Dossier Developpement Durable
Dossier Developpement Durable
Dossier Developpement Durable
Développement durable
La vision d’un Roi
II
Barrage Mohammed V
Dérogeant au pro-
tocole, le président
François Hollande
accueille le Souverain
à son arrivée sur le
site de la Conférence
de la COP21 (Ph. AFP)
Nous saisissons cette heureuse occasion pour renouveler à Sa Majesté notre attachement
indéfectible au Trône Alaouite et affirmer notre engagement à accompagner, sous les Hautes
Directives de notre Souverain, l'important processus de développement économique et social
que connaît notre Royaume.
VI
tiques est une composante importante émissions de gaz à effet de serre. Au- rents à prendre en charge. C’est valable ressource, ou comme constituant cen-
pour gérer les vulnérabilités, la sécurité jourd’hui, on évoque le gaz carbonique, pour l’Afrique, mais aussi pour les pays tral des écosystèmes concernés, qu’il
alimentaire, la production des terres et mais aussi d’autres produits qui sont in- insulaires. s’agisse des secteurs de l’agriculture,
des sols. Quand on parle de sécurité finiment bien plus dévastateurs, comme du tourisme ou encore de l’urbanisa-
alimentaire, on parle de la sécurité tout le méthane, 20 fois plus puissant. L’im- - Par rapport à l’énergie, l’eau tion, ou qu’il s’agisse des thématiques
court, des migrations écologiques et portant réajustement a été l’adaptation, semble le parent pauvre de cette ma- telles que la biodiversité ou la déserti-
des facteurs d’expulsion, que peuvent parce que beaucoup de pays subissent nifestation internationale. Comment fication. Nous sommes dans une phase
constituer les stress ou les pénuries hy- les effets négatifs du changement clima- l’expliquez-vous? d’inflexion de nos modèles de dévelop-
driques, la désertification, la rupture tique sans avoir jamais été responsables - La question de l’eau transparaît pement, qui ne se suffisent plus des ap-
des ressorts des économies dépendantes de la pollution. Il était donc nécessaire dans toutes les grandes thématiques qui proches linéaires, thématiques et secto-
telles que les économies agropastorales. rielles. L’approche globale et la gestion
Une COP qui se tient à Marrakech, la Déchets italiens: Il reste à prouver leur innocuité de la complexité fondent le développe-
terre africaine, devrait porter la question ment durable, qui est le point de ren-
de l’adaptation au cœur des priorités.
L E recyclage des déchets, dans le cadre d’une économie circulaire, ne ren-
contre et d’arbitrage entre trois éléments
indissociables: la création des richesses,
- Comment le Maroc peut-il contre pas d’opposition sur le principe pourvu que cela se fasse dans le respect le respect des équilibres écologiques et
prendre en charge et défendre le dos- des normes et en conformité avec les exigences fondamentales de la santé des écosystémiques, et enfin l’impératif
sier africain? citoyens, et de la préservation de l’environnement. «Dans le cas de l’importation social qui doit exprimer la culture du
- Comme la COP22 se tient au Ma- des déchets, leur innocuité demande à être prouvée. Il ne s’agit pas de rassurer partage, l’émergence des solidarités
roc, il était tout à fait évident qu’il y ait les citoyens ou les affoler, mais de gérer de manière responsable, et d’informer spatiales et sociales, élément fondateur
une sensibilité particulière aux théma- de façon transparente et crédible», indique Abdelâdim Lhafi, haut-commissaire des solidarités intergénérationnelles.
tiques relatives à l’Afrique et aux Etats aux eaux et forêts. Pour lui, «ce débat montre à l’évidence un degré élevé de L’eau, essence de la vie, est à cet égard
insulaires, qui sont sur la ligne de front conscience du citoyen à la chose environnementale. S’il devait aboutir à une révélatrice de cette dépendance entre le
de toutes les fragilités aux changements analyse apaisée qui corrige les éventuels dysfonctionnements, ce serait un acquis pacte social et le pacte environnemental,
climatiques. Ils sont directement mena- dans ce rapport entre les décideurs et les citoyens, associés autour du même la rupture de celui-ci entraîne la dégra-
cés. Il est tout à fait normal de prendre objet».o dation de celui-là. Faisons en sorte que
en compte le changement climatique des les modèles de développement que nous
pays du Sud, et cela à travers l’adapta- que l’accord de Paris ait une forme fondent le développement. Sur les 17 érigeons soient inclusifs, équitables et
tion. Si au début des négociations, on d’équilibre pour aborder les événements objectifs du développement durable des porteurs d’une utopie partagée.o
parlait principalement de l’atténua- extrêmes. Ces catastrophes demandent Nations unies, presque tous ont un lien Propos recueillis par
tion, c’est-à-dire comment réduire les des plans nationaux d’adaptation cohé- direct avec la question de l’eau comme Mohamed CHAOUI
■ COP1 à Berlin en Allemagne en ger leurs droits d’émission de gaz à effet de la population aux enjeux du réchauffe- liée à l’activité humaine à 2 °C.
1995: La première après la conférence de de serre. ment climatique.
