Efficacité Énergitique PDF 2
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de l’enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique
Université Ammar Thelidji-Laghouat
DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE
Option : Energies Renouvelables En Mécaniques
Exposé sur :
Le concept de l’efficacité Energétique
Réalisé par : Rédigé par :
Tassi Kheira
Chelaouchi Keltoum * M . Belhadj
Année universitaire : 2021/2022
Introduction :
Hormis quelques actions isolées initiées au début en matière d’énergies renouvelable
s et
efficacité énergétique, les deux secteurs n’ont commencé à se structurer de manière effective dan
s le
pays qu’au milieu des années quatre-vingt du siècle dernier. Cela coïncide en fait avec la
création
des premières institutions publiques chargées de leur développement et suivi respectifs : so
it le
Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER) en 1988 et l’Agence Nationale
pour
la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie (APRUE) en 1985. Depuis, plusi
eurs
programmes sectoriels visant un déploiement assez limité de solutions énergétiques décentralisé
es, à
base de ressources renouvelables en faveur des zones rurales enclavées, notamment dans les h
auts
plateaux et le sud du pays, ont été initiés avec un appui financier direct de l’état. A ce titre, il y a
lieu
de citer les programmes du Grand Sud dont celui du balisage solaire, entrepris par le CDER,
ainsi
que celui de l’électrification solaire autonome de 18 villages, réalisé par Sonelgaz (1998-
2001) et
qui a mobilisé une capacité globale de 344 KWc . Il en a été de même pour le volet de l’effic
acité
énergétique à travers des actions visant, entre autres, à limiter le gaspillage de l’énergie moyen
nant
l’encouragement des solutions à base de ressources renouvelables telles que les chauffe-eau
solaires
ou à efficacité énergétique prouvée comme les lampes basse consommation (LBC) pour l’éclai
rage
électrique. Toutefois, le volume d’activité ainsi généré à travers la seule promotion des solut
ions
autonomes (hors réseau) à base d’énergie solaire, reste marginal et non conforme aux tendances
gé-
nérales que reflètent toutes les statistiques liées au développement des énergies renouvelables à
tra-
vers le monde. En effet et pour une multitude de raisons assez évidentes, notamment sur les p
lans
technique et économique, il est aujourd’hui acquis qu’un développement massif des éner
gies
renouvelables à l’échelle d’une région ou un pays, ne peut se concevoir sans le support d’un ré
seau
électrique de dimension appropriée.
I. Définition étendue de l’efficacité énergétique :
La notion d’efficacité (ou efficience) énergétique d’un système, en physique, se définit par le
rapport
entre le niveau d’énergie utile qu’il délivre et celui de l’énergie consommée, nécessair
e à son
fonctionnement.
Plus largement, le concept désigne un ensemble de solutions techniques et/ou logistiques
permettant
de réduire la consommation énergétique d’un système pour un service rendu identique voire su
périeur,
ainsi que leurs procédures d’évaluation.
Les systèmes intégrant des critères et actions d’efficience énergétique se retrouvent princip
alement
dans les secteurs suivants :
*le bâtiment (habitat pavillonnaire ou collectif, urbanisation, équipements…),
*le transport (véhicules particuliers, transports en commun, fret),
*l’industrie (biens et services).
Figure 01 : Evolution estimée du parc national de production d’électricité,
selon le Ministère de l’Energie et des Mines (MEM).
II.1 Volet énergies renouvelables du PNEREE :
Les moyens de production de l’électricité destinée au marché national (12GW), ont été planif
iés
selon le Ministère de l’Energie et des Mines (MEM) de l’époque, sur la base de trois principa
les
ressources renouvelables (Tableau 01) et déployés selon quatre étapes (Tableau 02).
Tableau 01 : Part de chacune des ressources renouvelables primaires retenues.
Etape Action
2011-2013
Réalisation de projets pilotes totalisant une capacité de 110 MW pour teste
r
les différentes technologies .
2014-2015
Début du déploiement du programme avec une l’installation d’une puissan
ce
totale de près de 650 MW .
