Phys 101
Phys 101
Phys 101
Lois d’évolution
en physique
(Résumé du cours)
2012-2013
S1 MPI-PCST Phys101 2012-2013
I- Principes généraux
1
2) Le temps [T ]. Définit la notion d’évolution. Unité : la seconde (s).
3) La masse [M]. Définit la quantité de matière. Unité : le kilogramme (kg).
4) L’intensité électrique [I]. Définit les phénomènes électriques et magnétiques. Unité :
l’Ampère (A).
5) La température [θ]. Définit la chaleur et l’agitation thermique des atomes. Unité :
le kelvin (K).
6) Le nombre d’atomes ou de molécules [N]. Définit la structure microscopique de la
matière. Unité : le nombre d’atomes ou de molécules ou éventuellement la mole (mol).
7) L’intensité lumineuse [J]. Définit la luminosité d’un rayonnement. Unité : le candéla
(cd).
La dimension d’une grandeur est définie par l’expression de cette grandeur en fonction
des sept grandeurs fondamentales, en faisant abstraction des constantes numériques multi-
plicatives. La dimension d’une grandeur G est ainsi une fonction homogène des dimensions
des grandeurs fondamentales :
dy = y ′(x)dx.
2
dy est la différentielle de y. dx est une quantité qu’on peut choisir aussi petite qu’on veut.
On voit que si dx → 0, alors dy → 0, mais en général leur rapport est fini et égal à la
dérivée.
Dérivée d’un produit :
dy = vdu + udv.
La primitive d’une fonction y(x) est la fonction Y (x) dont la dérivée est y(x) : Y ′ (x) =
y(x). Comme la dérivée d’une constante est nulle, la primitive est définie à une constante
additive près.
R
L’intégrale indéfinie d’une fonction y(x), notée x dx′ y(x′ ), est la primitive de y(x) :
Z x
dx′ y(x′ ) = Y (x).
L’intégrale définie de la fonction y(x) entre les points d’abscisses a et b est la différence
entre les valeurs de la primitive de y(x) aux points d’abscisses b et a :
Z b
dx′ y(x′) = Y (b) − Y (a).
a
Géométriquement, elle est égale à l’aire de la surface comprise entre la courbe y(x) et
l’axe des x pour x compris entre a et b.
L’intégrale d’une dérivée y ′ est y, puisque y est la primitive de y ′ :
Z x Z b
′
dx y (x) = y(x); dx y ′(x) = y(b) − y(a).
a
Intégration par parties : c’est une conséquence directe de la formule de la dérivée d’un
produit et de la primitive d’une dérivée :
Z b Z b
dx u′(x)v(x) = u(b)v(b) − u(a)v(a) − dx u(x)v ′ (x).
a a
III- Électrocinétique
3
des charges positives vers les charges négatives ; représente le sens opposé à la vitesse des
électrons.
Relation entre l’intensité du courant et la charge q(t) :
dq
i(t) = .
dt
Elle signifie que la charge q(t) se trouve sur la plaque où arrive le courant i ; en effet un
accroissement infinitésimal dq de la charge pendant un temps dt est alors égal à idt. Le
choix du sens positif du courant est arbitraire ; seule la solution du problème détermine
le sens réel du courant d’après son signe par rapport à la convention initiale.
R
uR
i
uC
Tensions aux bornes des dipôles. Dipôle avec extrémités A et B. Le courant i entre
par A et sort par B. VA et VB sont les potentiels électriques ou tensions en A et B
respectivement.
Convention récepteur. La tension aux bornes du dipôle, désignée par u, est égale à la
différence de potentiel entre les points d’entrée et de sortie du courant :
u = VA − VB .
Elle est représentée sur les figures par une flèche dirigée de B (sortie) vers A (entrée).
i
A B
u = VB − VA .
4
Elle est représentée sur les figures par une flèche dirigée de A (entrée) vers B (sortie).
i
A B
Loi des mailles. En convention récepteur, la somme des tensions de tous les dipôles (y
compris les générateurs) d’un circuit fermé est égal à zéro :
u1 + u2 + . . . + un = 0.
dq q
R + = 0.
dt C
Diviser l’équation par R :
dq q
+ = 0.
dt RC
Comparer les dimensions des deux termes du premier membre de l’équation :
[RC] = T.
q(t) = Ce−t/τ ,
où C est une constante arbitraire. La solution générale d’une équation différentielle du
premier ordre dépend toujours d’une constante arbitraire, qui ne peut être fixée que si on
précise la condition initiale, à t = 0 par exemple (on pourrait aussi choisir la condition
5
initiale à t = t0 ). On suppose que la charge q de l’armature considérée du condensateur
est égale à q0 à l’instant initial t = 0. On obtient :
q(0) = C = q0 .
D’où :
q(t) = q0 e−t/τ .
L’intensité du courant est :
dq q
i(t) = = − 0 e−t/τ .
dt τ
La fonction exponentielle étant toujours positive, on remarque que q(t) garde toujours
le même signe que celui de q0 , alors que l’intensité i(t) est de signe opposée. Si, par
exemple, q0 est positive, i(t) = dqdt
est négative et q(t) est une fonction décroissante au
cours du temps et tend rapidement vers 0. i(t), dont la valeur initiale est égale à −q0 /τ , est
une fonction croissante et tend aussi vers 0. Les propriétés de croissance et de décroissance
sont interchangées lorsque q0 est négative.
q0
0
0
t
q
− τ0
0
t
6
2. Charge d’un condensateur
On ajoute dans le circuit un générateur de force électromotrice E constante.
i R
uR
E uE
uC
q(t) = EC + Ke−t/τ .
7
qℓ
q
q0
0
t
1
(q
τ ℓ
− q0 )
0
0
t
dq 1
i(t) = = − (q0 − qℓ )e−t/τ .
dt τ
8
Pendant la phase de décharge :
q(t) = Ke−t/τ t0 ≤ t.
dq 1h i
i(t) = = − qℓ et0 /τ + (q0 − qℓ ) e−t/τ .
dt τ
q est continue en t = t0 , mais i y est discontinue.
q
qℓ
q0
0
0 t0
t
i
1
(q
τ ℓ
− q0 )
0 t0
t
9
4. Méthode générale de résolution d’une équation différentielle du 1erordre
avec second membre
Lorsque le second membre de l’équation différentielle n’est pas une constante, la
méthode précédente de changement de fonction par translation n’est plus applicable.
Il faut utiliser ume méthode plus générale. Soit f (t) le second membre de l’équation
différentielle :
dq q
+ = f (t).
dt τ
Soit q1 (t) une solution particulière de cette équation, qu’on arrive à deviner ou à trouver
d’après l’expression de f . Une solution particulière ne dépend pas de constante arbitraire,
contrairement à la solution générale, laquelle en dépend. La solution particulière vérifie
l’équation
dq1 q1
+ = f (t).
dt τ
Considérons la différence de la solution générale q et de la solution particulière q1 . Elle
vérifie l’équation :
d(q − q1 ) (q − q1 )
+ = 0.
dt τ
Donc (q − q1 ) est la solution générale de l’équation sans second membre :
dqe qe
qe ≡ q − q1 ; + = 0.
dt τ
D’où :
q = qe + q1 .
