Place Des Modeles D'Optimisation Dans Le Processus D'Aide A La Decision en Maintenance

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Revue Française de Gestion Industrielle

Vol. 22, N°3

PLACE DES MODELES D'OPTIMISATION DANS LE PROCESSUS


D'AIDE A LA DECISION EN MAINTENANCE 1

Houda El Aoufir* et Driss Bouarni**

Résumé. - Dans un contexte économique de plus en plus concurrentiel, les


services de maintenance doivent répondre aux objectifs de sûreté de
fonctionnement fixés par les exploitants à un coût minimal. L'optimisation des
stratégies de maintenance, bien qu'ayant fait l'objet, en tant que discipline de
recherche, de multiples développements durant ces dernières décennies, reste
d'utilisation peu courante dans les entreprises. Dans cet article, après une
définition des objectifs de l'optimisation de la maintenance et un rappel succinct
de sa démarche, nous explicitons, à la lumière de notre recherche dans le
domaine, pourquoi, malgré les avantages certains qu'elle peut procurer à
l'entreprise, l'optimisation de la maintenance reste encore peu exploitée par les
industriels. Nous lions les causes d'abord aux pré-requis des modèles
d'optimisation, puis à la pertinence même des modèles utilisés dans un contexte
de prise de décision. Ensuite, nous montrons comment l'optimisation de la
maintenance peut être insérée au sein d'un processus plus complet d'aide à la
décision intégrant d'autres outils. Parmi ces outils, nous présentons plus
particulièrement l'intérêt du calcul des coûts de la maintenance que nous avons
développés et appliqués dans une industrie marocaine et l'apport des techniques
d'aide multicritère à la décision.

Mots-clés : Maintenance - optimisation - aide à la décision multicritère - stratégies - coûts de


maintenance

1 Cet article a fait l'objet d'une communication au colloque Conception et Production Intégrée- 24-26
octobre 2001 à Fès-Maroc.
• Doctorante d'Etat en gestion de la maintenance, enseignante à l'Ecole Supérieure de Technologie de Salé-
MAROC, [email protected].
•• Ingénieur mécanicien, Docteur Es-Sciences, responsable du mastère de management de la maintenance
et doyen de la Faculté des Sciences et Techniques de Fès, [email protected].
62 H. El Aoufir & D. Bouami

1. Introduction
La maintenance est l'ensemble de toutes les actions techniques, administratives et de
management durant le cycle de vie d'un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un
état dans lequel il peut accomplir une fonction requise 2 • Bien menée, la fonction de maintenance
peut fortement contribuer aux objectifs de disponibilité et de durabilité de l'outil de production,
de qualité des produits, de sécurité des biens et des personnes et de respect de l'environnement.
Elle peut également générer, selon les types d'industrie, des économies importantes sur le prix
de revient des produits. Sur le plan des techniques, de la philosophie et des méthodes de travail,
la maintenance a fait l'objet ces cinquante dernières années de divers développements :
maintenance prédictive, systèmes experts d'aide au diagnostic, Total Productive Maintenance,
Maintenance Basée sur la Fiabilité, intégration de la maintenance dès la phase de conception,
Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leur Criticité, Life Cycle Cost, Gestion
de la Maintenance Assistée par Ordinateur, Télémaintenance ... ). Ces techniques et ces méthodes
ont été progressivement adoptées par les entreprises du fait des avantages certains qu'elles
procurent. Sur le plan de la recherche, divers modèles mathématiques d'optimisation de la
maintenance ont vu le jour depuis les années 1960. Leur utilisation reste cependant très limitée
dans les entreprises.

Cet article se donne pour objectif d'apporter des éclaircissements sur cet aspect et de
donner des voies de solution en relation avec le contexte de la prise de décision en maintenance.
Dans un premier temps, nous définissons les objectifs de l'optimisation de la maintenance et
nous présentons un bref historique des avancées dans le domaine. Ensuite, nous analysons, à la
lumière de notre propre expérience et de nos recherches, les raisons du manque de succès des
modèles d'optimisation de la maintenance dans les entreprises. Nous développons, à cet effet,
les pré-requis des modèles d 'optimisation et leurs limites dans le contexte de la prise de décision
en maintenance. Enfin, nous proposons d'intégrer l'optimisation dans le champ plus vaste de
l'aide à la décision en maintenance. Nous modélisons le processus d'aide à la décision en
maintenance comme un ensemble d'activités et d'outils que nous développons en insistant plus
particulièrement sur l'apport du calcul des coûts de la maintenance; celui-ci a fait l'objet d'une
expérimentation de notre part sur le terrain et de l'aide multicritère à la décision qui peut à notre
sens donner un nouveau souffle à la recherche dans ce domaine.