■ COP7 à Marrakech au Maroc en ■ COP11 à Montréal Canada en ■ COP 18 à Doha au Qatar en 2012:
2001: Elle aboutit à un accord fixant les 2005: Après 8 ans de négociations, le pro- Trois ans après l’échec de Copenhague, les
tocole de Kyoto est officiellement ratifié et accords de Doha permettent d’entériner la
entre en vigueur. Elle s’achève sur la signa- seconde période d’engagement du proto-
ture d’un plan d’action pour étendre la du- cole de Kyoto jusqu’en 2020. En attendant
rée de vie du protocole de Kyoto après son la COP 21 de Paris, censée déboucher sur
échéance en 2012. Toutefois, les Etats Unis un accord pour l’après-2020.
et la Chine ne l’ont pas ratifié.
Rio qui réunit 110 chefs d’Etat et de gou- ■ COP15 à Copenhague au Da- ■ COP21 à Paris en France en 2015:
vernement et plus de 2.000 représentants nemark (2009): Censée préparer
règles définitives de mise en application
d’ONG. Ils s’accordent sur la limitation du
du protocole de Kyoto. L’accord précise
gaz à effet de serre.
les modalités d’échange au sein du marché
du carbone, établit des obligations des pays
■ COP4 à Buenos-Aires en Argen- développés et introduit la nécessité d’une
tine en 1998: Cette COP, qui devait être le aide aux pays en voie de développement (le
prolongement de la conférence de Kyoto, Fonds d’adaptation).
ne débouche sur aucun accord concret. Seul Elle vise à aboutir à un accord contraignant
un plan d’action sur 2 ans est signé en vue
■ COP10 à Buenos-Aires en Argen- l’après-2012, la conférence de Copenha- de réduction du gaz à effet de serre pour
tine en 2004. Les trois COP (8, 9 et 10) gue, dite de dernière chance, se solde par
de la COP de la Haye en 2000 l’après-2020, année de l’expiration de la
■ COP6 à la Haye aux Pays Bas en un accord à minima, non contraignant. La 2e période d’engagement du protocole de
2000: Elle réunit 182 pays. Le but était déception est énorme et la méthode de né- Kyoto.
d’aboutir à un accord sur la mise en œuvre gociation entièrement remise en cause. Tou- COP22 à Marrakech au Maroc en
de la conférence de Kyoto. Mais à la fer- tefois, la création d’un Fonds pour le climat novembre 2016: Elle sera celle de la mise
meture de la conférence, les négociations est approuvée. en œuvre de l’accord de Paris.
étaient au point mort. Les discussions re- ■ COP16 à Cancun au Mexique en
prendront en juillet 2001 à Bonn en Al- 2010: Elle concrétise le Fonds pour le
lemagne pour la COP6 bis. Le président climat même si les contours de son finan-
américain annoncera que son pays n’appli- précisent les règles de fonctionnement du cement à hauteur de 100 milliards de dol-
quera pas le protocole de Kyoto. Un accord Fonds d’adaptation, permettant de financer lars, restent flous. La conférence aboutit
est trouvé sur la mise en place d’un marché les efforts des pays en voie de développe- également à la nécessité d’une limitation
du carbone, permettant aux pays d’échan- ment. Elles s’intéressent à la sensibilisation de la hausse de la température mondiale
Vendredi 29 Juillet 2016
A l’occasion de la Fête du Trône qui marque le 17ème anniversaire de l’accession de
Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Trône de Ses Glorieux Ancêtres
Ont l’insigne honneur de présenter leurs vœux les plus respectueux et les plus déférents
de santé et de bonheur à
ainsi qu’à
Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay EL Hassan,
À Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid,
Et aux membres de la Famille Royale
Outre l’installation des ampoules LED et les panneaux solaires, l’Université Al Akhawayn appuie la recherche sur
le développement d’énergies renouvelables. Elle envisage d’utiliser le surplus en électricité pour améliorer le chan-
gement de l’Université du diesel à l’électricité (Ph YSA)
temps, l’équipement en Abdelaziz et Abou El Kacem Ziani (pro- les énergies renouvelables utilisant des flux
chauffe-eau solaires des vinces d’Ifrane et de Khénifra), est qualifié d’origine naturelle (soleil, vent, eau, crois-
lycées Toulouj (province de première nationale. Il s’inscrit dans le sance végétale, géothermie...). Convention
d’El Hajeb), Omar Ibn cadre de la convention visant à promouvoir signée par le ministère de tutelle avec plu-
U
Mouhami. Et d’ajouter: «la capacité totale
NE première au Maroc et en de la centrale bioélectrique peut atteindre
Afrique. La ville de Fès est dotée d’une 5 MW et produire 40 000 MWh/an, soit
centrale bioélectrique. Celle-ci permet l’équivalent d’un parc de 11 éoliennes
d’alimenter 30% du réseau électrique de et permet de valoriser l’équivalent de 26
La centrale bioélectrique installée dans la décharge contrôlée permet de produire de
la ville, grâce aux déchets ménagers. Initié l’électricité. Le site abrite un laboratoire de contrôle (analyse des lixiviats, de l’air
millions de mètres cubes de méthane par
par la société américaine Ecomed, respon- ambiant et des biogaz) et une station météorologique (Ph YSA) an». Notons que le biogaz est une énergie
sable de la décharge contrôlée de Fès et le 100% renouvelable produite par la fer-
Conseil communal de la ville, ce projet a Afrique qui utilise une énergie propre et plus tard (décembre 2009), ils procèdent à mentation du déchet en produisant le mé-
contribué efficacement à l’amélioration de renouvelable émanant de ses déchets pour l’installation de la 1re station de soutirage thane (CH4) qui est 20 fois plus polluant
la gestion et l’exploitation de la décharge l’éclairage. de 500 Nm3/h et une 2e torchère ouverte que le CO2».
