COURS 1THG2 CH4 Les Espaces de Production Dans Le Monde
COURS 1THG2 CH4 Les Espaces de Production Dans Le Monde
COURS 1THG2 CH4 Les Espaces de Production Dans Le Monde
La division internationale du travail, ou DIT, désigne la spécialisation des pays : ils ne fabriquent pas
tous la même chose, de ce fait ils échangent entre eux leur production. Cette spécialisation des pays
ou des régions repose sur la théorie des avantages comparatifs des différents pays.
La DIT traditionnelle associe des donneurs d’ordre occidentaux et des fournisseurs de pays à faible
coût de production (textile, électronique). La fabrication des biens manufacturés et des services se
localisent dans les pays développés, les pays pauvres, souvent au Sud, fournisse des produits
primaires en général.
La nouvelle DIT indique les modifications actuelles de la spécialisation des pays : les NPI (Nouveaux
pays industrialisés fabriquent les produits manufacturés, les pays industrialisés fabriquent les
produits et services qui demandent de hautes qualifications. Les pays pauvres fournissent les
produits primaires à faibles valeur ajoutée.
Selon les économistes libéraux, la DIT fondée sur la spécialisation des Etats et le libre échange est
bénéfique pour tous. Pour Ricardo, dans la théorie des avantages comparatifs, cette spécialisation
entraine une abondance des produits moins chers.
Selon les économistes marxistes, la DIT favorise la domination des pays capitalistes (riches) qui
exploitent les pays en développement (pauvres). L’échange est inégal au bénéficie des pays riches
qui pillent les richesses des pays du Sud.
Les espaces de production se spécialisent à l’échelle locale ou régionale. Des clusters fonctionnant en
réseau se multiplient. L’Inde forme 400 000 informaticiens par an dans les universités de Bangalore
ou d’Hyderabad à proximité des FTN du numérique (Google, Microsoft).
La recherche et l’exploitation des ressources naturelles et humaines, nouvelles ou anciennes,
sont accrues pour répondre aux besoins nouveaux. La valeur mondiale des productions
agricoles est multipliée par deux en 25 ans. « Les Nords » passent de 53 à 40% de l’offre
mondiale alors que « les Suds » de 47 à 60%. Ces évolutions sont le fruit de l’intégration de
nouveaux espaces productifs restés longtemps en marge. Une partie des ressources sont
consommées au niveau national. Les céréales, le bois, les produits halieutiques et les
cultures de rente s’insèrent dans des marchés mondialisés comme les minerais et l’énergie.
Le poids des matières premières dans les exportations de chaque pays reflète la plus ou
moins grande diversification de son économie.
Les activités manufacturières : l’activité industrielle est considérée comme le pilier de la
puissance. Cette activité s’est largement diffusée dans l’espace mondial à de nouveau pays
dans le cadre de la DIT. La valeur de la production manufacturière mondiale a augmenté d’un
tiers en 10 ans. L’Asie polarise 80% de la croissance mondiale. En 2013, la Chine est devenue
la première puissance industrielle mondiale en dépassant les Etats-Unis. Cette activité se
concentrant autour de 10 Etats qui réalisent 71% de la valeur de la production mondiale et
20 Etats qui concentrent 83%.
Le système touristique international : le tourisme connait un essor lié à la révolution des
transports, à la hausse du niveau de vie et à un allongement du temps libre. Il connecte des
espaces émetteurs et récepteurs plus ou moins distants et de plus en plus diversifiés. Les
trois principaux espaces récepteurs (Europe/ Méditerranée, Asie-Pacificque et Amérique du
Nord/Caraibe), les grandes métropoles et les grandes stations littorales et de montagne
constituent les lieux privilégiés du tourisme mondial qui représente 292 millions d’emplois
directs. En 2016, on dénombre 1,2 milliard de touristes et un Chiffre d’Affaire (CA) de 1300
milliards de dollar.
Les acteurs publics agissent, par la planification, l’aménagement et les normes. A l’échelle nationale,
les gouvernements décident des priorités d’organisation du territoire et influent ainsi sur la
localisation des activités productives. A l’échelle régionale ou locale, les acteurs publics mettent en
place des dispositifs contractuels pour attirer les acteurs privés de développement.