2. Bref historique de l'optimisation de la maintenance


L'optimisation de la maintenance consiste à trouver le meilleur compromis, au vu
d'objectifs bien définis par les décideurs, et sous des contraintes spécifiques aux fonctions de

2 Définition de la norme NF EN 13306 - juin 2001.

© Revue Française de Gestion Industrielle- Vol 22, n° 3


Place des modèles d'optimisation dans le processus d'aide a la décision en maintenance 63

production et de maintenance, entre différentes stratégies3 de maintenance. Du fait de la forme


mathématique du problème tel qu'il a été formulé historiquement, cette discipline a été rattachée
initialement au champ de la recherche opérationnelle. Les objectifs étaient alors la minimisation
du coût global espéré de la stratégie sous des contraintes relatives aux ressources de la fonction
maintenance et aux niveaux de fiabilité, de disponibilité ou de sécurité requis par les exploitants.
Les premiers travaux ont été conduits depuis le début des années 1960 par Barlow, Proschan, Mc
Call, Radner et Hunter. Une synthèse intéressante de ces travaux et de ceux qui suivirent figure
dans [She 82], [Val 89], [Ave 97], [Dek 98]. Les modèles développés peuvent être classés3 selon
différentes logiques, nous citons les plus courantes : l'aspect mono ou multi-éléments des
systèmes, la nature des défaillances (progressives ou catalectiques, aléatoires ou régulières), les
lois de fiabilité (exponentielle, normale, Weibull...), le critère d'optimisation (coût global,
disponibilité ... ), les stratégies de maintenance (remplacement, inspection ... ), les formalismes
utilisés pour la modélisation (chaînes de Markov, réseaux de Pétri, statistiques bayésiennes ... ) et
les techniques de résolution (systèmes experts, algorithmes génétiques ... ).
Parallèlement aux modèles mathématiques, d'autres approches ont été développées: nous
citons la Total Productive Maintenance [Nak 86], [Shi 94], la Reliability Centred Maintenance [Mou
91] ou la Maintenance Basée sur la Fiabilité [Rie 96]. Ces approches plus méthodologiques, ne
faisant pas appel à des mathématiques complexes, se sont progressivement intégrées à
l'organisation de la maintenance et jouent aujourd'hui un grand rôle dans la structuration de la
fonction maintenance dans les industries. Cependant, un grand fossé existe entre ces approches
principalement qualitatives et l'approche de l'optimisation de la maintenance, rendant difficile
l'appropriation du bénéfice évident que pourraient tirer les entreprises des prises de décision
rationnelles sur les stratégies de maintenance appropriées.

3. Pourquoi les modèles mathématiques d'optimisation de la


maintenance ne sont-ils pas utilisés couramment dans les entreprises ?
Nous analysons, à ce niveau, les raisons pour lesquelles l'utilisation des modèles
d'optimisation de la maintenance est demeurée limitée dans la pratique industrielle. Nous avons
identifié d'une part les pré-requis, qui ne sont pas toujours disponibles sur le terrain, à
l'utilisation des modèles d'optimisation (développés dans 3.1) et d'autre part les limites de la
logique optimisatrice à apporter une réponse pertinente au problème de prise de décision en
maintenance (développés en 3.2).

3Définie par la norme NF EN 13306 comme une méthode de management utilisée en vue d'atteindre les
objectifs de la maintenance, la stratégie de maintenance désigne plus couramment les types de
maintenance (corrective, systématique, conditionnelle ... ).

