Chapitre IIi
Chapitre IIi
Chapitre IIi
Chap.II Ethernet
Le premier réseau local au monde a été la version originale d’Ethernet. Ethernet est la
technologie LAN prédominante dans le monde. Les normes Ethernet définissent à la fois les
protocoles de la couche 2 et les technologies de la couche 1. Bien que les spécifications Ethernet
prennent en charge différents supports, bandes passantes et autres variantes de la couche 1 et de la
couche 2, le format de trame et le schéma d’adressage de base sont les mêmes pour toutes les
versions d’Ethernet.
Ethernet sépare les fonctions de la couche liaison de données en deux sous-couches distinctes :
la sous-couche LLC (Logical Link Control) et la sous-couche MAC (Media Access Control).
L’utilisation de ces sous-couches contribue à garantir la compatibilité entre divers périphériques
finaux.
La sous-couche MAC est associée aux composants physiques, qui seront utilisés pour
communiquer les informations et préparer les données pour qu’elles soient transmises sur les supports.
La sous-couche LLC reste relativement indépendante de l’équipement physique.
La topologie logique sous-jacente d’Ethernet est un bus prenant en charge un accès multiple.
Cela implique que tous les nœuds (périphériques) de ce segment de réseau partagent le même support.
De plus, tous ces nœuds reçoivent l’ensemble des trames transmises par n’importe quel nœud
appartenant à ce segment.
Application
.
.
Réseau
Ethernet
Physique
1
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
1- La sous-couche LLC
La couche 2 communique avec les couches supérieures via LLC. LLC gère la communication entre les
couches supérieures et les logiciels de mise en réseau et entre les couches inférieures et le matériel. La
mise en œuvre LLC se fait au niveau logiciel et est indépendante de l’équipement physique. Dans un
ordinateur, LLC est le logiciel du pilote de la carte réseau. Le pilote de la carte réseau est un
programme qui interagit directement avec le matériel de la carte réseau pour transmettre les données
entre les supports et la sous-couche MAC.
La sous-couche LLC :
2- La sous-couche MAC
a. Encapsulation de données
L’encapsulation des données consiste à assembler les trames avant de les transmettre et à les analyser
lorsqu’elles sont reçues. Lorsqu’elle assemble une trame, la couche MAC ajoute un en-tête et un code
de fin à l’unité de données de protocole de la couche 3. L’utilisation de trames facilite la transmission
des bits lors de leur placement sur le support et facilite le regroupement des bits sur le nœud récepteur.
Le processus de tramage fournit des délimiteurs importants utilisés pour identifier un groupe de bits
qui composent une trame. Ce processus permet la synchronisation entre les nœuds de transmission et
ceux de réception.
L’encapsulation fournit également un adressage pour la couche liaison de données. Chaque en-tête
Ethernet ajouté à la trame contient l’adresse physique (adresse MAC) qui permet à une trame d’être
remise au nœud de destination.
2
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
La sous-couche MAC contrôle le placement des trames sur les supports, ainsi que leur retrait. Elle gère
le contrôle de l’accès aux supports. En particulier, elle initialise la transmission des trames et permet
leur restauration après un échec de transmission dû à des collisions.
3- La trame Ethernet
On distingue deux types de tramage Ethernet : la norme Ethernet II, et la norme IEEE 802.3, qui a été
mise à niveau plusieurs fois pour inclure de nouvelles technologies. Les différences entre les deux
types de tramage sont notamment l’ajout d’un délimiteur de début de trame (Start Frame Delimiter :
SFD) et du remplacement du champ Type en un champ Longueur dans la norme 802.3.
Les trames sont également désignées par le terme PDU (Protocol Data Unit).
Taille d’une trame Ethernet : Les normes Ethernet II et IEEE 802.3 définissent une taille de trame
minimale de 64 octets et maximale de 1 518 octets. Cela comprend tous les octets du champ Adresse
MAC de destination jusqu’au champ Séquence de contrôle de trame. Les champs Préambule et
Délimiteur de début de trame ne sont pas inclus dans la description de la taille d’une trame. Si la taille
d’une trame transmise est inférieure à la taille minimale ou supérieure à la taille maximale, le
périphérique récepteur abandonne la trame.
• Champ Longueur/Type : Pour les normes IEEE 802.3 antérieures à 1997, le champ
Longueur définit la longueur exacte du champ de données de la trame. Cette longueur est ensuite
utilisée dans la séquence de contrôle de trame, pour garantir la réception du message.
