1826 Mesures Prevention Bacteries
1826 Mesures Prevention Bacteries
1826 Mesures Prevention Bacteries
INSTITUT NATIONAL
DE SANTÉ PUBLIQUE
DU QUÉBEC
Document synthèse
Juin 2014
RÉDACTEURS
Annie Laberge, M. Sc. Inf., conseillère scientifique,
Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec
Alex Carignan, M.D., microbiologiste-infectiologue,
Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke
Lise-Andrée Galarneau, M.D., microbiologiste-infectiologue,
Centre hospitalier régional de Trois-Rivières
Marie Gourdeau, M.D., microbiologiste-infectiologue,
Centre hospitalier universitaire de Québec
SOUS LA DIRECTION DE
Anne Fortin, M.D.,
Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec
AVEC LA COLLABORATION DE
Paule Bernier, Dt. P., M. Sc.,
Hôpital général juif
Madeleine Tremblay, M. Sc. Inf.,
Direction générale de santé publique, ministère de la Santé et des Services sociaux
Anne Lemay, Ph. D, directrice de la performance et de la qualité,
Association québécoise d’établissements de santé et services sociaux
Bernard Duchesne, agent d’information,
Direction du secrétariat général des communications et de la documentation, Institut national de santé publique du
Québec
Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ)
MISE EN PAGES
Murielle St-Onge, agente administrative,
Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec
Le présent document consiste à une adaptation des deux trousses de départ Nouvelle approche pour lutter contre
les superbactéries et les organismes résistants aux antibiotiques, le SARM : guide pratique, de la campagne
canadienne Des soins de santé plus sécuritaires maintenant! de l’Institut canadien pour la sécurité des patients.
Ce document est disponible intégralement en format électronique (PDF) sur le site Web de l’Institut national de
santé publique du Québec au : http://www.inspq.qc.ca.
Les reproductions à des fins d’étude privée ou de recherche sont autorisées en vertu de l’article 29 de la Loi sur
le droit d’auteur. Toute autre utilisation doit faire l’objet d’une autorisation du gouvernement du Québec qui détient
les droits exclusifs de propriété intellectuelle sur ce document. Cette autorisation peut être obtenue en formulant
une demande au guichet central du Service de la gestion des droits d’auteur des Publications du Québec à l’aide
d’un formulaire en ligne accessible à l’adresse suivante : http://www.droitauteur.gouv.qc.ca/autorisation.php, ou
en écrivant un courriel à : [email protected].
Les données contenues dans le document peuvent être citées, à condition d’en mentionner la source.
e
DÉPÔT LÉGAL – 2 TRIMESTRE 2014
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA
ISBN : 978-2-550-70625-0 (VERSION IMPRIMÉE)
ISBN : 978-2-550-70626-7 (PDF)
©Gouvernement du Québec (2014)
L’hygiène et autres mesures de prévention des infections
associées aux bactéries multirésistantes
PRÉAMBULE
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en collaboration avec l’Association
québécoise d’établissements de santé et services sociaux (AQESSS) a, a eu le mandat de
soutenir l’implantation, dans les établissements de santé, les stratégies de prévention des
infections de la campagne québécoise des soins sécuritaires.
Grâce aux outils de la campagne canadienne Des soins de santé plus sécuritaires maintenant!
et en fonction des orientations du Comité des infections nosocomiales du Québec (CINQ), six
stratégies sont déployées :
• l’hygiène et autres mesures de prévention des infections associées à une bactérie
multirésistante;
• la prévention des bactériémies associées aux cathéters vasculaires centraux;
• la prévention des bactériémies associées aux accès vasculaires en hémodialyse;
• la prévention des infections du site opératoire;
• la prévention des infections urinaires associées aux cathéters urinaires;
• la prévention des pneumonies acquises sous ventilation mécanique.
Le présent document est une version abrégée et adaptée notamment des trousses de départ et
des stratégies de l’Institut canadien pour la sécurité des patients pour la prévention des
bactéries multirésistantes aux antibiotiques de la campagne canadienne Des soins de santé
plus sécuritaires maintenant!, intitulées Nouvelle approche pour lutter contre les superbactéries
et Les organismes résistants aux antibiotiques, le SARM : guide pratique.
