Chapitre I
Chapitre I
Chapitre I
Objet du cours :
L’objectif de ce module est de présenter comment mesurer, analyser et
contrôler une activité. « Contrôler c’est maitriser, maitriser c’est piloter ».
- Programme du module -
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Chapitre I : Notions et mesures de la performance
2. La notion de la performance
4. Types de la performance
Source : Ndizambo B. (2001), « Evaluation de la performance et de la productivité dans la fonction publique, Intervention dans la
Conférence de Bénin sur la fonction publique, Cotonou le 28/05-01/06/2001, p4.
2
2. La notion de la performance :
La définition de la notion de la performance des entreprises a fait l’objet de plusieurs travaux de
recherche et parmi les définitions existantes nous pouvons citer :
Selon les travaux de Bourguignon (1996) il existe trois sens que peut prendre la notion de la
performance, qui sont :
Succès. Dans ce sens la performance représente la réussite d’une opération ;
Résultat d’une opération ;
Action, dans le sens où la performance est considérée comme un processus.
Selon Bartoli (1997), la performance est la mise en relation de trois notions : les résultats, les
moyens et les objectifs.
Figure N°1.2: Triangle de la performance
Résultat
Efficacité Efficience
O M
Budgétisation
(Objectif ) (Moyen)
1- La logique d'efficacité : Elle représente le lien entre les résultats obtenus et les objectifs à
atteindre. Selon De La Villarmois (2001), l’efficacité est la capacité de réalisation des objectifs. Il
s’agit de réaliser toutes les actions prévues même si on doit y consacrer des ressources
additionnelles.
2- La logique d'efficience Elle représente le lien entre les moyens alloués et les résultats obtenus.
Donc, « l’efficacité consiste à faire les bonnes choses et l’efficience consiste à faire les choses de la
bonne façon ».
3- La logique de la budgétisation : Elle vise à définir une référence, à priori, concernant
l'allocation des ressources en fonction d'une activité à réaliser, et représente une programmation des
moyens au regard d'objectifs ainsi qu’au suivi de leur application.
La performance n’est pas un aspect unidimensionnel, mais elle a plusieurs dimensions et il est
important d’adopter une approche globale qui tient compte de plusieurs critères (multicritères).
3
Figure N°1.3: Les aspects de la performance
Aspect qualité pour clients : pour obtenir les résultats économiques attendus, la satisfaction
et la fidélisation des clients est un élément fondamental: il faut obtenir des bons résultats en
termes de qualité des produits, de qualité du service, de respect des délais, de compétitivité
de l'offre, de réactivité……etc.
Le personnel de l’entreprise : pour que le client soit satisfait et fidèle, il faut que le
personnel le soit également. Donc, le personnel est en position centrale. Cette relation de
satisfaction des clients et du personnel, joint à la définition de la performance en plus de la
compétitivité, la notion de la satisfaction du personnel.
Fonctionnement interne : pour atteindre les objectifs économiques et satisfaire les clients, il
est important d'avoir en permanence un bon fonctionnement de l'entreprise avec des
processus de travail efficaces et efficients.
L’explication (ou l’interprétation) : La performance s’explique par des facteurs internes (liés aux
acteurs) ou externes (liés aux fluctuations de l’environnement).
4. Types de la performance :
Parmi les différentes formes existantes de la performance nous pouvons citer :
• La performance organisationnelle :
La performance organisationnelle concerne la manière dont l’entreprise est organisée pour
réaliser ses objectifs et la façon dont elle parvient à les atteindre. La performance organisationnelle
de l’entreprise dépend des facteurs suivants 1 :
• Le respect de la structure formelle ;
• Les relations entre les composants de l’organisation ;
• La qualité de la circulation de l’information ;
• La flexibilité de la structure.
• La performance économique :
Dans les entreprises, la performance économique est le résultat des décisions et des actions des
opérationnels : directions de production et de commercialisation. Il faut donc améliorer la gestion
de ces services en maximisant la production et en minimisant les coûts pour optimiser les
indicateurs de la performance ; un tel objectif nécessite un certain niveau de compétence dans les
domaines de 2 :
1
Kalika M . (1988), « Structures d'entreprises, Réalités, déterminants et performances », Editions Economica, Paris, 1988, p340.
