5.bensaoula Et Al
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Laboratoire de recherche n°25, Promotion de Ressources Hydriques, Minières et
Pédologiques, Législation de l’Environnement et Choix Technologiques,
Université de Tlemcen.
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Département d’hydraulique, Faculté des Sciences de l’Ingénieur,
Université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen.
RESUME
Les monts de Tlemcen constituent l’un des massifs carbonatés karstiques les
plus importants de l’Algérie du nord. Ils contiennent d’importants aquifères
contenus dans les formations calcaréo-dolomitiques du Jurassique supérieur.
Ces dernières sont largement karstifiées. Les eaux souterraines qui y sont
contenues sont essentiellement mobilisées par des forages de moyenne
profondeur allant de 130 à 400m. Les analyses des eaux interceptées par ces
ouvrages ont révélé une bonne qualité physico-chimique. Ce sont des eaux de
faciès prédominant bicarbonaté calcique ou magnésien. Le résidu sec de ces
eaux varie de 480 mg/l à 720mg/l.
Ces importantes ressources en eau mises en évidence il y’a une vingtaine
d’années contribuent pour une large part à l’approvisionnement en eau potable
de la région de Tlemcen. A titre d’exemple nous avons présenté, dans ce travail,
le cas du groupement urbain de Tlemcen qui abrite la population la mieux dotée
en eau potable à travers la wilaya de Tlemcen. Ceci est réalisé grâce aux
nombreux forages d’eau effectués ces dernières années. Enfin il faut souligner
que ces ressources en eau sont sérieusement menacées d’une dégradation de
leur qualité et qu’il est impératif de réfléchir dès à présent à la mise en place de
périmètres de protection.
INTRODUCTION
Les régions calcaires d’Algérie offrent une grande diversité des paysages,
depuis les karsts bien arrosés des hautes montagnes de l’Atlas jusqu’aux
affleurements peu karstifiés du désert du Sahara (Collignon 1991). Ce sont des
formations d’âges qui s’étalent sur toute l’échelle géologique des temps les plus
anciens, du carbonifère (dans la région de Bechar), du Trias (nombreux
affleurements de gypse et de sel à travers l’Algérie), Jurassique et Crétacé
(massifs côtiers oranais, nappes telliennes, domaine tlemcénien, néritique
constantinois, Atlas saharien), Miocène post-nappe (Dj. Murdjadjo, vallée du
Chellif).
Notre secteur d’étude fait partie des monts de Tlemcen qui constituent le massif
carbonaté karstifié le plus étendu dans le nord algérien, après celui des Monts de
Saida (figure 1).
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L'importance des eaux Karstiques dans l'approvisionnement en eau de la
population de Tlemcen
Généralités
La wilaya de Tlemcen s’étend sur une surface de plus de 9017 km2. Elle occupe
4% de la superficie totale du territoire national (figure 2).
Sa population représente 2,88 % de la population nationale au recensement de
1998. En 2000, sa population a été estimée à 866.000 habitants (ANAT, 1994).
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Géologie et hydrogéologie
A l'exception des quelques nappes alluviales mises en évidence, telles que celles
de Maghnia, de Zriga, d’Hennaya, et de Sidi Abdelli, qui sont intensément
exploitées à des fins agricoles et d’alimentation en eau potable, les Monts de
Tlemcen sont souvent appelés le château d’eau naturel de l’Ouest Algérien. Ils
occupent la partie centrale de la wilaya et représentent 28% de la superficie
totale (Figure 2).
En effet, par leur structure géologique, ils représentent un vaste horst où
affleurent principalement les formations carbonatées du Jurassique supérieur et
Crétacé basal. Ces formations sont largement karstifiées et constituent les
aquifères les plus importants de la wilaya. Les ressources en eau karstiques des
Monts de Tlemcen constituent par leur bonne qualité physico-chimique, la
ressource en eau la plus mobilisée et qui alimente pour une grande part la
population de Tlemcen. En effet, Les communes les mieux dotées en
alimentation en eau potable sont celles alimentées à partir des ressources
karstiques en question. Les communes de la partie centrale de la wilaya à titre
d’exemple, le groupement urbain de Tlemcen qui comprend une population de
plus de 230.000 habitants, est alimenté par des ressources en eau qui sont à 65%
d’origine karstique.
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population de Tlemcen
Les eaux karstiques des dolomies de Tlemcen sont mobilisées par des forages
de moyenne profondeur allant de 130 à 400 mètres. Nous en avons inventorié
environ une trentaine dans le groupement urbain de Tlemcen.
Les analyses physico-chimiques des eaux interceptées par ces forages ont révélé
une bonne qualité physico-chimique. Ce sont des eaux de faciès bicarbonatés
calciques ou magnésiens. Le résidu sec des ces eaux de forages varie de
480mg/l à 720mg/l. Les résultats d’analyses sont représentés sur les figures 3 et
4. Nous les avons organisés en deux groupes. Le premier groupe concerne les
forages qui sont implantés au droit des formations carbonatées (aquifères),
tandis que le second groupe concerne les forages qui ont recoupé le réservoir
sous d’épaisses couches de couverture. Les graphes obtenus montrent bien que
ces eaux sont identiques.
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Les eaux karstiques participent pour une large part à l’alimentation en eau
potable ainsi qu’aux besoins industriels et agricoles dans la région de Tlemcen.
Nous donnons, à titre d’exemple, l’état de l’approvisionnement en eau potable
du groupement urbain de Tlemcen, sachant qu’il inclut les trois dairas :
Tlemcen, Chetouane et Mansourah.
L’approvisionnement en eau de ce groupement se fait à partir du barrage du
Meffrouche ainsi qu’à partir de forages captant les eaux des Dolomies de
Tlemcen (Figure 5).
Il faut noter que l’apport des eaux karstiques mobilisées par forages fournit en
moyenne la moitié du volume d’eau produit. Les volumes d’eau soutirés du
barrage enregistrent un maximum en janvier et un minimum en septembre. Ceci
est équilibré par l’apport des eaux de forages.
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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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