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SALEM NAFIRI 1
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Table des matières
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1 Dérivation numérique 4
1.1 Dérivation numérique d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Evaluation de l’erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Dérivation numérique d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Dérivation numérique d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . 8
2 Intégration numérique 10
2.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Formules de quadratures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Estimation de l’erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.2 Poids d’une formule de quadrature . . . . . . . . . . . . . 14
2.4 Formule du rectangle, du trapèze, de Simpson . . . . . . . . . . . 15
2.4.1 Formule du rectangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4.2 Formule du trapèze . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4.3 Formule de Simpson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5 Points d’intégration et formules de Gauss-Legendre . . . . . . . . 16
2
Introduction
Dans l’élément Analyse numérique 1, nous avons étudiés les sujets suivants :
— Interpolation polynomiale.
— Racine d’équations algébriques.
— Systèmes d’équations linéaires et non linéaires.
Dans l’élement Analyse numérique 2, nous allons suivre notre survol sur
les méthodes numériques élémentaires. En particulier, nous étudions les sujets
suivants :
— Dérivation numérique.
— Intégration numérique.
— Approximations des EDOs.
— Approximations des EDPs.
Nous devrons souligner que ce cours n’est qu’une introduction aux méthodes
numériques élémentaires, qui a pour but de donner à l’élève ingénieur quelques
outils pour étudier certains problèmes de caractère scientifique ou émanents des
sciences de l’ingénieur.
Les notions et concepts du cours d’Analyse numérique 1 sont fondamentaux
pour mieux comprendre le cours d’Analyse numérique 2.
Fait à Casablanca, le 03/02/2017.
3
Chapitre 1
Dérivation numérique
f (x0 + h) − f (x0 )
lim = lim tx0 (h).
h→0 h h→0
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f (x0 + h) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim
h→0 h
f (x0 ) − f (x0 − h)
= lim
h→0 h
f (x0 + h/2) − f (x0 − h/2)
= lim .
h→0 h
f (x0 + h) − f (x0 )
f 0 (x0 ) ≈
h
f (x0 ) − f (x0 − h)
f 0 (x0 ) ≈
h
f (x0 + h2 ) − f (x0 − h2 )
f 0 (x0 ) ≈ .
h
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6
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f 00 (x0 ) = (f 0 )0 (x0 )
f 0 (x0 + h2 ) − f 0 (x0 − h2 )
= lim
h→0 h
or comme
h
h f (x0 + + h2 ) − f (x0 + h
− h2 ) f (x0 + h) − f (x0 )
f 0 (x0 + )≈ 2 2
=
2 h h
h
h f (x0 − + h2 ) − f (x0 − h
− h2 ) f (x0 ) − f (x0 − h)
f 0 (x0 − ) ≈ 2 2
=
2 h h
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donc
f (x0 + h) − 2f (x0 ) + f (x0 − h)
f 00 (x0 ) ≈ .
h2
Le théorème suivant montre que l’erreur commise sur l’approximation de la
dérivée d’ordre 2 est d’ordre 2.
Théorème 1.3.1. ∀f ∈ C 4 , ∀x0 ∈ R, ∃C > 0, ∀0 < h 6 1
00 f (x0 + h) − 2f (x0 ) + f (x0 − h)
f (x0 ) − 6 Ch2 .
h2
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Preuve. Exercice.
Contrairement au théorème précédent, le résultat suivant donne une estima-
tion de l’erreur d’ordre 2 pour toute dérivée d’ordre supérieure.
Théorème 1.4.2. ∀m ∈ N, ∀f ∈ C m+2 , ∀x0 ∈ R, ∃C > 0, ∀0 < h 6 1
(m) Dcm f (x0 )
f (x0 ) − 6 Ch2
hm
Preuve. Exercice.
Remarque 1.4.1. Les problèmes de diffusion d’espèces, de déformations élastiques,
de propagation d’ondes, d’écoulement de fluides, etc... font intervenir des dérivées
deuxième ou quatrième.