2016-2020
Déploiement à l’horizon 2020 d’une capacité minimale de 4600 MW, dont
2600 MW sont destinés au marché intérieur et 2000 MW à l’exportation.
2021-2030
Déploiement à grande échelle du programme en vue d’atteindre à l’horizo
n
2030 les objectifs respectifs de 12000 MW, prévus pour la consommation
locale et 10000 MW à mettre sur le marché international.
Tableau 02 : Planning de réalisation du programme (Version 2011).
Remarque :
Le seuil de 20 000 MW pour la puissance installée du parc classique (principalement à base de g
az)
prévu pour 2028 (Figure 01), a déjà été franchi en 2019 (20 963 MW selon Sonelgaz). Si on y ajo
ute
les 8 000 MW qui vont être réceptionnés durant l’année en cours 2020, on serait au même nive
au
que le seuil prévu en 2028, parc renouvelable inclus.
II.2 Réalisations dans le cadre du PNEREE 2011 :
Le planning de réalisation prévu (Tableau 5), n’a jamais été suivi dès la première étape. En effet
, sur
l’ensemble des projets pilotes totalisant les 110 MW prévus, seules trois réalisations ont vu le
jour
avec une puissance globale de 36.3 MW soit :
La centrale hybride (gaz-solaire thermique) de Hassi-Rmel, avec 25 MWc d
e solaire
thermique à concentration CSP (mise en service en 2011).
La centrale photovoltaïque (PV) de 1.1 MWc de Ghardaïa, englobant les quatre
technologies
PV, avec et sans poursuite du soleil (mise en service en 2014).
La centrale éolienne de 10.2 MWc de Kabertène (Adrar), englobant 12 aérogénér
ateurs de
puissance nominale de 850 KW chacun (mise en service en 2014).
Pour le reste, seul un programme totalisant 343 MWc de centrales solaires photovoltaïques a été
lancé
début 2014, sous forme de projet en EPC (Engineering, Procurement & Construction), par SKT
M
(Sharikat Kahrab wa Takat Moutadjadida), filiale de production d’électricité de Sonelgaz, créée
en Avril
2013. Celle-ci, ayant pour missions principales l’exploitation des réseaux d’énergie électriques
isolés du
sud (production en conventionnel) et des énergies renouvelables pour l’ensemble du territoire na
tional.
C’est dans ce contexte que dix centrales solaires photovoltaïques totalisant 265 MW et partition
nées en
trois lots (Est, Centre et Ouest) ont été réalisées au niveau des hauts plateaux, alors que dix autre
s l’ont
été dans le cadre du lot sud (78 MW).
II.3 Aspects réglementaires liés au PNEREE :
Afin d’ouvrir la voie à une activité économique compatible avec l’aspect décentralisé de la prod
uction
d’électricité à base de ressources renouvelables, la législation Algérienne en la matière a pris les
devants
dès 2002 en libéralisant complètement le domaine de production d’électricité. En effet, la Loi n°
02-01 du
05 février 2002, modifiée et complétée, relative à l’électricité et à la distribution du gaz par cana
lisations
(JO n° 08 du 06 février 2002), a entre autres, institué un opérateur marché (non installé à ce jour
) au
même titre que l’opérateur système ainsi qu’une commission de régulation du secteur (Commiss
ion de
Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG)). C’est cette dernière qui a pour mission de veiller
au
fonctionnement concurrentiel et transparent du marché national de l’électricité et du gaz, dans l’
intérêt
des consommateurs ainsi que les opérateurs impliqués.C’est cette loi qui a par ailleurs ouvert la
porte à
l’introduction de textes spécifiques favorables à la promotion des énergies renouvelables pour
accompagner la mise en oeuvre du PNE- REE, notamment sur le plan financement. Ainsi, la loi
de
finance complémentaire pour 2011 (Loi n°11-11 du 18 juillet 2011), a relevé de 0.5% à 1 % le
niveau de
la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fonds National des Energies Renouvelab
les
(FNER), mis en place sous forme d’un compte d’affectation spéciale (CAS) du Trésor dont le ch
amp
d’application est étendu aux installations de cogénération. Dans le même ordre d’idées, on citera
également le décret exécutif n°13-218, paru en juin 2013, fixant les conditions d’octroi des
primes au titre
des coûts de diversification de la production nationale d’électricité. Enfin, on ne peut clôturer ce
chapitre
sans signaler le fait qu’il y a bien eu une introduction en 2014 du concept des tarifs d’achat gara
ntis
(Feed-in-Tariffs), comme outil de rémunération des productions décentralisées d’électricité
injectée au
réseau national et ce à base d’éolien et solaire photovoltaïque (Arrêté du 2 février 2014, JO n° 2
3 du 23
Avril 2014). Ceci a en fait été préparé en prélude à un appel à investisseurs dans des installation
s solaires
photovoltaïques de puissances comprises entre 1 et 10 MWc, auxquels un contrat d’achat de leur
s
productions par le gestionnaire du réseau du transport est garanti sur vingt ans selon une grille d
e
tarification assez avantageuse, dont les détails ont été publiés dans le même arrêté.