La solution générale de l’équation différentielle avec second membre est égale à la
somme de la solution générale de l’équation sans second membre et d’une solution parti-
culière de l’équation avec second membre. Elle dépend toujours d’une constante arbitraire
qu’il faut fixer à partir de la condition initiale (appliquée à q et non à qe).
Méthode facilement applicable lorsque le second membre est une constante. Dans
ce cas, la solution particulière est aussi une constante. On peut l’appliquer au cas où
f = E/R. Solution particulière : q1 = Eτ /R = EC. Solution générale de l’équation sans
second membre : qe = Ke−t/τ . D’où la solution générale : q(t) = EC + Ke−t/τ , la même
que trouvée précédemment.
Autres exemples. Lorsque le second membre est une fonction exponentielle, on peut
chercher la solution particulière sous la forme d’une fonction exponentielle. Lorsque le
second membre est une fonction sinusoı̈dale, du type A cos(ωt) ou B sin(ωt), on cherche
la solution particulière sous la forme d’une combinaison de fonctions cosinus et sinus.
On considère ce dernier cas.
E0
f (t) = cos(ωt).
R
10
On cherche la solution particulière sous la forme
La constante K est déterminée par la condition initiale q(0) = q0 . A noter que lorsque
t ≫ τ , l’exponentielle est négligeable et q(t) tend asymptotiquement vers la solution parti-
culière oscillatoire, qui représente le mouvement forcé. Le régime asymptotique représente
en général le régime permanent.
IV- Radioactivité
Radioactivité α :
A A−4
ZX −→ Z−2 Y +42 He.
Exemples :
n → p + e− + ν̄,
235 231
92 U −→ 90 T h +42 He,
231 231
90 T h −→ 91 P a + e− + ν̄.
La radioactivité est un phénomène de la physique quantique et les paramètres qui
entrent dans sa description ne peuvent être calculés que dans le cadre de la Mécanique
Quantique. Néanmoins, la loi de la radioactivité peut être établie dans le cadre de la
Physique Statistique, en admettant certaines propriétés générales.
11
Propriétés de la radioactivité.
1) Phénomène spontané, imprévisible dans le temps au niveau d’un noyau. Chaque
noyau se désintégre à un moment ou à un autre, mais on ne peut prédire par avance le
moment exact de sa désintégration.
2) On ne peut qu’associer une probabilité de désintégration par unité de temps (appelée
aussi densité de probabilité temporelle) à chaque noyau.
On désigne par λ la probabilité de désintégration par unité de temps d’un type de
noyau donné. 1) λ est la même pour tous les noyaux d’un même type. 2) λ est une
constante dans le temps ; c’est une conséquence de l’homogénéité du temps ; λ ne dépend
pas de l’âge du noyau.
Si λ est la probabilité de désintégration par unité de temps d’un noyau, sa probabilité
∆P de désingration dans un intervalle de temps ∆t petit est :
∆P = λ∆t.
Si un échantillon contient N noyaux à l’instant t (N est très grand), ceci signifie que
pendant l’intervalle de temps ∆t qui va suivre, |∆N| noyaux vont se désintégrer, où ∆N
représente la variation de N pendant le temps ∆t. |∆N| est égal à N∆P = N(t)λ∆t.
Comme N diminue au cours du temps, sa variation ∆N est négative :
dN(t) = −λN(t)dt,
ou
dN
= −λN.
dt
C’est une équation différentielle du premier ordre (dérivée première), linéaire (N et dN dt
apparaissent linéairement), à un degré de liberté (N), sans second membre (pas de terme
indépendant de N).
Taux instantané de croissance : N1 ( dN
dt
) (quantité algébrique ; ici, négative égale à −λ).
2. Résolution de l’équation
Équation similaire à celle de la décharge d’un condensateur dans une résistance. So-
lution en fonction exponentielle :
N(t) = Ce−λt ,
où C est une constante arbitraire, qui ne peut être fixée que si on précise la valeur initiale
de N. On suppose que le nombre des noyaux à t = 0 est N0 . On obtient :
N(0) = C = N0 .
12
D’où :
N(t) = N0 e−λt .
On a en général : dN
dt
< 0 ; la courbe est constammenet décroissante.
Période ou demi-vie T : temps au bout duquel N diminue de moitié :
N(t)
N(t + T ) = .
2
ln 2
T = .
λ
T définit l’unité naturelle de temps (ou l’échelle de temps ou l’unité adaptée de temps)
du processus de radioactivité (à ne pas confondre avec l’unité de référence du temps du
Système International qui est la seconde).
N
N0
N0 /2
0
0 T
t
A = λN = λN0 e−λt .
Unités : Becquerel (Bq) ; 1 Bq=1 dés./s. Curie (Ci) ; 1 Ci=3, 7 × 1010 dés./s ; correspond
approximativement à l’activité de 1 g de radium 226.
Durée de vie moyenne τ par noyau : Durée de vie totale de tous les noyaux divisée
par le nombre total N0 des noyaux.
1
τ= .
λ
Échelle semi-logarithmique.
ln N(t) = ln N0 − λt.
13
3. Cas discret. Suite géométrique et fonction exponentielle
Au niveau expérimental, les mesures physiques se font en général à des intervalles de
temps discrets. On n’a qu’un ensemble discret de points expérimentaux.
Taux instantané de croissance : N1 ∆N∆t
.
Au niveau discret, la fonction exponentielle est représentée par une suite géométrique.
Éléments de la suite géométrique : yn , n = 0, 1, 2, . . ., définis avec des intervalles ∆t.
Raison r de la suite :
yn+1
r∆t = .
yn
r dépend de ∆t, car si ∆t varie, les valeurs de yn changent ; mais r ne dépend pas de n.
y0 correspond à t = t0 = 0, yn à tn = n∆t.
y1 y2 yn+1
= r, = r, . . . , = r, . . . .
y0 y1 yn
yn tn t
t t
= r n = r ∆t = r ∆t = eln r ∆t = e ∆t ln r .
y0
En prenant la limite ∆t → 0, on passe à la limite continue tn → t, yn → y(t). On retrouve
pour y une fonction exponentielle si dans cette limite ln∆tr → α =const. Ceci n’est possible
que si ln r → α∆t. r doit avoir la dépendance suivante en ∆t : r = 1 + α∆t, car pour
α∆t ≪ 1, on a ln(1 + α∆t) ≃ α∆t. yn+1 yn
= r = 1 + α∆t. La limite continue de la suite
est :
y(t) = y0 eαt .