Dans Ethernet II, le champ Type indique quel protocole est mis en place. Lorsqu’un nœud reçoit une
trame, il doit examiner le champ Longueur/Type pour déterminer le protocole de couche supérieure
présent. Si la valeur des deux octets est supérieure ou égale à l’hexadécimal 0x600 (ou au décimal
1 536), le contenu du champ de données est décodé selon le protocole EtherType indiqué. Par contre,
si la valeur est égale ou inférieure à l’hexadécimal 0x05DC (ou au décimal 1 500), le champ Longueur
est utilisé pour indiquer l’utilisation du format de trame IEEE 802.3.
3
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
• Champ Séquence de contrôle de trame (CRC): Ce champ de 4 octets permet de détecter les
erreurs d’une trame. Le périphérique de réception reçoit la trame et procède à un contrôle par
redondance cyclique (CRC, Cyclic Redundancy Check) pour rechercher des erreurs. Si les calculs
correspondent, aucune erreur ne s’est donc produite sinon les calculs indiquent que les données ont
changé et que la trame doit être abandonnée. Si les données sont modifiées, cela provient sans doute
d’une perturbation des signaux électriques qui représentent les bits.
Un identifiant unique appelé adresse MAC (Media Access Control) a été créé pour pouvoir
déterminer les adresses source et de destination sur un réseau Ethernet.
L’adressage MAC est ajouté dans l’unité de données de protocole de la couche 2. Une adresse MAC
Ethernet est une valeur binaire de 48 bits constituée de 12 chiffres hexadécimaux.
La valeur de l’adresse MAC est un résultat direct des règles mises en application par l’IEEE auprès
des constructeurs pour garantir l’attribution d’adresses uniques à chaque périphérique Ethernet à
l’échelle mondiale. L’IEEE attribue au constructeur un code de 3 octets appelé OUI
(Organizationally Unique Identifier, Identifiant unique d’organisation). L’IEEE demande aux
constructeurs de suivre deux règles simples :
1. Toutes les adresses MAC attribuées à une carte réseau ou à un autre périphérique Ethernet
doivent utiliser, comme 3 premiers octets, l’identifiant OUI attribué au constructeur correspondant.
2. Toutes les adresses MAC qui ont le même identifiant OUI doivent recevoir une valeur
unique (référence du constructeur ou numéro de série) dans les 3 derniers octets.
Avec Ethernet, des adresses MAC différentes sont utilisées pour la monodiffusion (unicast), la
multidiffusion (multicast) et la diffusion (broadcast) sur la couche 2.
4
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
• Diffusion : Avec la diffusion, le paquet contient une adresse IP de destination qui ne contient
que des uns (1) dans la partie hôte. Cette numérotation implique que tous les hôtes sur le réseau local
(domaine de diffusion) recevront le paquet et le traiteront. De nombreux protocoles réseau dont ARP
utilisent les diffusions.
L’adresse IP de diffusion d’un réseau requiert une adresse MAC de diffusion correspondante dans la
trame Ethernet. Sur les réseaux Ethernet, l’adresse MAC de diffusion comporte 48 uns (1), affichés au
format hexadécimal FF-FF-FF-FF-FF-FF.
5
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
Tous les ordinateurs d'un réseau Ethernet sont reliés à une même ligne de transmission, et la
communication se fait à l'aide d'un protocole appelé CSMA/CD (Carrier Sense Multiple Access with
Collision Detect) ce qui signifie qu'il s'agit d'un protocole d'accès multiple avec surveillance de
porteuse (Carrier Sense) et détection de collision.
Avec ce protocole toute machine est autorisée à émettre sur la ligne à n'importe quel moment et sans
notion de priorité entre les machines.
Chaque machine vérifie qu'il n'y a aucune communication sur la ligne avant d'émettre.
Si deux machines émettent simultanément, alors il y a collision (c'est-à-dire que plusieurs trames de
données se trouvent sur la ligne au même moment). Les deux machines interrompent leur
communication et attendent un délai aléatoire, puis la première ayant passé ce délai peut alors
réémettre.
6
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
• Écoute de porteuse : Avec la méthode d’accès CSMA/CD, tous les périphériques réseau qui
ont des messages à envoyer doivent écouter le trafic avant de les transmettre. Si un périphérique
détecte un signal provenant d’un autre périphérique, il attend un certain temps avant d’essayer de
transmettre un message.
Si aucun trafic n’est détecté, le périphérique transmet son message. Lorsque la transmission a lieu, le
périphérique continue à écouter le trafic ou les collisions survenant sur le réseau local. Une fois le
message envoyé, le périphérique se remet en mode d’écoute par défaut.
• Détection de collisions : Lorsqu’un périphérique est en mode d’écoute, il peut détecter une
collision sur les supports partagés. La détection d’une collision est rendue possible car tous les
périphériques peuvent déterminer si l’amplitude des signaux dépasse le niveau normal.