9
Chapitre 2
Intégration numérique
2.1 Motivation
Le calcul d’aires, de surfaces, de volumes et longueurs d’arc était une des
préoccupations majeures des scientifiques depuis Euclide et Archimède jusqu’à
Kepler, Galilei, Fermat et Descartes. Puis, avec la découverte du Théorème fon-
damental du calcul différentiel, ces intégrales n’étaient qu’une inversion de
formules pour la dérivée. Les Bernoullis et surtout Euler, dans son gigantesque
traité (Inst. Calculi Integralis 1768, 1769, 1770, Opera XI-XIII), se sont donc mis
avec enthousiasme à la recherche de formules analytiques pour les primitives.
Cependant, de nombreuses intégrales résistent encore et toujours à l’envahisseur
R ex R dx
(par exemple dx, )et l’enthousiasme laisse lentement place à un re-
x log x
nouveau de l’intérêt pour les formules de quadrature, qui avait été commencé
par Newton et ses successeurs anglais Cotes et Simpson. De nombreux calculs en
astronomie (perturbations des orbites planétaires) contraignent Gauss (1814) à
intensifier cette théorie. Les premiers ordinateurs, dans les années 40 et 50, ont
surtout été développés pour le calcul d’intégrales et d’équations différentielles.
En effet, ces problèmes sont les plus faciles à programmer.
2.2 Généralités
Soit f : x ∈ [a, b] −→ f (x) ∈ R une fonction continue donnée. Nous désirons
approcher numériquement la quantité
Z b
I= f (x)dx.
a
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Rb
Nous allons donc approcher numériquement a f (x)dx par Lh (f ) qui est dite
formule composite.
En règle générale nous pouvons procéder de la manière suivante pour ap-
Rb
procher la quantité a f (x)dx par la quantité Lh (f ) : on définit une formule
de quadrature par la donnée de M points t1 < t2 < · · · < tM et de M poids
ω1 , ω2 , · · · , ωM ; on partitionne l’intervalle [a, b] en intervalles [xi , xi+1 ], puis on
clacule Lh (f ) par la formule composite.
M
X
J(g) = ωj g(tj )
j=1
R1
pour calculer numériquement −1
g(t)dt est exacte pour les polynômes de degré
r > 0 si
Z 1
J(p) = p(t)dt
−1
M
X
J(g) = ωj g(tj )
j=1
R1
pour calculer numériquement −1 g(t)dt soit exacte pour les polynômes de degré
r. Soit f une fonction donnée sur l’intervalle [a, b], soit Lh (f ) la formule com-
posite et soit h un pas uniforme positif. Alors, si f ∈ Cr+1 [a, b], il existe C > 0
indépendante de h telle que
Z
b
f (x)dx − Lh (f ) 6 Chr+1 .
a
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Selon Théorème 2.3.2, cette formule de quadrature est exacte pour des po-
lynômes de degré zéro, mais en fait elle est meilleure ; elle est exacte pour des
polynôme p ∈ P1 . Ainsi, l’estimation du Théorème 2.3.1 devient
Z
b
f (x)dx − Lh (f ) 6 Ch2 .
a
Selon Théorème 2.3.2, Rcette formule de quadrature est exacte pour des po-
1
lynômes de degré 1, i.e., −1 p(t)dt = J(p), ∀p ∈ P1 . L’estimation du Théorème
2.3.1 devient alors
Z
b
f (x)dx − Lh (f ) 6 Ch2 .
a
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1 dM 2
LM (t) = (t − 1)M .
2M M ! dtM
Ainsi donc nous avons, si t ∈ R :
3t2 − 1
L0 (t) = 1, L1 (t) = t, L2 (t) = , ···
2
Les polynômes de Legendre L0 , L1 , L2 , · · · , vérifient de nombreuses propriétés.
Entre autres, nous démontrons certaines propriétés qui nous serons utiles dans
la suite.