Développement limité. Les résultats précédents ont été obtenus en utilisant l’approxi-
mation du développement limité d’une fonction autour d’un point donné. Il est obtenu en
partant de la définition de la dérivée d’une fonction y(t) par rapport à la variable t :
dy y(t + a) − y(t)
ẏ(t) = = lim .
dt a→0 a
L’approximation consiste à ne pas prendre la limite a → 0 et à remplacer a par une valeur
finie mais petite (en module) devant le temps caractéristique T d’évolution de y(t) :
dy y(t + a) − y(t)
ẏ(t) = ≃ , |a| ≪ T.
dt a
En multipliant les deux membres par a, on obtient :
Pour la fonction ln(t), vue plus haut, il faut remplacer dans la formule précédente t par
la valeur particulière 1 et a par α∆t.
14
4. Résolution numérique d’une équation différentielle. Méthode d’Euler
Équation à résoudre :
dy
ẏ = = f (y).
dt
f (y) est une fonction connue de y. (Dans le cas de la radioactivité, f (N) = −λN.)
Diviser l’axe du temps en intervalles discrets de valeur ∆t petite devant celle du temps
caractéristique τ ou T du problème (∆t ≪ τ ). Instant initial : t = t0 = 0 ; t1 = ∆t, . . .,
tn = n∆t. Condition initiale : y(0) = y0 . On fait l’approximation du passage du continu
au discret par l’utilisation du développement limité :
V- Filiation radioactive
15
d’une façon systématique et à les résoudre analytiquement. C’est le cas notamment des
désintégrations radioactives en chaı̂ne qu’on traitera dans la suite.
Généralement les noyaux radioactifs donnent naissance par désintégration à d’autres
noyaux radioactifs qui à leur tour se désintégrent par radioactivité. On assiste à une
chaı̂ne de désintégrations, qu’on appelle filiation radioactive. L’uranium 238
92 U, par exemple,
produit par désintégration une chaı̂ne de 13 noyaux intermédiaires radioactifs successifs,
avant que ne se produise le dernier noyau stable de la chaı̂ne, le plomb 206 82 P b :
238 206
92 U −→ X1 −→ X2 −→ . . . −→ X13 −→ 82 P b.
Nous étudierons le cas le plus simple d’une chaı̂ne avec trois éléments :
A −→ B −→ C,
16
C’est une équation différentielle du 1er ordre linéaire avec second membre (le dernier
terme). On cherche une solution particulière de l’équation sous la forme d’une exponen-
tielle similaire au second membre :
NB1 = Ce−λA t ,
17
NA0
NA NC
NB
0
0 t0 2t0
t
AA = λA NA , AB = λB NB , AC = 0.
18
de fluide ; c’est une fonction quadratique homogène de la vitesse, dirigée en sens opposé
à celle-ci et agissant frontalement contre le corps en mouvement.
2. Viscosité du milieu fluide
La force de viscosité dépend d’un paramètre caractéristique du fluide appelé coefficient
de viscosité.
Le coefficient de viscosité dynamique, µ ou η, appelé aussi viscosité dynamique, est
homogène à une pression multipliée par une longueur et divisée par une vitesse :
[µ] = ML−1 T −1 .
Ff 1 = −k1 µav,
Ff = −µavf (R),
19
où f (R) est une fonction arbitraire de R (tendant vers une constante positive lorsque
R → 0). La deuxième force de freinage (force inertielle) correspond à une fonction linéaire
homogène en R :
Ff 2 = bFf 1 R,
où b est une constante positive. Dans les fluides avec faibles inhomogénéités, les deux
forces de freinage précédentes sont suffisantes pour décrire l’ensemble des situations. On
appelle régime de Stokes la situation dans laquelle la force de viscosité est dominante et
régime de Newton la situation où la force inertielle domine.
On peut donner une signification plus physique au nombre de Reynolds, en remar-
quant, d’après la relation précédente, et en faisant abstraction des constantes multiplica-
tives sans dimension, qu’il s’écrit sous la forme
Ff 2
R∼ .
Ff 1
Le nombre de Reynolds mesure ainsi le rapport de la force de freinage du régime de
Newton à celle du régime de Stokes. On calcule généralement le nombre de Reynolds avec
une vitesse limite ou une vitesse caractéristique vℓ . La force de viscosité est dominante
dans les régimes avec petits nombres de Reynolds (R < 1) (régimes de Stokes), tandis
que la force inertielle est dominante dans les régimes avec grand nombre de Reynolds
(R > 103 ) (régimes de Newton).
4. Vitesses faibles ou petits nombres de Reynolds
Ff = −k1 µav.
On étudie le problème d’une bille jetée dans de la glycérine. Axe des x en verticale dirigé
vers le bas.
ρb : masse volumique de la bille ; a : rayon de la bille ; Vb = 4πa3 /3 : volume de la bille ;
mb = ρb Vb , sa masse ; v : sa vitesse ; ρf : masse volumique du fluide ; µ : sa viscosité ; g :
accélération de la pesanteur. Le coefficient k1 a été calculé par Stokes : k1 = 6π. Équation
du mouvement :
dv
ρb Vb = −6πµav + (ρb − ρf )Vb g.
dt
[On a tenu compte de la force d’Archimède.]
dv 9µ
ρb = − 2 v + (ρb − ρf )g.
dt 2a
Équation différentielle du 1erordre linéaire avec second membre constant. La solution
particulière est cherchée sous la forme d’une constante ; elle définit la vitesse limite vℓ et
correspond à la situation où la force extérieure (pesanteur et Archimède) est équilibrée
par la force de freinage :
2(ρb − ρf )ga2
v = vℓ = .
9µ
20
Équation sans second membre :
dv 1 2a2 ρb
= − v, τ= , [τ ] = T.
dt τ 9µ
Solution générale de cette équation :
v = Ce−t/τ ,
C étant une constante arbitraire.
Solution générale de l’équation avec second membre :
v(t) = Ce−t/τ + v . ℓ
v0
0
0
t t
v
vℓ
x
0
0
v0
t t
21
v
v0 x
vℓ
0 0
t t
dv
m = −b|v|v + mg.
dt
(On a négligé la force d’Archimède.) C’est une équation différentielle non-lináire en v
avec second membre constant. En général pas de méthode générale pour la résolution
des équations différentielles non-linéaires, mais dans le cas présent, à cause de la sim-
plicité particulière du terme non-linéaire, une résolution complète est possible. On note
l’existence d’une vitesse limite constante vℓ :
r
mg
vℓ = .
b
L’équation complète peut aussi être intégrée. Le comportement de v au cours du temps
est qualitativement le même que dans le cas précédent. La vitesse tend rapidement vers
sa valeur limite.
On considère le problème de la chute de la bille de la section précédente dans l’air. La
masse volumique de l’air est ρair = 1, 29 kg m−3 . La valeur de k2 pour la sphère s’obtient
à partir de courbes empiriques : k2 ≃ 0, 7. On trouve, avec les mêmes données pour la
bille que dans la section précédente, vℓ = 7, 7 m s−1 .