La démarche proposée dans le présent document, en est une de conformité aux pratiques
cliniques exemplaires (surveillance des processus) et de mesure de l’efficacité de ces pratiques
sur les infections associées aux bactéries multirésistantes (surveillance des taux d’acquisition
des colonisations nosocomiales à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), à
l’entérocoque résistant à la vancomycine (ERV) et aux bacilles à Gram négatif producteurs de
carbapénémases (BGNPC)).
a
L’Hôpital général juif a également collaboré aux travaux jusqu’à
Pour obtenir une diminution significative des infections associées aux bactéries multirésistantes,
tous les éléments composants l’ensemble des pratiques cliniques exemplaires (EPE) doivent
être mis en place. Les moyens retenus et le rythme d’implantation sont cependant laissés à la
discrétion des établissements. Nous avons conservés les cibles de la campagne canadienne,
soit des taux de conformité oscillant entre 80 et 100 %.
Pour de plus amples renseignements, consultez les trousses de départ Nouvelle approche pour
lutter contre les superbactéries1 et Les organismes résistants aux antibiotiques, le SARM :
guide pratique2 de la campagne canadienne.
b
Resar R, Griffin FA, Haraden C, Nolan TW. Using Care Bundles to Improve Health Care Quality. IHI Innovation
Series white paper. Cambridge, Massachusetts: Institute for Healthcare Improvement; 2012. (Available on
www.IHI.org)
1.1 HYGIÈNE DES MAINS AUX QUATRE INDICATIONS (QUATRE MOMENTS CLÉS)
Les quatre indications ou moments clés pour pratiquer l’hygiène des mains dans un milieu de
soins sont les suivants :
• avant d’entrer en contact avec le patient ou son environnement;
• avant une intervention aseptique;
• après un risque de contact avec des liquides organiques;
• après le contact avec le patient ou son environnement (après avoir retiré les gants).
Certains éléments clés des recommandations de l’OMS3, pour promouvoir l’hygiène des mains
dans les milieux de soins, sont les suivants :
• des programmes d’éducation et de motivation des soignants;
• l’implication et le soutien des administrateurs;
• la promotion de l’utilisation des solutions hydroalcooliques comme principale méthode
d’hygiène des mains;
• la surveillance de la pratique de l’hygiène des mains.
c
En centre d’hébergement, les précautions de contact pour les patients porteurs ou à risque pour une bactérie
multirésistante peuvent différer de celles en centre hospitalier, étant donné le contexte de milieu de vie. Pour
connaître les recommandations provinciales quant à la prévention du SARM en centre d’hébergement, consultez
le document Mesures de contrôle et prévention des infections à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline
(SARM) au Québec. Pour le ERV un guide spécifique pour ces patients est en cours de publication.
Le nettoyage et la désinfection efficace des surfaces ainsi que de l’équipement utilisé dans les
établissements de santé sont parmi les mesures les plus importantes pour prévenir et contrôler
la transmission des bactéries multirésistantes. Car, les bactéries multirésistantes peuvent
survivre et même se multiplier sur les surfaces inanimées pendant des semaines, voire des
mois. Sans un nettoyage et une désinfection préventifs des surfaces et de l’équipement à
intervalles réguliers, ces microorganismes peuvent constituer une source perpétuelle de
transmission.
Selon les lignes directrices en hygiène et salubrité du ministère de la Santé et des Services
sociaux du Québec (MSSS)4, différents facteurs influencent les exigences de nettoyage et de
désinfection. L’entretien dans les établissements doit tenir compte, entre-autres, de la diversité
fonctionnelle des locaux, c’est-à-dire des activités médicales et de soins qui y sont pratiquées,
du type de patient qui reçoit les services (sa vulnérabilité, s’il est reconnu porteur ou non d’un
agent pathogène, etc.), de l’achalandage et de la présence ou non de lavabos.
Les patients colonisés par une bactérie multirésistante et non identifiée, fournissent un
« réservoir » de bactérie multirésistante qui peut être transmise à d’autres patients.
L’identification active des patients colonisés permet de trouver ce réservoir et d’instaurer des
précautions lors des contacts avec ces patients, ce qui diminue les risques de transmission.
