Revue Peche 2023 PDF
Revue Peche 2023 PDF
Revue Peche 2023 PDF
La fédération
départementale La Truite en 44
renouvelle ses élus Attention : Fragile !
page 3
Page 10-11
Loisir-Pêche Cyanobactéries
les Offices de Tourisme Le réseau d’alerte de
valorisent leurs territoires
page 4-5 la Sèvre nantaise
page 12-13
Pratiques halieutiques
No Kill : un état d’esprit
page 6-7
sommaire
Gestion
Jussie : un projet morpho sur le Don..............p8-9
des Truite dans le 44 : Attention, fragile !................p 10-11
milieux
Bilan
Les chiffres de la pêche de loisir en 2021...p 15
2021
La Fédération de Pêche 44
renouvelle son conseil d’administration
La Fédération de Loire-Atlantique pour la Pêche et la Protection
du Milieu Aquatique vient de renouveler une partie de ses élus :
nouveaux élus, nouvelles commissions, nouvelles ambitions...
L es élections des structures associatives de la pêche ont lieu tous les 5 ans, avec le renouvellement des baux de
pêche du domaine public fluvial. Ces élections permettent aux pêcheurs d’élire leurs représentants au niveau de leur
AAPPMA, puis ces derniers désigneront le conseil d’administration de la fédération départementale.
C’est désormais chose faite et les membres du conseil d’administration ont pris leur fonction depuis le 1er avril 2022.
tion de Pêche 44 a donc été renou- Pour mieux structurer la politique fu-
velé par moitié en avril 2022. Il est ture de la fédération, l’idée d’un projet
composé par 16 membres de diffé- associatif a émergé naturellement.
rentes AAPPMA et de l’ADAPAEF qui Un projet associatif est le résultat
vont devoir établir des choix dans le d’une réflexion collective sur ce que
fonctionnement, le développement et souhaitent réaliser les membres de
la pérennisation du loisir-pêche et la l’association et sur la manière dont
gestion des milieux aquatiques à une ils veulent le faire. Cette démarche
échelle départementale pour une pé- répond globalement à trois grandes
riode de cinq ans. questions : Qui sommes-nous ? Vers
quoi voulons-nous aller ? De quelle
Si les nouveaux arrivants doivent se manière ?
familiariser avec certaines notions, À une époque où les attaques sont
enjeux et politiques liés à l’eau et plurielles envers les milieux aqua-
découvrir les différentes structures tiques et les poissons [et par consé-
qui gèrent et administrent les milieux quent les pêcheurs eux-mêmes] et Bernard HAMON préside le conseil
aquatiques sur notre territoire, ils ne où la défense de l’environnement se d’administration de la Fédération de
sont en revanche pas nés de la der- délaye dans les abîmes du détail, il Loire-Atlantique pour la Pêche et la
nière pluie. Le monde de la pêche as- reste essentiel pour les SAPL d’être Protection du Milieu Aquatique
sociative les connaît bien et les idées identifiées et de porter un message
et les projets sont déjà sur la table ! de positionnement fort et clair !
P
AFFILE qui préside la commission - Renforcer la surveillance en aug-
APN-Animation. «Travailler avec mentant les effectifs de la garderie
ouvoir assurer notre rôle d’utili- les scolaires au sein des établisse- départementale : «Contrôler l’activi-
té publique et nos missions de déve- ments d’enseignement du primaire té-pêche c’est aussi préserver la res-
loppement du loisir-pêche et de pro- et du secondaire est également sur source : la garderie s’assure du res-
tection des milieux aquatiques est la table !» conclue-t-il. pect des tailles légales de capture et
essentiel. C’est ainsi que 3 grandes des quotas, du respect des périodes
lignes se profilent pour le quinquen- - Développer le Pôle Études/ Connais- de fermetures spécifiques qui per-
nat fédéral à venir : sance des milieux : «Car il en va de mettent aux espèces piscicoles de
notre crédibilité» explique Jacques se reproduire en toute tranquillité, du
- le développement et le renforce- GAUDIN, le président de la commis- contrôle des cartes de pêche ou en-
ment du Pôle Animation : sion «Milieux Aquatiques». Il poursuit core de la surveillance des frayères et
«La sollicitation est forte pour : «On ne peut valider une gestion des des réserves de pêche dans la lutte
cette mission et nous n’arrivons milieux sans vraiment en connaître contre le braconnage...», explique
pas à fournir une demande tou- l’état. Notre atout réside en cette Franck BENETEAU qui pilote la com-
jours grandissante. Pour former les double compétence : Une gestion mission garderie. «Nous allons tra-
pêcheurs de demain et leur trans- assise sur nos propres constats. vailler à renforcer les équipes grâce à
mettre les valeurs de protection et Nous devons augmenter notre ca- l’engagement de nos bénévoles».