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64 H. El Aoufir & D. Bouami

3.1 Les pré-requis de l'optimisation de la maintenance


Les modèles d'optimisation de la maintenance nécessitent généralement

• la description du système étudié (nombre d'éléments, configuration de fiabilité ... );

• la modélisation du processus de dégradation (lois de fiabilité, caractéristiques de


sûreté de fonctionnement ... );

• la description des stratégies envisageables, leurs règles de mise en œuvre et la


définition des variables de commande (périodicités d'intervention, intervalles
d'inspection ... );

• la définition et l'évaluation des paramètres de gestion intervenant dans les stratégies


(temps d'attente, délais d'intervention, coûts directs4 et indirects5 de la maintenance) ;

• le choix d'un critère d'optimisation (coût, disponibilité ... ) et la formulation de la


fonction objective en fonction des variables de commande et des paramètres de
gestion;

• l'élaboration d'algorithmes de résolution (les fonctions à optimiser ayant rarement des


formes simples).
Le recours à ces modèles nécessite par conséquent

• l'existence d'un retour d'expérience suffisant (en quantité et en qualité) pour modéliser
les lois de survie des équipements ;

• l'existence d'évaluations fiables des coûts directs et indirects de la maintenance (la


majorité des modèles d'optimisation repose sur un compromis entre les coûts directs et
les coûts indirects attendus des stratégies);

• une sensibilisation de tous les intervenants à l'importance d'une saisie rigoureuse des
informations relatives aux interventions (essentiellement les temps et les coûts);

• de la formation dans le domaine des techniques d'analyse statistique du retour


d'expérience et d 'analyse du risque;

• l'utilisation d'outils « sur mesure» d'aide à la décision adaptés et simples. Les outils
GMAO doivent être complétés par des modules de calcul pour la production
d'indicateurs techniques et économiques pertinents et de codes informatiques pour la
simulation des stratégies envisageables.

4 Les coûts directs sont les coûts directement imputables à la maintenance (personnel, matières et stock-
maintenance, outillages et appareils, méthodes, locaux, informatique ... ).
5 Les coûts indirects sont les coûts engendrés par les défaillances des équipements sur le processus de

production (retards, mévente, pertes de matières et d'énergie, heures improductives, non-qualité ... ).

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Activité Outils
Système documentaire de la maintenance,
Al : Collecte et pré-traitement des
GMAO, Techniques de Maintenance Assistées
informations brutes sur la maintenance
par Ordinateur
Méthodes d'analyse du retour d'expérience
A2: Analyse du comportement des
(chaînes de Markov, statistiques bayésiennes,
matériels et calcul d'indicateurs
jugements d'experts ... ) - Modules (logiciels) de
pertinents de sûreté de fonctionnement
calcul de sûreté de fonctionnement
A3 : Calcul des coûts directs et indirects
Modules de calcul des coûts directs et indirects
de la maintenance et production
de la maintenance, tableaux de bords
d'indicateurs économiques
Analyses statistiques des coûts et des temps de
A4 : Identification des priorités maintenance, diagrammes Pareto, analyses
d'amélioration sur les équipements AMDEC, calcul et analyse du taux de
rendement global
TPM, MBF, Méthodes et techniques de
A5 : Amélioration de la maintenance maintenance , Modèles d'optimisation de la
maintenance, LCC, Méthodes d'aide
multicritère à la décision

Tableau 2: Activités et outils du processus d'aide à la décision en maintenance.

Dans les entreprises, les activités A2, A3 et AS restent encore, selon notre constat, menées
de façon non formalisée. L'activité A2 nécessite des ressources particulières (humaines et
logicielles) et, bien que l'analyse du retour d'expérience ait fait l'objet de nombreux
développements [Pag 80], [Vil 88], [Aup 94], [Zwi 95], [Zou 99] sur le plan de la recherche et des
outils de calcul, l'application reste encore assez restreinte à des domaines particuliers
(aérospatial, aéronautique, production de l'énergie, industrie pétrolière ... ). Concernant l'activité
A3, nous avons noté à la fois un vide bibliographique, l'insuffisance des outils de gestion actuels
(GMAO standards) et un grand besoin chez les industriels. Nous nous sommes particulièrement
intéressés à cet aspect dans le cadre de nos travaux, le calcul des coûts de la maintenance faisant
partie, à notre sens, des points clés de toute démarche rationnelle d'amélioration de la
maintenance. Le paragraphe 4.2 offre une synthèse des méthodes que nous avons développées
et, en partie, appliquées. Dans la figure 1, nous faisons également référence dans la panoplie
d'outils présentés, à l'aide multicritère à la décision. Nous développons en 4.3 notre conception
des apports potentiels de ces techniques, encore insuffisamment exploitées, à l'activité AS du
processus, toujours en relation avec l'analyse faite en 3.1 et en 3.2 sur la pertinence des modèles
d'optimisation de la maintenance.
La figure 1 présente notre modélisation du processus.

