Faisceau Hertzien - Wikipédia

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Faisceau hertzien

système de transmission de signaux

Un faisceau hertzien est un système de


transmission de signaux — aujourd'hui
principalement numériques — mono-
directionnel ou bi-directionnel et
généralement permanent, entre deux
sites géographiques fixes. Il exploite le
support d'ondes radioélectriques, par des
fréquences porteuses allant de 1 à
86 GHz[1] (gamme des micro-ondes),
focalisées et concentrées grâce à des
antennes directives. Il permet
notamment de véhiculer des signaux
sonores, la radio, de la vidéo, des chaînes
de télévision ou des télécommunications
et permet éventuellement d'échanger ces
données entre les différents points du
réseau qu'il dessert.

Tour hertzienne du Gemeindealpe, Autriche.


Relais hertzien.

Un « réseau hertizien » associant et


combinant des relais hertziens permet
de couvrir une région, un territoire, un
pays voire un continent.

Ces émissions sont notamment


sensibles aux obstacles et masquages
(relief, végétation, bâtiments, etc.), aux
précipitations, aux conditions de
réfractivité de l'atmosphère, aux
perturbations électromagnétiques et
présentent une sensibilité assez forte
aux phénomènes de réflexion (pour les
signaux analogiques mais la modulation
numérique peut, au moins en partie,
compenser le taux d'erreur de
transmission dû à ces nuisances).

À cause des limites de distance


géographique et des contraintes de
« visibilité », le trajet hertzien entre deux
équipements d'extrémité est souvent
découpé en plusieurs tronçons,
communément appelés « bonds », à
l'aide de stations relais (exemple : la tour
hertzienne du Vigen). Dans des
conditions optimales (profil dégagé,
conditions géoclimatiques favorables,
faible débit, etc.), un bond hertzien peut
dépasser 100 km.

Histoire
Une liaison Calais-Douvres est réalisée
en 1931[2], en 19 centimètres
(~1,57 GHz) sur 40 kilomètres de long.

Les premières recherches datent de la


Seconde Guerre mondiale[2]. (en
contradiction avec la liaison ci-dessus de
1931 ?)

Dans les années 1970, des faisceaux


hertziens à vocations régionales ont été
utilisés par France Télécom[3].
Les faisceaux hertziens sont utilisés car
ils sont moins coûteux que la pose de
fibre optique[3].

En France, l'Autorité [Laquelle ?] demande


aux sociétés exploitant les faisceaux
hertziens les règles qui leur
conviennent [style à revoir][4].

En 2006, elle les a consultées pour les


Modes d'autorisation des liaisons point à
point des opérateurs.

En 2010, elle les a consultées pour


l'Utilisation des bandes hautes pour des
liens fixes à haut débit : 66 GHz, 71-76
GHz et 81–86 GHz.
En 2012, elle les a consultées pour les
évolutions futures en matière d'utilisation
des faisceaux hertziens et sur les besoins
en fréquences associés, notamment dans
le contexte de l'évolution des réseaux vers
le haut et le très haut débit.

En 2014, les conditions d’utilisation de la


bande de fréquences 24,5-26,5 GHz (26
GHz) par les faisceaux hertziens ont été
revues[5] pour s'aligner sur le plan de
fréquence de la recommandation
européenne no T/R 13-02. Elles
permettent un spectre radioélectrique
plus large, pour augmenter les débits sur
les réseaux.
Signal transmis
Pour chaque liaison hertzienne bilatérale,
deux fréquences distinctes sont
exploitées ; elles correspondent chacune
à un des sens de transmission.

La ressource hertzienne est saturée en


raison des multiples applications
exploitées (radiotéléphonie, télédiffusion,
transmissions militaires ou de
sécurité, etc.). Les bandes de fréquences
représentent donc une ressource rare et
leur exploitation est réglementée par
certains organismes officiels nationaux
et internationaux.
Dans le cas d'un réseau composé de
plusieurs bonds ou de liaisons
géographiquement proches, certains
problèmes d'interférences peuvent
apparaître, affectant la qualité des
transmissions ou pouvant nuire à
d'autres transmissions. La définition d'un
plan de fréquences est censé minimiser
les perturbations tout en optimisant
l'efficience de la ressource spectrale
exploitée.

