Mariage, Divorce Et Péché Mortel v2020 - 2
Mariage, Divorce Et Péché Mortel v2020 - 2
Mariage, Divorce Et Péché Mortel v2020 - 2
et péché mortel
- ce que dit la Bible & ce qu’en a fait
le clergé de l’Eglise catholique !
suivi de quelques considérations sur la « démission » de Benoît XVI et
l’élection du Pape François…
(par Michel Saffroy)
Avant -propos :
J’ai adressé ce mémoire à Mgr Laurent Camiade, évêque du
diocèse de Cahors, docteur en théologie, professeur de théologie
à l’Institut Catholique de Toulouse et Président, depuis peu, de
la Commission doctrinale.
Compte tenu de la diversité des réponses - souvent
contradictoires !- reçues de la part de clercs, de moines et
d’évêques auxquels je m’étais adressé - afin de savoir si le divorce
constitue toujours –même en l’absence de remariage-, un
péché mortel pour celui qui le demande selon l’enseignement
bimillénaire de l’ Eglise découlant lui-même de la Bible, je me
suis donc adressé à Monseigneur – par l’envoi de ce mémoire -,
et lui ai posé clairement la question du caractère gravement
peccamineux du divorce, lequel se répand de plus en plus de nos
jours, y compris chez les catholiques…
Monsieur,
Commentaire de l’auteur :
· L’Eglise fait la distinction très claire entre le péché – qu’il
faut dénoncer au for externe (celui qui juge les actes) -, et le
pécheur que l’on ne peut juger au for interne, lequel
n’appartient qu’à Dieu seul.
· Le but de ce mémoire n’est donc pas de condamner qui que
ce soit mais de rappeler la saine et constante doctrine de
l’Eglise pour le bien des âmes dont le salut constitue la tâche
première de nos pasteurs.
· Ne faut-il pas le rappeler sans relâche en cette époque de
relativisme moral qui voit des cardinaux absoudre, de façon
scandaleusement hérétique, le péché des adultères (devenus
des «divorcés remariés » !) - au nom d’un «discernement» qui
n’est autre qu’une morale opportuniste de circonstance -, et
autoriser des communions qui ne peuvent qu’être sacrilèges ?
· Si nous devons juger les actes sans compromission afin que
les âmes soient éclairées sur le chemin de leur salut, nous
devons également, connaissant nos propres faiblesses, prier
pour les pécheurs et leur témoigner amour et miséricorde
sans les juger.
· Car, en définitive, la seule attitude qui vaille c’est d’annoncer
la vérité, toujours et partout, celle de l’ Eglise, Mater et
Magistra, et non celle des épigones modernistes devenus
schismatiques (car protestants), de Kasper et Marx.
· Avec, pour nous, l’ignorance et la tromperie comme seuls
adversaires. Car, comme me l’écrit avec beaucoup de
pertinence un prêtre d’origine juive du diocèse de Fréjus «
Nous sommes dans une période de grande confusion
doctrinale et nombre de clercs veulent suivre l’évolution de
la société en «bidouillant» la doctrine. Dans cette course
effrénée, « ils veulent tromper le diable » comme le disait
Pascal». Merci pour votre droiture doctrinale par temps de
tempête ! »
· Merci du fond du cœur à ce prêtre issu du «peuple élu par
Dieu» de rappeler à ses confrères que la trahison n’est pas
seulement celle du peuple juif à l’époque de la Passion !
Qu’elle est en chacun de nous si nous ne sommes pas
vigilants !
· Ouvrir des chemins de conversion, comme le souhaite Mgr
Camiade, ne rend-il pas indispensable de rappeler l’existence
de l’enfer qui attend les pêcheurs impénitents qui persistent
dans leur péché ?
· Et, à chaque prêtre qui me lira, je demanderai ici : « quand,
pour la dernière fois, avez-vous prêché sur les fins dernières ?
»
· Car on ne mange pas impunément la soupe avec le démon,
même avec une grande cuillère, si l’on ne veut pas tomber
dans le chaudron… d’où l’on ne sort jamais !
· Et à ces prêtres égarés qui endorment leurs ouailles ou les
conduisent à l’abîme je rappellerai cette terrible parole de
Don Bosco qu’ils devraient toujours avoir en mémoire et que
je cite plus loin. Ils entraînent en effet dans l’apostasie un
grand nombre d’âmes et leur désobéissance est effarante.
Deutéronome :
(22 :19)
« Et elle deviendra sa femme ; il ne pourra la répudier de toute sa vie. »
Malachie :
(2 :1-16) nous donne une vision claire de ce qui est dans le cœur de Dieu au sujet
du mariage :
(5 : 31-32)
« Il a été dit « que celui qui répudie sa femme lui donne un acte de
séparation ». Et moi je vous dis que quiconque répudie sa femme – excepté
pour cause de fornication – lui fait commettre l’adultère, et celui qui épouse
une répudiée commet l’adultère. »
(5 :37)
« Que votre parole soit oui, oui ; non, non ; le surplus vient du Mauvais. »
(19 : 3-6 )
« Et s’avancèrent vers Lui des Pharisiens pour le mettre à l’épreuve en
disant : « Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif ? »
Il leur répondit : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès le
commencement, mâle et femelle il les fit » et qu’il dit : « A cause de cela
l’homme abandonnera père et mère, et il s’attachera à sa femme, et les
deux deviendront une seule chair ». De sorte qu’ils ne sont plus deux, mais
une seule chair. Donc ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas »
Marc :
(10 : 2-12 )
« Et s’avançant, des Pharisiens lui demandaient s’il était permis à un
homme de renvoyer : c’était pour le mettre à l’épreuve. Répondant, il leur
dit : « Que vous a commandé Moïse ? ». Ils dirent : »Moïse a permis
d’écrire une lettre de séparation et de répudier ». Jésus leur dit : « C’est eu
égard à votre dureté de cœur qu’il a écrit pour vous ce commandement,
mais, dès le commencement de la création, mâle et femelle il les fit
« N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès le commencement, mâle et femelle
Il les fit ? A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, et les
deux deviendront une seule chair ».De sorte qu’ils ne sont plus deux, mais
une seule chair. Donc ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas.
Et, une fois dans la maison, de nouveau les disciples l’interrogeaient là-
dessus. Et il leur dit : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre
commet l’adultère envers la première ; et si c’est elle qui, après avoir
répudié son mari, en épouse un autre, elle commet l’adultère. »
Luc :
(16 : 17-18)
« Il est plus facile que le ciel et la terre passent que ne tombe un seul
menu trait de la Loi
Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet l’adultère, et
celui qui épouse une femme répudiée par le mari commet l’adultère. »
Romains :
(7 : 2-3)
« Ainsi la femme mariée reste liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant ;
mais si le mari meurt, elle se trouve dégagée de la loi de son mari. Ainsi
donc, du vivant de son mari, on la qualifiera d’adultère si elle appartient à
un autre homme ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte
qu’elle n’est pas adultère en appartenant à un autre homme. »
I Corinthiens :
(7 : 11-13 )
« A ceux qui sont mariés je prescris, non pas moi, mais le Seigneur : que la
femme ne se sépare pas de son mari – mais, si elle s’en sépare, qu’elle ne se
remarie pas, ou qu’elle se réconcilie avec son mari- et que le mari ne laisse
pas sa femme. »
(7 : 39)
« Une femme demeure liée aussi longtemps que vit son mari; mais, si le mari
meurt, elle est libre de se marier avec qui elle veut, mais seulement dans le
Seigneur. »
Ephésiens :
(5-2)
« Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ.
Que les femmes le soient à leurs maris, comme au Seigneur ; car le mari est
le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l’Eglise, Lui, le
sauveur du corps. Mais comme l’Eglise est soumise au Christ, ainsi les
femmes doivent l’être en tout à leur mari.
Maris, aimez vos femmes, tout comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré
pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain de l’eau qu’une
parole accompagne afin de présenter à lui-même,[cette Eglise]glorieuse,
sans souillure ni ride ni rien de tel, mais sainte et irréprochable. Ainsi les
maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Qui aime sa
femme s’aime soi-même. Personne certes n’a jamais haï sa propre chair ;
on la nourrit au contraire, on la choie, tout comme le Christ fait pour
l’Eglise, parce que nous sommes les membres de son corps. Pour cela
l’homme quittera père et mère, et il s’attachera à sa femme, et les deux
deviendront une seule chair. C’est là un grand mystère ; je l’entends de
Christ et de l’Eglise. Quoi qu’il en soit pour vous, que chacun de vous aime
sa femme comme soi-même, et que la femme craigne son mari. »
Etc…
Concluant son étude sur l’indissolubilité du mariage dans les 4
premiers siècles, le Dictionnaire de Théologie Catholique affirme :
https://laportelatine.org/catechisme/
catechisme_concile_trente/catechisme_concile_trente.pdf
Extraits :
***
Divorce Civil
"Pourvu qu'en leur for intérieur ils soient prêts, aussi bien vis-
à-vis de la valeur ou de la nullité du mariage que de la
séparation de corps, sur lesquels ils sont mis dans l'obligation
de juger, à ne jamais proférer, plaider, solliciter ou soutenir
une sentence contraire au droit divin ou ecclésiastique.
Question:
· Nota bene :
· Le pontife romain doit définir que la doctrine qu’il énonce doit être
tenue par tous les fidèles.
de l’Eglise concernant
le sacrement de mariage
++++++++++++++
Après le Concile Vatican II, ce qu’en
ont fait les clercs de l’Eglise catholique
La doctrine de l’Église
Nota bene :
· Elle feint d’y voir une mesure ne frappant que ceux qui
nient l’autorité de l’Eglise (Luther et les hérétiques
protestants).Alors même qu’il est patent que cette
mesure frappe indistinctement tous ceux qui légitiment
le divorce, qu’ils se réclament de Luther ou non. Cette
interprétation restrictive, (qui date de 1977) est
hérétique et de nature scandaleusement opportuniste ;
elle s’éclaire quand on constate l’évolution ultérieure
de l’Eglise sur le sujet du divorce !(cf B 6, B 7, B 8, B 9)
· Nota bene :
· La commission théologique internationale de 1977 parlait,
elle, de « très graves motifs, pour le bien de la foi et le salut
des âmes » (cf B 6 supra) rendant licite la dissolution
(sic !)d’un mariage.
(Il est vrai hélas que, souvent, bon nombre d’époux engagent l’action civile,
parfois pour des motifs de pure convenance, sans s’inquiéter aucunement du
caractère gravement peccamineux d’une demande de divorce qui viole sans
conteste les règles de l’Eglise rappelées ci-dessus, que le prêtre lui-même, hélas
trop souvent, ne rappellera pas ).
Autrement dit, les juges ecclésiastiques - au nom des évêques de France dont ils
sont les mandataires-, poussent préalablement au divorce les couples qui les
interrogent sur la validité de leur mariage sacramentel ! Ceci alors même que
l’Eglise considère le mariage républicain inexistant et, de même, l’éventuel
divorce.
Sans compter que des époux, dont l’officialité jugera finalement que leur
mariage était valide, se retrouveront civilement divorcés après avoir
obtempéré à cette injonction ecclésiastique qui constitue une trahison et une
incitation au péché !
Ils doivent donc être capables de défendre ce sceau sacramentel jusqu’au martyre.
Leur seule exigence doit être le repentir sincère de la personne qui se confesse. Ils
ne peuvent pas exiger du pénitent qu’il se rende à la justice civile, car il s’agit
d’un autre ordre. »
http://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/
2019/07/01/0565/01171.html
***
Cette note réaffirme clairement l’indépendance de juridiction dont
bénéficie de tout temps l’Eglise catholique vis-à-vis des juridictions
civiles.
Il en découle, dans le domaine des nullités de mariage, que l’Eglise ne
saurait exiger, avant tout examen de la cause de nullité, qu’un
jugement de divorce soit prononcé.
Une telle exigence est de fait illégale en ce qu’elle viole
l’indépendance des tribunaux ecclésiastiques et constitue une
intrusion inacceptable dans la liberté et la vie privée des fidèles.
***
Les mariages déclarés nuls sont-ils vraiment nuls ?
nombre de
causes 15 16 48 55 105
mariages
déclarés
nuls 62 % 62 % 80 %88 % 92 %
Sont ensuite analysés les chefs de nullité invoqués. Entre 1973 et 1983, la majorité des déclarations de
nullité provenaient de l’exclusion d’un élément essentiel au mariage (procréation, fidélité ou
indissolubilité). Depuis le Code de 1983 vient en 1re position le grave défaut de discernement (nc
1095, 2°), puis l’incapacité d’assumer les obligations du mariage (nc 1095, 3°), ensuite l’exclusion d’un
élément essentiel au mariage, enfin le dol et la crainte grave. L’ancien Official (juge ecclésiastique) de
Paris a lui-même reconnu au sujet du nouveau canon 1095 : « Il semble parfois que l’on donne une
trop forte extension à ces chefs considérés comme un fourre-tout 4». Ce nouveau canon 1095 a
permis de multiplier les déclarations de nullité dans des proportions telles que les tribunaux
matrimoniaux depuis 1983 ont perdu leur crédibilité auprès des catholiques sérieux.