22
La viscosité de l’air est µair = 0, 018 × 10−3 kg m−1 s−1 . On trouve pour le nombre de
Reynolds R = 2aρair vℓ /µair = 550, ce qui justifie l’utilisation de la force de freinage de
Newton.
F = −k(ℓ − ℓ0 ),
23
F
ℓ0 x
d2 ℓ
m = −k(ℓ − ℓ0 ).
dt2
En effectuant le changement de variable
x = ℓ − ℓ0 ,
d2 x
m = −kx.
dt2
q
Analyse dimensionnelle. [kx]=force=MLT −2 , [k] = MT −2 , [k/m] = T −2 . m/k
définit le temps caractéristique de l’évolution du système. On pose :
s
k k
ω02 = , ω0 = > 0.
m m
24
4. Solutions de l’équation de l’oscillateur harmonique
Deux solutions indépendantes, sous la forme de cosinus et de sinus.
x0
0 t0 t0 + T0
t
dx
Conditions initiales : x(0) = x0 , ẋ(0) = |
dt t=0
= ẋ0 . On trouve
x(0) = A = x0 ,
dx
ẋ(t) = = −ω0 A sin(ω0 t) + ω0 B cos(ω0 t),
dt
ẋ(0) = ω0 B = ẋ0 .
ẋ0
x(t) = x0 cos(ω0 t) + sin(ω0 t).
ω0
25
ẋ
ẋ0
0 t0 t0 + T0
t
v
u
u
tx2 ẋ20 ẋ0
C= 0 + , ϕ = − arctan( ).
ω02 ω0 x0
(ẋ(t))2
(x(t))2 + = C 2 = const.
ω02
C’est l’équation d’une ellipse dans le plan (x, ẋ). Le point représentatif (x(t), ẋ(t)) décrit
cette ellipse au cours du temps. Le sens de rotation est le sens trigonométrique négatif
(sens des aiguilles d’une montre). Cette propriété se comprend aussi sans calcul détaillé ;
lorsque x atteint sa valeur maximale C, le ressort a son élongation maximale dans le
sens positif ; aux instants suivants il ne peut que se contracter avec une vitesse négative.
La représentation du mouvement de la masse m dans le plan (x, ẋ) s’appelle portrait de
phase.
ẋ
t=0
ẋ0
−C O x0 C x
26
6. Circuit bobine-condensateur
di q dq di d2 q
L + = 0, i= , =⇒ = 2,
dt C dt dt dt
d2 q q d2 q q
L2
+ = 0, ou 2
+ = 0.
dt C dt LC
2
On pose : ω0 = 1/(LC) ; l’équation devient :
d2 q
2
+ ω02q = 0.
dt
Elle est du même type que celle de l’oscillateur harmonique. Solutions vérifiant les condi-
tions initiales q(0) = q0 et i(0) = i0 :
i0
q(t) = q0 cos(ω0 t) + sin(ω0 t),
ω0
i(t) = −ω0 q0 sin(ω0 t) + i0 cos(ω0 t).
On a un courant périodique harmonique.
7. Oscillateur harmonique avec force extérieure constante
Ressort avec masse m à son extrémité, suspendu verticalement. La masse m subit la
force supplémentaire de la pesanteur. ℓ0 : longueur du ressort au repos (longueur à vide) ;
ℓ(t) : longueur du ressort à l’instant t :
d2 ℓ
m = −k(ℓ − ℓ0 ) + mg.
dt2
La force de la pesanteur, étant constante, déplace tout simplement la position d’équilibre
du ressort. Nouvelle position d’équilibre : ℓ = ℓ1 =const. ; correspond à une vitesse et à
une accélération nulles :
0 = −k(ℓ1 − ℓ0 ) + mg,
mg
ℓ1 = ℓ0 + .
k
Faire le changement de variable
d2 ℓ d2 x
ℓ = ℓ1 + x, = .
dt2 dt2
d2 x mg
m = −kx − k(ℓ 1 − ℓ 0 − ).
dt2 k
Le dernier terme est nul, d’après la définition de ℓ1 . On retrouve
d2 x d2 x k
m = −kx, ou = −ω02 x, ω02 = .
dt2 dt2 m
27
Même équation que précédemment ; x représente maintenant le déplacement à partir de la
nouvelle position d’équilibre, en présence de la pesanteur. Les oscillations ont lieu autour
de la nouvelle position d’équilibre.
Situation similaire avec un circuit bobine-condensateur en présence d’un générateur
avec force électromotrice constante E.
di q d2 q q E
L + = E, ou + = .
dt C dt2 LC L
On fait le changement de variable q = q1 + Q, avec q1 la nouvelle valeur d’équilibre de q :
q1 = EC. L’équation de Q devient :
d2 Q 1
= −ω02 Q, ω02 = .
dt2 LC
Q(t) = A cos(ω0 t) + B sin(ω0 t),
q(t) = EC + A cos(ω0 t) + B sin(ω0 t).
Les oscillations de q ont lieu autour de la nouvelle valeur d’équilibre EC.
8. Représentation complexe
Souvent, la représentation complexe peut être plus utile ou efficace pour la résolution
des équations différentielles. On résoud maintenant l’équation de l’oscillateur harmonique
en représentation complexe.
On suppose que x peut être complexe, représenté par xe, avec x = Re(xe).
d2 xe
+ ω02xe = 0.
dt2
On cherche les solutions sous la forme de fonctions exponentielles complexes en général :
e iωt ,
xe(t) = Ae
avec Ae une constante complexe et ω une constante (qui peut être complexe) à déterminer.
On a :
dxe e iωt = iω x
= iω Ae e,
dt
d2 xe e iωt = −ω 2 x
= (iω)2 Ae e.
dt2
On remplace dans l’équation :
On a ainsi deux solutions indépendantes définies par les deux valeurs possibles de ω.
La solution générale est la superposition de ces deux solutions (propriété de linéarité de
l’équation) :
e iω0 t + Be
xe(t) = Ae e −iω0 t .
28
Retour à la partie réelle. On décompose les coefficients Ae et Be en parties réelle et imagi-
naire : Ae = a + ic, Be = b + id, a, b, c, d étant réels. On a aussi la décomposition
On trouve :
x = Re(xe) = (a + b) cos(ω0 t) + (−c + d) sin(ω0 t).
En définissant A = a + b, B = −c + d, on obtient :
qui est la solution générale déjà obtenue par la méthode de la représentation réelle.
L’intérêt des fonctions exponentielles est que sous les opérations de dérivation et d’in-
tégration elles restent des fonctions exponentielles. Cette méthode sera surtout utile lors
de l’étude du mouvement avec amortissement et du mouvement forcé.
