Cours GEOPHYSIQUE MGP 1A New
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NOM DU PROFESSEUR
Dr AKA EHUI
Dr AKA EHUI, Géophysicien / [email protected] / +225 47082001
INTRODUCTION ........................................................................................................................ 1
I - DEFINITION ........................................................................................................................... 1
2 - Géophysique appliquée........................................................................................................ 3
1 - Méthode gravimétrique........................................................................................................ 4
CONCLUSION ............................................................................................................................ 9
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 10
i
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6 - Moyens d’enregistrement des ondes sismiques et détection d’épicentre d’un séisme ...... 19
1 – Définitions ............................................................................................................................ 25
2 – Lois de Snell-Descartes..................................................................................................... 25
CONCLUSION .......................................................................................................................... 28
ii
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INTRODUCTION ...................................................................................................................... 30
CONCLUSION .......................................................................................................................... 39
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 41
iii
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b – Géoïde ........................................................................................................................... 44
5 - Correction de Bouguer....................................................................................................... 47
IV – GRAVIMÈTRES................................................................................................................ 51
CONCLUSION .......................................................................................................................... 51
iv
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I - DEFINITION
La géophysique est la science qui étudie les phénomènes physiques dont la terre et l’univers sont le
siège. C’est un ensemble de méthodes ou outils de reconnaissance du globe terrestre basé sur l’étude
des propriétés physiques liées à la composition du sous-sol.
Les mesures sont généralement faites à partir de la surface, de puits ou d’excavations préexistantes.
Elle permet d'acquérir des données relatives au sous-sol grâce à une approche indirecte. En effet, la
reconnaissance géophysique, ou prospection géophysique met en œuvre un ensemble de méthodes
indirectes où l’on cherche, à partir d’une ou plusieurs propriétés physiques à déterminer la structure
du milieu souterrain de manière non destructive (non-invasive) et avec un échantillonnage spatial
suffisamment dense pour que les variations latérales et verticales en soient décrites aussi
complètement que le permettent la propriété et la méthode de mesure utilisées.
II - SUBDIVISION DE LA GEOPHYSIQUE
Selon l’échelle spatiale et la finalité d’application, la géophysique se subdivise en deux domaines :
géophysique du globe ou physique du globe et géophysique appliquée.
1 – Géophysique du globe ou physique du globe
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a – Géophysique interne
Bien qu’étudiant les phénomènes physiques du globe terrestre, son objet d’étude s’étend depuis la
surface jusqu’au centre de la terre (figure 1). Les disciplines qui la composent sont :
- la géodésie : science qui étude la forme et les dimensions de la terre. Elle s’avère utile pour
déterminer les déformations à la surface de la terre et de mettre en évidence les mouvements
des plaques tectoniques ;
- la gravimétrie: elle étudie le champ de pesanteur terrestre et constitue une partie essentielle
de la géodésie physique. Pour la géodésie physique ; on utilise les techniques gravimétries
couramment pour une première reconnaissance des champs pétroliers ou miniers
(prospection gravimétrique) ou archéologique ;
- le géomagnétisme: elle étudie l’origine et les variations spatiales et temporaires du champ
magnétique de la terre ;
- la sismologie: elle étudie l’origine, la nature et les effets des séismes. L’étude des séismes a
beaucoup contribué à la connaissance des structures et enveloppes internes de la terre ;
- la sismogenèse : elle s’intéresse aux phénomènes de microfissuration, de fracturation et de
rupture qui sont à l’origine des séismes (mécanisme de foyer) ;
- la sismotectonique : elle traite des relations entre les tremblements de terre et la tectonique ;
- la géodynamique mathématique : étudie les déformations globales de la terre produite par
les forces de marée (les raz de marée, la pression atmosphérique…) ;
- la volcanologie : elle concerne l’étude des volcans.
- la géophysique mathématique : elle pour but principal de modéliser quantitativement la
structure de l’intérieure de la terre en utilisant les lois fondamentales de la physique et des
méthodes avancées de traitement statistique des données (inversion, tomographie).
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b – Géophysique externe
Son objet d’étude s’étend de la surface terrestre jusqu’aux limites des couches atmosphériques. Les
principales disciplines qui la composent sont :
- la climatologie, la météorologie : étude de la circulation des masses d’air et de la prévision
des phénomènes atmosphériques (tempêtes, ouragans, …) ;
- l’océanographie physique : elle concerne l’étude des mouvements des océans ;
- l’hydrogéologie : c’est la science qui étudie les eaux de surface.
2 - Géophysique appliquée
La géophysique appliquée touche plus directement tout ce qui concerne les activités économiques
de l’homme et de la société. Les métiers couvrent en particulier l’exploration et la production des
ressources naturelles ou anthropiques. La composante recherche et enseignement est aussi attendue.
(capacité à entraver ou à laisser passer le courant électrique, vitesse de propagation des ondes
mécaniques...). Elle doit conduire à une représentation cartographique et/ou à des coupes verticales
représentant ces paramètres physiques.
1 - Méthode gravimétrique
Elle est construite à partir de la relation «densité des roches» et «force de gravitation». Elle consiste
à mesurer les variations relatives de l’intensité de la pesanteur g. Ces variations sont après un certain
nombre de corrections interprétées comme des variations de la densité du sous-sol en place et donc
de sa nature. Le paramètre physique étudié est la densité. La densité est un paramètre physique qui
varie en fonction de la nature des milieux géologiques. Par définition la densité d’un corps est le
rapport entre la masse volumique de ce corps et la masse volumique de l’eau. Une même roche aura
une densité variable en fonction de divers paramètres tels que sa porosité, son contenu en eau, sa
température et la pression à laquelle elle se trouve. Des sédiments enfouis profondément, donc
compactés, auront une densité plus élevée que ceux qui seront restés proche de la surface.
Domaines d’application : Mine, pétrole, géologie ; hydrogéologie, environnement.
2 - Méthode magnétique
Elle construite à partir de la relation «susceptibilité magnétique» et «champ magnétique terrestre».
La méthode de prospection magnétique au sol s’appuie sur la mesure des composantes du champ
magnétique terrestre et les variations occasionnées localement par les différences de susceptibilité
magnétique des terrains et des roches. Cette méthode a du succès avec certaines roches
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3 - Méthode sismique
Elle est construite à partir de la relation «paramètre élastique» et «vitesse de propagation des ondes
élastiques ». Elle consiste à étudier la propagation, dans le sous-sol des vitesses d’ondes créées par
des ébranlements émis à la surface.
Deux techniques de prospection sont utilisées : la sismique réfraction et la sismique réflexion. Les
ébranlements provoqués se propagent dans le sous-sol par ondes progressives qui donnent naissance
à des phénomènes de réflexion et de transmission lorsqu'elles parviennent aux limites des couches
géologiques. Les ondes réfléchies remontent vers la surface où elles sont détectées, c'est le principe
de la sismique réflexion. Les ondes transmises peuvent se propager horizontalement sur une certaine
distance et remonter ensuite vers la surface. C’est le principe de la sismique réfraction.
Le paramètre physique étudié est la vitesse de propagation d’onde des matériaux. La plupart des
roches ignées et métamorphiques sont peu ou pas poreuses et la vitesse de propagation dépend
principalement des propriétés élastiques des minéraux composant la roche.