4. Un nouveau sacrement ?
Il y a dans cette réforme quelque chose de plus grave encore. Le concile de Trente rappelle que
l’Eglise n’a pas le pouvoir de modifier la substance des sacrements. 12Or il est légitime de se
demander si cette réforme, qui s’inscrit dans une nouvelle vision du mariage, ne modifie pas la subs-
tance du sacrement de mariage. En effet, depuis les années 1970, plusieurs mariages sont déclarés nuls
par le tribunal de la Rote romaine pour un motif totalement nouveau : l’exclusion du bonum conjugum,
du bien des époux.
Or, absolument jamais, avant le concile Vatican II, un tel motif n’a été considéré comme une cause de
nullité de mariage. Une sentence rotale du 8 novembre 2000 explique ce nouveau motif de nullité : «
L’acte positif de volonté contre l’ordonnancement du mariage au bien des conjoints est réalisé, lorsque
la volition de celui qui se marie est directement opposée à l’exigence, tant humaine que chrétienne, de
croître de façon continue dans la communion jusqu’à l’unité vraiment féconde des corps, des cœurs, des
esprits et des volontés 13 ».
Autre exemple, cet extrait d’une sentence rotale du 20 mai 2010 qui reconnaît l’invalidité du mariage : «
Il ressort des actes de la cause et de l’expertise que la femme a été incapable d’inaugurer et de maintenir
la nécessaire relation interpersonnelle duale et égale, puisque sa condition psychologique l’empêchait de
créer et de vivre le minimum tolérable d’une communauté de toute la vie 14». Une enquête a été
effectuée auprès du tribunal de Sicile. En 2012, 2% des déclarations de nullité de mariage s’appuient
sur le chef d’exclusion du bonum conjugum15. Pourquoi une telle exclusion entraîne-t-elle la nullité du
mariage ? Mgr Pinto, juge au tribunal de la Rote, en donne la raison : « Contracte un mariage nul en rai-
son d’une incapacité d’assumer l’obligation qui répond au bien des époux, celui qui en raison d’une
grave anomalie soit psychosexuelle, soit (...) de la personnalité, ne peut donner à son partenaire le droit
à une manière d’agir où ce partenaire trouve son complément psychologique psychosexuel spécifique de
conjoint authentique, pas même dans ce qui est substantiel, en raison de quoi la communauté conjugale
est impossible au moins moralement 16».
De très nombreuses sentences rotales expliquent que « une perturbation psychique, clairement établie,
rendant impossibles les relations interpersonnelles conjugales, rendent le sujet incapable de se marier
validement 17». Une sentence du 13 mai 2004 prononcée par le tribunal de la Rote déclare un mariage
nul pour exclusion par l’épouse du bien des époux. Voici l’explication fournie : « L’union conjugale,
cela ne fait aucun doute, est théologiquement ordonnée non seulement à la procréation et à l’éducation
des enfants, mais d’abord au bien des conjoints. Les époux sont mari et femme d’abord, père et mère
ensuite. Le bonum conjugum, comme fin et élément essentiel de l’alliance matrimoniale, est comme la
somme de tous les biens provenant de la relation interpersonnelle des conjoints ». Et la sentence
romaine de conclure à la nullité de tout mariage « quand la volonté du contractant s’oppose directement
à la requête, tant humaine que chrétienne, d’une croissance continue dans une communion plus pleine
allant jusqu’à l’unité des corps, des cœurs, des esprits et des volontés ».18
La sentence conclut que si un contractant refuse explicitement de donner à son conjoint le droit à l’aide
mutuelle et à la communauté de vie, le mariage peut être valide, pourvu que soit bien donné le droit aux
actes aptes à la génération.29Le Père Cappello, canoniste romain réputé, l’affirme aussi clairement : « La
communauté de vie, c’est-à-dire de lit, de table et d’habitation, appartient à l’intégrité, mais non à
l’essence du mariage, en sorte que le mariage est valide, même si cette vie commune a été exclue par
un pacte, à condition toutefois que le droit sur le corps soit sauf 30». L’enseignement du cardinal
Gasparri est parfaitement identique.31On pourrait tout au plus se demander si la communauté de lit, de
table et de toit dont parlent les auteurs traditionnels coïncide parfaitement avec la communauté de vie
conjugale dont parlent les auteurs modernes. Mais même si l’on admet le doute sur ce point, il demeure
certain que le législateur ne s’est pas contenté d’ajouter une nouvelle condition à la validité du mariage,
ni un nouvel empêchement dirimant de droit ecclésiastique. Contaminé par une philosophie
personnaliste qui place le bien de la personne au-dessus du bien commun, il a tenté d’élargir
l’objet même du contrat matrimonial. Si l’on objecte que cette modification n’a pas pour auteur le
législateur, mais seulement les juges romains de la Rote, il faut répondre que, lorsque les sentences de la
Rote romaine donnent une interprétation de la loi constante et uniforme, alors elles font jurisprudence. A
l’inverse, les sentences des officialités diocésaines ne font pas jurisprudence.32
8. Le pouvoir du pape
Il est certain que le successeur de Pierre peut établir des empêchements ou des vices de consentement
dirimant le mariage, c’est-à-dire le rendant nul.40En revanche, il n’a pas le pouvoir de modifier l’objet
du contrat matrimonial. En effet, le sacrement de mariage a cette particularité unique par rapport
aux autres sacrements d’être un contrat de droit naturel élevé par le Christ à la dignité de
sacrement. Mais le Christ n’a pas changé la nature de ce contrat.Changer l’objet du sacrement de
mariage, c’est définir comme mariage chrétien un contrat autre que le contrat de droit naturel, ce
que le Christ n’a pas voulu faire, et donc ce que le pape lui-même n’a pas le pouvoir de faire.
Comme l’explique Pie XI, « ce n’est pas par les hommes, mais par l’auteur même de la nature, le Christ
Seigneur, que le mariage a été muni de ses lois. Par suite, ces lois ne sauraient dépendre en rien des
volontés humaines 41». Nous en avons une belle illustration dans la pratique suivante : quand deux
païens mariés selon le droit naturel se font baptiser, l’Eglise ne leur demande pas de renouveler
leur consentement matrimonial. Par le baptême des deux époux, le mariage devient sacrement. Or,
si l’objet du mariage chrétien était plus large que l’objet du mariage naturel, il faudrait leur
demander d’émettre un nouveau consentement sur un contrat dont l’objet serait plus étendu que
celui du mariage naturel. Il faudrait donc conclure que les païens mariés qui se font baptiser ne
sont pas mariés sacramentellement tant qu’ils n’ont pas émis ce nouveau consentement. Et s’ils ne
l’acceptaient pas, quelle serait la valeur de leur mariage contracté dans le paganisme ?
9. Que conclure ?
Le législateur ecclésiastique a outrepassé ses droits.
Il a modifié la substance même du sacrement de mariage. Il est donc urgent de revenir à la vision
catholique du mariage, telle qu’on la trouve dans le Code de droit canonique de 1917 et dans
l’encyclique de Pie XI Casti connubii. En attendant, il est à craindre sérieusement que plusieurs
mariages parfaitement valides et indissolubles aient été déclarés nuls par des tribunaux
ecclésiastiques.
Abbé Bernard de Lacoste
_____________________________________________________________________________________________________
Le Droit canonique est-il aimable ?, p.2852 T.4, n°7493 Mariages déclarés nuls en 1ère instance ; sentence confirmée en
appel.4 Maurice Monier dans l’année CANONIQUE t. 38, année 1995, page 1415 Sentence du 15 octobre 1992, coram
Burke, dans l’an-née CANONIQUE t. 39, année 1997, page 1976 Edition de 1891, t. 2, n°7777 Coram Lefebvre, 8 juillet
1967, voir l’année CANO-NIQUE t. 57, année 2016, page 41.8 Suppl. q. 58 art. 5 ad 4um et 5um.9 Sentence du 21 juin
1996 cité dans l’année CANO-NIQUE, t. 42, année 2000, page 23410 Voir l’année CANONIQUE, t. 22, année 1978, page
24611 Suppl. q. 58 art. 1 in corp. et ad 4um12 21e session, ch. 2, Dz 172813 Coram Civili, cité dans Claude Jeantin,
L’immaturité devant le droit matrimonial de l’Eglise, page 34414 Coram Boccafola, cité dans l’année CANONIQUE, t. 55,
année 2013, page 30815 Claude Jeantin, L’immaturité devant le droit matri-monial de l’Eglise, page 34816 C. Pinto, 27 mai
1983, cité dans Louis Bonnet, La communauté de vie conjugale, 2004, page 50617 Par exemple coram Pompedda, 19
février 1982, cité par Louis Bonnet, op. cit., page 46218 Cité par l’année CANONIQUE, t. 44, année 2007, page 48019 Can.
1081 §220 Annali di Dottrina e Giurisprudenza Canonica, t. 1, page 9721 Sentence du 17 mai 1980 coram Ewers, cité dans
l’année CANONIQUE, t. 30, année 1987, page 44122 Sentence du 25 février 1969, coram Anne23 L’année CANONIQUE, t.
25, année 1981, page 36224 Sentence du 31 janvier 1976 citée par Louis Bonnet, op. cit., page 36025 L’année
CANONIQUE, t. 37, année 1994, page 11026 Cité par l’année CANONIQUE, t. 53, année 2011, page 44027 AAS 36 (1944),
172-20028 Cf. Les Enseignements Pontificaux, Le mariage, Solesmes, Desclée, 1960, appendice n. 24-2929 n°2430 De
matrimonio, n°57431 De matrimonio, n°732 Voir CIC 17 can. 20 et CIC 83 can. 19 et L’année CANONIQUE, t. 31, année
1988, page 43033 Coram Julien, sentence du 9 janvier 1925, cité dans L’année CANONIQUE, t. 37, année 1994, page
10634 Coram Pinto, 15 juillet 1977, cité par Louis Bonnet35 Gaudium et spes n°47 et n°4836 J’accuse le concile, page 9037
Coram Ferraro cité par Louis Bonnet, op. cit.38 Discours du 21 janvier 1999 au tribunal de la Rote romaine39 Cité par
l’année CANONIQUE, t. 53, année 2011, page 44040 Concile de Trente, 24e session, canon 441 Encyclique Casti connubii
du 31 décembre 193
« Quant à celui que le pacte du mariage a une fois uni à une autre, il ne peut
plus dans la suite ni changer ni invalider, ni annuler cette alliance, quand
même il se repentirait de l’avoir contractée. »
Ce même Catéchisme de l’Eglise catholique, dans les articles 1650, 2382 sq qui
traitent du divorce, passe également totalement sous silence les canons du
Concile de Trente qui interdisent formellement le divorce et excommunient
même ceux qui le légitiment ! (en réalité l’anathème – cf B2 – 1 – s’entend
comme une condamnation à la mort éternelle !).
Le divorce en tant que tel, non suivi d’un remariage civil, est passé sous
silence dans ce nouveau Catéchisme. Il y est seulement fait mention du péché
mortel que constitue le remariage éventuel, constitutif d’un adultère !
Il est des plus étranges de constater que nulle part la liste de ces péchés n’est
indiquée aux fidèles hormis le cas de l’avortement (cf CEC § 2272).
Il n’est que de constater, par ailleurs, que les hommes politiques se disant
catholiques qui se prononcent en faveur de l’ avortement rebaptisé I.V.G. ne
sont quasiment jamais excommuniés par leur évêque !
« § 2383 La séparation des époux avec maintien du lien matrimonial peut être
légitime en certains cas prévus par le Droit canonique (cf. ⇒ CIC, can. 1151-
1155).Si le divorce civil reste la seule manière possible d’assurer certains droits légitimes, le
soin des enfants ou la défense du patrimoine, il peut être toléré sans constituer une faute
morale. »
· Nota bene :
Aussi on ne comprend pas que l'Eglise puisse, dans le silence actuel qui prévaut
sur cette question, revenir dans sa pratique sur ce que le Concile a promulgué il y a
plus de 450 ans sans tomber elle-même dans cette insidieuse et funeste réforme
protestante que ce Concile avait précisément pour mission de combattre ! (cf
supra, B 6, la déclaration de la Commission théologique internationale de 1977
(créée par Paul VI, lui-même à l’origine de la nouvelle messe) qui fait état « des
nouvelles perspectives qui se rapportent à l’oecuménisme » (sic !).
Quant à la nouvelle messe de Paul VI, rappelons qu’il a formé un comité de huit
personnes, dont deux catholiques et six non-catholiques (protestants), ainsi que
Mgr Bugnini, franc-maçon( !) pour rédiger le nouvel ordo missae. Finalement, ils
ont choisi la messe de Luther. Paul VI a certes dû modifier cela lorsque les gens
ont commencé à protester, mais fondamentalement, c’est la messe de Luther. Or,
celui-ci ne croyait pas en la Présence Réelle à la consécration, pas plus qu’en
de nombreux autres enseignements de l’Église. Il était violemment anti-
catholique et anti-papal. Il est donc étrange et scandaleux de voir le Pape
[Bergoglio] louer Martin Luther comme un homme de profonde conviction
religieuse et grand théologien. Car c’était un hérétique à l’esprit mal tourné qui
mourut en blasphémant.
