L'occlusion Intestinale: Adresse E-Mail

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com/science/article/pii/S1166341316301853
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Dochead Pratique

Sous-dochead Conduite à tenir

L’occlusion intestinale

Mathilde Bertolini
Infirmière

Service de réanimation médicale polyvalente lourde, CHRU Nancy, Hôpital central,


9, rue des Fabriques, 54000 Nancy, France

Adresse e-mail : [email protected] (M. Bertolini).

Résumé

L’occlusion intestinale est une pathologie dont les signes cliniques sont à détecter car elle peut conduire au décès
du patient. Elle peut être partielle ou totale, toucher l’intestin grêle ou le côlon. Son origine peut être mécanique
ou fonctionnelle. Elle peut nécessiter une intervention chirurgicale. L’aide-soignante accompagne le patient et sa
famille tout au long de la prise en charge hospitalière.
© 2016
Mots clés – douleur ; gaz ; matière fécale ; occlusion intestinale ; vomissement

Les signes d’une obstruction intestinale (OI) peuvent se manifester brutalement ou progressivement. Cette
pathologie, qui peut rapidement se dégrader, est un motif fréquent d’hospitalisation1. Elle nécessite une étroite
surveillance par le personnel médical et paramédical et dans ce domaine, le rôle de l’aide-soignante est un élément
clé.

T1 Anatomophysiologie
L’intestin est un long segment du tube digestif constitué successivement par le duodénum, le jéjunum, l’iléon, le
cæcum, le côlon et le rectum. Son rôle, par l’intermédiaire de sucs digestifs sécrétés par sa muqueuse interne, est
d’achever la digestion commencée par l’estomac.
En raison de leurs fonctions différentes, on distingue deux segments principaux de l’intestin :
• l’intestin grêle, long d’environ 7 mètres, comprend successivement le duodénum, le jéjunum et l’iléon. Le
jéjunum et l’iléon forment 15 ou 16 grandes boucles appelées anses intestinales, flottant librement dans la
cavité intestinale. La muqueuse de l’intestin grêle est tapissée de villosités à travers lesquelles s’effectue
presque toute l’absorption des aliments. Dans 75 % des occlusions, le siège est au niveau du grêle [1] ;
• le côlon, ou gros intestin, d’une longueur d’environ deux mètres, est abouché à l’iléon par sa portion initiale,
le cæcum. Il a pour fonction principale d’absorber l’eau, les électrolytes et de concentrer les matières non
digestibles. L’accumulation de ces matières (fèces) dans la dernière partie du côlon, le rectum, déclenche
automatiquement le besoin de déféquer.

T1 L’occlusion intestinale
L’occlusion intestinale est un blocage partiel ou complet de l’intestin (grêle ou côlon) qui empêche la progression
normale du contenu intestinal (gaz et matières fécales). Elle peut se produire en partie haute (vomissements
précoces) et/ou en partie basse (arrêt du transit précoce).
On distingue des occlusions dites mécaniques ou fonctionnelles dont les causes sont variables.
© 2016. This manuscript version is made available under the Elsevier user license
https://www.elsevier.com/open-access/userlicense/1.0/
TEG1 L’occlusion mécanique peut être provoquée par :
• une obstruction dans l’intestin (corps étranger, fécalome, diverticule, tumeur ou par compression externe de
l’intestin) ;
• une strangulation : torsion d’une partie de l’intestin sur lui-même (volvulus) ou pénétration d’une partie de
l’intestin dans l’autre (invagination) ou occlusion sur bride (tissu fibreux qui étrangle l’intestin).
TEG1 Lorsque l’occlusion est fonctionnelle, l’intestin est paralysé suite à une réaction anatomique comme des
troubles métaboliques, neurologiques… ou lié à une affection autour des anses intestinales.

T2 Les signes cliniques


Les symptômes sont souvent identiques, quelle que soit la cause :
• douleurs abdominales intermittentes ;
• nausées/vomissements, si l’occlusion est haute, d’apparition précoce, fréquents, d’abord sous forme
hydriques, les vomissements tendent à prendre la consistance des matières fécales ;
• absence de selle et de gaz ou au début du syndrome, diarrhée par vidange accélérée du bas de l’intestin non
obstruée ;
• météorisme (distension de l’intestin par des gaz) ;
• fièvre, parfois.

T2 Les complications potentielles


Les signes cliniques ne sont pas à négliger car si l’obstruction n’est pas traitée à temps, elle peut être lourde de
conséquences et entraîner le décès du patient (12 % de mortalité ; elle est plus importante lorsque le siège est
colique [1]) :
• troubles hydro-électrolytiques liés à la non-absorption de l’eau et des électrolytes ;
• péritonite (infection du péritoine liée à la perforation de l’intestin) ;
• nécrose d’une partie de l’intestin bloqué.

