chaîne de manutention. contrairement au
Nettoyeurs polyvalence. Encombrement au sol des nettoyeur séparateur,
calibreurs Bons débits. grilles. Montage et démontage mais simple aspiration.
Décolmatage facilité des grilles parfois difficile.
par les rouleaux.
En conclusion
Le choix se fait en fonction des caractéristiques des grains
à trier :
Les graines, selon les espèces et les variétés, ont des
caractéristiques différentes de longueur, de largeur,
d’épaisseur, de volume, de poids et de densité, de forme
et de couleur.
À chacune de ces caractéristiques du grain sont associés
une technologie de triage et un type d’appareil que
l’opérateur utilisera pour séparer les graines selon cette
caractéristique.
• Un nettoyeur-séparateur va permettre de trier uniquement
sur la largeur, l’épaisseur et selon le comportement du flux
de graines dans un courant d’air en aspirant les déchets
légers.
• Les trieurs alvéolaires séparent les grains selon leur
longueur.
• La table densimétrique sépare les grains selon leur • Le trieur optique, outil technologique de précision,
densité grâce à une vibration sur un coussin d’air. Les sépare les grains et les impuretés selon la couleur et la
grains denses restent davantage en contact avec la table forme des grains.
et se séparent des plus légers.
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