en convertissant le biogaz en énergie élec- Pour ses dirigeants, la décharge de de la même capacité (500 Nm3/h). Ainsi, En 2015, la décharge s’est équipée
trique au moyen d’une centrale électrique Fès, dont l’exploitation a démarré en le processus de méthanisation qui permet d’un poste de livraison et d’un transfor-
d’un mégawatt (MW). Il pourrait consti- 2004, représente un modèle réussi de la à travers la dégradation biologique de la mateur de 20.000 volts, installations finan-
tuer un bel exemple d’économie d’énergie valorisation énergétique du déchet et de matière organique de valoriser le biogaz cées par Ecomed. Aujourd’hui, l’inves-
lors de la COP22, prévue en novembre la contribution à la production de l’élec- résultant de cette opération et le convertir tissement global réalisé dans la décharge
prochain à Marrakech. tricité à partir des énergies renouvelables. en énergie électrique, fait partie des expé- s’élève à 100 millions de DH, dont 26 mil-
Cette technologie a été installée et est Le site traite tous les jours de 750 à 1.000 riences pionnières à Fès. lions rien que pour les équipements bioé-
entretenue par la société Clarke Energy, tonnes de déchets solides. Ses respon- «C’est en 2010 que la société Ecomed lectriques. Et les retombées sont énormes.
le leader mondial des projets de cogéné- sables ont ajouté au traitement des déchets et son partenaire, Edeboro International En fait, la production d’énergie renouve-
ration et de valorisation du biogaz. Ce solides, un premier système horizontal de Inc, décident d’installer un groupe de lable au niveau de la décharge est estimée,
projet a fait de Fès une ville pionnière du collecte de biogaz en mai 2006, puis un production d’énergie électrique au bio- dès 2015, à 8.660 mégawatts h/an o
développement durable au Maroc et en deuxième système en juin 2008. Un an gaz de 165 kW, ainsi qu’une 2e station de Youness SAAD ALAMI
Vendredi 29 Juillet 2016
XI
à 52%
La volonté du Royaume de porter de 42% de puissance
n Une nouvelle architecture la part des énergies renouvelables installée
institutionnelle
Objectif fixé pou 2020 A l’horizon 2030
n Les acteurs nationaux émer- Investissement global dans le secteur énergétique entre 2016 et 2030
gent aux côtés des majors
Près de 40 30 milliards
C’est sur ce champ que se concré- milliards de dollars Pour les projets de production
Objectif
Réduction de 32% des émissions de gaz à
tise le plus la politique de croissance dont d’électricité de sources renouvelables effets de serre (GES) à l’horizon 2030
verte du Royaume. La technologie est
nouvelle, pointue et stratégique… Et
les ambitions, importantes. A l’horizon Le Maroc aura à développer (entre 2016 et 2030)
2030, c’est 52% du bouquet énergétique
Une capacité additionnelle de production d’électricité
qui devrait provenir de sources renou-
de sources renouvelables d’environ
velables (EnR). Toutes les filières ma-
jeures seront servies, du solaire à l’éo-
lien, en passant par l’hydroélectrique et
10.100 MW
la biomasse. 4.560 MW 4.200 MW 1.330 MW
Sept ans après le lancement de la
première stratégie énergétique qui don-
solaire éolienne hydro-électrique
nait une visibilité inédite sur ce que le
Royaume allait proposer au monde sur
ce créneau, les acquis feraient rougir Source: Ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement
les économies les plus avancées. Dans
un récent classement des économies les le cadre du programme du solaire début 2017. Lorsque toutes les cen- Water and Power (Acwa Power), ont
plus attractives en investissements dans Noor, piloté par la Moroccan agency trales seront opérationnelles, le com- décroché les contrats de construction
les EnR (énergies renouvelables) établi for solar energy (Masen), et qui vise plexe solaire de Ouarzazate permettra et d’exploitation des trois premières.
par le cabinet Ernts &Young, le Maroc 2.000 MW de puissance installée d’ici d’éviter l’émission de 522.000 tonnes Plus de 2.000 emplois ont été créés par
figure dans le top 15 mondial avec un 2020. Ce chiffre a été réévalué à un de CO2 par an. Cela correspond à 13 l’exécution de ces projets, avec près de
cumul de 2 milliards de dollars investis total de 4.500 MW à l’horizon 2030. millions de tonnes sur les prochaines la moitié auprès de la main-d’œuvre lo-
dans les EnR, talonnant l’Afrique du Aujourd’hui, deux autres centrales 25 années, soit l’équivalent de l’émis- cale. Le taux d’intégration industrielle
Sud sur le continent. thermo-solaires, Noor 2 (200 MW) et sion annuelle de 110.000 véhicules! est estimé à 30%.