2
Gauzente C (2000), « M esurer la performance des entreprises en l’absence d’indicateurs objectifs : quelle validité ? Analyse de la
pertinence de certains indicateurs », Finance Contrôle Stratégie – Volume 3, N° 2, p 148.
5
• La mise en place de méthodes de réduction des coûts :
• La performance financière :
La performance financière a principalement deux spécificités. Premièrement, elle semble être
facile à exprimer car la finance étant, par principe plus quantitative que qualitative, un instrument
de mesure simple à élaborer. Deuxièmement, la performance financière représente les résultats de
divers services dont elle exprime la partie visible ; dans ces conditions un consensus sur un critère
unique de performance nécessite un accord préalable sur ses facteurs déterminants 3 .
La performance financière s'apprécie au niveau des différents centres de profit dans l'entreprise
et de leur apport relatif à la performance économique de l'entreprise.
La part de marché absolue : c’est le rapport entre les ventes réalisées par l’entreprise et les
ventes totales des entreprises en concurrence ;
La part de marché relative : c’est le rapport entre les ventes réalisées par l’entreprise et les
ventes réalisées par le leader du marché ;
La satisfaction de la clientèle : elle peut être mesurée en réalisant des études de satisfac-
tion ;
le taux de fidélisation : il donne une information sur la stabilité de la clientèle, sur les ca-
ractéristiques des clients les plus anciens, sur la fréquence et la nature des nouveaux clients
et des clients perdus.
• La performance humaine :
Avec l’adoption de la nouvelle notion de la performance globale, l’entreprise ne peut pas être
performante si elle satisfait seulement la dimension financière, elle doit également être performante
sur le plan social. Les questions liées aux compétences, à la capacité d’initiative, à l’autonomie, à
3
Caby J et Hirigoyen G.(1997), « La création de valeur de l'entreprise », Economica, p139.
6
l’adhésion des salariés à la réalisation des objectifs, à la culture de l’entreprise, constituent des
éléments déterminants de cette dimension humaine de la performance 4 .
• La performance sociale :
La répartition des types de contrats de travail (CDI, CDD, CTT, etc.) peut servir comme un moyen
de mesure de la performance sociale, comme d’autres questions liées à l'égalité professionnelle
entre hommes et femmes, du nombre de nouveaux employés par année, de l'insertion de travailleurs
handicapés, mais aussi des conditions générales de travail et du niveau des rémunérations,.. etc 5 .
• La performance globale :
La performance globale peut être définie « comme une mission multidimensionnelle,
économique, sociale, financière et environnementale, qui concerne aussi bien les entreprises que les
sociétés humaines, autant les salariés que les citoyens » 6 . Cette performance se définit par des
indicateurs multicritères et multi-acteurs et non plus par une mesure en quelque sorte unique.
La performance globale est mobilisée pour évaluer la mise en œuvre par les entreprises du
concept de développement durable. Cette performance globale des entreprises (PGE) se définit
comme « l’agrégation des performances économiques, sociales et environnementales»7 .
4
Noone J.(1999), « À propos de la performance humaine en entreprise : pour une philosophie de l'action et une philosophie d'action
», Working Papers IAE de Paris (Université Paris 1 ), GREGOR, p3.
Zarifian P. (1999), « Objectif Compétences, pour une nouvelle logique », Paris, Editions Liaisons, p44
5
Dumoncel T.(1992), cité par M ohamed BAYED, « Performance sociale et performance économique dans les PM E industrielles »,
Annales du M anagement, p381.
6
Lepetit M . (1997), Performance globale : vers une prise en compte des effets non marchands, in Commissariat Général du Plan,
ouvrage collectif -. Entreprise et performance globale-outils, évaluation, pilotage, Paris, Economica.
7
Baret P., (2006), L’évaluation contingente de la performance globale des entreprises : une méthode pour fonder un management
sociétalement responsable ?, 2e journée de recherche du CEROS, pp1-24
7
S ource : Reynaud E.(2003), « Développement durable et entreprise : vers une relation symbiotique ? », journée AIM S, ESSCA
Angers France, 15 mai 2003, p15.