Cependant, la réalité a montré que le manque d’une préparation rigoureuse de cette initiat
ive,
résultant d’une résistance manifeste au changement de certains acteurs concernés, n’a pas permi
s sa
mise en oeuvre. En effet, les rares investisseurs qui se sont aventurés à suivre la procédure pub
liée
sur le site de la CREG, butaient sur le premier document demandé, soit l’autorisation
de
raccordement au réseau, qui reste un préalable de garantie incontournable. Sur un autre plan, au
cun
organisme agrée au niveau national n’était apte à délivrer le certificat de garantie d’origine e
xigé
pour bénéficier du régime spécial institué dans le but d’asseoir les fondements d’un développe
ment
réel des énergies renouvelables. En conclusion, pas une seule soumission d’investissement n’a v
u le
jour dans le cadre de cette initiative, pourtant connue comme alternative éprouvée à traver
s le
monde, lorsqu’il s’agit d’encourager toute contribution citoyenne à un développement durabl
e à
base de ressources renouvelables.
Enfin, une première édition des Règles Techniques de Raccordement et Règles de Conduite
du
Système Electrique ou «Grid-Code» intégrant les énergies renouvelables a été publié par
Ministère de
l’Energie en 2019 , soit bien après la réalisation des centrales solaires de SKTM. Il s’agit en fait d
e
l’actualisation du même document publié en 2008, fixant les conditions de raccordement des seul
es
centrales classiques au réseau de transport (HT et THT). Pour ce qui est des règles de raccordeme
nt des
installations de production d’électricité à base de ressources renouvelables au réseau de distributi
on
(HTA et BT), tout reste à faire.
II.4 Aspects recherche et développement liés au PNEREE :
Dès le début et étant donné l’aspect éminemment innovateur des modes de gestion et convers
ion des
énergies renouvelables, il est apparu que le programme national en question (PNEREE), d
oit être
accompagné par des actions coordonnées en matière de recherche et développement, si l’on veu
t que le
pays trouve une place compatible avec ses possibilité (gisements importants, étendue territoriale
…) dans
ce créneau économique émergent et d’avenir. De ce fait, la première version écrite du PN
EREE a
expressément souligné cette ambition, en citant nommément certains centres de recherche et
autres
organismes nationaux, comme partenaires à part entière dans la mise en oeuvre d’un tel prog
ramme.
Ainsi, le Centre de Recherche et de Développement de l’Electricité et du Gaz (CREDEG),
affilié à
Sonelgaz, l’Agence de Promotion et de Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie (APRUE)
et la so-
ciété spécialisée dans le développement des énergies renouvelables (New Energy Algeria (NEA
L)), ont
été appelés à s’impliquer dans le programme. Cela étant en étroite collaboration avec les ce
ntres de
recherche attachés au MESRS, dont l’Unité de Développement de la Technologie du Silicium (
UDTS)
ainsi que le Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER). C’est dans ce conte
xte que
ce dernier a piloté un Programme National de Recherche (PNR) en Energies Renouvelables, étal
é sur la
période 2010-2012, où 460 chercheurs ont été impliqués, dont plus de 320 enseignants
chercheurs et 134
chercheurs permanents autour de 108 projets retenus.