Domaines d’application :
- domaine pétrolier : Mise en évidence de réservoirs par sismique réflexion 2D et 3D ; Suivi
des réservoirs par sismique réflexion 4D ; Détermination des structures superficielles par
sismique réfraction ; Variation latérales de vitesse : lien avec la porosité, la saturation en
eau.
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- recherche scientifique : mise en évidence de réflecteurs par sismique réflexion 2D (3D très
rare car très coûteux) ; cartographie du Moho par sismique réfraction ; étude du manteau ;
- environnement : détermination du nombre et de la nature des couches.
- génie civil : mise en évidence du substratum sous les sédiments.
4 - Méthodes électriques
Elles sont construites à partir de la relation «résistivité électrique» et «champ électrique». Les
méthodes électriques sont les plus utilisées en prospection hydrogéologique (à plus de 95%). Ces
méthodes se décomposent en :
méthodes utilisant les courants naturels (méthodes tellurique et polarisation spontanée ;
méthodes utilisant des courants artificiels, continu ou alternatif (méthodes des potentiels, des
rapports de chute de potentiel, des résistivités, de la polarisation induite).
Les méthodes électriques consistent à mesurer la différence de potentiel (ddp) dans le sous-sol après
injection d’un courant continu dans le sous-sol au moyen d’électrodes.
Le paramètre physique étudié est la résistivité électrique. La résistivité (ρ) d’un milieu est la
propriété physique qui détermine la capacité de ce milieu à laisser passer le courant électrique.
Domaines d’application :
- hydrogéologie (recherche d’eau souterraine, épaisseur de couches de terrain, profondeur de
socle, etc.) ;
- mine (mise en évidence de l’épaisseur des alluvions) ;
- génie civil (épaisseur de couches de terrain, profondeur de socle) ;
- géologie (recherche de carrière) ;
- recherche scientifique.
5 – Méthode électromagnétique
Elle est construite à partir de la relation « permittivité électrique et perméabilité magnétique» ou
« conductivité électrique » et « champ électromagnétique». Il s’agit d’une méthode qui utilise la
réponse du sol à la propagation des champs électromagnétiques composés d’une intensité électrique
alternative et d’une force magnétique. On peut générer les champs électromagnétiques en faisant
passer un courant alternatif dans une petite bobine composée de plusieurs tours d’un fil, ou bien à
l’aide d’une grande boucle de fil. Elles consistent à l’induction d’un courant dans le sol par la
variation d’un champ magnétique source sans contact avec le sol et la mesure d’un champ
électromagnétique créé par les courants induits. Les méthodes électromagnétiques comme les
méthodes électriques consistent à caractériser le sous-sol par la valeur de sa conductivité (inverse
de la résistivité). Méthodes légères et rapides, elles sont le plus souvent utilisées pour mettre en
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évidence des variations latérales de couches et de matériaux, des accidents géologiques mais aussi
des objets métalliques. Les paramètres physiques étudiés sont la conductivité électrique (inverse
de la résistivité).
Domaine d’application : mines, hydrogéologie, génie civil, archéologie, etc.
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Les principales méthodes utilisées en géophysique appliquée, classées dans deux catégories
(Tableau I) :
- Les méthodes passives, appelées aussi naturelles, (elles mesurent un phénomène naturel)
dont font partie la gravimétrie, la magnétométrie, la méthode tellurique, la scintillométrie,
des méthodes électromagnétiques…
Les méthodes actives, appelées aussi provoquées, (elles créent un phénomène pour en
mesurer les effets et répercussions) dont font partie les méthodes acoustiques et sismiques,
les méthodes électriques et des méthodes électromagnétiques.
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CONCLUSION
À la fin des travaux, les géophysiciens peuvent fournir aux donneurs d’ordre les informations
concernant : les objets à l’origine des anomalies (emplacement de réseaux, présence de cuves…),
leur nombre, leur emplacement, leur profondeur estimée, des recommandations pour les
emplacements de sondages.
Pour que la géophysique soit efficace, il faut que les cibles aient des propriétés physico-chimiques
sensiblement différentes de celles du milieu environnant et que ces différences induisent des
variations mesurables des phénomènes physiques observés. L’amplitude des variations (et donc la
capacité de détection d’une cible par une technique géophysique) dépend de relations complexes
entre : la taille (la taille minimale d’une cible doit être d’autant plus grande qu’elle est profonde), la
profondeur, les contrastes de paramètres, l’environnement (même avec un contraste important, il ne
faut pas que les propriétés de l’environnement masquent l’objet). Même dans un contexte favorable,
il n'existe pas de méthode géophysique qui permette la détection d'une cible précise avec une
certitude absolue : l'environnement autour de la cible a une influence importante sur la capacité de
discrimination.
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INTRODUCTION
Lorsqu'on provoque un ébranlement du sol en un point précis de sa surface, soit par une explosion,
soit par un choc mécanique (par exemple, un coup de marteau sur une plaque métallique posée sur
le so1), la vibration qui en résulte se propage dans le mort-terrain puis dans le socle rocheux. Une
infime partie seulement de cette vibration revient vers la surface, où elle peut être captée par des
géophones et enregistrée par un sismographe. En observant les temps d'arrivée des ondes sismiques
en fonction de la distance séparant chaque géophone du point d'impact, on pourra connaitre la
trajectoire de ces ondes et, dans certains cas, calculer leur vitesse de propagation. L'interprétation
de ces données sismiques permet de produire une section géologique reflétant la nature des
constituants du sous-sol ainsi que leur forme géométrique, ce qui se résume le plus souvent à
déterminer leur épaisseur et leur attitude.
Le paramètre physique recherché est la vitesse de propagation des ondes dans le sous-sol, car chaque
roche peut être définie à partir de la mesure de la vitesse sismique qui lui est propre.
II - CARACTÉRISTIQUES DE LA MATIÈRE
La propagation des ondes sismiques dépend des propriétés élastiques des roches composant le sous-
sol. La théorie de l’élasticité est une théorie mathématique rigoureuse qui part du principe suivant :
il n’existe pas de corps indéformable. On écrit que les relations entre forces et déformations sont
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linéaires, ce qui implique que les déformations sont réversibles. Les propriétés qui interviennent
sont les propriétés élastiques des roches que compose le sous-sol.
1 – Paramètres d’élasticité
Les variations de vitesse des ondes sismiques d'un milieu à un autre s'expliquent par la théorie de
l'élasticité des matériaux. Cette théorie décrit le comportement élastique, c'est-à-dire les
changements de forme et de volume, des matériaux lorsqu'ils sont soumis à des contraintes. D’après
cette théorie, la vitesse des ondes sismique dans un matériau est liée à deux propriétés physiques
élémentaires de ce matériau : son élasticité et sa densité.
La déformation est élastique si le corps reprend sa forme initiale lorsque la contrainte est retirée.
Les constantes élastiques mettent en relation contrainte (force) et déformation :
- contrainte : force par unité de surface (F/S) N/m² ;
- déformation : déformation unitaire ∆l/l ou ∆V/V.
À l’intérieur des limites d’élasticité, la contrainte est proportionnelle à la déformation (loi de
Hooke). On définit les paramètres d’élasticité suivants :
- module de Young ou module de traction (E)
𝐅
𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐮𝐧𝐢𝐚𝐱𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐏
𝐄= = 𝐒
∆𝐥 = ∆𝐥 en (Pa) ;
𝐝é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐥𝐥è𝐥𝐞 à 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞
𝐥 𝐥
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La contrainte hydrostatique P dans les trois axes orthogonaux entraine un changement de volume.