Pour identifier les patients colonisés par une bactérie multirésistante, il faut les rechercher
activement. Pour ce faire, les établissements doivent se doter d’un protocole de prévention des
bactéries multirésistantes qui comporte le dépistage des patients pour le SARM, le ERV et les
BGNPC à l’admission et en cours d’hospitalisation (ex : sur les unités où il y a de la
transmission). Le dépistage à l’admission permet d’identifier les patients porteurs dès leur
arrivée, de les mettre en isolement puis d’appliquer les précautions de contact rapidement,
diminuant ainsi les risques de transmission.
Le quatrième élément de l’EPE pour prévenir les infections associées aux bactéries
multirésistantes consiste à ériger des barrières entre le réservoir des bactéries (patients,
environnement) d’une part, et le personnel soignant et les autres patients, d’autre part, afin
d’enrayer la transmission. L’établissement doit se doter d’un protocole pour encadrer les
mesures de prévention contre la transmission des bactéries multirésistantes dont l’application
des précautions de type contact.
2.1 ÉCHANTILLONNAGE
• Choisir une unité de soins. Le choix est laissé à la discrétion des établissements. Il est
suggéré de prioriser les unités de soins critiques ou celles où il y a de la transmission de
bactéries multirésistantes.
• Effectuer huit séances d’observations de 20 minutes par jour sur au moins sept jours
différents par période financière et ce, durant un minimum de 1 à 2 périodes consécutives ou
non consécutives par année.
• L’unité de soins pour cet élément est l’unité d’urgence ou l’unité de soins à l’étage, selon les
pratiques de l’établissement.
• Évaluer 20 à 25 dossiers médicaux par période financière et ce, durant un minimum de
2 à 3 périodes consécutives ou non consécutives par année.
• Choisir une unité de soins. Le choix est laissé à la discrétion des établissements. Il est
suggéré de prioriser les unités où il y a de la transmission de bactéries multirésistantes.
• Évaluer 20 à 25 patients porteurs ou à risque pour le SARM, le ERV ou les BGNPC par
période financière et ce, durant un minimum de 2 à 3 périodes consécutives ou non
consécutifs par année.
Effectuer les observations à partir des méthodes et outils proposés par le programme Défi
national de l’hygiène des mains, disponibles sur le site www.hygienedesmains.ca.
• Les observations peuvent être effectuées par une équipe interdisciplinaire dans
l’établissement, par les pairs ou par les conseils ayant pour mandat d’évaluer la qualité (unité
de soins, CII, CM, etc.).
• Former l’équipe sur la méthode et les outils pour effectuer les observations.
• Procéder aux séances d’observations, sur 7 jours différents et sur des quarts de travail
différents.
• Une grille validée et normalisée doit être utilisée pour effectuer les observations dont celle
proposée par la campagne canadienne (annexe 1).
• L’observateur peut procéder ouvertement aux observations ou de façon anonyme, mais
l’identité du personnel soignant demeure confidentielle. Les renseignements réunis ne
réfèrent à aucun nom.
• Si l’observateur procède aux observations de façon anonyme, il doit alors le mentionner sur
la feuille de saisie des données.
• Évaluer si le personnel soignant pratique l’hygiène des mains lors de chaque opportunité
avec un patient. L’opportunité fait référence au moment où c’est nécessaire de se laver les
mains. Une opportunité peut compter plusieurs indications d’hygiène des mains. Les
indications font référence aux quatre moments clés de l’hygiène des mains.
Activité
d
Parmi les indicateurs proposés par la campagne canadienne pour évaluer la pratique de l’hygiène des mains,
soient le volume de savon ou de gel utilisé, la disponibilité des produits d’hygiène des mains à proximité des
points de service et le taux de conformité à la pratique, le CINQ n’a retenu que le dernier indicateur.
• L’observateur doit trouver un lieu propice pour procéder à l’observation sans perturber les
activités de soins. Il peut se déplacer pour suivre les soignants mais sans nuire à leurs
activités.
• L’observateur peut observer jusqu’à un maximum de trois soignants en même temps.
Vérifier dans le dossier médical du patient, à l’aide du questionnaire de dépistage des bactéries
multirésistantes à l’admission, si les dépistages des patients porteurs ou à risque pour le
SARM, le ERV ou les BGNPC ont bien été effectués conformément aux protocoles de
l’établissement.