Et désormais les encycliques papales sur le mariage sont tenues pour nulles et
l’Eglise ne s’y réfère plus !
Car l’article 2383 du CEC - qui détermine les deux cas selon lesquels " le divorce
peut être toléré sans constituer une faute morale "- contrevient gravement aux
dispositions de ce concile et aux déclarations solennelles des deux papes
précités…La plupart des clercs, faut-il le préciser, ignorent d'ailleurs cet
article !
Ceci alors même que la destruction de la famille chrétienne (petite Eglise
domestique !) est au coeur de la crise actuelle, dont celle des vocations
religieuses est la résultante !
Extrait :
« D'autre part, les agents du droit dans le domaine civil doivent éviter
d'être personnellement impliqués dans ce qui peut nécessiter une
coopération au divorce.
En ce qui concerne les juges, cela peut être difficile, car les lois ne
reconnaissent pas une objection de conscience les exemptant de prononcer
une sentence.
En raison de motifs graves et justifiés, ils peuvent donc agir selon les
principes traditionnels de la coopération matérielle au mal. Mais ils
doivent eux aussi trouver des moyens efficaces pour favoriser les unions
matrimoniales, en particulier à travers une oeuvre de conciliation
sagement conduite. »
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/2002/january/documents/
hf_jp-ii_spe_20020128_roman-rota.html
*********
"La diversité des opinions des évêques fait partie de
cette modernitéde l’Église et des diverses sociétés dans
lesquelles elle opère; mais le but est le même et, pour ce
qui concerne l’admission des divorcés aux sacrements,
[cela] confirme que ce principe a été accepté par le
Synode. C’est le résultat final, les évaluations de fait
sont confiées aux confesseurs, mais au terme de
parcours plus ou moins rapides, tous les divorcés
[remariés] qui le demandent seront admis [à la
communion]."( source "Benoît et moi"13-10-2019)
Ces propos n'ont jamais été démentis par le pape ce qui
implique nécessairement qu'ils expriment le fond de sa
pensée.
Il en découle un triple constat :
R. – Quand on lit les nouveaux canons qui viennent d’être cités on est
déconcerté : le mariage nul, ce n’est pas le mariage qui a échoué. La nullité
c’est l’affirmation de la non-existence du mariage. Le mariage qui a échoué
n’est pas nul en lui-même. Les canons cités sont également en contradiction
avec le préambule du motu proprio “Mitis Judex Dominus Jesus”.
Q. – Et, en plus, si l’échec résulte du libre-arbitre des époux, un pouvoir humain extérieur
peut-il décider ce qui, dans la conscience interne des personnes, a échoué ?
R. – Même si c’est aux choix qui ont été faits par les époux qu’est dû l’échec du
mariage, celui-ci ne peut pas être déclaré nul par quelqu’un, parce qu’il n’est
pas nul. Même le pape n’a pas ce pouvoir. En réalité, si c’est aux époux
qu’incombe la responsabilité de l’échec, celui-ci devrait constituer un élément
supplémentaire pour ne pas se libérer plus facilement d’obligations librement
consenties. L’échec est un fait de conscience uniquement au point de vue de la
responsabilité morale. Il n’a pas d’importance à d’autres points de vue et il ne
peut pas être invoqué pour obtenir des déclarations de nullité ou l’annulation du
mariage.
R. – Il ne fait pas de doute qu’il existe des mariages qui aboutissent à des
situations douloureuses. C’est souvent dû à la misère et à la faiblesse humaines ;
au manque de préparation des époux (préparation et maturation qui ne
proviennent pas seulement de l’information fournie lors de la préparation au
mariage) ; à la patience faible ou nulle qui, dans ce que l’on appelle la
“civilisation des droits”, est difficile à exercer ; au mode de vie proposé par
l’actuelle société occidentale qui ne facilite pas la vie en commun ; aux
prétentions et aux aspirations individuelles qui conduisent à sacrifier la famille et
souvent à porter peu d’attention aux devoirs que l’on a envers celle-ci.
À tout cela il faut ajouter le consumérisme en tant que pratique du plaisir pour le
plaisir et bien souvent du vice, qui a comporté le refus de l’idée même de sacrifice
et surtout le refus de l’amour oblatif, dont les destinataires, dans le mariage, sont
en particulier les enfants. Les enfants sont devenus des jouets et, en cas de
séparation ou de divorce, une monnaie d’échange. Leurs droits ont été et sont
foulés aux pieds, même quand ils sont proclamés et apparemment respectés.
Dans ce climat culturel et social, il est vraiment difficile de penser aux enfants,
aux obligations que l’on a envers eux, à la souffrance et aux dommages que les
séparations provoquent chez des êtres humains qui ne sont pas encore capables
d’une véritable autonomie et qui, par conséquent, sont particulièrement
traumatisés par certaines décisions irresponsables de leurs parents.
Q. – Sandro Magister a souligné deux points critiques à propos de la réforme. En ce qui
concerne la procédure ordinaire, il y a la nouveauté relative aux déclarations des
parties, qui peuvent avoir "pleine valeur de preuve". En ce qui concerne la
procédure brève, elle comporte une liste confuse de “circonstances qui peuvent
permettre de traiter l’affaire de nullité du mariage”.Qu’en pensez-vous ?
Q. – En somme, quel jugement portez-vous sur cette réforme ? Quels sont ses
points positifs et ses points négatifs ?
locaux. Elle permet d’éviter des jugements sommaires, tronqués ou arbitraires.Dans chaque affaire
examinée, en effet, les juges engagent la crédibilité de l'Église et de son enseignement. D'où la
nécessité d'un examen minutieux et extrêmement rigoureux des preuves objectives ; ce qui ne peut
se faire dans la précipitation. L’Église regarde la valeur du lien matrimonial avec une telle
estime que, en cas de doute, les juges sont tenus de conclure en faveur de la validité du
mariage. C’est ce que signifie le principe : « Le mariage jouit de la faveur du droit ; c’est pourquoi,
en cas de doute, il faut tenir le mariage pour valide, jusqu’à preuve du contraire »4 .Les canons du
droit de l'Église précisent dans le détail chacun des chefs de nullité qu'un tribunal peut évoquer et
éventuellement retenir. Les juges ecclésiastiques n’ont aucune latitude pour inventer une nouvelle
raison qui pourrait rendre nul un mariage.La réforme du droit canonique issue du concile
Vatican II a malheureusement introduit des nouveaux motifs flous et subjectifs permettant de
considérer comme nul un mariage qui autrefois ne l'aurait jamais été. Il s’agit spécialement
du canon 1095 du Code de 1983. Cependant, même depuis cette réforme regrettable, la procédure
conservait quelque chose de sérieux.
3 - La préoccupation du juge
L’Église demandait au juge ecclésiastique de tout mettre en œuvre pour que les époux
reprennent leur vie commune conjugale, en convalidant leur mariage si nécessaire5. Désor-
mais, le juge « doit s'assurer que le mariage a irrémédiablement échoué »6. On ne tente pas de
réparer, on constate simplement l'échec. Cette approche n’est pas conforme à l’esprit de l’Église.
4 - Une seule sentence exécutoire en faveur de la nullité
Désormais un seul jugement d'invalidité suffit pour permettre un remariage si ni les époux ni le
défenseur du lien 7ne font appel de ce jugement : « Il a semblé approprié qu’il n’y ait plus besoin
d’une double décision conforme en faveur de la nullité du mariage ». Dorénavant, après une 1ère
sentence de nullité, le défenseur du lien« peut faire appel » (nouveau canon 1680) mais n’y est pas
tenu. Si le tribunal déclare le mariage valide, la partie qui s’estime lésée peut faire appel contre la
sentence. La 2ème sentence sera exécutoire, même si elle infirme la 1ère, sauf si le défenseur du lien
fait appel au tribunal de la Rote qui tranchera. C'est l'abandon d'une coutume prudentielle très
antique, justifiée par le désir d’assurer une plus grande sûreté dans le domaine si important de la
réalité du lien matrimonial et de la validité du sacrement.Il est vrai que, dans 95 % des cas 8, la
2èmesentence est conforme à la 1ère. Il est vrai aussi que l’exigence de la double sentence conforme
augmente la durée de la procédure. Ainsi, certains demandeurs attendent plusieurs années avant
d’obtenir la réponse définitive de l’Église au sujet de la validité de leur mariage. Dans une lettre du
26 fé-vrier 1960 adressée au cardinal Tardini, Mgr Marcel Lefebvre donnait ses vota 9 pour le
concile Vatican II. Il y écrivait souhaiter l’accélération des procès en nullité de mariage. Néanmoins,
accélérer la procédure ne signifie pas tomber dans la légèreté. Si le procès a été bien mené en 1re
instance, le second procès sera rapide. D’après les statistiques de l’Officialité deParis, une
procédure de nullité de mariage dure en moyenne entre deux et trois ans, et la suppression de la 2e
instance ferait gagner environ quatre mois 10. Le temps gagné semble dérisoire par rapport aux
risques encourus.En effet, au regard d’une expérience récente et limitée, une telle réforme est
dangereuse. De 1971 à 1983, les American Procedural Norms accordées par le S. Siège à la
conférence des évêques des Etats-Unis, ont permis aux officialités de dispenser de la règle de la
double sentence conforme, dans des cas exceptionnels. L’exception s’est généralisée, et le
traitement des causes matrimoniales a été si largement négligent et la procédure de nullité
tellement facilitée que cela a été perçu comme un divorce catholique11. Pour le cardinal Burke,
alors préfet de la Signature Apostolique, « bien que la promulgation du Code de droit canonique en
1983 ait mis un terme à cette situation extraordinaire, la piètre qualité de bien des sentences de
première instance examinées par la Signature Apostolique, ainsi que le manque évident de toute
révision sérieuse par certains tribunaux d’appel, ont montré le grave dommage porté au procès
de déclaration de nullité de mariage par l’omission effective de la deuxième instance » 12.
5 - Le juge unique
Le pape François permet la constitution d'un tribunal de première instance composé d'un unique
juge. Cette possibilité qui avait été introduite après le Concile était limitée aux cas où il était
impossible de former un tribunal collégial en raison du manque de prêtres canonistes. L’autorisation
de la conférence des évêques était requise13. Cet assouplissement, joint à la réduction du jugement à
une unique instance, conduira fréquemment des fidèles à être déliés du mariage par un seul
jugement porté par un unique juge. Avant 2015, une sentence de nullité pouvait demander jusqu'à
trois instances et donc neuf juges. On voit ainsi la distance qui a été parcourue et le danger planant
désormais sur l'objectivité des déclarations de nullité.
6 - Le procès plus bref
Le nouveau législateur veut aller encore plus vite. Un procès bref ou accéléré est introduit par la
réforme. L'évêque du diocèse devient dans ce cas le juge ultime et unique. Le recours à cette
procédure abrégée est permis « dans les cas où l'affirmation selon laquelle le mariage serait entaché
de nullité est soutenue par des arguments particulièrement évidents ».En lisant l'article 15 du Motu
Proprio, il apparaît que le recours à cette procédure abrégée est non seulement autorisé mais
encouragé. La liste des exemples (art. 14 §1) de circonstances justifiant cette procédure donnée par
le document est étonnante. Citons parmi d'autres : le manque de foi des époux, la brièveté de la vie
commune, la grossesse imprévue ayant justifié le mariage, l'obstination dans une relation
extraconjugale, l'avortement provoqué dans le but d'empêcher la procréation. La liste se termine par
un « etc... » - inhabituel et dangereux dans un texte juridique - qui incite à ajouter d'autres exemples
du même type. De très nombreux canonistes ont fait part de leur perplexité devant cette liste
hétéroclite. Par exemple, le R.P. Philippe Toxé, professeur à la faculté de droit canonique de
l’Angelicum, à Rome, remarque que « certaines situations mentionnées dans cette liste ne sont pas,
en soi, des causes de nullité, mais des faits qui peuvent, dans certains cas, mais pas nécessairement,
être un indice de l’existence d’une cause de nullité qu’il faudra prouver par d’autres circonstances
complémentaires ». Concernant la 1re circonstance mentionnée dans la liste, à savoir le manque de
foi, il semble que le pape François manque de cohérence, puisque lors de son discours à la Rote
romaine, le 21 janvier 2016, il fit sienne la thèse traditionnelle : « Il est bon de rappeler clairement
que la qualité de la foi n’est pas une qualité essentielle du consentement matrimonial, qui, selon la
doctrine de toujours, ne peut être vicié qu’au niveau naturel » 14.Il est vrai que la législation
antérieure, depuis le pape Benoît XIV, permettait aussi de déclarer la nullité de mariage par une
procédure sommaire 15. Néanmoins, il s’agissait uniquement des cas ou la nullité du mariage était
évidente en raison d’un empêchement dirimant ou d’un défaut de forme canonique. Alors que dans
la nouvelle législation du pape François, les motifs de nullité sont loin d’être certains.Remarquons
cependant que le procès matrimonial plus bref devant l’évêque n’est permis que si les deux époux y
consentent. Or, parfois, l’une des parties est opposée à la déclaration de nullité de mariage. Ce
procès bref ne sera donc pas toujours possible.