𝑭
𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝑷
𝑲= = 𝑺
∆𝑽 = ∆𝑽 (en Pa) ;
𝐝é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞
𝑽 𝑽
1
est appelé module de compressibilité.
𝐾
- module de torsion ou rigidité ou module de cisaillement (µ)
Il mesure le rapport contrainte/déformation dans le cas d’un cisaillement simple tangentiel. C’est
une déformation sans changement de volume.
𝑷 𝑷
𝝁= ∆𝒍 = (en Pa) ;
ɸ
𝒍
ɸ est l’angle de la déformation ; il est nul pour un liquide qui ne résiste pas aux efforts tangentiels.
Un tel liquide est dépourvu de toute rigidité. Il est très souvent noté G en génie civil.
- coefficient de Poisson (σ)
Il mesure le changement géométrique dans la forme du corps élastique (dans les directions
orthogonales à la direction de la contrainte) :
∆𝒘
𝑫é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐥𝐞 𝒘 𝑷
𝝈= = =
𝑫é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐢𝐭𝐮𝐝𝐢𝐧𝐚𝐥𝐞 ∆𝒍 ɸ
𝒍
σ sans unité, est toujours inférieur à 0,5. Pour la plupart des roches σ = 0,25.
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2- Types de séisme
On peut classer les séismes en trois catégories :
- séismes tectoniques sont les plus communs. Ils se produisent lors de la rupture brutale d'une
faille. Une faille est une cassure de l'écorce terrestre séparant un ensemble rocheux en deux
compartiments décalés.
- séismes volcaniques sont ceux qui se produisent en même temps qu'une éruption
volcanique.
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La très grande majorité des séismes est localisée sur des failles. La faille est le résultat de la rupture
d'un ensemble rocheux sous l'effet des contraintes auxquelles il est soumis. Cette cassure ou faille,
se produit au niveau de zones de fragilité accrue et s'accompagne d'une libération instantanée, sous
forme d'onde élastique et sous forme de chaleur, de toute l'énergie accumulée lors de la phase de
déformation. On appelle foyer ou hypocentre, l'endroit où se produit la rupture et épicentre, la
projection en surface de ce foyer. On appelle mécanisme au foyer, le mécanisme permettant de
définir quel type de faille intervient dans le tremblement de terre, ainsi que l'orientation de la faille
et la direction de glissement des blocs sur cette faille. On peut ainsi définir la nature convergente ou
divergente des mouvements à l'origine des séismes. Il existe trois sortes de failles selon les
mécanismes au foyer (figure 2).
- Failles normales : elles sont appelées ainsi parce que la déformation entraîne un étirement
des roches initiales. Elles résultent de mouvements d'écartement (divergence).
- Failles inverses : ici, la déformation entraîne un raccourcissement des terrains initiaux. Elles
résultent de mouvements de rapprochement (convergence).
- Failles en décrochement : elles provoquent un déplacement des blocs uniquement dans le
sens horizontal.
En sismique, on distingue deux grands types d'ondes émises par un séisme : ondes de volume et
ondes de surface.
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a – Ondes de volume
Encore appelée ondes de fond, les ondes de volume se propagent à l'intérieur de la terre et sont
composées des ondes P et des ondes S (figure 3).
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NB : La différence des temps d'arrivée des ondes P et S suffit, connaissant leur vitesse, à donner
une indication sur l'éloignement du séisme. L'onde S se propage en cisaillant les roches latéralement
à angle droit par rapport à sa direction de propagation. On l'enregistre bien sur les composantes
horizontales du sismographe.
b – Ondes de surface
À la différence des ondes de volume, les ondes de surface ne se propagent qu'à la surface de la Terre.
Elles sont composées des ondes L et des ondes R (figure 4).
- Les ondes de Love ou ondes L sont issues des interférences entre les ondes S. Elles sont
aussi des ondes de cisaillement, comme les ondes S, mais qui oscillent dans un plan
horizontal. Elles impriment au sol un mouvement de vibration latéral. Leur vitesse de
propagation est d’environ 4 km.s-1.
- Les ondes de Rayleigh ou ondes R sont issues des interférences entre les ondes P et S.
Elles sont assimilables à une vague, car à leur passage, les particules du sol se déplacent
selon une ellipse, créant une véritable vague qui affecte le sol lors des grands tremblements
de terre. Les vibrations engendrées par ces ondes durent plusieurs minutes.
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- Front d’onde : surface reliant toutes les particules du sol qui vibrent au même instant.
- Rai sismique : trajectoire orthogonale aux fronts d’onde.
- Station d’enregistrement sismique : lieu d’enregistrement des données sismiques.
- Quantification d’un séisme par sa magnitude et son intensité :
Magnitude : elle traduit l’énergie libérée par le séisme. Elle s’obtient par la mesure
de l’amplitude des ondes enregistrées par un sismomètre ;
Intensité : elle mesure les effets et dommages du séisme en un lieu donné. C’est une
évaluation statistique sur une échelle descriptive de la manière dont le séisme se
traduit en surface. Pour ne pas la confondre avec la magnitude, elle est toujours notée
en chiffres romains.
NB : Il existe deux échelles qui sont couramment utilisées pour évaluer les tremblements de terre.
Il s’agit de l'échelle de Mercalli et l'échelle de Richter (figure 6). Cependant, de nos jours, l’échelle
de Richter est plus employée ; mais l’échelle de Mercalli n’est généralement utilisée que pour
évaluer les séismes du passé.
L'échelle de Mercalli a été développée en 1902 et modifiée en 1931. Elle indique l'intensité d'un
séisme sur une échelle de I à XII. Cette intensité est déterminée par deux choses : l'ampleur des
dégâts causés par un séisme et la perception qu'a eu la population du séisme. Mais, à l'époque, on
ne possédait pas les moyens d'établir une échelle objective.
L'échelle de Richter a été instaurée en 1935. Elle fournit ce qu'on appelle la magnitude d'un séisme
calculée à partir de la quantité d'énergie dégagée au foyer. Elle se mesure sur une échelle
logarithmique ouverte. À ce jour, le plus fort séisme a atteint 9,5 sur l'échelle de Richter (Chili). À
figure 5, le graphique met en relation, la magnitude des séismes en échelle arithmétique, et l'énergie
dégagée au foyer en échelle logarithmique. Il présente aussi une comparaison entre quelques séismes
les plus connus.
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Dans une station d’enregistrement, les signaux sismiques sont décrits par des sismogrammes (figure
8) qui sont des enregistrements des mouvements de la terre par des sismomètres (figure 7)
(permettant de déterminer la localisation et la magnitude d’un séisme).
Pour déterminer la distance (d) entre une station d’enregistrement et l’épicentre d’un séisme (lieu
de naissance de la perturbation), on utilise des hodographes (figure 9).
Figure 7 : Sismomètres
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On appelle heure origine (to) d’un séisme le moment où a lieu l’ébranlement. Ce paramètre est
donné en T.U. (temps universel GMT).
La localisation de l’épicentre se fait grâce à la méthode des cercles (figure 10) ou à celle des
hyperboles ou encore à l’aide des méthodes numériques actuelles. La méthode des cercles nécessite
l'utilisation d'au moins trois stations d'enregistrement situés en des lieux différents et qui enregistrent
la composante verticale des ondes P et S.