La seconde mouture de la stratégie Noor 3 (150 MW), sont en cours de Deux consortia, menés par le groupe D’autres complexes du programme
énergétique du Maroc sur la période construction et devraient être livrées saoudien International Company for solaire Noor ont été lancés dans la
2016-2030, annoncée en marge de la
COP21 tenue à Paris, table sur quelque
30 milliards de dollars d’investissement Parcs éoliens en développement par Nareva
dans les EnR. Ce qui devrait permettre
le développement additionnel d’une ca- Parc éolien de Tanger II
• Ceuta
pacité d’environ 10.000 MW. Le détail. Tanger • • Tetouan (100 MW)
Melilla •
• Kenitra Oujda •
Solaire Rabat •
Casablanca • • Mohammedia
• Fès
Parc éolien de Midelt
Parc éolien de Jbel Lahdid • El Jadida (150 MW)
(200 MW)
Dans le solaire, la courbe d’ap- • Safi
• Bouarfa
www.peugeot.ma
CRÉDIT
GRATUIT
Financement en partenariat
public-privé
n
360 Protoxyde d’azote (N2O)**
Mo
ye Historique
yen
ne de la disponibilité en eau pour l’irriga-
1 800 0,6 Mo tion, et par une baisse de la productivité
330 Seuil de 2°C
*parties par million
**parties par milliard
2 agricole, notamment celle des cultures
1 400 0,4
e pluviales. Les sols perdraient de leur fer-
320 310 enn Moyenne
Moy tilité à cause de la baisse de leur teneur
0
290 0,2 en matière organique et sous l’effet de
1 000
l’érosion hydrique et éolienne. La pro-
280 270 800 0 -2 duction animale connaîtrait des situa-
1850 1900 1950 2000 2000 2020 2040 2060 2080 2100 1950 2000 2050 2100
Année Année Année
tions de détérioration corrélativement
Sources : IPCC , Rapport de synthèse 2014, Banque mondiale Augmentation globale du niveau en référence à la période 1986-2005 aux impacts négatifs sur la production
végétale.
Vendredi 29 Juillet 2016
XXIII
Mobilité
Comment le tram reconfigure l’espace urbain
n Un mode de transport qui
consomme 7 fois moins que la
voiture
Mobilité
Casablanca réfléchit... sur l’intermodalité!
➨➨➨
n Les voyageurs attendent vironnements. Il structure le réseau
de transport et en devient la colonne
logiquement une billetterie vertébrale. Par ailleurs, il est un élé-
commune ment important de planification ur-
baine dans la mesure où il permet de
«Les études réa- contrôler l’étalement urbain en favo-
n Une autorité publique doit lisées par l’UITP risant le développement autour de ses
prendre en charge ce volet montrent que le lignes. Sans oublier que le tramway
coût de la mobi- est un facteur d’inclusion sociale en
lité, exprimé en ce sens qu’il est un moyen de dépla-
Sans intégration des différents
% du PIB, est cement pour toutes les catégories de
modes, le transport public n’at- diminué de moi- la population, ce qui n’est pas le cas
teindra pas ses objectifs. Billet- tié dans les villes de la voiture privée.
terie commune, tarification in- où le transport
tégrée, horaires coordonnés… public est très - Sinon, y a-t-il des inconvénients
sont un préalable à l’organisation utilisé », explique à ce mode de transport en com-
d’un système efficace de trans- Mohamed mun?
port en commun, selon Mohamed Mezghani, - Les principaux défis sont le
Mezghani. Cet expert interna- secrétaire géné-
temps nécessaire à la réalisation de
tional en transport public, a tra- ral adjoint de
l’union interna-
l’infrastructure et son financement.
vaillé pendant plus de 25 ans dans
tionale des trans- Entre la décision de réaliser un tram-
ce secteur. Depuis Janvier 2014,
ports publics way et sa mise en exploitation, il peut
il occupe le poste de secrétaire
(UITP), basée à s’écouler de 8 à 10 ans. Toutefois,
général adjoint de l’union inter-
Bruxelles. pour la première ligne du tramway de
nationale des transports publics
(ph UITP) Casablanca, la durée a été plus courte
(UITP), basée à Bruxelles.
ce qui est remarquable. Ceci est le
résultat d’une volonté politique forte
- L’Economiste: Que pensez-
des autorités marocaines et une prise
vous du choix de la ville de Casa-
de conscience que Casablanca ne peut
blanca d’un réseau composé de 7
être une agglomération dynamique et
lignes combinant tram et BHNS?
performante sans un système de trans-
- Mohamed Mezghani: Le trans-
de gaz à effet de serre. En matière de est 9 fois moins important qu’en auto- port public efficace et moderne. Autre
port en commun est le mode qui
pollution de l’air au niveau local, le mobile. Donc le tramway et le BHNS condition essentielle: la nécessité
permet de déplacer le plus de voya-
tramway est tout à fait neutre vu qu’il améliorent la sécurité routière. d’intégrer le réseau de tramway avec
geurs dans un espace réduit. M ais si
roule à l’énergie électrique. Donc le bi- celui du bus. Les voyageurs veulent
les bus ou les tramways partagent
lan environnemental est sans contesta- - Mais au-delà de son rôle de un trajet continu de porte à porte et ils
la chaussée avec les voitures, ils
tion en faveur du BHNS et du tramway. liaison, quels peuvent être les autres attendent logiquement une billetterie
subiront les mêmes embouteillages
En ce qui concerne la capacité: certains impacts positifs du tramway? commune, une tarification intégrée,
et perdront de leur efficacité. C’est
des horaires coordonnés, une infor-
pour cela que le choix de Casablan-
mation complète pour tous les modes.
ca d’opter pour un réseau de trans-
port en commun en site propre est
L’impact de la LGV sur le transport en commun Sans cette intégration, le transport pu-
blic n’atteindra pas ses objectifs.