1. Amortissement
Amortissement du mouvement à cause de frottements ou de la résistance du milieu
(air, liquide, etc.) dans lequel ont lieu les oscillations. Problème similaire à ce qui a été
vu sur le mouvement avec freinage. On considère le cas où la force de freinage est linéaire
par rapport au module de la vitesse :
Ff = −f v = −f ẋ, f > 0.
k f
= ω02 , ω0 > 0; = 2λω0 , λ > 0.
m m
λ est sans dimension.
Résolution par la représentation complexe. x est remplacé par une fonction complexe
xe :
xë + 2λ ω0 xė + ω02 xe = 0.
On cherche les solutions sous la forme de fonctions exponentielles complexes :
29
où Ae et r sont des constantes pouvant être complexes. On remplace dans l’équation ; Ae
e −rt
r 2 − 2λ ω0 r + ω02 = 0.
Cette équation est appelée équation caractéristique. Discriminant : ∆′ = ω02(λ2 − 1). Trois
cas sont à distinguer suivant les valeurs de λ, c’est-à-dire du coefficient de freinage f .
1) 0 < λ < 1.
√ √
On a ∆′ < 0. On pose ω = ω0 1 − λ2 , ∆′ = iω. On obtient deux solutions pour r :
√
r± = ω0 (λ ± i 1 − λ2 ).
où A, B, C, ϕ sont des constantes réelles (on définit C > 0) qui sont fixées par les deux
conditions initiales sur la position et la vitesse.
x0
0 t0 t0 + T
t
√
On a de nouveau une fonction oscillatoire, avec une pulsation ω = ω0 1 − λ2 , mais
avec une amplitude décroissante dans le temps, Ce−λω0 t . La fonction oscillatoire est
enfermée entre les deux courbes-enveloppes ±Ce−λω0 t . La période des oscillations est
30
T = 2π/ω. La rapidité de l’amortissement dépend de λ (amortissement rapide pour λ
proche de 1).
La vitesse est :
ẋ(t) = ω − A sin(ωt) + B cos(ωt) e−λω0 t − λω0 A cos(ωt) + B sin(ωt) e−λω0 t .
La fonction x(t) peut posséder un extrêmum local pour t = t0 > 0. Pour cela, on doit
avoir ẋ(t0 ) = 0 ; on trouve :
! !
1 r+ A+ 1 r+ r− x0 + ẋ0
t0 = ln − = ln .
(r+ − r− ) r− A− (r+ − r− ) r− r+ x0 + ẋ0
31
x x
x0 x0
0
0 t0 0 t0
t t
x x
x0 x0
0 0
0 0
t t
32
1 R
On pose : ω02 = LC
, 2λω0 = L
.
d2 q dq
2
+ 2λω0 + ω02 q = 0.
dt dt
C’est une équation du même type que celle étudiée plus haut. On voit que l’amortissement
du courant dans le circuit est dû à la présence de la résistance.
Le système de l’oscillateur peut aussi subir l’influence d’une force extérieure dépen-
dante du temps (mais indépendante de x). Par exemple, l’extrémité fixe du ressort peut
être attachée à un autre système qui a un mouvement bien défini ; ou le générateur d’un
circuit électrique peut établir une tension extérieure oscillante, etc.
On désigne par g(t) la force extérieure dépendante du temps ; l’équation du mouvement
de l’oscillateur devient :
g(t)
mẍ = −f ẋ − kx + g(t), ou ẍ + 2λ ω0 ẋ + ω02 x = ,
m
où on a posé ω02 = k/m et 2λω0 = f /m.
On a une équation différentielle du deuxième ordre avec second membre. On suppose
que g(t) est une fonction de type simple (exponentielle, fonction sinusoı̈dale, etc.). Dans
ce cas, on peut chercher une solution particulière de l’équation avec second membre. La
solution générale de l’équation avec second membre est alors égale à la somme de la
solution particulière et de la solution générale de l’équation sans second membre. Cette
dernière a déjà été étudiée dans le chapitre précédent. On s’intéresse maintenant à la
solution particulière de l’équation avec second membre.
On suppose que la force g(t) est une fonction oscillatoire :
g(t) = a cos(Ωt),
où a est une constante réelle positive et Ω (> 0) est la pulsation des oscillations. On utilise
la méthode de la représentation complexe. cos(Ωt) est la partie réelle de eiΩt . L’équation
complexe à résoudre est :
a iΩt
xë + 2λ ω0 xė + ω02 xe = e .
m
On cherche la solution particulière sous la forme d’une fonction exponentielle complexe
avec la même pulsation que Ω :
xe1 = eb eiΩt ,
où eb est une constante complexe. On remplace cette expression dans l’équation ; on trouve :
a
−Ω2eb eiΩt + 2iλω0 Ω ebeiΩt + ω02eb eiΩt = eiΩt .
m
33
Les exponentielles peuvent être enlevées. On obtient :
e a 1
b = 2
.
m (ω0 − Ω2 + 2iλω0 Ω)
Un nombre complexe z = x + iy peut être réécrit sous la forme du produit d’un module
√
et de l’exponentielle complexe d’une phase : z = |z|eiϕ , avec |z| = x2 + y 2 et ϕ =
arctan(y/x). On a aussi : 1/z = e−iϕ /|z|. On applique ces formules à eb :
q 2λω0 Ω
ω02 − Ω2 + 2iλω0 Ω = (ω02 − Ω2 )2 + 4λ2 ω02 Ω2 eiφ , φ = arctan ,
ω02 − Ω2
e a e−iφ
b = q ,
m (ω02 − Ω2 )2 + 4λ2 ω02 Ω2
a ei(Ωt − φ)
xe1 = q .
m (ω02 − Ω2 )2 + 4λ2 ω02 Ω2
C’est une fonction oscillatoire avec la pulsation Ω. Par rapport à la force extérieure
oscillatoire, elle a subi un déphasage égal à φ. Son amplitude dépend en particulier de
Ω ; quand Ω → 0, elle tend vers a/(mω02 ) ; quand Ω → ∞, elle tend vers 0 ; lorsque
√
λ2 < 0.5 elle possède un maximum pour Ω = Ω0 = ω0 1 − 2λ2 , correspondant au
phénomène de résonance (amplification de l’amplitude) ; l’amplitude à la résonance est
√
égale à a/(2λω02 m 1 − λ2 ) et augmente lorsque λ diminue (amortissemnet faible) ; pour
λ petit, on a Ω0 ≃ ω0 .
La phase φ tend vers 0 lorsque Ω → 0 ; elle tend vers π/2 lorsque Ω → ω0 et tend vers
π lorsque Ω → ∞.
|xe1 | φ
π
π
2
0 0
0 Ω0 0 ω0
Ω Ω
34
Solution générale de l’équation avec second membre en représentation complexe :
où xessm est la solution de l’équation sans second membre, obtenue dans le chapitre pré-
cédent. Mais, pourvu que λ soit différent de 0 (présence d’une force de freinage), la
solution de l’équation sans second membre, quelle que soit la valeur précise de λ, est
une fonction amortie avec le temps. Au bout d’un certain temps elle devient négligeable
et seule subsiste la solution particulière xe1 correspondant au mouvement forcé qui instaure
le régime permanent.