• Signal de congestion et interruption aléatoire : Dès qu’une collision est détectée par les
périphériques transmetteurs, ils envoient un signal de congestion. Ce signal permet de notifier les
autres périphériques de la collision pour qu’ils invoquent un algorithme d’interruption. Cet algorithme
demande à tous les périphériques de cesser leur transmission pendant un temps qui est aléatoire, ce qui
permet aux signaux de collision de diminuer. Une fois le délai expiré sur un périphérique, ce dernier se
remet en mode d’écoute avant transmission. Une période de réémission aléatoire garantit que les
périphériques impliqués dans la collision ne tentent pas d’envoyer leur trafic en même temps, ce qui
engendrerait une reproduction de l’ensemble du processus. Toutefois, cela signifie également qu’un
troisième périphérique puisse transmettre ses messages avant que les deux impliqués dans la collision
n’aient une chance de retransmettre leur trafic.
Remarque : Les périphériques connectés qui accèdent à un support partagé via un concentrateur (hub)
ou une série de concentrateurs directement connectés forment ce que l’on appelle un domaine de
collision. Ce dernier est également désigné sous le nom de segment de réseau. Les concentrateurs et
les répéteurs ont donc pour effet d’augmenter la taille du domaine de collision.
Pour que la méthode d’accès Ethernet CSMA/CD puisse fonctionner, le périphérique émetteur doit
avoir connaissance d’une collision avant d’avoir terminé la transmission d’une trame de taille
minimum.
Le signal électrique qui est transmis met un certain temps (latence) pour se propager (traverser) le
long du câble. Chaque concentrateur, ou « répéteur », qui se trouve sur le trajet du signal ajoute de la
latence pour acheminer les bits d’un port à l’autre. Ce délai cumulé augmente la probabilité
d’apparition de collisions.
• Durée de réémission : Lorsqu’une collision se produit et que tous les périphériques rendent le
câble inactif, les périphériques à l’origine de la collision doivent observer un délai supplémentaire
(défini par le minuteur d’interruption) qui peut s’allonger progressivement, avant de tenter de
retransmettre la trame entrée en collision.
Pour détecter (et donc éviter la perte de trames) les collisions il faut :
Les premières versions d’Ethernet font appel aux câbles coaxiaux pour connecter les ordinateurs à une
topologie de bus. Chaque ordinateur est directement connecté au réseau fédérateur. Ces premières
versions d’Ethernet s’appelaient Thicknet (10BASE5) et Thinnet (10BASE2).
7
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
10BASE5 ou Thicknet reposait sur un câble coaxial épais prenant en charge des distances de câblage
de 500 mètres au maximum, avant que le signal ne nécessite un répéteur.
10BASE2 ou Thinnet utilise un câble coaxial plus mince et plus souple que Thicknet et prend en
charge des distances de câblage de 185 mètres.
Une topologie en étoile avec des concentrateurs (Hub) a supplanté la topologie initiale. Les
concentrateurs concentrent les connexions. En d’autres termes, ils rassemblent un groupe de nœuds et
permettent au réseau de les interpréter en tant qu’unité unique. Lorsqu’une trame parvient sur un port,
elle est copiée sur les autres ports pour que tous les segments du réseau LAN reçoivent cette trame.
L’utilisation d’un concentrateur dans cette topologie de bus a permis d’améliorer la fiabilité des
réseaux car, même si l’un des câbles est défectueux, le réseau continue à fonctionner. Toutefois, la
répétition de la trame sur tous les ports n’a pas résolu les problèmes de collisions.
En tant que technologie associée à la couche physique, Ethernet définit et met en œuvre les
schémas de codage et de décodage qui permettent de transporter les bits de trame sous la forme de
signaux, le long du support. Les périphériques Ethernet utilisent différents types de câble et de
connecteur.
Quatre débits de données sont actuellement définis pour fonctionner dans les câbles à fibres optiques
et à paires torsadées, à savoir :
10 Mbits/s : 10Base-T Ethernet
100 Mbits/s : Fast Ethernet
1000 Mbits/s : Gigabit Ethernet
10 Gbits/s : 10 Gigabit Ethernet
10BASE-T utilise un codage Manchester sur deux câbles à paires torsadées non blindées.
Ethernet 10 Mbits/s correspond à Ethernet classique et repose sur une topologie physique en étoile.
Les liaisons Ethernet 10BASE-T peuvent atteindre jusqu’à 100 mètres avant de nécessiter un
concentrateur ou un répéteur.