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problème d'une manière satisfaisante pour l'ensemble, à la simulation des alternatives et à la


possibilité d'insérer de nouveaux éléments au cours du processus de prise de la décision.
Les modèles d 'optimisation de la maintenance ont donc certes foisonné ces quarante
dernières années dans l'espace de la recherche; ils sont restés néanmoins d'utilisation limitée
dans les entreprises pour les principales raisons identifiées et récapitulées dans le tableau 1.

Difficultés liées aux pré-requis de Limites liées à la conception et à


l'optimisation l'utilisation des modèles
données de retour d'expérience insuffisantes hypothèses simplificatrices et non toujours
connaissance imprécise des coûts directs et réalistes
indirects de la maintenance spécificité des modèles et pluralité des
manque de formation et de sensibilisation des situations
ressources concernées difficulté de formuler une fonction
inadéquation du système de gestion de la homogène intégrant les divers enjeux
maintenance (problèmes d'organisation, non prise en compte de l'aspect « pluriel »
système d'information défaillant ... ) et « conflictuel » de la prise de décision

Tableau 1 : Pré-requis et limites de l'utilisation des modèles d'optimisation à des fins d'aide à la
décision maintenance.

4. Proposition d'un processus évolutif de prise de décision intégrant les


modèles d'optimisation
4.1 Modèle proposé
Nous définissons le processus 7 d'aide à la prise de décision en maintenance comme un
ensemble d'activités et d'outils concourant au choix des meilleures stratégies de maintenance
selon des critères pré-définis.
Pour que ce processus soit évolutif, intégré au contexte de la maintenance et orienté vers
l'amélioration continue, ce dernier doit inclure diverses activités que nous synthétisons et
présentons dans le tableau 2, accompagnées des outils les plus appropriés à leur réalisation.

7Un processus est défini par la norme ISO 9000 comme un ensemble d'activités corrélées ou interactives
qui transforme des éléments d'entrée en éléments de sortie. Dans [LOR 01], il est défini comme un
ensemble d'activités liées entre elles par des flux d'information ou de matière significatifs qui se
combinent pour fournir un produit matériel ou immatériel important et bien défini, élément précis de
valeur, contribution spécifique aux objectifs stratégiques.

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Place des modèles d'optimisation dans le processus d'aide a la décision en maintenance 67

Activité Outils
Système documentaire de la maintenance,
Al : Collecte et pré-traitement des
GMAO, Techniques de Maintenance Assistées
informations brutes sur la maintenance
par Ordinateur
Méthodes d'analyse du retour d'expérience
A2: Analyse du comportement des
(chaînes de Markov, statistiques bayésiennes,
matériels et calcul d'indicateurs
jugements d'experts ... ) - Modules (logiciels) de
pertinents de sûreté de fonctionnement
calcul de sûreté de fonctionnement
A3 : Calcul des coûts directs et indirects
Modules de calcul des coûts directs et indirects
de la maintenance et production
de la maintenance, tableaux de bords
d'indicateurs économiques
Analyses statistiques des coûts et des temps de
A4 : Identification des priorités maintenance, diagrammes Pareto, analyses
d'amélioration sur les équipements AMDEC, calcul et analyse du taux de
rendement global
TPM, MBF, Méthodes et techniques de
A5 : Amélioration de la maintenance maintenance , Modèles d'optimisation de la
maintenance, LCC, Méthodes d'aide
multicritère à la décision

Tableau 2: Activités et outils du processus d'aide à la décision en maintenance.

Dans les entreprises, les activités A2, A3 et AS restent encore, selon notre constat, menées
de façon non formalisée. L'activité A2 nécessite des ressources particulières (humaines et
logicielles) et, bien que l'analyse du retour d'expérience ait fait l'objet de nombreux
développements [Pag 80], [Vil 88], [Aup 94], [Zwi 95], [Zou 99] sur le plan de la recherche et des
outils de calcul, l'application reste encore assez restreinte à des domaines particuliers
(aérospatial, aéronautique, production de l'énergie, industrie pétrolière ... ). Concernant l'activité
A3, nous avons noté à la fois un vide bibliographique, l'insuffisance des outils de gestion actuels
(GMAO standards) et un grand besoin chez les industriels. Nous nous sommes particulièrement
intéressés à cet aspect dans le cadre de nos travaux, le calcul des coûts de la maintenance faisant
partie, à notre sens, des points clés de toute démarche rationnelle d'amélioration de la
maintenance. Le paragraphe 4.2 offre une synthèse des méthodes que nous avons développées
et, en partie, appliquées. Dans la figure 1, nous faisons également référence dans la panoplie
d'outils présentés, à l'aide multicritère à la décision. Nous développons en 4.3 notre conception
des apports potentiels de ces techniques, encore insuffisamment exploitées, à l'activité AS du
processus, toujours en relation avec l'analyse faite en 3.1 et en 3.2 sur la pertinence des modèles
d'optimisation de la maintenance.
La figure 1 présente notre modélisation du processus.