5. Instruments de mesure de la performance :
Normes et standards des performances : L’entreprise peut utiliser des normes et standards
pour apprécier sa performance, et cela sur le plan des trois problématiques du développement
durable :
Problématique environnementale ;
Problématique sociale ;
Problématique globale.
8
Ndi Zambo B. (2001); opcit ;p7.
8
significative sur la performance de l’entreprise. Leur observation régulière permet d’alerter les
dirigeants d’entreprises sur l’évolution de l’activité.
A. La rentabilité :
Le critère de la rentabilité, c’est le critère essentiel sur lequel se fondent les dirigeants de
l’entreprise. Sachant que la rentabilité économique mesure la capacité de conversion du capital en
profit d’exploitation, cette rentabilité économique influe sur la rentabilité financière. Cet indicateur
stratégique devient l’élément de référence des actionnaires.Parmi les différents types de rentabilité
les plus utilisés nous pouvons citer :
a) Rentabilité financière :
La rentabilité financière mesure la capacité des capitaux investis par les actionnaires et associés
(capitaux propres) à dégager un profit. Le ratio de la rentabilité financière correspond à ce que la
comptabilité anglo-saxonne appelle le « Return on equity » ou encore « ROE ». La rentabilité fi-
nancière concerne essentiellement :
La rentabilité des capitaux propres est le ratio de rentabilité financière par excellence. II compare
le résultat net aux capitaux propres, et se situe bien dans l'optique de l'actionnaire qui met à la dis-
position de l'entreprise des fonds et reçoit en retour le résultat net.
Rentabilité des capitaux propres = Résultat net / Capitaux propres
b) Rentabilité économique :
« C'est la capacité de l'entreprise à dégager un résultat sans tenir compte de ses décisions finan-
cières. On compare donc ce que l'entreprise a investi, et le résultat économique obtenu ». 11 Le ratio
9
De La Bruslerie H. (2010), « Analyse financière : Information financière et diagnostic 4e édition », Edition Dunod, Paris, p196.
10
De La Bruslerie H. (2010),opcit, p196.
11
Arcimoles C et Saulquin J. (2006), « Finance appliquée » 4ème Edition, Edition Vuibert, Paris, p95.
9
de la rentabilité économique correspond à ce que la comptabilité anglo-saxonne appelle le « Return
on assets » ou encore « ROA ».
Rentabilité économique = Résultat net / Actif total
c) Rentabilité commerciale :
Elle se mesure par le rapport entre le résultat net réalisé et le chiffre d’affaires.
Concrètement, ce ratio donne le taux de marge que la société réalise sur ses ventes et permet aussi
d’estimer ses résultats futurs en fonction des volumes de ventes prévus.
Rentabilité comme rciale = Résultat net / Chiffre d’affaires
B. La profitabilité :
Selon Thomas (2011), « La profitabilité est la capacité de l'entreprise à dégager des profits, expri-
més en brut par des marges ou traduits en trésorerie. » 12 La profitabilité peut être mesurée par le
ratio suivant :
Taux de marge net d’exploitation = Résultat d’exploitation / Chiffre d’affaires HT 13
C. La productivité :
Selon Colasse (1999) 14 la productivité est : « l’aptitude de l’entreprise à réaliser une production
grâce à l’ensemble des facteurs économiques qu’elle met en œuvre».
La productivité est généralement considérée comme le rapport entre une production et l’ensemble
des facteurs de production consommés qui ont permis de l’obtenir (productivité globale) ou entre
une production et certains facteurs consommés qui ont permis de l’obtenir (productivité partielle).
Donc :
Productivité partielle = output / input
L’entreprise peut utiliser un autre indicateur de productivité qui repose sur un système de pondé-
ration par les prix ou le pourcentage des facteurs dans le coût total, cet indicateur est appelé : pro-
ductivité globale.
12
Thomas P.(2011), « Analyse financière : approche internationale »Edition RB édition, Paris,p117.
13
Grandguillot.B et Grandguillot.F « Analyse financière 7e édition », Edition Gualino, Paris, 2010, p 50.
14
Colasse, B. (1999): « L'Analyse financière de l’entreprise », Éditions La Découverte, Paris, p 23.
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