2019 20 Mfi Support de Cours Lse Et LSG 1
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SUPERIEUR
UNION - DISCIPLINE – TRAVAIL
MONNAIE ET FINANCE
INTERNATIONALE
Dr KIMOU A. Maurice
Enseignant UFR-SEG
Section 2 : La spéculation
A : Les caractéristiques de la spéculation
B : Les domaines de la spéculation
Section 3 : La couverture
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
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INTRODUCTION: OBJET DU COURS DE « MONNAIE ET FINANCE INTERNATIONALE »
La finance internationale constitue l‟une des facettes de l‟économie internationale. Elles
représentent en fait, la matérialisation financière des relations économiques internationales et
couvre un domaine vaste qui ne cesse de se développer au fil des années du fait :
de la croissance du commerce international ;
du nombre de plus en plus important d‟entreprises participant aux opérations économiques
et financières internationales ;
de la mondialisation croissante de l‟économie ;
de la multiplication des sources nouvelles de financement international utilisées aussi bien
pour les opérations domestiques qu‟étrangères.
des innovations sans cesse croissantes au niveau des instruments et systèmes financiers
des différents pays.
L‟environnement économique et financier des entreprises opérant au plan local et à
l‟international est de plus en plus marqué par une volatilité accrue des monnaies, doublée d‟une
internationalisation aussi bien au niveau des formes d‟organisation de la production et du travail
dans les entreprises qu‟à celui des secteurs financiers et de la recherche des sources de
financement en passant par la circulation de l‟information, les modes de vie….
L‟environnement de l‟entreprise est ainsi devenu très instable et très risqué. Dès lors, le
niveau de compétitivité de cette dernière, et donc sa survie, restent liées en partie à sa capacité à
s‟adapter à l‟évolution perpétuelle de cet environnement ; d‟où la nécessité pour elle de disposer
de ressources humaines d‟un certain niveau de formation. Dans un tel contexte, le cours de
« Finance internationale » vise un objectif :
Faire prendre conscience aux étudiants à la fin de leur formation, du caractère de
plus en plus risqué de l’environnement économique, du fait de l’instabilité des taux d’intérêt
et des taux de change et leur fournir des instruments qui permettent de surmonter ces
difficultés
Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques suivants ont été dégagés :
permettre aux étudiants d‟être capables de comprendre certaines notions liées à la
finance internationale ;
permettre aux étudiants de mieux appréhender les facteurs susceptibles d‟agir sur les
cours des différentes monnaies utilisées au plan international ;
permettre aux étudiants, d‟être capables de comprendre et d‟analyser les aspects de la
finance internationale ainsi que leurs fondements et implications
permettre aux étudiants de mieux appréhender les contraintes et les opportunités du
nouvel environnement pour les entreprises opérant à l‟international ;
permettre aux étudiants de connaître et de comprendre les moyens et techniques dont
disposent ces entreprises pour gérer au mieux cet environnement.
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CHAPITRE 1 : L’ENVIRONNEMENT FINANCIER INTERNATIONAL
Cet environnement subit au fil des ans, de profondes mutations qui agissent sur le marché
des changes et sur le système financier international dont le fonctionnement est fortement
influencé par certains facteurs tels que :
- les résultats des politiques macroéconomiques menées dans les différents pays
industrialisés ;
2) le choix d‟un étalon ou monnaie de référence par rapport auquel chaque monnaie
nationale est définie selon un taux de change.
3) l‟existence de liquidités internationales qui circulent entre les pays en fonction des
besoins de financement des balances des paiements. Ce mécanisme de crédit entre nations peut
être éventuellement supervisé par un organisme international (le FMI par exemple).
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● 1971 – 1973 marquée par la décision du Président américain R. NIXON de suspendre la
convertibilité en or du dollar américain et une accentuation des mouvements spéculatifs contre
cette monnaie, combinée à la création du serpent monétaire européen ;
● 1973 – 1976 qui s‟est concrétisé en janvier 1976, par de nouveaux accords signés à la
Jamaïque et qui instaurent un nouveau système de taux de change dans lequel le système des
changes flottants occupe une place de choix.
Le régime de change peut être défini comme l‟ensemble des règles qui organisent les
échanges de monnaies entre elles.
Depuis l‟effondrement des accords de Bretton Woods, le monde connaît deux grands types
de régimes de change : Le régime de changes fixes et le régime de changes flottants.
Le régime de changes fixes est un système de change dans lequel la monnaie nationale a
une valeur officielle (parité) exprimée par rapport à une monnaie de référence. Dans ce système la
valeur de la monnaie est stable car les autorités monétaires (Banque Centrale) ont l'obligation
d'intervenir sur le marché des changes pour défendre la parité de leur monnaie (grâce à des achats
ou à des ventes de devises détenues en réserve). Lorsque la parité ne peut plus être maintenue, il
faut procéder à une modification du taux de change fixé, par une dévaluation ou une réévaluation
de la valeur officielle de la monnaie.
Le régime des changes flottants, fluctuant encore flexibles est un système de change dans
lequel le cours d‟une monnaie donnée est déterminé à tout moment par la libre confrontation des
offres et des demandes spontanées de cette monnaie sur le marché des changes. Dans un tel
système, il n‟y a plus d‟obligation pour la Banque Centrale d‟intervenir sur le marché des changes
pour défendre la valeur de sa monnaie par rapport aux autres (mais elle peut toujours intervenir
pour limiter l'ampleur des variations). Les changes flottants constituent le régime de changes en
vigueur aujourd'hui dans la plupart des pays.
Le marché des changes peut être défini comme le lieu où s‟achètent et se vendent les
différentes monnaies nationales. Le prix auquel s‟échange une unité d‟une monnaie donnée en
termes d‟une autre monnaie sur le marché des changes, est appelé taux de change ou plus
précisément le cours de change.
● une non localisation concrète en un lieu précis, contrairement aux marchés boursiers qui
ont une localisation géographique précise. Le marché des changes est un marché qui ne connaît
pas de frontières et qui fonctionne de façon continue 24 h sur 24 par téléphone et télex et dont le
mouvement suit la rotation du soleil. Il y a ainsi « un seul marché » dans le monde, les transactions
s‟effectuant en même temps et aussi bien à Londres, Paris, New York, Tokyo qui constituent par
ailleurs les principales places financières.
● un marché dominé par quelques monnaies : les monnaies les plus utilisées sur le marché
des changes sont le dollar US, la livre sterling, le Yen et l‟euro avec cependant une place
prépondérante pour le dollar US.
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● un marché géographiquement concentré sur quelques pays qui sont les USA, la Grande
Bretagne, le Japon, l‟Allemagne et la France.
● un marché dominé par les banques, qui fait du marché des changes un marché
essentiellement interbancaire de gros.
● un marché risqué dominé par les opérations à terme, principal moyen de se couvrir ou de
spéculer.
Les transactions sur le marché des changes portent sur les devises, c‟est-à-dire des
moyens de payement libellés en monnaie étrangère. Sur le marché des changes, chaque devise
est désignée par un code de trois lettres, dont les deux premières indiquent le pays de la devise et
la troisième, l‟unité monétaire du pays. Ainsi, on aura par exemple :
USD (United States Dollar) pour le dollar américain;
GBP (Great Britain Pound) pour la livre sterling;
CAD (CAnadian Dollar) pour le dollar canadien.