de respect de l’environnement que pacité technique pour mieux com- Assurément, la dynamique associa-
nous portons, l’axe de l’animation prendre le fonctionnement de nos tive est bien engagée et élus et sa-
et de la formation est l’une de nos écosystèmes aquatiques». lariés sont évidemment très motivés.
priorités d’actions», explique Ollivier
ser et de mettre en valeur le tou- gée entre les étangs privés ouverts
risme de pleine nature. Nos atouts au public moyennant une cotisation
sont dans notre titre : les deux et les espaces gérés par les AAPP-
cours d’eau et la forêt que sont MA qui correspondent à la carte de
l’Erdre, le canal de Nantes à Brest pêche départementale.
et la forêt domaniale du Gâvre, à
eux 3, authentiques trames vertes
et bleues».
ED «L’on peut donc en déduire que
le loisir-pêche est important sur
votre territoire»?
MH «C’est un secteur incontour-
nable et intégré à notre volonté de
développement. En 2017, l’OT s’est
positionnée en revendeur de cartes
Marjorie HELLARD, chargée de communication de pêche et bien qu’en légère
à l’Office de Tourisme Erdre Canal Forêt
baisse cette année, nous avons
ED «Marjorie, vous êtes chargée de une clientèle familiale qui recherche ED «Avez-vous identifié des besoins
communication à l’OT Erdre Canal ce loisir et tout ce qui va avec : des en terme de produit-pêche ? Des
Forêt. Comment appréhendez-vous petits coins de nature où flâner, des souhaits ou des pistes de dévelop-
le tourisme rural»? endroits poissonneux, des étangs pement pour l’halieutisme ?
MH «Je n’aime pas trop le terme intimistes tout en exigeant des MH «La facilité des accès et les
rural, je préfère parler du tourisme aménagements et des accès aisés. aménagements qui leur sont liés
rétro-littoral. De par sa façade Notre territoire offre tout cela. sont semble-t-il prioritaires en ce
maritime et littorale importante, ED «Le territoire couvert par l’OT qui concerne la pêche. Le Conseil
la Loire-Atlantique présente un at- est grand. Comment avez-vous ré- Départemental et les collectivités
trait incontestablement dominant pertorié les sites de pêche» ? de notre territoire ont entamé ce
vers l’océan. Néanmoins depuis MH «En effet, Erdre Canal Forêt est volet par certains aménagements
quelques années, le tourisme-vert à cheval sur 3 communautés de des bords du canal ou de l’Erdre,
a su prendre sa place et toute une communes (Erdre & Gesvres, Pays comme l’amélioration des chemins
dynamique de développement a de Blain Communauté et la com- d’accès, la création de passerelles
émergé grâce aux acteurs touris- com de Nozay). Nous interagissons ou l’entretien des berges. Les hé-
tiques et aux élus des collectivités. donc sur 23 communes. C’est as- bergements dédiés aux pêcheurs
Le vélo, le nautisme et la pêche sont sez vaste, mais pour les lieux de sont une piste de développement
les 3 principaux axes de valorisation pêche, nous nous sommes rappro- sur laquelle nous pourrions travailler
de l’OT. Erdre Canal Forêt est née en chés de la FDPPMA44. Notre offre avec la fédération de pêche.
2018 d’une forte volonté de propul- «coins de pêche» est donc parta-
Office de Tourisme
L a pratique du «catch and release», c’est cette pêche ludique dans laquelle le poisson est considéré comme un
adversaire respecté, systématiquement relâché avec les plus grands soins pour son bien-être et celui de l’écologie.
Cette philosophie halieutique replace en quelques sortes la pratique de la pêche dans un contexte de toute- puis-
sance bienveillante et dans lequel la notion du pêcheur-préleveur se transforme en pêcheur bienfaiteur.
