Fractures de L'extrémité Inférieure Du Fémur
Fractures de L'extrémité Inférieure Du Fémur
Fractures de L'extrémité Inférieure Du Fémur
I .GENERALITES -DEFINITION :
Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur sont toutes les fractures supra condyliennes telles
que définies par MALGAIGNE, c’est à dire des fractures s’inscrivant au dessous de la bifurcation de la
ligne âpre du fémur, ainsi que toutes les fractures sus et inter condyliennes sans omettre les
fractures unicondyliennes du fémur.
II ETIOPATHOGENIE :
Les circonstances traumatiques ont été, chez les patients de notre série, conformes aux données de
la littérature Ainsi nous avons trouvé une forte proportion des accidents de la voie publique
(51%),souvent violents engendrant diverses lésions associées.
Ils affectaient surtout les sujets jeunes : 41% des patients étaient âgés de moins de 40 ans , les chutes
banales prédominent (53% et 75%) et concernent en priorité les femmes âgées.
Les fractures de l’extrémité distale du fémur surviennent le plus souvent après un traumatisme
violent (accident de la voie publique) chez les sujets jeunes.
Le vieillissement de la population, facteur d’ostéoporose, est aussi à l’origine du développement de
ce type de lésion après des chutes banales chez les patients âgés. Il s’agit ici de traumatismes
indirects du genou, soit en flexion, soit en extension, déterminant différents types fracturaires.
1. CAUSES DIRECTES
Elles sont peu fréquentes et sont réalisées avant tout dans les deux situations :
1.1 Ecrasement
L’accidenté est heurté par un véhicule ou un corps en chute, le membre est souvent appuyé contre
un sol résistant qui faisant contre appui à l’agent vulnérant. Dans les écrasements par roue, peut se
surajouter un mouvement de torsion des parties molles qui va mettre en jeu la vitalité de la peau. Il
en résulte des fractures comminutives graves, si ces fractures ne sont pas ouvertes, comportent
pourtant des dégâts tissulaires graves qui vont se répercuter aussi bien sur le traitement que sur le
pronostic.
1-2 Choc
Le blessé, debout, est atteint perpendiculairement ou obliquement le plus souvent de haut en bas.
C’est le mécanisme de certaines fractures unicondyliennes. Les dégâts sont généralement moins
sévères.
2. CAUSES INDIRECTES
Elles sont beaucoup plus fréquentes. Deux situations sont souvent réalisées :
Le choc axial genou étendu : c’est la chute en position debout.
Le choc sur genou fléchi : c’est le cas des motocyclistes et passagers
de voitures .Suivant l’importance de la flexion du genou, le point d’application et la force vulnérante,
il en résultera une fracture unicondylienne , supracondylienne, une fracture en You en V ou en T plus
ou moins comminutive Les sujets âgés au squelette fragilisé par l’ostéoporose sont
ceux chez qui l’on rencontre les fractures par traumatisme minime, chez eux, les tares viscérales
diverses et les associations pathologiques influencent sur les attitudes thérapeutiques.
IV. ANATOMORADIOLOGIQUE :
1. CLASSIFICATION :
De très nombreuses classifications ont été proposées dans la littérature prenant en compte le
trait de fracture, le siège et la complexité du foyer fracturaire.
Nous proposons la classification de la réunion de la SOFCOT pour lesfractures supra
condyliennes, sus et intercondyliennes. C’est la plus utilisée ,élaborée en1988, elle comporte
7 types de fractures.
Type II :fractures supra condyliennes comminutives mais conservant une console de stabilité.
2 LESIONS ASSOCIEES :
2.1Ouverture cutanée :
Toujours contemporaine à l’accident, elle est due habituellement à l’embrochage de dedans en
dehors du quadriceps par le fragment proximal à la face antérieure, à la région sus rotulienne ou
latéro-rotulienne.
L’incidence des fractures ouvertes de l’EIF varie dans la littérature entre 13% et 22%
2.4Lésions ménisco-ligamentaires :
Elles peuvent être sous-estimées ,c’est pourquoi elles doivent toujours être recherchées en per-
opératoire et éliminées par un testing sous anesthésie enfin d’intervention après la réalisation de
l’ostéosynthèse .
V. ETUDE CLINIQUE :
A l’inspection :
Le membre inférieur peut présenter une désaxation ,un raccourcissement et une tuméfaction globale
de la moitié distale de la cuisse. Le pied peut reposer sur le bord externe ou interne témoignant
d’une rotation pathologique.
Il importe de préciser l’existence ou non d’ouverture cutanée et de préciser son type.