III. Volet Efficacité énergétique du PNEREE :
Le volet efficacité énergétique a été focalisé sur les secteurs de consommation qui ont été id
entifiés
comme ayant un impact significatif sur la demande énergétique interne du pays. Il s’agit princip
alement
des secteurs suivants :
III.1 Le bâtiment et résidentiel:
Le programme visait à encourager la mise en oeuvre de pratiques et de technologies innovantes,
autour
de l’isolation thermique des constructions existantes, en cours de constructions ou celles planifi
ées. En
effet, ce secteur à lui seul représentait plus de 40 % de la consommation énergétique finale dans l
e pays.
En appui, il s’agissait également de favoriser la pénétration massive des équipements et a
ppareils
performants sur le marché local, notamment les chauffe-eau solaires et les lampes économiques
(LBC) :
l’objectif final étant d’améliorer le confort intérieur des logements tout en utilisant moins d’
énergie.
Plus de 30 millions de TEP devaient être ainsi économisés à l’horizon 2030, réparties comme suit
:
a. Isolation thermique : l’objectif est d’atteindre un gain cumulé évalué à plus de 7 millions de T
EP.
b. Chauffe-eau solaire : Etant donné le gisement très favorable de l’Algérie en termes de r
adiation
solaire directe, le développement du chauffe-eau solaire et sa substitution progressive
à celui
traditionnel, reste une alternative à soutenir à travers le Fonds National pour la Maîtrise de l’
Energie
(FNME). Dans ce cas, une économie d’énergie de plus de 2 millions de TEP, reste possible.
c. Lampe basse consommation (LBC) : L’objectif assigné est l’interdiction graduelle de la c
ommer-
cialisation des lampes à incandescence (lampes classiques énergivores couramment utilisées
par les
ménages) sur le marché national. En parallèle, seront mises sur le marché des modèles de lampes
à basse
consommation avec lesquels des gains en énergie estimés à près de 20 millions de TE
P, sont
envisageables.
d. Eclairage public : l’objectif est de réaliser une économie de près d’un million de TEP et allég
er ainsi
la facture énergétique des collectivités locales en charge de volet.
III.2 Les transports :
Le programme visait à promouvoir les carburants les plus disponibles et les moins polluants,
en l’oc-
currence, le GPLc et le GNc. L’objectif étant d’enrichir la structure de l’offre des carburants
afin de
réduire la part du gasoil qui reste le carburant le plus pollueur en plus du fait qu’une grande p
artie est
importée. Ceci devrait se traduire au final par une économie estimée à plus de 16 millions de TEP
.
III.3 L’industrie :
Le programme visait à amener les industriels à plus de sobriété dans leurs consommations éner
gétiques
respectives. En effet, ce secteur représente un enjeu important pour la maîtrise de l’énergie du fait
que sa
consommation énergétique propre est appelée à s’accroître à la faveur de la relance économique
, ou 30
millions de TEP d’économies qui sont visés. Dans cette optique, il est prévu :
a. La conversion au cycle combiné des centrales électriques conventionnelles à gaz quand
cela est
possible .
b. La généralisation des audits énergétiques et du contrôle des procédés industriels qui devai
ent per-
mettre d’identifier les gisements substantiels d’économie d’énergie et de préconiser de
s plans
d’actions correctifs .
c. L’encouragement à l’adoption de procédés permettant une réduction substantielles du ga
spillage
d’énergie dans les diverses industries et ce à travers un soutien étudié de l’Etat.
Au total, la concrétisation sur le terrain du programme national d’efficacité énergétique devait pe
rmettre
de réduire graduellement la croissance de la demande énergétique interne et engendrer des éco
nomies
d’énergie cumulées de l’ordre de 93 millions de TEP, dont 63 millions de TEP d’ici 2030 et le r
este au-
delà . Cependant, comme celui des énergies renouvelables, le programme dédié à l’ef
ficacité
énergétique, a également accusé un retard dans sa mise en oeuvre pour des raisons de dé
lais, de
résistance au changement et de financement. Si les problèmes de délais et de financement trouv
ent une
certaine justification dans l’urgence de satisfaction de la demande en logements des citoyens, c
eux liés
aux réticences du secteur industriel à investir dans les nouveaux équipements moins éner
givores,
reviennent quant à eux en partie à l’absence d’incitations financières ciblées de l’Etat.