Définitions :
Sismographe : c’est un détecteur de mouvements du sol qui comporte un capteur
mécanique, un transducteur, un amplificateur et un enregistreur. Les premiers sismographes
étaient des capteurs à inertie ou des pendules. Actuellement on utilise surtout des
sismographes électromagnétiques, horizontaux et verticaux.
Sismogramme : c’est une représentation sur un papier ou sur un écran cathodique ou digital
du déplacement du sol détecté par les géophones (sismomètres) en fonction du temps.
Sismographe : c’est un appareil qui reçoit, traite, affiche et enregistre les signaux électriques
représentant le mouvement du sol par les géophones (sismomètres).
La tectonique des plaques est une théorie qui date des années 1960-1970. Elle permet d'expliquer
de façon satisfaisante l'activité sismique observée dans les différentes zones. On dénombre ainsi
12 plaques dont 7 principales et 38 petites plaques pour un total de 52». Certaines sont purement
océaniques (plaque pacifique), d'autres océaniques et continentales (plaques africaines,
eurasiatique, nord-américaine...). Toutes ces plaques se déplacent les unes par rapport aux autres
et présentent entre elles trois types de frontières qui sont le siège d'une plus ou moins intense
activité sismique (figure 4) :
- les zones de divergence (naissance des plaques) ;
- les zones de convergence (destruction des plaques océaniques) ;
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EXERCICE D’APPLICATION N° 1
Exercice 1
1) Lors d’un séisme, la terre est mise en mouvement par des ondes de différentes natures, qui
occasionnent des secousses plus ou moins violentes et destructrices en surface. On distingue :
les ondes P, les plus rapides, se propageant dans les solides et les liquides ;
les ondes S, moins rapides, ne se propageant que dans les solides.
L’enregistrement de ces ondes par des sismographes à la surface de la Terre permet de déterminer
l’épicentre du séisme (lieu de naissance de la perturbation).
Les schémas a et b ci-dessous modélisent la progression des ondes sismiques dans une couche
terrestre.
Les ondes P, appelées aussi ondes de compression, sont des ondes longitudinales. Les ondes S,
appelées aussi ondes de cisaillement, sont des ondes transversales.
a) Définir une onde transversale.
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2) Un séisme s’est produit à San Francisco (Californie) en 1989. Le document ci-dessous présente
le sismogramme obtenu, lors de ce séisme à la station Eureka.
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1 - Principe de Huygens
Le principe de Huygens stipule que chaque point sur le front d’onde est la source d’une nouvelle
onde qui voyage loin de cette source selon une trajectoire sphérique. Si les ondes sphériques ont un
rayon assez grand, on peut les traiter comme des plans. Les lignes perpendiculaires aux fronts
d’ondes qu’on appelle rais sont utilisées pour décrire la propagation des ondes.
2 - Principe de Fermat
Tout d'abord rappelons que les trajectoires orthogonales aux fronts d'ondes sont les rayons ou rais
sismiques. Le temps de parcours de l'onde le long du rayon sismique est inférieur au temps de
parcours de tout autre chemin. Autrement dit, l'onde s'efforce de parcourir d'un point à l'autre
pendant un temps le plus court C'est justement le principe de Fermat. Il est évident que, dans un
milieu homogène les rayons sismiques sont les lignes droites, mais dans des milieux hétérogènes ce
sont les lignes brisées ou curvilignes.
3 – Principe de Fresnel
Si chaque point d’un front d’onde doit être observé comme une source secondaire, alors le front
d’onde doit être considéré comme une interférence d’ondes issues de ces ondes secondaires.
Connaissant la vitesse de propagation, on peut à un instant t0 connaître la position antérieure du
front d’onde à t0 – Δt et sa position future t0 + Δt.
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1 – Définitions
- Réflexion : c’est un phénomène physique par lequel une onde rebondit lorsqu’elle
rencontre un milieu d’impédance acoustique (Z = ρ.V) différente.
- Réfraction : c’est un phénomène physique par lequel une onde dévie d’un milieu à un autre
de vitesses différentes.
2 – Lois de Snell-Descartes
Les lois de Snell-Descartes donnent les relations angulaires entre les rayons (incidents, réfléchis et
réfractés) (figure 11).
1ère loi : Loi de la réflexion
i1 = i2
2ème loi : Loi de la réfraction
𝐬𝐢𝐧𝐢𝟏 𝐬𝐢𝐧𝐢𝟐
= , V1 < V2.
𝐕𝟏 𝐕𝟐
Lorsque sin i = V1/V2 , sin i2 = 1 et i2 = 90° l’onde ne pénètre pas dans le deuxième matériau mais
voyage à l’interface entre les deux milieux.
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1 - Sismique réflexion
Soit une onde sismique émanant d’une source S et incidente sur une interface entre deux milieux de
vitesses constantes V1 et V2. La couche de vitesse V1 a une épaisseur h (figure 12). L’onde réfléchie
est enregistrée par un récepteur (un géophone ou un hydrophone) à une distance x de la source. Les
réflexions ainsi enregistrées sont causées par des changements de densités et de vitesses de
propagation des ondes dans le milieu investigue. Le temps enregistre aller-retour de l’onde sismique
nous permet de remonter jusqu’à la détermination de la profondeur du réflecteur.
La sismique réflexion permet d'avoir une image 2D ou 3D de surfaces typiquement de l'ordre de
1000 km2 pour des profondeurs inférieures à 10 km qui permet ensuite aux géologues des
compagnies pétrolières d'estimer les probabilités de trouver du pétrole. Une étude sismique se
décompose en 3 grandes étapes :
- acquisition des données sismiques ;
- traitement (processing en anglais) ;
- interprétation.
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L'étude sismique peut être monotrace ou multitraces. Dans ce dernier cas, en plus d'augmenter le
rapport signal sur bruit, il est possible de calculer les vitesses des milieux traversés. Cette
information permet ensuite de convertir les données en profondeur.
De nombreux paramètres caractérisent une étude sismique. Les principaux sont :
- 2D ou 3D ;
- espacement entre sources et récepteurs (taille du bin) ;
- couverture maximale (nombre de fois qu'une zone de la sous-surface est "éclairée").
NB : Les données sismiques subissent ensuite de complexes traitements informatiques lors du
processing. Ceux-ci sont destinés à retirer le bruit, augmenter la résolution et compenser de
nombreux effets physiques pour obtenir une résolution d'image maximale. Le traitement des
données se fait dans de grands Data centers et peut durer jusqu'à plus de 2 ans. C'est un domaine
d'application de très nombreuses techniques de traitement du signal qui profite pleinement des
grands progrès réalisés ces dernières décennies dans en informatique.
L'interprétation est généralement effectuée directement au sein des entreprises pétrolières clientes.
En associant les données de forages, des géologues estiment les probabilités de trouver des
combustibles fossiles et guident donc le choix des opérations de forage postérieures.
1 - Sismique réfraction
La sismique réfraction est née du principe de réfraction des ondes élastiques traversant deux milieux
caractérisés par une variation de vitesse en fonction de la profondeur. L’onde transmise peut avoir
une caractéristique particulière. Pour une interface avec une augmentation de vitesse (V2 > V1), il
existe un angle critique (ic) ou limite (𝜆) pour lequel le rai incident se réfracte sous un angle de ᴨ/2
en suivant l’interface (figure 13).
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3 – Quelques définitions
CONCLUSION
Les méthodes sismiques sont basées sur l’étude de la propagation des ondes sismiques. Selon la
source d’énergie utilisée, on distingue la sismologie (étude des séismes) et la sismique (exploration
économique du sous-sol). La prospection sismique est composée de sismique réflexion et de
sismique réfraction. La connaissance des ondes sismiques permet d’avoir des modèles des structures
géologiques du sous-sol.