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Système de management de la maintenance

Outils

Système documentaire A1 : collecte des infonnations brutes de la


maintenance

Données sur les


GMAO, TMAO ressources
documentaire maintenance

Outils sûreté de
fonctionnement A2 : cal culs de sûreté de A, : calculs des coûts de la
fonctionnement maintenance
....... .............
Lois de survie .........................
P:g.amètres·dë"tiabilité, indicateurs économiques
Modules de calcul des ........ maintenabilité,
coûts
disponibilité

Priorités
'amélioration

. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . ►
A · amélioration de ln maintenance

Décisions,
Stratégies améliorées

Actions

Techniques d'aide à la
décision multi-critère
Système opérationnel de la
maintenance

Figure 1: Processus d'aide à la prise de décision en maintenance.

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Place des modèles d'optimisation dans le processus d'aide a la décision en maintenance 75

• elles relèvent plus de l'art et de l'expérience du spécialiste à modéliser le problème que


de mathématiques compliquées (mis à part le problème de l'agrégation des
performances). Elles souffrent encore d'un manque de crédibilité par faiblesse du
formalisme ;

• leur logique déstabilise le décideur habitué à une démarche optimisatrice. Celle-ci est
plus rassurante psychologiquement, car, une fois le modèle élaboré et accepté, le
décideur est convaincu de l'optimalité de la solution alors que les techniques d'aide à la
décision multicritère favorisent l'apparition de conflits et donc de stress au cours du
processus de prise de décision.

5. Conclusion
Dans cet article, nous posons la problématique de la prise de décision en maintenance et
nous soulignons le fossé qui existe d'une part entre les démarches qualitatives et quantitatives et
d'autre part entre la théorie des modèles développés et leur utilisation dans la pratique
industrielle. Nous avons mis en évidence les pré-requis de l'utilisation des modèles
d'optimisation de la maintenance, nous en avons tracé les limites, et nous avons proposé de les
intégrer à un processus plus complet d'activités concourant à la prise de décision rationnelle.
Parmi les outils du processus proposé, nous avons choisi de mettre l'accent plus
particulièrement sur deux outils: le calcul des coûts de la maintenance et les techniques d'aide à
la décision multicritère. Le premier a fait l'objet de développements dans le cadre de nos travaux
de recherche. Une brève description en a été donnée dans cet article. Le second, bien que n'ayant
fait l'objet l'heure actuelle que de rares applications, présente un intérêt que nous avons tenté de
dégager et qui, à notre sens, est amené à croître dans la sphère de la recherche en méthodes
d'aide à la prise de décision en maintenance.

6. Bibliographie
[Lor 01] Lorino P., Méthodes et pratiques de la performance - Le pilotage par les processus et les
compétences, Editions d'organisation, 2001.
[ElA 01] El Aoufir H., Bouami D., 'Aide à la décision des stratégies de remplacement mono-élément -
prise en compte de divers facteurs coûts', Actes du 8ème Séminaire CONFERE. Marrakech -
Maroc, 6-7 juillet 2001, pp-44-50.
[Bev 00] Bevilacqua M., Braglia M., 'The analytic hierarchy process applied to maintenance stratgy
selection', Reliab. Eng. And Syst. Saf., 2000, n°70, p. 71-83.

gestion de production, de la gestion de crédits publics, des choix d'équipements informatiques. Dans [Bev
00], une technique d'aide à la décision multicritère est appliquée au choix des stratégies de maintenance
dans une raffinerie italienne.

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70 H. El Aoufir & D. Bouami

1- Valorisation des coûts directs de maintenance par processus et par centre de charge

Centres de charge





Ohi.,~tif• dr,itkrim,.,,

Figure 3 : Logique de la gestion de processus des coûts directs de la maintenance.