10BASE-T utilise deux paires de câble à 4 paires et des connecteurs RJ-45 à 8 broches, sertis à chaque
extrémité. Les liaisons 10BASE-T connectées à un commutateur peuvent prendre en charge les
transmissions bidirectionnelles simultanées et non simultanées.
8
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
Ethernet 100 Mbits/s, également désigné sous le nom de Fast Ethernet, peut être mis en œuvre à l’aide
de câble en cuivre à paires torsadées ou de supports à fibres optiques.
Les mises en œuvre de Fast Ethernet les plus répandues sont les suivantes :
100BASE-TX avec câble UTP de catégorie 5 ou supérieure
100BASE-FX avec un câble à fibres optiques
Comme avec 10BASE-TX, 100Base-TX est connecté selon une topologie physique en étoile.
Contrairement aux réseaux 10BASE-T, les réseaux 100BASE-TX utilisent généralement un
commutateur au lieu d’un concentrateur au centre de l’étoile.
La norme 100BASE-FX utilise la même procédure de signalement que 100BASE-TX, mais via un
support à fibres optiques plutôt que via des câbles en cuivre UTP. 100BASE-FX utilise des
connecteurs d’interface à fibres bon marché (appelés connecteurs SC duplex).
Les mises en œuvre d’Ethernet à fibres optiques sont des connexions de point à point, c’est-à-dire
qu’elles permettent la connexion de deux périphériques. Ces connexions peuvent être établies entre
deux ordinateurs, un ordinateur et un commutateur ou entre deux commutateurs.
L’établissement des normes Gigabit Ethernet a permis de créer des spécifications pour les supports
cuivre UTP, fibres multimodes et fibres monomodes. Sur des réseaux Gigabit Ethernet, les bits se
déplacent en une fraction de la durée qu’ils utiliseraient sur des réseaux 100 Mbits/s et 10 Mbits/s.
Ethernet 1 000BASE-T fournit une transmission bidirectionnelle simultanée à l’aide de quatre paires
de câble à paires torsadées non blindées de catégorie 5 ou supérieure. Une connexion Gigabit Ethernet
via un câblage de cuivre permet de faire passer le débit de 100 Mbits/s par paire à 125 Mbits/s soit 500
Mbits/s pour les quatre paires. Chaque paire de câbles transporte les signaux en mode bidirectionnel
simultané, ce qui permet de doubler le débit (de 500 Mbits à 1 000 Mbits/s).
Les versions à fibres optiques de Gigabit Ethernet offrent les avantages suivants sur les connexions
UTP :
elles sont insensibles aux bruits électromagnétiques,
elles permettent de disposer de bandes passantes plus larges et
elles autorisent des distances plus grandes sans répéteur.
Toutes les versions 1000BASE-SX et 1000BASE-LX prennent en charge une transmission binaire
bidirectionnelle simultanée à 1 250 Mbits/s, sur deux brins de fibre optique.
Remarque : Dans les réseaux modernes, Ethernet utilise les câbles de cuivre à paires torsadées non
blindées (type UTP) et les fibres optiques pour interconnecter les périphériques réseau via des
périphériques intermédiaires tels que les concentrateurs et les commutateurs.
9
Master SSI
M1 - ARIN Chap.II Ethernet
En règle générale, dans les réseaux 10BASE-T, le point central du segment de réseau était le
concentrateur. Ce point servait donc de support partagé. Le support étant partagé, une seule station à la
fois pouvait effectuer une transmission. Cette transmission est dite bidirectionnelle non simultanée
(half-duplex).
L’introduction des commutateurs dans les réseaux Ethernet a supplanté l’utilisation des
concentrateurs et à permis d’améliorer considérablement les performances LAN. Les commutateurs
ont été introduits en même temps qu’Ethernet 100BASE-TX. Ils permettent de contrôler le flux de
données en isolant chaque port et en envoyant une trame uniquement à sa destination (si elle est
connue), plutôt qu’en envoyant chaque trame à chaque périphérique.
Ces dernières années, les commutateurs ont pris une place prépondérante dans de nombreux
réseaux. Les commutateurs permettent la segmentation du LAN en domaines de collisions distincts.
Chaque port du commutateur représente un domaine de collision à part et fournit la bande passante
totale du support jusqu’aux nœuds connectés sur ce port. Dans un réseau local (LAN) où tous les
nœuds sont connectés directement au commutateur, le débit du réseau augmente considérablement.
Remarque1 : Avec tous les types de support qu’Ethernet prend en charge, la structure de
trame Ethernet reste la même, quelle que soit le type de mise en œuvre physique d’Ethernet. C’est
pour cette raison que cette technologie est très évolutive et permet de répondre aux besoins des
réseaux modernes.
10