Théorème 2.5.1. Les polynômes de Legendre L0 , L1 , L2 , · · · vérifient les pro-
priétés suivantes
i) L0 , L1 , L2 , · · · , LM forment une base de PM .
R1
ii) Si i 6= j alors −1 Li (t)Lj (t)dt = 0 (Propriété d’orthogonalité)
iii) LM a exactement M zéros réels distincts tous compris dans l’intervalle
ouvert ]-1,1[. Ces zéros sont appelés les points de Gauss.
Définition 2.5.2. Nous dirons que la formule de quadrature
M
X
J(g) = ωj g(tj )
j=1
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1 1
t1 = − √ et t2 = √ .
3 3
La base de Lagrange ϕ1 , ϕ2 de P2 associée aux points t1 , t2 est définie par
√ √
1 − 3t 1 + 3t
ϕ1 (t) = et ϕ2 (t) =
2 2
et ainsi
ω1 = ω2 = 1.
Ce qui entraine
N −1
( √ ! √ !)
X xi+1 − xi 3−1 3+1
Lh (f ) = f xi + √ (xi+1 − xi ) + f xi + √ (xi+1 − xi ) .
i=0
2 2 3 2 3
18
Chapitre 3
Equations différentielles
ordinaires (EDOs)
Soit f : R × R+ −→ R
.
(x, t) 7−→ f (x, t)
On suppose que f est une fonction assez régulière, par exemple continue.
Notre objectif dans cette section est de résoudre le problème suivant.
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√
Exemple 3.1.2. Pour f (x, t) = 3 x, u0 = 0. Le problème de Cauchy devient
0 p
u (t) = 3 u(t), t > 0
u(0) = 0.
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21
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nous supposons que le problème de Cauchy (PC) est bien posé, et nous com-
mençons par partitionner l’axe (temporel) Ot, c. à. d. , nous choisissons des
points t0 , t1 , · · · , tels que
un+1 = un + hn f (un , tn ).
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x = un ,
0
xm − hn f (xm , tn+1 ) − un
xm+1 = xm − , m = 0, 1, 2 · · ·
∂f
1 − hn (xm , tn+1 )
∂x
De plus, on peut montrer que xm → un+1 (g(un+1 ) = 0)
2
• Si u0 6= 0 et |1 − βh| < 1 =⇒ h < β.
2
La condition h < β s’appelle condition de stabilité.
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alors
Remarque 3.3.1. Les schémas d’Euler sont d’ordre 1 en h c. à. d., ∃C(h
) > 0n
telle que |u(t) − un | < Ch.
u0 (t) = f (u(t), t)
Z tn+1 Z tn+1
0
u (t)dt = f (u(t), t)dt
tn tn
Z tn+1
u(tn+1 ) − u(tn ) = f (u(t), t)dt.
tn
R tn+1
La méthode de Runge Kutta repose sur l’approximation numérique de tn
f (u(t), t)dt.
• Si on utilise la méthode/la formule des trapèzes
1
hn f (un , tn ) + f (un+1 , tn+1 ) ,
u(tn+1 ) − u(tn ) = n = 0, 1, 2, · · ·
2
— Ce schéma est implicite.
— On peut aussi l’obtenir en faisant la moyenne entre le schéma d’Euler
progressif et le schéma d’Euler rétrograde.
— On peut montrer que ce schéma est d’ordre 2 en h, c. à. d.,
|u(t) − un | = O(h2 ).
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Ce schéma est d’ordre 2 en h, mais comme elle est explicite, elle est stable sous
une condition de stabilité.
26
Chapitre 4
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L’idée principale pour une discrétisation simple des EDPs est la suivante
1. On discrétise l’opérateur différentiel spacial par rapport à la variable spa-
ciale x.
2. Après obtention du système d’EDOs, on fait une nouvelle discrétisation
par rapport au temps ou bien on utilise les méthodes de discrétisation
temporelle.
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· · ·
< Aϕ1 , ϕ1 > < Aϕm , ϕ1 >
..