très judicieux. Il offre une vitesse
moyenne supérieure à celle du trafic
automobile ce qui lui permet d’être
La LGV va rapprocher les villes et rendre les déplacements interurbains - Quel pourrait être le meilleur
plus rapides. Mais il ne faudrait pas que le gain de temps sur la longue dis- exemple à suivre pour Casablanca
attractif et de provoquer un transfert tance soit neutralisé par des conditions de transport dégradées en ville. C’est en matière de système intégré de
modal de la voiture particulière vers pourquoi l’amélioration du transport en commun est une condition pour la transport en commun?
le transport public. Par ailleurs, vu réussite de la LGV. Ou inversement, les villes traversées par la LGV n’auront - Il y a plusieurs expériences réus-
le nombre élevé de lignes (sept), il d’autre choix que de renforcer et faire évoluer leur transport public. A ce sies en matière d’intégration, dans
y aura un effet réseau qui offrira une titre, les gares de la LGV seront des nœuds d’échanges importants entre les différents contextes institutionnels,
multitude de choix au voyageur et déplacements interurbains et urbains, où l’intégration aussi bien au niveau de réglementaires ou administratifs, aussi
qui irriguera plusieurs quartiers de l’infrastructure elle-même qu’au niveau des services est essentielle. Il faudra bien dans des pays en développement,
l’agglomération de Casablanca ré- aussi favoriser le développement autour des gares. Enfin, celles-ci sont po- émergents ou développés. Au-delà
pondant au mieux à la demande de tentiellement génératrices de revenus liés à des opérations immobilières ou d’une volonté politique forte et une
transport. commerciales susceptibles de contribuer au financement du transport. o vision claire, leur point commun est la
mise en place d’une autorité publique
- Quels peuvent en être les
BHNS ou tramway transportent en Le tramway n’est pas juste un mode en charge de l’intégration de tous les
avantages en termes de coût, ca-
moyenne de 15 à 20.000 passagers par de transport. Il s’agit d’un projet urba- modes de transport en commun sur
pacité, impact sur l’environne-
heure et par direction alors qu’en bus nistique qui permet de repenser l’es- un territoire qui couvre la zone de
ment…
standard on en est à 10 fois moins. Il y pace urbain d ans son ensemble, de re- chalandise des déplacements urbains.
- Par passager transporté,
a aussi les avantages économiques: les dessiner la ville autour de ce système et C’est le cas à Dubaï, Rio de Janeiro,
en moyenne le transport public
études réalisées par l’UITP montrent de l’embellir. Le tramway peut rouler Londres, Singapour, Barcelone, Lyon,
consomme 3 à 4 fois moins d’éner-
que le coût de la mobilité, exprimé en dans des zones piétonnes (ce qui est etc. Alger, Amman, Johannesburg,
gie que la voiture particulière. Ce
% du PIB, est diminué de moitié dans déjà le cas à Casablanca) mais aussi le Dakar sont sur la bonne voie. La liste
rapport est encore plus en faveur
les villes où le transport public est très long d’axes routiers lourds ou dans des est encore plus longue fort heureuse-
du bus ou du tramway à l’heure de
utilisé. Enfin, autre élément important: rues étroites. Cette versatilité le rend ment. o
pointe avec un taux de remplissage
élevé. Le ratio est le même en termes le risque d’accident en transport public très flexible et adaptable à tous les en- Propos recueillis par Aziza EL AFFAS
Efficacité énergétique
Les banques dans les starting-blocks
n Fortement mobilisées sur les certaines banques
dont la BP et BMCE
grands projets, elles déploient Bank permettent de
aussi des offres financer les projets et
équipements «verts».
Les entreprises pour-
n Crédits à conditions préféren- ront bénéficier à la
fois d’une assistance
tielles, aides publiques technique gratuite, du
financement et d’une
n Une niche à fort potentiel de subvention de l’Union
européenne pouvant
développement atteindre 15% du mon-
L’EFFICACITÉ énergétique est en tant de l’équipement à
acquérir ou du projet
train de devenir un sujet stratégique pour accompagné.
les industries afin d’améliorer leur com- Par ailleurs, des
pétitivité. Optimiser sa facture d’énergie, aides publiques sont
c’est gagner des points de compétitivité prévues. Maroc PME a
face aux concurrents. Mais le taux de réa- la capacité de prendre
lisation des investissements en efficacité en charge jusqu’à
énergétique recommandé se limite à 5% 80% du coût d’un au-
pour les entreprises marocaines. Pour dit énergétique. L’Etat
celles qui décident d’engager ces inves- pourra aussi accorder
tissements, certains facteurs tels que le une subvention maxi-
Les financements pour les investissements verts se multiplient male de 10 millions de
depuis que les banques s’intéressent de plus en plus à ce marché. DH pour financer les
Les montages sont souvent assortis de conditions préférentielles. investissements recom-
En outre, les partenariats entre les banques et d’autres opéra- mandés suite à l’audit
teurs permettent de réduire la charge liée à ces investissements énergétique.
pour les entreprises (Source: Fotolia) La stratégie natio-
nale sur le solaire et
coût de la technologie, l’évolution rapide
de l’innovation, la méconnaissance des l’éolien notamment prévoit des investis-
solutions ou encore le financement peu- sements de plus de 100 milliards de DH
vent constituer des éléments de blocage. avec en ligne de mire l’objectif de relever
Toutefois, les changements réglementaires la part de ces deux sources d’énergies à
devraient accélérer l’investissement. Les 28% du mix énergétique à l’horizon 2020.