7 - La force probatoire des déclarations des parties
Les déclarations des époux ont toujours été prises en considération par le droit dans les procès en
nullité. Cependant, elles restent toujours sujettes à caution, parce que la haine que les époux
nourrissent généralement l’un contre l’autre, ainsi que le désir de voir déclarer nul leur mariage,
afin de se remarier ou de régulariser leur situation, rendent ces témoignages suspects d’exagéra-tion
ou de mensonge. Voilà pourquoi, dans le Code de 1917 16, l’interrogatoire des parties n’avait pas
valeur de preuve. Par exemple, si une femme déclare s’être mariée par crainte grave, le juge n’a pas
le droit de se contenter de cette déclaration pour conclure que le mariage est invalide. Dans le
nouveau Code, jusqu'en 2015, les déclarations des époux putatifs ne pouvaient pas avoir une valeur
probante plénière à moins qu'il n'y ait d'autres éléments qui les corroborent pleinement 17. Le pape
François décide désormais que les déclarations des parties peuvent avoir pleine valeur probante
(nouveau canon 1678 §1). Elles peuvent "éventuellement" être soutenues par des témoignages, et ne
seront rejetées que s'il y a des éléments qui les infirment. On risque l’action en nullité par
consentement mutuel.
8 - Un seul témoin
L’adage populaire « testis unus, testis nullus » s’inscrit dans une tradition juridique millénaire et
universelle. La réforme de 2015 bouleverse ce principe ancien et vénérable, en affirmant au
nouveau canon 1678 §2 : « La déposition d’un seul témoin peut faire pleinement foi », à certaines
conditions. Le droit en vigueur avant 2015 disait au contraire : « La déposition d’un seul témoin ne
peut avoir pleine valeur probante »18 , avec l’existence d’exceptions. Désormais, c’est l’inverse qui
prévaut.
9 - Rejet de l’appel
L’appel contre une sentence allonge évidemment la durée de la procédure. La réforme cherche donc
à amputer le principe de l’appel. Mitis judex envisage le cas d’un appel qui «apparaît manifestement
purement dilatoire » (nouveau canon 1680 §2). Dans ce cas, l’appel doit être rejeté par le tribunal
qui confirmera par décret la sentence de première instance. Il s’agit d’une diminu-tion de l’une des
principales garanties offertes aux justiciables, et la seule apte à faire disparaître toute suspicion
d’arbitraire. De plus, le document ne définit pas le concept d’« appel manifestement dilatoire ».
Cette réforme risque donc d’entacher d’abus de pouvoir nombre de rejets.
10 - Le sacrement de mariage jugé par des laïcs
Le Souverain Pontife fait entrer les laïcs en nombre dans les tribunaux de mariage. Dans le Code de
1917, canon 1573, seul un prêtre peut être juge ecclésiastique. Dans le Code de 1983, canon 1421,
la conférence des évêques peut permettre que l’un des trois juges soit un laïc licencié en droit
canonique. Depuis 2015, deux juges sur les trois peuvent être laïcs. La nullité d'un mariage peut
donc être déclarée par un tribunal majoritairement composé de laïcs. Le principe de la potestas
regendi réservée aux clercs n’est plus sauvegardé.
11 - Jugement sur cette réforme
Ce motu proprio risque de conduire à beaucoup de déclarations de nullité abusives. Il peut
introduire dans l'esprit des fiancés et de la jeunesse l'idée que l'engagement au mariage n'est pas si
contraignant puisqu'on peut de façon rapide en obtenir la nullité. Des doutes peuvent surgir chez de
nombreux couples légitimement mariés, car s'il est si facile d'obtenir une nullité, c'est qu'il doit être
vraiment difficile de contracter un vrai mariage. Et que dire de ceux qui, pour une vraie raison, ont
recours aux tribunaux et obtiennent une nullité ? Quelle certitude ont-ils que leur affaire n'a pas été
bâclée ? Comme l’a remarqué l’archevêque de Dijon, « on a l’impression que le principe selon
lequel le mariage a la faveur du droit cède au principe que la nullité a la faveur du droit
»19.Nous sommes bien loin des recommandations de Pie XII au Tribunal de la Rote, le 3 octobre
1941 : « En ce qui concerne les déclarations de nullité des mariages, personne n’ignore que l’Eglise
ne soit, sur ce point, très réservée et bien éloignée de les favoriser. De fait, si la tranquillité, la
stabilité et la sécurité de la société humaine en général exigent que les contrats ne soient pas à la
légère proclamés nuls, a fortiori cela vaut pour un contrat d’une importance telle que le mariage : sa
solidité et sa stabilité sont requises pour le bien commun de la société humaine et pour le bien privé
des époux et des enfants ; et sa dignité de sacrement interdit que ce qui est sacré et sacramentel
ne soit, avec légèreté, exposé au danger d’être profané. Qui ne sait, d’ailleurs, que les cœurs
humains ne sont que trop enclins, dans des cas qui ne sont pas rares – pour tel ou tel grief, par
désaccord ou dégoût de l’autre partie, ou pour s’ouvrir la voie à une alliance avec une autre
personne coupablement aimée – à rechercher la libération du lien conjugal déjà contracté ? Aussi, le
juge ecclésiastique ne doit-il pas se montrer facile à déclarer la nullité du mariage, mais plutôt
s’employer avant tout à valider ce qui a été invalidement contracté ». Le pape Pie XII ajoute ensuite
que si le juge est certain de l’invalidité du mariage en raison de la présence d’un empêchement ou
d’un vice de consentement, et si la convalidation ne peut être réalisée, alors le juge doit prononcer
la sentence de nullité.Les modernistes eux-mêmes reconnaissent que Mitis Judex constitue une
révolution. Certains s’en réjouissent. Par exemple, le doyen de la Rote romaine de l’époque, Mgr
Vito Pinto, le jour même de la publication du motu proprio, invitait les évêques à une conversion,
afin de « passer du nombre restreint de quelques milliers de nullités au nombre démesuré des
malheureux qui pourraient obtenir la déclaration de nullité. Parmi ces pauvres, le pape François
entend le grand nombre de divorcés remariés qui attendent que justice leur soit rendue20» . Un
canoniste contemporain remarque avec justesse : « Cette approche nouvelle subjectiviste constitue
une sortie du cadre traditionnel où prévaut l’institution du mariage, pour entrer dans le cadre très
moderne, où prime l’individu21» . Autrement dit, le législateur traditionnel était surtout préoccupé
par la protection du lien matrimonial. Depuis 2015, il cherche avant tout à donner une nouvelle
chance aux personnes dont le premier mariage fut un échec.Redonnons la parole au canoniste
Cyrille Dounot : « L’on ne peut que s’étonner d’un tel chamboulement de la procédure canonique,
et des risques qu’il entraîne sur la solidité des jugements qui seront rendus en son application. De
nombreux principes sont contournés, renversés ou ignorés. Sous des apparences strictement
procédurales, cette profonde dévaluation du procès en nullité de mariage risque d’assimiler
nullité (déclarative) et annulation (performative). Il n’est pas sûr que cela rende service à
l’indissolubilité du mariage catholique. (...)Pie XI, dans sa première encyclique Ubi arcano Dei22,
dénonçait l’existence d’un “modernisme juridique”, condamné “aussi formellement que le
modernisme dogmatique”. Cette formule peut paraître surprenante dans la bouche d’un pontife,
puisqu’elle laisse entendre que le législateur ecclésiastique puisse succomber au modernisme, au
moins du point de vue normatif. A comparer la tactique moderniste dénoncée par saint Pie X dans
l’encyclique Pascendi, consistant en une affirmation de principe (ici l’indissolubilité du
mariage) suivie immédiatement de son contournement pratique ou de sa relativisation (ici, la
multiplication voulue et facilitée du nombre des nullités), il est possible de s’interroger sur la
possible adéquation de cette formule avec le motu proprio Mitis Judex. Espérons que le législateur,
dans sa sagesse, sache revenir sur ce texte afin de mieux traduire la doctrine catholique du mariage
en langage canonique, et d’une manière conforme aux principes juridiques »23.Début 2017, il était
déjà possible de mesurer quelques effets du motu proprio Mitis Judex. Le journal La Croix du 4
février 2017 a interrogé le vice-official du diocèse de Paris : « Quel est l’impact de la réforme des
nullités de mariage souhaitée par le pape ? Réponse : Depuis deux ans, le nombre de causes a
doublé. Le fait d’en entendre parler a motivé des personnes, ainsi que le fait que la procédure soit
allégée. Beaucoup de gens avaient peur de longs délais, qui viennent en plus après le divorce civil ».
Le prêtre ajoute que sur le plan financier, malgré le désir de gratuité exprimé par le pape, 1100
euros sont demandés aux personnes sollicitant une reconnaissance de nullité. Cela ne couvre pas
complètement les frais. Aujourd’hui, l’officialité de Paris instruit environ 200 causes de
reconnaissance en nullité de mariage par an.
12 - Conclusion
En simplifiant et en accélérant la procédure, le pape a fait voler en éclat toutes les digues qui
protégeaient l’indissolubilité du mariage. Comme l’a écrit Mgr Fellay dans sa supplique au Saint
Père, « les récentes dispositions canoniques du Motu proprio facilitant les déclarations de nullité
accélérées, vont ouvrir la porte de facto à une procédure de divorce catholique qui ne dit pas son
nom. (...)Comment ne pas être bouleversé par le sort des enfants nés de ces mariages annulés de
façon expéditive ? »24 .
Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas .25
Abbé Bernard de Lacoste
1 CIC 17 can. 1118 ; CIC 83 can. 11412CIC 17 can. 1986 ; CIC 83 can. 1682 3Constitution apostolique Dei miserationedu 3 novembre
1741. En réalité, ce qu’a fait Benoît XIV est plus une adaptation qu’une création. La conformité des sentences est un
vieux principe canonique qui remonte pour l’essentiel au droit des décrétales, c’est-à-dire au Moyen-Age. 4 CIC 17 can.
1014 ; CIC 83 can. 10605 CIC 17 canon 1965 ; CIC 83 canons 1676 et 16956Nouveau canon 16757C’est ainsi qu’on
appelle l’avocat de la validité du mariage. Sa présence est nécessaire pour la validité de la sentence. 8 Chiffre donné par
Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, dans La réforme des nullités de mariage,une étude critique, Artège, 2016. A
Paris, en 2013, 94% des sentences ont été confirmées en 2e instance (L’année canonique t. 56). 9Philippe Roy-
Lysencourt, Les vota préconciliaires des dirigeants du Cœtus internationalis patrum, 2015, page 16 10L’année
canonique, t. 56, année 2015, page 21011 Propos de Cyrille Dounot dans La réforme des nullités de mariage, une étude
critique12Demeurer dans la vérité du Christ, Paris, Artège, 2014, page 23213CIC 83 can. 1425 §414Benoît XVI avait
expliqué la même chose le 26 janvier 2013 ; de même Jean-Paul II le 30 janvier 2003 ; de même tous les moralistes et
les canonistes tradi-tionnels.15 CIC 17 can. 1990 ; CIC 83 can. 168616 Voir canons 1747 à 175117CIC 83 canons 1536
§2 et 167918CIC 17 can. 1791 §1 ; CIC 83 can. 157319La réforme des nullités de mariage, une étude critique, Artège,
2016, page 3220Osservatore Romanodu 8 sept. 201521Cyrille Dounot, agrégé des facultés de droit, pro-fesseur à
l’université d’Auvergne, dans La réforme des nullités de mariage, une étude critique, Artège, 2016 22Lettre encyclique
du 23 décembre 192223La réforme des nullités de mariage, une étude critique,Artège, 201624Supplique publiée sur
internet le 15 septembre 201525 Mat. XIX,
2 – Amoris Laetita
Relativisme et morale
Le pape François, le 28 juillet 2013, scandalisa plus d’une bonne âme par cette
assertion : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-
je pour la juger ? » Si à ces paroles, on joint la photographie du pape bras dessus, bras
dessous avec un gay, on comprend que la terrible réprobation de l’Écriture Sainte à
l’égard de ces personnages puisse perdre toute force aux yeux du public.
« La loi naturelle, commente l’abbé Gleize, n’est donc plus une loi
énonçant un commandement obligatoire. Elle se trouve ravalée au
rang d’un simple conseil, d’un stimulant ou d’une recommandation.
Une source d’inspiration. Nous retrouvons ici la proposition
condamnée par le pape saint Pie X, dans le décret Lamentabili : “La
vérité n’est pas plus immuable que l’homme lui-même, puisqu’elle se
développe avec lui, en lui et par lui” » (n° 58).