Quant aux acteurs directs ou indirects du marché des changes, ils se composent de tous
les agents qui entretiennent d‟une façon ou d‟une autre, des relations (commerciales, financières,
touristiques...) avec l‟étranger. En réalité, dans la plupart des pays, on distingue trois catégories de
véritables participants:
Le secteur financier bancaire, notamment les grandes banques commerciales qui
interviennent le plus souvent pour le compte de leur clientèle et les banques centrales, qui pour
réguler l‟évolution du cours de la monnaie nationale, agissent selon les cas, sur l‟offre et la
demande de monnaie nationale ou celles des monnaies étrangères.;
Le secteur financier non bancaire (fonds de pension, fonds mutuels, hedge funds…) dont
la motivation se justifie par un intérêt de plus en plus accru pour le marché des changes et le souci
de diversification en matière de placements financiers ;
Le secteur non financier (firmes multinationales, Etats, grosses fortunes…).
Le marché des changes au comptant ou marché « spot » est le marché sur lequel
s‟effectuent les opérations dont le délai de dénouement n‟excède pas 48 heures ouvrables. Le
cours utilisé dans ce cas est appelé cours « spot » ou cours au comptant.
Le marché des changes à terme ou « forward market » est un marché où les devises
s‟échangent à un cours déterminé immédiatement, mais pour une livraison à une date future
prédéterminée. Habituellement, une opération est dite réalisée à terme si le délai de son
dénouement excède 48 heures.
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Les opérations à terme doivent leur opportunité et leur importance à la grande instabilité
des taux de change qui induit de fortes incertitudes quant au montant, en monnaie locale, des
créances ou des dettes exprimées initialement en devises. Les opérations de change à terme ont
pour origine, la couverture contre le risque de change et la spéculation. Sur le marché à terme, les
taux diffèrent selon les échéances, mais ils ne sont pas rigoureusement proportionnels à la durée
du terme.
Le cours à terme ou cours « forward » est toujours différent (sauf cas de hasard) du cours
au comptant. Il lui est supérieur ou inférieur. Si:
Cours à terme cours au comptant, on dit que les monnaies sont à parité ;
Cours à terme cours au comptant, on dit que la monnaie cotée fait un report ou
s‟apprécie ;
Cours à terme cours au comptant, on dit que la monnaie cotée fait un déport ou se
déprécie.
C‟est le marché sur lequel s'achètent et se vendent des options, instruments de couverture
contre les risques de variation de cours, de taux d‟intérêt (options de devises, de taux…Cf.
Chapitre sur le risque de change).
L‟option de change ou warrant est un titre qui donne le droit, et non l'obligation, d'acheter
ou de vendre un sous-jacent donné à un prix fixé au départ et durant une période déterminée. Il
existe deux types d‟options :
♦ l‟option américaine qui donne à son détenteur la possibilité d'exercer son option à
n'importe quel moment compris entre T0 (sa date d'émission) et TN (sa date d'exercice) ou à
l‟échéance ;
♦ l‟option européenne qui n‟est exerçable qu‟à l‟échéance.
Pour chacun des deux types, on distingue deux formes d‟options: les options d'achat
appelées «calI» et les options de ventes appelées «put».
L'acheteur d'une option d'achat de devises acquiert le droit - et non l'obligation - d'acheter
un certain montant de devises à un certain prix, appelé prix d'exercice, pendant une certaine durée
moyennant le versement immédiat d'une prime au vendeur de l'option d'achat.
L'acheteur d'une option de vente de devises acquiert le droit – et non l'obligation – de
vendre un certain montant de devises à un certain prix, appelé prix d'exercice, pendant une
certaine durée moyennant le versement immédiat d'une prime au vendeur de l'option de vente.
Le risque de l'acheteur d'options est limité au montant de la prime.
L‟écart entre le cours à terme et le cours au comptant d‟une monnaie peut s‟exprimer en
pourcentage du cours au comptant : on parle de taux de report ou de déport ou encore de
différentiel de change.
Si Ct désigne le cours à terme d‟une monnaie et Co son cours au comptant; si j et m
désignent respectivement le terme en jours et en mois, alors le différentiel de change ou taux de
report ou de déport s‟écrit:
- La défense de la valeur de la monnaie nationale. A ce niveau, le principe est que tout effet
de flux ou de stock sur la monnaie nationale ou la devise qui contribuerait à sa baisse est
réglementé.
Si par le passé, le contrôle des changes a été souvent appliqué par certains Etats à un
moment ou à un autre de leur histoire économique, il n‟en est plus de même de nos jours. En effet,
la vision économique actuelle prône plutôt la libéralisation des marchés financiers caractérisée par
la globalisation financière.
B : La libéralisation financière
Au niveau macroéconomique, la globalisation financière permet aux pays ayant des déficits
de leur balance courante, de les financer plus facilement en ayant recours aux marchés financiers
internationaux. De même, les pays qui ont des excédents, trouvent de nouvelles opportunités
d‟élargir la gamme des instruments de placements.
Au plan microéconomique, la globalisation financière offre de nouvelles opportunités aux
entreprises (du moins à celles qui le peuvent) d‟emprunter sur les marchés financiers
internationaux ; ce qui les met à l‟abri des difficultés de trésorerie et leur assure la poursuite de
leurs activités économiques.
Elles peuvent aussi placer à l‟extérieur, leurs excédents de trésorerie à des conditions
financières plus rentables, comparées à celles du marché local.
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B2 : Les contraintes de la globalisation financière
Le recours aux marchés financiers internationaux peut ainsi constituer un frein ou un atout
à la réussite des politiques monétaires nationales, sans compter les risques de crise financière
internationale en cas de faillite des entreprises emprunteuses.
Aussi bien au plan national qu‟au plan international, les marchés de capitaux peuvent être
définis comme le lieu de rencontre entre les agents à capacité de financement et les agents à
besoin de financement. Au plan international, les marchés de change ont connu un grand essor, lié
au développement des marchés internationaux de capitaux. Ces marchés doivent eux-mêmes,
leur expansion, essentiellement à la levée du contrôle des changes dans la plupart des pays
développés. En effet, du fait de cette mesure, certains agents ont pu trouver qu‟il était
financièrement plus rentable d‟effectuer des dépôts à l‟extérieur que sur le marché interne. De
même, des emprunteurs ont pu se financer à moindres frais sur les marchés extérieurs. Les
marchés internationaux de capitaux apparaissent ainsi comme des vecteurs du développement
des marchés de change
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C12 : Le financement « désintermédié »
Les marchés internationaux de capitaux offrent aux entreprises des opportunités d‟emprunt
pour le financement de leurs activités ; emprunt qui est le plus souvent réalisé sous forme
d‟eurodevises. Cet emprunt expose ainsi l‟entreprise débitrice à un risque de change susceptible
de contrarier les plans de trésorerie de cette dernière en cas de report de la devise d‟emprunt.
Supposons qu‟à T0, les taux d‟intérêt soient de 9,25% en Grande Bretagne et 7,5% dans la
zone euro et que le taux de change GBP/EUR soit 1,2540. Dans le but de financer de nouvelles
activités, il est, du point de vue des intérêts à payer, plus avantageuse pour toute entreprise située
en Grande Bretagne, d‟emprunter sur le marché monétaire d‟un pays de la zone euro que sur le
marché monétaire britannique.
Cette opération expose cependant l‟entreprise britannique à un risque de change. En effet,
en cas d‟appréciation de EUR/GBP, le service de la dette (capital + intérêt) en GBP augmente :
l‟entreprise débourse plus pour honorer le remboursement de sa dette ; d‟où une perte pour elle.