Un acte «écologique»
Pour les pêcheurs qui pratiquent la remise à l’eau systématique de leurs captures, la dimension écologique de l’acte
est loin d’être négligeable. Les pêcheurs No Kill considèrent en effet que la graciation du poisson capturé tend vers
la préservation des poissons et donc des espèces piscicoles qui sont les plus vulnérables (car consommées pour la
plupart d’entre-elles). C’est un fait, les poissons les plus consommés et donc les plus recherchés sont les poissons
carnassiers : Sandre, Brochet, Black-Bass, Perche commune, Anguille... Ces poissons, de par leur régime alimentaire
carné, ont de meilleures qualités gustatives que les poissons blancs. Ils sont donc à la fois ciblés et régulièrement
consommés par les pêcheurs-gourmets.
Les «militants» en faveur du No Kill peuvent même aller jusqu’à dénigrer et dénoncer ceux qui gardent leur poisson
pour le cuisiner, arguant pour leur part que la ressource s’amenuise et qu’il est urgent d’interdire le prélèvement...
N ous sommes récemment entrés dans une ère de compétition du vertueux : La qualité de nos milieux naturels se dé-
grade, nous [l’Humanité] en sommes les premiers responsables et ne parvenons pas à trouver de solutions efficaces pour
retrouver l’équilibre entre usage et préservation. C’est là tout l’antagonisme de l’expression «développement durable»...
Certains d’entre nous veulent se blanchir de ce constat en s’engageant dans des pratiques qu’ils tiennent pour bonnes et
respectueuses.
Les jeunes générations seraient-elles les plus impliquées dans cette compétition du vertueux ? Certains dénoncent
violemment un fossé générationnel, une rupture doublée d’une association d’idées comme quoi les boomeurs sont les
viandards* prédateurs qui remplissent leurs congélateurs et mettent à mal la ressource piscicole... Cela résonne un peu
comme les conflits de générations de nos familles quand sonne l’adolescence du style : «La pêche à papa, on n’en veut
plus».
Pourtant il n’y a rien de pire que les stéréotypes et les idées reçues. Selon notre enquête et bien que de plus en plus de pê-
cheurs le pratiquent occasionnellement ou régulièrement, le No Kill n’est pas l’apanage des jeunes pêcheurs et les anciens
ne sont pas tous ces pilleurs de rivières que l’on doit remplacer.
D’ailleurs, le No Kill à lui seul est-il un moyen indispensable à la préservation des populations piscicoles ? L’on est en droit
d’en douter sévèrement lorsqu’on sait que le recul des espèces piscicoles est principalement dû au manque d’eau dans
nos cours d’eau et à la dégradation des zones d’habitat et de reproduction, deux facteurs qui sont les conséquences di-
rectes des activités humaines, comme par exemple la destruction des zones humides, l’assèchement des sols [et donc,
les cours d’eau] par une partie de l’agriculture, ou encore l’assainissement qui déverse ses effluents non traités dans les
espaces aquatiques...
Il semble bien qu’il ne suffise pas de remettre délicatement un poisson à l’eau pour garantir sa survie. Le salut de nos
espèces piscicoles réside dans la capacité et la force de notre engagement à préserver le poisson (connaissance des
cheptels, respect des tailles de capture, quotas, interdictions locales...) , mais aussi et surtout à défendre et garantir les
conditions dans lesquelles il peut assurer pleinement et durablement son cycle biologique et ainsi lui [nous] offrir la péren-
nité de l’espèce, sans doute encore plus importante que celle de l’individu.
*viandards : terme péjoratif : Chasseur ou pêcheur ne pensant qu’à accumuler le maximum de gibier ou de poisson
En 25 ans, la basse vallée du Don, entre les communes d’Avessac et de Massérac, a été le
théâtre d’une invasion, puis d’une sédentarisation d’une plante exotique envahissante trop
bien connue désormais : la Jussie. Vingt années d’actions et plus de 700 000 euros ont
été dépensés par le syndicat en charge du bassin versant pour tenter de réguler la belle
envahisseuse, malheureusement restée indélogeable.
Un succès éphémère
Malgré des efforts manuels, mécaniques et financiers conséquents, les maîtres d’ouvrage, les techniciens et les
élus ne peuvent que constater les reprises de la plante dès l’année suivante. Ce linéaire de 4 kilomètres, totale-
ment débarrassé de «l’envahisseur» à la fin 2002 se verra à nouveau très fortement colonisé en 2003 [année
de la grande canicule]. Par la suite, le syndicat du Don commandera de multiples arrachages manuels de la jussie.