Le signal source (vidéo, audio, données,


texte, etc.) à retransmettre est transposé
en fréquence par modulation. L'opération
de modulation transforme le signal
d'origine en bande de base, par un signal
modulé dit « à bande étroite », dans une
bande passante définie et conforme aux
normes exploitées.

En France, les modulations analogique


(AM et FM) sont désormais remplacées
par des codages numériques :

à 4 ou 16 états (QPSK, 4 QAM,


16QAM, etc.) pour les signaux de type
PDH ;
à 64 ou 128 états (64 QAM, 128
QAM…) pour les signaux de type SDH.

Le quadruplement du nombre d'états (de


4 à 16) réduit pour un débit donné la
bande passante nécessaire d'un facteur
2 (inversement pour une bande passante
donnée, il permet de doubler le débit). En
contrepartie, la moins bonne tolérance
au bruit des signaux modulés suppose
une réduction de la portée effective des
liaisons.

Le tableau suivant résume les largeurs


de bande nécessaires, en fonction des
débits numériques exploités en France
ainsi que le type de modulation
associée :

Norme PDH PDH PDH PDH SDH

Débit 2 × 2 Mbit/s 4 × 2 Mbit/s 8 × 2 Mbit/s 16 × 2 Mbit/s 155 Mbit/s

4 états 3,5 MHz 7 MHz 14 MHz 28 MHz -

16 états 1,75 MHz 3,5 MHz 7 MHz 14 MHz -

64 états - - - - 56 MHz

128 états - - - - 28 MHz [réf. souhaitée]


Facteurs pouvant affecter la
propagation
Pour élaborer avec précision l'ingénierie
de liaisons hertziennes en vue directe, il
convient de suivre la recommandation
UIT-R P.530-8 (ou supérieure), laquelle
définit les paramètres de propagation les
plus significatifs.

Lorsqu'elle se propage, l’onde hertzienne


subit principalement trois types
d’atténuations :

celle correspondant à son


rayonnement en espace libre, laquelle
est inévitable et toujours fixe (de l'ordre
de 140 dB en général) et parfois
aggravée par la présence d'obstacles ;
celle provenant des variations
aléatoires des conditions
climatologiques : guidage et
précipitations (déperditions pouvant
atteindre une trentaine de dB) ;
celles engendrées par certains
phénomènes d’interférences,
conséquences de la réflexion
principale ou de multi-trajets, de
perturbations électromagnétiques,
brouillages, fading, etc. (déperditions
pouvant atteindre une trentaine de dB).
Propagation en espace libre et
dégagement

Cette image de la tour hertzienne du Crêt de la Murette (Rhône) montre l'espace libre nécessaire à la propagation de
ondes hertziennes.

La station émettrice rayonne. Les ondes


électromagnétiques véhiculent une
énergie par unité de surface qui décroît
comme le carré de la distance.

De plus, sur l’ensemble du trajet parcouru


par l’onde, il est impératif de veiller au
dégagement de la liaison. Relief,
végétation, bâtiment interceptant le
faisceau entraînent des pertes dont il
faut tenir compte.

L’essentiel de l’énergie est concentrée


dans la zone que l’on appelle « premier
ellipsoïde de Fresnel ». L’étendue de cette
zone (quelques mètres à plusieurs
dizaines de mètres) varie
proportionnellement avec la longueur
d'onde et la longueur de la liaison. On
veille donc au dégagement de ce volume.

Réfraction atmosphérique

Ce volume toutefois n’est pas fixe. Il faut


tenir compte pour la définition de cette
zone des conditions de l’atmosphère le
long du trajet de l’onde. En effet, les
rayons ne se propagent pas en ligne
droite, mais suivent préférentiellement
les zones de fort indice
électromagnétique, soit les couches de
l’atmosphère les plus denses. C'est la
réfraction atmosphérique.

