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Alfred Chanzy

Antoine ou Alfred Chanzy, né le 18 mars 1823 à Nouart dans les Ardennes et mort dans la
nuit du 4 au 5 janvier 1883 à Châlons-en-Champagne (à l'époque « Châlons-sur-Marne »), est un Antoine Chanzy
général français, gouverneur de l'Algérie, député des Ardennes.

Biographie

Années de formation

Famille

D'une famille d'agriculteurs, son père et son oncle se sont engagés dans les troupes
napoléoniennes. L'oncle reste dans l'armée et devient capitaine de cuirassiers ; son père en
revanche quitte le service après avoir été sous-officier et chevalier de la Légion d'honneur. Il
obtient, à son retour en 1821, un poste de receveur des contributions directes, fonction
administrative qui fait de lui un modeste fonctionnaire mais lui garantit une vie correcte pour lui
1, 2
et sa famille .
Nom de Antoine Alfred Eugène
naissance Chanzy
Formation militaire
Naissance 18 mars 1823
Après avoir suivi quelque temps les classes du collège de Sainte-Menehould, Chanzy s'engage à Nouart, France
seize ans en 1839 comme timonier sur Le Neptune, mais le manque de bataille navale le déçoit. Décès 5 janvier 1883
La frustration, et surtout les vexations des marins et un mal de mer chronique, ont raison de sa Châlons-en-Champagne,
courte vocation et il quitte la Marine à son retour en France, le 10 décembre 1840. Il s'engage en France
1841 au 5e régiment d'artillerie de Metz, puis suit les cours au Collège royal. Entré finalement à Origine France
Saint-Cyr (133e sur 138 au concours d'entrée), élève studieux, il sort dans les vingt-cinq premiers Arme Légion étrangère
de sa promotion, est nommé sous-lieutenant en 1843 et rejoint les zouaves commandés par Grade Général
2
Cavaignac à Blida. Il reste seize ans en Algérie .
Années de
1843 – 1883
service
Carrière en Algérie Commandement 48e régiment d'Infanterie:
1864 - 1868
Lieutenant en 1848 au 43e régiment d’infanterie de ligne, capitaine en 1851 au 1er régiment de la 16e corps d'armée: 1870
Légion étrangère, il rejoint le service des bureaux arabes à Tlemcen puis à Oran. Chef de bataillon 7e corps d'armée: 1872
en 1856 au 23e de ligne, il participe à la campagne d'Italie de 1859, en particulier aux batailles de 19e corps d'armée: 1874 -

Magenta et Solférino au mois de juin. Lieutenant-colonel au 71e régiment d’infanterie de ligne en 1878

avril 1860, il part en août avec le corps expéditionnaire en Syrie, où il est commandant du QG Conflits Guerre franco-
2, 3
chargé des affaires politiques, grâce à sa connaissance de l'arabe . prussienne de 1870
Faits d'armes - 1859 : Bataille de
Il effectue un séjour au corps d'occupation de Rome, au 72e de ligne, de 1861 à 1864. Colonel en Magenta
1864 du 48e régiment d'infanterie de ligne, il est de retour en Algérie avec son régiment, où il - 1859 : Bataille de
combat sur la frontière marocaine. Général de brigade en 1868, il exerce le commandement de Solférino
- 1871 : Bataille du Mans
subdivision à Sidi-Bel-Abbès, où il « nettoie » le Sud-Ouest des razzias de tribus marocaines. Il
s'adjoint à cette époque comme plus proche collaborateur le futur général de Boisdeffre, qui le Distinctions Grand-croix de la Légion
suit ensuite dans tous ses postes. Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en d'honneur
2, 3 Médaille militaire
juin 1870 .
Autres - Député puis sénateur
fonctions inamovible
Guerre de 1870 - Président du conseil
général des Ardennes
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il se voit refuser un poste à l'armée du Rhin au - Ambassadeur en
Russie - Gouverneur
début du conflit. Général de division, le 20 octobre 1870, sur intervention de Mac Mahon auprès
d'Algérie
de Gambetta, il est nommé chef du 16e corps de la première armée de la Loire. Il participe aux
2, 3 Famille Gabrielle Chanzy (Fille)
combats de Coulmiers et Loigny .

Le 6 décembre, il est nommé commandant en chef de la seconde armée de la Loire composée des 17e et 18e corps d'armée (France), arrête un
temps l'offensive allemande à Villorceau. Mais il ne peut progresser et se replie sur Vendôme, puis sur Le Mans où son armée est battue les
2, 3
10 et 11 janvier 1871. Il se retire alors sur Laval le 16 janvier et sur la rive droite de la Mayenne, où le trouve l'armistice du 28 janvier 1871 .