0
t
Une situation similaire apparaı̂t aussi dans les circuits électriques soumis à une tension
extérieure oscillante :
di q
L + Ri + = E(t) = V0 cos(ωt).
dt C
dq
Après élimination de i (= dt
), on obtient :
d2 q R dq q V0
+ + = cos(ωt).
dt2 L dt LC L
Cette équation est du même type que celle étudiée plus haut.
X- Équilibre et stabilité
1. Équilibre
Un système est en équilibre lorsque toutes les variables le décrivant restent constantes
au cours du temps ; =⇒ vitesses nulles pour tout t =⇒ accélérations nulles =⇒ (par les
P
équations du mouvement) sommes des forces extérieures nulles : Fext = 0.
Exemple. Pendule simple. Équilibre pour les deux positions verticales θ = 0 et θ =
π. (θ : angle que fait la tige du pendule avec la verticale descendante.) La force de la
35
m
O O
z z
peseanteur est contrebalancée par la réaction de la tige. Ces deux positions d’équilibre ne
jouent pas des rôles similaires.
Si on écarte le pendule légèrement de la position d’équilibre θ = 0, il continue de rester
au voisinage de cette position et a des mouvements oscillatoires de faible amplitude. On
dit qu’on a une position d’équilibre stable.
Si on écarte le pendule légèrement de la position d’équilibre θ = π, il s’éloigne
immédiatement de cette position. Position d’équilibre instable.
Pour avoir stabilité il faut que les forces agissant sur le système au voisinage de la
position d’équilibre soient attractives vers cette position. Instabilité lorsque les forces
sont répulsives de cette position.
La notion d’équilibre peut aussi être considérée pour des systèmes non-mécaniques,
dont les variables descriptives vérifient des équations différentielles ; exemples : nombre de
molécules dans un échantillon de matière, populations, variables des circuits électriques,
etc. On considèrera généralement les cas de systèmes avec une seule variable dynamique
qu’on désignera par x. Celle-ci est supposée vérifier, suivant sa nature physique, une
équation différentielle d’évolution du premier ou du second ordre :
dx(t)
= f (x),
dt
ou
d2 x(t)
= F (x).
dt2
Le système est dans un état d’équilibre lorsque x reste constant au cours du temps :
x = x1 = const.,
ce qui entraı̂ne
dx1 (t) d2 x1 (t)
= 0, = 0.
dt dt2
36
Les équations différentielles impliquent alors
f (x1 ) = 0, ou F (x1 ) = 0.
x1 sera appelé position d’équilibre, même si sa signification physique n’est pas une position
dans l’espace. La position d’équilibre est déterminée par la résolution de l’une ou l’autre
des équations précédentes.
Exemples. a) Ressort de constante de rappel k, de longueur à vide ℓ0 , de longueur ℓ à
l’instant t, fixé à une extrémité et suspendu verticalement avec une masse m attachée à
l’autre extrémité. Axe positif vers le bas. Équation du mouvement :
d2 ℓ
m = −k(ℓ − ℓ0 ) + mg.
dt2
k
F (ℓ) = − (ℓ − ℓ0 ) + g.
m
Position d’équilibre : ℓ1 = ℓ0 + mg/k.
b) Chute d’un objet sphérique de rayon a, de masse m, dans un fluide de masse
volumique ρ, avec grande vitesse v. Équation du mouvement :
dv
m = mg − k2 ρa2 |v|v.
dt
q
État d’équilibre pour v : v1 = mg/(k2 ρa2 ).
2. Mouvement autour des positions d’équilibre
On écarte légèrement le système de sa position d’équilibre. Deux possibilités.
1) Le système continue de rester au cours de son mouvement au voisinage de la position
d’équilibre. La position d’équilibre est stable.
2) Le système s’écarte de plus en plus de la position d’équilibre. La position d’équilibre
est instable.
Critères de la stabilité. Au voisinage de la position d’équilibre |x − x1 | est très petit
devant la longueur caractéristique du problème. On effectue dans l’équation du mouvement
un développement limité de f (x) ou de F (x) autour de x1 , en négligeant les termes d’ordre
supérieur à (x − x1 ).
f (x) ≃ f (x1 ) + (x − x1 )f ′ (x1 ).
Or f (x1 ) = 0, car x1 est une position d’équilibre. L’équation du mouvement devient :
dx
= f ′ (x1 )(x − x1 ).
dt
dz dx
On pose z = x − x1 ; =⇒ dt
= dt
:
dz
= λz,
dt
37
où on a posé λ = f ′ (x1 ). Solution :
z(t) = z0 eλt .
f ′ (x1 ) < 0.
Dans l’exemple du mouvement avec force de freinage, on a f ′ (v1 ) = −2k2 ρa2 v1 /m < 0 ;
vitesse limite stable.
Pour l’équation du deuxième ordre on a :
d2 x
= F (x) ≃ F (x1 ) + (x − x1 )F ′ (x1 ) = F ′ (x1 )(x − x1 ).
dt2
On pose z = (x − x1 ) :
d2 z
2
= F ′ (x1 )z.
dt
Si F (x1 ) < 0, on pose F (x1 ) = −ω 2 :
′ ′
d2 z
= −ω 2 z.
dt2
Équation de l’oscillateur harmonique. Solution :
|z| reste borné au cours du temps avec mouvement oscillatoire autour de la position
d’équilibre. Position d’équilibre stable.
Si F ′ (x1 ) > 0, on pose F ′ (x1 ) = γ 2 :
d2 z
= γ 2 z.
dt2
Solution :
z(t) = aeγt + be−γt = A cosh(γt + α).
|z(t)| → ∞ lorsque t → ∞ et x s’éloigne de x1 . Position d’équilibre instable.
Le critère de la stabilité est donc :
F ′ (x1 ) < 0.
Dans l’exemple du ressort suspendu avec masse, on vérifie que F ′ (ℓ1 ) = −k/m < 0 ;
stabilité des oscillations.
38
XI- Dynamique des populations
N N
λ>0
N0
λ<0
N0
0 0
0 0
t t
Le cas λ > 0 conduit cependant sur une longue période à des écarts importants à partir
de la situation réelle. Après une période de forte croissance, cette dernière commence à
se ralentir ; d’où l’idée d’introduire une force de freinage dans l’équation d’évolution.