IV. Version réactualisée en 2015 du PNEREE :
La réactualisation en 2015 de la première version du PNEREE, éditée en 2011, a été essentielle
ment
motivée par les modifications notables dans le monde quant aux coûts d’investissement et de
pro-
duction d’électricité à base des diverses ressources renouvelables . En effet, il est à rappeler
que
c’est le solaire thermique à concentration (CSP) qui a été initialement adopté pour générer 7
200
MW d’électricité solaire (Tableau 01), soit plus de 2.5 fois la part du solaire photovoltaïque (2
800
MWc). Or, si en 2011 les coûts de production d’électricité à base de ces deux technologies éta
ient
sensiblement les mêmes (0.35 dollars/KWh), ceux relatifs au solaire photovoltaïque ont par la
suite
fortement chuté jusqu’à moins de 0.15 dollars/KWh en 2015, alors que ceux du CSP n’ont que
peu
évolués et sont restés bien au-dessus de 0.25 dollars/KWh (Figure 26). C’est ce constat qui a été
à la
base d’une révision en profondeur de la première version du programme malgré son lance
ment
relativement récent. Ainsi, la part du CSP a été revue à la baisse (2000 MW au lieu de 7200
MW)
tout en reportant son développement effectif au-delà de 2021, alors que celle du sol
aire
photovoltaïque a été multipliée par 5 environ (13575 MW au lieu de 2800 MW), soit 62
% de
l’ensemble des 22000 MW prévus à l’horizon 2030. Mieux encore, plus de 4500 MW dont les
2/3
de solaire photovoltaïque, sont programmés pour être réalisés avant 2020 selon le planning p
orté
dans le (Tableau 03) .
Cependant et avec le recul, on observe qu’à ce jour (2020), au même titre que la première ver
sion du
programme, le planning tracé n’a été ni suivi ni même vu un début d’application quelconque. En
effet, la
seule activité visible sur le terrain dans le domaine des énergies renouvelables dans le pays depui
s 2015,
a essentiellement été dominée par la réception (étalée jusqu’en 2017) des centrales
solaires
photovoltaïques totalisant 343 MW du programme lancé en 2014 par SKTM (voir section III). A
côté de
cela, Sonatrach, a mis en service en 2018 une première centrale solaire photovoltaïque de 10 M
Wc à Bir
Rebaa Nord (BRN), wilaya de Ouargla et ce dans le cadre de sa stratégie SH 2030 qui vise à d
éployer
une capacité totale de 2300 MW en énergie solaire à l’horizon 2030.
1ère Phase 2015-2020 2ème Phase 2021-2030 Total
-
CSP 2 000 2 000
Géothermie 05 10 15
Tableau 03 : Plan d’exécution du PNEREE révisé en 2015 (en MW).
IV.1 Projet de 4050 MWc du Ministère de l’Energie :
Alors que la procédure des tarifs d’achat garantis (Feed-in-Tariffs), n’a donné lieu à aucun
début d’exécution bien que ses fondements juridiques et réglementaires aient été finalisés et
longuement muris auprès des éventuels investisseurs, une nouvelle procédure basée sur les appels
d’offre est venue la remplacer. Cette dernière ayant été introduite à travers le décret exécutif n°
17-98 du 26 Février 2017 (JO n°15 paru le 5 Mars 2017), définissant la procédure d’appel d’offre
pour la production des énergies renouvelables ou de cogénération et leur intégration dans le
système national d’approvisionnement en énergie électrique. En fait, une telle initiative a été le
prélude à un encadrement juridique spécifique au lancement d’un nouveau programme de 4000
MWc de solaire photovoltaïque, réajusté juste après à 4050 MWc pour qu’il soit présentable en
trois lots de capacités identiques de 1350 MWc chacun. Au final, ce projet qui comportait en plus
de la production d’électricité solaire photovoltaïque (PV), un volet industriel d’accompagnement,
n’a jamais eu de suite et n’a fait l’objet d’aucun appel à investisseurs depuis, malgré l’urgence
signalée quant à sa mise en oeuvre.