En cas de dépréciation de EUR/GBP, c‟est l‟inverse : la dette coûte moins cher en GBP :
l„entreprise gagne.
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CHAPITRE 2 : LA BALANCE DES PAYEMENTS
La balance des payements est un document statistique et comptable qui retrace pour un
pays donné, l'ensemble des opérations portant sur les biens et services, les capitaux et la
monnaie, effectuées entre les agents résidents de ce pays et les non-résidents, au cours d‟une
période déterminée.
B : Le compte de capital
C : Le Compte financier
La balance des paiements est toujours équilibrée, car chaque opération donne lieu à deux
enregistrements, de signes contraires (comptabilisation en partie double). En effet, aucune
opération ne peut avoir lieu sans être financée.
Les différents comptes qui la composent peuvent cependant être chacun, en excédent ou
en déficit.
La balance des payements est un instrument irremplaçable pour situer un pays par rapport
à son environnement international. Les soldes des différentes balances donnent d‟importantes
indications sur la situation financière de l‟économie. Toutefois, son utilisation nécessite certaines
précautions, notamment:
- en considérant l‟importance en montant mais aussi en variations du poste “ erreurs et
omissions ” et des autres postes d‟ajustement;
- en ne focalisant pas l‟attention sur une seule balance, notamment la balance commerciale
ou même la balance des transactions courantes.
En effet, la balance des paiements étant toujours présentée en équilibre, il faut l'analyser
poste par poste.
-Solde des transactions courantes : il recense toutes les opérations définitives d'un
pays, qui ne seront pas suivies ultérieurement d'un flux en sens inverse. Ce solde est l'un des plus
importants pour une économie :
12
● s'il est négatif, la nation s'endette vis-à-vis de l'extérieur, pour financer sa
consommation et son investissement.
● s'il est positif, la nation dégage une épargne qu'elle peut placer à l'étranger.
Y = C + I +G + (X ─ M) + (Tr ─ Tv)
A est appelé absorption et se définit comme la part du revenu qui est consacrée à
(absorbée par) la dépense intérieure.
Ainsi, un excédent de la BOC (sorties nettes de capitaux, positives) signifie que la totalité
du revenu national n‟est pas consacrée à la dépense intérieure ; une partie de ce revenu sert à
des prêts sur les marchés financiers internationaux. Par contre, un déficit de la BOC (sorties nettes
de capitaux, négatives) indique que la dépense intérieure est supérieure au revenu national. Dans
ce cas, le pays emprunte sur les marchés financiers internationaux.
Les mécanismes d‟ajustement de la balance des opérations courantes diffèrent selon qu‟il
s‟agit d‟un système de changes flexibles ou d‟un système de changes fixes.
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des prix des produits étrangers en termes de monnaie nationale. Les exportations s‟accroissent au
détriment des importations qui, elles, diminuent.
Un excédent de la balance des opérations courantes implique une entrée de monnaie
nationale supérieure à sa sortie et donc une demande de monnaie nationale supérieure à son offre
de la part du pays dont la balance est excédentaire. On observe alors une appréciation de la
monnaie nationale; ce qui se traduit par une hausse des prix des produits nationaux en termes de
monnaie étrangère et une baisse des prix des produits étrangers en termes de monnaie nationale.
Il s‟ensuit alors un ralentissement des exportations et une augmentation des importations.
Dans les deux cas, les mouvements inverses des exportations et des importations, connus
sous le nom de « mécanisme d’ajustement automatique de la balance des opérations courantes »
tendent à restaurer l‟équilibre de ladite balance.
En système de changes fixes, le solde de la balance des opérations n‟exerce aucun effet
direct sur le taux de change. Cet impact s‟exerce sous la forme d‟une dévaluation monétaire (ou
exceptionnellement d‟une réévaluation monétaire) décidée par les autorités monétaires du pays, et
ce, seulement en cas de déficit chronique et important.
La dévaluation monétaire est une opération juridique par laquelle les autorités monétaires
diminuent officiellement la valeur de la monnaie nationale par rapport à une monnaie de référence.
La dévaluation intervient pour corriger un déséquilibre fondamental caractérisé par un déficit
persistant de la balance des opérations courantes du pays. Ce déficit peut être dû à une inflation
importante que connaît le pays et que consacre en définitive la dévaluation monétaire. L‟inflation,
en renchérissant les prix des produits locaux, contrarie la compétitivité internationale du pays et
engendre, sinon accentue le déficit de sa balance des opérations courantes.
La dévaluation exerce sur l‟économie, plusieurs effets. Toutefois, l‟effet essentiel recherché
par les autorités du pays qui dévalue est celui exercé sur le commerce extérieur par le biais des
exportations et des importations. En effet, la dévaluation est censée conduire à une hausse du
volume des exportations et à une baisse du volume des importations. Elle constitue en principe,
une prime à l‟exportation et un frein aux importations, suscitant ainsi la stimulation de l‟activité
économique nationale. La dévaluation provoque pour les agents économiques étrangers, une
baisse du prix des exportations nationales exprimé en monnaie étrangère alors qu‟elle élève pour
le consommateur local, le prix des importations exprimé en monnaie nationale. Si X désigne les
exportations en quantités et M les importations aussi en quantités, on doit normalement avoir,
après la dévaluation:
dX dM
0 et 0.
X M
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vicieux de la dévaluation (inflation) conduisant à des dévaluations en cascades dont le schéma est
représenté ci-dessous:
Dépréciation
du change
Hausse
des salaires
Le théorème des élasticités critiques encore appelé condition Marshall - Lerner - Robinson
(M - L - R) résume l‟essentiel des conditions de réussite de le dévaluation. Ce théorème stipule
que:
« Pour qu‟une dévaluation soit efficace en termes de prix, il faut que la somme des
élasticités prix de la demande (étrangère) d‟exportation et de la demande nationale d‟importation
prise en valeur absolue soit supérieure à un », soit:
x + M 1
dM M em dt M
em = dM =
dt t t
dB = dX tdM + Mdt
ex dt X
dB = em dt M + Mdt
t
ex dt X
dB = + em dt M Mdt
t
Si on divise les deux membres de l‟égalité ci-dessus par M et en remarquant qu‟à l‟équilibre
de la balance commerciale X = tM, on obtient:
dB
= dt ex + em 1, d‟où on tire:
M
dB
= M ex + em 1
dt
dt
0 (à l‟incertain).
t
ex + em 1 0 ex + em 1
B3 : La courbe en J
16
LA COURBE EN J
XM
B C
X M
t1 t2 Z
Excédent commercial
Ici, la dévaluation produit l‟amélioration escomptée de la balance commerciale. Les
exportations, devenues moins chères en monnaie étrangère, voient leur volume et leur valeur
s‟accroître tandis que du côté des importations, on observe le mouvement inverse, d‟où il s‟ensuit
un excédent du solde commercial.
Bien que les effets décrits ci-dessus puissent donner lieu à d‟autres formes de courbes (W,
M, J aplati, etc.) le nom générique de courbe en J a été utilisé pour caractériser ainsi le processus
de détérioration de la balance commerciale qui suit immédiatement l‟opération de dévaluation et
précède l‟amélioration attendue.