L’interprétation ultra-libérale d’Amoris laetitia par les évêques
d’Argentine : magistère authentique selon le pape François
Par Francesca de Villasmundo le 4 décembre 2017
Elle leur est parvenue à travers les Acta Apostolicae Sedis (Actes du
Siège apostolique, AAS), le journal officiel du Saint-Siège qui contient
les principaux documents que le pape souhaite rendre publics. Et elle
ne va certainement pas résoudre la grave crise déchaînée au sein de
l’Église conciliaire par la promulgation de cette exhortation sur la
famille plus apostate qu’apostolique qui ruine la conception de
l’indissolubilité du mariage catholique.
Si deux d’entre les cardinaux des dubia sont décédés au cours de cette
année 2017 avant de connaître la position du pape François, les
cardinaux Burke et Brandmüller ont dû recevoir une douche froide à
la lecture des AAS du mois d’octobre 2016 qui contiennent le rescrit
ex audientia sanctissimi du 5 juin 2017 signé par le cardinal
Secrétaire d’État Pierre Parolin. Pour information, le rescrit est « un
acte administratif donné par écrit (d’où son nom) par une autorité
dans son domaine de compétence propre, qui fournit une réponse à
une question écrite, posée par une personne (physique ou morale), et
détaillant le contexte et les conditions précises du problème évoqué. »
« Le Souverain Pontife décrète que les deux Documents qui précèdent
seront publiés sur le site web du Vatican et les Acta Apostolicae Sedis
comme Magistère Authentique. Fait au Palais du Vatican, le 5 juin
2017, Pierre Parolin, Secrétaire d’État. »
Les deux documents dont il est fait mention et qui sont donc édités
dans les AAS sont la lettre privée du pape François adressée le 5
septembre 2016 à Mgr Sergio Alfredo Fenoy, délégué des évêques de
la région pastorale de Buenos Aires, et les « Critères de base pour
l’application du chapitre VIII d’Amoris laetitia » définis par ces
évêques argentins. Le pape François dans son courrier les félicitait
pour leur interprétation du chapitre VIII :
Aussi, pour ne pas être pris dans l’imbroglio qui règne dans la Rome
actuelle à cause d’Amoris laetitia si contraire à la doctrine
traditionnelle de l’Église catholique et, pire encore, pour ne pas se
laisser abuser par le magistère conciliaire du pape François qui
« fait » pour paraphraser un commentaire de Mgr Lefebvre sur Jean-
Paul II « une pastorale qui emmène les peuples dans l’apostasie »,
« l’âme catholique en général » n’a pas d’autre solution que de s’«
attacher fermement à la Tradition, soit au Magistère officiel de
l’Église pendant vingt siècles »(Mgr Lefebvre, Paris, le 27 août
1976), et de n’avoir « aucune part, nullam partem habemus » « à ce
système qui se qualifie lui-même d’Église Conciliaire » (Lettre
ouverte à son Éminence le cardinal Gantin, préfet de la congrégation
des évêques, Ecône, le 6 juillet 1988).
Car Dieu ne change pas, la Vérité non plus.
Francesca de Villasmundo
***
***
Can. 1153 - § 1. Si l'un des conjoints met en grave danger l'âme ou le corps
de l'autre ou des enfants, ou encore si, d'une autre manière, il rend la vie
commune trop dure, il donne à l'autre un motif légitime de se séparer en
vertu d'un décret de l'Ordinaire du lieu et même, s'il y a risque à attendre, de
sa propre autorité.
b- « Théologie morale »
***
· ledivorce, même pour cause d’adultère, n’est pas admis (can. 5, session
24 du Concile de Trente) ;
En conclusion :
· Les deux conditions nouvelles exigées par le CEC § 2383 qui rendraient le
divorce licite dans les deux cas énoncés sont donc, de ce fait, en
contradiction formelle avec la doctrine antérieure, jamais abrogée, elle-
même conforme aux enseignements du Christ.
· Saint Thomas d’Aquin donne dans sa Somme théologique la liste des six
péchés contre l’Esprit Saint, les six grandes manières dont il est possible,
au moment de la mort, de commettre le péché qui conduit en enfer.
Cette liste reste valable et correspond parfaitement aux actes d’un orgueil
devenu indestructible:
Refus de croire à la vérité suffisamment révélée,
Envie des grâces fraternelles,
Présomption,
Désespérance,
Obstination,
Impénitence finale.
Le premier de ces péchés est décrit à travers l’attitude des Docteurs de la loi dénoncés
par Jésus. Il est clair, d’après ce qu’en dit le Messie, que certains désirèrent sa mort tout
en sachant fort bien qu’il venait de Dieu. Or, quelques années plus tard, ils moururent.
Entre temps, il est probable que certains d’entre eux avaient eu le temps de participer
activement à des persécutions contre la toute jeune Église de Jésus. Cette attitude est
logique. Celui qui pousse l’amour du pouvoir au point d’éliminer consciemment un
envoyé de Dieu n’a pas de raison de changer par la suite, jusqu’à l’heure de sa mort,
arrivé devant Jésus. C’est ainsi que fonctionne le premier de ces blasphèmes contre
l’Esprit Saint. La vérité et l’amour pleinement manifestes ne produisent aucun effet
de conversion. Le pécheur a déjà fait son choix d’une manière si définitive et lucide
qu’il ne prend même pas la peine de considérer l’autre voie. Il n’y croit pas... par
choix. Dans leur recherche exclusive du pouvoir, ces hommes sont prêts à nier pour
l’éternité. Il faut pour cela, c’est certain, un orgueil démesuré. Sans cet orgueil lucide et
fort, il ne peut y avoir d’enfer. Tout autre péché que celui-là ne résiste pas devant la
douceur et l’humilité de Jésus.
L’histoire donne, semble-t-il, un exemple analogue mais beaucoup plus récent. Il s’agit
encore d’un prêtre. Il s’appelle Monseigneur Pierre Cauchon. Il est le juge de Jeanne
d’Arc. Les documents du procès de condamnation sont fiables par l’honnêteté du greffier
Manchon qui, au risque de sa vie, refusa de falsifier les textes. Monseigneur Cauchon
est Docteur en théologie, formé à la Sorbonne. La guerre de cent ans oppose les Anglais
et les Français. Jeanne d’Arc, jeune fille de 18 ans sans culture, avait réussi à faire sacrer
le roi de France Charles VII à Reims. Cauchon avait pris parti pour les Anglais. Une
ambition secrète portait son zèle: devenir archevêque. Il le sera effectivement, pendant
dix ans, au prix d’un péché dont on voit mal les circonstances atténuantes. Lorsque le
destin le fit juge de Jeanne, il comprit ce qu’il lui faudrait faire: la convaincre de
sorcellerie, par tous les moyens. Or, au cours du procès, tout lui indique qu’il a non
seulement affaire à une jeune fille vivante et saine, pleine d’humour et de grâce, mais à
une envoyée de Dieu. Elle est inspirée de réponses théologiques qui dépassent son niveau
de culture. Elle échappe aux pièges de la dialectique subtile. Les prophéties qu’elle avait
faites se sont réalisées à la lettre. Malgré cette évidence, l’évêque Cauchon refuse de
croire à l’évidence.Il lui faut sa vie. Sa promotion en dépend. Pour cela, il utilise les
astuces les plus rouées. Il falsifie sa science théologique. Jeanne n’a pu être convaincue
de sorcellerie ou d’impiété. Elle n’est attaquable qu’au plan de la lettre d’un texte
sacré qui condamne le travestissement. Elle ne s’habille pas en homme par vice mais
parce qu’elle est entourée de soldats. Profitant d’une faiblesse due à une intoxication
alimentaire qu’il a provoquée, l’évêque lui promet une prison gardée par des femmes à
condition "qu’elle se soumette à son autorité et s’habille en femme." Les termes sont
volontairement vagues. Fatiguée, elle accepte. Trahissant sa parole, l’évêque la remet
aussitôt dans sa prison tenue par des hommes, ses vêtements d’homme bien en vue. Le
lendemain, il n’aura qu’à constater sa rechute et à la faire brûler vive comme "relaps"
(retombée dans l’hérésie).
S’agit-il d’un péché contre l’Esprit Saint? Il est impossible de juger le fond des cœurs.
Ces histoires ne font qu’illustrer les péchés contre l’Esprit Saint et ne se prononcent pas
avec certitude sur la réalité de ce péché et le choix définitif des personnes citées. Mais
l’apparence de cette histoire illustre bien ce qu’est le refus de croire à l’évidence. Ce
péché est en fait une volonté de ne pas croire par amour d’autre chose: plaisir, pouvoir
ou richesse. Cet évêque théologien est nécessairement lucide. Il manifeste une grande
maîtrise de lui. Il est averti de nombreuses fois par son entourage. Son greffier est comme
une voix de Dieu, droite et discrète. Si tout cela est vrai, si aucune faiblesse cachée ne
motive le comportement de l’évêque, on peut légitimement être inquiet pour son salut. A
sa mort, Monseigneur Cauchon se contentera de choisir avec la même détermination
l’enfer.
Le deuxième blasphème contre l’Esprit est plus facile à comprendre car plus proche de
nos comportements habituels.L’envie des grâces du prochain est un état d’âme fréquent
qui, fort heureusement, n’est la plupart du temps que faiblesse ou bêtise. Nous prendrons
l’exemple d’une personne ayant vécu. Il ne s’agit pas, encore une fois, de se prononcer
sur le choix éternel de quiconque, mais seulement d’être illustratif. Lorsqu’ Adolf Hitler
s’est suicidé, il a quitté ce monde en emportant la responsabilité directe de dizaines de
millions de vies humaines détruites dont, en particulier, quelques millions de femmes,
d’enfants coupables d’être nés accompagnés de son mépris. Formellement, et sans entrer
trop rapidement dans sa conscience, Hitler ne semble pas s’être rendu coupable d’un
véritable blasphème contre l’Esprit Saint avant l’heure de sa mort. Rappelons-le, les
conditions requises pour commettre ce péché sont vertigineuses. Dieu est juste et la
moindre ignorance déterminante par rapport au sens de la vie terrestre est reçue comme
une circonstance atténuante. A la différence de Monseigneur Cauchon, Hitler ignore bien
évidemment la théologie et le cœur de Dieu. Il ne soupçonne pas un seul instant à quel
point il est aimé par les milliards d’êtres humains et angéliques présents auprès de Dieu.
Nul ne peut savoir à l’avance comment il aurait vécu s’il avait connu le Seigneur de la
gloire.
De toute façon, il est certain qu’il fut accueilli à l’heure de sa mort par le déploiement
d’un innombrable cortège de saints. Le Ciel entier se mobilisa pour sauver ce grand
pécheur. Parmi les âmes présentes brillaient celles de millions de juifs qu’il avait fait
exterminer. Il les vit un à un pendant un de ces regards profonds que peut offrir la
puissance de Dieu au moment décisif. Toutes ces âmes réunies proposaient leur pardon à
Hitler, sans arrière-pensée. C’est ainsi que l’on est au Ciel. Nul ne peut entrer au Ciel
sans être dans une telle disposition de l’âme. C’est pourquoi il est certain que les juifs
accueillirent Hitler de cette façon. Il vit le visage de Jésus rayonnant la douceur et
l’humilité. Il vécut de l’intérieur cette parole terrible pour lui de l’Évangile: "Tout ce que
vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait." Le
silence accueillant de Dieu à l’instant de la mort est décrit par l’Écriture comme le Jour
de la colère (Dies irae). Mais le démon aussi, avait droit à la parole, comme il convient
en cette occasion. Il n’est pas difficile, connaissant les obsessions de Hitler durant sa vie
terrestre, d’en reconstituer la teneur. Satan sait comment parler pour toucher une âme
dans l’axe même de sa perversité: "Vois ces juifs, ces tziganes que tu as méprisés avec
raison toute ta vie. Regarde leur humiliante attitude de dépendance les uns vis-à-vis des
autres. Regarde la royauté qu’ils ont reçue de Dieu. Si tu te convertis maintenant,
n’oublie pas que toi, le Guide de millions d’hommes, tu seras plus petit qu’eux pour
l’éternité. De Maître que tu étais, tu deviendras inférieur car chacun se fait serviteur de
tous dans leur monde. Ne te convertis pas. Reste fidèle à ton combat, sois Roi avec moi,
loin de ces gens."
Là se trouve la puissante tentation de l’envie des grâces fraternelles. Elle concerne tout
homme qui a été dominant vis-à-vis de son prochain durant sa vie. Il est difficile de
renoncer au pouvoir. L’écho de ces paroles fut, on s’en doute, immense dans un cœur tel
que le sien. Elles correspondaient à toute sa vie. Nous ne saurons qu’au Ciel quel fut le
choix définitif de Hitler en ce 30 avril 1945. Implora-t-il le pardon de Dieu et de ses
frères? Provoqua-t-il au Ciel la plus grande joie ? Céda-t-il au contraire à l’envie, selon
l’inclination acquise par toute une vie nourrie de haine? L’envie des grâces fraternelles,
deuxième péché contre l’Esprit Saint, est sans rémission possible car, commis ainsi
dans la lucidité de l’heure à la mort, il est le fait d’une personne qui jamais plus ne
reviendra en arrière.