audits énergétiques par exemple devien- A côté du fonds de développement énergé-
dront obligatoires pour les industriels dont tique (FED) qui a une taille de 1 milliard
la consommation dépasse 1.500 tonnes de dollars, l’équivalent de 10 milliards de
équivalent pétrole (tep). DH, les banques sont mobilisées pour le
Les difficultés liées au financement des financement des grands projets. «Ce sont
investissements verts devraient se poser de des projets qui doivent mobiliser des fi-
moins en moins, puisque les banques se nancements de grandes ampleurs et dont le
positionnent plus que jamais sur ce mar- remboursement porte sur des maturités très
ché. Elles ont développé des produits par- longues. La capacité des banques à mobili-
fois à des conditions préférentielles par ser des ressources très longues pour finan-
rapport à des investissements classiques. cer ce type d’infrastructures constitue l’un
Plusieurs établissements ont conclu un par- des aspects fondamentaux de la réussite
tenariat avec la Société d’investissements de l’expérience marocaine», confie Mah-
énergétiques (SIE). «Ces accords permet- moud Redouane El Alj, directeur exécutif
tent d’effectuer des montages adaptés pour du groupe Attijariwafa bank en charge de
les opérateurs qui développent des projets la Banque de financement et d’investisse-
de taille importante et qui nécessitent des ment. Les principaux groupes bancaires
enveloppes de fonds propres significatives. sont impliqués dans le financement de la
Les montages se font à travers des ESCO transition énergétique avec une implication
ou des SPV portées par la SIE», relève plus forte d’Attijariwafa bank, BCP ou en-
Soumia Alami Ouali, directeur général ad- core BMCE Bank compte tenu notamment
joint Pôle Banque de la PME chez Banque de leur poids sur le marché. Tous ces éta-
Populaire. «L’intervention de la banque blissements ne placent pas leurs ressources
peut se faire à travers la dette ou en fonds à corps perdu dans ces secteurs émergents.
propres via des filiales spécialisées dans le «Les taux de rentabilité des projets sont
private equity notamment», ajoute-t-elle. comparables à ce que nous voyons dans
D’un autre côté, les mécanismes des secteurs classiques de l’économie»,
comme MorSEFF développés par la relève El Alj.o
Berd, l’AFD et KfW en partenariat avec F. Fa
De nouvelles mesures
appliquées en Europe
L’Union européenne a adopté en
septembre 2015 une directive sur le
reporting extra-financier qui rend
obligatoire la publication annuelle des
informations relatives à leurs impacts
environnementaux et sociaux. Elle
concerne les entités publiques, les
entreprises cotées, les banques et les
assurances. Il faut avoir un effectif de
500 salariés et un chiffre d’affaires su-
périeur à 40 millions d’euros.
L’engagement dans une démarche
RSE implique une adhésion aux prin-
cipes de transparence et d’éthique,
mais il faut surtout le démontrer par la
pratique quotidienne. «La communi-
cation sur la démarche RSE de l’en-
treprise ne peut être crédible que si
elle reflète la réalité», prévient Faouzi
Diouri, président de la commission
communication de l’Association pour
le développement de la responsabilité
risquons-nous vraiment?
au transport. Des études épidémiolo- dioxyde de soufre et dioxyde d’azote. De-
giques récentes ont montré aussi qu’à puis la fin des années 90, une amélioration
Casablanca, la pollution de l’air a causé des émissions atmosphériques générées
l’augmentation de certaines maladies aussi bien par le secteur industriel que par
(asthme, bronchites, infections respira- les transports a été constatée. Des struc-
toires, conjonctivites). tures industrielles n’hésitent pas à réserver
Bien sûr, il y a d’autres causes de un budget annuel pour la dépollution et la
la pollution de l’air notamment celles surveillance environnementale.
liées aux activités humaines (transports, Plusieurs techniques et méthodes sont
industrie, agriculture…). Le LPEE (le nécessaires pour assurer la métrologie
Laboratoire public d’essais et d’études) de la qualité de l’air. Pour cela le Centre
intervient en tant que prestataire de ser- d’études et de recherches de l’environne-
vices, pour le compte de plusieurs uni- ment et de la pollution (C.E.R.E.P) -situé
tés industrielles. Et ce, dans le cadre de à Tit Mellil-dispose d’un certain nombre
la surveillance environnementale, des de laboratoires mobiles dotés d’équipe-
études d’impacts sur l’environnement ments notamment des analyseurs automa-
ou pour la réalisation des mesures de tiques et des équipements de mesure de la
la pollution de l’air ambiant et/ou de la qualité de l’air. Chaque domaine dispose
caractérisation des émissions atmosphé- d’instruments bien spécifiques. Rien que
riques. Des analyses ont permis d’enre- pour le domaine de l’air, les interventions
gistrer dans certains cas, d’importants concernent la caractérisation des émissions
dépassements des valeurs limites aussi atmosphériques à la cheminée, celle de l’air
bien pour l’air ambiant que pour les ambiant ainsi que l’évaluation de l’exposi-
et Tanger dépassent largement les seuils évidemment, les niveaux les plus éle- tion du personnel en milieu de travail. o
recommandés par l’Organisation mon- vés des indices de pollution sont enre- émissions atmosphériques. Les dépas-
diale de la santé (Voir entretien avec le gistrés dans la région de Casablanca qui sements enregistrés concernent essen-
représentant de l’OMS au Maroc). Bien subit environ 30% de la pollution due tiellement les paramètres poussières, Fatim-Zahra TOHRY
Du protectorat à la COP22,
■ Le sommet de Rio marque un
tournant législatif mais...