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CHAPITRE 3 : LA COTATION DES MONNAIES SUR LE MARCHE DES CHANGES
Coter un bien ou un service sur un marché revient à lui attribuer une valeur. Sur le marché
des changes, la cotation de toute devise se fait selon un sens (forme) et une méthode donnés et
indique un cours à l‟achat et un cours à la vente.
A : La cotation au certain
B : La cotation à l’incertain
En pratique, chaque pays cote sa monnaie par rapport aux monnaies étrangères appelées
devises. Ainsi, en Grande Bretagne, pays adoptant la cotation au certain, on aura pour toute
structure pratiquant le change (banque ou bureau de change), les bases de cotation suivantes:
Quel que soit le sens de la cotation adopté par le pays, les cours de change sont toujours
donnés à la fois pour un cours d‟achat et un cours de vente. Ainsi, en partant de l‟exemple
précédent pour une cotation de GBP effectuée en Côte d‟Ivoire, on aura en réalité:
Le premier nombre (730,3240) indique le cours à l‟achat ou bid de la livre sterling (GBP) en
CFA proposé par la banque, c‟est-à-dire, le prix auquel elle est prête à acheter les livres sterling à
tout client qui désire échanger des livres sterling en CFA. Le second nombre (785,3240) indique le
cours à la vente ou ask de la livre sterling en CFA, c‟est-à-dire le prix auquel la banque désire
vendre des GBP en échange de CFA. L´écart entre ces deux prix est communément appelé bid-
offer, spread, marge, écart ou fourchette et peut s‟exprimer en % du cours milieu ou en quantité
de points, c‟est-à-dire en unités monétaires. La qualité de celui-ci, c´est-à-dire sa petitesse, est un
indice de la liquidité du marché concerné.
La moyenne arithmétique simple des deux cours est appelée cours médian, cours milieu ou
cours d‟équilibre.
18
cours acheteur + cours vendeur
Cours médian (CM) =
2
A : La cotation directe
B : La cotation croisée
Supposons un agent économique, détenteur d‟un franc suisse (CHF) désireux d‟obtenir des
livres sterling (GBP), les opérations à mener sont les suivantes :
1 : Conversion du franc suisse en francs CFA (achat par la banque, du franc suisse au
client) à 420,1275 CFA par franc suisse.
2 : Conversion des francs CFA en livres sterling (vente par la banque, de livres sterling au
client) à 715,1520 CFA pour une livre sterling. L‟agent économique obtient ainsi :
420,1275 / 715,1520 = soit environ 0,5875 GBP.
Le cours auquel le client obtient la livre sterling contre le CHF (cours à la vente de
GBP/CHF est ainsi de 1/ 0,5875 soit:
715,1520
= 1,7022
420,1275
En ce qui concerne le cours auquel il aurait échangé la livre sterling contre le CHF, s‟il en
était initialement détenteur (cours à l‟achat de GBP/CHF), on aurait eu :
675,1520
= 1,4673
460,1275
19
A partir de l‟exemple ci-dessus, on peut remarquer que les deux côtés du cours (cours à
l‟achat et cours à la vente) de GBP/CHF ont été obtenus de la façon suivante :
675,1520 CAGBP/CFA
CAGBP/CHF = = = 1, 4673
460,1275 CVCHF/CFA
715,1520 CVGBP/CFA
CVGBP/CHF = = = 1,7022
420,1275 CACHF/CFA
Cette formule n‟est cependant pas toujours valable pour la détermination des cours
indirects. Sa validité dépend de la forme de cotation (au certain ou à l‟incertain) des deux cours
servant de base de calcul. Ainsi, dans certains cas, les cours indirects à l‟achat et à la vente
peuvent s‟obtenir respectivement par les produits verticaux des cours à l‟achat et à la vente
initiaux.
Exemple : considérons les cours suivants:
Pour un détenteur de livres sterling (GBP) désireux d‟obtenir des dollars canadiens (CAD),
les opérations à mener sont les suivantes, selon la logique précédente :
1 : Conversion des GBP en USD (achat par la banque, de GBP au client) à 1,3842 USD
par GBP.
2 : Conversion des USD en CAD (achat par la banque, de USD au client) à 1,6797 CAD
pour un USD.
Le cours auquel le client obtient le CAD contre la GBP (cours auquel la banque achète la
GBP au client) est ainsi de 1,3842 x 1,6797 = 2,3250
La relation entre le taux de change au comptant et le taux de change à terme est connue
sous le nom de « théorie de la parité des taux d’intérêt ». Conceptualisée par J.M. Keynes, cette
relation, également appelée « formule de la parité des taux d‟intérêt » se résume ainsi: les cours à
terme des devises tendent à s‟ajuster aux différentiels des taux d‟intérêt. Dans ce cas, le cours à
terme est fixé en tenant compte des pertes ou des gains d‟intérêt que la banque va réaliser au
cours de ses opérations. Sur un marché libre, les relations entre les cours au comptant et les cours
à terme devraient être déterminées par la relation entre les taux d‟intérêt dans les deux pays.
Cette formule permet de déterminer aussi bien les cours directs que les cours croisés à
terme. Pour chacun des deux types de cours, le calcul peut être mené selon deux cas : le cas où
les points ne sont pas donnés et le cas où ils sont donnés.
La détermination des cours à terme directs se fait différemment, selon que les points sont à
calculer ou sont donnés.
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A1 : Le cas où les points sont à calculer
(1 + tmx k)
CT = CO
1 + td x k
Cette formule permet de déterminer le cours à terme moyen à partir du cours au comptant
moyen et des taux d‟intérêt moyens. Pour déterminer les cours acheteur et vendeur à terme, la
formule développée de la parité des taux d‟intérêt devient :
Avec :
● tem, le taux emprunteur ou taux créditeur de la monnaie ;
●tpm, le taux prêteur ou taux débiteur de la monnaie ;;
● ted, le taux emprunteur ou taux créditeur de la devise ;
●tpd, le taux prêteur ou taux débiteur de la devise.
Remarque importante : Les formules ci-dessus de détermination des cours de vente et d‟achat à
terme s‟appliquent quels que soient le sens et le lieu de la cotation, en retenant par convention, pour devise,
la monnaie cotée et pour monnaie, la monnaie cotante.
Ainsi, sur la place de Londres par exemple, qui cote au certain, la livre sterling (GBP) sera
retenue comme devise tandis que les autres monnaies seront considérées comme monnaie. Les
formules de calcul des cours acheteur et vendeur deviennent alors respectivement:
sont appelées respectivement points à terme à l‟achat et points à terme à la vente ; ce qui
équivaut à écrire, que de façon générale, on a la formule suivante :
Ct = Co points
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En général, un taux de change à terme est écrit en deux parties : le cours au comptant et
les points à terme qui lui sont associés.
Pour obtenir les cours à terme directs à partir ders points, on observe les règles suivantes :
2) Ajouter aux cours comptants (report) ou retrancher de ces cours (déport), les points.
La comparaison des points à l‟achat et à la vente permet de savoir s‟il s‟agit d‟un déport ou
d‟un report.
Si les points à l‟achat Pt(A) sont supérieurs aux points à la vente Pt(V), on a un déport : les
cours à terme sont obtenus par soustraction des points à terme.
Si les points à l‟achat Pt(A) sont inférieurs aux points à la vente Pt(V), on a un report : les
cours à terme sont obtenus par addition des points.
Tout comme dans le cas précédent, ici aussi, on a deux cas : le cas où les points sont à
calculer et le cas où ils sont donnés.