3- Présomption
Pour comprendre la présomption, troisième péché contre l’Esprit Saint, il faut se
souvenir de la chute de l’ange Lucifer telle que rapportée en note dans la première partie.
La présomption est ici: vouloir posséder Dieu en refusant les conditions voulues par
lui : humilité et charité. Ce péché est typiquement Luciférien car il implique un sens
inné de sa propre grandeur. Il est pourtant possible chez l’être humain, surtout au terme
d’une vie emplie d’honneurs et de richesses. Supposons qu’un homme arrive devant
Jésus à l’heure de sa mort et exige le paradis tout en excluant les conditions de petitesse
proposées par le Sauveur; supposons qu’il maintienne fermement cette attitude, en pleine
lucidité, prêt à perdre la vie éternelle plutôt que d’aimer ce Dieu qui ne se donne qu’à
l’amour, alors il se condamne lui-même à l’enfer et ce pour l’éternité puisque,
éternellement, il criera à Dieu: "J’ai raison." Dieu rejette activement cet homme-là car il
a l’audace de vouloir forcer l’entrée dans la vision béatifique. D’où ces textes: "Les fils
du Royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures. Là seront les pleurs et les
grincements de dents."
4- Désespérance
La désespérance, en tant que telle, est un péché contre le Saint-Esprit et est plus difficile
à comprendre. Trop facilement au cours de l’histoire, on l’a confondue avec le désespoir
psychologique qui, quant à lui, est incapable de plonger un homme en enfer. L’histoire de
Judas est significative à cet égard.
D’après les Évangiles, le défaut majeur de Judas fut son lien avec l’argent. Non
seulement il volait dans la bourse commune des apôtres mais il se rendait malade à la vue
du gaspillage apparemment autorisé par Jésus: "Pourquoi ce parfum a-t-il été répandu à
terre? N’aurait-on pas dû le vendre trois cents deniers qu’on aurait donnés à des
pauvres?", reproche Judas à Jésus après le passage d’une femme repentie. A cause de son
avarice, il ne supportait plus Jésus. Pourtant, il cachait son double jeu en vivant comme
les autres disciples. Il avait certes été témoin des miracles de Jésus. Il ne pouvait pas être
dupe de sa puissance surnaturelle. Cependant, il ne comprenait pas son message trop
spirituel, pas assez réaliste. Jésus tenta tout pour le ramener à lui. Le signe de la bouchée
de pain prouve l’amitié et la confiance. En acceptant ce pain de communion, sans parler à
Jésus de son trouble, il s’enferra dans l’hypocrisie. Le démon n’eut plus qu’à lui suggérer
de livrer Jésus aux chefs des Juifs, en lui apportant de très bonnes raisons : le danger
politique de l’Évangile, la nécessité d’un jugement de discernement de la part des
Docteurs de la loi, et l’argent à gagner. Lorsqu’il eut accompli son geste, il se sentit
d’abord soulagé. Mais en même temps que disparaissait la tentation, il eut soudain un
retour de lucidité: Tous les miracles de Jésus lui revinrent en mémoire ainsi que les
prophéties de sa Passion. Il eut une conscience brutale d’être le traître, celui qui devait
livrer le Messie. Il fut saisi d’un vertige désespérant devant l’immensité de son crime:
"Faute impardonnable! Malheur à moi" et il alla se suicider.
Ce suicide est le fruit d’un désespoir effrayant devant la conscience d’un acte irréparable.
Mais il ne constitue pas encore, semble-t-il, un péché contre l’Esprit Saint. En effet,
l’effroi d’une condamnation sans rémission possible de la part de Dieu vient submerger
la pensée au point d’entraver le jugement. Elle est fausse et liée à un manque de
connaissance de Dieu. Elle doit donc être rectifiée par une preuve glorieuse de la bonté
de Dieu. Quant à sa faiblesse liée à la panique, l’attitude de Judas la prouve: il court
rendre l’argent, espérant peut-être d’une façon illusoire libérer Jésus. Tout péché, aussi
grave soit-il, lorsqu’il est empreint d’erreur théologique ou de faiblesse, ne peut
constituer un véritable blasphème contre l’Esprit Saint. Le suicide de Judas révèle d’autre
part en lui une capacité à regretter la faute commise tout en n’imaginant pas le pardon
possible.
Aurions-nous agi de façon différente à sa place? Un tel désespoir dans une telle situation
est naturel. Qui peut espérer être pardonné après une trahison aussi grave? Quand l’ami
trahi est un Messie de Dieu, qui ne penserait à l’enfer?
Judas se pendit. A cet instant même, Jésus (ou un ange délégué par Jésus selon l’heure à
laquelle il fit son geste) se montra à lui. Sans erreur possible, la clarté de cette apparition
manifesta à Judas l’inimaginable: son péché pouvait être pardonné. Il lui suffisait de
demander pardon et de se jeter dans les bras du Messie mort pour lui. Mais le démon
toujours présent à l’heure de la mort criait: "Faute impardonnable! Malheur à toi, tu es
perdu." Par cette parole, il le tentait non plus de désespoir mais de désespérance. Il ne
s’agissait plus pour lui de le pousser à un désespoir psychologique en lui faisant croire
faussement à l’impossibilité du pardon de Dieu. L’existence de ce pardon ne pouvait être
ignorée à cette heure par Judas devant l’évidence de l’apparition glorieuse de l’Envoyé
de Dieu. Non, le démon essayait de convaincre un homme calme, en pleine possession de
ses facultés de jugement, connaissant parfaitement la Bonne Nouvelle, de refuser le
pardon offert: "Garde ta dignité. Ta faute est trop grave, assumes-en les conséquences en
refusant le pardon." Il s’agit d’une désespérance voulue et maintenue fermement malgré
le pardon évident de Dieu.
Cet acte curieux est en fait une subtile manifestation d’un orgueil qui se camoufle en
dignité: "J’ai trop péché, je m’en vais." Quel fut le choix définitif de Judas?
Désespérance volontaire ou abandon de son âme blessée dans les bras de Dieu? Il existe
une parole terrible de Jésus à son égard: "Malheur à cet homme-là par qui le Fils de
l’homme est livré. Mieux eût valu pour cet homme-là de ne pas naître." N’interprétons
pas trop vite cette prophétie comme la preuve de la damnation éternelle de Judas. Il faut
se souvenir que, par le péché, nous avons un jour livré le Fils de l’homme. Jésus ne
prend d’ailleurs ce nom de Fils d’homme que pour signifier que tout péché contre
un fils d’homme est contre lui. Il faut ajouter comme sous-entendu à ce texte: "sauf
s’il implore le pardon."
5- Obstination
Le cinquième blasphème contre l’Esprit Saint, l’obstination, est aisé à comprendre. Tout
homme qui, face à face avec Jésus, s’obstine à maintenir son choix définitif et lucide
dans le sens de son égoïsme, se met librement en enfer. Et son enfer est éternel car,
dans la lumière de Jésus, le choix est arrêté pour toujours. Il n’y a pas de fin à l’enfer car
la personne obstinée veut demeurer sans fin dans son péché.
6- Impénitence finale
Quant à l’impénitence finale, elle a été décrite au début de ce chapitre. Arrivé de l’autre
côté, l’homme du Moyen-Age ne se repent pas car, tout à coup, son péché lui paraît bon.
Le seul motif qui le tenait dans l’inquiétude disparaît. Il n’a plus peur de l’enfer.
Il ne faut pas confondre le péché contre l’Esprit Saint d’impénitence finale avec
l’impénitence que l’on observe parfois chez des mourants. Dans les années 1910, mourait
un homme politique, adhérent du parti Radical socialiste, bon époux d’une femme
catholique. Il avait toute sa vie professé des idées opposées au christianisme. Il avait
même adhéré à un groupe philosophique de type franc-maçon, s’efforçant de construire
un monde empreint des idées humanistes : liberté, justice sociale, solidarité. Ces trois
idées ne sont pas en elles-mêmes opposées au christianisme mais elles s’accompagnent
d’un athéisme pratique qui pourrait se traduire ainsi: "Vivons libres et respectons-nous
les uns les autres afin de vivre heureux sur la terre avant que la mort ne nous détruise." Il
en résulte à long terme une tolérance et un respect d’autrui finalisés par... l’amour de soi,
afin de mieux trouver son bonheur individuel. La religion chrétienne, on le voit, implique
une philosophie inverse.
Pour cet homme, la religion chrétienne comme toutes les religions lui paraissait conduire
au fanatisme et à l’obscurantisme et il savait à l’occasion le prouver par des exemples
bien documentés tirés de l’histoire. Puis il tomba malade et la maladie s’avéra sans
guérison possible. Son épouse, angoissée par son salut, crut bien faire en appelant à son
chevet un prêtre. Celui-ci vint et, sans le brusquer, avec toute la délicatesse voulue, lui
parla de Jésus, du pardon, de la vie éternelle. Mais l’homme eut un geste terrible.
Saisissant le crucifix, il le jeta à terre. Il se détourna et mourut quelques heures après. Ses
frères Francs-maçons vinrent trouver sa femme et lui remirent une lettre-testament
refusant les funérailles à l’église.
Devant les signes de son impénitence finale, son épouse crut en sa damnation éternelle.
Elle en fut désespérée comme on peut l’être pour un mari tendrement aimé. Elle écrivit à
Monseigneur d’Hulst qui était à l’époque très connu pour la qualité de sa direction
spirituelle. Il la rassura en lui écrivant une lettre qui mérite d’être citée car elle constitue
historiquement la première allusion d’un théologien à la possibilité d’une révélation à
l’heure de la mort.
"Dans ce dernier combat de l’agonie, quand la pensée est lucide et la voix muette,
quand le monde extérieur s’éteint autour du moribond et le laisse seul avec son
monde intérieur, quand son oreille n’entend plus ses paroles trompeuses destinées
à le rassurer et que son âme entend la réponse de mort, qui lui dit la prochaine et
terrible vérité, à cette heure d’angoisse et de clairvoyance, il y a certainement une
sollicitation suprême de la miséricorde. Il y a une apparition (je prends ce mot
dans le sens métaphysique et le plus large), une apparition de Jésus. Il y a le
souvenir, tout d’un coup ranimé, de ces fragments épars d’instruction religieuse
oubliés depuis l’enfance, d’idées religieuses répandues çà et là dans la société et
que l’on rencontrait autrefois sur son chemin d’indifférence. Tout cela s’assemble,
tout cela revit comme les ossements d’Ezéchiel, tout cela recompose une figure de
la vérité qui s’offre à l’âme dans les traits bénis du Rédempteur."
Selon Monseigneur d’Hulst, cette grâce finale qui précède la mort est si certaine qu’on ne
doit jamais désespérer du salut de personne.
De fait, que devint l’homme dont nous racontions la mort? Il fut sauvé et non seulement
il le fut mais il devint grand dans le Ciel comme le deviennent ceux qui aiment beaucoup.
C’est que le geste vis-à-vis du crucifix n’était pas celui d’un homme pervers et obstiné
dans son impénitence. C’était celui d’un incroyant sincère: "Ne jugez pas, affirme Jésus,
vous ne serez pas jugés." Selon notre homme, après mûre réflexion, Dieu ne pouvait pas
exister. Le monde avec ses malheurs, la nature elle-même avec ses contradictions lui
paraissaient avec évidence le fruit d’un hasard. De Dieu, point! L’homme, dans ce monde
désespérant, lui paraissait plus malheureux que les animaux puisqu’il était conscient de
tout cela. Quand il avait vu entrer ce prêtre dans sa chambre de mourant, il l’avait rejeté
avec pitié comme on rejette un marchand d’espérance. Puis il était mort, regrettant
seulement de ne pas avoir menti extérieurement pour rassurer sa femme. Mais, arrivé
devant l’Au-delà, voyant d’un seul regard la Vérité, il y avait adhéré immédiatement. Un
homme au cœur droit ne rejette pas l’évidence, surtout quand elle donne sens aux
scandales les plus obscurs de la vie terrestre. Allégresse devant l’existence du salut et
larmes pour ses erreurs passées, telles furent les réactions de cet homme juste. Il n’eut
même pas à passer par un temps de purgatoire car, ayant aimé toute sa vie son épouse
de tout son cœur, il sut immédiatement aimer Dieu.
Tout autre est l’impénitence finale. Elle est le fait d’un homme durci volontairement dans
son péché, qui préfère froidement vivre en enfer éternel plutôt que de changer, et ceci
face à la douceur de Dieu. Tous les blasphèmes contre l’Esprit Saint sont d’ailleurs de la
même espèce. Tous sont un refus réfléchi d’un mariage d’amour éternel proposé par
Dieu. Face à ce refus, Dieu ne se révolte pas. Il n’impose aucune punition et respecte la
liberté de celui qui l’a rejeté. Il ne tente plus rien pour le sauver car il sait qu’il n’existe
plus aucune action capable de le changer.
