Méditerranée Médiévale
Méditerranée Médiévale
Méditerranée Médiévale
MOYEN-AGE
Des religions monothéistes, religions du livre. Présence également de communautés juives notamment autour de la Méditerranée
occidentale (exemple : Sicile - Tolède). Les brimades commencent réellement après 1150.
II – La Méditerranée, lieu de contacts entre les 3 civilisations
A) Des conflits
carte pp 66-67 Quels sont les lieux d’affrontement ? Qui opposent-ils ?
Appel d’Urbain II en 1095 + dossier pp 72-73 Bernard Clairvaux et la deuxième croisade ( point de
passage 1)
Présentez les documents (nature, auteur/source, date/contexte, destinataire, thème)
doc.a activité Appel d’Urbain II : sermon / homélie retranscrite à posteriori par Foucher de
Chartres dans son histoire de la première croisade rédigée entre 1100 et 1127. Celui ci est un
chroniqueur médiéval né en 1059 et mort en 1127 à Jérusalem où il s’était installé pendant la 1 ere
croisade. Le texte revient sur l’appel du pape Urbain II. Contexte appel / Les Byzantins sont mis
en difficultés par les Turcs (bataille de Manzikert en 1071) , tensions vives dans le royaume des
Francs. L’appel s’adresse aux évêques et aux abbés présents à Clermont (310) qui doivent
relayer le message. Cet appel est lancé à la fin du concile. Contexte rédaction de l’ouvrage de
Foucher de Chartres / Au début du XII e siècle, les croisées sont établis en Palestine et sont sous la
menace constante des Musulmans. Cet ouvrage plus généralement s’adresse aux croisés qui
voudraient rejoindre la région. Ce passage évoque les motivations qui ont pu conduire à la
première croisade.
Doc.b activité / carte du Proche-Orient au XIIe siècle illustrant les forces en présence (surfaces
colorées) et les défaites chrétiennes. Auteur cartographe de l’éditeur Hatier.
Doc.1 p 72 / récit du même Foucher de Chartres. Voir date, contexte et destinataire sur document
précédent. Cet extrait aborde le sort des Latins installés en Terre sainte et leurs relations avec les
Orientaux.
Doc.3 p 73 / Sermon, discours rédigé par Bernard de Clairvaux, moine cistercien, conseiller des
rois et des papes (Louis VII), fondateur de l’Abbaye de Clairvaux. En 1146 celui ci est sollicité par
le pape pour organiser la 2 e croisade. Cet extrait est tiré de l’ouvrage « Éloge de la nouvelle
chevalerie » et il s’adresse aux chevaliers du Temple installés en Terre sainte. Il s’agit ici d la
glorification et la défense des « soldats du Christ », les Templiers.
Ces campagnes militaires montrent l'agressivité du monde occidental qui est très sûr de sa force
et de son bon droit. Le sentiment religieux galvanise les combattants mais c'est aussi une guerre
pour les richesses : l'Europe occidentale relativement pauvre et sous-développée est attirée par
les grandes richesses de l'Orient. Ainsi la 4ème croisade censée reprendre Jérusalem se termine-
t-elle par le pillage de Constantinople en 1204.
Face à cette agressivité, l'empire byzantin a peu de réaction. Les Musulmans, eux, finiront par
chasser les Francs du Proche Orient mais pas d'Espagne. En Orient, Jérusalem, 3ème ville sainte
de l’Islam, devient le but à atteindre dans le cadre du jihad ou guerre sainte. C’est Saladin,
vainqueur à Hattin en 1187, qui reprend cette cité. En péninsule ibérique les Chrétiens mènent la
Reconquista dans la même optique. En 1085, Tolède est prise par les chrétiens, ouvrant la voie à
la reconquête du centre de la péninsule. Au début du XIIIème siècle, une nouvelle offensive
chrétienne permet de vaincre les musulmans en 1212 à la bataille de Las Navas de Tolosa. Cette
bataille permet aux chrétiens de conquérir la moitié Sud de la péninsule (à l’exception de l’émirat
de Cordoue, qui résiste jusqu’en 1492).
B) Les contacts pacifiques : les échanges commerciaux. Venise, grande puissance
maritime et commerciale (point de passage 2).
Sujet : A l'aide des documents du dossier p78-79, montrez que Venise est une puissance maritime
et commerciale.
→ car on y trouve un important arsenal où l'on construit des bateaux qui sillonnent la
Méditerranée
→ car elle domine une large partie de l'espace méditerranéen : Mer Adriatique, Mer Egée
→ on y trouve des comptoirs comme celui des Allemands : le fondaco, où ils habitent et font
commerce
→ on y trouve de nombreuses boutiques : au Rialto, avec ses boutiques qui se louent à prix d'or
→ et des magasins immenses, c'est-à-dire des hangars où l'on stocke les marchandises qui
arrivent à Venise
A partir du XIIe siècle, des échanges fructueux se nouent entre les trois rives de la Méditerranée.
Le rôle décisif est joué par les cités marchandes italiennes (Pise, Gênes et Venise) qui fournissent
aux croisés les navires nécessaires à l’expansion militaire de l’Occident et fondent au Proche
Orient des comptoirs ou fondouks (quartier commercial avec entrepôts). Les Occidentaux sont
demandeurs des produits d’Orient (épices, soie, alun, or, ivoire, produits agricoles…) et
bénéficient de ces échanges en multipliant les emprunts au monde arabo-musulman :
→ emprunts techniques : gouvernail d’étambot, astrolabe, maîtrise des vents, lettres de change
ou chaqq en arabe …
Un nouveau système commercial mondial se met donc en place mettant en relation les circuits
commerciaux arabes et les circuits commerciaux européens : ce sont les marchands italiens qui
opèrent ces contacts. Est ainsi donc mis à jour un système monde centré autour de la mer
Méditerranée avec ses centres (régions de commandement) et ses périphéries (régions dominées
et exploitées par les centres).
C) Les échanges culturels : activité
Grâce aux conquêtes et aux contacts avec les Byzantins, les Arabes ont collecté de nombreux
manuscrits de l’Antiquité grecque (Aristote, Euclide, Pythagore…). Ces œuvres traduites ont
enrichi leur bibliothèques. Elles ont permis aux savants du monde musulman de faire progresser
les connaissances dans de nombreux domaines comme les mathématiques, la médecine,
l’astronomie et la géographie.
A partir du XIe siècle, dans les territoires reconquis aux musulmans, les Occidentaux découvrent
l’étendue de leur savoir. Certaines villes deviennent des centres de traduction comme Tolède en
Péninsule ibérique ou Palerme en Sicile. On y traduit les auteurs grecs et arabes en latin afin
qu’ils soient étudiés dans les grandes universités européennes.
Conclusion
La Méditerranée au Moyen Age est un espace d’échanges riches et variés entres les trois
civilisations qui peuplent son bassin. Au XIIe siècle l’Europe occidentale, en plein dynamisme
économique, démographique et politique est le grand bénéficiaire de ses échanges, elle comble
alors son retard sur les plans technique et culturel, même si l’Orient reste le centre de la richesse.
Il faudra cependant attendre la fin du XVe siècle et la disparition de l’empire byzantin (1453) et du
royaume de Grenade (1492) pour qu’un écart notable commence à se créer entre ces civilisations
et que l’Occident débute son basculement vers l’Atlantique et le monde avec les Grandes
Découvertes