Pour obtenir les cours à terme croisés, il faut d‟abord déterminer les cours à terme des
deux paires de devises devant servir de base de calcul, puis croiser ces paires pour obtenir les
cours définitifs cherchés.
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Considérons les données du tableau ci-dessous :
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CHAPITRE 4 : LES OPERATIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES
Sur le marché des changes, interviennent trois catégories d‟agents : ceux qui ont pour
objectif d'échanger des devises dans le but de réaliser des gains sur les différences de taux
d'intérêt ou de prix des devises, ceux qui acceptent de supporter volontairement les risques liés
aux variations des cours des devises et ceux qui cherchent à se protéger contre ces risques.
Ces trois catégories d‟opérations sont appelées respectivement l‟arbitrage, la spéculation et
la couverture.
La formation des cours en changes flexibles est également influencée par les opérations
d‟arbitrage effectuées par les opérateurs sur les différentes places financières internationales. On
distingue à cet effet, deux formes d‟arbitrage : l‟arbitrage sur le marché au comptant et l‟arbitrage
sur le marché à terme.
L‟arbitrage peut être défini comme une opération qui consiste à tirer profit d‟une différence
de valeur sur un même bien en deux endroits différents à un moment donné. En d‟autres termes, il
consiste à acheter un bien donné sur la place où il est bon marché pour le revendre sur la place où
il coûte plus cher.
L‟arbitrage sur le marché au comptant est également appelé arbitrage de place ou arbitrage
géographique. On y distingue l‟arbitrage bilatéral et l‟arbitrage triangulaire.
A1 : L‟arbitrage bilatéral
Il consiste à comparer directement le cours d‟une même monnaie sur deux places
différentes pour en tirer profit. Si par exemple le dollar US est coté 1,0245 CAD à Montréal et
1,0250 CAD à New York, un opérateur économique achètera le dollar US à Montréal à 1,0245
CAD pour le revendre à 1,0250 CAD à New York, tirant ainsi un bénéfice de :
1,0250 – 1,0245 = 0,0005 CAD par USD.
A2 : L‟arbitrage triangulaire
Il consiste à comparer sur deux places différentes, le cours d‟une même devise par le biais
d‟une troisième devise, appelée devise de base ou monnaie véhiculaire.
Considérons les cours suivants affichés aux USA et à Paris:
Par application de la formule des cours croisés, les cours d‟EUR/CAD aux USA sont
1,5141 – 1,5353. Ces cours sont différents de ceux affichés à Paris. Il y a donc une possibilité
d‟arbitrage entre les deux places. En particulier, le cours acheteur d‟EUR/CAD à Paris est
supérieur au cours vendeur d‟EUR/CAD aux USA. Il est donc intéressant pour tout agent
économique donné d‟acheter des euros aux USA à 1,5353 CAD et de les revendre à Paris à
1,5370 CAD, réalisant ainsi un gain de 1,5370 1,5353 = 0,0017 CAD par euro.
L‟intégration des places financières tend à limiter, sinon à supprimer les possibilités
d‟arbitrage. En effet, l‟arbitrage, en faisant augmenter la demande et l‟offre de devises
respectivement sur la place où elle est moins chère et sur celle où elle est plus chère, permet
d‟ajuster ainsi les quantités offertes et demandées de cette devise ; ce qui permet d‟obtenir une
cotation à peu près identique sur toutes les places au même moment et pour les mêmes devises.
24
B : L’arbitrage sur le marché à terme
10 x 3
10.000 x (1 + ) = 10.250 U.S.D
12 x 100
8x3
10 000 x 1,2025 x (1 + ) = 12 265,5 CHF
12 x 100
Le placement à New York est-il meilleur que celui réalisé à Zurich ? En d‟autres termes,
10.250 USD 12 265,5 CHF? La réponse dépend du cours à terme à 3 mois du USD CHF.
Posons 12 265,5 CHF = 10250 USD Cours à terme d‟équilibre (Ct*)
du USD CHF = 1,1966.
Si Ct USDCHF 1,1966, par exemple Ct = 1,1945 12 265,5 CHF 10250 USD, d‟où le
placement à New-York est moins intéressant que celui réalisé à Zurich;
Si Ct USDCHF = 1,1966 112 265,5 CHF 10250 USD, d‟où le placement à New-York
procure un rendement équivalent à celui réalisé à Zurich. Dans ce cas, l‟agent économique est
indifférent quant à effectuer son placement à New York ou à Zurich.
On arrive aux mêmes conclusions en calculant et en comparant le différentiel d‟intérêt (i*)
au taux de report/déport ou différentiel de change (f*) et ce, dans l‟hypothèse d‟un placement à
Zurich (cf. tableau des coefficients ci-dessous).
25
Tableau des coefficients
En définitive, si :
Section 2 : La spéculation
La spéculation peut être définie comme le fait pour un agent économique de chercher à
tirer profit d‟une différence de cours (prix) sur un même bien (devise, titre financier, taux d‟intérêt,
matières premières…) à deux dates distinctes. Le spéculateur agit sur la base d‟anticipations qui
peuvent être à la fois conscientes et vagues sur le cours futur du bien en question. La spéculation
signifie que l‟agent spéculateur accepte que la valeur future de sa richesse nette en termes
monétaires nominaux soit incertaine ; ce qui suppose que la spéculation consiste pour l‟agent
économique à prendre délibérément un risque, dans l'espoir d'un gain ultérieur.
La spéculation touche l'ensemble des secteurs de la vie humaine et concerne tous les cas
où on attend un retour sur investissement. Ainsi, il y a spéculation dans la décision:
● d'entreprendre certaines études (parce qu'on en espère pour le reste de sa vie une
satisfaction ou un revenu) ;
● de produire (parce qu'on espère pouvoir vendre) ;
● de stocker (parce qu'on pense qu'on aura plus de mal à se procurer le bien) ;
● d'acquérir un actif financier ou immobilier dont on craint (ou espère) qu'il vaudra plus cher
plus tard….
On peut ainsi dire qu'une grande partie importante de l'activité économique revêt une
dimension spéculative. Toutefois, le mot spéculation fait presqu‟exclusivement référence, de nos
jours, à la spéculation sur les marchés financiers, de change, de produits agricoles…
Section 3 : La couverture
27
CHAPITRE 5 : LA DETERMINANTION DU TAUX DE CHANGE
Les taux de change constituent l‟un des aspects les plus importants de l‟économie
internationale en matière de prix. En effet, ils jouent un rôle important dans le commerce
international car ils permettent de comparer les prix des biens et services produits dans différents
pays. Les taux de change exercent ainsi, dans les économies ouvertes, une forte influence sur la
balance des opérations courantes et sur les autres variables macro-économiques.
Les conditions dans lesquelles se déterminent les cours des devises dépendent du régime
de change en vigueur. Dans le cadre de ce cours, nous nous en tiendrons uniquement au régime
de change flexible, qui est le régime le plus répandu dans le monde.
En régime de changes flexibles, le cours d‟une monnaie peut être obtenu par la méthode
du fixing ou par la méthode de la cotation en continu.
A : Le fixing
La cotation au fixing consiste à confronter les offres et les demandes enregistrées par le
marché à un moment donné et à fixer le cours du produit concerné au prix d'équilibre entre toutes
ces offres et ces demandes. Selon les places, il peut y avoir une ou deux séances de cotation par
jour. Le cours obtenu, appelé cours d‟équilibre, constitue le cours officiel de la devise concernée
pour la journée, en cas de cotation unique.