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EXERCICE D’APPLICATION N° 2
A) Répondre directement aux questions
Volcans :
b- Pourquoi les ondes S ne donnent pas d’information sur le noyau interne de la terre ?
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INTRODUCTION
En tout point de la terre, l’aiguille aimantée d’une boussole se dirige invariablement vers un point
situé près du pôle NORD géographique. Cela prouve l’existence d’un champ magnétique naturel
que l’on peut caractériser par son intensité, son inclinaison et sa déclinaison.
Le mot magnétique est issu du radical magnétique provenant du mot latin MAGNE (ou Magné) qui
veut dire aimant. Le terme proviendrait également du nom de l’île grecque de Magnésie où l’on
trouve la magnétite, oxyde de fer (Fe3O4), qui est une forme d’aimant naturelle.
Le champ magnétique est produit par la circulation d’un courant électrique. D’après la loi d’Ampère,
un courant I dans un conducteur de longueur Δl génère un champ ΔH qui vaut :
Bien que le champ magnétique de la Terre s’apparente à celui produit par un aimant droit (figure
1a), cette analogie ne permet pas d’expliquer son origine. En effet, aucun aimant permanent ne
pourrait résister aux températures qui règnent dans le noyau terrestre et le champ géomagnétique
existe depuis des temps géologiques très anciens (3,5 milliards d’années). Or un tel champ
magnétique dipolaire décroît lentement et devrait disparaître au bout de 15 000 ans en l’absence
d’un mécanisme qui assurerait son entretien.
Un seul modèle aujourd’hui permet de rendre compte des faits observés, celui d’une « dynamo
autoentretenue » (figure 1b). À l’intérieur de la Terre, à la frontière entre le noyau et le manteau
(2900 à 5100 Km de profondeur), la température atteint près de 4 800 °C de sorte que le noyau
externe est liquide alors que le noyau interne est solide à cause de la pression plus élevée. Le noyau,
constitué de fer et d’une petite proportion d’éléments plus légers, comporte une couche externe
constamment en mouvement à cause de la rotation terrestre et des courants de convection ascendants
des éléments légers, et un cœur interne où les éléments plus massifs se condensent.
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Le processus exact de la production du champ magnétique dans cet environnement est extrêmement
complexe : plusieurs des paramètres nécessaires à une bonne modélisation mathématique sont mal
connus. Trois conditions doivent être satisfaites pour la production du champ magnétique :
- la présence d’un liquide conducteur ;
- l’énergie pour forcer le liquide à se déplacer assez rapidement « en boucles de courant » ;
- la présence d’un champ magnétique « initial ».
Dans le noyau externe, certaines de ces conditions sont remplies : le fer en fusion est un bon
conducteur ; on y trouve assez d’énergie pour entretenir les mouvements convectifs, qui, couplés
avec la rotation terrestre, produisent une bonne configuration pour l’écoulement.
Enfin, avant même l’apparition du champ magnétique terrestre, le champ magnétique du
Soleil a permis le démarrage du processus. Lorsque le fer en fusion circule dans le champ
magnétique existant, il génère un courant électrique, grâce au mécanisme d’induction magnétique.
Ce courant électrique nouvellement induit crée, à son tour, un champ magnétique. Étant donné la
relation entre le champ magnétique et la circulation du liquide, le champ magnétique induit s’ajoute
au champ magnétique initial.
Tant que le liquide du noyau externe pourra continuer à circuler, le mécanisme se maintiendra ».
Figure 1 : Simulation du champ magnétique terrestre selon (a) : le modèle d’un aimant droit ;
(b) : le modèle « dynamo »
4 - Potentiel magnétique
⃗ dérive du potentiel magnétique (𝐴 ou 𝑉
Le champ magnétique 𝐻 ⃗):
⃗𝑯
⃗⃗ (𝒓) = −𝒈𝒓𝒂𝒅 ⃗𝑽 = - 𝛁𝑨 ⃗ = ∑ 𝒎𝒊 .
⃗ (r) ; où 𝒅𝑨
𝒓 𝒊
5 - Moment magnétique
Il n'y a pas de masse magnétique libre. Seul le dipôle, association de deux pôles -m et +m séparés
d'une distance l, a une signification physique. Le moment magnétique ⃗𝑴
⃗⃗ du dipôle est un vecteur
dirigé suivant la droite joignant -m et+m, orienté de -m à +m est :
⃗𝑴
⃗⃗ = 𝒎. 𝒍 (A.m²)
6 - Intensité de la magnétisation
Un corps magnétique placé dans un champ magnétique externe sera magnétisé par induction.
L'intensité de la magnétisation est proportionnelle à la force du champ et sa direction est dans celle
du champ. Elle est définie comme le moment magnétique par unité de volume :
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⃗𝑴
⃗⃗
𝑰= (𝐀/𝐦)
𝑽
Où V= volume du matériau.
L’intensité de magnétisation (I) porte souvent le nom de polarisation magnétique parce que
l'induction tend à aligner les dipôles du corps magnétique.
7 - Susceptibilité magnétique
C’est la capacité d’un corps à s’aimanter lorsqu’il est placé dans un champ magnétique. Pour un
champ homogène extérieur H (champ terrestre) faisant un angle Ɵ avec la surface.
Le degré de magnétisation d'un corps sera déterminé par sa susceptibilité magnétique K.
𝐼
𝐾= ⃗
, d’où 𝐼 = 𝐾. 𝐻. cos(Ɵ)
𝐻
a – Classes de matériaux
En fonction de leur comportement sous le champ H, tous les matériaux peuvent être classés a
l'intérieur de 3 groupes définissant leurs propriétés magnétiques
- Diamagnétiques :K<0 et µr <1 ou très faible. Exemple : cuivre, or, graphite, diamant, sel,
quartz, feldspath, etc. Ici, le champ induit ⃗𝑯
⃗⃗ ′ agit en sens contraire du champ inducteur (effet
temporaire). Ces corps offrent une grande résistance au passage du champ magnétique, car
les lignes du champ ⃗𝑯
⃗⃗ ne pénètrent pas dans le matériau. La perméabilité est donc nulle. Il
n’y a pas de moment magnétique permanent dans ces matériaux.
- Paramagnétiques : K>0, mais n.10-5< K< n.10-4 et µr >1. Exemple : chalcopyrite, les
métaux, gneiss, pegmatite, dolomie, syénite, aluminium, platine, etc.). Ici, le champ induit
⃗𝑯
⃗⃗ ′ agit dans le même sens que le champ inducteur ⃗𝑯
⃗⃗ . La réponse d’un matériau
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- Ferromagnétiques : K>>0 mais K > n.10-4. Les moments magnétiques persistent après que
le champ ambiant ⃗𝑯
⃗⃗ se soit estompé (exemple : magnétite, ilménite, pyrrhotite, Fer, Cobalt,
Nickel, …), dans des domaines restreints de ces matériau existent des moments magnétiques
permanents orientés dans le même sens : il existe donc une certaine aimantation naturelle.
De plus, à l’issu de l’exposition à un champ magnétique extérieur ⃗𝑯
⃗⃗ , ces matériaux peuvent
conserver une aimantation rémanente, parfois très forte (aimants). Ce champ rémanent n’a
pas forcement la même direction que le champ magnétique primaire. Ces corps sont des
sources autonomes du champ magnétique extérieur ⃗𝑯
⃗⃗ .