Cette seconde méthode est plus propice au calcul prévisionnel, à l'analyse des
performances, et à la recherche de leviers d'actions. L'approche a fait l'objet d'une
expérimentation9 sur le terrain dans une industrie agro-alimentaire marocaine.
Elle a permis, après la phase d'identification des processus, des activités, des unités
d' œuvre et des charges par nature pour une période de gestion, de valoriser des interventions
de maintenance. Les différences calculées entre les évaluations antérieures des coûts et celles qui
ont été effectuées à l'aide de la nouvelle méthode ont permis de sensibiliser les responsables à
l'importance d'un calcul fiable des coûts directs de la maintenance. Sa mise en place nécessite
néanmoins des efforts non négligeables d'adaptation du système d'information de la
maintenance et de formation des utilisateurs.
Concernant les coûts indirects, nous avons développé une méthodologie de calcul qui
permet de dépasser les faiblesses des modèles présentées dans [Bou 88], [Fou 92] et [Rie 96]. Sa
logique est décrite brièvement9 à travers les trois étapes suivantes.

9Dans la première référence, le coût indirect est calculé globalement pour l'ensemble de l'installation, en
évaluant la différence, dans le compte de résultat de l'entreprise, entre les situations réelle et idéale « zéro-
défaillance ». Dans la seconde, le coût indirect est une perte horaire globale proportionnelle à la

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Place des modèles d'optimisation dans le processus d'aide a la décision en maintenance 71

1- L'analyse du système de production qui comporte:

• une modélisation des activités de production. L'outil de représentation utilisé est le


diagramme des flux [Bit 98] ;

• l'identification des causes de pertes équipements, qui aboutit à la détermination d'une


nomenclature de causes de pertes (exemple: arrêt pour changement d'outil, arrêt pour
maintenance préventive, perte de vitesse au démarrage, production de non-
conformes ... ) ;

• l'identification des postes de coût indirects, ces derniers ont été essentiellement
regroupés en pertes matières, heures improductives, mesures palliatives, coûts de
mévente, coûts de non qualité et pénalités commerciales. Des règles de calcul ont été
élaborées pour le calcul de ces coûts.
2- L'enregistrement des pertes par équipement et par cause de pertes et la valorisation de
ces dysfonctionnements par poste de coût grâce à un système d'information approprié;
3- L'exploitation des enregistrements pour :

• la production des coûts indirects par période de gestion, par équipement, par cause de
pertes et par poste de coût;

• l'analyse des coûts indirects à des fins d'amélioration (la chasse aux pertes);

• la production d'indicateurs orientés vers la mesùre des performances et la prise de


décision (exemple: le coût indirect pour causes inhérentes à la fonction production,
maintenance ou qualité, le coût d'indisponibilité horaire, le coût indirect horaire en
fonctionnement).
L'intérêt d'une telle démarche est qu'étant basée à la fois sur une approche descendante
(mise en place d'un enregistrement des pertes dans le processus physique de production avec
identification des causes de pertes localement sur les équipements, enregistrement des
dysfonctionnements et valorisation des pertes par nature) et sur une approche ascendante
(calcul des coûts indirects des équipements et évaluation d'indicateurs de performance relatifs
aux fonctions techniques et aux équipements à l'intention du management), elle est plus propice
à la détermination des priorités d'action et d'amélioration (voir figure 4).

disponibilité de l'installation. Dans la troisième, c'est une perte horaire proportionnelle au taux de
rendement global de l'installation

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72 H. El Aoufir & D. Bouami

Management des
fonctions techniques

- relatifs aux fonctions techniques


Reporting (Coûts indirects imputables à la
Actions Production, à la Maintenance, à la

Indicateurs de performance J
._,_...,,,_,,,=---....,,....,,,.,,,,.,.,..,,,,,.....,o,dl
Qualité)

- relatifs aux équipements (Coûts


indirects horaires à l'arrêt et en

t
nregistrement
fonctionnement)
ation des coût
Mesure des performances
- ventilés par centre de charge
Coûts indirects - ventilés par poste de coût
{
- ventilés par cause de pertes

Système opérationnel

Figure 4 : Le calcul des coûts indirects.

Le développement de méthodologies et d'outils permettant un calcul fiable des coûts


directs et indirects de la maintenance est une étape importante du processus d'aide à la décision
en maintenance. Bien menés, ces calculs permettent le suivi économique de la fonction de
maintenance, la détection des priorités d'amélioration et la mesure des résultats après action.
C'est également un pré-requis incontournable (nécessaire mais non suffisant) à l'utilisation des
modèles d'optimisation de la maintenance.