B : La cotation en continu
Dans ce système de cotation, la période de cotation est rallongée pour tenir compte de la
concurrence des grandes places internationales. Ainsi, la cotation se fait pratiquement sur toute la
durée de l‟ouverture du marché. Ce procédé permet d‟améliorer la transparence du marché dans
la mesure où le cours du titre varie tout au long de la période de cotation, en fonction des ordres
d‟achat et de vente enregistrés sur le marché à chaque instant.
Il convient cependant de nuancer cette définition, car même les titres cotés en continu font
l'objet d'un "fixing d'ouverture" et d'un "fixing de clôture".
m m
CA = CM (1 ) ; CV = CM (1 + )
2 2
Si la marge est exprimée en points, c‟est-à-dire en unités monétaires, alors les cours à
l‟achat et à la vente s‟obtiennent par la formule:
m m
CA = CM ; CV = CM +
2 2
28
Section 2: Les déterminants du taux de change en changes flexibles
Lorsqu‟il n‟y a pratiquement aucune restriction à la mobilité des capitaux internationaux, les
agents économiques choisiront pour le placement de leurs fonds ou pour le recours au crédit, les
places financières sur lesquelles les rendements anticipés de ces placements ou de ces prêts leur
sont favorables.
Exemple: Supposons que deux places financières, New York et Zurich affichent au temps
(t), des taux d‟intérêt respectifs de 10% et 08% l‟an. Toutes choses égales par ailleurs, tout agent
économique disposant de USD ou de CHF sera tenté de placer son avoir à New York afin d‟en
obtenir une rémunération plus élevée.
On va ainsi assister au temps (t0), à une sortie de capitaux de Zurich vers New York ; d‟où
un accroissement de demande de la monnaie américaine qui contribue à une hausse du cours du
USD/CHF.
L‟effet du taux d‟inflation sur le taux de change a donné lieu à la théorie de la parité des
pouvoirs d‟achat (P.P.A.) élaborée par l‟économiste suédois G. Cassel dès 1918. Selon cette
théorie, le pourcentage de variation du taux de change est déterminé par l‟écart entre le taux
d‟inflation interne et le taux d‟inflation à l‟étranger.
Cette théorie repose sur un certain nombre d‟hypothèses dont notamment l‟absence de
droits de douane et de frais de transport. Le fondement de départ de cette théorie est l‟idée selon
laquelle la valeur d‟une monnaie dépend fondamentalement de la quantité des biens et services
qu‟elle permet d‟acquérir, c‟est-à-dire son pouvoir d‟achat interne qui évolue en raison inverse du
niveau général des prix.
Supposons qu‟en mars 200N, on ait 1 USD = 0,7580 et qu‟un même bien, disponible en
France et aux Etats-Unis, coûte 20 USD aux U.S.A. En l‟absence de droits de douane et de frais
de transport (pour simplifier) et compte tenu de la concurrence et des arbitrages, ce même bien
sera vendu en France à 15,16 EUR.
Si en juin 200N, le taux d‟inflation est de 5 % aux USA et de 3 % en France, alors les prix
deviennent 21 $ aux USA et 15,6148 EUR en France.
Au taux initial de 1 USD = 0,7580 EUR, le bien américain coûterait en France 15,918 EUR,
donc plus cher que le bien français. Par le jeu des arbitrages et de la concurrence, les américains
seraient alors incités à acheter ce bien en France plutôt qu‟aux U.S.A.
Pour rétablir la compétitivité américaine, la théorie de la parité des pouvoirs d‟achat
implique que le cours de la monnaie américaine s‟établisse à un cours tel que le prix du bien soit le
même dans les deux pays, c‟est-à-dire que 21 $ = 15,6148 EUR; ce qui donne:
1USD = 15,6148 / 21 = 0,7435 EUR, traduisant bien une dépréciation du dollar d‟environ
1,92 %.
Ce cours (USD / EUR : 0,7435) est appelé taux de parité des pouvoirs d‟achat et désigne le
taux de change qui assure le même pouvoir d‟achat à chaque unité monétaire dans les deux pays
concernés.
29
Formule de la parité des pouvoirs d’achat
rm rd Ct Co
=
1 + rd Co
Remarque: Si rd est très petit, alors la formule de la parité des pouvoirs d‟achat devient
Ct Co
rm rd =
Co
La relation entre les échanges de biens et services et le taux de change renvoie au lien
entre le solde de la balance des opérations courantes en particulier, et généralement, celui de la
balance des paiements.
La balance des paiements d‟un pays est un document comptable qui retrace toutes les
opérations commerciales et financières effectuées par ce pays avec le reste du monde au cours
d‟une période donnée, en général l‟année. Le solde de cette balance peut être positif ou négatif.
S‟il est positif, on dit que la balance des opérations courantes est excédentaire. S‟il est négatif, on
dit que la balance des opérations courantes est déficitaire.
Le solde de cette balance influence le niveau du taux de change. En cas d‟excédent de la
balance des payements, l‟offre de devises est supérieure à sa demande; ce qui se traduit par une
baisse de son cours et donc une appréciation de la monnaie nationale. En cas de déficit, la
demande de devises est supérieure à son offre, d‟où une hausse de son cours et donc une
dépréciation de la monnaie nationale.
Les indicateurs non économiques susceptibles d‟expliquer les variations du taux de change
concernent les anticipations et la spéculation. En effet, une bonne partie des flux financiers est
constituée de capitaux volatiles à la recherche de meilleur placement. Ce sont les capitaux dits
« spéculatifs », dont les mouvements sont essentiellement liés aux anticipations des spéculateurs
sur l‟évolution des cours des différentes devises. Ces anticipations peuvent naître à la suite d‟une
décision des autorités, concernant les domaines politiques, économiques et sociaux.
Du fait des impacts économiques et financiers très importants que subissent les entreprises
suite aux variations des taux de change, il importe pour elles de chercher à prévoir l‟évolution de
ces taux. Un tel exercice s‟avère cependant très délicat, sinon impossible compte tenu de la
difficulté sinon de l‟impossibilité à appréhender correctement les différentes composantes qui
déterminent les taux de change.
En effet, s‟il est relativement plus facile de modéliser les composantes économiques, il
s‟avère en revanche plus complexe d‟exprimer parfaitement sous forme de modèles, les facteurs
psycho-socio-politiques dont l‟observation est également indispensable à la prévision du taux de
change.
En dépit de ces difficultés, certaines méthodes telles que l‟approche économique,
l‟approche sociologique et politique sont utilisées dans la prévision du taux de change.
30
A : L’approche économique
Elle consiste, pour l‟agent économique, à se baser sur les composantes économiques déjà
relevées à savoir un examen comparatif des taux d‟inflation et des taux d‟intérêt, une étude de
l‟évolution du solde de la balance des paiements auxquelles s‟ajoute une étude du niveau de
l‟activité et de l‟emploi, du solde budgétaire.
La compétitivité peut se définir comme la capacité pour une entreprise ou une économie à
conquérir durablement des parts de marché en affrontant la concurrence. L‟analyse de la
compétitivité s‟adapte à chaque marché et concerne deux dimensions : la compétitivité
technologique et la compétitivité commerciale.
– La compétitivité technologique : Elle se mesure par le degré de nouveauté de la
technologie utilisée, par la capacité de l‟entreprise à innover et à s‟adapter aux évolutions
technologiques (brevets, normes, savoir-faire…) qui est la capacité à conquérir des parts de
marché en raison d‟un niveau de prix plus faible que les concurrents.