Risque catastrophique
son rapport sur «la gestion du risque la reconstruction des installations en-
catastrophique». dommagées.
Après chaque catastrophe, des pro- En 2013, la loi de Finances a in-
grammes sont déclinés dans les zones troduit un changement important en
sinistrées. Cela engendre un déséqui- prévoyant que les dépenses liées aux
libre dans le traitement du problème différentes actions soient versées aux
à l’échelle nationale. «Les mesures budgets des départements ministériels
de gestion des risques liés aux catas- et des établissements publics.
trophes naturelles sont souvent mises Ce fonds joue ainsi le rôle d’un in-
en œuvre en vase clos et pâtissent termédiaire budgétaire puisqu’il redis-
de la fragmentation institutionnelle tribue aux ministères les financements
et du manque de coordination entre provenant des dons et des dotations
les diverses agences gouvernemen- budgétaires. Sauf, que les projets fi-
tales concernées», relève à son tour la nancés n’obéissent pas à des critères
Banque mondiale. Une stratégie glo- de sélection précis. Un aspect qui sera
bale revêt donc une importance capi- traité avec la transformation du fonds.
tale surtout qu’elle doit jouer un rôle Le programme intégré de gestion
en matière de prévention et de ges- des risques de catastrophes naturelles
tion des risques. C’est d’ailleurs dans prévoit aussi l’accroissement du
cette optique que la Banque mondiale nombre et de l’éventail des projets de
vient d’accorder au Maroc un prêt de réduction des risques. Et ce, via des
200 millions de dollars pour le finan- financements incitatifs pour lesquels
cement d’un programme intégré de la contribution de l’Etat pourrait at-
gestion des risques de catastrophes teindre 20%.
naturelles sur la période 2017-2021. L’ amélioration du financement et
Une des priorités de ce programme est de l’assurance contre les risques de
de développer le Fonds de lutte contre catastrophes naturelles fait aussi par-
les effets des catastrophes naturelles tie de ce programme intégré. A côté
(FLCN) pour en faire un «fonds na- d’une assurance obligatoire, un fonds
tional de résilience». de solidarité visant à indemniser les
L’ordonnateur de ce fonds et le mi- ménages non assurés touchés par les
nistère de l’Intérieur étaient chargés évènements catastrophiques devrait
des dépenses liées à la lutte contre également être mis en place. Un projet
les effets des catastrophes, le secours de loi dans ce sens est dans le circuit
d’urgence et d’assistance aux popu- législatif.o
lations sinistrées, la restauration et Khadija MASMOUDI
M
chargé du contrôle des importations et ex-
IKA, c'est fini depuis le 1er
juillet. Cette interdiction vient quelques Durée pour la biodégradation
années après celle largement contournée de certains déchets
des sacs noirs. Avec 26 milliards de sacs
plastiques consommés par an, le Maroc Bouteille en plastique: 10 à 1.000 ans
était le deuxième plus gros consomma- Canette en aluminium: 200 à 500 ans
teur mondial juste après les Etats-Unis Sac plastique: 100 à 400 ans
(380 milliards). Un chiffre qui fait peur Chewing-gum: 5 ans
par l'impact sur l'environnement. Les sacs Mégots de cigarette: 1 à 2 ans
Le Maroc était un des plus gros consommateurs de sacs en plastique: 26 milliards par an.
en plastique mettent entre 100 à 400 ans Or ces sacs mettent plusieurs siècles avant de se dégrader (Ph. Bziouat) Mouchoir en papier: 3 mois
avant de se dégrader. Le plastique fait
parti des polluants les plus persistants et ment. Les remplaçants sont les sacs en lions de DH pour les entreprises réalisant portations des sacs en plastique. Plusieurs
a des effets indésirables sur la santé, la papier, les sacs tissés, les sacs en tissu un chiffre d’affaires de 200 millions et sanctions sont prévues par la loi. L’article
faune et la flore. réutilisables, etc. Des alternatives qui plus. Les très petites entreprises dont le 9 punit la fabrication de sacs en plastique
Depuis le 1er juillet, la fabrication, constituent les nouvelles opportunités chiffre d’affaires est égal à 10 millions d’une amende de 200.000 à 1 million de
l'import, l'export et la distribution des pour les industriels qui doivent opérer de DH ont droit à 2 millions. Elle com- DH. L’article 10 sanctionne tout déten-
sacs sont hors la loi. Avec quelques ex- une reconversion. Les besoins en sacs en porte également d’autres volets d’accom- teur en vue de vente ou de distribution
ceptions, les sacs destinés aux secteurs papier sont estimés entre 8 à 9 milliards pagnement: opportunités offertes par le de sachets plastiques d’une amende entre
agricole et industriel ainsi qu’à la collecte de sacs en papier et de 10 millions pour Plan d’accélération industrielle, formation 10.000 et 500.000 DH. Et toute personne
des déchets ménagers, les sacs isothermes les sacs réutilisables. des ressources humaines à la reconver- qui détourne l’usage des sacs écoperaient
et ceux servant à la congélation et surgé- Un fonds de 200 millions de dirhams sion, appui aux opérateurs... A l'appel à d’une amende allant de 20.000 à 100.000
lation. est dédié au financement de la reconver- manifestation d'intérêt lancé en mai, 44 DH.❏
C'est tout un changement d’habitudes sion des unités industrielles. L'offre du entreprises ont répondu. K. M.