En fonction des paramètres climatiques,


la disposition de ces couches change.
Les rayons hertziens sont donc plus ou
moins courbés vers la terre (super
réfraction), ou au contraire, « pointent »
vers le ciel (infra réfraction). Dans ce
dernier cas, le dégagement de la liaison
est rendu plus difficile.
Il est donc nécessaire de mener des
études statistiques pour quantifier la
durée au cours de laquelle ces
phénomènes pourront nuire à la qualité
de la liaison, et avec quelle intensité.

On remarque que pour l’ensemble des


calculs, cela revient à donner une
courbure moyenne au rayon. Une
représentation commode est de faire
comme si les rayons voyageaient
toujours en ligne droite, et de courber en
conséquence le profil des liaisons. Cela
facilite notamment la description de la
géométrie des rayons réfléchis.
On introduit donc un « rayon terrestre
apparent », tenant compte de la
déformation virtuelle de la terre vis-à-vis
des ondes propagées. Il est déduit du
rayon réel par un paramètre, appelé
« facteur K », traduisant le gradient
vertical de coindice de réfraction. Sa
valeur médiane en Europe est d’environ
4/3.

Dégagement / diffraction

L’ellipsoïde de Fresnel est parfois


partiellement obstrué par un obstacle.
On distingue habituellement trois types
d’obstacle :

lame, pour des obstacles « minces » ;


rugueux, pour une paire d’obstacles de
type « lame » ;
sphérique, pour des obstacles
obstruant le faisceau sur une distance
importante.

Pour chacun, des méthodes de calcul


permettent de prévoir l’atténuation
supplémentaire à prendre en compte
dans les bilans.

Dans le cas où l’obstacle obstrue sur une


portion trop importante le rayon, la
liaison peut toujours être établie, mais
cette fois-ci par diffraction (méthode de
calcul spécifique).
Guidage et précipitations

Certaines caractéristiques du milieu


propagateur sont donc « aléatoires ».
Pour celles-ci, on a recours à des
statistiques climatologiques (par ex. la
concentration moyenne en vapeur d’eau).
Il convient de considérer principalement
deux phénomènes :

Phénomènes de guidage

Pendant un certain temps, les conditions


atmosphériques peuvent entraîner un
guidage du faisceau, généralement en
super réfraction. Le résultat est alors
similaire à un dépointage d’antenne. La
probabilité d’occurrence, sur le mois
quelconque, de ces « évanouissements
non sélectifs » est donnée dans
l'UIT-R P.530-8 par un paramètre
statistique appelé « facteur PL » (de 2 %
à 30 % en France). Dans les dernières
versions des avis UIT-R P.530, un autre
paramètre est utilisé : le gradient dN1.

Ce phénomène de guidage est


dimensionnant dans l'ingénierie des
liaisons dont la bande de fréquences est
inférieure à 15 GHz. Il réduira la longueur
possible du bond pour des exigences de
disponibilité données.
Atténuations due à la pluie

Pour les FH de fréquence supérieure à 8


GHz, les précipitations entraînent des
pertes également considérables, d’autant
plus que le taux de précipitations (en
mm/h) et la fréquence sont élevés. De
plus, la phase de ces précipitations
influence également l'atténuation du
signal. Ainsi la neige, qui a une très petite
constante diélectrique, a beaucoup
moins d'influence que des gouttes de
pluie de même masse. La neige
fondante, d'autre part, allie le large
diamètre des flocons et le coefficient de
la pluie pour créer un obstacle plus
important que les deux séparément que
l'on nomme la « bande brillante ». Ainsi le
passage d'une onde de 10 cm dans cette
bande rencontre de trois à trente fois
plus d'atténuation que dans la pluie sous
la bande[6].

En France, l'intensité de pluie qui est


atteinte ou dépassée 0,01 % du temps
varie, selon la région, de 22 à 60 mm/h
sur l'année moyenne. Ce phénomène de
précipitations est donc dimensionnant
dans l'ingénierie des liaisons dont la
bande de fréquences est supérieure à
8 GHz. Il réduira la longueur possible du
bond pour des exigences de disponibilité
données. L'onde est également
partiellement dispersée sur la
polarisation croisée (phénomène de
transpolarisation). Atténuation et
transpolarisation sont plus marquées
pour un signal en polarisation H
(horizontale).