D epuis la découverte
du caractère invasif de
fauchage, arrachage, étré-
page, bâchage, décapage...
autant de techniques utili-
20 ans après...
mêmes endroits
la jussie et des premiers sées par les uns et les autres
chantiers d’arrachage, la pour torturer et faire dispa-
plante n’a jamais vraiment raître cette peste végétale...
régressé sur cette zone
[et nulle part ailleurs]. Les Mais.... Ludwigia* revient, le
gestionnaires ont tout au jour suivant, Ludwigia revient
plus entretenu et dégagé elle est toujours vivante !
les cours et les plans d’eau
en réalisant des arrachages Ce qui fonctionne le mieux
systématiques.
Mais il suffit d’une déprise Pour l’heure, la seule méthode
d’une saison sur l’entretien qui fonctionne pour sauvegar-
et voilà la jolie fleur qui réap- der les milieux aquatiques des
paraît en force, de nouveau herbiers denses de jussie est
prête à entraver les ca- l’arrachage manuel régulier.
noës-kayaks, à empêcher Dès le mois de juin, les arra- ...mêmes efforts
la pêche et à «asphyxier» chages précoces «cassent»
la biodiversité des cours le rythme d’accroissement de
d’eau. la plante et empêchent la for-
mation des gros herbiers. En
Pourtant, tout ou presque fonction des conditions d’hu-
aura été tenté sur «le fléau»: midité et d’ensoleillement,
traitements chimiques de plusieurs passages seront
la première heure à l’aide de nécessaires pour terminer la
matières actives peu recom- saison et laisser les espaces
mandables pour les sols et aquatiques dans un état de
les eaux, défoliants, brûlage, liberté relative.
A
premiers frimas mettront un coup
d’arrêt à la végétation qui va se dé- Avril 2022
u lieu dit «Le pâtis du gland» à grader durant le reste de l’hiver et
Avessac, le lit du Don est large. Très produire de nouveaux sédiments.
large... Sans doute même bien trop Sédiments sur lesquels elle renaîtra
large pour créer une dynamique dé- dès le mois d’avril de la saison sui- dû ie
ent ss
favorable à l’implantation de la jussie. sem de ju
vante... et la boucle est bouclée : une erris
Att herbie
rs
Voici le postulat de ce nouveau pro- auto-fertilisation de la placette (de aux
zone à fixer
jet, initié par le syndicat Chère Don près de 1.2 hectares d’un seul tenant 35 mètres
Isac. La jussie se plaît dans des cours tout de même) qui illustre parfaite- 30 mètres
d’eau de type lentique, c’est à dire à ment le concept de nurserie à jussie.
très faible courant.
Mais alors comment transformer Sur les 65 mètres de large du lit mi-
une zone à faible courant en une ri- neur, 35 sont semble-t-il en trop, et
Avril 2022
vière plus dynamique ? Élémentaire à en voir les images aériennes de la
Les arbres plantés sur les zones d’atterrissement vont Visionnez la vidéo en flashant
quant à eux générer une ombre préjudiciable à la jussie. En le QR Code à l’aide de votre
smartphone/ tablette ou sur
effet, la plante invasive est très gourmande en lumière (elle notre chaîne Youtube
a un fort caractère héliophile).
La truite en Loire-Atlantique
Attention, fragile !
Un poisson tout à fait commun à l’échelle nationale peut devenir une espèce
rare et faire l’objet de toutes les attentions des gestionnaires piscicoles. C’est
le cas de la truite dans notre département. Cette espèce d’eau vive qui peine
Gestion des milieux
Novembre à avril :
Cycle de maturation et éclosion des
œufs en
la truite fario 400 degrés/jours
Le courant qui circule sur la
ponte doit être clair et oxygéné,
Octobre à Décembre : soutenu mais non drainant.
fraie sur têtes de bassins ex : dans une eau à 10°C, l’éclo-
Les adultes migrent vers le cours sion se fera en 40 jours.
supérieur des rivières et les ruisseaux
05
annexes. La femelle creuse un nid dans eP
ê che
nd
les graviers et y dépose ses œufs ra
tio
semence du mâle.
L
La truite est étroitement surveillée
sur les deux bassins du Cens et du
a plupart des cours d’eau bé- Gesvres. L’expertise de la fédéra-
néficient d’un suivi régulier de leurs tion de pêche 44 profite à l’AAPP-
populations piscicoles. En effet, MA gestionnaire des lots de pêche
chaque année, de nombreuses (la Gaule nantaise), mais également
pêches d’inventaires sont organi- au maître d’ouvrage des bassins
sées par le pôle «connaissance et versants (Nantes Métropole) lequel,
biodiversité» de la fédération de aidé des diagnostics pourra adap-
pêche 44. ter les actions sur les cours d’eau.