Analogie avec la force de freinage en v 2 des mouvements amortis (régime de Newton)
qui se manifeste pour les grandes vitesses. Le modèle de Verhulst (première moitié du
dix-neuvième siècle) introduit un terme de freinage de la croissance en −N 2 (un terme
linéaire en N ne servirait qu’à modifier la valeur de λ) :
dN
= λN − kN 2 , λ > 0, k > 0.
dt
39
Cette équation s’appelle aussi équation logistique. k doit être suffisamment petit pour
que l’effet du terme correspondant ne se manifeste qu’aux grandes valeurs de N (c’est-
à-dire après une forte croissance). Un nouvel état d’équilibre existe ; l’équation f (N1 ) =
λN1 − kN12 = N1 (λ − kN1 ) = 0 a une nouvelle solution, autre que zéro :
λ
N1 = .
k
D’autre part f ′ (N1 ) = λ − 2kN1 = −λ < 0 ; l’état d’équilibre est stable ; il représente
l’état asymptotique limite vers lequel tend N au bout d’un temps très grand.
On peut tracer l’allure de la courbe de variation de N à partir de ses comportements-
limites. Pour t petit, N a l’allure de la fonction exponentielle croissante du modèle de
Malthus, avec concavité positive, et pour t grand N doit tendre vers la valeur asymp-
totique N1 = λ/k, ce qui nécessite un changement du signe de la concavité, donc un
point d’inflexion. La position de celle-ci se trouve assez facilement ; il suffit de dériver
l’équation d’évolution par rapport au temps ; on trouve : N̈ = Ṅ(λ − 2kN) ; N̈ = 0
lorsque N = N1 /2 ; on doit supposer N1 > 2N0 . (Voir Figure.)
N
N1
N1 /2
N0
0
ti
t
L’équation d’évolution peut être résolue exactement soit par la méthode de la sépa-
ration des variables, soit par le changement de fonction y = 1/N. La solution est :
N1
N(t) = .
1+ (N
N0
1
− 1)e−λt
N1
Le point d’inflexion apparaı̂t à l’instant ti = (1/λ) ln( N 0
− 1).
D’autres modèles plus élaborés ont été proposés plus tard pour améliorer les propriétés
de modèle de Verhulst.
40
2. Populations en interaction
Système prédateurs-proies. Modèle de Lotka (1920) et de Volterra (1929). R : nombre
de requins ; S : nombre de sardines. Équations couplées :
dS
= +aS − bSR,
dt
dR
= −cR + dSR,
dt
a, b, c, d étant des constantes positives. Les sardines ont un réservoir de nourriture presque
infini ; sans les requins leur nombre pourrait augmenter indéfiniment (du moins sur une
période assez longue tant que la nourriture et l’espace ne se réduisent pas) ; d’où le taux
de croissance positive a. Sans les sardines, les requins disparaı̂traient, d’où le taux de
croissance négative −c. La présence des requins fait diminuer le nombre des sardines ;
d’où le terme de couplage négatif −bSR dans l’équation de S. La présence des sardines
permet aux requins de se nourrir et d’accroı̂tre leur nombre ; d’où le terme de couplage
positif +dSR dans l’équation de R.
On a ici un système de deux équations différentielles couplées du 1erordre non-linéaires
avec deux degrés de liberté.
Le système possède un premier état d’équilibre qui correspond à S1 = 0 et R1 = 0.
On peut vérifier facilement, en développant linéairement les deux équations en S et en
R (autrement dit en négligeant les termes quadratiques en RS) que celui-ci est instable.
Par conséquent, ce système d’équations ne conduit jamais à l’extinction des deux espèces,
même si elles se trouvent près du point d’extinction.
Un deuxième état d’équilibre, autre que zéro, existe :
c a
S1 = , R1 = .
d b
L’étude de l’évolution autour du point d’équilibre se fait en développant S et R respecti-
vement autour de S1 et R1 . On pose :
41
d’où on obtient aussi g :
r
d a
g(t) = A cos(ωt) − B sin(ωt) .
b c
f et g restent bornées au cours du temps ; l’état d’équilibre est stable. La trajectoire
décrite dans le plan (S, R) s’obtient en éliminant t entre f et g :
b2 c 2
f2 + 2
g = A2 + B 2 .
da
C’est l’équation d’une ellipse. (Voir Figure.) On a ainsi une évolution périodique des deux
√
espèces de période T = 2π/ω = 2π/ ac.
R1
0
0 S1 S
La solution exacte des deux équations couplées ne peut être obtenue analytiquement,
d’où l’intérêt de l’étude de l’évolution autour de la position d’équilibre. On peut cependant
montrer que le mouvement général reste périodique avec la même période T que celle
obtenue plus haut. Ceci signifie que la trajectoire dans le plan (S, R) est toujours fermée
et s’accomplit pendant une période T .
XII- Énergie
1. Travail
Effort déployé pour déplacer un objet d’une position à une autre en opposition à une
une force extérieure F appliquée sur l’objet. Exemple du ressort. Ressort au repos ; si
on veut allonger le ressort ou le comprimer, il faut vaincre la force de rappel du ressort.
L’effort déployé dépend à la fois de l’intensité de la force extérieure et de la distance de
déplacement.
Le travail est défini sous forme infinitésimale comme le produit de la force déployée
avec le déplacement infinitésimal :
dT = Fdepl (x)dx.
42
F Fdepl
ℓ0 x
Le travail total effectué pour déplacer l’objet de la position A à la position B est l’intégrale
de cette quantité : Z Z
B xB
TAB = dT = Fdepl (x)dx.
A xA
Dimension : [Travail]=[Force×distance].
[T ] = [F L] = MLT −2 L = ML2 T −2 .
2. Énergie potentielle
Après avoir déplacé l’objet de A à B (avec TAB > 0), on le lâche sans vitesse initiale.
On constate que l’objet se déplace dans le sens opposé à son déplacement antérieur, attiré
de nouveau par la force du ressort ou de la pesanteur. Tout se passe comme s’il avait
emmagasiné le travail déployé par l’expérimentateur et l’utilisait pour le transformer en
vitesse de déplacement.
Pour tenir compte de cet aspect, on introduit la notion d’énergie, qui est une grandeur
ayant la même dimension que le travail, mais qui peut se manifester aussi sous d’autres
43
formes. Pour le problème actuel, on définit l’énergie potentielle de l’objet, Ep , comme le
travail accompli par l’expérimentateur pour déplacer l’objet sans accélération d’un point
pris comme origine à un autre. (Dans ce cas Fdepl = −F .)
Z x Z x
Ep (x) − Ep (0) = T0x = Fdepl (x′ )dx′ = − F (x′ )dx′ ,
0 0
F étant la force extérieure qui agit sur l’objet (force du ressort, de la pesanteur, etc.).
L’énergie potentielle en un point donnée dépend de sa valeur en un point-origine. On
ne peut mesurer que des différences d’énergie potentielle. Le plus souvent on choisit la
valeur d’origine égale à zéro.
Ressort : Z x Z x
1
Ep (x) = − ′ ′
F (x )dx = − dx′ (−kx′ ) = kx2 .
0 0 2
Pesanteur (axe Oz dirigé vers le haut) :
Z z Z z
′ ′
Ep (z) = − F (z )dz = − dz ′ (−mg) = mgz.