8 - Induction magnétique
⃗⃗⃗ , ses pôles magnétiques
Si un corps magnétique est placé dans un champ magnétique externe 𝑯
seront plus ou moins alignés sous l'effet de ⃗𝑯
⃗⃗ , produisant leur propre champ ⃗𝑯
⃗⃗ ′ qui est
proportionnel à l’intensité d’aimantation I (H’ = I).
⃗ sera alors le champ total à l'intérieur du corps :
L'induction magnétique notée 𝐵
En unité SI, ⃗𝐁
⃗ = µ0𝐇
⃗⃗ dans le vide (ou dans l’air). Si le matériel est polarisable, alors,
⃗B = µ0(𝐇
⃗⃗ + 𝐇
⃗⃗ ′) ; avec 𝐇
⃗⃗ ′ = 𝐈
⃗ = µ0𝐇
B ⃗⃗ + µ0𝐈 = µ0𝐇
⃗⃗ + µ0K. 𝐇
⃗⃗ , avec 𝐈 = K. 𝐇
⃗⃗
⃗⃗ = µ0(1 + K)𝐇
𝐁 ⃗⃗ , où B
⃗ en Tesla ou Weber/m2 et H
⃗⃗ en A/m (dans le SI)
⃗𝐁
⃗ = µ0µ𝐇
⃗⃗ , où µ =1 + K est la perméabilité du matériau. Sa grandeur dépend des propriétés
magnétiques du matériau.
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En unité CGS,
⃗B = (𝐇
⃗⃗ + 𝐇
⃗⃗ ′) ; avec 𝐇
⃗⃗ ′ = 4𝜋𝐈
⃗B = 𝐇
⃗⃗ + 4𝜋𝐈 = 𝐇
⃗⃗ + 4𝜋K. 𝐇
⃗⃗ , avec 𝐈 = K. 𝐇
⃗⃗
⃗B = (1 + 4𝜋K)𝐇
⃗⃗ = µ𝐇
⃗⃗ , avec ⃗B en gauss et ⃗H
⃗ en oersted.
⃗ et H
La relation entre B ⃗⃗ n’est pas nécessairement linéaire.
µ = 1 + 4ᴨK est la perméabilité magnétique du matériau.
NB : En géophysique, on mesure des variations de ⃗B qui sont de l’ordre de 10-4 fois l’amplitude du
champ terrestre, qui est environ 50 µT. On utilise alors le nanotesla (nT) ou son équivalent le gamma
(ɣ) comme unité de mesure.
8 - Potentiel magnétostatique
Comme en gravimétrie, le champ magnétique H est un champ conservatif. Il peut donc s'exprimer
comme le gradient d'un potentiel scalaire. Le potentiel étant le travail nécessaire pour déplacer un
pôle unitaire entre deux points dans le champ magnétique ⃗𝑯
⃗⃗ .
⃗𝑯
⃗⃗ (r)= − 𝛁𝑨
⃗⃗ (r),
𝝏 𝝏 𝝏
où 𝛁 est donné par : 𝛁 = 𝒊+ 𝒋+ 𝒌
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
𝒓 𝒎
⃗⃗⃗ (𝒓)𝒅𝒓 = .
et 𝑨, potentiel, A = − ∫∞ 𝑯 𝝁𝒓
Puisqu'un dipôle magnétique seul est une notion fictive, le potentiel magnétique scalaire est une
notion plutôt nébuleuse. Une entité plus palpable est le dipôle magnétique.
⃗ 𝑟 (r) = (2|𝑚|
⃗ 𝜃 tangentielle, où, 𝐻
et l’autre 𝐻 ) 𝑐𝑜𝑠𝜃. 𝑟 ; ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐻⃗ 𝜃 (r) = (|𝑚| ) 𝑠𝑖𝑛𝜃. 𝑟0.
𝑟 3 0 𝑟3
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Ainsi, le champ d’un dipôle est inversement proportionnel au cube de la distance. Quand θ = 0 ou
ᴨ, on est dans un cas appelé la première position de Gauss, et
⃗⃗ 𝒓 (𝐫) = (𝟐|𝒎|
⃗𝑯 ⃗ 𝟎 et ⃗⃗⃗⃗⃗
)𝒓 ⃗𝑯
⃗⃗ 𝜽 (𝐫) = 𝟎.
𝒓𝟑
Quand θ = 𝜋/2 ou 3𝜋/2, le cas est dit celui de la deuxième position de Gauss, et
⃗𝑯 ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗ 𝒓 (𝐫) = 𝟎 et ⃗𝑯⃗⃗ 𝜽 (𝐫) = (|𝒎| ⃗ 𝟎.
)𝒓
𝒓𝟑
⃗⃗ (𝒓) . 𝛁 ( 𝟏 ) 𝒅𝒗.
𝑨 = − ∫𝑽 ⃗𝑴 |𝒓 −𝒓| 𝟎
Le champ magnétique causé par le corps est obtenu en prenant le gradient de l’équation ci-dessus.
L’intensité de magnétisation 𝐼 étant un vecteur, elle est orientée dans une direction donnée.
Définissons cette orientation par le vecteur α = li+ mj+ nk. Si 𝐼 est uniforme, on peut écrire :
𝝏 𝝏 𝝏 𝝏
𝑰. 𝛁 = 𝑰 𝝏𝜶 = 𝒍 𝝏𝒙 + 𝒎 𝒋 + 𝒏 𝝏𝒛 ,
𝝏𝒚
Le potentiel magnétique, tout comme le potentiel gravimétrique, obéit aux équations de Laplace et
de Poisson. L’équation de Poisson revêt la forme :
𝛁 𝟐 ⃗𝑨
⃗ (𝒓) = 𝟒𝝅𝝁𝛁. 𝑰(𝒓).
II - MAGNÉTISME DE LA TERRE
Une aiguille aimantée, suspendue par son centre de gravité à un fil sans torsion et placée loin de tout
autre aimant, de tout circuit parcouru par un courant et de toute masse importante de fer, s’oriente
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dans une direction qui n’est pas horizontale mais qui, dans l’hémisphère nord, pointe vers la Terre.
Cette action subie par une aiguille aimantée décèle donc l’existence « d’un champ magnétique » à
la surface de la Terre.
La direction du champ magnétique terrestre en un point de l’espace est celle de la tangente à la ligne
⃗⃗⃗⃗⃗ d’une aiguille aimantée, de sorte
de champ en ce point ; son sens est celui défini par le vecteur 𝐒𝐍
que le « Nord » de l’aiguille aimantée regarde toujours le « pôle Sud » de la source de champ
magnétique.
Le champ magnétique terrestre est une quantité vectorielle : il possède, à chaque point de l'espace,
une intensité et une direction particulières. Trois valeurs sont nécessaires à sa description complète
en un point. Ce peut être :
- les composantes orthogonales de l’intensité du champ (X, Y, et Z) ;
- l'intensité totale du champ et deux angles (F, D, I) ;
- ou les deux composantes de l’intensité du champ et un angle (H, Z, D).
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La relation entre ces sept éléments est montrée dans le diagramme ci-contre
D : Déclinaison magnétique et I : Inclinaison magnétique.
Au regard de sa complexibilité, il pour être exprimé par une fonction mathématique simple. Mais,
il peut être considéré, sur quelques centaines de km, comme uniforme et le bruit de fond géologique
est facilement observable.