IV.2 Appel d’offre de 150 MWc de la CREG :
Comme dernière tentative de combler le grand retard enregistré dans le pays en matière de
développement des énergies renouvelables par rapport aux objectifs fixés (Tableau 03),
notamment après l’échec du projet de 4050 MW évoqué précédemment, la CREG a été contrainte
de lancer un appel d’offres beaucoup plus modeste, soit 150 MWc de solaire photovoltaïque. En
effet, une formule d’appel d’offre aux enchères relevant des prérogatives de la CREG, a bien été
instituée à travers le même décret exécutif n°17-98 du 26 Février 2017 évoqué précédemment, au
même titre que l’appel d’offre aux investisseurs relevant exclusivement des prérogatives du
ministère de l’énergie.
Le cahier des charges relatif à l’appel d’offre en question (150 MWc), a été publié par la CREG
le 18/11/2018 et s’adressait exclusivement aux entreprises de droit Algérien. Il comportait 15
centrales solaires photovoltaïques de 10 MWc chacune, regroupées en quatre lots dont deux de 50
MWc localisés dans les wilayas de Biskra et Ghardaia, les deux derniers étant de 30 MWc et 20
MWc et respectivement localisés dans les wilayas de Ouargla et El Oued. En fin de compte, seuls
huit soumissionnaires sur 93 qui ont exprimé leur intérêt au départ, ont présenté des offres à la
date limite qui a été repoussée plusieurs fois avant d’être arrêtée au 12/06/2019, suite à des
modifications profondes du cahier des charges initial. Les deux étapes de sélection technique et
financière prévues, dont la dernière a eu lieu le 28/10/2019, soit pratiquement une année après la
première sortie de l’appel d’offre, n’a permis de retenir qu’une seule proposition pour la
réalisation de cinq centrales électriques photovoltaïques de 10 MWc chacune dans la région de
Biskra, pour un prix de cession du KWh fixé à 8,28 DA. En conclusion, malgré le niveau assez
modeste de l’appel d’offre en question (150 MWc), seul un tiers de la capacité proposée, soit 50
MWc, a pu trouver preneur, sans confirmation à ce jour du début des travaux.
IV.3 Appel d’offre de 50 MWc de SKTM/Sonelgaz :
Lancé pratiquement à la même période (décembre 2018) que le projet 150 MWc de la CREG
présenté précédemment, cet appel d’offre qui s’adressait également aux entreprises de droit
Algérien, a été initié par SKTM afin d’hybrider par du solaire photovoltaïque certaines de ses
centrales diesel ou turbines à gaz, utilisées pour la génération d’électricité au profit des Réseaux
Isolés du Sud (RIS). Neuf (9) unités ont ainsi été sélectionnées pour y monter en parallèle 9
centrales solaires photovoltaïques totalisant 50 MWc, groupées en cinq lots (Tableau 04). Suite à
l’évaluation des offres reçues, l’annonce des lauréats a été faite le 13/05/2019, avant de procéder
à la signature des contrats de réalisation en EPC (Engineering, Procurement & Construction) le
14/08/2019.
N° Lot Désignation Puissance Montant (HT) (DA) Délai (mois)
(MWc)
1 6
In Guezzem 1 761 543 769,63 09
Tinzaouatine 3
2 4 09
Djanet 1 494 479 058,92
Bordj Omar Dris 3
3 10 09
Bordj Badji 2 242 624 058,54
Mokhtar
Timiaouine 2
4 8 09
Talmine 2 257 920 162,20
Tabelbala 3
5 09
Tindouf 11 2 138 859 583,81
Tableau 04 : Données d’attribution du marché de 50 MWc de SKTM en 2019
Remarque :
Le coût d’investissement moyen (CapEx) déduit des données ci-dessus (en HT) est de l’ordre
de 198 000 DA/KWc, soit environ 1365 €/ KWc au taux de change actuel (1€=145 DA). Il faut
dire qu’il est supérieur de plus de 30% au CapEx moyen connu récemment dans le monde pour
des installations solaires photovoltaïques au sol de même ordre de puissance (5 à 10 MWc).