< Aϕ1 , ϕ2 >
· . ·
Am =
.. .. .. .
· . . . ·
..
· . ·
< Aϕ1 , ϕm > · < Aϕm , ϕm >
Ce qui donne Am C = Φ.
L’algorithme de la méthode Galerkin est le suivant
1. Choisir un sous espace vectoriel Hm ⊂ D(A) ⊂ H, avec dimHm = m et
une base {ϕ1 , ϕ2 , · · · , ϕm } ⊂ Hm .
2. Résoudre Am C = Φ dont la solution est C = (c1 , c2 , · · · , cm )t .
Pm
3. L’approximation um de u est construite comme um = k=1 ck ϕk .
Sous certaines hypothèses on peut montrer que um −→ u dans H.
m→+∞
Question : Comment choisir les fonctions de base {ϕj }, j = 1, 2, · · · , m ? En
pratique, il existe deux possibilités : la base {ϕj } est choisie comme étant
(i) les vecteurs propres de l’opérateur A.
(ii) les fonctions splines/chapeaux, fonctions continues par morceaux.
Autrement dit, on peut utiliser soit
→ la méthode spectrale,
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d2
On a A = , D(A) = H 2 (0, π) ∩ H01 (0, π).
dx2
Pour résoudre cette équation, en utilise la méthode de Galerkin. On commence
par choisir Hm ⊂ D(A), une base {ϕ1 , ϕ2 , · · · , ϕm } ⊂ Hm telle que dimHm =
m.
Xm
∀wm ∈ Hm , wm (x) = ck ϕk (x)
k=1
ce qui implique
m
X
ck < Aϕk , ϕj >L2 =< f, ϕj >L2
k=1
m
X Z π Z π
ck Aϕk (x)ϕj (x)dx = f (x)ϕj (x)dx
k=1 0 0
m
X Z π Z π
(−ck ) ϕ0k (x)ϕ0j (x)dx = f (x)ϕj (x)dx (On a utilisé les conditions au bord)
k=1 0 0
Méthode spectrale
On choisit Hm = vect{sin(jx), j = 1, 2, · · · , m}. Donc
m
X Z π m
X Z π
(−ck ) ϕ0k (x)ϕ0j (x)dx = (−ck jk) cos(kx) cos(jx)dx
k=1 0 k=1 0
m
X π 1
= (−ck jk)δjk cos(a) cos(b) = [cos(a − b) + cos(a + b)]
2 2
k=1
π
= −cj j 2
Z π 2
= f (x)ϕj (x)dx.
0
Par suite
Z π
2
cj = − 2 f (x)ϕj (x)dx
j π 0
m Z π
2X 1
wm = − sin(kx) f (s)sin(ks)ds
π k2 0
k=1
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= −jk π2 δjk .
Dans ce cas Am jk
Ici ∆x = π
m, m ∈ N∗ .
0 si x < (j − 1)∆x = xj−1 ,
d 1/∆x
si xj−1 < x < xj ,
ϕj (x) =
dx
−1/∆x si xj < x < xj+1 ,
0 si x > xj+1 .
a) Calculer la solution u.
b) Utiliser le schéma d’Euler explicite et le schéma d’Euler implicite pour
avoir une approximation de la solution de (S).
c) Quel schéma préserve les propriétés de la solution exacte de (S).
3. On considère l’équation de la chaleur sur Ω = (0, π) × (0, π), t > 0.
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Conclusion
Introduire les méthodes numériques n’est pas une tâche facile en général.
Puisque leurs utilisations nécessite la connaissance préalable d’outils de base
tels que l’analyse de l’erreur, résolution numérique des équations linéaires et
non linéaires, intégration numérique, etc...Pour plus de détails sur ces outils de
base, voir [1, 5, 6]. Une grande partie de ces notes se sont inspirées des livres [2]
et [6]. Quelques résultats que nous n’avons pas démontrés peuvent être trouvés
également dans [6].
33
Bibliographie
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