Réflexion, trajets multiples

Le signal reçu est la somme du signal


principal, et de tous les signaux réfléchis
(sur le sol, la végétation, et surtout les
étendues d’eau). Les interférences
générées entre tous ces signaux
entraînent des sur-champs et des sous-
champs parfois extrêmement importants
mais également des distorsions
(évanouissements sélectifs).
La réflexion principale est le phénomène
dominant de multi-trajets. Il existe
cependant d’autres cas d’importance.

Les réflexions multiples dans une


couche de guidage, le conduit
atmosphérique jouant un rôle
semblable à un guide d’ondes : l’onde
« rebondit » sur les « bords » du
conduit.
La scintillation : lors du survol d’une
forêt par exemple, une partie de l’onde
se propage à travers les arbres,
subissant de fortes transpolarisations,
et déphasages. Le champ
d’interférence résultant est très
instable.
Bilan de liaison

Calcul du bilan de liaison

Les caractéristiques des équipements


d'extrémité à prendre en compte pour le
calcul du bilan énergétique sont :

Puissance d'émission : c'est la puissance


du signal que l'équipement hertzien peut
délivrer. Elle est couramment comprise
entre 20 et 30 dBm.

Seuils de réception : définis par rapport à


un taux d'erreur binaire donné (TEB =
10−3 ou 10–6), ils traduisent la capacité
pour le récepteur à traiter le signal
affaibli après propagation (vis-à-vis du
bruit thermique). Dépendant de la bande
de fréquences, du débit et du type de
modulation, ils sont généralement
compris entre −70 et −95 dBm.

Pertes de branchement (guide d'ondes,


connectique…) : pour les équipements ne
présentant pas d'antennes intégrée, il est
nécessaire de relier par un câble coaxial
ou un guide d'ondes l'émetteur/récepteur
à l'antenne. Ces déports induisent des
pertes linéiques de 1 à plusieurs dB,
auxquels s'ajoutent les pertes dues aux
connecteurs et autres éléments de
branchements.
Gain de l'antenne : les antennes,
principalement paraboliques, apportent
un gain de puissance (de l'ordre de 25 à
45 dB) d'autant plus grand que leur
diamètre est important. La directivité du
faisceau augmente avec la bande de
fréquences et les diamètres de l'antenne.

L'obtention du bilan de liaison repose sur


le constat simple : la station distante doit
recevoir un signal tel qu'elle puisse le
retranscrire avec un taux d'erreur
acceptable, au regard des exigences de
qualité de la liaison. Le bilan de liaison,
sommation de la puissance émise et de
tous les gains et les pertes rencontrés
jusqu'au récepteur, doit donc être tel que
le niveau de signal reçu soit supérieur au
seuil de réception.

Cependant, si les caractéristiques


d'émission/réception du FH jusqu'à
l'antenne peuvent être connus avec
précision, il est en revanche impossible
de connaître à tout instant les
caractéristiques du milieu traversé par
les ondes.

Définition des marges

Les critères de performance d'une liaison


définissent les pourcentages de temps
alloués au cours desquels le signal doit
être reçu avec une qualité et une
disponibilité suffisantes.

Les objectifs de qualité se réfèrent au


mois quelconque et se traduisent par les
critères suivants : Seconde Erronée (au
moins une erreur) et Seconde Gravement
erronée (dont le TEB est 10−3). La qualité
d'une liaison est principalement affectée
par les phénomènes de trajets multiples.

Les objectifs de disponibilité se


rapportent à une période d'observation
plus longue : TEB > 10−3 pendant au
moins dix secondes consécutives. En
dehors des avaries matérielles et des
opérations de maintenance, la
disponibilité d'une liaison est
principalement affectée par les
phénomènes de guidage et les
atténuations dues aux hydrométéores.

