Burkina Faso Report FR Pricing Surveys

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MINISTÈRE DE LA SANTÉ BURKINA FASO

---------------- Unité – Progrès - Justice


SECRETARIAT GENERAL
----------------
DIRECTION GENERALE DE LA PHARMACIE,
DU MEDICAMENT ET DES LABORATOIRES

MESURER LES PRIX, LA DISPONIBILITE,


L’ACCESSIBILITE FINANCIERE ET LES
COMPOSANTES DES PRIX DES
MEDICAMENTS AU BURKINA FASO

RAPPORT D’ETUDE
MARS 2010

Direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DGPML)


03 BP : 7009 Ouagadougou 03 Burkina Faso Tel : 00226 50 32 46 60
Fax : 00 226 50 31 44 76 Web : www.dgpml.sante.gov.bf
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS.......................................................................................ERREUR
REMERCIEMENTS ! SIGNET NON DEFINI.
INTRODUCTION...............................................................................................................................................15
INTRODUCTION
I. CONTEXTE.................................................................................................................................................16
CONTEXTE
II. OBJECTIFS : .........................................................................................................................................23
III. METHODES.............................................................................................................................................25
METHODES
V. RESULTATS...............................................................................................................................................33
RESULTATS
5.1. DISPONIBILITE ...................................................................................................................................33
5.2. LES PRIX ...........................................................................................................................................36
5.4. ACCESSIBILITE FINANCIERE
FINANCIERE POUR UN TRAITEMENT TRAITEMENT STANDARD .....................................................................43
5.5. COMPOSANTES DES PRIX DES MEDICAMENTS...............................................................................................46
V. DISCUSSION.............................................................................................................................................54
DISCUSSION
CONCLUSION...................................................................................................................................................58
CONCLUSION
RECOMMANDATIONSAUX AUTORITES
AUTORITES POLITIQUES.........................................................................................60
POLITIQUES
REFERENCES...................................................................................................................................................61
REFERENCES
ANNEXES.........................................................................................................................................................62
ANNEXES

2
Sigles et abréviations

ACT Artemisinin-based combination therapy


ARV Antirétroviral
BNL But non lucratif
CAMEG Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des
consommables médicaux
CHR Centre hospitalier régional
CHU Centre hospitalier universitaire
CAF Coût assurance fret
CMA Centre médical avec antenne chirurgicale
COPHADIS Coopération pharmaceutique de distribution
CSPS Centre de santé et de promotion sociale
DAP Direction de l’approvisionnement pharmaceutique
DCI Dénomination commune internationale
DGPML Direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires
DL Direction des laboratoires
DMEG Dépôt de médicaments essentiels génériques
DMPT Direction de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles
DP Dépôt pharmaceutique privé
DRD Dépôt répartiteur de district
DRP Direction de la réglementation pharmaceutique
DS District sanitaire
ESPS Etablissements sanitaires privés de soins
GMC Générique le moins cher équivalent
HAI Health action international
Inj Injectable
IO Infections opportunistes
LNME Liste nationale des médicaments essentiels
MNU Médicaments non utilisés
MSH Management sciences for health
OMS Organisation mondiale de la santé
OMS AFRO OMS région Afrique
ONG Organisation non gouvernementale
PPTE Pays pauvre très endetté
PVP Prix de vente au public

3
RPM Ratio du prix médian
SONU Soins obstétricaux et néonatals d’urgence
Susp Suspension
TVA Taxe sur la valeur ajoutée
UFR/SDS Unité de formation et de recherche en sciences de la santé
USD United States dollar

4
Remerciements

Nous remercions toutes les institutions et les personnes qui ont offert de leur temps
précieux pour fournir les données nécessaires à l’enquête. Nous aimerions exprimer notre
gratitude aux pharmaciens et au personnel des pharmacies ainsi qu’aux responsables et
personnel de la santé qui ont accepté de nous fournir des informations pour la réalisation
de cette étude.

Cette étude a été réalisée grâce aux financements de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) et de l’Etat burkinabé.

5
Résumé

Contexte : Dans le cadre de la révision de la politique pharmaceutique au Burkina Faso,


la Direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DGPML) a
mené une étude afin d’améliorer ses connaissances sur la structure des prix des
médicaments dans les différents secteurs du marché national pharmaceutique (public,
privé à but lucratif et non lucratif). Cette étude a été menée selon la méthode standardisée
développée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Health action international
(HAI), qui permet de mesurer de façon fiable les prix, la disponibilité, l’accessibilité
financière et les composantes des prix de médicaments essentiels.
Méthode : L’évaluation des prix et de la disponibilité a été réalisée au niveau de six (06)
Districts sanitaires (DS) tirés au sort parmi trois (03) strates : DS urbains, DS semi-urbain
et DS ruraux. Les données ont été collectées du 21 juillet au 8 août 2010, pour un panier
de cinquante (50) médicaments essentiels, au niveau d’un échantillon approprié de trente
et une (31) structures pharmaceutiques publiques, trente-quatre (34) privées à but lucratif
et quarante-deux (42) à but non lucratif (BNL). Les données servant à analyser la
structure des prix ont été collectées au niveau de la Centrale d’achat de médicaments
essentiels génériques et de consommables médicaux (CAMEG) pour le secteur public, et
d’un grossiste répartiteur pour le secteur privé. Il faut noter que la CAMEG ne fournit
que des médicaments essentiels génériques sous Dénomination commune internationale
(DCI). Pour chacun des médicaments du panier, les prix ont été recueillis pour le
médicament d’origine (appelé aussi princeps) et pour l’équivalent Générique le moins
cher (GMC). Les prix sont exprimés en Ratio du prix médian (RPM) qui utilise comme
dénominateur le prix de référence international (PRI) 2008 fourni par Management
sciences for health (MSH).
Pour évaluer l’accessibilité financière, le coût du traitement de cinq (05) pathologies a été
calculé en nombre de jours de salaire d’un employé non-qualifié du secteur public
(équivaut au Salaire minimum interprofessionnel garanti : SMIG).
Enfin, les composantes des prix ont été évaluées à partir de données collectées selon deux
(02) sources : (i) les données officielles encadrant la filière publique d’approvisionnement
et de distribution pharmaceutique et (ii) les données collectées sur site, pour six (06)

6
médicaments choisis, à chaque étape de la filière de distribution (privée et publique) :
Depuis le prix de vente au public, en remontant par les grossistes répartiteurs jusqu’au
prix CAF.
Résultats clés :
o Disponibilité des médicaments le jour de l’enquête :
 Dans le secteur public, la disponibilité du médicament GMC était de 73% ;
celle du médicament de marque d’origine est nulle du fait du monopole de la
CAMEG dans l’approvisionnement des formations sanitaires publiques ; la
plupart des médicaments non disponibles sont ceux prescrit au niveau
hospitalier.
 Dans le secteur privé à but lucratif (officines et dépôts pharmaceutiques), les
disponibilités du médicament de marque d’origine et de son équivalent
générique le moins cher étaient respectivement de 44% et 63%.
 Dans le secteur privé à BNL, les disponibilités du médicament de marque
d’origine et de son équivalent générique le moins cher étaient respectivement
de 2% et 52%.
Ces résultats montrent que c’est au niveau du secteur public que la disponibilité des
médicaments de notre panier était la meilleure, devant le secteur privé à but lucratif et à
BNL. Il faut tout de même souligner le fait que dans le secteur privé à but lucratif, la
disponibilité des médicaments de marque d’origine et équivalents GMC est tout de même
satisfaisante au niveau des officines pharmaceutiques (respectivement 67% et 76%) mais
l’est beaucoup moins au niveau des dépôts pharmaceutiques privés (26% et 55%). On
relève également la mauvaise disponibilité des médicaments dans le secteur privé à BNL.

o Prix d’achat du secteur public : avec un RPM calculé à 1.13, on peut dire que la
CAMEG présente des prix d’achat similaires aux Prix de référence internationaux
fournis par MSH si l’on tient compte des 10 à 15% de différence entre les prix Ex-
work des PRI et les prix CAF Ouagadougou utilisés pour le calcul des RPM. De plus,
il faut tenir compte de l’enclavement géographique du Burkina Faso à l’origine de
frais de transport (CAF Ouaga) au-dessus de la moyenne et d’un système exigeant de
préqualification des couples produit/fournisseurs qui élimine des produits de coût très

7
bas qui ne répondent pas aux standards de qualité requis. De ce fait, on peut
considérer que les achats de la CAMEG sont très efficients.
o Prix d’achat du secteur privé : Les RPM du grossiste privé sont à 2.55 pour les
médicaments GMC et à 13.03 pour ceux de marque d’origine ; ceci montre le faible
pouvoir de négociation du grossiste avec ses fournisseurs mais également la majorité
des produits princeps qui sont d’origine occidentale et très chers. Signalons également
que les GMC du grossiste privé ont des RPM deux fois plus élevés que ceux de la
CAMEG.
o Prix de vente au public (PVP) dans le secteur public : dans les structures
pharmaceutiques publiques, on ne trouve que des médicaments génériques sous DCI
approvisionnés par la CAMEG. Leurs PVP sont fixés chaque année par arrêté
interministériel. Leur RPM est à 2.17 ce qui signifie qu’entre le prix CAF Ouaga et le
PVP, on a un taux de marge brute de 97% dans le secteur public réparti entre la
CAMEG (45%), le Dépôt-répartiteur de District (7.5%) et la formation sanitaire
(45%).
o Prix de vente au public dans le secteur privé à but lucratif :
 les PVP des médicaments princeps et de leurs équivalents GMC sont
respectivement 21.75 et 3.84 plus élevés que les Prix internationaux de
référence.
 Les PVP des médicaments princeps sont 5.6 fois plus élevés que leurs
équivalents GMC.
 Les PVP des médicaments génériques sont 30% plus cher dans le secteur
privé que dans le secteur public.
o Prix de vente au public dans le secteur privé à but non lucratif :
 Les PVP des médicaments GMC sont 23% plus cher dans les structures à
BNL que dans le secteur public.
o Accessibilité financière aux traitements standard :
 Le coût de traitement de pathologies chroniques comme le diabète, l’asthme
ou l’hypertension artérielle (HTA) peuvent être rédhibitoires pour un salarié
au SMIG, avec respectivement 5.3, 3.1 et 14 jours de salaire à consacrer au
seul achat des médicaments. Il devient accessible grâce au médicament GMC

8
(particulièrement dans le secteur public) avec des coûts ne représentant plus
qu’un jour de SMIG.
 De même, les coûts du traitement d’épisodes infectieux comme le paludisme
grave ou l’infection respiratoire aigue représentent 3 jours de SMIG pour le
princeps et 1 jour pour le GMC (public ou privé).

o Structure des prix des médicaments :


La structure des PVP des médicaments diffère selon le secteur (privé ou public) et selon
le type de médicament (essentiel générique ou non). En effet, dans le secteur public les
prix sont administrés annuellement et les taux de marge à ne pas dépasser sont fixés par
arrêté interministériel : 25% sur le prix de revient pour la CAMEG, 7.5% sur le prix de
cession CAMEG pour le DRD et environ 50% sur le prix de cession DRD pour les
formations sanitaires. Au niveau du secteur privé, la libéralisation des prix en vigueur
depuis la dévaluation de 1994, engendre une certaine disparité dans les taux de marge
appliqués par les grossistes et les officines pharmaceutiques. Les PVP de tous les
médicaments sont composés du prix CAF Ouagadougou, des taxes douanières (statistique
et communautaire) et de la taxe de contrôle qualité, de la marge du grossiste et de la
marge du détaillant ; à noter qu’au Burkina Faso, les médicaments sont exonérés de Droit
de douane et de Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Ainsi, sur les six (06) médicaments
choisis pour étudier les composantes des prix, on constate que les ratios moyens prix
CAF/PVP sont de 45% pour les GMC du secteur public et de 56% pour les princeps et
GMC du secteur privé.

Conclusion et recommandations :
Cette étude nous confirme que la PPN basée sur la promotion des MEG avec une
administration de leurs prix dans le secteur public et leur introduction dans le secteur
privé commercial, a permis une amélioration significative de l’accessibilité financière
du médicament aux populations. Concomitamment, dans le secteur privé, la
libéralisation des prix du médicament n’a pas eu l’effet escompté ; c’est à dire une baisse
des prix favorisée par la mise en concurrence. Il ressort très clairement que les
médicaments de marque d’origine présentent toujours des prix très élevés dans les

9
officines pharmaceutiques et restent donc inaccessibles pour la grande majorité de la
population. Seules des mesures réglementaires strictes permettraient d’envisager une
diminution de ces PVP : négociation ferme des PGHT au moment de l’enregistrement,
limitation des marges au niveau des grossistes privés et officines pharmaceutiques en
contrepartie d’une exonération ou remise sur l’impôt sur le bénéfice.
Cette étude nous alerte également sur la faiblesse de l’accessibilité des populations aux
médicaments du niveau hospitalier due à la mauvaise disponibilité de leurs équivalents
GMC dans les Centres hospitaliers publics et à leur coût trop élevé dans les officines
pharmaceutiques. Ce constat est un véritable plaidoyer pour l’accélération d’un
programme de développement de la pharmacie hospitalière dans le but de remédier à
cette situation dramatique pour les populations présentant des pathologies ne pouvant être
prises en charge dans les formations sanitaire du 1er niveau.

10
Glossaire

Accessibilité financière
Le coût d’un traitement par rapport au revenu de la population. Dans cette enquête, le
salaire journalier minimum d’un employé non-qualifié du secteur public est comparé au
coût d’un traitement défini pour une affection spécifique.

Autorisation de mise sur le marché (AMM)


Un document officiel délivré par un organisme de réglementation pharmaceutique pour la
commercialisation ou la libre distribution d’un produit après l’évaluation de son
innocuité, de son efficacité et de sa qualité. Un autre terme utilisé à cet effet est
«l’enregistrement».

Brevet
Droit accordé par les autorités publiques qui confère un monopole temporaire pour
l’exploitation d’une invention à la personne qui l’a inventée, qui fournit une description
suffisamment claire et complète de l’invention et qui en revendique le monopole.

Coût, assurance, fret (CAF) ou Cost, insurance, freight (CIF)


Terme commercial (appelé Incoterm) qui signifie que le vendeur doit payer les coûts,
l’assurance et le fret jusqu’au port de destination.

Dénomination commune internationale (DCI)


Ce système a été introduit par l’OMS en 1950 comme moyen d’identifier chaque
substance pharmaceutique ou principe actif par un nom unique qui est universellement
accessible en tant que propriété publique. Il est souvent identique au nom générique (par
exemple, diazépam). Un nom de marque (appellation commerciale) ne doit pas tirer son
origine de la DCI. Pour plus d’informations consultez le site de l’OMS:
http://www.who.int/medicines/services/ inn/en/index.html

Détaillant
Une entreprise qui vend des produits aux consommateurs. Dans le secteur
pharmaceutique, le détaillant est la pharmacie ou tout autre point de vente de
médicaments.

11
Écart type
L’écart type mesure la dispersion d'une série de valeurs autour de leur moyenne.
Généralement, deux-tiers des valeurs dans un ensemble de données se trouveront dans un
écart type supérieur ou inférieur à la moyenne, et seule 1 sur 20 données sera supérieure
ou inférieure à la moyenne de plus de deux écarts types.
Lorsque l’écart type est très bas, cela indique que la majorité des valeurs sont proches de
la moyenne (peu d’écart). La moyenne est donc un bon indicateur pour l’échantillon dans
l’ensemble. Inversement, lorsque l’écart type est grand, l’écart est grand et la valeur de la
moyenne comme indicateur est réduite, étant donné que beaucoup d’observations seront
très éloignées de la moyenne.

Forme pharmaceutique
La forme d’administration d’un produit pharmaceutique fini, par exemple, comprimé,
gélule, suspension ou injectable. Aussi appelée unité de prise.

Franco à bord, FAB (Free on board, FOB)


Terme commercial (incoterm) signifiant que l’acheteur doit payer tous les coûts et
assurances contre les risques de marchandises endommagées après le chargement des
marchandises pour expédition.