– La compétitivité commerciale : Elle se mesure par la capacité de l‟entreprise à adapter
son offre au marché visé et à faire mieux que ses concurrents sur les différentes dimensions du
plan de marchéage (produit, distribution, prix, communication, SAV).
Au niveau du commerce international, ces deux dimensions de la compétitivité peuvent être
fortement influencées par les taux de change, particulièrement en matière de compétitivité
commerciale, c‟est-à-dire la compétitivité-prix ou compétitivité coûts de production par rapport aux
principaux concurrents du pays concerné.. En effet, les taux de change permettent de comparer
les prix des biens et services produits dans différents pays, devenant ainsi l‟une des variables les
plus importantes des économies ouvertes.
31
CHAPITRE 6 : LE RISQUE DE CHANGE
Toute entreprise qui effectue des opérations commerciales, financières… avec l‟étranger
(pays à monnaie différente) est confrontée à de multiples risques : risque d‟une variation des cours
de change, des taux d‟intérêt, d‟un changement de la situation politique dans le pays ou à
l‟extérieur. On parle respectivement de risque de change, de taux d‟intérêt et de risque politique.
En effet, l‟internationalisation des activités commerciales, industrielles et financières rend
les économies de plus en plus interdépendantes ; les mouvements de capitaux à la recherche de
meilleure rémunération, les disparités dans les taux d‟inflation et dans les équilibres de balances
commerciales combinés à l‟explosion de nouveaux produits sur les marchés financiers constituent
autant de facteurs qui provoquent une volatilité accrue des devises.
Ainsi, les firmes sont devenues plus sensibles à ces risques, notamment au risque de
change qui affecte d‟une façon ou d‟une autre, leur trésorerie, (et qui, dans certains cas, peuvent
mettre en en jeu leur survie).
Le risque de change peut être défini comme une situation dans laquelle un agent
économique peut voir baisser ou augmenter les sommes à encaisser ou à débourser du fait
respectivement d‟une baisse ou d‟une hausse de la devise dans laquelle sont libellées ses
créances ou ses dettes. Lorsque le risque est positif (avantage), on parle de gain de change.
Lorsqu‟il est négatif (désavantage), on le qualifie de perte de change.
Le risque de change est une composante du risque de marché, qui peut être défini comme
le risque de perte qui peut résulter des fluctuations des prix des instruments financiers qui
composent un portefeuille. Le risque de marché peut porter sur le cours des actions, les taux
d'intérêts, les taux de change, les cours de matières premières, etc.
Par extension, c'est le risque des activités économiques directement ou indirectement liées
à un tel marché (par exemple un exportateur est soumis aux taux de change, un constructeur
automobile au prix de l'acier...). Il est dû à l'évolution de l'ensemble de l'économie, de la fiscalité,
des taux d'intérêt, de l'inflation, et aussi du sentiment des investisseurs vis-à-vis des évolutions
futures... Il affecte plus ou moins tous les titres financiers.
• le risque de change lié aux transactions financières (emprunts ou prêts) qui portent sur
des monnaies étrangères.
• la position de change de consolidation dans le cas d‟une firme multinationale qui veut
établir un bilan consolidé. Les actifs ou les dividendes de certaines filiales étant exprimées en
devises étrangères, l‟actif consolidé d‟une telle firme variera en fonction de l‟évolution de la valeur
de la monnaie du pays où l‟investissement a été effectué. Il s‟agit ici d‟un risque de change lié aux
investissements directs à l‟étranger et aux investissements de portefeuille.
32
Section 3 : La problématique de la gestion du risque de change
Une position ouverte entraîne du coup un risque de change (risque de gain ou de perte)
pour l‟entreprise. Une gestion prudente vise avant tout, en cas de position de change ouverte, à
fermer la position. On parle de couverture du risque de change.
La gestion rationnelle du risque de change passe par différentes étapes susceptibles de
concourir à l‟atteinte de l‟objectif ci-dessus. Ces étapes sont les suivantes :
● La détermination de la position de change ;
● La surveillance de la position de change ;
● L‟évaluation de la probabilité de variation des cours des monnaies ;
● Le calcul des coefficients de risque ;
● La réduction de l‟exposition de l‟entreprise au risque de change ;
● La mise en œuvre des techniques adéquates de couverture.
33
est qualifiée de position ouverte longue. Si les dettes l‟emportent sur les créances, on dit qu‟on a
une position ouverte courte.
La position de change résulte de la présence, dans le patrimoine de l‟entreprise, des avoirs
et engagements libellés en monnaie différente de la monnaie de référence.
La monnaie de référence peut être :
● La monnaie de cotation des actions ;
● La monnaie des actionnaires contrôlant la société ;
● La monnaie du pays où est implantée l‟entreprise, en cas de non cotation ;
● La monnaie de la maison-mère, en cas de non cotation de la filiale.
La position de change peut être définie selon deux optiques : au sens étroit et au sens
large.
Au sens étroit, la position de change dans une devise donnée peut être définie comme le
solde de ses créances (avoirs) et de ses dettes (engagements) commerciales et financières à
court terme dans cette devise, à une échéance donnée. Sous forme mathématique, la position de
change est obtenue pour une échéance donnée par la formule suivante :
Dans l‟optique d‟une position de change au sens large, il convient de prendre en compte,
les dettes et actifs financiers à moyen et long terme en monnaies étrangères (différentes de la
monnaie de référence) et les actifs investis à l‟étranger.
Une position ouverte entraîne du coup un risque de change (risque de gain ou de perte)
pour l‟entreprise. Une gestion prudente vise avant tout, en cas de position de change ouverte, à
fermer la position. On parle de couverture du risque de change.
Il existe deux sortes de techniques de couverture du risque de change : les techniques
internes et les techniques externes.
Les techniques internes sont nombreuses et variées. Nous étudierons ici les plus
courantes, à savoir le choix de la monnaie de facturation, la compensation, le termaillage et les
clauses de change contractuelles.
34
Le créancier est intéressé par la facturation dans une devise forte, susceptible de
s‟apprécier par rapport à sa propre monnaie.
Le débiteur en revanche, est intéressé par une facturation dans une devise faible
susceptible de se déprécier par rapport à sa propre monnaie. De ce fait, le choix de la monnaie de
facturation est susceptible de faire intervenir par moments, un problème de rapport de force entre
débiteur et créancier.
En outre, les habitudes commerciales, la nature des produits importés ou exportés
suppriment la possibilité du libre choix de la devise de facturation. C‟est par exemple le cas du
commerce international des matières premières dont l‟essentiel de la facturation se fait en dollars
US ou en livres sterling.
Par ailleurs, d‟autres éléments tels que la législation des changes, la zone géographique
qui constituent des critères externes peuvent exercer un impact sur le choix de la devise de
facturation.
En effet certains pays peuvent imposer leur monnaie nationale dans les transactions
internationales aussi bien à l‟achat qu‟à la vente.
B12 : La compensation
Utilisable seulement par les entreprises qui opèrent des transactions à l‟exportation et à
l‟importation, cette technique consiste à affecter le règlement d‟une créance en devises au
règlement d‟une dette libellée dans la même unité monétaire. Sa mise en œuvre nécessite de la
part de l‟entreprise, l‟ouverture d‟un compte en devises auprès d‟une banque locale ou étrangère.