T2 Le traitement
Traiter l’occlusion est donc primordial et nécessite une hospitalisation dans pratiquement tous les cas. Le traitement
peut être d’ordre médical ou chirurgical.
TEG1 Le traitement médical comprend :
• des antalgiques administrés pour soulager la douleur. L’insertion d’une sonde nasogastrique permet
d’évacuer les gaz et liquides gastriques en excès ;
• un soluté de réhydratation afin de corriger les troubles hydro-électrolytiques ;
• des laxatifs prescrits afin de provoquer des contractions musculaires soutenant l’évacuation des gaz et des
matières fécales.
L’alimentation se fait par voie intraveineuse pour éviter le passage par le tube digestif.
TEG1 Le traitement chirurgical intervient en cas d’obstruction par strangulation, ou si l’obstruction ne se résorbe pas
après traitement médical. Le chirurgien enlève l’obstacle et réfectionne la partie atteinte de l’intestin. En général, la
partie de l’intestin est rétablie dans le même temps opératoire mais parfois, selon les lésions, une stomie
(abouchement de l’intestin à la peau) plus ou moins temporaire est nécessaire.

T1 Le rôle de l’aide-soignante

T2 Accueillir, informer et accompagner


L’aide-soignante accueille le patient à son arrivée dans le service lors des admissions, des retours postopératoires et
accompagne le patient et sa famille tout au long de l’hospitalisation. Elle explique le fonctionnement du service,
donne des informations adaptées en fonction de la réglementation et répond aux questions. Pour cela, plusieurs
outils sont à sa disposition : le livret d’accueil du service, ses connaissances et son expérience, les membres de
l’équipe interdisciplinaire (médecins, infirmiers, nutritionnistes…). Il convient aussi d’informer le patient sur la
nécessité de ne pas retirer la sonde nasogastrique et sur les conséquences de la mise en place de laxatifs. Une
attention toute particulière est apportée à l’évaluation de la douleur et de la température dès l’arrivée dans le
service.

T2 Dispenser des soins d’hygiène et de confort


L’aide-soignante soutient le patient en répondant à ses différents besoins d’hygiène et de confort en fonction de ses
faiblesses et capacités : aide à la toilette, aide alimentaire selon avis médical, installation du patient dans une
position antalgique.Dans le cas de vomissements ou de selles liquides (après traitement évacuateur), l’aide-
soignante place le patient en position latérale de sécurité, et met place le matériel nécessaire à disposition (plat-
bassin, urinal, haricot). Précisément après cet épisode, des soins d’hygiène et de confort comme la toilette, le bain
de bouche, le change, la réinstallation de la personne sont nécessaires et réconfortants. Le nettoyage et la
désinfection du matériel utilisé font partie intégrante de la prise en charge. Dans le cas d’une stomie, l’aide-
soignante vidange la poche mais le nettoyage de celle-ci est assurée par l’infirmière, surtout en postopératoire, car
cela ne relève pas de ses compétences.

T2 Observer le patient et transmettre


Par ses fonctions et sa proximité avec le patient, l’aide-soignante peut renseigner précocement sur l’état de santé du
patient et son évolution. Elle informe par écrit et oralement l’équipe médicale et paramédicale sur :
• la souffrance du patient exprimée par ses propos, son faciès, sa position, et par l’utilisation d’échelles de la
douleur ;
• l’état de santé du patient : par la surveillance des selles (reprise de transit ou non, émission de gaz et
consistance…), des aspirations digestives (quantité, couleur…), de certains paramètres vitaux (température,
fréquence cardiaque).

T2 Aider à la réalisation des soins


L’infirmier et l’aide-soignant effectuent un travail en collaboration. En effet, l’aide-soignante peut aider l’infirmière
dans la mise en place d’un traitement (laxatif), la réfection d’un pansement (préparation de compresses,
désinfectant…) ou la préparation du patient pour des examens et l’intervention chirurgicale.

Déclaration de liens d’intérêts


L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Note

1 Environ 4 à 9 % des syndromes douloureux abdominaux chez l’adulte sont dus à une occlusion intestinale aiguë
(environ 30 % chez les patients de plus de 60 ans)

Référence

[1] Borie F, Guillon F, Aufort S. Occlusions intestinales aiguës de l'adulte : diagnostic. EMC - Gastro-entérologie
2009:1-23 [Article 9-044-A-10].

Pour en savoir plus

Annexe IV à l’arrêté du 25 janvier 2005 relatif aux modalités d’organisation de la validation des acquis de
l’expérience pour l’obtention du diplôme professionnel d’aide-soignant. Bulletin officiel Santé/Protection
sociale/Solidarité n° 2005/02.
www.larousse.fr/archives/medical
Quevauvilliers J, Perlemuter L, Perlemuter G. Dictionnaire médical de l’infirmière : encyclopédie pratique, 8e ed.
Issy-les-Moulineaux : Masson ; 2009.
www.passeportsante.net
Illustration
Illus1_Bertolini.jpg
Légende : L’occlusion intestinale, bloquant de façon partiellement ou totalement l’intestin, empêche ainsi la
progression normale du contenu intestinal.
© PIXOLOGICSTUDIO/SPL/PHANIE

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