Grossiste répartiteur
Une société qui achète des marchandises auprès de fabricants ou d’importateurs et qui le
vend aux détaillants. Au Burkina Faso, ils sont dénommés établissements
pharmaceutiques de distribution en gros.

Taux de marge
Correspond au pourcentage appliqué au prix d’achat pour obtenir le prix de vente. Il
permet de couvrir les charges et les bénéfices du distributeur, du grossiste, du détaillant,
du point de vente, etc.

Médiane
Il existe trois façons de présenter la valeur moyenne : moyenne, médiane et mode.
La moyenne est la somme des valeurs divisées par le nombre de valeurs.
La médiane est la valeur qui divise la distribution en deux moitiés.
Si les observations sont rangées en ordre croissant, la médiane est l’observation du
milieu. La médiane est une unité de mesure descriptive utile si la distribution des données

12
est asymétrique ou s’il y a une ou deux valeurs extrêmement élevées ou basses qui font
que la moyenne ne serait pas représentative de la majorité des données. La médiane est
correctement utilisée avec l’étendue interquartile pour résumer des données qui ont une
distribution différente de la normale (asymétrique) marquée. Voir « Quartile ».

Médicament essentiel
Les médicaments essentiels sont définis par l’OMS comme ceux satisfaisant les besoins
de la majorité de la population en matière de soins de santé. Ils doivent donc être
disponibles à tout moment, en quantité suffisante, sous la forme pharmaceutique
appropriée et à un prix accessible pour les individus et la communauté. Ils sont regroupés
dans une liste modèle révisée idéalement chaque deux ans.

Médicament générique
D’un point de vue de la propriété intellectuelle, il s’agit d’un médicament dont le brevet
protégeant son principe actif (ou le procédé de fabrication de son principe actif) a
expiré ou n’a jamais été breveté. Le principe actif appartient au domaine public et peut
être exploité librement.
Le médicament générique doit être interchangeable avec le médicament d’origine appelé
aussi médicament princeps. Le médicament d’origine breveté est protégé pour une durée
de 20 ans et sont commercialisés sous un « nom de marque » qui les identifie.
Les médicaments génériques sont généralement commercialisés sous une Dénomination
commune internationale (DCI), par exemple diazépam, ou occasionnellement sous un
autre nom autorisé, plutôt que sous un nom commercial ou de marque. Toutefois, ils sont
aussi souvent commercialisés sous des noms de marques, appelés « génériques de
marque ». De nombreux génériques de marque du même produit peuvent être sur le
marché dans un pays, aux côtés du produit de marque d’origine.

Nom de marque
Nom donné à un produit pharmaceutique par le fabricant. Par exemple, Valium° est le
nom de marque d’origine (appelé aussi « appellation commerciale ») du diazépam.
L’utilisation de ce nom est exclusivement réservée à son propriétaire, contrairement à la
DCI. Il peut concerner aussi bien un médicament d’origine qu’un médicament générique.

Point de vente de médicaments


Un terme parfois utilisé pour décrire un commerce qui n’appartient pas ou qui n’est pas
géré par un pharmacien et qui a une licence limitée. Toutefois, dans ce manuel, « point de
vente de médicaments » est utilisé au sens plus large pour englober tout lieu où sont

13
dispensés des médicaments, notamment les pharmacies détaillantes, les
pharmacies/dispensaires publics, les formations sanitaires des ONG, etc.

Prix de référence international MSH (Management sciences for health)


MSH publie un Guide Indicateur des Prix de Référence Internationaux chaque année
(http://erc.msh.org). Il recense deux types de prix :
- les prix des fournisseurs : prix offert par les fournisseurs à but lucratif et non-
lucratif aux pays en développement pour des produits génériques équivalents de
sources multiples. La plupart des prix des fournisseurs n’incluent pas les frais
d’assurance et de fret. En matière d’incoterm, on parle de « Prix Ex-Work » ou
sorti d’usine.
- les prix d’achat : il s’agit généralement des prix d’appels d’offres obtenus par les
centrales d’achat nationales. Ils incluent généralement les frais d’assurance et de
fret.
Dans les deux listes, le nombre de fournisseurs recensés pour chaque produit peut varier.
Un prix unitaire moyen et médian est calculé pour chaque produit. Le prix médian est
utilisé dans ce manuel comme prix de référence international. Le prix d’appel d’offre
n’est utilisé que pour les produits pour lesquels il n’y a pas de prix fournisseur.

Produit pharmaceutique
Tout médicament destiné à l’usage humain, présenté sous sa forme pharmaceutique finie,
qui est sujet à contrôle par la législation pharmaceutique. Un produit pharmaceutique peut
être vendu sous le nom de marque (ex : Valium) ou sous un nom générique (ex :
diazépam).

Produit pharmaceutique d’origine/Marque d’origine/Princeps


En général, le produit qui a été le premier à être autorisé sur le marché (normalement
comme produit breveté) sur la base de documentation présentant son efficacité, son
innocuité et sa qualité, suivant les exigences en vigueur au moment de l’autorisation (ex:
Valium). Le produit d’origine a toujours un nom de marque. Ce dernier peut toutefois
varier d’un pays à l’autre.

Quartile
Intervalle interquartile : l’intervalle des valeurs comprenant la partie centrale des
observations. L’intervalle interquartile est l’étendue entre le quartile 25% et le quartile
75% (les valeurs qui sont supérieures ou inférieures de 25% par rapport à la médiane). Ce
paramètre est utilisé avec la valeur médiane pour présenter des données qui ont une
distribution différente de la normale.

14
I. Introduction
Dans le cadre de la révision de la Politique Pharmaceutique Nationale (PPN), la Direction
générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DGPML) a planifié une
évaluation d’un « élément clé » de cette PPN qui est l’accessibilité économique des
populations aux médicaments. Il est en effet nécessaire pour le groupe de travail chargé
de la révision de la PPN, de connaître les prix des médicaments réellement pratiqués dans
les secteurs public et privé, de maîtriser la structure de ces prix afin de définir des
stratégies idoines permettant d’améliorer l’accessibilité financière des médicaments aux
populations.

15
II. CONTEXTE
II.1 Données générales :

Situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso s’étend sur une superficie de 274
000 km2. Il est limité au nord et à l’ouest par le Mali, à l’est par le Niger et au sud par le
Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire.
En 2009, la population totale est de 14 359 000 habitants, avec 77.3 % de ses résidents
qui vivent en milieu rural. Les deux grandes villes, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso
concentrent 61,8% de la population urbaine (respectivement 46,4% et 15,4%).
Le pays est organisé en collectivités territoriales que sont les régions et les communes. Il
compte ainsi en 2009 treize (13) régions administratives, 49 communes urbaines, 303
communes rurales et près de 9 000 villages.
Le Burkina Faso est considéré par la Banque mondiale comme étant à faible revenu avec
un PIB de 1 130 $US. Environ 56,5 % de la population vivent avec moins de 1,25 $US
par jour, et 81,2 % vivent avec moins de 2$US par jour (World Bank, 2008). Il est classé
parmi les Pays pauvres très endettés (PPTE) avec un Produit intérieur brut (PIB) de 483
$US/habitant en 2007. Sur la base d’un seuil absolu de pauvreté estimé à 82 672 F CFA
en 2003, l’incidence de la pauvreté est estimée à 46,4%1.
Enfin, selon le « Rapport mondial sur le développement humain 2009 »2, l’Indice de
développement humain (IDH) est estimé à 0,389 ; classant le Burkina Faso à la 177ème
place sur 182 pays et territoires répertoriés.
Malgré une évolution favorable au cours de la dernière décennie, les principaux
indicateurs de mortalité restent élevés : Le taux brut de mortalité est de 11,8 °/oo, les
quotients de mortalité infantile (moins de 1 an) et infanto-juvéniles (moins de 5 ans) sont
respectivement de 91,7 et 141,9 °/oo. Le rapport de mortalité maternelle est de 307 pour
105 naissances vivantes. Ceci se traduit par une espérance de vie à la naissance estimée à

1
Enquête prioritaire, INSD, 2003.
2
Rapport mondial sur le développement humain 2009, Programme des nations unies pour le
développement (PNUD), 2009.

16
56,7 ans en 2006 ; celle-ci est légèrement au dessus de la moyenne des Etats de la
CEDEAO (55,2 ans) mais très en deçà de la moyenne mondiale (67,5 ans)3.

II.2 Secteurs sanitaire et pharmaceutique


II.2.1 Organisation du système de santé
• Organisation administrative :
Le Ministère de la santé comprend trois niveaux dans sa structuration administrative :

o le niveau central comprend les structures centrales, services rattachés et


structures de mission organisées autour du cabinet du Ministre et du
Secrétariat général ;
o le niveau intermédiaire comprend les directions régionales de la santé ;
o le niveau périphérique est représenté par les districts sanitaires.

• Organisation de l’offre de soins


Les structures publiques de soins sont organisées en trois niveaux qui assurent des
soins primaires, secondaires et tertiaires.
o Le premier niveau correspond au district sanitaire qui comprend deux échelons :
 le premier échelon de soins est le Centre de santé et de promotion sociale
(CSPS), structure sanitaire de base du système de santé ;
 le deuxième échelon de soins est le Centre médical avec antenne
chirurgicale (CMA). Il sert de référence pour les formations sanitaires du
district.
o Le deuxième niveau est représenté par le Centre hospitalier régional (CHR). Il sert
de référence et de recours aux CMA.
o Le troisième niveau est constitué par le Centre hospitalier universitaire (CHU). Il
est le niveau de référence le plus élevé pour les soins spécialisés.

En dehors du Ministère de la santé, il existe d’autres structures publiques de soins telles


que les services de santé des armées, les services de santé de la Caisse nationale de
sécurité sociale qui relèvent respectivement du Ministère de la défense et du Ministère du
travail et de la sécurité sociale. En plus des structures publiques, le Burkina Faso compte
des établissements sanitaires privés de soins (ESPS) concentrées à plus de 75% dans les
deux principales villes que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Les ESPS se

3
Deuxièmes Etats généraux de la santé, Ministère de la santé, février 2010.

17
répartissent en différentes catégories selon leur capacité et leur spécialisation. Le
Ministère de la santé recense ainsi en 2010 près de 340 ESPS autorisés dont 26 cliniques,
08 polycliniques, 30 centres médicaux, 18 cabinets médicaux, 14 cabinets dentaires, 201
cabinets de soins infirmiers, 16 cliniques d'accouchement et 27 CSPS. Ces ESPS ont
majoritairement un statut « à but lucratif » (240). Les autres sont « à but non lucratif »
parmi lesquelles on compte 31 associatifs, 52 confessionnels et 17 Organisations non
gouvernementales (ONG)4.

II.2.2 Organisation du secteur pharmaceutique :


o Cadre politique et juridique :
Le secteur pharmaceutique au Burkina Faso est orienté par une Politique pharmaceutique
nationale qui date de 1996 et qui est en cours de révision. Cette PPN s’est traduite en
actions à travers un cadre juridique et institutionnel et un système d’assurance qualité afin
de répondre aux objectifs spécifiques suivants :
1. Garantir la disponibilité des Médicaments essentiels génériques (MEG) dans les
structures de distribution et de dispensation du secteur public.
2. Développer la distribution des MEG par le secteur privé.
3. Développer et réglementer le circuit de distribution des médicaments.
4. Renforcer le système d’assurance qualité des médicaments y compris les
Médicaments traditionnels améliorés.
5. Offrir des médicaments à moindre coût
6. Promouvoir l’usage rationnel des médicaments
7. Améliorer la gestion du secteur pharmaceutique
8. Développer les ressources humaines du secteur pharmaceutique
9. Promouvoir la recherche dans le secteur pharmaceutique

La base légale du secteur est contenue dans la Loi sur la pharmacie et le médicament du
Code de la santé publique qui date de 19945. Celle-ci comporte aujourd’hui un certain
nombre d’insuffisances notamment en ce qui concerne les définitions de produits
pharmaceutiques comme les dispositifs médicaux (y compris les réactifs) et autres
produits de santé (compléments alimentaires, produits diététiques et de régime, produits
cosmétiques). Le cadre réglementaire est lui relativement complet et désormais mis à jour

4
Deuxièmes Etats généraux de la santé, Ministère de la santé, février 2010, p.45
5
Loi n°23/94/ADP portant Code de la santé publique.

18
par la Direction de la réglementation pharmaceutique6. Notamment, les fonctions d’octroi
d’autorisation d’ouverture des établissements pharmaceutiques sont réglementées. Des
règlements portent sur les conditions de création, d’ouverture, d’exploitation ainsi que les
critères d’implantation des établissements pharmaceutiques de préparation (industries
pharmaceutiques), de vente et de distribution en gros, des officines et dépôts
pharmaceutiques et des laboratoires d’analyses de biologie médicale. Les Autorisations
de mise sur le marché (AMM) des médicaments d’origine, génériques, sous DCI et/ou de
marque sont réglementées. Ils sont répertoriés dans la Nomenclature nationale
régulièrement mise à jour et promulguée par arrêté. En 2009, la Nomenclature nationale
compte 3814 médicaments.
o Le système national de réglementation pharmaceutique :
Le Ministère en charge de la santé a assigné à plusieurs de ses entités des responsabilités
relatives à la mise en œuvre et à l'application de la réglementation sur les médicaments et
autres produits pharmaceutiques. Le décret N°2009-104/PRES/PM/MS du 02 mars 2009
portant organisation du Ministère de la santé créé et définit les attributions des
départements ministériels de la santé dont ceux ayant des responsabilités relatives à la
réglementation pharmaceutique sont :
- La Direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires
(DGPML) : structure centrale chargée de la mise en œuvre des politiques en
matière de médicaments et pharmacie, de médecine et pharmacopée
traditionnelles ainsi que de la biologie médicale ;
- L’Inspection technique des services de santé (ITSS) : structure rattachée au
cabinet du Ministre est chargée de l’inspection. Egalement, le décret n°2009-
104/PRES/PM/MS portant organisation du Ministère de la santé attribue à la
DGPML la prérogative de veiller à l’application des textes règlementaires. ;
- Le Centre de documentation et d’information sur le médicament (CEDIM) :
centre national chargé de l’information scientifique sur le médicament et la
documentation ;

6
Rapport d’évaluation du système national de réglementation pharmaceutique du Burkina Faso – Ministère
de la santé – DGPML ; septembre 2009.

19
- Le Laboratoire national de santé publique (LNSP) : il est chargé entre autres
du contrôle de la qualité des médicaments et autres produits pharmaceutiques.

Le système national de réglementation pharmaceutique est donc organisé autour de quatre


(4) structures du Ministère en charge de la santé à savoir la DGPML, l’ITSS, le LNSP et
le CEDIM. L’Autorité nationale de réglementation pharmaceutique (ANRP) n’est pas
formellement désignée par un texte règlementaire mais il apparaît que la DGPML est
indirectement l’ANRP puisque c’est elle qui a l’attribution de « traduire la politique
pharmaceutique du Gouvernement en programme de développement du secteur
pharmaceutique »7. De plus, la DGPML assure la majorité des fonctions réglementaires
pharmaceutiques telles que définies par l’OMS. Il s‘agit de :
- L’élaboration des normes et règlements ;
- L’homologation des médicaments et autres produits pharmaceutiques ;
- L’octroi des autorisations d’ouvertures d’établissements pharmaceutiques
(dépôts pharmaceutiques, officines pharmaceutiques, grossistes/répartiteurs,
établissements pharmaceutiques de préparation, pharmacies hospitalières), de
laboratoires d’analyses de biologie médicale ;
- Le contrôle à l’importation ;
- Le contrôle de la promotion et de la publicité sur les médicaments ;
- L’octroi d’autorisation et le contrôle des essais cliniques ;
- La définition des prix de vente des médicaments et autres produits
pharmaceutiques essentiels ;
- La vigilance des produits de santé.
o Le système d’approvisionnement et de distribution :
L’approvisionnement en produits pharmaceutiques du Burkina Faso dépend
essentiellement des importations car la production locale des médicaments reste très
faible et concerne uniquement des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.
Quand au circuit de distribution, il est relativement bien développé aussi bien au niveau
du secteur public que privé.