Cependant ce surcoût apparent pourrait être attribué à plusieurs facteurs objectifs tels que
l’éloignement des sites de réalisation, les conditions climatiques qui y règnent, ainsi que la
particularité des applications visées. En effet, celles-ci nécessitent l’adjonction d’un système de
gestion intégrée des sources énergétiques hybrides (diesel-solaire ou turbine à gaz-solaire). A tout
cela, on peut ajouter le fait qu’une préférence a été accordée aux soumissionnaires intégrant le
maximum d’équipements fabriqués localement (modules PVâbles….
V. Programme National de Transition Energétique 2020 :
La transition énergétique occupe une place importante dans le plan d’action du gouvernement
qui se focalise sur « le triptyque d’un renouvellement économique basé sur la sécurité
alimentaire, la transition énergétique et l’économie numérique ».
Le programme de transition énergétique vise, outre la diversification des sources énergétiques à
travers le développement des énergies renouvelables, la promotion de l’efficacité énergétique en
tant qu’action complémentaire de grande importance. Le pays ambitionne ainsi de s’affranchir de
manière progressive de la dépendance vis-à-vis des ressources conventionnelles et amorcer une
dynamique d’émergence d’une énergie verte et durable, disponible localement et en abondance
comme le solaire. La démarche, s’articule en fait sur les considérations suivantes :
La préservation des ressources fossiles et leur valorisation .
Le développement durable et la protection de l’environnement .
Le développement durable et la protection de l’environnement .
La maitrise des coûts de réalisation des installations des énergies renouvelables.
V.1 Au titre du développement des énergies renouvelables :
Un programme de développement des énergies renouvelables d’une capacité de 16.000 MW à
l’horizon 2035 et ce, exclusivement à base de solaire photovoltaïque, a été soumis comme une
des pièces maitresses de la transition énergétique en Algérie, selon le ministère de l’énergie.
Ainsi, 15 000 MWc sont destinés à être produits exclusivement par des centrales solaires
connectées au réseau électrique national, dont une première tranche de 4000 MWc est à réaliser à
l’horizon 2024 alors que les 1000 MWc restant, sont à déployer en autonome à l’horizon 2030.
C’est dans cette optique qu’un projet intitulé « Tafouk I » visant la réalisation de 4000 MWc de
solaire photovoltaïque a été présenté en Mai 2020, avec pratiquement un contenu identique à
celui de capacité (4050 MWc) évoqué précédemment (voir section 2.3) et qui n’a jamais eu de
suite. Ce dernier a en effet été repris tel qu’il était, mais sans la composante industrielle et
moyennant de légères modifications (huit lots de 500 MW au lieu de trois de 1350 MW
précédemment), ainsi qu’une adaptation du volet financement selon la nouvelle restructuration de
Sonelgaz qui a eu lieu entretemps. En effet, c’est la nouvelle société de distribution, la SADEG
en l’occurrence, née en 2017 du regroupement de l’ensemble des quatre anciennes filiales
régionales (SDA, SDC, SDO et SDE), qui est appelée à représenter Sonelgaz dans son
association avec Sonatrach pour le montage de la société destinée à prendre en charge le projet.
Sur un autre plan, l’hybridation des moyens de production d’électricité à base de ressources
conventionnelles (diesel, gaz) au niveau du sud du pays avec le solaire photovoltaïque, a
également été présentée comme étant une action prioritaire.
Concernant le volet développement des énergies renouvelables en hors réseau (productions auto-
nomes), le plan d’action du gouvernement comprend:
La réalisation d’une capacité cumulée de 1000 MW à l’horizon 2030, dont la moitié avant
2024 et ce à l’aide de moyens de production autonomes mais sans aucune indication des
moyens d’accompagnement en matière de stockage.
Promouvoir la maitrise locale de l’énergie ;
Renforcer le cadre réglementaire en incluant la certification obligatoire des installateurs,
l’agrément des bureaux d’études impliqués et définir les mécanismes financiers aidant au
développement des énergies renouvelables en hors réseau.
