8 - Méningites À Liquide Clair - Année 2022-2023-CHARAOUI
8 - Méningites À Liquide Clair - Année 2022-2023-CHARAOUI
8 - Méningites À Liquide Clair - Année 2022-2023-CHARAOUI
Objectifs pédagogiques
1. Diagnostiquer une méningite et une méningo-encéphalite
2. Connaitre les principaux agents responsables des méningites et méningo-
encéphalites à liquide clair
3. Hiérarchiser les examens complémentaires
4. Interpréter le résultat d’un examen du liquide cérébro-spinal (LCS)
5. Connaitre les indications des différents traitements antiinfectieux devant une
méningite et une méningo-encéphalite à liquide clair
1. Introduction
Les méningites à liquide clair posent avant tout un problème étiologique.
Si la majorité d’entre elles sont de nature virale et d’évolution bénigne, il impose au plutôt
de reconnaitre les causes qui nécessitent un traitement urgent.
2. Diagnostic positif
Urgence diagnostique et thérapeutique, évoquée devant la constatation d’un syndrome
méningé fébrile, il s’y associe parfois des signes d’encéphalite, la ponction lombaire est un
geste essentiel, elle confirme l’aspect clair du LCS et la présence d’éléments cellulaires (plus
de 10 éléments/mm3)
2.1. Clinique
Signes fonctionnels : céphalées violentes, diffuses en casque, rebelles aux traitements
antalgiques avec des vomissements faciles en jet et photophobie.
Devant tout syndrome méningé fébrile, il faut systématiquement rechercher les signes de
gravité:
1. Purpura extensif
2. Trouble de vigilance avec Glasgow ≤ 11
3. Signes de focalisation neurologique
4. Signes de souffrance du tronc cérébral
5. Convulsions
6. Instabilité hémodynamique
Devant les signes neurologiques, il faut d’abord faire une imagerie cérébrale (IRM ou
scanner) avant la ponction lombaire
Modalités pratiques : le patient est installé dos à la lumière, assis au bord du lit ou couché
sur le côté en chien de fusil, bien maintenu et prévenu. L’opérateur est installé avec tout le
matériel nécessaire à portée de main et il est aidé. On prélève 2 à 3 ml (40 à 60 gouttes). On
réalise de manière concomitante une glycémie veineuse pour une interprétation correcte
de la glycorachie. Acheminer les prélèvements immédiatement au laboratoire pour étude
cytologique, microbiologique et biochimique.
Etude du LCS : doit se faire dans l’heure qui suit la ponction lombaire
LCS normal
Macroscopie : Clair, eau de roche
Eléments cellulaires (leucocytes) : moins de 5 éléments/mm3 dont 60-70% des lymphocytes
et 30-50% des monocytes et ne contenant généralement ni PNN ni hématies
Glycorachie normale > 2/3 x la glycémie
Protéinorachie <0,40 g/l
Lactatorachie < 3,2 mmol/l
Examen direct négatif avec colorations spécifiques (Gram)
Hémocultures systématiques
Prélèvements de porte d’entrée si elle existe (ORL ), biopsie d’une éventuelle lésion cutanée
purpurique à visée bactériologique( recherche de méningocoque par culture et PCR)
FNS , bilan d’hémostase, bilan hépatique
CRP, Procalcitonine
Ionogramme sanguin, Glycémie, Créatinine
Sérologies selon contexte (VIH si contexte)
Imagerie
Radiographie pulmonaire, Scanner et/ou IRM cérébral (si signes neurologiques)
3. Stratégie de prise en charge selon les résultats de la
ponction lombaire
3.1. Examen direct du LCS positif (présence de germe à l’examen
direct du LCS)
Diplocoque Gram + → pneumocoque → C3G + Dexaméthasone
Diplocoque Gram - →méningocoque → C3G + Dexaméthasone
Bacille Gram + →Listeria monocytogene → Amoxicilline+Gentamycine
BAAR à l’examen direct → Tuberculose→ traitement anti-tuberculeux
1. Enterovirus : cas sporadiques toute l’année avec parfois des épidémies estivales, le
tableau méningé peut être précédé par des signes digestifs.
2. Oreillons : notion de contage 3 semaines auparavant, absence de vaccination,
parotidite.
3. Varicelle/Zona (VZV) : éruption cutanée caractéristique du virus.
4. Primo-infection à VIH : exposition à un risque sexuel ou sanguin dans les 3 semaines
précédentes.
5. Autres virus : virus herpès simplex (HSV1, HSV2), Cytomegalovirus (CMV), Epstein-
Barr virus (EBV)
Clinique : pas de signes de gravité, d’allure bénigne, syndrome méningé intense à début
brutal, fièvre élevée, présence de signes extra-méningés (myalgie, rash, signes digestifs…)
l’absence de signes neurologiques centraux écartent le diagnostic de méningo-encéphalite.
Virologie : recherche d’une primo-infection VIH en cas de facteurs de risque(PCR ARN VIH ou
antigénémie p24)
PCR enterovirus dans le LCS
Traitement : uniquement symptomatique dans la plupart des cas
Primo-infection VIH → traitement antirétroviral
Pas de traitement antiviral dans les méningites herpétiques (HSV) en l’absence de signes
d’encéphalite
Liquide hémorragique
Deux causes sont possibles :
1. Une hémorragie méningée accompagnant ou pas une méningite bactérienne
2. Traumatique par rupture d’un vaisseau au cours du prélèvement.
Pour distinguer ces deux possibilités, on peut :
Soit Prélever le LCR dans 3 tubes différents. Seul le premier tube (voire le second)
est sanglant dans le cas de la rupture d’un vaisseau au cours du prélèvement
Soit alors centrifuger le LCR : le surnageant est xanthochromique dans le cas d’une
hémorragie méningée.
Enfin la cytologie et l’analyse biochimique du LCR permettent de distinguer une
hémorragie méningée compliquant une méningite bactérienne, d’une hémorragie
méningée sans méningite