7
Décret n°2009-104/PRES/PM/MS portant organisation du Ministère de la santé.

20
Secteur public : En 2009, on compte désormais 1.569 Dépôts MEG fonctionnels dans
l’ensemble des formations sanitaires de 1er niveau. Ceux-ci sont approvisionnés par les 63
Dépôts répartiteurs de district (DRD) qui se fournissent auprès d’un réseau de quatre (04)
agences régionales de la CAMEG. La présence de pharmaciens dans la plupart des DS a
permis d’améliorer la qualité de gestion des produits pharmaceutiques : 94% des Dépôts
MEG n’ont pas connu de rupture des 20 médicaments traceurs et le taux de rupture des
50 médicaments traceurs du DRD a été inférieur à 2%8. Chacun des douze (12) Centres
hospitaliers possède une pharmacie hospitalière qui tente de s’organiser selon les normes
en la matière. Leur approvisionnement se fait par appel d’offres ouvert. La CAMEG est
le principal fournisseur auquel s’ajoutent selon les marchés des grossistes privés, voire
des officines pharmaceutiques.
Secteur privé : Le réseau privé de distribution pharmaceutique compte en 2009, huit (08)
établissements pharmaceutiques de distribution en gros, 166 officines et environ 550
dépôts pharmaceutiques. Notons l’iniquité dans la répartition géographique des officines
privées (concentrées à 84% dans les zones urbaines de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso),
ce qui entraine des problèmes d’accessibilité, particulièrement aux produits des maladies
chroniques, peu disponibles sous forme générique au niveau des Formations sanitaires
publiques. Les grossistes privés fournissent principalement le réseau d’officines en
spécialités ou génériques de marque. Mais, depuis 2000, année d’ouverture de la
CAMEG au secteur privé (officines, ONG et confessionnels), l’accès aux MEG est
facilité : de 30 MEG disponibles en 2001 en officine, on passe aujourd’hui à près de 190.
Le Chiffre d’affaires (CA) de la CAMEG pour le secteur privé est passé de 535 millions
en 2001 à 2,2 milliards de CFA en 2009. La vente des MEG, anecdotique en 2001,
représente aujourd’hui une part significative des ventes d’une officine. Pour illustrer la
montée en puissance du MEG sur le marché burkinabè, on peut utiliser l’évolution du CA
de la CAMEG qui est passé de 3,7 milliards de FCFA en 1998 à 22,2 milliards en 2008.
o Financement des médicaments :
Annuellement, le Ministère de la santé reçoit plus de 100 000 000 de FCFA du budget de
l’Etat pour l’acquisition de kits MEG pour l’opérationnalisation des DMEG.

8
Synthèse des rapports de progrès des DRS, DS et hôpitaux publics au 30 juin 2009 – MS/SG/DEP/ST-
PNDS. Août 2009.

21
Au niveau des hôpitaux publics, la subvention de l’Etat pour l’approvisionnement en
médicaments dépasse 20 000 000 FCFA par an et par structure9.
De manière générale, les frais de consultation, l’hospitalisation et les examens sont tarifés
et à la charge du patient dans toutes les formations sanitaires publiques. Egalement, les
médicaments et autres produits pharmaceutiques sont vendus à un prix Les prix publics
des médicaments dépendent du pouvoir d’achat des ménages et constituent l’un des
déterminants de l’accessibilité aux soins de santé.
Il existe également des subventions pour les médicaments de certaines pathologies
comme le paludisme grave de la femme enceinte et de l’enfant, le paludisme simple de
l’enfant de moins de 5 ans, les infections VIH/SIDA, la tuberculose, les maladies à
potentiel épidémique, les maladies tropicales négligées. Les Soins obstétricaux et
néonataux d’urgence (SONU) sont également subventionnés.
Il n’existe pas de système national d’assurance maladie. Seuls quelques salariés
bénéficient d’assurance maladie privée financée par leur entreprise. Dans certains
districts sanitaires, il existe des mutuelles de santé et des mécanismes de partage du coût.
Dans le souci de renforcer l’accessibilité financière aux médicaments, les prix des
médicaments de la Liste nationale des médicaments essentiels (LNME) sous DCI fournis
par la CAMEG aux structures des secteurs public et privé sont administrés par arrêté
conjoint des ministères en charge de la santé et du commerce. Dans le secteur privé, les
prix des médicaments fournis par les importateurs sont libéralisés depuis 1994.
o Usage rationnel :
La promotion de l’usage rationnel du médicament est un axe important de la Politique
pharmaceutique nationale. Le CEDIM, la DGPML et la CADSS sont des acteurs de cette
promotion qui utilisent notamment les outils suivants :
 La Liste nationale de médicaments essentiels (LNME) qui est révisée
régulièrement ; cette liste répertorie les médicaments essentiels (ME)
appropriés au contexte sanitaire burkinabè pour chaque niveau de soin (227
ME en 1997 – 432 en 2007). C’est à partir de cette liste que la CAMEG
s’approvisionne et les prescripteurs des formations sanitaires publiques
doivent la respecter ;

9
Etats généraux de la santé, 2010

22
 La Nomenclature nationale des spécialités pharmaceutiques et médicaments
génériques autorisés au Burkina Faso actualisée et mise en ligne en 2010 ;
 Le « Formulaire national des médicaments essentiels » qui décrit les modalités
d’utilisation de tous les médicaments de la LNME datait de 1989. Il a été
révisé en 2008.
 Le Guide de stratégies de Diagnostic et de Traitement (GDT) qui oriente les
prescripteurs dans leur choix thérapeutique ; la dernière version du GDT date
de 2007.
Depuis une dizaine d’années, la prescription en MEG respectant la LNME est devenue
quasi systématique au niveau des FS publique du 1er niveau. Reste à renforcer le respect
du GDT au niveau des FS publiques périphériques. Egalement, l’absence de ‘Comité du
médicament’ dans les hôpitaux nuit à des pratiques rationnelles de prescription et de
dispensation des médicaments dans le cadre d’une pharmacie hospitalière organisée.

III. Objectifs :
III.1 Objectif général

Evaluer l’accessibilité financière des médicaments essentiels au Burkina Faso.

III.2 Objectifs spécifiques


1. Déterminer le prix que les patients payent pour un panier standard de
médicaments essentiels ;
2. Déterminer comment varient le prix et la disponibilité des médicaments dans les
différents secteurs pharmaceutiques : public, privés et à but non lucratif ;
3. Déterminer la différence de prix entre chaque médicament princeps et son
équivalent générique le moins cher (GMC) ;
4. Déterminer le rapport entre le prix d'achat et les prix internationaux de référence,
de même qu'entre les prix d'achat et les prix de vente au public ;
5. Déterminer la structure du prix du médicament depuis le fabricant jusqu’à la vente
au public en faisant ressortir les charges directes et indirectes et les marges
bénéficiaires ;

23
6. Déterminer le niveau d’accessibilité financière des médicaments pour un ménage
vivant avec un SMIG ;
7. Faire des recommandations pour améliorer l’accessibilité financière des
populations aux médicaments essentiels.

24
III. Méthode

III.1 Cadre général :


L’étude est réalisée en utilisant la méthode standardisée OMS/HAI (WHO/HAI, 2008).
Les données sur la disponibilité, les prix d’achat et les Prix de vente au public (PVP) des
médicaments sont collectées aux différents niveaux de la filière pharmaceutique du
secteur public, privé lucratif et privé à but non lucratif (BNL) suivants :
Secteur Public :
- Au niveau de la CAMEG :
 Prix d’achat CAF Ouagadougou
 Prix de cession
- Au niveau des points de vente :
 Dépôts MEG des Centres de Santé de Promotion Sociale (CSPS) ou
Centres Médicaux avec Antenne chirurgicale (CMA)
 Pharmacies des Centres Hospitaliers Régionaux (CHR)
 Pharmacies des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU)
Secteur Privé :
- Au niveau d’un établissement pharmaceutique de distribution en gros, Laborex
Burkina :
 Prix d’achat CAF Ouagadougou
 Prix cession
- Au niveau des points de vente :
 Officines pharmaceutiques privées
 Dépôts pharmaceutiques privés
Secteur Privé à but non lucratif :
- Au niveau des points de vente :
 Dépôts de médicaments des structures sanitaires confessionnelles,
communautaires ou associatives agréés.

Pour chacun des cinquante (50) médicaments du panier, les prix sont recueillis pour le
médicament d’origine (appelé aussi princeps) et pour l’équivalent Générique le moins
cher (GMC).
Afin de faciliter les comparaisons internationales, les prix des médicaments recensés
pendant l’enquête sont exprimés en ratios relatifs à un ensemble unifié de prix de
référence internationaux (PRI), connus sous le nom de ratios des prix médians ou RPM.

25
Le ratio exprime le degré de supériorité ou d’infériorité du prix local médian du
médicament par rapport au PRI. A savoir, un RPM de 2 signifierait que le prix local est
deux fois plus élevé que le prix de référence. Ces PRI sont des prix accordés
principalement par des fournisseurs à but non-lucratif d’organisations internationales ou
de centrales d’achat gouvernementales de pays en développement pour des produits de
sources multiples. Ces PRI sont donnés en ExWork, c’est à dire qu’ils n’incluent pas les
frais d’assurance et de transport, contrairement aux prix CAF Ouagadougou utilisé pour
les prix d’achats locaux. Il s’agira donc de prendre en compte dans l’analyse des
RPM des prix d’achats, les 10 à 15% de différence généralement admis, liés aux
coûts du fret et de l’assurance.
Tous les prix sont convertis en dollars US en utilisant le taux de change (taux d’achat) du
21 juillet 2009, premier jour de la collecte des données : 1 USD = 470,55 F CFA.
Nous avons également identifié les composantes des prix de certains médicaments afin de
déterminer les marges qui aboutissent au prix final d’un médicament. Cette analyse a été
faite à partir de données collectées selon deux (02) sources : (i) les données officielles
encadrant la filière publique d’approvisionnement et de distribution pharmaceutique et
(ii) les données collectées sur site, pour six (06) médicaments choisis, à chaque étape de
la filière de distribution (privée et publique) : Depuis le prix de vente au public, en
remontant par les grossistes répartiteurs jusqu’au prix CAF.

Enfin, pour étudier l’accessibilité financière des médicaments aux personnes à faible
revenu (hors population indigente sans revenu fixe), les coûts de cinq (05) traitements
parmi les plus communs sont comparés au salaire journalier d’un employé payé au SMIG
(les schémas thérapeutiques sont fournis par l’OMS/HAI : un traitement de un mois est
pris en considération pour les maladies chroniques. Pour les maladies aiguës ; le coût
total de la période de traitement est pris en considération).

III.2. Constitution de la liste du ‘panier de médicaments’

Au total cinquante (50) médicaments sont retenus pour constituer le panier standard de
l’étude. Ils doivent tous avoir une AMM au Burkina Faso. Chaque médicament est
identifié par sa DCI, sa forme pharmaceutique et son dosage.
Les 50 médicaments du panier sont sélectionnés à partir d’une liste globale de l’OMS,
d’une liste régionale de l’OMS AFRO et du « panier de médicaments traceurs du Burkina
Faso ».

26
Parmi ces listes nous avons retenu :

o 14 médicaments appartenant à la liste globale recommandée par l’OMS/HAI pour


faciliter les comparaisons au niveau international ;
o 12 médicaments appartenant à liste régionale (OMS AFRO) recommandée par
l’OMS/HAI sont inclus pour faciliter les comparaisons avec les pays membres de
l’UEMOA, de la CEDEAO et de la région « Afrique » ;
o 24 médicaments supplémentaires sont sélectionnés parmi un panier de médicaments
traceurs définis au niveau national pour suivre des indicateurs du Programme
National de Développement Sanitaire (PNDS).

Tous les médicaments de l’étude sont répertoriés au niveau du « Guide indicateur des
prix internationaux de médicaments 2008 » de MSH afin de pouvoir procéder au calcul
des RPM.

Les médicaments exclus de la liste régionale sont indiqués dans le tableau ci-dessous.

Tableau I : Liste des médicaments régionaux exclus du panier de l’étude


MEDICAMENTS EXPLICATION
Amodiaquine Ne fait plus partie des directives thérapeutiques standard
de prise en charge du paludisme
Chloroquine Ne fait plus partie des directives thérapeutiques standard
de prise en charge du paludisme
Cephalexine N’est pas enregistré au Burkina Faso
Erythromycine 250 mg cp Remplacé par Erythromycine 500 mg cp qui est plus utilisé
dans les formations sanitaires

III.3. Echantillonnage des sites de collecte


Les sites de collecte des données sur les prix sont issus de six (06) zones d’enquête ;
l’entité District sanitaire (DS) étant retenue comme zone d’enquête. Une stratification
selon les critères DS urbains de Ouagadougou, DS urbains de Bobo-Dioulasso, DS semi-
urbains et DS ruraux, a été réalisée parmi l’ensemble des 63 DS du territoire national.
Puis, un tirage au sort effectué dans chaque strate a donné les résultats suivants :
- Strate District sanitaire (DS) urbain de Ouagadougou : DS de Boulmiougou

27
- Strate DS urbain de Bobo-Dioulasso : DS de Dô
- Strate DS semi-urbain : DS de Dédougou et Tenkodogo
- Strate DS rural : DS de Boulsa et Orodara.
Puis, dans chacun de ces six (06) DS ou zone d’enquête, les formations sanitaires sont
tirées au sort. Ainsi, dans chaque DS, cinq (05) formations sanitaires publiques, cinq (05)
formations sanitaires privées et cinq (05) formations sanitaires privées à but non lucrative
ont été visitées par les enquêteurs durant l’étude. A défaut de cinq dans un district
sanitaire, la liste des formations sanitaires existant était retenue et une compensation du
nombre a été faite dans les districts urbains.

Dans chaque district, le dépôt MEG du CMA et la pharmacie privée la plus proche du
CMA étaient retenus. Par contre les CSPS du district sont tirés au sort en tenant compte
de la nouvelle répartition et en exploitant les données de l’annuaire statistique 2008 de la
direction des études et de la planification du Ministère de la santé.
La base de donnée des dépôts pharmaceutiques privés de la DGPML a été exploitée pour
le choix et l’identification des dépôts privés les plus proches de la formation sanitaire
retenue dans chaque district sanitaire.
De même, la base de données des officines pharmaceutiques par district sanitaire a été
aussi utilisée pour le choix et l’identification des pharmacies privées les plus proches du
centre hospitalier principal du district sanitaire. Les centres hospitaliers universitaires et
régionaux, formations sanitaires de référence du 2ème niveau, ont été retenus d’emblée.

28
: Districts sanitaires de l’étude en couleur verte (Boulmiougou est au centre X)

Figure 1 : Localisation géographique des six districts sanitaires de l’étude


(DEP Santé, 2008)

29
IV. Recueil et Analyse des données

IV.1. Recueil des données


L’équipe d’enquête était composée d’un manager de l’étude et de trois conseillers
pharmaciens à la DGPML et au CEDIM ; de superviseurs de zones, de douze enquêteurs
et de deux opérateurs de saisie. Les superviseurs étaient des pharmaciens régionaux ou de
district, les enquêteurs étaient pour la plus part des préparateurs d’Etat en pharmacie et
des infirmiers. Tous les membres de l’équipe ont été formés durant une journée avant le
début de l’enquête. Un pré-test a toujours été réalisé avant la collecte des données dans
chaque district sanitaire.
La collecte des données a débuté le 21 juillet 2009 et a pris fin le 08 août 2009. Les
équipes d’enquêteurs ont visité les sites pour la collecte des données avec des formulaires
de collecte des prix et de la disponibilité des médicaments.
Un contrôle de la qualité des données était fait par le superviseur en visitant 20 % des
sites pour collecter des données et les comparer avec celles des enquêteurs. Une
vérification de la qualité des données a été faite par le manager de l’étude et les
conseillers.
Lorsque dans un site de collecte, 50 % des médicaments du panier ne sont pas
disponibles, les enquêteurs se rendent au site supplémentaire indiqué par les superviseurs.
Les sites de vente des médicaments visités étaient au nombre de 31 pour le secteur public,
34 pour le secteur privé et 42 pour le secteur privé à but non lucratif. Certains sites de
réserves du secteur privé à but non lucratif ont été tirés au sort à partir de la liste des
établissements pharmaceutiques à but non lucratif des villes de Ouagadougou et Bobo-
Dioulasso disponibles sur la base de données des dépôts privés de la DGPML.