Le rôle de l’Etat est redéfini dans le cadre de la mondialisation. Les instances supranationales, comme
l’UE ou les associations de libre-échange (MERCOSUR, ALENA) constituent les espaces de référence
plus large et contribuent à l’organisation des espaces productifs. La mondialisation oblige à remettre
en cause l’Etat comme cadre pertinent.
Avec l’ouverture économique mondiale, le pouvoir politique semble perdre de l’influence sur les
choix de localisation des entreprises. Pour autant dans la lutte contre le phénomène de
délocalisation et pour l’attractivité des entreprises, les Etats proposent des politiques spécifiques de
dumping social et de dumping fiscal. Certains Etats peuvent ouvrir des zones franches, qui
constituent des « enclaves » territoriales dans lesquelles les règlementations et la fiscalité sont
différentes de celles du reste du pays. Ces réglementations permettent de minimiser les impôts et les
charges.
A la recherche de rentabilité financière la plus élevée que possible, les FTN délocalisent leur
production en conciliant logique mondiale et spécificités locales. Les entreprises se sont d’abord
internationalisées, c’est-à-dire qu’elles ont cherché à écouler sur de nouveaux marchés une
production localisée dans leur pays d’origine. Par la suite, elles ne se contentent plus de vendre hors
de leur pays d’origine, mais décident également d’y produire afin de réduire les coûts du transport et
contourner les barrières douanières. La baisse des coûts de transports et des tarifs douaniers
poussent les entreprises à concentrer leur production dans les espaces où elle est moins coûteuse et
moins contraignante. Les grandes entreprises exploitent les avantages différentiels entre les pays
comme le droit du travail, le droit salarial, ou la fiscalité, plus ou moins souples et favorables.
Les FTN jouent sur des territoires articulés, plus ou moins interconnectées et intégrées dans la
répartition des activités. Bien qu’internationalisées, les FTN doivent disposer d’un ancrage national
fort pour des raisons juridiques, économiques, industrielles, technologiques, culturelles et
géopolitiques
Aussi la stratégie d’internationalisation des FTN s’appuie sur quelques grands pôles et non sur le
contrôle complet de l’espace économique mondial. Les FTN résultat de fondements culturels,
sociaux, politiques et économiques déploient des stratégies territoriales diverses selon leur
nationalité d’origine et leurs activités sectorielles.
La puissance des FTN repose sur leur capacité à maitriser et à gérer l’espace mondial à la fois comme
zone de fourniture, de production et de vente.
15 Etats réalisent 70% des services de transports mondiaux.
25 aéroports polarisent presque 70% du trafic aérien mondial de passagers
15 Etats polarisent 66% des flux touristiques
85% des flux financiers mondiaux sont gérées par une vingtaine de métropoles
interconnectées
La complexité de l’articulation entre les territoires mondiaux impose une adaptation en permanence
leurs organisations internes et externes des FTN entre fournisseurs, productions, marchés et
concurrences.
C. Les nouveaux acteurs du numérique et de l’innovation
L’économie numérique modifie les espaces de production, elle coordonne les activités tout au long
de la chaine. Le e-commerce modifie les relations entre acheteurs et vendeurs.
L’économie mondiale est de plus en plus pilotée par les activités se service liées au numérique. Les
grandes entreprises organisent désormais les espaces productifs en utilisant le numérique
(messagerie, vente à distance, logistique). Les services offerts par les GAFAM et leurs équivalents
chinois BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) sont parties prenantes du fonctionnement des
espaces productifs.
L’économie numérique modifie les espaces de production, elle coordonne les activités tout au long
de la chaine. Le e-commerce modifie les relations entre acheteurs et vendeurs.
L’innovation est un moteur de la 4 ème révolution industrielle et implique l’intervention des acteurs
publics et privés dans les domaines de recherche et développement (laboratoires, centres de
recherche, …) et de la formation (universités, écoles,…). Les clusters se développent à toutes les
échelles et deviennent le centre des nouveaux espaces productif, tel que la Silicon Valley sur la Côte
Ouest des Etats-Unis (10 000 entreprises y sont installées).