Étant donné les conditions fluctuantes


de propagation qui peuvent dégrader
voire interrompre occasionnellement la
liaison, on définit en réception les
marges de fonctionnement permettant
de remplir ces critères.

Marge au seuil : pour compenser la


majorité des pertes occasionnelles de
puissance (évanouissements non
sélectifs) que subit le signal, la réception
se fait avec une marge appelée « marge
uniforme » ou « marge au seuil ». C’est la
puissance que l’on pourra perdre par
dégradation des conditions de
propagation sans perdre pour autant
affecter les performances la liaison.

Marge sélective : comme déjà indiqué, le


signal ne subit pas qu’un affaiblissement
au cours de la propagation. Il subit
également des distorsions. Cela
complique encore la tâche de réception.
Pour traduire la capacité d’un
équipement à traduire correctement un
signal entaché de distorsion
(superposition du signal direct avec ses
répliques retardées), on introduit une
marge dite sélective, qui découle de la
caractéristique de signature du
récepteur.

La présence d’un perturbateur (par


exemple une autre liaison émettant sur
une fréquence trop proche) peut
également amener une dégradation du
seuil effectif du récepteur, et réduit par
conséquent ces marges.

Dispositifs de contre-mesure
Des dispositifs permettent d'améliorer la
disponibilité et la qualité des liaisons,
aussi bien vis-à-vis des aléas de
propagation que de la fiabilité des
équipements. Il est par exemple possible
de doubler la liaison mais il existe des
moyens moins lourds et moins coûteux.

Protection Hot stand-by

Il est possible d'opter pour une


configuration d'équipement dite de
« veille active » (Hot-stand-by), afin de
pallier les éventuelles défaillances de
matériels. On peut également ajouter une
« diversité » : il s'agit d'un deuxième canal
distinct à la liaison.

À l’émission, en cas de défaillance de


l’émetteur, on bascule automatiquement
sur un deuxième émetteur, de secours.
Celui-ci est donc inactif la majeure partie
du temps.

En réception, les deux récepteurs


reçoivent. L’équipement choisit
automatiquement la voie par laquelle le
signal est le meilleur. En cas de panne,
l’un des deux chemins reste toujours
disponible, et permet le dépannage sans
interruption de la liaison.

Diversité d'espace et de fréquence

En introduisant une diversité on peut tirer


parti des phénomènes d’interférence
évoqués plus tôt.
Diversité d'espace : un des principaux
problèmes déjà mentionné concerne la
présence d’un rayon réfléchi en plus du
rayon direct qui entraîne la formation
d’interférences dans le plan vertical des
antennes de réception. La puissance
mesurable présente donc des pics de
sur-champ et des creux de sous-champ
suivant un axe vertical. L’idée est de
placer une deuxième antenne de
réception distante de la première d’une
demi frange d’interférence, ou d’un
multiple impair de celles-ci, de manière
que les champs principal et de diversité
soient corrélés en opposition. Le champ
combiné permet ainsi de s’affranchir très
largement des instabilités du champ
dues aux réflexions ou aux trajets
multiples.

Diversité de fréquence : l’idée est


semblable à celle de diversité d’espace. Il
s’agit également de combiner deux
champs dont les déphasages sont
complémentaires. On exploite cette fois-
ci les différences de propriétés de
propagation des ondes de fréquences
voisines. On émet ainsi de façon
redondante sur un deuxième couple de
fréquences, préférentiellement sur une
polarisation croisée.

Diversités mixtes et hybrides : il est


possible également de proposer des
configurations mêlant les deux types de
diversité précédents. On peut ainsi
émettre à deux fréquences différentes
sur les deux antennes de diversité
d’espace (on parle alors de diversité
quadruple). Il est également possible de
placer une seule antenne croisée d’un
côté, et de profiter de la diversité
d’espace en réception de façon
dissymétrique (diversité triple).

Gain sur les bilans

Selon les liaisons envisagées, ces


techniques permettent de maintenir une
puissance reçue stable à quelques dB
alors qu’en leur absence, les
évanouissements de champ pourraient
atteindre jusqu’à −40 dB.