Les prix d’achat publics des médicaments ont été collectés à la CAMEG et les prix
d’achat du secteur privé au niveau d’un grossiste-répartiteur privé autorisé.

Les composantes des prix ont été identifiées sur 6 médicaments traceurs sélectionnés à
partir de la liste de médicaments de l’étude. Le tableau ci-dessous indique ces produits.

30
Tableau II : Présentation des 06 médicaments traceurs sélectionnés pour l’étude des
composantes des prix

No. Médicaments traceurs Conditionnement Liste Type de


pathologie
1 Clamoxil 500mg gélule 21
Globale Non
Amoxicilline 500 mg gélule chronique
2 Coarsucam 50 + 153 cp Coblister 3
Artésunate + amodiaquine nourrisson Régionale
50mg + 153mg cp FDC Endémique
3 Lopril 25 mg cp 60
Globale chronique
Captopril 25 mg gélule/cp
4 Rocephine 1 g injectable 1 Non
Globale
Ceftriaxone 1g injectable chronique
5 Bactrim 200+ 40 mg/ml suspension 100
Globale Non
Cotrimoxazole 200+ 40 mg/ml suspension chronique
6 Ventoline aérosol 100 mcg/dose 200
Globale
Salbutamol aérosol 100 mcg/dose chronique

Pour déterminer les différentes composantes des prix des médicaments, les prix des 6
médicaments ont été collectés depuis les sites de vente de deux zones d’enquête : Le
district rural le plus éloigné (Orodara) et le district urbain le plus grand (Boulmiougou).
Puis les prix de ces 6 médicaments ont été collectés au niveau intermédiaire (DRD) pour
le secteur public ; et au niveau central (CAMEG et grossiste répartiteur).

IV.2. Saisie des données


Les données de l’étude ont été enregistrées dans un cahier de travail MS Excel Workbook
fourni par l’OMS/HAI. Ces données ont été enregistrées en utilisant la fonction double
saisie du cahier de travail pour minimiser les risques d’erreurs. Les données enregistrées
ont été en suite validé à la DGPML avec l’appui technique d’experts internationaux.

31
IV.3. Analyse des données
Le protocole d’analyse a utilisé le logiciel « Cahier électronique » prévu à cet effet et a
comporté :
1. La détermination des RPM des prix de vente et prix d’achat des médicaments de
marque innovateur et leur équivalent GMC pour le secteur public ;
2. La détermination des RPM des prix de vente et prix d’achat des médicaments de
marque innovateur et leur équivalent GMC dans le secteur privé ;
3. La comparaison des RPM des PVP des médicaments de marque et leurs
équivalents GMC dans le secteur privé et le secteur public ;
4. Le pourcentage de disponibilité des médicaments le jour du recueil des données
dans les structures du secteur public et privé ;
5. L’estimation de l’accessibilité financière, pour les personnes à faible revenu, des
traitements d’une sélection d’affections avec le médicament de marque innovateur
et l’équivalent générique le moins cher dans les secteurs publics et privé pour le
patient ;
6. L’étude de la structure des prix des médicaments.

Outre la double saisie des données collectées lors de l’enquête, le protocole a comporté
une épuration et une consolidation des résultats de l’analyse au moyen du « Cahier
électronique » prévu à cet effet.

32
V. Résultats
V.1. Disponibilité
V.1.1 Disponibilité nationale :

Tableau III : Disponibilité des 50 médicaments le jour de la collecte des données

Secteur privé à but non


Secteur Public Secteur privé à but
lucratif
(n = 31 sites de lucratif
(n = 42 sites de
collecte) (n = 34 sites de collecte)
collecte)

Princeps GMC Princeps GMC Princeps GMC

Disponibilité
moyenne en
0,2 % 73% 44% 63% 2% 52%
%

Le tableau ci-dessus indique que :


- Pour les médicaments GMC
La disponibilité des 50 médicaments du panier de l’étude était bonne dans le secteur
public (73%), moyenne dans le secteur privé à but lucratif et mauvaise dans le secteur
privé à but non lucratif (52%).
- Pour les médicaments princeps
Dans le secteur public, la disponibilité du princeps est quasi nulle du fait du monopole de
la CAMEG dans toutes les FS. Dans le secteur privé à but lucratif sa disponibilité n’est
pas très bonne avec 44%.

33
Tableau IV : Répartition de la disponibilité moyenne des 50 médicaments selon les
percentiles
Princeps
Nombre de Disponibilité Disponibilité
Disponibilité Disponibilité de
médicaments de moins de entre 25 et
entre 50 et 75% plus de 75%
Secteur non trouvés 25% 50%
Public 33 02 0 0 0
Privé 04 07 08 15 01
Privé
18 17 0 0 0
BNL
Générique le moins cher (GMC)
Nombre de Disponibilité Disponibilité
Disponibilité Disponibilité de
médicaments de moins de entre 25 et
entre 50 et 75% plus de 75%
non trouvés 25% 50%
Public 05 0 06 05 34
Privé 1 8 07 09 25
BNL 1 14 06 14 15

Le tableau ci-dessus indique la répartition de la disponibilité selon les percentiles et


confirme la bonne disponibilité des médicaments génériques dans le secteur public (34
des 50 médicaments du panier ont une disponibilité supérieure à 75%.

On relève globalement que dans tous les secteurs, la disponibilité du médicament GMC
est bien meilleure que celle du princeps.

5.1.1. Secteur Public

Au niveau des dépôts MEG et des pharmacies hospitalières des formations sanitaires
publiques, la disponibilité moyenne des 50 médicaments était de 73% pour les
médicaments génériques et de 0,2% pour les médicaments princeps. En effet, en dehors
des centres hospitaliers, le secteur public n’est approvisionné qu’en MEG sous DCI.
Au cours de la collecte des données, un seul site avait une disponibilité inférieure à 50%
des médicaments du panier.

34
Tableau V : Disponibilité des 50 médicaments dans les hôpitaux, CMA et CSPS

Secteur Public
Disponibilité
(n = 31 sites de collecte)
moyenne en %
Princeps Générique le moins cher
Hôpitaux (n=4) 1,4% 65%
CMA (n=5) 0 90%
CSPS (n=22) 0 82%

TOTAL 0,2 % 73%

Le tableau ci-dessus indique que la disponibilité est meilleure au niveau des formations
sanitaires du 1er niveau (CMA et CSPS). Paradoxalement, la plus faible disponibilité est
rencontrée au niveau des centres hospitaliers (65%). De plus, le seul site du secteur
public ayant présenté une disponibilité moyenne inférieure à 50% le jour de la collecte
des données, a été le CHU Y. Ouedraogo, Centre hospitalier de référence du niveau
national. Ceci confirme le fait que les hôpitaux connaissent d’importantes difficultés
d’approvisionnement par rapport aux autres formations sanitaires du 1er niveau (CMA,
CSPS) et que beaucoup de médicaments du 2ème niveau ne sont disponibles ni en GMC,
ni en présentation princeps.

5.1.2. Secteur Privé


Au niveau des dépôts et officines pharmaceutiques privés, la disponibilité moyenne des
50 médicaments était de 63% pour les médicaments génériques les moins chers et
de 42% pour les médicaments princeps. La disponibilité est bien meilleure dans les
officines pharmaceutiques que dans les dépôts pharmaceutiques.

Tableau VI : Disponibilité des 50 médicaments dans les dépôts et officines


pharmaceutiques privés
Secteur Public
Disponibilité moyenne en % (n = 34 sites de collecte)

Princeps Générique le moins cher


Officine pharmaceutique
67% 76%
(n=13)
Dépôt pharmaceutique
26% 55%
(n=21)
TOTAL 44% 63%

35
Le tableau ci-dessus montre que la disponibilité était bonne au niveau des officines
pharmaceutiques privées, aussi bien pour les médicaments princeps que pour
médicaments GMC. Mais la disponibilité moyenne des médicaments était beaucoup
moins bonne au niveau des dépôts pharmaceutiques privés ; particulièrement pour les
médicaments princeps (26%). Pour quatre (04) dépôts pharmaceutiques privés, la
disponibilité moyenne était inférieure à 50%.

5.1.3. Secteur Privé à but non lucratif

Au niveau des dépôts pharmaceutiques des centres confessionnels et associatifs, la


disponibilité moyenne des 50 médicaments est de 52% pour les génériques les moins
chers et 2% pour les médicaments princeps. Il est important de signaler que pour
douze (12) dépôts pharmaceutiques sur les 42 sites de l’échantillonnage, la disponibilité
moyenne était inférieure à 50%. C’est donc dans ce secteur peu organisé en terme
d’approvisionnement que la disponibilité est la moins bonne.

5.2. Les prix


5.2.1. Les prix du secteur public
a. Les prix d’achat CAMEG

Tableau VII : RPM du prix d’achat des médicaments, CAMEG

Générique sous DCI Observations


RPM Médian 1,13
RPM 25% ile 0,83
RPM 75% ile 1,48
RPM le plus petit 0,25 Phénobarbital 100 mg/ml inj.
RPM le plus grand 4,90 Amitryptiline 25 mg cp

Parmi les 44 médicaments génériques du panier disponibles à la CAMEG, le RPM des


prix d’achat CAF Ouagadougou est de 1,13. Si l’on tient compte des 10 à 15% de
différence entre le PRI donné en Ex-work et les prix CAF Ouagadougou, on peut
considérer que la CAMEG obtient des prix d’achat similaires aux prix de référence
internationaux fournis par MSH.

36
L’analyse par groupe de médicament des différentes listes nous donne un RPM des
médicaments de la liste globale de 0,96 alors que celui de la liste régionale OMS Afro est
de 1,21. On constate également que la distribution des RPM est moyennement étendue :
Le RPM le plus élevé étant celui de l’Amitryptiline 25 mg cp (4,90 fois le prix de
référence international) et le moins élevé étant celui du phénobarbital 100mg/ml solution
injectable (0,25 fois le prix de référence international) et 50 % des médicaments avaient
un RPM compris entre 0,83 et 1,48.
Enfin, il faut tenir compte dans l’analyse de ce RPM de l’enclavement géographique du
Burkina Faso à l’origine de frais de transport (CAF Ouaga) au-dessus de la moyenne.
Egalement, on ne peut parler d’analyse de coût de médicament sans évoquer le système
d’assurance qualité qui encadre les achats ; en l’occurrence, la CAMEG s’est dotée d’un
système exigeant de préqualification des couples produit/fournisseurs qui élimine des
produits de coût très bas qui ne répondent pas aux standards de qualité requis.
Considérant ces éléments, on peut en déduire que la CAMEG réalise des achats avec un
rapport coût / qualité très performant.

b. Les prix de vente au public du secteur public

Tableau VIII : RPM des prix de vente au public des médicaments, Secteur public

Générique sous DCI


Observations
(n=41)
RPM Médian 2,17
RPM 25% ile 1,95
RPM 75% ile 3,20
RPM le plus petit 1,04 Phénobarbital 100mg/ml sol. Inj.
RPM le plus grand 4,62 Fer + acide folique cp

Dans les structures pharmaceutiques publiques, on ne trouve que des médicaments


génériques sous DCI approvisionnés par la CAMEG. Leurs PVP sont fixés chaque année
par arrêté interministériel. Leur RPM est à 2.17 et leur distribution est peu étendue avec
la moitié de ces médicaments qui ont un RPM compris entre 1,95 et 3,29 fois le PRI. Le
RPM du PVP le plus élevé était celui de Fer + acide folique cp (4,62 fois le prix de
référence international). Le RPM du prix de vente au public le moins élevé était celui de
Phénobarbital 100mg/ml sol. Inj. (1,04 fois le prix de référence international).

37
Tableau IX : Comparaison des RPM des prix d’achat CAMEG et des prix de vente
au public du secteur public (n = 38 médicaments)
Achats CAMEG Public (N=31 Ratio Public /
(n=1) points de vente) Achats
Princeps NA NA NA
GMC 1,10 2,17 97,4%

Le RPM à 2.17 signifie également qu’entre le prix CAF Ouaga (RPM=1.13) et le PVP,
on a un taux de marge brute de 97% dans le secteur public. Cela signifie que le PVP est
presque doublé par rapport au prix d’achat CAF Ouaga de la CAMEG.

5.2.2. Les prix du secteur privé à but lucratif


a. Prix d’achat Laborex Burkina

Tableau X : RPM des prix d’achat Laborex Burkina


Princeps GMC
Observations
(n=29) (n=27)
RPM Médian 13,03 2,55
RPM 25% ile 5,15 1,63
RPM 75% ile 21,71 5,40
RPM le plus Princeps : Ventoline* 100 ug/dose
2,13 1,07
petit Générique : Ceftriaxone 1 g inj.
RPM le plus Princeps : Zentel*400 mg cp
91,75 16,85
grand Générique : Albendazole 400 mg cp

Parmi les 27 médicaments génériques du panier disponibles à Laborex Burkina, le RPM


médian est de 2,55. Ce qui signifie que les prix d’achat de Laborex Burkina (CAF
Ouagadougou) sont 2,5 supérieurs aux prix de référence internationaux fournis par MSH.
50 % des médicaments avaient un RPM compris entre 1,63 et 5,40.
Le RPM médian des médicaments princeps est de 13,03. Ce qui signifie que les prix
d’achat des médicaments princeps de Laborex Burkina sont 13 fois supérieurs aux PRI.
50% des médicaments princeps ont un RPM compris entre 5,15 et 21,71. Le RPM le plus
bas est celui de Ventoline*aérosol 100ug/dose pour les médicaments princeps (2,13) et
celui de Ceftriaxone 1 g solution injectable pour les médicaments génériques (1,07). Le

38
RPM le plus élevé est celui de Zentel* 400 mg cp pour les médicaments princeps (91,75)
et celui de albendazole 20 mg cp pour les médicaments génériques (16,85).
Ces RPM du grossiste privé sont très élevés et ils montrent le faible pouvoir de
négociation du grossiste avec ses fournisseurs ; ceci s’explique en partie par une majorité
des produits princeps et une partie des GMC qui sont d’origine occidentale et très chers.
Signalons également que les GMC du grossiste privé ont des RPM deux fois plus élevés
que ceux de la CAMEG.

b. Les prix de vente au public du secteur privé :

Dans le secteur privé à but lucratif, les prix ne sont pas administrés comme dans le
secteur public, sauf pour les MEG provenant de la CAMEG qui sont soumis à l’arrêté
interministériel fixant les prix des MEG sous DCI chaque année.

Tableau XI : RPM des prix de vente au public, secteur privé (n=34 sites)
Princeps Générique le
(n=30) moins cher
Observations
(n=43)
RPM 21,00 2,92
RPM 25% ile 6,50 2,39
RPM 75% ile 34,63 4,84
Princeps : Ventoline* 100 ug/ml
RPM le plus
3,80 1,21 Générique : Phénobarbital injectable
petit
200 mg/ml
RPM le plus Princeps : Zentel* 400 mg cp
157,75 12,55
grand Générique :Aciclovir 200 mg cp

Dans le secteur privé, les médicaments d’origine de marque sont vendus à 21 fois le PRI.
La moitié de ces médicaments ont un RPM compris entre 6,50 et 34,63 fois le PRI.
Les médicaments génériques les moins chers sont vendus à 3 fois le PRI. La moitié de ces
médicaments étaient vendus entre 2,39 et 4,84 fois le PRI. Le RPM le plus bas du
médicament générique est celui de Phénobarbital injectable 200 mg/ml (RPM=1,21). Le
RPM le plus élevé des médicaments génériques est celui de Aciclovir 200 mg cp
(RPM=12,55). Le RPM le plus élevé des médicaments princeps est celui de Zentel* 400
mg cp (RPM=157, 75). Le RPM le plus bas du médicament princeps est celui de
Ventoline* 100 ug/ml aérosol (RPM=3,80). Les 25ème et 75ème percentiles des
médicaments indiquent que les prix de vente au public des médicaments princeps
variaient significativement entre les points de ventes du secteur privé.