A. Métropolisation et littoralisation
Les littoraux sont privilégiés par les systèmes productifs. Les grands ports sont dotés de plates-
formes logistiques performantes et accueillant les unités de productives des FTN.
La littoralisation se traduit par une concentration des hommes et des activités sur les littoraux. Ces
derniers ont une place prépondérante en raison de la maritimisation de l’économie : les complexes
industrialo-portuaires (comme Singapour ou de TangerMed) deviennent les localisations privilégiées
des industries qui recherchent une bonne connexion avec le reste du monde.
Les ports s’adaptent à la modernisation des transports : gigantisme des navires, trafic plus diversifié.
Ils disposent d’infrastructures multiples : des voies d’accès et des bassins, des quais spécialisés, des
entrepôts. Les terminaux sont équipés de grues et de portiques pour le chargement et déchargement
rapide. Les grands ports associent transports et industries : la zone industrialo-portuaire de
Rotterdam s’étire sur plus de 30 km et concentre des raffineries de pétrole, des usines sidérurgiques
et chimiques et des firmes agroalimentaires.
Ils sont de plus en plus urbanisés. Les littoraux sont aussi la première destination touristique
mondiale (tourisme balnéaire). Les aménagements touristiques concernent 1% des littoraux.
B. Intensification des flux matériels et immatériels et maritimisation
La mondialisation se traduit par des échanges croissants de marchandises. Les flux relient les pays
producteurs de matières premières (hydrocarbures, minerais, matières premières agricoles, …) aux
pays manufacturiers qui les transforment. Ils relient aussi les pays manufacturiers aux pays
développés, qui importent une grande partie des biens qu’ils consomment ainsi que des produits
semi-finis destinés à leurs propres industries. Les flux de produits manufacturés représentent 65%
des flux de marchandises.
Au sein des flux matériels, certains sont illégaux (trafics de drogue, d’armes, d’êtres humains ou
d’organes). Tous ces flux sont le reflet de la mondialisation.
Des flux immatériels relient également les pays en eux et croissent encore plus vite. Il s’agit des flux
financiers (IDE des FTN, échanges boursiers, transferts de fond : des milliards de dollars par jour) et
d’informations. Internet explique une mise en réseau généralisé de l’ensemble de la planète.
Avec 70% de la surface de la planète, les espaces maritimes sont le support essentiel sur les échanges
de bien. Les océans et mers offrent l’avantage d’une libre circulation. Certains passages naturels
(détroit) ou artificiels (canaux) sont stratégiques.
Le conteneur permet la standardisation des échanges : un conteneur peut être transporté sur un
navire, un camion, un train et dans un avion. Le grand volume atteint aujourd’hui par le porte-
conteneurs permet de réduire le coût du transport de marchandises.
La distribution des produits et des services La spécialisation des espaces selon leurs avantages
comparatifs à l’échelle du monde permet d’améliorer leur compétitivité.
Le fonctionnement en réseaux des acteurs et des entreprises optimise les performances des espaces
productifs. Ils forment alors des systèmes productifs, appelés clusters lorsqu’ils sont tournés vers
l’innovation.
Des territoires très distants, comme l’Europe et l’Asie du Sud, peuvent devenir rivaux pour
l’implantation d’établissements industriels de sous-traitance. Pour attirer les investissements, les
pays émergents sacrifient la législation sociale pour la compétitivité économique : les salaires sont
peu élevés et les journées de travail sont plus longues.
Les échanges de bien et de services s’organisent en réseau. Ces réseaux reposent sur des nœuds
(hubs), qui correspondent aux pôles majeurs de la mondialisation, et sur les axes (spokes) qui
correspondent aux grandes routes empruntées par les marchandises.
Les nœuds majeurs du réseau sont les centres de commandement de l’économie mondiale. On y
trouve les grandes métropoles qui se situent dans les grandes mégalopoles. On y trouve également
les principaux ports mondiaux, par lesquels transitent les marchandises.