4.3. Apport des techniques d'aide multicritère à la décision


Nous avons mis en évidence dans le paragraphe 2 diverses entraves à l'application des
modèles d'optimisation de la maintenance dans les entreprises. Outre la difficulté de concevoir
des modèles ayant des hypothèses réalistes et de résoudre le problème de l'apprentissage des
modèles, nous avons souligné leur difficulté à prendre en compte l'aspect multicritère de la
décision : difficulté de formuler une fonction objective homogène, de laisser les décideurs
exprimer clairement leurs préférences sur plusieurs axes, et d'aider à trouver un compromis (au

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Place des modèles d'optimisation dans le processus d'aide a la décision en maintenance 73

lieu d'imposer« une solution optimale»!). Une voie de solution qui semble permettre de lever
ces difficultés est le recours aux techniques d'aide multicritère à la décision. Nous faisons
référence ici aux travaux prenant leur origine des premiers constats de Simon [Sim 57], [Roy 71],
[Kee 78] sur « le mythe de l'optimisation monocritère » et sur les formalismes
développés depuis. Les ouvrages [Roy 93] et [Pom 93] offrent une bonne synthèse des
formalismes et des outils informatiques d'aide à la décision existants. Nous pensons que le
processus d'aide à la décision en maintenance ne peut que s'enrichir de l'utilisation de ces
techniques et qu'elles sont amenées à supplanter dans la pratique, sauf dans des cas particuliers
et très précis de prise de décision, l'emploi des modèles d'optimisation. En effet, dans le contexte
de prise de décision de la maintenance :

• les décideurs ont plus besoin d'appréhender le problème sous tous les axes de préférences
(sécurité, coût, fiabilité, qualité ... ) que de réaliser une analyse unidimensionnelle non
compatible avec une vision plurielle ou conflictuelle ;

• les décideurs doivent pouvoir émettre leurs préférences, discuter, éventuellement revenir
sur leurs choix à d'autres instants. Cet aspect est possible à l'aide des techniques d'aide à la
décision multicritère ;

• les critères sur la base desquels les décisions sont prises peuvent évoluer au cours du temps,
les actions qui font l'objet des choix également ;

• les modèles d'aide à la prise de décision doivent être faciles à comprendre et à intégrer par
l'ensemble des décideurs, faute de quoi, la collaboration de ces derniers peut être remise en
cause;

• contrairement aux modèles d'optimisation qui tentent d'évaluer les conséquences des
actions en situation d'incertitude (élément qui peut être mal intégré par des décideurs
souvent rebelles à l'utilisation des statistiques), les techniques d'aide multicritère se
contentent de structurer la vision des décideurs et de les guider dans leurs choix, sans
forcément prétendre à une résolution du problème.
Le schéma de leur application à l'aide au choix des stratégies de maintenance serait le
suivant:
• la définition du problème de décision sous la forme d'un ensemble d'actions potentielles
A={A1, A2, .. ,Am} et de critères de jugements C={c1, c2, .. ,cn}. A titre d'exemple, les actions de
maintenance seraient la maintenance corrective, la maintenance préventive systématique à
périodicité fixe, la maintenance conditionnelle, opportuniste ... Les critères peuvent être la
fiabilité, la disponibilité, le coût, la sécurité, la qualité, le respect de l'environnement ...

• la modélisation des utilités Uïi (lsism, lsj:s:n) des actions relativement aux critères. A cet
effet, une réflexion devra être menée sur la construction des utilités, sur la normalisation des

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74 H. El Aoufir & D. Bouami

notations (les unités de mesure de la satisfaction par rapport à chaque critère n'étant pas
« naturellement homogènes») et sur les poids (coefficients d'importance) des critères;

• l'agrégation des performances en vue de permettre une relation d'ordre entre les actions
potentielles et de guider le choix des décideurs ;

• la réalisation d'études de sensibilité des résultats aux procédures de pondération des


critères, aux procédures d'agrégation des performances et aux changements d'avis des
utilisateurs du modèle relativement aux notes attribuées, en vue d'éprouver la robustesse de
la méthode.
Ainsi, l'utilisation des techniques d'aide multicritère à la décision semble être une voie
intéressante pour structurer les avis des décideurs dans un contexte multicritère et conflictuel.
L'aide à la décision multicritère pourrait également être appliquée à d'autres types de décisions
en maintenance telles que la décision relative à l'achat d'un nouveau matériel ou d'un nouveau
logiciel, aux choix entre différents fournisseurs de pièces de rechange, ou entre différents
prestataires de services de maintenance. Notons néanmoins que, malgré l'offre logicielle variée,
leur utilisation se heurte encore à deux principaux types de difficultés :