39
Tableau XII : Comparaison des RPM des prix d’achat Laborex et des PVP
des médicaments princeps et générique équivalent, secteur privé

Laborex
Prix de vente au Taux de marge
Burkina
Public (n=34) %
(n=1)
Princeps (n=28) 13,03 21,00 61%
Génériques DCI (n=27) 2,55 4,02 58%

Les taux de marge brute des médicaments princeps et des GMC sont respectivement de
61% et 58%. Ils sont inférieurs à ceux du secteur public (97,5%).

Tableau XIII : Comparaison des RPM des prix de vente au public des médicaments
princeps et générique équivalent, secteur privé (n=34 sites)

Princeps Générique le moins cher


(n=28) (n=28)
RPM Médian
21,75 3,84
RPM 25% ile
6,81 2,65
RPM 75% ile
35,69 5,33
RPM le plus petit 3,80 1,42
RPM le plus grand 157,75 12,55

Le tableau ci-dessus indique que 28 médicaments princeps du panier ont leur équivalent
GMC dans les dépôts et officines pharmaceutiques privées. Pour ces médicaments, on
constate que les PVP des médicaments princeps sont 5.6 fois plus élevés que leurs
équivalents GMC (soit 466% plus chers).
On comprend alors l’importance pour le malade, de la prescription en MEG ou de
l’application du droit de substitution par le pharmacien.

40
Tableau XIV : Comparaison des RPM médians des PVP des secteurs public et privé
(n=37 médicaments trouvés)
Public (n=31 Privé (N=34 points Ratio Privé / Public
points de vente) de vente)
GMC 2,15 2,80 30,3%

Le tableau ci-dessus montre que les PVP des médicaments GMC sont 30 % plus cher
dans le secteur privé que dans le secteur public. Les patients paient donc plus cher les
mêmes médicaments génériques dans le secteur privé que dans le secteur public. Ceci
montre la non application de l’arrêté fixant les prix des MEG sous DCI dans le secteur
privé.

5.2.3. Les prix du secteur privé à but non lucratif

Le secteur privé à BNL est très hétérogène dans ses modalités d’approvisionnement. La
majorité se fournit au niveau de la CAMEG, d’autres bénéficient de dons venant
d’associations des pays développés.

Tableau XV: RPM des prix de vente au public des médicaments, Secteur BNL

Générique sous
DCI Observations
(n=41)
RPM Médian
2.78
RPM 25% ile
2.16
RPM 75% ile
3.75
RPM le plus petit Salbutamol 200 mcg/dose aérosol
1.42
RPM le plus grand Artemether+lumefantrine 20+120 mg cp
7.58

Dans les structures pharmaceutiques privées à but non lucratif, on trouve des
médicaments génériques sous DCI approvisionnés par la CAMEG et donnés par des
partenaires. Les PVP des MEG acquis à la CAMEG sont fixés chaque année par arrêté
interministériel. Leur RPM médian est à 2.78 et leur distribution est peu étendue avec la
moitié de ces médicaments qui ont un RPM compris entre 1,42 et 7,58 fois le PRI. Le
RPM du PVP le plus élevé était celui de Artemether+lumefantrine 20+120 mg cp (7,58
fois le prix de référence international). Le RPM du prix de vente au public le moins élevé

41
était celui de Salbutamol 200 mcg/dose aérosol (1,42 fois le prix de référence
international).

Tableau XVI : Comparaison des RPM médians des achats public et des PVP du
secteur privé BNL (n=39 médicaments trouvés)

Achats CAMEG Privé BNL (N=42 Ratio BNL / Achats


(n=1) points de vente)
GMC 1,12 2,70 140%

Le tableau ci-dessus montre que les taux de marge brute du secteur privé à but non
lucratif sont de 140 % ce qui signifie que ces dépôts pharmaceutiques revendent les
médicaments à des prix 140 % plus cher que les prix d’achat CAMEG. Cela montre tout
de même que ce secteur ne respecte pas l’arrêté sur les prix MEG.

Tableau XVII : Comparaison des RPM médians des PVP des secteurs privé et privé
BNL (n=39 médicaments appariés)

Privé (n=34 points Privé BNL (N=42 Différence


de vente) points de vente)
GMC 2,89 2,87 Négligeable

Le tableau ci-dessus montre que les dépôts pharmaceutiques à but non lucratif pratiquent
les mêmes prix de vente au public que ceux les pharmacies et dépôts pharmaceutiques
privés à but lucratif. Mais certaines structures pharmaceutiques privés à but non lucratif
délivrent certains médicaments gratuitement ou à des prix forfaitaires pour certaines
populations bien ciblées.

Tableau XVIII : Comparaison des RPM des PVP des secteurs publics et
privés BNL (n=37 médicaments appariés)

Public (n=31 points de Privé BNL (N=42


% difference
vente) points de vente)
GMC 2,20 2,70 22,8%

Le tableau ci-dessus montre que les PVP du secteur privé à but non lucratif sont 23 %
plus cher que ceux du secteur public. Les patients paient plus cher les mêmes
médicaments génériques dans le secteur privé à but non lucratif que dans le secteur
public.

42
5. 3. Analyse par type de district sanitaire
5.3.1. Analyse de la disponibilité des médicaments par strate

Tableau XIX : Disponibilité des médicaments par type de district sanitaire


DISPONIBILITÉ
DISTRICT
SECTEUR DISTRICT URBAIN DISTRICT RURAL
SEMI URBAIN
Princeps
Privé 64,8% 50,9% 21,4%

Privé BNL 03,4% 01,0% 01,5%

Public 0,5% 00% 00%


GMC

Privé 71,2% 60,8% 55,0%

Public
70,1% 76,1% 83,2%

Privé BNL
51,7% 49,4% 54,6%

Les médicaments princeps ne sont disponibles que dans les deux secteurs privés. Dans le
secteur privé à but lucratif, leur disponibilité était supérieure à 50 % dans les districts
sanitaires urbains (64,8%) et semi urbains (50,9%) mais très bas dans les districts
sanitaires ruraux (21,4%) essentiellement couverts par des dépôts pharmaceutiques et
non des officines. Dans le secteur privé à but non lucratif, la disponibilité des
médicaments princeps reste très basse quels que soient le type de DS (1 à 3 %).
Les médicaments GMC sont disponibles dans tous les secteurs de l’étude. Dans les
secteurs public et privé à but lucratif, la disponibilité des médicaments génériques était
plus élevée dans les districts sanitaires ruraux et plus bas dans les districts sanitaires
urbains. La disponibilité des médicaments génériques est sensiblement la même dans les
formations sanitaires à but non lucratif en milieu urbain (51,7%), semi urbain (49,4%) et
rural (54,6%).

5.3.2. Analyse des Prix par type de DS


Comparer les prix par type de district sanitaire, nous avons utilisé une liste
de sept (07) médicaments les plus communs à l’ensemble des districts
sanitaires (fréquence de 100%).

43
Tableau XX : RPM Médian des medicaments par type de district
N° RPM Médian RPM Médian District RPM Médian
District urbain Semi urbain District Rural
MEDICAMENTS GMC
GMC
SECTEUR PUBLIC
N=10 N=10
N=11
01
Amoxicilline 500 mg gélule 2.13 2,13
2.13
02 2,36 2,36
Amoxicilline suspension 250mg 2.36
03 1,71 1,71
Ciprofloxacine 500 mg cp 1.71
04 1,95 1,95
Co-trimoxazole 480 mg cp 1.95
05 2,45 2,45
Métronidazole 250 mg cp 2,45
06 4,47 4,47
Paracétamol 500 mg cp 4.47
07 1,65 1,65
Quinine 300 mg cp 1.65
SECTEUR PRIVE LUCRATIF
N=12 N=10
N=12
01
Amoxicilline 500 mg gélule 2,24 2,36
2,36
02 2,95 2,95
Amoxicilline suspension 250mg 2,85
03 2,86 2,86
Ciprofloxacine 500 mg cp 2,29
04 2,92 3,66
Co-trimoxazole 480 mg cp 2,44
05 5,11 4,6
Métronidazole 250 mg cp 4,09
06 4,89 5,59
Paracétamol 500 mg cp 5,59
07 2,06 2,06
Quinine 300 mg cp 2,06
SECTEUR PRIVE BNL
N=14 N=13
N=15
01
Amoxicilline 500 mg gélule 2,13 2,36
2,36
02 2,36 2,36
Amoxicilline suspension 250mg 2,36
03 1,71 2,57
Ciprofloxacine 500 mg cp 2,14
04 1,95 2,92
Co-trimoxazole 480 mg cp 2,92
05 3,32 4,09
Métronidazole 250 mg cp 4,09
06 4,33 5,59
Paracétamol 500 mg cp 5,59
07 1,65 1,65
Quinine 300 mg cp 1,68
PRINCEPS
SECTEUR PRIVE LUCRATIF
N=12 N=10
N=12
01
Amoxicilline 500 mg gélule 6,99 ND
6,99
02 6,27 6,27
Amoxicilline suspension 250mg 6,27
03 ND ND
Ciprofloxacine 500 mg cp ND
04 20,76 ND
Co-trimoxazole 480 mg cp 20,76
05 49,09 ND
Métronidazole 250 mg cp 49,14
06 31,11 ND
Paracétamol 500 mg cp 31,25
07 ND ND
Quinine 300 mg cp ND

Le tableau ci-dessus indique que dans le secteur public, les prix des sept (07)
médicaments GMC sont les mêmes dans les districts sanitaires urbains, semi-urbains et
ruraux. Par contre dans le secteur privé lucratif, les prix des mêmes médicaments GMC
sont variables et souvent plus élevés en milieu semi urbain et rural.

44
Dans le secteur privé BNL, les prix des sept (07) médicaments sont approximativement
les mêmes dans tous les milieux. Enfin pour les médicaments princeps, les prix sont les
mêmes dans tous les milieux.

5.4. Accessibilité financière pour un traitement standard

Nous avons mesuré l’accessibilité financière des traitements de trois (03) maladies
chroniques (diabète, hypertension artérielle - HTA, asthme) et de deux (02) pathologies
aiguës (infection respiratoire aigue, paludisme) par rapport au salaire mensuel minimum
d’un employé non-qualifié du secteur public. Ce salaire est de 1022,8 F CFA10 par jour.
Le tableau ci dessous illustre l’accessibilité financière de ces traitements dans le secteur
public et privé (prix payé par les patients) pour ces affections chroniques. Le coût du
traitement d’une durée d'un mois était pris en considération selon la méthode préconisée
pour les maladies chroniques. Le coût global du traitement était pris en considération
pour les affections aiguës. Les médicaments à utiliser sont également indiqués par le
manuel OMS/HAI.

Tableau XXI : Comparaison entre le cout du traitement au salaire journalier d’un


employé payé au SMIG (1023 F CFA)11

Nb de jours de salaires / traitement


Pathologies Nom du Schéma Générique Générique Princeps
médicament thérapeutique Secteur Public Secteur Privé Secteur
Privé
Diabète Glibenclamide 2 cp /jr durant
ND 0,6 5,3
5mg cp 30 jrs = 60
HTA Atenolol 50 mg 1 cp /jr durant
2,5 4,7
cp 30 jours = 30 ND
HTA Captopril 25 mg 2 cp /jr durant
0,9 4,5 14,0
cp 30 jours = 60
Asthme Salbutamol 200 1 inhalation de
1,2 1,2 3,1
mcg/dose aérosol 200 doses
Paludisme Quinine 100 DC : 20mg/kg
grave de mg/ml ampoule DE : 10mg/kg = 1,1 1,2 ND
l’adulte inj. 2400 mg
Infection
Amoxicilline 1 cap/tab x 3 for
respiratoire de 0,9 1,0 3,0
500mg cp/gélule 7 days = 21
l’adulte

10
Décret N°2006-655/PRES/PM/MTSS/MFB fixant les salaires minima
interprofessionnels garantis
11
Décret N°2006-655/PRES/PM/MTSS/MFB fixant les salaries minima interprofessionnels garantis

45
Le tableau ci-dessus indique le niveau d’accessibilité financière des médicaments GMC
et des médicaments princeps dans les trois secteurs pour quelques maladies traceuses.
o Le coût d’un mois de traitement de par captopril 25 mg cp représente : 0.9 jour de
SMIG dans le secteur public, 4.5 jours pour l’équivalent GMC ou 14 jours pour le
princeps achetés dans le secteur privé.
o Le coût de traitement de pathologies chroniques comme le diabète, l’asthme ou
l’hypertension artérielle (HTA) peuvent être rédhibitoires pour un salarié au
SMIG, avec respectivement 5.3, 3.1 et 14 jours de salaire à consacrer au seul achat
des médicaments. Il devient accessible grâce au médicament GMC (particulièrement
dans le secteur public) avec des coûts ne représentant plus qu’un jour de SMIG.
o De même, les coûts du traitement d’épisodes infectieux comme le paludisme grave ou
l’infection respiratoire aigue représentent 3 jours de SMIG pour le princeps et 1 jour
pour le GMC (public ou privé).

5.5. Composantes des prix des médicaments


5.5.1. La politique de prix du médicament
Au Burkina Faso, la fixation des prix de vente au public était sous la charge de la
direction de la santé publique conformément aux dispositions de la Loi N°54-418 du 15
avril 195412. A partir de 1997, l’Union économique et monétaire Ouest africain
(UEMOA) a adopté le tarif extérieur commun exonérant les médicaments de droits de
douane13. En 1998, la Directive 2/1998/CM/UEMOA portant harmonisation des
législations des États membres en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) exonère les
médicaments de cette taxe. Aussi, le tarif extérieur commun (TEC) et le système de
taxation régionale indiquent des prélèvements à l’importation de :
- 1% pour l’UEMOA : prélèvement communautaire de solidarité [PCS] ;
- 1% pour financer le fonctionnement des systèmes de contrôle douanier au niveau
des États : Redevance Statistique [RSTA] ;
- 0,5% pour la CEDEAO : prélèvement communautaire [PCC] ;
- 0,5% pour le contrôle qualité réalisé par le Laboratoire national de santé publique
(LNSP).
La politique des prix des médicaments est définie en deux structures de prix selon le type
de médicament :

12
Journal Officiel N°2849 du 14 septembre 1956
13
‘Règlement 02/1997/CM/UEMOA portant adoption du tarif extérieur commun [TEC] exonérant les
médicaments de droits de douane [DD].

46
• Médicaments de spécialité (y compris « générique de marque ») :

Les prix sont libéralisés depuis juin 1994 et sont déterminés par les mécanismes de l’offre
et de la demande. Il n’existe pas un cadre réglementaire précisant le mécanisme de
régulation. Cependant, lors de l’examen des dossiers d’Autorisation de mise sur le
marché (AMM), les Prix Grossistes Hors Taxes (PGHT) et les Prix de vente au public
(PVP) sont fournis par les laboratoires pharmaceutiques demandeurs d’AMM pour
information. La Commission technique d’enregistrement des médicaments (CTEM) peut
dans ce cas en tenir compte dans son avis mais sans qu’il n’y ait aucune contrainte
technico-économique formalisée.
Le coût des médicaments de marque et générique reste beaucoup plus élevé dans le
secteur privé que celui du générique sous DCI dans le secteur publique où les pris sont
administrés. La libéralisation des prix en 1994 avait pour but de faire baisser les prix
grâce à la mise en concurrence des fournisseurs, des grossistes répartiteurs. L’Ordre
national des pharmaciens devait également mettre en place un système de régulation basé
sur la notion de « prix conseillés » avec un système de marges ad valorem destiné à
limiter la hausse des prix et à rendre homogène les prix sur l’ensemble du territoire. Force
est de constater que cette politique n’a pas été aussi efficace que l’administration des prix
instaurée dans le secteur public. Les taux de marge grossiste pratiqués varient de 19.0%
pour les génériques à 23.5% pour les spécialités alors que les taux de marge au niveau des
officines sont de 32.0%14.