-F a une intensité de 0,6 Oerted (Oe) aux pôles magnétiques (I = +-90°) et minimale de 0,3 Oe à
l’équateur magnétique (I =0°).
A l'heure actuelle, l'unité utilisée en prospection magnétique est le nanotesla (nT), qui par un jeu
de transformation est exactement égale à l'ancienne unité, le gamma (𝛄) :
1 nT = 10-9 T= 1 𝛄.
CONCLUSION
Le champ magnétique terrestre est une quantité vectorielle : il possède, à chaque point de l'espace,
une intensité et une direction particulières. En réalité, sa description est très complexe, car :
- elle repose sur des mesures effectuées par des stations terrestres ou par voies aériennes ;
- elle nécessite des modèles mathématiques qui reposent sur des principes de la
magnétostatique déjà mis en place par GAUSS dès le XIX e siècle, à partir des solutions
proposées par LAPLACE.
On note que le champ magnétique qui enveloppe la Terre agit comme un véritable bouclier
protecteur. En effet, il empêche la partie dangereuse du rayonnement solaire d’atteindre la surface
du globe terrestre. Sans cette armure, il n’y aurait pas de vie.
On sait aujourd’hui que l’activité du noyau de la planète, la géodynamo, est à l’origine d’une grande
partie de ce champ magnétique. Mais, d’autres phénomènes comme par exemple la croûte terrestre
et la circulation des océans y contribuent eux aussi. Le problème des scientifiques est de distinguer
ces différentes sources.
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EXERCICE D’APPLICATION
1 – Définir les termes suivants :
a - Minéraux ferromagnétiques:………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………..
b - Susceptibilité magnétique:…………………………………………………………………...
c - Les tempêtes magnétiques sont aussi appelées variations séculaires. Vrai ou Faux
d – Citer les domaines d’application de la magnétométrie…………...........................................
…………………………………………………………………………………………………..
2 – Rémanence magnétique ; de quoi s’agit-il ? (4 lignes maximum)
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INTRODUCTION
La gravimétrie, méthode géophysique dite de potentiel ou passive, étudie les variations spatiales
du champ de pesanteur, soit un ensemble de méthodes d'analyse ou de séparation, basées sur les
différences de densité. La gravimétrie est une méthode.
Étant l’une des disciplines fondamentales de la géophysique, son champ d’application couvre
différents objectifs, parmi lesquels on peut citer :
• L’étude de la structure interne à diverses échelles. En effet, les anomalies de pesanteur ou les
anomalies du géoïde s’expliquent par la présence d’hétérogénéités de masse dans le sous-sol, depuis
la subsurface jusqu’au noyau ! La gravimétrie est donc utilisée en géophysique appliquée et en
physique du globe.
• L’étude de ces anomalies permet également de caractériser le comportement mécanique de la
lithosphère, développement moderne du concept d’isostasie qui caractérise la façon dont la partie
externe du globe terrestre réagit sous l’action de forces comme le poids d’une chaîne de montagne.
• L’étude des variations temporelles de la pesanteur relève historiquement du domaine des marées
terrestres, il s’agit des variations de la pesanteur dues principalement à l’action de la Lune et du
Soleil sur le globe terrestre.
• Les changements au cours du temps de la répartition des masses dans le système Terre modifient
la pesanteur et le géoïde. On analyse les variations temporelles
I – NOTIONS DE BASE
1 – Principes de base
a – Lois de l’attraction universelle
L'attraction universelle est directement en rapport avec la masse des corps (densité)
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où 𝐹 est force appliquée sur la masse m2, 𝑟1, le vecteur unitaire (figure 1), r1, la distance entre les
masses m1 et m2, et G, la constance universelle de la gravité, r1 et G sont données par :
b Champ gravitationnel
Soit une particule immobile en un point A de l’espace. Toutes les particules se trouvant autour de
la masse m de A subissent une accélération (figure 2). Chaque point de l’espace est alors caractérisé
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2 – Références terrestres
a – Ellipsoïde de révolution : sphéroïde
Pour prédire le champ gravitationnel de la terre en tout point, sa forme et ses variations de densité
doivent être continus. À cause de sa rotation, la terre n’est pas sphérique. Sa forme peut être
approximée par une ellipsoïde de révolution quelques fois appelée sphéroïde et caractérisé par son
coefficient d’aplatissement :
𝑅𝑒𝑞 − 𝑅𝑝𝑜 1
=
𝑅𝑒𝑞 298,247
où Req est le rayon de la terre à l’équateur (6378,139 km) et Rpo le rayon de la terre au pôle (figure
3).
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Sur l’ellipsoïde, la gravité de référence g0 pour un point de latitude φ (formule acceptée depuis 1967
par l’Union International de Géologie et de Géophysique (IUGG) :
gth (φ) = 9,7803 (1 + 5,2789.10-3sin²φ + 23,462.10-6sin4φ).
b – Géoïde
Sur la terre, la surface moyenne des océans au repos (c’est-à-dire en faisant abstraction des courants,
des vagues, etc.) se confond avec une surface équipotentielle du champ de pesanteur. Cela est dû
aux propriétés des fluides en équilibre. Cette surface équipotentielle est appelée géoïde.
Par définition, le géoïde définit la forme de la terre.
C’est la forme qu’aurait une terre entièrement recouverte d’eau. Si la terre était immobile et
homogène, le géoïde serait une sphère. Si la terre était en rotation et homogène, le géoïde serait une
ellipsoïde de révolution. Dans la réalité, le géoïde a une forme indéterminée, contrôlée par la
distribution des masses internes, que l’on peut appeler, en utilisant un néologisme parlant, un
patatoïde.
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II - CORRECTIONS GRAVIMÉTRIQUES
Afin d'obtenir les variations du champ gravitationnel dues à des causes géologiques, il est nécessaire
de corriger les mesures affectées par des influences extérieures (dérive de l'appareil, marée,
ellipticité de la Terre, ...).
La pesanteur terrestre dépend de plusieurs facteurs : la latitude, l’altitude, la topographie
environnante, les marées terrestres, les variations de la densité sous la surface du sol.
On applique ces corrections, avant tout traitement et toute forme de présentation, lorsque leur valeur
est du même ordre de grandeur que le bruit de fond des lectures ou la résolution recherchée. En
général, on applique toujours les corrections des marées, de la dérive instrumentale, de la latitude et
celles d'air libre (figure 4).
semblable toutes les 25 heures, avec des pointes toutes les six heures et demie environ. L'effet
combiné de la Lune et du Soleil peut atteindre 0,3 mGal par jour.
L'effet des marées se calcule, pour une région et un temps donnés, à partir de la formule de
Longman (1959). Cette formule tient compte de la latitude, de la longitude et du temps moyen de
Greenwich. On peut aussi obtenir des tables de correction, comme celle présentée au tableau 3.9,
auprès des commissions gouvernementales qui traitent de la physique du globe.
3 - Correction de la latitude
Soulignons que l'accélération gravitationnelle augmente à l'approche des pôles. Cette augmentation
n'est cependant pas linéaire et elle est maximale à 45°de latitude. Deux raisons l'expliquent :
- le rayon terrestre diminue, la terre étant légèrement aplatie aux pôles ;
- la force centrifuge, en opposé à la force gravitationnelle, diminue à mesure que la distance
à l'axe de rotation de la terre décroît.