A la mobilisation :
Il faut aussi vérifier l’intégrité des segments osseux du membre lésé, ainsi que les articulations
sus et sous-jacentes.
La prise des pouls périphériques, notamment le tibial et le pédieux,
l’étude de la sensibilité et de la motricité du côté suspect sont capitales, car les complications
vasculo-nerveuses bien qu’exceptionnelles, sont redoutables.
C’est en effet l’examen radiologique et lui seul qui permet de confirmer le diagnostic des fractures de
l’EIF évoqué sur les signes cliniques.
Il comporte habituellement deux clichés de face et de profil, et si nécessaire des radiographies sous
traction du membre.
Parfois des incidences 3/4 interne et externe peuvent être utiles montrant des traits de fracture et
des déplacements inapparents sur les clichés de face et de profil.
VII. TRAITEMENT
A- ORTHOPEDIQUE
Il est de moins en moins utilisé vu les complications connues et classiques .Les troubles trophiques et
thrombo-emboliques, conséquences du décubitus prolongé.
1 Délai opératoire :
Une ostéosynthèse précoce est très recommandée, avec un délai moyen de 48 heures nécessaire
pour stabiliser l’état général du patient et avoir son bilan préopératoire complet .Certains ont
proposé ont proposé l’ostéosynthèse différée, de choix du fait de la complexité et des difficultés de
l’ostéosynthèse chez la plupart des polytraumatisés.
En fait les fractures simples, ouvertes ou fermées doivent rester le domaine de la chirurgie
d’emblée. Les fractures ouvertes entrant dans le cadre d’un polytraumatisme doivent être aussi
opérées en urgence.Seules les fractures complexes comminutives métaphysaires fermées peuvent
faire l’objet d’une ostéosynthèse différée.
2 Moyens thérapeutiques
Comme toutes les suites opératoires, une surveillance de la température, le Redon et les soins locaux
s’avère nécessaire Une antibiothérapie complémentaire à l’antibioprophylaxie per-opératoire est
prescrite pendant une longue durée pour les fractures ouvertes et en cas d’antécédent infectieux
connu .
La prophylaxie thromboembolique est nécessaire, malgré la rééducation précoce.
Le traitement antalgique est de première importance , analgésie par blocs intrarachidiens,
périduraux ou périphériques relayée par des antalgiques traditionnels .
VIII COMPLICATIONS
1. COMPLICATIONS THROMBOEMBOLIQUES
C’est une complication peu fréquente due à la chirurgie et à l’immobilisation, elle est prévenue par
des injections sous-cutanées quotidiennes de l’héparine à bas poids moléculaire, et la mobilisation
précoce .Au moindre doute, une écho doppler est à effectuer .
2. INFECTION
3.PSEUDARTHROSE
Les pseudarthroses du tiers distal du fémur devraient être relativement rares car il s’agit d’une zone
riche en os trabéculaire qui a de bonnes propriétés ostéogéniques et dont la suppléance vasculaire
est excellente , La pseudarthrose se définit par l’absence de consolidation après un délai de 6 mois.
Certains facteurs incriminés à son origine sont représentés par :
-l’âge : la survenue d’une pseudarthrose est 2 fois plus fréquente chez les sujets de plus de 65 ans
que chez ceux de moins de 30 ans.
4. CALS VICIEUX
Le cal vicieux est la consolidation d’une fracture avec une déformation osseuse susceptible
d’entraîner des conséquences fonctionnelles.
De nombreux cals vicieux restent parfaitement tolérés et doivent être respectés, seul le
retentissement constitué ou potentiel doit envisager le traitement chirurgical (18).
Le cal vicieux résulte soit d’un défaut initial de réduction, soit d’un déplacement secondaire négligé.
5. RAIDEUR DU GENOU
La raideur du genou est une complication fréquente des fractures de l’EIF malgré le développement
des techniques d’ostéosynthèse .Il s’agit plus d’une séquelle fonctionnelle que d’une véritable
complication .La notion de raideur exprime une limitation de la mobilité articulaire, la flexion du
genou est moins de 90° trouvant son origine dans de multiples facteurs :
6. ARTHROSE DU GENOU
Le temps d’apparition d’une arthrose varie selon l’incongruence articulaire après fracture
épiphysaire. Cette arthrose associe aussi des facteurs biologiques (la chondropathie contusive) aux
facteurs mécaniques précités.
-Arthrose femoro-patellaire
L’arthrose femoro-patellaire est de loin la plus fréquente . Elle est le fait de la contusion
cartilagineuse contemporaine du traumatisme . -
Arthrose femoro-tibiale
Elle est l’apanage essentiellement de la chondropathie contusive du cal vicieux articulaire.