La bataille du Mans est une défaite importante pour l'armée française. En 1871, une commission d'enquête est créée dont le rapport,
accablant pour celle-là, est rédigé par l’historien breton Arthur de La Borderie.

Carrière politique
Élu député des Ardennes en 1871 par 44 225 voix sur 57 130 votants, sans même avoir fait acte de
4
candidature , il rejoint le gouvernement à Bordeaux, où il prône la poursuite de la résistance. Le 7 mars,
l'armée de la Loire est dissoute.

Chanzy se rend à Paris le 18 mars, le jour-même où commence la Commune. Arrêté par les insurgés, il est
menacé d'exécution, puis libéré. À Versailles, il se range avec les républicains modérés, est élu député des
4
Ardennes et siège au centre gauche du 8 février 1871 au 7 mars 1876.
Maison natale d'Alfred Chanzy.
Il est nommé sénateur inamovible en 1875 et est élu président du conseil général des Ardennes mais il
reste en résidence à Alger. Au Sénat, il siège au centre gauche avec les républicains conservateurs.

Après la démission de Mac Mahon, bien que n'étant pas candidat, il


obtient 14,8 % des voix contre Jules Grévy à l'élection présidentielle
du 30 janvier 1879.

Carrière administrative

À la tête du 7e corps d'armée en 1872, il est nommé, sur proposition


du maréchal de Mac Mahon, gouverneur général civil et commandant
5
des forces de terre et de mer en Algérie » le 10 juin 1873 . Sous son
administration la colonie connait des troubles et il est contraint de
mettre Alger en état de siège par un arrêté du 29 mars 1874.
Responsable, avec d'autres, d'une certaine modernisation de la
colonie, avec la construction de lignes de chemins de fer et d’autres
ouvrages civils, il inaugure une « exposition algérienne » en 1876 et
Au lycée Chanzy de Charleville.
demeure en poste près de six ans. Statue-hommage à Chanzy au Mans.

Après l'élection présidentielle, sa situation de gouverneur général


6
devient impossible, et dès le 13 février 1879 , il est nommé ambassadeur à Saint-Petersbourg et le 24 février, il est relevé officiellement de ses
fonctions de gouverneur général de l'Algérie. Il reste en Russie pendant trois ans avant de démissionner à la suite d'un désaccord avec
Gambetta.

En 1882, il est réintégré à l'État-Major général et nommé membre du conseil supérieur de la guerre. Il prend le commandement du 6e corps
d'armée à Châlons-sur-Marne où une caserne porte son nom.

Il succombe brusquement à Châlons d'une hémorragie cérébrale, dans la nuit du 4 au 5 janvier 1883. Il est inhumé à Buzancy dans les
Ardennes.

Chanzy était catholique fervent et, bien qu'accusé d'être clérical, semble s'être toujours opposé à
l'ultramontanisme.
7
Les papiers personnels d'Alfred Chanzy sont conservés aux Archives nationales sous la cote 270AP .

Hommage, distinctions et héritage

Décorations Plaque sur la maison de Châlons où


il mourut.
8
Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du 22 août 1878 )
Médaille militaire (13 février 1872)
Titulaire de nombreuses décorations étrangères :
Ordre de Charles III d'Espagne
Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand
Ordre du Saint-Sépulcre
Ordre du Medjidie de Turquie
Grand-croix du Nichan Iftikhar de Tunis

Hommages posthumes
À Paris,
au Sénat, statue du général Chanzy,
au Panthéon, sous l'urne où repose le cœur de Léon Gambetta, une inscription rend
hommage aux généraux de la guerre de 1870 :

Inscription au Panthéon, Paris.


« À la mémoire des généraux d'Aurelle de Paladines, Chanzy et Faidherbe, des colonels Denfert-
Rochereau et Teyssier ainsi que des officiers et soldats des armées de terre et de mer qui en 1870-1871 ont
sauvé l'honneur de la France »

au Mans : statue du général Chanzy, sur le monument à la deuxième armée de la Loire dû à Gustave Crauk ;
Dans les Ardennes :
à Buzancy (Ardennes) : statue du général Chanzy par Aristide Croisy ;
à Nouart : statue du général Chanzy ;
à Vouziers : buste du général Chanzy ;
ainsi qu'un lycée à Charleville-Mézières.

Plusieurs villes de France ont donné le nom d'Antoine ou d'Alfred Chanzy à une de leur rue : rue Chanzy
.