• Médicaments essentiels génériques sous DCI :

Les prix de la filière publique de distribution du médicament sont administrés


conjointement par le Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de
l’Artisanat (MCPEA) et le Ministère de la Santé (MS). Chaque année, les Prix de Vente
au Public (PVP) des Médicaments Essentiels Génériques (MEG) sous Dénomination
Commune Internationale (DCI) et des consommables médicaux sont fixés par arrêté
conjoint des ministères du commerce et de la santé. Ces Prix Publics de Vente sont
applicables aux formations sanitaires du secteur public (CSPS, CMA, CHR et CHU) et
privées à but non lucratif mais également aux produits des structures pharmaceutiques
privées (officines ou dépôts pharmaceutiques) qui proviennent de la Centrale d’Achat de
Médicaments Essentiels et Générique et de consommables médicaux (CAMEG). La
structure de prix de vente au public du médicament dans les formations sanitaires
publiques intègre le prix de revient CAMEG (issu d’un prix CAF15 Ouagadougou),

14
Etude Guimier 2002
15
Prix CAF : incoterm incluant les coûts de Fret et d’Assurance depuis la sortie d’usine du fournisseur
jusqu’au port douanier de Ouagadougou.

47
auxquels sont appliqués les taux de marge en vigueur à chaque niveau de la filière de
distribution ; celle-ci étant organisée de façon pyramidale :
- Au sommet, la CAMEG qui acquiert sur le marché international des
médicaments à « prix CAF Ouagadougou » et les distribue dans ses quatre (4)
agences commerciales CAMEG du niveau régional (Ouagadougou, Bobo-
Dioulasso, Fada N’Gourma et Ouahigouya) à un « prix de cession CAMEG ».

- Au niveau intermédiaire les Dépôts Répartiteurs de District (DRD) des 63


Districts Sanitaires qui s’approvisionnent obligatoirement dans les agences
commerciales régionales CAMEG. Ces DRD revendent les médicaments à un
« prix de cession DRD » fixé par Arrêté.

- Au niveau périphérique, les formations sanitaires publiques des DS (CSPS,


CMA) ou privées à but non lucratif qui s’approvisionnent dans les DRD ; mais
également les Centres Hospitaliers et les officines et dépôts pharmaceutiques
privés qui peuvent s’approvisionner en MEG directement au niveau des
agences commerciales régionales de la CAMEG. Toutes ces structures doivent
donc appliquer les « Prix de Vente au Public » qui sont des prix administrés
par Arrêté.

La structure moyenne du Prix de Vente Public du médicament résulte donc d’un agrégé
des éléments suivants :
- Prix CAF Ouagadougou obtenu par la CAMEG auprès d’un fournisseur
sélectionné après appel d’offres international ;
- Prix de revient CAMEG qui intègre les charges directes et indirectes (estimés
à 16.6% pour les MEG16).
- Prix de cession CAMEG calculé à partir du prix de revient affecté d’une
marge bénéficiaire de 25% maximum ;
- Prix de cession DRD calculé à partir du prix de cession CAMEG affecté d’une
marge généralement fixée à 10% mais réduite à 7.5% en 2009
consécutivement à la hausse des prix CAMEG ;
- Prix de Vente au Public calculé à partir du prix de cession DRD affecté d’une
marge très variable selon les produits, sans règle véritablement définie.

16
Comprend les charges directes (frais de transit, taxes douanières) et indirectes (frais de stockage,
magasinage, manutention, électricité, dépenses de personnel, carburant, …) – Données actualisées en
2009.

48
5.5.2. Composantes des prix des médicaments trouvés dans les
points de vente

- Dans le secteur public

Tableau XXII : Répartition des composantes du PVP des médicaments, secteur public

Prix de
CIF en F. Coût de
vente F Ration
Echantillon de médicaments CFA distribution
CFA au PVP/CAF (%)
CAMEG (%)
public
Amoxicilline 500 mg gélule 23,79 45 53 47
Captopril 25 mg cp 5,25 15 35 65
Ceftriaxone 1 g solution injectable 247,18 600 41 59
Cotrimoxazole 240 mg solution 190,24 375
buvable, 60 ml 51 49
Salbutamol 200ug/dose Aerosol 561,5 1200 47 53
Moyenne 45 55

Le prix à presque doublé entre le prix CAF Ouagadougou de la CAMEG et le PVP


des médicaments dans les formations sanitaires (97,4%). Ce taux de marge se réparti
entre la CAMEG (environ 41%), le Dépôt-répartiteur de District (7.5% selon l’arrêté
2009) et la formation sanitaire (estimé à 49%)17.
Le prix CAF représente 45 % du prix final du médicament. Par contre, les charges de
distribution et de dispensation constituent la plus importante composante du prix final du
médicament (55%).

- Dans le secteur privé


Tableau XXIII : Répartition des composantes du PVP des médicaments, secteur privé

Prix de
Ratio Coût de
CAF en vente F
CAF/PVP distribution
F. CFA CFA au
(%) (%)
public
Echantillon de médicaments
Amoxicilline 500 mg gélule, GMC 40,08 50 80 20
Amoxicilline 500 mg gélule, Princeps 84,83 147,92 57 43
Captopril 25 mg cp GMC 44,8 77,5 58 42
Cotrimoxazole 240 mg sol.buv. GMC 2,37 10 24 76
Cotrimoxazole 240 mg sol.Buv. Princeps 12,23 19,75 62 38
Salbutamol 200ug/dose Aerosol, Princeps 9,04 16,125 56 44
Moyenne 56 44

17
« Analyse de situation pour la fixation des prix des MEG et consommables médicaux au Burkina Faso »,
Ministère de la santé / DGPML, janvier 2009.

49
Dans le secteur privé, le prix CAF Ouagadougou représente 56 % du prix final.
Alors que les autres charges de distribution et de dispensation représentent 44 % du prix
final du médicament.

5.6. Comparaison des prix des médicaments


La comparaison internationale est effectuée des pays de la région OMS Afro qui ont déjà
réalisé l’étude pour mesurer les prix, la disponibilité, l’accessibilité financière et les
composantes des prix des médicaments en utilisant la méthode OMS/HAI.
Pour cette comparaison, on utilise une liste de cinq médicaments les plus communs à
l’ensemble de ces pays (fréquence de 100%).

Tableau XXIV : Comparaison des RPM des prix d’achat CAMEG avec les
prix d’achat d’autres pays de la région OMS Afro de
médicaments GMC
ECHANTILLON DE MEDICAMENTS
PAYS ET ANNEE DE
Captopril Ciprofloxacine Co-trimoxazole Glibenclamide Salbutamol
L’ETUDE
25 mg cp 500 mg 8+40 mg/ml 5 mg 0.1 mg/dose
Cp suspension cap/tab inhaler

Tchad-Mai 2004 1,19 0,92 1,29 0,92


Ethiopie-Septembre 2004 0,41 0,61 0,6 0,94 0,50
Ghana-Octobre 2004 2,12 0,45 1,64 0,43
Kenya-Novembre 2004 2,81 0,62
Mali-Mars 2004 1,14 1,25 1,11
Nigeria-Septembre 2004 4,13 7,09 2,01 17,36
Tanzanie-Septembre
2004 0,83 0,47 0,58 0,61 0,64
Uganda-Avril 2004 0,77 0,62 0,85
South Africa – Gauteng
Province - Novembre
2004 0,62 2,15 1,13 2,24 0,89
Sao Tome e Principe-Juin
2008 0,71 1,65 1,20 0,94 0,95
Congo-Juin 2007 1,55 1,16 0,89 0,91
Burkina Faso Juillet 2009 0,79 0,77 2,11 1,89 0,66

Le tableau ci-dessus indique que :


Pour le captopril 25 mg cp, les RPM des prix d’achat public du Kenya, du Mali, de la
Tanzanie et du Nigeria sont supérieur à celui du Burkina Faso. Le RPM CAMEG de ce
produit est inférieur à 1 indiquant que pour ce produit, le prix CAF Ouagadougou de la
CAMEG est meilleur que celui des PRI.

50
Pour la ciprofloxacine 500 mg cp, le RPM des prix d’achat public de l’Ethiopie, de la
Tanzanie et de l’Ouganda sont inférieur à celui du Burkina Faso. Le RPM CAMEG de ce
produit est inférieur à 1, indiquant que pour ce produit le prix CAF Ouagadougou de la
CAMEG est meilleur que celui des PRI.
Pour le cotrimoxazole 8+40 mg/ml suspension, le RPM de la CAMEG est le plus élevé
des RPM de tous les autres pays. Pour ce produit, la CAMEG a un prix CAF
Ouagadougou élevé.
Pour le glibenclamide 5 mg cp, deux pays ont un RPM supérieur à celui de la CAMEG
(Afrique du Sud, Nigeria). Le RPM CAMEG est très élevé car supérieur à 1. Le prix CAF
Ouagadougou de ce produit est très élevé.
Pour le salbutamol 0,1 mg/dose aérosol, quatre (04) pays ont un RPM supérieur à celui du
Burkina Faso (Tchad, Afrique du Sud, Sao Tomé et Principe, Congo). Le RPM est faible
car inférieur à 1. Le prix CAF Ouagadougou ce produit est acceptable.
Avec les cinq produits, le Burkina Faso réalise des achats publics acceptables pour trois
produits. Sur 12 pays qui ont réalisé l’étude, les RPM des prix d’achat CAMEG sont
acceptables même s’il reste des efforts à faire pour avoir des prix CAF Ouagadougou plus
faible et inférieur aux PRI.

Tableau XXV : Comparaison des RPM des PVP secteur public avec les PVP
secteur public dans d’autres pays OMS Afro de médicaments
GMC
ECHANTILLON DE MEDICAMENTS
PAYS ET ANNEE DE
Ciprofloxacine Co-trimoxazole Glibenclamide Salbutamol
Captopril 500 mg 8+40 mg/ml 5 mg 0.1 mg/dose
L’ETUDE
25 mg cp Cp suspension Cap/tab inhaler

Tchad-Mai 2004 1,55 2,51


Ethiopie-Septembre 2004 0,77 1,52 2,05 4,49 0,67
Ghana-Octobre 2004 7,05 1,00 2,54
Kenya-Novembre 2004 2,90 1,56 5,47
Mali-Mars 2004 13,33 1,37 3,5
Nigeria-Septembre 2004 1,99 11,35 1,81
Tanzanie-Septembre 2004 3,16 2,94 2,51 18,34 1,11
Ouganda-Avril 2004 0,82 2,51
South Africa – Gauteng Province
- Novembre 2004
Sao Tome e Principe-Juin 2008 1,20 2,78 1,40
Congo-Juin 2007 6,66 1,89 2,59
Burkina Faso Juillet 2009 2,26 1,71 5,49 1,42

51
Le tableau ci-dessus indique que le RPM des PVP du secteur public au Burkina Faso des
cinq médicaments les plus rencontrés dans les pays de l’OMS Afro sont très élevés pour
le captopril 25 mg cp et le co-trimoxazole 8 + 40 mg/ml suspension buvable et
acceptables pour la ciprofloxacine 500 mg cp et salbutamol 0,1 mg/dose inhaler. Parmi
les douze pays de la région OMS Afro, la Tanzanie (pour Captropril et glibenclamide),
l’Ethiopie (pour Ciprofloxacine et glibenclamide) ont des RPM les plus élevés que celui
du Burkina Faso. Les PVP du secteur public au Burkina Faso sont très élevés surtout pour
le co-trimoxazole suspension buvable par rapport à ceux des autres pays de la région
OMS Afro.

Tableau XXVI : Comparaison des RPM des PVP secteur privé avec les PVP secteur
privé dans d’autres pays OMS Afro de médicaments GMC

ECHANTILLON DE MEDICAMENTS

PAYS ET ANNEE DE captopril Ciprofloxacine Co- Glibenclamide Salbutamol


’ETUDE
L’ 25 mg 500 mg trimoxazole 5 mg 0.1
cp Cp 8+40 mg/ml Cp mg/dose
Suspension inhaler
buvable
Tchad-May 2004
Ethiopie-Septembre 2004 1,31 1,82 1,93 2,82 1,07
Ghana-Octobre 2004 5,52 7,05 1,87 5,47 2,49
Kenya-Novembre 2004 5,59 3,87 1,71 12,00 1,78
Mali-Mars 2004 5,91 15,54 3,59 21,03 2,22
Nigeria-Septembre 2004 3,05 9,46 3,34 18,34
Tanzanie-Septembre 2004 3,54 3,53 1,88 8,55 1,20
Ouganda-Avril 2004 2,97 3,29 1,94 6,38 1,35
South Africa – Gauteng
Province - Novembre 2004 2,94 16,45 3,38 12,58 4,68
Sao Tome e Principe-Juin
2008 10,92 107,51 8,60 36,22
Congo-Juin 2007 18,99 15,35 7,82 28,58 3,85
Burkina Faso Juillet 2009 11,68 2,86 4,43 4,72 1,42

Le tableau ci-dessus indique que les RPM des PVP du secteur privé au Burkina Faso sont
parmi les plus élevés de la région OMS Afro pour captopril, co-trimoxazole suspension
buvable et les moins élevé de la région OMS Afro pour ciprofloxacine, Glibenclamide et
salbutamol.

52
Tableau XXVII : Comparaison des RPM des PVP secteur privé avec les PVP
secteur
privé dans d’autres pays OMS Afro de médicaments princeps

ECHANTILLON DE MEDICAMENTS
PAYS ET ANNEE DE
Captopril Ciprofloxacine Co-trimoxazole Glibenclamide Salbutamol
L’ETUDE
25 mg cp 500 mg 8+40 mg/ml 5 mg 0.1 mg/dose
Cp Suspension cap/tab inhaler

Tchad-May 2004 20,58 55,47 8,20 39,29 3,32


Ethiopie-Septembre 2004 12,28 47,17 2,39
Ghana-Octobre 2004 24,20 32,45 4,34
Kenya-Novembre 2004 13,52 49,24 2,85
Mali-Mars 2004 20,49 140,07 11,79 60,02 3,49
Nigeria-Septembre 2004 10,42 53,77 2,33
Tanzanie-Septembre 2004 39,01 8,35 33,93
Ouganda-Avril 2004 3,78
South Africa – Gauteng
Province - Novembre 2004 19,75 4,68
Sao Tome e Principe-Juin
2008 25,48 68,36 183,47 4,97
Congo-Juin 2007 48,44 20,64 90,54 4,34
Burkina Faso Juillet 2009 36,00 11,96 61,91 3,80

Le tableau ci-dessus indique que le Congo pour captopril, Co-trimoxazole, glibenclamide


et salbutamol ; l’Ethiopie et le Ghana pour Co-trimoxazole ; Sao tomé et principe pour
glibenclamide et le salbutamol et l’Afrique du Sud pour le salbutamol ont des RPM
supérieurs à celui du Burkina Faso. Les RPM des PVP des médicaments princeps du
secteur privé au Burkina Faso sont parmi les plus élevé de la région OMS Afro. Les
médicaments princeps coûtent très cher dans la région particulièrement au Burkina Faso.

53
5.7. Accessibilité financière aux médicaments dans la région
OMS Afro
Au Burkina Faso, il faudra l’équivalent de
Accessibilité financière, secteur prive,
8 jours de salaire SMIG pour le traitement
générique le moins cher
mensuel de l’asthme d’un enfant, du
traitement d’une IRA de cet enfant et du
nombre de jours de traitement mensuel de l’ulcère et de l’HTA
travail (employée du d’un parent dans un même ménage avec
secteur public au
salaire minimum) Sénégal: 6 jours respectivement du salbutamol 100ug/dose,
nécessaire pour payer Cotrimoxazole 240mg sp, Oméprazole
les coûts de traitement Nigerie: 13 jours
20mg cp et captopril 25mg cp générique
suivantes: Ethiopie: 8 jours
dans le secteur privé.
- enfant asthmatique Ghana: 17 jours Kenya: 7 jours
Ouganda:
avec infection 6 jours
Avec cette figure, le Burkina Faso présente
respiratoire Cameroun: 39 jours Tanzanie: 5 jours une accessibilité meilleure que trois pays
- parent avec un ulcère
seulement sur les dix pays de la région
de l’estomac
Zimbabwe: 8 jours OMS Afro : le Nigeria (13 jours), le Ghana
- parent avec diabète
et hypertension (17 jours) et le Cameroun (39 jours).
Afrique du Sud: 1 jour
TBS 2008 15

Figure 2 : Répartition de l’accessibilité financière des médicaments GMC du secteur


privé dans les pays OMS Afro (Source, OMS Genève).