Les gains obtenus par ces méthodes


se mesurent sur le plan d'une qualité
accrue, bien que les marges uniforme
et sélective restent identiques.
Elles ne présentent de véritable intérêt
que pour les situations où les
réflexions sont prédominantes (liaison
à fort survol d’étendues très
réfléchissantes : eau, plaines
désertiques) et la probabilité
d’occurrence de trajets multiples
élevée (liaisons longues ou dans des
zones à fort facteur PL).
Choix de la diversité

La diversité de fréquence présente


l’avantage de ne nécessiter qu’une seule
antenne. Les efforts sur les structures
portantes sont donc moindres ; leur taille
peut également être moindre. En
revanche, une fois données les hauteurs
d’antenne, l’écart optimal en fréquence
est fixe. Cette exigence n’est pas
toujours compatible avec les plans de
fréquence imposés par ailleurs. Elle
présente également un rendement
spectral faible

La diversité d’espace nécessite deux


antennes (y a-t-il la place sur le pylône
correspondant à l'espacement voulu ?)
mais leur taille est souvent moindre. Par
ailleurs, la méthode présente l’avantage
d’une plus grande souplesse, et de
performances généralement supérieures.
Elle est de plus économe en fréquences,
ressource ô combien rare.

Record mondial
La plus longue liaison jamais réalisée au
monde est celle qui relie Port Soudan au
Soudan à Taif en Arabie Saoudite,
réalisée en 1979 par la société italienne
Telettra, sur une distance de 360 km à
travers la mer Rouge entre les stations
de Jebel Erba, altitude 2 179 m
(20°44'46,17" N 36°50'24,65" E, Soudan)
et Jebel Dakka, 2 572 m (21° 5'36,89" N
40°17'29,80" E, en Arabie Saoudite).
Cette liaison fut construite sur la bande
de 2 GHz, avec des transmetteurs d'une
puissance de 10 W (HT2), et quatre
antennes de 4,60 m de diamètre dans
chaque station, montées sur des tours de
112 m de hauteur. Elle a permis la
transmission de 300 communications
téléphoniques plus un signal de
télévision, en analogique (FDM)[7].

Usages industriels et
commerciaux
Les faisceaux hertziens ont des
applications multiples, en complément
ou en concurrence notamment des
câbles ou de la fibre optique.

Intérêts et inconvénients par rapport


aux câbles et à la fibre optique

Les faisceaux hertziens ont une latence


inférieure à celle de la fibre optique. Dans
cette dernière, le phénomène de
dispersion modale augmente la distance
parcourue par l'information lumineuse
par rapport à la distance de fibre
effective[8]. L'indice de réfraction du verre
diminue aussi la vitesse de transmission
de la lumière dans une fibre optique qui
est ainsi de 75 % de la vitesse des ondes
radioélectriques utilisées par les
faisceaux hertziens en air libre[9]. En
outre, les travaux de génie civil requis
pour l'installation de câbles ou de fibres
optiques sont généralement plus
coûteux, puisqu'ils sont à effectuer sur
l'ensemble du trajet de transmission, et
que l'information est transmise de bout
en bout par le matériel. À l'inverse, il
suffit d'installer deux antennes,
surplombant une éventuelle tour, pour
créer un faisceau hertzien, dont le signal
est porté par l'air.

Cependant, le débit des liaisons


hertziennes est inférieur à celui des
fibres optiques. En outre, un câble ou une
fibre optique peuvent être blindés et sont
peu, voire pas sensibles aux
interférences, là où les conditions
atmosphériques affectent directement la
qualité des transmission radio.