Les formules suivantes permettent de calculer, en mGal, les corrections nécessaires pour éliminer
cet effet.
Pour des déplacements Nord-Sud x, inférieurs à 2 km, à partir d'une station de référence située à une
latitude <ϕ> :
Cl = 0,00081sin (2ϕ)x
Pour des déplacements nord-sud supérieurs à 2 km :
Cl = 5172,3 (sin² (ϕ0) - sin² (ϕ1)
où, ϕ0 = latitude de la station de référence et ϕ1 = latitude de la station de mesure
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Si la latitude de la station de mesure est plus élevée que celle de la station de référence, on soustrait
la correction de valeur mesurée et, inversement, si la station de lecture est située à une latitude moins
élevée, on ajoute la correction.
On obtiendra une correction négative si la station se situe plus bas que l'élévation de référence, et
une correction positive dans tel cas contraire. En pratique, on choisit un niveau de référence se
situant sous le niveau topographique le plus bas de la région à couvrir. Souvent l’ellipsoïde sert de
niveau de référence. À ce moment, la correction est toujours positive.
Pour obtenir de bons résultats d'un levé gravimétrique détaillé, l'altitude des stations doit être
mesurée avec une précision de 0,05 m. Il est à noter que la correction d'air libre est, en termes
d'amplitude, la plus importante de toutes les corrections.
5 - Correction de Bouguer
La correction d'air libre ramène les lectures à une élévation commune, mais elle ignore les surplus
ou les déficits de masses par rapport au niveau de référence choisi. De fait, la matière au-dessus du
niveau de référence exerce une attraction qui s'ajoute à celle qu'aurait normalement ressentie
l'appareil si l'élévation de la station avait été celle du niveau de référence. Inversement, l'absence de
matière sous le niveau de référence cause un manque d'attraction par rapport à ce qui aurait été
normalement ressenti au niveau de référence. La correction de Bouguer élimine ce surplus ou ce
déficit d'attraction.
La correction de Bouguer s'obtient en calculant, pour chacune des stations de mesure, l'effet d'une
tranche de roche de densité p (en g/cm3), d'extension latérale infinie et dont l'épaisseur est égale à
la différence d'élévation h (en mètres) entre la station de mesure et le niveau de référence.
Cette correction, en mGal, se calcule comme suit :
CB = 0,04188ρh
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On voit par cette formule qu'il faut estimer aussi exactement que possible la densité moyenne des
roches. Comme les mesures de densité ne sont pas très courantes en exploration minérale, on se
contente généralement d'une estimation à partir de tables de densité. Si l'on ne possède aucun indice
quant à la densité des roches sous-jacentes, on prend la valeur de 2,67 g/cm3, densité moyenne des
roches de la croûte continentale.
Le signe de la correction de Bouguer est toujours l'inverse de celui de la correction d'altitude.
Lorsque l'on choisit un niveau de référence sous le niveau topographique le plus bas de la région à
couvrir, la correction est toujours négative.
6 - Correction topographique
La correction topographique tient compte du relief aux abords de la station de lecture. Cette nouvelle
correction s'impose pour compléter la correction de Bouguer lorsque la topographie est accidentée.
Mais si l'amplitude de l'anomalie recherchée dépasse largement l'erreur causée par l'effet du
relief topographique, le calcul de cette correction n'est pas nécessaire.
Comme une composante de l'attraction exercée par un déficit de masse (vallée) ou par un excès de
masse (colline) est dirigée vers le haut, la correction topographique est toujours positive.
Elle nécessite l'utilisation de cartes topographiques précises. L'influence du relief augmentant
rapidement plus on s'approche de la station de lecture, il est donc nécessaire de mesurer
adéquatement la topographie tout autour, sur environ 100 m pour les levés détaillés.
Le calcul des corrections de topographie peut se faire graphiquement. Cependant, de nos jours, de
préférence, on utilise un ordinateur pour calculer la correction topographique. Dans ce cas, il faut
numériser les informations topographiques.
La précision des corrections de topographie est bien sûr fonction de la densité des élévations
numérisées et du nombre de prismes utilisés pour le calcul.
On observe, à l'échelle des continents, des variations systématiques de l'anomalie de Bouguer. Sur
les fonds océaniques, l'anomalie de Bouguer est beaucoup plus grande que celle à laquelle on
pourrait s'attendre si la croûte terrestre était d'épaisseur et de composition uniforme.
L'anomalie de Bouguer est à peu près nulle sur les terres légèrement au-dessus du niveau de la mer
et négative dans les régions fortement montagneuse.
Ces variations ne peuvent s'expliquer que par une distribution irrégulière des roches dans la croûte
terrestre. Au 19e siècle, on a émis deux hypothèses pour expliquer ces variations que sont :
l'hypothèse de Air et l'hypothèse de Pratt.
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Dr AKA EHUI, Géophysicien / [email protected] / +225 47082001
- L'hypothèse de Airy fait état d'une croûte terrestre rigide et de densité uniforme, mais où
la topographie a des racines plus ou moins profondes. De la même façon qu'un iceberg a une
partie submergée, la croûte terrestre serait comme flottante à la surface du manteau terrestre
de densité plus élevée.
- L'hypothèse de Pratt assume plutôt que la croûte terrestre a une profondeur constante sous
le niveau de la mer et que sa densité varie latéralement selon la topographie de surface. La
densité serait moins forte là où le relief est accentué, et plus dense là où la croûte st plus
mince.
Le calcul des corrections isostasiques est complexe. Par contre, cette correction importe peu en
géophysique appliquée, puisque l'échelle des levés est généralement trop grande pour que les effets
isostasiques soient ressentis.
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On appelle anomalie (figure 5) est la différence entre une valeur mesurée corrigée et sa valeur
"théorique".
L’anomalie peut être nulle, négative et positive Ainsi, une anomalie nulle (valeur corrigée = valeur
théorique) indique que le modèle rend bien compte des observations, du moins au(x) point(s) de
mesure considéré(s).
En prospection gravimétrique, l’anomalie gravimétrique recherchée correspond à l’anomalie de
Bouguer.
Anomalie de Bouguer, notée ΔgB est l’anomalie du champ gravitationnel mesuré plus ou moins la
somme de toutes les corrections. Elle est représentative des anomalies de densité dans le sous-sol
est calculée par la formule suivante :
ΔgB = Δgmesurée ± Σ Corrections, avec Δgmesurée = gmesurée - gthéorique
IV – GRAVIMÈTRES
Il y a deux types de mesure : gravimétrie relative et gravimétrie absolue.
1 - Mesures relatives
La gravimétrie relative permettant de détecter de petites variations de la pesanteur, elle apporte des
arguments à la présence éventuelle de matériaux peu denses (eau, pétrole, gaz, sel...) créant des
déficits de masse, ou, à l'opposé, la présence de filons de minerais denses (fer, or, platine...) créant
des excès de masse. Ces études sont associées à des études sismiques
2 - Mesures absolues
CONCLUSION
La gravimétrie est une méthode géophysique basée sur la mesure du champ de pesanteur terrestre
permettant de connaître la densité des roches.
Les données gravimétriques sont très importantes dans l’exploration pétrolière. La gravimétrie,
couplée au magnétisme, est un des outils les plus utilisés au stade initial de l’exploration. Ces
données peuvent nous donner :
Elles servent principalement à valider les prospects mais peuvent, toutefois, soutenir au stade avancé
de l’exploration la fiabilité des interprétations.
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