6. Discussion
La DGPML a réalisé une étude nationale pour mesurer les prix, la disponibilité,
l’accessibilité financière et la composante des prix de 50 médicaments au Burkina Faso
en utilisant la méthode standardisée internationale de l’OMS/HAI.
Les résultats indiquent que les achats de la CAMEG sont relativement efficients car les
prix d’achat sont similaires aux prix de référence internationaux. Mais cela ne se traduit
pas à sa juste mesure sur les PVP dans le secteur public du fait d’un taux de marge
relativement élevé de 97%. La disponibilité des médicaments génériques dans le secteur
public est bonne. La disponibilité moyenne de tous les médicaments de l’étude était de 73
%.
Les médicaments qui ont la plus faible disponibilité dans le secteur public sont la
cloxacilline 500 mg gélule (45 %), l’atenolol 50 mg cp (25 %) et l’amitriptyline 25 mg cp
(25%).

54
Avec cette disponibilité raisonnable des médicaments génériques dans le secteur public, il
est possible de conclure que les patients peuvent avoir une accessibilité physique aux
médicaments génériques dans les formations sanitaires publiques.
La disponibilité des médicaments princeps est très mauvaise dans le secteur public
surtout en milieu hospitalier dont la présence de spécialités hospitalières est
indispensable à la prise en charge de certaines urgences médicales.
Dans le secteur privé, la disponibilité des médicaments princeps était de 44% et celle des
médicaments génériques équivalents de 63%. Les médicaments GMC avec une faible
disponibilité étaient Artemether + lumefantrine 20+120mg cp (41 %), Atenolol 50 mg tab
(41 %) et Artésunate + amodiaquine 50 + 153 mg tab (44 %).
Les PVP des médicaments GMC dans le secteur public sont raisonnables. Les PVP de ces
médicaments représentent plus de 2 fois le PRI. Aussi, les patients payent 30% plus cher
les génériques dans le secteur privé. Dans ce secteur le prix de vente au public était de 3
fois le prix de référence international pour les médicaments GMC et de 21 fois le PRI
pour les médicaments princeps.
Les patients payaient 466 % plus cher si les médicaments princeps étaient prescrits ou
dispensé au lieu de leur générique équivalent le moins cher dans le secteur privé.
Dans le secteur public, 50 % des médicaments génériques étaient vendus à un prix
compris entre 1,95 et 3,20 fois le prix de référence international. Alors que dans le
secteur privé, 50 % des médicaments génériques étaient vendu à un prix compris entre
2,39 et 4,84 fois le prix de référence international. S’il s’agit des médicaments princeps,
le prix de vente au public de 50 % était compris entre 6,50 et 34,63 fois le prix de
référence international.
Cette disparité suggère une variation substantielle dans les importations et les marges des
médicaments dans les deux secteurs. En plus, même si le RPM moyenne est raisonnable,
le RPM de certains médicaments reste très élevé.
Dans le secteur public la variation de prix d’une formation sanitaire à l’autre est très
faible. Alors que dans le secteur privé, la variation de prix d’un établissement à l’autre est
très importante.
Une variation importante des prix au niveau des formations sanitaires dans le secteur
public serait due à une insuffisance des contrôles des DMEG et à l’absence d’une

55
pharmacie centrale des hôpitaux. Par contre, la variation importante des prix entre les
établissements pharmaceutiques serait due à l’absence d’une réglementation rigoureuse
des prix des médicaments essentiels.
Dans le secteur public, l’accessibilité financière aux médicaments génériques était
raisonnable pour toutes les pathologies et selon le traitement standard au coût équivalent
à une journée de salaire SMIG. Toutefois, la faible disponibilité des médicaments dans
les centres hospitaliers due à l’absence d’une pharmacie centrale des hôpitaux et à
l’insuffisance de la mise en œuvre de la pharmacie hospitalière oblige beaucoup de
patients à acheter plus cher les médicaments dans le secteur privé.
Dans le secteur privé, la majorité des traitements coûtait plus de l’équivalent d’une
journée de salaire d’un employé de la fonction publique (SMIG).
Au Burkina Faso, si le médicament générique est prescrit ou dispensé à la place du
médicament princeps, la majorité des traitements standard coûterait moins de l’équivalent
d’une journée de salaire. Comme la majorité de la population (56,5 %) vivent avec moins
de 1,25 US$ PPA par jour et que 81,2 % de cette même population vivent avec moins de
2 US$ par jour selon la banque mondiale, il est difficile de conclure que l’accessibilité
financière aux médicaments est assurée [World Bank, 2008]. Une étude réalisée en 2007
par l’OMS et la Banque Mondiale indiquait que les ménages réalisaient des dépenses
catastrophiques en utilisant leurs ressources de base pour acheter les médicaments
lorsqu’ils font face aux achats directs de médicaments sans système de prévention du
risque de santé [WHO, 2007]. De mêmes, les comptes nationaux de santé indiquent que
les ménages au Burkina Faso sont les principales sources de financement du système de
santé du pays à travers les achats directs appelés « Out-of-pocket ». Alors que les études
ont montré que ces achats directs constituent un déterminant des dépenses
catastrophiques [OMS, 2007]. Cette situation permet de préciser que l’accessibilité
financière des médicaments reste une préoccupation pour les ménages et de santé
publique.
Les coûts additionnels comme les frais d’importation, les taxes communautaires (2,5%),
les marges bénéficiaires, les charges de distribution, contribuent substantiellement à
l’augmentation du prix final des médicaments payé par les patients dans les formations
sanitaires.

56
Dans le secteur public, ils représentent 55 % du PVP des médicaments GMC. Dans le
secteur privé, ils représentent 44 % du prix final.

Les résultats de cette étude donnent une idée de la disponibilité, des prix, de
l’accessibilité financière des médicaments au Burkina Faso. L’utilisation de la méthode
de l’OMS/HAI a permis de mesurer les prix et la disponibilité conformément aux normes
et standards internationaux. Les multiples étapes pour assurer la qualité des données :
formations des enquêteurs, pré-tests, contrôles des données, une équipe à deux pour la
collecte des données, la double saisie, la vérification manuelle et électronique constituent
les principales forces de la méthode.
Les données de cette étude peuvent être influencées par les fluctuations du marché.
Egalement, le ratio du prix médian est dépendant du nombre d’achat en utilisant les prix
de référence international de MSH
La disponibilité a été déterminée à partir d’une liste de médicaments qui ne prend pas en
compte les différentes formes, dosages et présentation galéniques alternatives.
Cette étude montre que dans les districts sanitaires, les pharmaciens des districts
sanitaires ne réalisent pas assez de contrôles de prix de vente dans les formations
sanitaires. Aussi, la faible disponibilité des médicaments dans le secteur privé pourrait
être du à l’absence de politique d’appui de la part de l’Etat aux établissements
pharmaceutiques privés. L’une des principales causes des prix très élevés des
médicaments princeps pourrait être due à l’absence d’une politique nationale de
négociation des prix CAF Ouagadougou avec les laboratoires pharmaceutiques
conformément aux recommandations émises pour l’atteinte des Objectifs du millénaire
pour le développement (OMD).

57
CONCLUSION
Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :

Disponibilité
- La disponibilité des médicaments princeps est très faible si non nulle dans les
centres hospitaliers publics et les CMA où les médicaments d’urgence hospitalière
existent principalement en spécialité. La conséquence est que les patients sont
obligés de payer plus cher dans le secteur privé où les prix ne sont pas administrés
par l’Etat.
- Il n’existe pas de production locale de produits pharmaceutiques.
- Les médicaments génériques sont les plus disponibles dans tous les secteurs, y
compris en milieu rural indiquant que la politique du MEG est un succès.

Prix
- Les prix d’achat des médicaments à la CAMEG et à Laborex Burkina sont
relativement acceptables pour les médicaments génériques.
- Les prix d’achat des médicaments princeps sont très élevés au niveau de Laborex
Burkina indiquant la nécessité de mieux négocier les prix CAF Ouagadougou.
- Les PVP des médicaments princeps sont très élevés au niveau des pharmacies et
des dépôts privés. L’une des actions seraient que les prix de ces médicaments soit
administrés avec une politique de développement du secteur privé
pharmaceutique.
- Les PVP des GMC dans le secteur à BNL ne sont pas différents des PVP du
secteur privé à but lucratif. Le renforcement de l’administration des prix dans ce
secteur est nécessaire (contrôles par les pharmaciens des DS et DRS).
- La différence de prix entre le médicament générique et le médicament princeps
est très importante confirmant ainsi la nécessité de poursuivre la politique basée
sur la promotion du MEG.

58
Accessibilité
Accessibilité financière
- L’accessibilité financière au traitement générique est raisonnable pour toutes les
pathologies et selon le traitement standard (équivalent à une journée de salaire
SMIG).
- Une étude réalisée par la Banque Mondiale et l’OMS en 2007 permet de
comprendre que les ménages réalisent des dépenses catastrophiques lorsqu’ils
sont face aux achats directs des médicaments en cas de maladie. Alors, en absence
de mécanisme de partage du risque de santé, ces achats directs appelé « out-of-
pocket » rendent les ménages vulnérables à l’imprévu, à la maladie et à
l’appauvrissement substantiel. Les résultats de cette étude indiquent qu’il est
important de mettre en place une politique nationale des prix pour assurer
l’accessibilité financière aux médicaments essentiels au Burkina Faso.
- La politique nationale de développement de la pharmaceutique hospitalière mérite
d’être rigoureusement mise ne place et développer.

Les résultats appellent le gouvernement à l’action surtout pour la mise en place d’une
politique solide pour le secteur privé, le renforcement de l’harmonisation du secteur à but
non lucratif avec le secteur public, la révision des marges, la réduction des charges de
distribution des médicaments, le renforcement de la politique de coopération avec les
laboratoires pharmaceutiques conformément aux dispositions des objectifs du millénaire
pour le développement et surtout le développement de mécanismes innovants de
financement de la santé.

59
RECOMMANDATIONS AUX AUTORITES POLITIQUES
Ces recommandations sont basées sur les résultats de cette étude :

Disponibilité
1. Renforcer la disponibilité des médicaments princeps et génériques dans les
centres hospitaliers ;

Prix
2. Mettre en place une politique des prix des médicaments de marque dans tous les
secteurs ;
3. Renforcer le contrôle des prix des médicaments essentiels dans tous les secteurs ;

Accessibilité
4. Développer des mécanismes de partage du risque de santé adaptés aux réalités des
ménages les plus pauvres ;
5. Créer une pharmacie centrale des hôpitaux pour favoriser la disponibilité de
spécialités hospitalières et améliorer l’accessibilité aux médicaments essentiels
dans les centres hospitaliers ;
6. Renforcer la promotion de l’usage rationnel des médicaments.

60
REFERENCES

Ministère de la santé. Guide de stratégies de diagnostic et traitement des affections


prioritaires pour le premier echelon. Ed°2008. UNICEF.OMS, Ouagadougou, 2007
Vidal. Memo Vidal 2000. Ed° Vidal, 2000

The World Bank. World developmentindicators. 2008. Washington, 2008 : P19


http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/WDI08supplement1216.pdf

Mbaye A.M. Foulon G. Fiscalité des médicaments, consommables et équipements


médicaux dans les pays membres de l’UEMOA. Direction santé - Département du
Développement Social. 2ème Colloque international sur le financement de la santé dans
les pays endéveloppement.Clermont Ferrand, 2005

Ministère de la Santé. Ministère du Commerce et de la Promotion de l’Entreprise. Arreté


N°2009-098/MCPEA/MS portant fixation des prix de vente au public des médicaments
essentiels génériques (MEG) sous dénomination commune internationale (DCI) au
Burkina Faso

Ministère de l’économie et des finances. Tableau de bord de l’économie du Burkina Faso


au deuxième trimestre 2009. Comité de prévision et de conjoncture. INSD.
Ouagadougou, 2009

Ministère de l’économie et des finances. Analyse des résultats de l’enquête annuelle sur
les conditions de vie des ménages en 2007. Institut national de la statistique et de la
démographie. EA/QUIBB 2007. Ouagadougou, 2007 : p75-95

Whorld Health Organisation. Coping with out-out-pocket health payments : application


of engel curves and two-part models in six african countries. Discussion paper number 7
2007. Department health system financing. Geneva, 2007 : P13

61
ANNEXES
Annexe 1 : Liste des membres de l’équipe d’étude
d’étude
Directeur général de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DGPML)
• Dr Mahamadou COMPAORE
Directeur de l’approvisionnement pharmaceutique (DAP)
• Pr. Ag. Jean-Baptiste NIKIEMA
Directeur de la réglementation pharmaceutique (DRP)
• Pr. Ag. Rasmané SEMDE
Manager de l’étude
• Dr Hamado SAOUADOGO
Email : [email protected]
Chargés d’appui
• Dr Josias YAMEOGO
• Dr Clotaire NANGA
• Dr Pierre CROZIER
Superviseurs de districts sanitaires
• Dr Lassané SANFO
• Dr Aida BOUGOUMA
• Dr Inoussa DINDANE
• Dr Yacouba TRAORE
• Dr Evéline SANDWIDI
Enquêteurs
• Souleymane YOUGBARE
• Yama SAMPOUE
• Sayouba OUEDRAOGO
• André ZALLE
• Madi SIMPORE
• Hyacinthe SOW
• Antoine KABORÉ
• Samuel KABORÉ
• Isak ZOGONA
• Nebly BAKO
• Soumaïla OUATTARA
• Souleymane NOMBRE
Opérateurs de saisies
• Dr Hamado SAOUADOGO
• Dr Josias YAMEOGO
Gestionnaire
• Mme Rose KERE

62
Annexe 2 : liste des structures sanitaires visitées au cours de l’étude

Formations sanitaires publiques de l’échantillon


N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 CMA PISSY CHU SS CHR CHR CMA CMA
2 CM CMA de Do CSPS CM de CSPS de CSPS de
Tanguindassouri Urbain I Dedougou Gargo Samogohiri
3 CSPS Zagtouli CSPS de CSPS CSPS de CSPS de CSPS de
Peni Urbain II SAFANE YALGO Kouroum
a
CSPS de CSPS CSPS CSPS de CSPS de CSPS de
Ponssomting de Bagre Bondoukuy Tougouri Koloko
a Sikass perime
oCira tre
5 CSPS CSPS de CSPS de CSPS de CSPS de
Absent d’Accartville Moaga Ouarkoye Taparko Ndorola
Formation sanitaires publiques avec mois de 50 % de disponibilité
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 CHU YO Absent Absent Absent Absent Absent
Liste supplémentaire de formations sanitaires publiques
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 CMA SECTEUR 30 Absent Absent Absent Absent Absent
Formations sanitaires privées de l’échantillon
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 Phcie de l’ Hôpital Phcie de PhcieMamsi PhcieBanku DP Sontaaba DP Horoya
l’Hôpital y
2 Phcie de Pissy PhcieJolean PhcieWendp PhcieLoba DP Wend DP
ouire songdo Heremakono
3 DP Nabatoinse Phcie PhcieKulbal DP Heresso DP DP Bethel
JIGIYA e Laafilaboumb
ou
4 DP ADAPMI PhcieSoulig DP de DP DP Liberte de DP La paix
ne l’avenir Keneyasso yalgo
5 DP Nafa
Formations sanitaires privées avec moins de 50% de disponibilité
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 DP MARIAM DP de DP BAGRE DP HERA Absent DP de
PENI PERIMETR KOLOKO
E
Liste supplémentaire de formations sanitaires privées
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 Phcie Phcie Phcie VENEGRE DP Absent DP MAGO
OUEDRAOGO SIFOMA (Boulmiougou) BANKUY
Formations sanitaires à but non lucratif de l’échantillon
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 Source de vie Prado Croix Rouge Mission de la Saint François OST SOFITEX
charité d’Assise de Kourouma
2 CSPS de Boassa Ahmadiyy Laafi SOFITEX Cité des
a Dedougou Enfants
3 CSPS de Lougsi CREN de
Tougouri
Formations sanitaires à but non lucratif avec moins de 50% de disponibilité
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 Emmaüssolida Centre Saint Trinité MAEDO