V.2 Au titre de la politique d’efficacité énergétique :
Les mesures fortes que le gouvernement envisage de mettre en oeuvre en matière d’efficacité
énergétique, visent essentiellement une réduction drastique du gaspillage. Il a été préconisé
d’encourager cette tendance, dont la mise en oeuvre au niveau des différents secteurs d’activité,
sera axée sur les mesures suivantes :
La généralisation des procédés d’isolation thermiques dans les nouvelles constructions ;
La mise en place d’un programme national pour la conversion des véhicules touristiques
au GPLc et le développement du GNC pour ceux de transport collectif ;
L’équipement du réseau d’éclairage public et les divers édifices abritant les services
administratifs nationaux avec des dispositifs à basse consommation ;
La mise en place d’un cadre réglementaire prohibant l’importation et la production
d’équipements énergivores ;
L’élargissement du dispositif incitatif à l’investissement aux filières permettant la
fabrication locale d’équipements et de composants dédiés à l’efficacité énergétique.
V.3 Autres actions recensées par le Commissariat (CEREFE) :
Constatant le manque d’harmonie dans l’exécution des étapes initialement tracées quant à la mise
en oeuvre du PNEREE, notamment sa dernière version de 2015, ainsi que l’absence de suivi et
d’évaluation de ce qui a été effectivement réalisé, le Commissariat aux Energies Renouvelables et
à l’Efficacité Energétique (CEREFE) s’est fixé comme objectif, dès sa création, d’assainir les
données en la matière. En effet, des questionnaires ont été adressés à l’ensemble des institutions
nationales, impliquées de près ou de loin dans les activités liées au développement des énergies
renouvelables et à l’efficacité énergétique afin d’établir un état des lieux exhaustif de la situation
et permettre ainsi de repartir sur de bonnes bases à l’avenir.
VI. Structures institutionnelles impliquées dans la transition énergétique :
L’Algérie a effectué de nombreux arrangements institutionnels pour intégrer les énergies
renouvelables et l’efficacité énergétique et diversifier ainsi ses ressources énergétiques afin
d’amorcer sa transition énergétique. A cet effet, plusieurs institutions publiques ont été créées
afin d’accompagner cette mutation, dont :
1. Direction des Energies Nouvelles et Renouvelables et de l’Efficacité Energétique : Placée
sous la coupe de la Direction Générale de l’Electricité, du Gaz et des Energies Nouvelles et
Renouvelables, sous tutelle du Ministère de l’Energie.
2. Direction du Développement, de la Promotion, et de la Valorisation des Ener
gies
Renouvelables sous tutelle de l’Ex-Ministère de l’Environnement et des Ener
gies
Renouvelables.
3. Commissariat aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique : Créé auprè
s du
Premier Ministre (décret exécutif n°19-280 du 20 Octobre 2019), le Commissariat
aux
Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique (CEREFE) est un instrument d’aide
à la
mise en oeuvre et à l’évaluation de la politique nationale, dans le domaine des éner
gies
renouvelables et de l’efficacité énergétique.
4. Ministère de la Transition Energétique et des Energies Renouvelables est créé suit
e au
remaniement ministériel du 23 juin 2020. Au moment de l’élaboration de ce rapport
, les
attributions et l’organisation de cette institution n’ont pas encore été publiées.
L’efficacité énergétique est en soi un objectif vers lequel on peut tendre dans de très nombreux
domaines, que ce soit dans la gestion de l’énergie en général, le bâtiment (habitat passif, écoquarti
ers,
etc.), la production de produits et les comportements ou modes de consommation durable,
l’amélioration des équipements et des modes d’organisation de l’industrie, mais aussi les transport
s,
l’éclairage public, etc. Ainsi, « De très nombreux métiers sont appelés à inclure l’efficacité
énergétique dans leur compétence : architectes, ingénieurs, artisans, bureaux d’études et d’ingénier
ie,
enseignants, administrateurs,
En conclusion, le succès de l’efficacité énergétique dépend du degré et de la capacité d’interventio
n
de nouveaux acteurs, issus de l’ensemble des secteurs de la société, afin que se mette en place une
véritable « gouvernance de l’efficacité énergétique