• des difficultés d'ordre pratique

• ces techniques demandent qu'on fasse appel à un spécialiste (un expert en aide
multicritère à la décision) ;

• elles nécessitent une définition exhaustive des critères de décision et un arbitrage de leur
importance, ce qui génère souvent des situations de conflit entre des objectifs également
voulus;

• elles nécessitent une modélisation des actions et de leurs répercussions qualitativement


ou quantitativement sur chacun des axes de préférences ;

• lorsque les actions possibles sont nombreuses et que les choix ne sont pas évidents
(difficulté de trier simplement les actions), se pose le problème de l'agrégation des
performances. Celle-ci requiert souvent un formalisme étranger au décideur qui peut
alors mal réagir vis-à-vis de l'outil. Sur le plan de la robustesse, les résultats doivent être
accompagnés d'études de sensibilité.

• des difficultés d'ordre psychologique


• ces techniques restent encore mal connues (plus encore dans le domaine de la
maintenance) et d'utilisation limitée 10 ;

10 On trouvera dans [Pom 93] des références intéressantes d'applications dans les domaines des
investissements publics (localisation d'aéroport, d'usine, de sites pour le stockage des déchets; choix de
projets de recherche et développement, choix de trajets d'autoroute), de l'allocation des ressources, de la

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Place des modèles d'optimisation dans le processus d'aide a la décision en maintenance 75

• elles relèvent plus de l'art et de l'expérience du spécialiste à modéliser le problème que


de mathématiques compliquées (mis à part le problème de l'agrégation des
performances). Elles souffrent encore d'un manque de crédibilité par faiblesse du
formalisme ;

• leur logique déstabilise le décideur habitué à une démarche optimisatrice. Celle-ci est
plus rassurante psychologiquement, car, une fois le modèle élaboré et accepté, le
décideur est convaincu de l'optimalité de la solution alors que les techniques d'aide à la
décision multicritère favorisent l'apparition de conflits et donc de stress au cours du
processus de prise de décision.

5. Conclusion
Dans cet article, nous posons la problématique de la prise de décision en maintenance et
nous soulignons le fossé qui existe d'une part entre les démarches qualitatives et quantitatives et
d'autre part entre la théorie des modèles développés et leur utilisation dans la pratique
industrielle. Nous avons mis en évidence les pré-requis de l'utilisation des modèles
d'optimisation de la maintenance, nous en avons tracé les limites, et nous avons proposé de les
intégrer à un processus plus complet d'activités concourant à la prise de décision rationnelle.
Parmi les outils du processus proposé, nous avons choisi de mettre l'accent plus
particulièrement sur deux outils: le calcul des coûts de la maintenance et les techniques d'aide à
la décision multicritère. Le premier a fait l'objet de développements dans le cadre de nos travaux
de recherche. Une brève description en a été donnée dans cet article. Le second, bien que n'ayant
fait l'objet l'heure actuelle que de rares applications, présente un intérêt que nous avons tenté de
dégager et qui, à notre sens, est amené à croître dans la sphère de la recherche en méthodes
d'aide à la prise de décision en maintenance.

6. Bibliographie
[Lor 01] Lorino P., Méthodes et pratiques de la performance - Le pilotage par les processus et les
compétences, Editions d'organisation, 2001.
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Maroc, 6-7 juillet 2001, pp-44-50.
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selection', Reliab. Eng. And Syst. Saf., 2000, n°70, p. 71-83.

gestion de production, de la gestion de crédits publics, des choix d'équipements informatiques. Dans [Bev
00], une technique d'aide à la décision multicritère est appliquée au choix des stratégies de maintenance
dans une raffinerie italienne.

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76 H. El Aoufir & D. Bouami

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du Colloque International Conception Production Intégrée CPI'99. Tanger - Maroc, 25-26
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[Rav 98] Ravignon L., Bescos P.L., Joalland M., Le Bourgeois S., La méthode ABC/ ABM - piloter
efficacement une PME, Editions d'organisation, 1998.
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