0 0
Si on connaı̂t l’énergie potentielle d’un objet, on peut en déduire la force qui s’exerce
sur lui :
dEp (x)
F (x) = − .
dx
Dimension : [Ep ] = ML2 T −2 .
3. Énergie cinétique
L’énergie cinétique est une énergie associée à la vitesse. On constate que la quantité
mv a la dimension d’une énergie : [mv2 ] = ML2 T −2 . Définition de l’énergie cinétique
2
Ec :
1
Ec (v) = mv2 .
2
Dépend uniquement du mouvement de l’objet et sa définition est indépendante des forces
s’exerçant sur lui.
Ressort : Ec = 21 mẋ2 (le long de Ox). Pesanteur : Ec = 21 mż 2 (le long de Oz).
4. Conservation de l’énergie totale
L’énergie peut aussi se manifester sous d’autres formes, telles que énergie électro-
magnétique, chimique, nucléaire, thermodynamique, de masse, etc. L’énergie totale d’un
système est la somme de toutes les énergies en présence. Néanmoins, si dans un processus
certaines formes d’énergie ne se manifestent pas ou restent constantes, on peut les ignorer.
En mécanique, on définit l’énergie mécanique, Em , comme la somme de l’énergie cinétique
et de l’énergie potentielle :
Em = Ec + Ep .
En l’absence des autres formes d’énergie, on peut identifier l’énergie mécanique avec
l’énergie totale E du système :
Em = E.
44
Ressort :
1 1
Em = E = mẋ2 + kx2 .
2 2
Pesanteur (axe Oz dirigé vers le haut) :
1
Em = E = mż 2 + mgz.
2
Lorsque la force qui s’exerce sur l’objet dépend uniquement de sa position, F = F(r),
on dit qu’il s’agit d’une force conservative. Dans le cas général, la force pourrait aussi
dépendre de la vitesse (frottement) et du temps : F = F(r, v, t).
Lorsque la force est conservative, l’énergie totale (énergie mécanique) est conservée
(reste constante) au cours du temps, c’est-à-dire au cours du mouvement de l’objet.
Cas unidimensionnel avec variable x.
1
E = mẋ2 + Ep (x).
2
Dériver E par rapport au temps :
45
On peut utiliser un calcul similaire pour évaluer la variation de l’énergie mécanique
lorsqu’il existe des forces dépendant de la vitesse ou du temps. L’équation du mouvement
est :
mẍ = F (x) + Ff (x, ẋ, t),
où F (x) représente la force conservative et Ff (x, ẋ, t) la force de freinage et celle dépendant
du temps. L’énergie mécanique est : Em = Ec + Ep (x), où l’énergie potentielle Ep (x) est
calculée à partir de F (x) uniquement ; on a F (x) = − dEdx p (x)
. La variation de l’énergie
mécanique entre un point A et un point B est alors égale au travail effectué par les forces
dépendant de la vitesse ou du temps :
Z B Z B
∆Em,AB = Em (B) − Em (A) = dxFf (x, ẋ, t) = dtẋFf (x, ẋ, t).
A A
Ep
ẋ0
E
−x1 0 x0 x1 x
46
La courbe de Ep (x) est une parabole symétrique par rapport à l’axe x =q0. Les
points d’intersection de E et de Ep ont pour abscisses −x1 et +x1 , avec x1 = 2E/k.
Le mouvement a lieu dans l’intervalle fini [−x1 , x1 ]. On dit que le mouvement est confiné
ou que la particule de masse m se trouve dans un état lié. Si on lance la particule de la
position x0 , avec 0 < x0 < x1 , avec une vitesse initiale positive (ẋ0 > 0), elle se dirige vers
la position x1 (élongation du ressort). En x1 , sa vitesse s’annule et change ultérieurement
de signe ; la masse se dirige dans le sens négatif (compression du ressort), passe par x = 0
et atteint la position −x1 , où la vitesse s’annule et change ensuite de signe, le ressort
reprenant son mouvement d’élongation, etc. Pour x = ±x1 , ẋ = 0 et l’énergie potentielle
a sa valeur maximale ; pour x = 0, l’énergie potentielle est nulle (valeur minimale) et
l’énergie cinétique, donc le module de la vitesse, a sa valeur maximale.
Pesanteur.
1 1 2
E = mż 2 + mgz, Ep (z) = mgz, mż = E − mgz ≥ 0.
2 2
Ep
ż0
E
z0 0 z1 z
dEp (x)
= 0.
dx x=x0
47
L’énergie potentielle doit être extrémale (minimale ou maximale). On choisit au voisinage
de cette position une valeur de l’énergie totale E et on étudie le domaine possible du
mouvement. Si le mouvement est confiné autour de la position d’équilibre, il y a stabilité ;
si le mouvement n’est pas confiné dans le voisinage de la position d’équilibre, il y a
instabilité.
E3
E2
Ep 0
E1
−2π −π 0 π 2π
θ
1
Ep (x) = Ep (x0 ) + (x − x0 )Ep′ (x0 ) + (x − x0 )2 Ep′′ (x0 ) + · · · .
2
C’est l’approximation des petits mouvements. Comme Ep′ (x0 ) = 0, on obtient :
1
Ep (x) ≃ Ep (x0 ) + (x − x0 )2 Ep′′ (x0 ).
2
C’est l’équation d’une parabole d’axe x = x0 . Ep′′ (x0 ) > 0 signifie concavité vers le haut ;
x0 minimum local de Ep ; =⇒ confinement et stabilité. Ep′′ (x0 ) < 0 signifie concavité
vers le bas ; x0 maximum local de Ep ; =⇒ mouvement non-confiné dans le voisinage et
instabilité.
48
Ep Ep
E
Ep′′ (x0 ) > 0
E
x0 x x0 x
dEp (x)
F (x) = − = −(x − x0 )Ep′′ (x0 ).
dx
Si Ep′′ (x0 ) > 0, F (x) dirigée vers x0 ; force attractive ; stabilité. Si Ep′′ (x0 ) < 0, F (x) dirigée
de x0 vers l’extérieur ; force répulsive ; instabilité.
Exemple.
Ep (x) = −ax2 + bx4 , a > 0, b > 0.
L’énergie potentielle
q a trois extréma locaux ; x0 = 0 (maximum local, position d’équilibre
instable), x0 = ± a/(2b) (minima, positions d’équilibre stables). Le développement au-
: Ep (x) ≃ −ax2 ; le développement autour des minima s’écrit :
tour de x0 = 0 s’écrit q
2
Ep (x) ≃ − a4b + 2a(x ∓ 2ba 2
) .
Ep
q q
− a/(2b) 0 a/(2b)
x
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Référence
Ce texte est le résumé d’un cours initialement conçu et rédigé par Jean-Pierre
Maillet et intitulé “Lois d’évolution de la physique ... et d’ailleurs” (224 pages), paru
sous la forme d’un polycopié.
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