Sur l’unité de soins, évaluer les patients porteurs ou à risque pour le SARM, le ERV ou les
BGNPC (ex. : transfert d’un établissement en éclosion), afin de valider si l’isolement et les
précautions de contact ont bien été appliqués par le personnel soignant, conformément aux
protocoles de l’établissement.
Évaluer précisément si les points suivants sont conformes aux protocoles de l’établissement :
• l’hébergement du patient;
• le port de l’équipement de protection individuelle : blouse à manches longues et gants;
• l’hygiène des mains après le retrait des gants.
Méthodes de mesure
Indicateurs Cibles
des infections
Taux d’acquisition des colonisations Selon la cible établie Selon le protocole de surveillance
nosocomiales à SARC par l’établissement local des infections à SARM
Selon le protocole de surveillance
Taux d’acquisition des colonisations Selon la cible établie
provinciale des infections noso-
nosocomiales à ERV par l’établissement
comiales (SPIN) – Infections à ERV
Selon le protocole de surveillance
Taux d’acquisition des colonisations Selon la cible établie provinciale des infections
nosocomiales aux BGNPC par l’établissement nosocomiales (SPIN) – Infections aux
BGNPC
Variables de croisement :
• par indication (avant le contact avec le patient, avant une intervention aseptique, après un
risque de contact avec du liquide biologique, après un contact);
• par catégorie de professionnels.
Mesures associées :
• répartition des opportunités avec un patient selon la technique d’hygiène des mains (friction
hydro-alcoolique, savon et eau, les deux);
• non conformités concernant le port de gants, les ongles (trop long ou port de faux ongles ou
de vernis) ou de bijoux (bagues et bracelets).
e
Par définition sont comptés les nouveaux cas de colonisation et les cas d’infections nosocomiales à SARM, à ERV
ou aux BGNPC.
3 IMPLANTATION DE LA STRATÉGIE
Les moyens pour l’implantation de la stratégie et le rythme sont laissés à la discrétion des
établissements de santé. À titre indicatif, la campagne canadienne estime que l’implantation
d’une stratégie peut s’échelonner sur une période d’un an ou plus, selon les établissements :
1. mise en place de la stratégie dans l’établissement : 1 à 2 mois;
2. mobilisation du personnel soignant : 1 mois;
3. promotion du changement : 4 à 9 mois;
4. documentation et diffusion des résultats : 1 mois.
Une équipe interdisciplinaire est constituée selon l’élément de l’EPE étudié. Cette équipe
identifie son mandat, les responsabilités de chacun ainsi que ce qui concerne les observations
et le calendrier d’implantation de la stratégie. Cette équipe identifie également le nombre et les
modalités des observations ou évaluations, les activités de diffusion des résultats et de transfert
des connaissances.
La direction responsable inscrit ces taux au tableau de bord de l’établissement et en fait un suivi
à la direction générale. La direction responsable présente également ces taux au Conseil
d’administration de l’établissement.
Au niveau régional, les agences de la santé et des services sociaux suivront, dans un premier
temps, l’implantation de la campagne, à savoir le nombre d’établissements qui ont adhéré et le
nombre et le choix des stratégies.
RÉFÉRENCES
1. Institut canadien pour la sécurité des patients. Campagne Des soins de santé plus
sécuritaires maintenant! Nouvelle approche pour lutter contre les superbactéries. Faculté de
la Collaboration canadienne des soins intensifs, septembre 2010. Disponible à l’adresse
www.soinsplusecuritairesmaintenant.ca.
2. Institut canadien pour la sécurité des patients. Campagne Des soins de santé plus
sécuritaires maintenant! Les organismes résistants aux antibiotiques, le SARM : guide
pratique. Mars 2008. Disponible à l’adresse www.saferhealthcarenow.ca/FR/
Interventions/Superbugs/Documents/ORA-SARM%20Trousse%20En%20avant.pdf.
Cet outil est présenté avec la permission des auteurs pour fin d’exemple. Vous pouvez
retrouver l’original sur le site de la campagne Défi national de l’hygiène des mains à l’adresse
www.lavagadesmains.ca.
inf o r m ation
f o r m ation
www.inspq.qc.ca
r ec h e r c h e
é valuation
et inno vation
collabo r ation
inter nationale
labor atoi r es
et dépistag e