Les inventaires ont plusieurs fina-
lités : la première est de recenser Dans ce contexte d’inventaire, la re- Visionnez la vidéo en flashant
la totalité des espèces piscicoles cherche et la mise en évidence de le QR Code à l’aide de votre
présentes dans un cours d’eau, sur la reproduction de l’année est une smartphone/ tablette ou sur
une station* prédéfinie. L’inventaire quête systématique des hydrobio- notre chaîne Youtube
ainsi réalisé va donner des indica- logistes de la fédération. Plusieurs
tions sur la présence ou l’absence stations sont choisies répertoriées
de certains poissons dans un éco- pour leurs caractéristiques favo-
système circonscrit. rables et suivies annuellement. passée. «Nous le constatons sur
Le constat de la présence ou de l’ensemble de nos pêches d’inven-
l’absence de certains poissons Au-delà du suivi, la question du taires : partout où les conditions
amène les hydrobiologistes des maintien de l’espèce... d’habitats sont modifiées [com-
fédérations de pêche à établir un prendre : dégradées], nos espèces
diagnostic du cours d’eau. Ainsi ils Révéler la présence de la truite patrimoniales régressent et sont
peuvent constater le bon fonction- est un acte facile à réaliser tech- remplacées au mieux, par des es-
nement du biotope ou a contrario, niquement. Mais la garantie de voir pèces locales moins exigeantes,
mettre en évidence un dysfonc- perdurer l’espèce dans ses eaux au pire, par des espèces exotiques
tionnement de celui-ci et aider les s’amenuise d’année en année : à envahissantes», explique Barbara
institutions et les collectivités à cause notamment des sérieuses GERARD, chargée de missions bio-
adapter des mesures favorables à modifications des paramètres de diversité piscicole à la fédération de
la vie piscicole, à la protection des débits, de températures et de pol- pêche 44.
habitats, à la montaison des pois- lutions des cours d’eau, le constat L’urgence de protection des habitats
sons migrateurs ou encore à la de régression des espèces locales nous saute à la figure, mais cette ur-
lutte contre les pollutions. les plus exigeantes se démontre de gence n’est malheureusement pas
plus en plus chaque nouvelle saison évidente pour tous.
*Station : zone restreinte d’études biologiques
L
quences écologiques, sanitaires
Certaines espèces produisent des et économiques sont de plus en
es cyanobactéries (ou cya- toxines appelées cyanotoxines. Les plus marquées. Les proliférations
nophycées) sont des micro-orga- toxines les plus connues sont les de cyanobactéries sont dange-
nismes présents de manière na- microcystines et les anatoxines. reuses pour la santé animale et
turelle dans nos eaux (eau douce, En milieu aquatique les cyanobac- humaine. Comportant des neuro-
saumâtre ou salée). téries, se divisent en deux groupes : toxines en plus ou moins grandes
Les cyanobactéries vont rester concentrations, les cyanophycées
discrètes jusqu’à ce qu’un fac- - les cyanobactéries planctoniques occasionnent à leur contact des
teur-déclencheur leur permette se maintiennent en suspension désagréments (irritations, maux de
de se développer et de proliférer dans la colonne d’eau grâce à l’exis- tête, vomissements...) et peuvent
anormalement. Ce sont les fameux tence de vésicules gazeuses intra- aller jusqu’à la paralysie motrice, le
«blooms alguaux» ou «efflores- cellulaires qui leur permettent de blocage de la fonction rénale et/ou
cences». se déplacer verticalement dans la hépatique et même jusqu’à la mort
Ce facteur déclencheur tient à plu- colonne d’eau. (les mortalités d’animaux domes-
sieurs paramètres dont : des eaux - les cyanobactéries benthiques tiques ou faune sauvage ont été
stagnantes trop chargées en nu- se développent au fond des cours observées ces dernières années à
triments (eaux eutrophes) et une d’eau, sur des substrats minéraux la suite d’exposition à des efflores-
température et un ensoleillement (blocs, galets, sable, sédiment, cences de cyanobactéries produc-
qui augmentent de manière forte etc.). trices de toxines).