En Charente à Angoulême : un stade de football et de rugby est nommé "stade Chanzy"

En Algérie encore française, la bourgade de Chanzy, dans le département d’Oran, rappelait son souvenir ;
elle se nomme maintenant Sidi Ali-Ben-Youb.

Héritage
9
Il a donné son nom à un lycée reconnu dans le département des Ardennes (à Charleville-Mézières) .

Annexes À Buzancy.

Bibliographie
Jules-Alphonse-Ignace Rouiet, Éloge du Général Chanzy, 1886.
Frédéric Beauchef, 1871, Le Mans une bataille oubliée, éditions Libra Diffusio, Le Mans, 2010.
Commandant Léonce Grandin, Chanzy, Dans le passé, Éditions SPES, Paris, 1929, 364 p.
Allocution prononcée par Son Exc. Mgr l'archevêque de Reims aux funérailles du général Chanzy, le 10 janvier 1883 10.
« Alfred Chanzy », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891
[détail de l’édition]

Articles connexes
Guerre franco-allemande de 1870 Sur les autres projets Wikimedia :
Armée de la Loire Alfred Chanzy (https://commons.wikimedi
Bataille du Mans
a.org/wiki/category:Alfred_Chanzy?usela
Monument aux morts de la guerre de 1870 en France
ng=fr), sur Wikimedia Commons

Liens externes
Ressources relatives aux beaux-arts : (en) British Museum (https://www.britishmuseum.org/collection/term/BIOG208256) ·
(en) National Portrait Gallery (https://www.npg.org.uk/collections/search/person/mp96509)
Ressources relatives à la vie publique : Sénat (https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/chanzy_alfred1452r3.html) ·
Base Sycomore (http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=8569)
Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/34591838) ·
International Standard Name Identifier (http://isni.org/isni/0000000116180008) ·
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13007266r) (données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb13007266r)) ·
Système universitaire de documentation (http://www.idref.fr/086823396) ·
Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/n2014013406) · Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/117651281) ·
Bibliothèque royale des Pays-Bas (http://data.bibliotheken.nl/id/thes/p130861065) ·
Bibliothèque nationale de Pologne (http://mak.bn.org.pl/cgi-bin/KHW/makwww.exe?BM=01&IM=04&NU=01&WI=9810678538405606) ·
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Bibliothèque apostolique vaticane (https://opac.vatlib.it/auth/detail/495_7887) ·
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WorldCat (https://www.worldcat.org/identities/lccn-n2014013406)
Photos (http://www.military-photos.com/chanzy.htm)
Nécrologie (http://lavieremoise.free.fr/dossiers/dossiers.php?id_dossier=212)
Statue de Chanzy à Nouart (http://lavieremoise.free.fr/galerie/oeuvre.php?id_img=90)
Site sur Chanzy et la Bataille du Mans (http://www.loire1870.fr)

Notes et références
1. Gilles Deroche, Chanzy, un ardennais dans l'histoire, Société d'histoire des Ardennes, 2017
2. Arthur Chuquet, Le général Chanzy, 1823-1883, Léopold Cerf, 1884 (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6496039c/f20.ima
ge))
3. Charles Lavigerie, Notice sur le général Chanzy : sa mort, ses obsèques, lettre du cardinal Lavigerie, sa déposition devant la commission
d'enquête sur la défense nationale, etc.', Châlons-sur-Marne, T. Martin, 1883 (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6503493c
/))
4. Adolphe Robert et Gaston Cougny), Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Bourloton, 1889-1991 (lire en ligne (http://
www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/8569))
5. Bulletin des lois de la République française, vol. 6, Paris, Imprimerie nationale, 1873 (présentation en ligne (https://books.google.com/boo
Louis Eugène Cavaignac,
ks?id=8S0UAAAAYAAJ&pg=PA742)).
dit Eugène
6. Lettre Cavaignac
au commandant et
de Boisdeffre ; archives Boisdeffre.
connu aussi sous le nom de
7. Archives nationales (https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action
général Cavaignac, né le
?nopId=c614y14ooho-dw9zsxdrokxv&pogId=FRAN_POG_06&search=).
23 vendémiaire an XI à Paris
8. «etCote
mortLH/482/32 » (https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/74489),
le 28 octobre 1857 base Léonore, ministère français de la
Culture.
dans son château d'Ourne à
9. «Flée,
Classement 2016: et
est un général 1253 sur 2277 - Lycee Chanzy » (http://www.lexpress.fr/palmares/lycees/0/lycee-chanzy-charleville-mezieres_00800
homme
06N.html), sur LExpress.fr
d'État français. Gouverneur(consulté le 23 mars 2020)
10. lire en ligne
d'Algérie (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65033894)
(1848) puis sur Gallica.

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