B13 : Le termaillage
Il consiste à modifier, cas par cas, en les accélérant ou en les retardant, les délais de
règlement des importations et des exportations.
L‟exportateur ayant des créances en devises fortes tend à allonger le crédit accordé et à
repousser le paiement de son client alors que celui qui a des créances en devises faibles aura le
comportement inverse.
L‟importateur ayant des dettes en devises fortes accélère le paiement de ses fournisseurs
et réduit le crédit qui lui a été accordé initialement tandis que celui qui a des dettes en devises
faibles retarde le paiement de ses fournisseurs et cherche à obtenir de nouveaux délais de
paiement.
Les clauses de change contractuelles ou clauses monétaires ont pour but de supprimer le
risque de change (clause fixe) ou de le limiter (clause à seuil). On analysera ici trois clauses :
35
la clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change, la clause
d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change avec franchise et la clause de
risque partagé.
Par cette clause, l‟importateur et l‟exportateur acceptent que les fluctuations du cours de la
devise de facturation se répercutent intégralement sur le montant initial de la transaction, exprimé
dans la monnaie de facturation. Ainsi, en cas de hausse ou de baisse du cours de la devise de
facturation, le montant initial de la transaction varie respectivement à la baisse ou à la hausse.
Exemple: Un exportateur ivoirien conclut un contrat commercial de 10 000 $ sur la base de
1$ = 500 CFA, prévoyant une clause d‟adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de
change. Si à la date de payement, le cours du dollar s‟élève à 1$ = 520 CFA, le prix devient :
10.000 x 500 / 520 = 9 615,4 dollars
Si par contre, le cours du dollar baisse à 1$ = 485 CFA, le prix devient:
10.000 x 500 /485 = 10 309,3 dollars
Grâce à cette clause, l‟exportateur ivoirien est toujours assuré d‟obtenir une somme de
5 millions de CFA représentant le montant en monnaie nationale, de ses exportations au moment
de la signature du contrat.
B14.2 : La clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change avec
franchise
Cette clause est encore appelée « clause d’adaptation des prix proportionnelle aux
fluctuations de change, avec marge de fluctuation ».
Ici, les fluctuations de change ne se répercutent sur le montant initial de la transaction, que
lorsque ces fluctuations dépassent un certain seuil librement fixé par les partenaires commerciaux.
Exemple: En partant du cours précédent du dollar et en supposant une franchise de 5 %,
cette clause s‟appliquera:
pour un cours du dollar supérieur à 500 CFA x (1+ 0,05) = 525 CFA si le dollar est à la
hausse;
pour un cours du dollar inférieur à 500 CFA x (1 - 0,05) = 475 CFA si le dollar est à la
baisse.
Par cette clause, l‟exportateur et l‟importateur s‟engagent à supporter chacun, dans des
proportions déterminées au préalable, une partie des conséquences financières des fluctuations
de change.
Les techniques de couverture les plus utilisées dans ce cadre concernent la couverture à
terme, la couverture par les options de change et la couverture sur le marché monétaire,.
36
au moment de l‟échéance. Le contrat ainsi conclut sur le cours de la devise est un contrat
irrévocable.
L'importateur français Dupond a importé des Etats-Unis le 1er mars de l‟année N, des
produits payables à trois mois, pour un montant de 500 000 USD. Le cours comptant dollar- euro
est 0,8020. Anticipant une hausse à terme du dollar, il décide d‟une couverture par option. La
banque lui propose alors une option d'achat caractérisée ainsi :
- Prix d'exercice USD/EUR = 0,8020 ;
- Echéance 1er juin de l‟année N ;
- Prime: 3%.
Les opérations se dérouleront de la façon suivante :
L'exportateur français Penaud a exporté le 1er mars de l‟année N aux Etats-Unis, des
produits d'un montant de 200 000 USD, payables à terme de trois mois. Le cours du dollar au
moment de la transaction est USD/EUR : 0,8020. Anticipant une baisse à terme du cours du dollar,
il décide d‟une couverture par option. La banque lui propose alors une option de vente caractérisée
ainsi :
- Prix d'exercice USD/EUR : 0,8020 ;
- Echéance 1er juin de l‟année N ;
- Prime: 4%.
L'exportateur, en se couvrant par l'achat d'une option de vente de devises, s'assure un coût
minimum de la devise, mais peut bénéficier d'une hausse éventuelle de la devise.
● L‟emprunt en devises
L‟emprunt en devise appelé également avance en devises permet à l‟exportateur de se
financer et de couvrir, en même temps, son risque de change.
Cette technique consiste pour l'importateur à acheter immédiatement les devises dont il a
besoin à la date de paiement et à placer ces devises sur le marché des eurodevises pour la
période considérée.
Pour l'exportateur, il peut emprunter immédiatement les devises sur le marché des
eurodevises, les vendre immédiatement sur le marché au comptant contre la monnaie nationale. Il
remboursera ensuite l'emprunt avec les devises reçues de son client.
Exemple: Un exportateur français a vendu pour 60 750 USD de produits aux USA et veut
se couvrir contre le risque de change sur le marché au comptant.
Les informations disponibles sont les suivantes :
─ Cours comptant USD/EUR : 0,7625
─ Taux d'intérêt dollar trois mois: 5%
─ Taux d'intérêt euro trois mois: 7%
38
L'exportateur peut :
► emprunter pour trois mois, un montant M de dollars tel que M x (1+i) = 60 750 USD, d'où
M = 60 750/ (1+0,05/4) = 60 000 dollars
► convertir ces dollars en euro au cours comptant 60000 x 0,7625 = 45 750 EUR
► placer ces euros pendant trois mois => 45 750 (1+0,07/4) = 46 550,625 EUR
►rembourser en dollars l'emprunt et les intérêts avec le montant de la créance reçue en
dollars: L'exportateur s'est ainsi assuré un cours de change du dollar-euro de :
Si les marchés des changes sont en équilibre, c'est-à-dire si le différentiel de change est
égal au différentiel d'intérêt, alors il est indifférent pour l‟exportateur de se couvrir sur le marché à
terme ou sur le marché monétaire.
Il existe dans certains pays des organismes et assurances auprès desquels les entreprises
opérant à l‟international peuvent souscrire des polices d‟assurance contre le risque de change, soit
pour des flux réguliers import ou export, soit pour des opérations commerciales ponctuelles. C‟est
le cas notamment en France avec la Compagnie Française d‟Assurances pour le Commerce
Extérieur (COFACE)
Bien qu‟ils assurent tous a priori la couverture d‟un risque de change, les différents
instruments de couverture n‟ont pas les mêmes objectifs : le choix d‟un instrument dépend des
besoins propres de chaque structure (entreprise, agent économique, Etat…).
39
ANNEXE 1 : Liste des devises et abréviations
40
Pays | Nom de la devise Sigle Pays Nom de la devise Sigle
41
ANNEXE 2 : Structure de la balance des paiements
42
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
06 – P. COULBOIS: Le change
21 – Ph. D‟ARVISENET et J.P. PETIT : Economie internationale : La place des banques, Dunod,
Paris, 1999
Cette bibliographie, comme son intitulé l‟indique, n‟est pas exhaustive. Les étudiants sont invités à
consulter d‟autres ouvrages tels que ceux qui traitent des questions d‟économie internationale, de
macroéconomie, d‟économie politique, de politique économique, de Technique financière internationale, de
commerce international.… Ils peuvent également consulter les revues économiques telles que « Problèmes
économiques », « Finances et développement »…
43