63
rité medico-social Absent Absent
Farakan
2 Mission de ProjetYerelon Mission Dépôt
Zagtouli Absent catholique Absent pharmaceutique
populaire de
Samoghiri
3 DispensaireIsl OST Mission
Absent amique Absent Dedougou Absent catholique de
Ndorola
Liste I supplémentaire de formations sanitaires à but non lucratif
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 CSPS de Associatio Jean- Schiphra Home Kisito Espoir et vie
Zongo n REV + LouiGouarnisson (Kossodo) (Boulmioug (Dafra)
(Do) (Boulmiougou) ou)
2 Centre St Camille Ahmadiyya Noemwende Centre
MédicalSi (Bogodogo) (Kossodo) de Saint d’entraide
loé (Do) Gabriel Raoul
(Bogodogo) Follereau
(Do)
3 Orphelinat Saint Augustin Novicia Sœur
le NID de Bissighin de
(Do) (Boulmiougou) l’Anonciation
de Bobo
Samagan
Association
ALAVI
(Bogodogo)
Liste II supplémentaire de formations sanitaires à but non lucratif
N° Boulmiougou Do Tenkodogo Dedougou Boulsa Orodara
1 Flambeau de la Croix rouge
Charité Absent (Kossodo) Absent Absent Absent
Absent Association femmes
africaines face au
Absent sida (AFAFSI) Absent Absent Absent
[Bogodogo]

64
Annexe 3 : Liste des médicaments de l’
l’étude

List No. Pathologies Désignation Dosage Forme Princeps/Fabricant


100
1 Asthme Salbutamol inhaler Ventoline/GSK
mcg/dose
Daonil/Sanofi-
2 Diabètes Glibenclamide 5 mg cap/tab
Aventis
Maladies Tenormin/AstraZen
3 Atenolol 50 mg cap/tab
cardiovasculaires eca
Maladies
Liste globale OMS

4 Captopril 25 mg cap/tab Capoten/BMS


cardiovasculaires
Maladies
5 Simvastatin 20 mg cap/tab Zocor/MSD
cardiovasculaires
6 Depression Amitriptyline 25 mg cap/tab Tryptizol/MSD
7 Maladies infectieuses Ciprofloxacin 500 mg cap/tab Ciproxin/Bayer
Maladies infectieuses 8+40
8 Co-trimoxazole suspension Bactrim/Roche
mg/ml
9 Maladies infectieuses Amoxicillin 500 mg cap/tab Amoxil/GSK
10 Maladies infectieuses Ceftriaxone 1 g/vial injection Rocephin/Roche
11 CNS Diazepam 5 mg cap/tab Valium/Roche
12 Douleur/inflammation Diclofenac 50 mg cap/tab Voltarol/Novartis
13 Douleur/inflammation Paracetamol 24 mg/ml syrup/susp Panadol/GSK
14 Ulcère Omeprazole 20 mg cap/tab Losec/AstraZeneca
15 Maladie infectieuse Aciclovir 200 mg gélule/cp Zovirax/GSK
16 Maladie parasitaire Albendazole 400 mg gélule/cp Zentel/GSK
17 Paludisme Artemether+lum Coartem/Novartis
efantrine 20+120 mg cap/tab
18 Maladie infectieuse Benzathine
benzyl penicillin
Liste régionale OMS AFRO

injectable 2.4 MIU/ml millilitre


19 Carbamazepine 200 mg gélule/cp Tegretol/Novartis
20 Maladie infectieuse Co-trimoxazole 80+400 mg gélule/cp Bactrim/Roche
21 Erythromycine 250 mg gélule/cp Erythrocine/Abbott
22 Grossesse Fer sulfate + 60mg
Acidefolique +0.4mg gélule/cp
23 Maladie infectieuse ovule Mycostatine/BMS
gynécologi
Nystatine 100,000 IU que
24 Diarrhée Sels de
RéhydratationO WHO Sachet
rale formulation poudre 1L
25 Paludisme Sulphadoxine+ Fansidar/ Roche
pyrimethamine 500+25 mg gélule/cp
26 Maladie infectieuse Tétracyclinepo
mmadeophtalmi
que 1% gramme
27 Maladie infectieuse Amoxicilline Clamoxyl/GSK
Liste supplémetaire Burkina

suspension 250 mg/5ml millilitre


28 Maladie infectieuse Ampicilline 1g/ampoule ampoule Totapen/BMS
29 Paludisme Artésunate + Coarsucam/ Sanofi-
amodiaquinead 100+270 Aventis
ulte FDC cp
Faso

30 Paludisme Artésunate + Coarsucam/ Sanofi-


amodiaquine Aventis
enfant 50 + 153 FDC cp
31 Paludisme Artésunate + Coarsucam/ Sanofi-
amodiaquineno 25+62,5 Aventis
urrisson FDC cp
32
Butylscopolamin 20 mg/ml millilitre

65
einjectable
33 Maladie infectieuse Cloxacilline 500 mg gélule/cp Orbénine/Pfizer
34 CNS Diazépaminject 5 mg/ml millilitre Valium/Roche
able
35 Maladie Furosémideinje 10 mg/ml millilitre Lasilix/Sanofi-
cardiovasculaire ctable Aventis
36 Hydrocortisone 100 mg ampoule
injectable
37 Douleur/inflammation Ibuprofène 400 mg gélule/cp Brufen/Abbott
38 Maladie parasitaire 100 mg cp à Vermox/Janssen
Mébendazole macher Cilag
39 Métoclopramide 5 mg/ml millilitre Primpéran/Sanofi-
injectable Aventis
40 Maladie parasitaire 250 mg gélule/cp Flagyl/Sanofi-
Métronidazole Aventis
41 Maladie parasitaire Métronidazole 125 mg/5ml millilitre Flagyl/Sanofi-
suspension Aventis
42 Grossesse Oxytocineinject 5 UI/ml millilitre Syntocinon/Novartis
able
43 Douleur/inflammation Paracétamol cp 500 mg gélule/cp Panadol/GSK
ougélule
44 Phénobarbitalinj 200 mg/ml millilitre
ectable
45 Maladie infectieuse Polividoneiodée 10% millilitre Bétadine/Viatris
46 Paludisme Quinine 300 mg comprimé
comprimé
47 Paludisme Quinine 100 mg/ml millilitre
injectable
48 SolutéGlucoséIs 5% millilitre
otonique
49 SolutéSaléIsoto 9% millilitre
nique
50 Grossesse Sulfate de 500mg/ml millilitre
magnésium

66
Annexe 4 : Disponibilité des médicaments du panier
Disponibilité des médicaments dans les points de vente

Princeps GMC
A but non A but non
lucratif lucratif
Liste de Public Privé (BNL) Public Privé (BNL)
Nom du médicament médicaments (n=31) (n=34) (n=42) (n=31) (n=34) (n=42)
Aciclovir Régional 0,0% 20,6% 0,0% 50,0% 38,2% 14,3%
Albendazole Régional 0,0% 64,7% 2,4% 90,3% 94,1% 92,9%
Amitriptyline Global 0,0% 0,0% 0,0% 25,0% 8,8% 7,1%
Amoxicilline Global 0,0% 61,8% 4,8% 100,0% 94,1% 95,2%
Amoxicilline suspension Supplémentaire 0,0% 67,6% 7,1% 100,0% 94,1% 78,6%
Ampicilline Supplémentaire 0,0% 0,0% 0,0% 96,8% 82,4% 61,9%
Artemether+lumefantrine Régional 0,0% 47,1% 2,4% 0,0% 41,2% 9,5%
Artésunate + amodiaquineadulte Supplémentaire 90,3% 79,4% 73,8%
Artésunate + amodiaquine enfant Supplémentaire 74,2% 44,1% 50,0%
Artésunate +
amodiaquinenourrisson Supplémentaire 54,8% 11,8% 4,8%
Atenolol Global 0,0% 47,1% 0,0% 25,0% 41,2% 7,1%
Benzathine benzyl penicillin
injectable Régional 96,8% 79,4% 47,6%
Butylscopolamineinjectable Supplémentaire 80,6% 32,4% 33,3%
Captopril Global 0,0% 20,6% 2,4% 75,0% 67,6% 33,3%
Carbamazepine Régional 0,0% 47,1% 0,0% 0,0% 0,0% 11,9%
Ceftriaxoneinjectable Global 0,0% 23,5% 2,4% 0,0% 52,9% 14,3%
Ciprofloxacine Global 0,0% 2,9% 0,0% 93,5% 82,4% 97,6%
Cloxacilline Supplémentaire 0,0% 0,0% 2,4% 45,2% 47,1% 38,1%
Co-trimoxazole Régional 0,0% 52,9% 2,4% 100,0% 100,0% 88,1%
Co-trimoxazole suspension Global 0,0% 73,5% 4,8% 93,5% 88,2% 85,7%
Diazépam cp Global 0,0% 11,8% 4,8% 93,5% 67,6% 54,8%
Diazépaminjectable Supplémentaire 0,0% 61,8% 4,8% 93,5% 50,0% 52,4%
Diclofénac Global 0,0% 55,9% 0,0% 77,4% 88,2% 90,5%
Erythromycine Régional 0,0% 44,1% 0,0% 96,8% 82,4% 52,4%
Fer sulfate + Acidefolique Régional 93,5% 82,4% 81,0%
Furosémideinjectable Supplémentaire 0,0% 70,6% 4,8% 80,6% 38,2% 21,4% 53
Glibenclamide Global 0,0% 55,9% 0,0% 50,0% 20,6% 19,0%
Hydrocortisone injectable Supplémentaire 96,8% 67,6% 45,2%
Ibuprofène Supplémentaire 0,0% 41,2% 0,0% 100,0% 100,0% 90,5%
Mébendazole Supplémentaire 0,0% 47,1% 0,0% 87,1% 85,3% 78,6%
Métoclopramideinjectable Supplémentaire 0,0% 50,0% 4,8% 87,1% 17,6% 33,3%
Métronidazole Supplémentaire 0,0% 55,9% 2,4% 100,0% 97,1% 85,7%
Métronidazole suspension Supplémentaire 0,0% 55,9% 2,4% 96,8% 91,2% 69,0%
Nystatine Régional 0,0% 0,0% 0,0% 87,1% 70,6% 66,7%
Oméprazole Global 0,0% 14,7% 0,0% 25,0% 52,9% 14,3%
Oxytocineinjectable Supplémentaire 3,2% 61,8% 0,0% 80,6% 2,9% 19,0%
Paracétamol cp ougélule Supplémentaire 0,0% 41,2% 0,0% 100,0% 100,0% 90,5%
Paracétamol solution buvable Global 0,0% 44,1% 0,0% 93,5% 94,1% 78,6%
Phénobarbitalinjectable Supplémentaire 29,0% 11,8% 2,4%
Polividoneiodée Supplémentaire 0,0% 73,5% 7,1% 96,8% 55,9% 73,8%
Quinine comprimé Supplémentaire 100,0% 97,1% 85,7%
Quinine injectable Supplémentaire 100,0% 88,2% 83,3%
Salbutamolaérosol Global 3,2% 76,5% 0,0% 25,8% 50,0% 21,4%
Sels de RéhydratationOrale Régional 90,3% 88,2% 64,3%
Simvastatine Global 0,0% 14,7% 2,4% 0,0% 11,8% 0,0%
SolutéGlucoséIsotonique Supplémentaire 96,8% 88,2% 69,0%
SolutéSaléIsotonique Supplémentaire 87,1% 73,5% 59,5%
Sulfate de magnésium Supplémentaire 0,0% 8,8% 2,4%
Sulphadoxine+ pyrimethamine Régional 0,0% 58,8% 0,0% 83,9% 97,1% 73,8%
Tétracyclinepommadeophtalmique Régional 87,1% 79,4% 69,0%

68
Annexe 5 : Ratios des RPM des prix d’achats et PVP des médicaments (prix de référence utilisé
utilisé = MSH)

PRINCEPS GMC
A but
non
lucratif Achats
Liste de AchatsLaborex Public Privé (BNL) CAMEG AchatsLaborex Public Privé
Nom du médicament médicaments (n=1) (n=31) (n=34) (n=42) (n=1) (n=1) (n=31) (n=34)
Aciclovir Régional 18,42 31,79 1,52 7,29 12,55
Albendazole Régional 91,75 157,75 1,66 16,85 3,74 9,36
Amitriptyline Global 4,90
Amoxicilline Global 4,01 6,99 1,12 1,89 2,13 2,36
Amoxicilline suspension Supplémentaire 3,86 6,27 1,18 1,87 2,36 2,89
Ampicilline Supplémentaire 1,69 1,57 3,75 4,37
Artemether+lumefantrine Régional 3,30 5,75 1,52 5,26
Artésunate + amodiaquineadulte Supplémentaire
Artésunate + amodiaquine enfant Supplémentaire
Artésunate +
amodiaquinenourrisson Supplémentaire
Atenolol Global 11,95 21,24 0,47 6,45 11,12
Benzathine benzyl penicillin
injectable Régional 1,12 1,98 2,63
Butylscopolamineinjectable Supplémentaire 1,09 2,02 2,42
Captopril Global 20,62 36,00 0,79 6,75 2,26 11,68
Carbamazepine Régional 6,46 11,25 1,31
Ceftriaxoneinjectable Global 12,62 22,26 0,78 1,07 1,67 3,12
Ciprofloxacine Global 68,46 0,77 2,80 1,71 2,86
Cloxacilline Supplémentaire 0,68 1,44 2,06
Co-trimoxazole Régional 11,94 20,76 0,92 1,95 2,92
Co-trimoxazole suspension Global 6,50 10,36 2,11 1,26 3,32 4,43
Diazépam cp Global 22,82 0,70 1,28 2,13
Diazépaminjectable Supplémentaire 6,29 5,57 0,65 1,19 1,48

69
Diclofénac Global 41,57 72,46 1,22 2,92 2,66 5,53
Erythromycine Régional 8,78 0,82 1,14 2,00 2,30
Fer sulfate + Acidefolique Régional 2,25 4,62 6,93
Furosémideinjectable Supplémentaire 14,07 11,51 0,95 2,15 2,69
Glibenclamide Global 24,44 42,50 1,89 4,72
Hydrocortisone injectable Supplémentaire 1,08 7,75 3,02 2,68
Ibuprofène Supplémentaire 14,60 24,83 1,46 3,20 3,66 3,66
Mébendazole Supplémentaire 39,78 67,97 0,86 5,22 2,39 4,79
Métoclopramideinjectable Supplémentaire 25,76 4,48 1,13 2,24 2,80
Métronidazole Supplémentaire 35,70 49,14 1,33 4,23 2,45 5,11
Métronidazole suspension Supplémentaire 5,50 9,00 1,72 1,92 3,62 4,02
Nystatine Régional 0,84 1,97 2,46
Oméprazole Global 48,65 123,47 1,27 3,19
Oxytocineinjectable Supplémentaire 4,09 6,34 1,45 2,70
Paracétamol cp ougélule Supplémentaire 18,56 31,25 1,20 3,64 4,47 5,59
Paracétamol solution buvable Global 2,80 4,78 1,33 2,02 2,53
Phénobarbitalinjectable Supplémentaire 0,25 1,04 1,21
Polividoneiodée Supplémentaire 2,56 4,15 1,06 1,41 2,20 2,02
Quinine comprimé Supplémentaire 1,68 1,00 1,65 2,06
Quinine injectable Supplémentaire 0,83 2,06 2,16
Salbutamolaérosol Global 2,13 3,80 0,66 1,42 1,42
Sels de RéhydratationOrale Régional 1,21 1,69 2,01 2,68
Simvastatine Global 13,44 24,12 12,54 11,17
SolutéGlucoséIsotonique Supplémentaire 1,73 1,96 3,42 3,54
SolutéSaléIsotonique Supplémentaire 1,67 1,96 3,42 3,54
Sulfate de magnésium Supplémentaire 4,33
Sulphadoxine+ pyrimethamine Régional 20,79 35,58 1,37 2,55 3,26 4,90
Tétracyclinepommadeophtalmique Régional 0,77 5,59 1,77 2,35

70

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