Téléphonie mobile

Un opérateur de téléphonie peut utiliser


les faisceaux hertziens pour relier ses
antennes-relais, qui desserviront à leur
tour les téléphones cellulaires dans leur
zone de couverture. Dans certaines
conditions, comme en montagne,
l'opération est moins coûteuse que
d'installer une fibre optique jusqu'aux
antennes-relais[9].
Trading à haute-fréquence

Le trading à haute fréquence est une


pratique de spéculation sur les marchés
financiers dont le principe est d'effectuer
des micro-transactions extrêmement
rapides en prenant de vitesse les autres
acteurs d'un marché financier. Il repose
donc sur la vitesse de calcul des
algorithmes et la vitesse de transmission
des ordres d'achat et de vente. Des
faisceaux hertziens en quasi ligne droite
existent ainsi entre les places financières
de Londres et Paris et de Londres et
Zürich[10] afin de prendre de vitesse de
quelques millièmes de seconde les
liaisons en fibre optique, dont le trajet est
moins direct et la vitesse de
transmission légèrement inférieure.

Notes et références
1. La plupart des constructeurs
(Ericsson, Huawei, Nokia, etc.)
propose une gamme de produits qui
supporte cette bande.

2. Girolamo Ramunnisem, Les


faisceaux hertziens en France (http://
www.persee.fr/doc/reso_0984-5372_
1996_hos_14_1_3673)  [archive],
Réseaux, 1996, vol. 14, no 1,
p. 183-196.

3. « Faisceaux Hertziens Régionaux


FT » (http://www.hertzien.fr/reseau_f
t_regional.htm)  [archive], sur
hertzien.fr (consulté le
28 février 2021).

4. http://www.arcep.fr/index.php?
id=11976  [archive]

5. Décision de l’Autorité en date du 25


mars 2014 publiée au Journal officiel
le 18 juin 2014.

6. (en) Aldo Bellon, Isztar Zawadzki et


Frédéric Fabry, « Measurements of
melting layer attenuation at X-band
frequencies », Radio Science,
American Geophysical Union, vol. 32,
no 3,‎1997, p. 943–955 (résumé (htt
p://www.agu.org/pubs/crossref/199
7/97RS00492.shtml)  [archive])
7. Copie du document original de
certification du Pont Radio sur la mer
Rouge disponible avec ce lien (http
s://www.facebook.com/photo.php?f
bid=1388572806437&set=o.9073685
0463&type=1&theater)  [archive]

8. « Propagation de la lumière dans


une fibre optique » (http://www.scien
ces.univ-nantes.fr/sites/genevieve_t
ulloue/optiqueGeo/dioptres/fibre_opt
ique.php)  [archive], sur
www.sciences.univ-nantes.fr
(consulté le 17 novembre 2021)

9. « Le faisceau Hertzien et la 5G » (htt


ps://www.ericsson.com/fr/blog/3/20
20/6/le-faisceau-hertzien-et-la-5
g)  [archive], sur www.ericsson.com,
4 juin 2020 (consulté le
17 novembre 2021)

10. Sébastien Gavois, « À la découverte


de Carte-FH : la référence des
faisceaux hertziens, en manque
d'open data » (https://www.nextinpa
ct.com/article/45586/a-decouverte-c
arte-fh-reference-faisceaux-hertziens
-en-manque-dopen-data)  [archive],
sur www.nextinpact.com,
12 octobre 2021 (consulté le
17 novembre 2021)

Voir également
Transmission d'énergie sans fil
Ellipsoïde de Fresnel
Répéteur passif
Antenne-relais
Relais (désambiguïsation)
Station émettrice
Affaiblissement de propagation
Réseau micro-ondes de British
Telecom
Trans Canada Microwave
Antenne rideau

Annexes

Bibliographie

Gérard Barué, Télécommunications et


infrastructures (Liaisons hertziennes,
spatiales et optiques), Éditions Ellipses,
Paris, 2003 (ISBN 2-7298-1323-3)

Liens externes

(ar) (en) (es) (fr) (ru) (zh) Site officiel de l'ITU (htt
p://www.itu.int/)  [archive]
(ar) (en) (es) (fr) (ru) (zh) Site officiel de l'ITU-R (ht
tp://www.itu.int/ITU-R/)  [archive]
Site consacré aux anciens FH de
France Télécom (http://www.hertzien.f
r/)  [archive]
Carte des faisceaux hertziens en
France (https://carte-fh.lafibre.inf
o/)  [archive]
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ResearchGate, unknown, 21 août 2018
(consulté le 28 février 2021)

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