qui nécessite un petit effort individuel gouvernement prévoit l’appui aux projets Des opérations de sensibilisation et de
mais dont les retombées sont importantes d’investissement pour la reconversion à ramassage sont organisées. La campagne
Pour réagir à cet article:
en termes de protection de l'environne- raison de 50%, dans la limite de 10 mil- lancée le 5 juin se poursuivra jusqu'au 31 [email protected]
Aziza EL AFFAS
05 22 95 36 00 05 22 36 58 86
LA RÉFÉRENCE
AU QUOTIDIEN
n Ben Slimane et
Mohammedia négligent leur
forêt
Malgré leurs rentrées fiscales, la
préservation des forêts périurbaines
notamment est loin d’être une priorité
pour nos élus communaux (voir pages
36 et 37). Exemple, l’immense forêt
Oued Nfifikh dans les environs de
Mohammedia. «Le ministère de l’Inté-
rieur, le Haut-Commissariat aux eaux
et forêts et la commune d’El Mansou-
ria avaient signé une convention pour
sa préservation. Sauf qu’ils sont rares
les partenariats qui fonctionnent», re-
grette le Pr Fayçal Benchekroun. Ce
directeur au Haut-Commissariat aux
eaux et forêts et à la lutte contre la dé-
sertification a participé à l’aménage- Parc Oued Nfifikh (Source: F.F.)
ment de ce parc peuplé à perte de vue
d’arbustes et d’eucalyptus. Le projet a a-t-elle une logique? Parallèlement, des «Le site Oued Nfifikh n’est pas clas- et canards sauvages font le bonheur
bénéficié d’un financement américain travaux sont engagés actuellement aux sé comme parc national», selon le dé- des braconniers. Noceurs et pique-
via le Millenium Challenge Account abords de cet immense site naturel. Ils partement des aires protégées aux eaux niqueurs polluent ce parc dans une
(MCA). Des pistes cyclables ont été visent à élargir un tronçon de la route et forêts. Il n’en demeure pas moins indifférence générale. Le risque d’in-
aménagées pour les randonneurs au reliant Mohammedia à Ben Slimane. qu’il recèle un intérêt biologique et cendie de forêt plane constamment.
sein du parc Oued Nfifikh où transitent Plusieurs arbres ont été abattus. écologique certain. Pour l’heure, lièvres Pas la peine de chercher un garde
des colonies d’oiseaux migrateurs. De- forestier dont le seul QG est basé à
puis des années, L’Economiste sillonne Un fonds «détourné» l’entrée Est de la ville des fleurs (voir
encadré). Le parc Oued Nfifikh est
régulièrement ce site dans l’état se dé-
grade à vue d’œil: braconnage, rejet de
déchets solides et liquides, travaux de L e Fonds national forestier comptait plus de 650 millions de DH en 2015
partagé entre le territoire de Moham-
media et la province de Ben Slimane
génie civil non respectueux de l’envi- contre 450 millions de DH en 2012. Il a été malheureusement détourné de sa à laquelle est rattachée la commune
ronnement (passage de la future ligne fonction originelle: «75% des fonds financent le budget du Haut-Commissariat d’El Mansouria. L’essentiel est que ce
TGV, creuset d’une bouche d’égout aux eaux et forêts», confie une source autorisée. Cette hérésie budgétaire «est joyau de la nature est en déperdition.
sauvage raccordé à un projet de loge- consacrée par la loi de finances». Les parlementaires «restent inertes» aux D’abord par manque d’entretien. La
ment économique...). La création par alertes des Eaux et forêts sur la nécessité de préserver l’indépendance finan- pancarte délabrée qui présente le parc
la commune El Mansouria d’une zone cière du fonds. Et qui est mise à rude épreuve depuis quelques années déjà. Oued Nfifikh aux visiteurs est tout un
industrielle à deux pas du parc laisse L’équipement des gardes forestiers, en véhicules notamment, est le premier à symbole. o
perplexe: sa politique d’aménagement pâtir de cette situation. o Faiçal FAQUIHI
Repères
n 1934 n 1950 n 1996 n 2010
Dahir sur Création du second parc Plan directeur des aires Adoption de la loi sur les aires
la création des national de Tazekka dans les protégées: 39 écosystèmes re- protégées qui attend encore son dé-
parcs nationaux. environs de Taza. censés. Une première. cret!
Dix ont été créés
jusqu’en 2008. n 2002
L’idée de départ Sommet mondial sur le dévelop-
était de conserver pement durable à Johannesburg
le plus haut som-
met d’Afrique du
Nord, le Toubkal. n 2016
Le Maroc organise la COP22 en
novembre à Marrakech
• 1942
Création
du 1er parc n 1991
national de Lancement de la conserva- n 2008
Toubkal dans tion de l’Ibis chauve au parc Historique. Le Maroc compte
la région de de Souss-Massa. dix parcs nationaux. Dernier créé,
Marrakech Une espèce très rare. celui de Kénifra au Moyen-Atlas