· Saint Antoine- Marie Claret : Autobiographie, 2, 11,2-3-4 :
Me rendant compte que ces principes sont très sûrs, voyant la facilité avec
laquelle on pèche, aussi facilement que si l’on buvait un verre d’eau,
comme pour rire ou par diversion, voyant la multitude qui
est continuellement en état de péché mortel et va ainsi à la mort et en
enfer , je ne puis rester en repos ; je sens que je dois courir et crier et je
me dis : si je voyais quelqu’un tomber dans un puits ou dans un brasier, je
courrais certainement et je crierais pour l’avertir et l’empêcher de
tomber ?
Je ne puis comprendre comment les autres prêtres qui croient aux mêmes
vérités que moi, vérités que tous doivent croire, ne font ni prêches ni
exhortations pour empêcher les gens de tomber en enfer. »
***
Si l’on veut assurer son salut et/ou éviter un long Purgatoire qui faut-il
suivre :
(Mat. 24 :13)
« Je m’étonne que si vite vous désertiez Celui qui vous a appelés
par la grâce de Christ, pour [passer à] un Evangile différent. Ce
n’en est pas un autre ; il y a seulement des gens qui vous troublent
et veulent mettre sens dessus dessous l’Evangile du Christ. Eh
bien si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un
Evangile distinct de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit
anathème !Comme nous l’avons déjà dit, à présent encore je le
redis : si quelqu’un vous annonce un Evangile distinct de celui
que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! »
(Epître aux Galates 1 : 6-9)
Le conte
Alors que la ville de Hamelin était envahie par les rats et que
les habitants mouraient de faim, un joueur de flûte vint et se
présenta comme un dératiseur. Le maire de Hamelin promit au
joueur de flûte une prime de mille écus pour les débarrasser
des rats qui infestaient la ville. L'homme prit sa flûte et, par sa
musique, attira les rats qui le suivirent jusqu'à la Weser, la
rivière qui arrose la ville, où ils se noyèrent. Bien que la ville
fût ainsi libérée des rongeurs, les habitants revinrent sur leur
promesse et refusèrent de payer le joueur de flûte en le chassant
à coup de pierres.
Le joueur de flûte n’est que l’instrument de la justice divine, celui qui vient
parachever la division en cours, œuvre de Satan, dont il révèle les
conséquences inévitables…
***
sauvées par son ministère et par son exemple, soit qu’il les a
propres
Beaucoup de prêtres
vont en Enfer...
(Je me permets ici de recommander le livre du Père Pagès : "Judas est en Enfer", Guy Pagès, Editions D
Martin Morin 22 €)
A la suite de Jésus (Lc 13.22+ ; Mt 7.13-14) et de tant de Pères et Docteurs de l'Eglise qui prêcha
que seul un petit nombre d’âmes seraient sauvées, le Supérieur général de la Compagnie de
prêtres de St Sulpice, Louis Tronson, enseignait pour sa part que la plupart des prêtres vont en E
(Entretiens et méditations ecclésiastiques, éd. Rusand, Paris, 1826. Cf. www.JesusMarie.com)
Et de cela, il donnait quatre raisons.
3. Parmi ceux qui ont vraiment reçu la vocation au sacerdoce, et qui persévèren
beaucoup ne remplissent pas les obligations de leur charge, notamment en
n'avertissant pas les âmes qui leur sont confiées de leurs défauts et péchés,
et du
danger où elles sont ainsi de se damner (Ez 33.6)
________________________________________________________
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte Face, Docteur de l’Eglise, aussi nommée
Thérèse de Lisieux :
( lettre à Céline le 14 juillet 1889)
« Céline, durant les brefs instants qui nous restent, ne perdons pas de temps... sauvons les âme
car les âmes se perdent comme des flocons de neige ; Jésus pleure et nous ne pensons
qu'à notre
douleur sans consoler notre Epoux. Oh ! Chère Céline, vivons pour les âmes des prêtres ;
ces âmes
devraient être plus transparentes que du cristal. Hélas ! combien de mauvais prêtres et
combien
de prêtres qui ne sont pas saints comme ils devraient l'être ! »
Saint Jean Chrysostome, père et docteur de l'église, dans son homélie XXIV sur les Actes de
Apôtres, professe même la vérité horrible que la majorité des prêtres ne sont pas fidèles à leu
mission et se damnent.
Voici la reprise d'une lettre adressée par Kelly Bowring au Pape François le 1er
octobre 2014. Elle est un peu longue mais présente bien les enjeux actuels pour
l'Eglise
Depuis que vous êtes Pape, une grande partie de vos actions et de vos
déclarations ont suscité de l’inquiétude chez bien des cardinaux
catholiques. J’ai, moi aussi, soulevé quelques questions,
particulièrement sur le fait que vos paroles et vos actions semblent
être l’accomplissement de prophéties catholiques crédibles pour notre
temps. L’essentiel de cette attitude croissante porte sur ce qui semble
être votre intention de changer ou d’altérer la doctrine catholique et
de, peut-être, faire des concessions pastorales concernant
l’enseignement doctrinal de la foi et de la morale.
Le Verbe, tel qu’il nous est donné dans l’Écriture (la Bible) et la
Tradition (le Catéchisme), ne peut être changé. La divine vérité de la
foi tout entière, qui nous a été transmise sous la forme de la doctrine
sacrée, est « sagesse au-dessus de toute sagesse humaine » et n’est
comprise et acceptée qu’avec une profonde et authentique « crainte
du Seigneur ». C’est le devoir de la hiérarchie de l’Église d’appeler
les fidèles à une « obéissance de foi » à la vérité tout entière de la
doctrine sacrée dans l’Écriture et la Tradition avec une liberté de
conscience qui n’est jamais liberté « de » la vérité, mais toujours et
uniquement liberté « dans » la vérité. Et tout travail de pluralité
véritable doit sauvegarder l’unité de la foi dans son intégrité
doctrinale.
Pape François, quels que soient vos projets, le fait est que beaucoup
sont d’avis que vous ajoutez déjà à la confusion spirituelle de notre
temps. Votre attention semble vouloir se porter sur l’homme plus que
sur Dieu, impressionner ou plaire à l’homme plus qu’à Dieu, et
apparemment aider l’homme dans son péché plus que de servir Dieu
et obéir à Ses Commandements.
- Et où emmenez-vous l’Église ?
La Bible nous met en garde contre les faux prophètes qui fourvoient le
peuple de Dieu par leurs mensonges et leur imprudence.Saint Jude
nous dit qu’ils travestiront la grâce de notre Dieu en licence. Notre-
Seigneur nous a avertis à plusieurs reprises contre les faux prophètes
qui en conduiront beaucoup à leur perte.
Il est tout à fait possible pour un maître trompeur de duper les fidèles
catholiques : le père Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, avec
son orthodoxie et son humilité apparentes, ses témoignages de sainteté, a
réussi à tromper même un saint pape (saint Jean-Paul II).
En notre temps, et plus que jamais, Satan veut causer un tort spirituel
considérable à l’humanité par ses mensonges. Nous savons que le faux
prophète va se faire passer pour un ami des catholiques, des protestants,
des juifs et des musulmans. Il est au contraire le faux prophète entré
dans la maison de Dieu pour tromper et détruire les âmes par ce qui
sera la plus grande tromperie religieuse de l’histoire.
Pape François, si vous êtes le faux prophète qui cherche à voler les
âmes par la duperie, alors vous allez perdre. Le livre de l’Apocalypse
nous dit que le faux prophète et l’Antéchrist seront tous deux précipités
dans l’étang de feu où ils souffriront pour l’éternité. « Le mauvais aura
peut-être son heure, mais Dieu aura sa journée » (Vénérable Fulton
Sheen). Une grande partie de ce qui arrivera à l’Église en ces temps a
été prédite, et nous savons que Dieu permettra ces abominations pour
une bonne raison: l’ Église, comme le Christ, souffrira sa passion, la
crucifixion et la mort et, alors seulement, elle connaîtra sa résurrection
pour entrer dans la nouvelle Ère de Paix (Fatima). Et nous savons qu’il
n’y aura pas de défaite pour les fidèles qui resteront fermes dans la foi
et maintiendront la Vérité– le Verbe de Dieu – même face à l’adversité,
à l’hérésie, à l’apostasie et au schisme. Pape François, quelle que soit la
défense que vous puissiez avoir ou préparer concernant les questions
que j’ai soulevées, l’avenir nous fera connaître la vérité.
Aux fidèles catholiques, je dis ceci : nous vivons des temps sombres et
dangereux où la foi et la morale sont attaquées et réprimées de tous
côtés et, de façon très sinistre, de l’intérieur de l’Église elle-même.
Saint Paul nous a prévenus dans sa première lettre à Timothée « que,
dans les temps à venir, certains abandonneront la foi, pour s’attacher à
des esprits séducteurs et à des [fausses] doctrines diaboliques » (1 Tm
4.1). Vous devez maintenant prendre connaissance des signes des temps
qui ont été prophétisés dans l’Écriture, y compris dans le livre de
l’Apocalypse et dans les prophéties crédibles mariales et modernes. Une
prophétie catholique sérieuse indique que nous sommes actuellement
dans la grande bataille annoncée dans l’Écriture pour les derniers
temps. Peu importe ce qui viendra: l’Église catholique de Jésus restera
intacte, même s’il n’y en aura plus qu’un reste. Jésus a promis que la
Vérité ne pourra jamais changer ou être vaincue.Ceux qui se séparent
de l’Église en ces temps en faisant des compromis avec la doctrine,
même s'ils suivent un pape ils ne seront plus unis à la véritable Église.
Pour terminer :
Kelly Bowring
1er octobre 2014
----------------------------------------------------------------------
Kelly Bowring a écrit de nombreux articles et son livre To Hold and Teach the
Catholic Faith est publié par St. Paul/Alba House. Il est l’auteur de divers livres sur
la liturgie et la prière publiés chez W. J. Hirten Co. Son nouveau livre, Your Life
Redeemed, est également publié par Two Hearts Press, LLC.
***
Cette nouvelle messe ne sera pas valide, d’autant plus que les mots de la
Consécration ne seront plus les mêmes qu’auparavant. On les changera
pour que toutes les religions du monde puissent y trouver leur compte.
David Martin est l'ancien modérateur de St. Michaels Radio qui est le
seul programme radiophonique de notre temps spécialisé dans la
prophétie Catholique. Il est également l'auteur de nombreux articles sur
l'Église et la Papauté publiés sur divers blogues et sites Web.
Selon ces paroles, Benoît XVI reste Pape, sans révocation de ses
fonctions. Selon la loi de l'Église, un Pape doit abandonner « son
office » pour que sa démission soit valide. (Canon 332) Le Pape
Benoît a clairement choisi de conserver son poste « pour toujours
», ce qui signifie qu'il est toujours Pape, ce qui signifie que
François ne peut pas être Pape, puisqu'il ne peut y avoir deux
Papes. Le défunt expert de Fatima, Nicholas Gruner, le signale
dans une rare vidéo sur la démission de Benoît XVI. Si François
est le Pape, alors l’office de Benoît est révoqué, mais Benoît
insiste sur le fait qu'il n'a pas été révoqué.
Cela revient à dire que Benoît XVI a été forcé d'abdiquer, c'est-à-
dire d'abandonner le « ministère actif », mais cela s'est fait sous le
couvert d'une démission pour ne pas diviser la Barque déjà dans la
controverse. Les rapports crédibles de 2015 indiquent que Benoît
XVI a été contraint de démissionner, ce qui était
providentiellement préfiguré dans le discours inaugural du Pape
Benoît XVI du 24 avril 2005, quand il a dit : « Priez pour moi, afin
que je ne puisse pas fuir par peur des loups ».
76. Si l'élection était faite d'une manière différente de ce qui est prescrit
dans la présente Constitution ou que les conditions fixées ici n'aient pas
été observées, l'élection est par le fait même nulle et non avenue, sans
qu'il y ait besoin d'aucune déclaration à ce sujet, et, donc, elle ne donne
aucun droit à la personne élue.. Universi Dominici Gregis (22 février
1996) | Jean Paul II
78. Le crime de simonie, je décide et je déclare que tous ceux qui s'en
rendraient coupables encourront l'excommunication latae sententiae et
qu'est cependant supprimée la nullité ou la non validité de cette élection
simoniaque, afin que, pour cette raison - comme cela a déjà été établi par
mes Prédécesseurs -, ne soit pas mise en cause la validité de l'élection du
Pontife Romain .
***
« Ses remarques ont été exprimées avec une telle certitude et une telle
résolution que les gens à qui il parlait pensaient, avec un sentiment
d'alarme, qu'une attaque contre la vie du Pape était en train d'être
planifiée » indique le rapport.
Cela suggère que Benoît XVI est « le Saint-Père » qui, dans la vision de
Sœur Lucie Dos Santos escalade la montagne, tandis que François est «
l'Évêque vêtu de blanc ». En conjonction avec le Message du Troisième
Secret, Sœur Lucie de Fatima a reçu cette vision symbolique qui lui est
apparue le 3 janvier 1944. Ce qui suit est un extrait de la vision qui a été
publiée par le Vatican le 26 juin 2000.
« Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu: “Quelque chose
de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir
quand elles passent devant” un Évêque vêtu de Blanc, « nous avons eu le
pressentiment que c'était le Saint-Père ». Divers autres Évêques, Prêtres,
religieux et religieuses montèrent sur une montagne escarpée, au
sommet de laquelle il y avait une grande Croix faite de troncs bruts,
comme s'ils étaient des chêne-liège avec leur écorce; avant d'y arriver, le
Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié
tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait
pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin; parvenu au
sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix,
il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une
arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns
après les autres les Évêques, les Prêtres, les religieux et religieuses et
divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales
différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun
avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang
des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de
Dieu ».
Dans sa vision, Sœur Lucie voit deux Papes comme ils étaient ainsi. La
première est une image reflétée de ce qui semble être le Pape, mais est en
réalité « un Évêque habillé en blanc » qui donne « l'impression » qu'il est
le Pape. Le vrai Pape et ses disciples escaladent la montagne au milieu
des périls et des dangers, priant pour les morts spirituels le long du
chemin, devant lesquels ils traversent une ville à moitié en ruines,
représentant l'Église en ruines. À la fin de leur voyage, ils sont
martyrisés pour leur allégeance à Jésus crucifié. C'est une image
symbolique de l'Église mise à mort.
Il faut souligner qu'une réflexion dans le miroir n'est pas une réalité,
mais seulement une apparence, une impression. Lucie fait remarquer que
cette apparition est « un Évêque vêtu de blanc ». Compte tenu de ce que
nous savons, il est sûr de dire que l'Évêque vêtu de blanc n'est pas Benoît
XVI ou un Pape précédent, mais le Pape François. [ Note du traducteur :
N’oublions pas que François Bergoglio a dit de lui-même lors de son
récent voyage à Fatima qu’il « était l’Évêque revêtu de blanc »)
«J’ai offert ce jour pour les prêtres, j’ai souffert plus que jamais
intérieurement et extérieurement. Je ne savais pas qu’on pouvait tant
souffrir en un jour. Je tâchais de faire l’Heure Sainte, pendant laquelle
mon esprit goûta l’amertume du Jardin des Oliviers. Je lutte toute seule,
soutenue par Son bras contre toutes les difficultés qui se dressent comme
des murs infranchissables devant moi. Cependant j’ai confiance dans la
force de Son Nom et je n’ai peur de rien. ».- Journal de Sainte-Faustine,
822
Est-ce un péché de le faire alors qu’il y a des preuves qu'elle est illégitime ? – Non.
Pour comprendre cela, renvoyons aux textes originaux sur la démission et du droit
canonique :
Quelles sont les conditions requises pour une démission valide du Pape ? – On les
trouve dans le Code de Droit Canonique de 1983, Canon 332 §2 ;
Quelle est donc la première condition ou exigence, selon le Canon 332 § 2, pour
une démission papale légitime ? – Qu’il arrive que le Pontife Romain renonce à
son munus (office, charge)(muneri suo renuntiet).
– Oui et non.
- Oui, parce qu’il ne remplit pas la condition de démission selon le terme (dans ce
cas, munus) du Canon 332 §2, et il n’est donc pas légitime.
- Non : dans la mesure où il s’agit d’un acte juridique qui ne correspond pas aux
termes du canon 332 § 2, il ne s’agit pas d’une démission papale, mais simplement
d’une retraite du ministère actif.
Certains disent et semblent soutenir qu’un pape peut démissionner de son munus en
démissionnant de son ministerium. Est-ce un argument valable ?
– Ce n’est pas le cas, car il ne s’agit pas d’une simple affirmation; la Loi elle-même
doit le déclarer. Rappelez-vous qu’il ne peut y avoir d’innovation dans la Loi de
l’Église sans un acte positif d’un supérieur compétent.
Mais l’acte de démission n’est-il pas un acte juridique qui établit une nouvelle
manière de démissionner ?
– Non. Les actes juridiques ne sont pas des actes tyranniques, ils ne peuvent pas se
justifier, mais doivent être en accord avec la Loi de l’Église. Comme déclaré à
Vatican Ier, même le Pape n’a aucune autorité pour inventer des nouveautés.
Mais si l’on soutenait que ce ministerium peut supposer ou être compris comme un
munus, comment le prouverait-il ?
– Comme le déclare le canon 17, lorsqu’il y a un doute sur la signification de la loi, il
faut avoir recours à d’autres parties de la loi et, s’il n’y a pas de clarté, alors à l’esprit
du législateur.
– Non. Dans aucune partie du Code un ministerium n’est pris pour un munus, ou un
munus pour un ministerium. En fait, selon le canon 17, on doit accepter les définitions
des termes contenus dans le Code lui-même comme l’expression authentique de
l’Esprit du Législateur (Pape Jean-Paul II) en promulguant le Code de Droit
Canonique. Maintenant au canon 145 §1, le Code définit chaque office ecclésiastique
(officium) comme un munus, pas comme un ministerium !
– Oui, c’est clair. Car dans toutes les renonciations précédentes il y a toujours une
mention du munus (ou de ses synonymes : onus, honor, dignitas, ou noms propres :
papatus ou episcopatus) mais, au contraire, il n’y a jamais une mention du
ministerium. Il n’existe aucune tradition canonique telle que l’on puisse accepter des
termes qui ne signifient pas munus, selon la tradition canonique, comme équivalant à
munus. Le pape n’est ni créateur de langue ni des formes linguistiques signifiantes,
sinon rien ne serait certain ou objectif dans l’Église.
- Non, comme le dit le canon 38 : si un Pape agit d’une manière contraire aux termes
du canon 332 §2, son acte n’est légitime que s’il mentionne expressément son
intention d’agir avec une dérogation à ses termes.
Alors, tous les catholiques doivent-ils reconnaître qu’en vertu de la loi elle-même, la
démission est illégitime ?
– Oui.
Le fait que les Cardinaux agissent tous comme si elle est légitime, ne signifie-t-il pas
quelque chose ?
– Non parce que, selon le canon 332 § 2, même si le monde entier l’a jugée
légitime, alors qu'elle ne remplit pas les conditions du canon 332 § 2, elle n’est
pas légitime. Il n’y a pas de marge de manœuvre ici.
Mais le fait même qu’un Conclave ait eu lieu en mars 2013 pour élire un nouveau
pape ne rend-il pas légitime la démission de Benoît XVI ? Son consentement tacite ne
le rend-il pas légitime ?
– Non sur les deux points. Tout d’abord, parce que rien ne rend une démission valable
si ce n’est sa conformité au canon 332 §2. Deuxièmement, a cause de l’Institution
Divine, le Munus pétrinien ne peut pas être partagé par plus d’un individu. Par
conséquent, si Benoît n’y a pas renoncé, il le garde. S’il le garde, c’est contraire à
la loi divine d’élire un autre pape tant que Benoît vit. Et dans son acte de
renonciation, il n’a jamais ordonné qu’un conclave soit convoqué pendant qu’il
vit. Qu’il ait consenti à une telle chose peut être dû soit à la peur, soit à une erreur
substantielle en ce qui concerne ce qui est nécessaire pour démissionner de son poste.
Si c’est la peur, elle ne la rend pas légitime. S’il commet une erreur substantielle,
alors, en accord avec le canon 188, il est expressément illégitime par la loi elle-
même.
https://fromrome.wordpress.com/2019/03/04/boniface-viiis-magisterial-teaching-on-
papal-renunciations/
Alors que le but central de Boniface était simplement d’affirmer un point de pouvoir
papal, la question de son rescrit touche à la nature de la fonction papale telle qu’elle a
été conçue dans l’esprit du pape Célestin V et de ses cardinaux : comme une fonction,
comme un devoir, comme une dignité. L’office est celui de la papauté (papatus), un
terme médiéval tardif dérivé de l’adresse populaire du pontife romain, pape, (en grec
papas). Le devoir est une charge ou un fardeau (onus), non seulement un terme sobre
pour l’ampleur et l’importance des affaires qu’il doit mener, mais aussi un terme qui
implique que ce devoir est accordé d’en haut, une référence à la création par Notre
Seigneur de la charge dans Matthieu 16,18. Enfin, la charge pontificale est une
dignité (honor) qui distingue et élève celui qui accepte son élection canonique au-
dessus de tous les autres dans l’Église.
2012
En mars 2012, le pape Benoît XVI a créé une commission de cardinaux chargée
d'enquêter sur les fuites de documents réservés et confidentiels à la télévision, dans
les journaux et dans d'autres médias (dans le cadre du scandale Vatileaks ). Elle s'est
réunie pour la première fois le mardi 24 avril 2012. Le cardinal Herranz en était le
président et était accompagné des cardinaux Jozef Tomko et Salvatore De Giorgi .
(Wikipedia: Vatican Leaks Scandal)
Tomber
Début novembre: le coup d'État est éclos. L’équipe Bergoglio demande la démission
du pape Benoît XVI pour empêcher les révélations du dossier qui seront présentées
par la Commission du Vatican sur les homosexuels au Vatican. Le contenu du dossier
impliquera tous les membres clés de l’équipe Bergoglio. Il faut donc employer toute
la force et l’opportunisme nécessaires pour empêcher sa publication.
Le complot inclut non seulement l’équipe Bergoglio, mais également tous ceux qui
sont nommés dans le dossier, dont les noms sont donnés à l’équipe Bergoglio par une
personne travaillant à la Commission.
7 décembre: le père Georg Gänswein, secrétaire privé du pape Benoît XVI à l'époque
où il était cardinal, est nommé préfet de la Maison Papale.
17 décembre: le pape reçoit un rapport sur les «lobbies du Vatican» préparé par les
cardinaux Julián Herranz , Salvatore De Giorgi , ancien archevêque de Palerme, et
Jozef Tomko . Le même jour, le pape a décidé de démissionner. (Wikipedia: fuites du
Vatican). Cette décision est forcée et c'est le signe par lequel Benoît XVI déclare à
l'équipe Bergoglio qu'il a accepté les conditions énoncées dans le coup d'État.
2013
Lorsque Benoît a terminé la lecture de Non Solum Propter , le cardinal Sodano, l'un
des principaux conspirateurs du coup d'État, se lève et crie: « Cela nous surprend,
comme un éclair dans le ciel. » Il ordonne alors à tous, au Vatican, de ne rien dire sur
ce que signifie l'acte du pape Benoît XVI, car il remarque que la renonciation porte
sur le ministerium, et non le munus comme convenu. Ne voulant pas montrer qu'il
est un artisan du coup d'Etat, il s'abstient de dire que Benoît a démissionné. Il
ordonne au père Lombardi de parler aux journalistes et de trouver quelqu'un qui
pense que cela signifie qu'il a abdiqué. Après avoir retrouvé Giovanna Chirri ,
Lombardi lui ordonne d’avancer pour diffuser la fausse nouvelle. Après que les
journalistes du monde entier (préparés par l’équipe de Bergoglio) en ont pris acte, le
service de presse du Vatican confirme la fausse nouvelle dans l’après-midi. - Telle est
la tactique marxiste consistant à utiliser des ouï-dire pour étouffer la vérité. Ce ouï-
dire est maintenant le dogme incontestable de la mafia de la lavande dans le monde
entier. Le signe que les prêtres, les évêques et les cardinaux, ainsi que les laïcs ne
l’interrogeront pas est une preuve tangible de leur adhésion au coup d’Etat ou à leur
piégeage.
28 février: Le pape Benoît, alarmé par le fait que personne n’a compris les signes
qu’il a donnés, donne son dernier discours en précisant explicitement qu’il a
démissionné de l’exercice du ministère, et non du munus, dans une dernière tentative
désespérée d’arrêter la démission forcée. L'absence de réponse de la part des
cardinaux laisse croire à Benoît XVI qu'il n'a aucun ami parmi eux et qu'ils font
également partie de la mafia de la lavande. Il se rend à Castle Gandolfo où il espère
être sauvé par les forces catholiques qui reconnaissent que sa démission est invalide.
Fête de saint Joseph, protecteur de l'Église: le 19 mars : lors de l'intronisation du
pape François, le cardinal Tomko, membre de la Commission sur l'activité des gais au
Vatican, était l'un des six cardinaux à avoir effectué publiquement l'acte d'obéissance,
au nom du Collège des cardinaux, au nouveau pape lors de celle-ci. (Wikipedia:
Cardinal Tomko) – Manifestant par cet un acte son accord évident avec le coup
d'État. C'est peut-être un signe qu'il aurait divulgué des informations de l'enquête à
l'équipe Bergoglio à la fin de l'été 2012. - La date du 19 mars a été choisie pour
indiquer à la mafia de la lavande que le coup d'État avait protégé leur mauvaise
institution.
2014
12 juin: Bergoglio rend hommage au cardinal Herranz pour son silence en l’élevant
du rang de cardinal diacre à celui de cardinal prêtre. (Wikipédia: le cardinal Heranz).
2016
2019
+++
Cette entrée a été publiée dans Éditoriaux , Nouvelles , Équipe Bergoglio, et marquée
avec Archevêque Georg Gänswein , Cardinal Harvey , Coup d’État , Pape B