et constante. Les cyanobactéries ne sont pas
Dans les eaux de Loire-Atlantique, des algues mais bien des bactéries Ces risques accrus conduisent
ces proliférations entraînent un capables d’une activité photosyn- les autorités à une limitation voire
Surveillance & protection
ARS* : Agence Régionale de Santé, qui intervient réglementairement sur la thématique de eaux de baignade et du réseau d’eau potable
ANSES* : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
ED Comment fonctionne ce réseau d’alerte et qui en LF Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte
sont les acteurs ? dans l’apparition des cyanobactéries. Par exemple, nous
ne savons pas si elles ne font que transiter de l’amont à
LF Le projet est né d’une volonté d’associer les profes- l’aval des cours d’eau, ou bien si elles sont sédentaires et
sionnels et certains usagers réguliers dans un mode par- peuvent se développer sur des secteurs particuliers. On
ticipatif. Tous les ans entre mai et juin nous assurons une tente de mieux comprendre les mécanismes de développe-
formation lors d’une réunion des acteurs dans laquelle ment. L’EPTB mène un suivi sur les blooms observés depuis
l’EPTB, accompagné par un expert, rappelons les bases 2018 sur la Moine et l’aval de la Sèvre. Nous espérons les
de détermination. Les critères d’observation sont passés premières conclusions à l’automne 2022. Le réchauffement
au crible afin que les participants sachent identifier et climatique, parce qu’il agit sur l’abaissement de la ligne d’eau,
détecter la cible. Le réseau comporte désormais 22 ob- l’augmentation des températures ou l’ensoleillement, risque
servateurs répartis entre les collectivités territoriales, de favoriser ces phénomènes à l’avenir surtout lorsque les
eaux sont stagnantes comme sur notre bassin.
Cette méthode est non-létale mais il pour une meilleure prise en compte
arrive néanmoins que l’on constate de cette faune. La pêche à l’électri-
cité est un outil remarquable pour la Visionnez un inventaire par
ponctuellement une mortalité sur des pêche électrique réalisé par
individus fragiles ou déjà fragilisés par révéler au public et ainsi sensibiliser la Fédération de Pêche 44 :
leur état de santé ou l’état des milieux ce dernier à la préservation du patri- Flashez le QR Code avec votre
(température, pollution). moine piscicole. smartphone/Tablette.
L
En 1 clic, le témoin envoie le formulaire
aux gardes-pêche fédéraux qui re-
es pêcheurs sont depuis toujours çoivent l’information directement sur
les sentinelles des cours d’eau et des leur boîte mail. Ces derniers peuvent
milieux aquatiques. Forte d’un réseau soit se rendre sur les lieux pour
de 29 associations de Pêche et de constater la pollution (si mortalité de
Protection du Milieu Aquatique et de poissons il y a), soit transférer l’infor-
leurs 33 000 pêcheurs, la Fédération mation aux services spécialisés (pom-
Départementale de Pêche 44 vient piers, gendarmerie, cellules pollution
d’élaborer un formulaire de constat des collectivités...).
de pollution rapide à renseigner et à
envoyer. Le témoin peut ainsi contri- Un moyen d’alerte complémentaire qui
buer à une meilleure transmission de apporte de la précision et valorise l’en-
l’information. Il peut aussi fournir des gagement citoyen des pêcheurs.
photos grâce à son smartphone et
assurer ainsi une information précise Le lien est présent sur l’appli Android
à destination du service garderie de la «Pêcher en 44» et sur notre site web :
fédération. www.federationpeche44.fr/
contact-pollution/
L a tendance du nombre de pratiquants est stable : les statistiques de la pêche de loisir sont stables par
rapport à l’année 2020. En effet, si l’on pouvait compter un peu plus de 29000 pêcheurs en 2019, les effectifs
d’adhérents de la fédération de pêche 44 ont grimpé à 33 174 en 2020.
L’année 2021 totalisera 31 942 pêcheurs, accusant une légère baisse des effectifs (-74 pêcheur) par
rapport à 2020 soit une baisse effective de -0.23%.
La part cumulée des cartes de pêche adultes (départementales, interdépartementales et offre d’au-
tomne), part qui représente à elle seule l’essentiel des cotisations CPMA, a quant à elle pris +5,2 % avec
883 effectifs de pêcheurs annuels supplémentaires.
1%
Tableau de bord de la répartition des 3%
Titre
1.6 %du 0.8
graphique
%
produits-pêche en Loire-Atlantique
pour l’année 2021
Sensibiliser...
Éduquer...
www.federationpeche44.fr