Constitutions Anderson
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Constitutions Anderson
CONSTITUTION,
L'Histoire, les Lois, Charges, Ordres,
Règlements, et Usages,
DE LA
Très Vénérable FRATERNITÉ des
Francs-Maçons Acceptés ;
d'après leurs ARCHIVES générales, et
leurs Fidèles TRADITIONS de
nombreux Siècles.
POUR ÊTRE LU
ADAM, notre premier Père, créé à l'Image de Dieu — le Grand Architecte de l'Univers
— Année du Monde I. 4003. avant J.-C., dut avoir, inscrites en son cœur, les Sciences
Libérales, notamment la Géométrie. En effet, même depuis la Chute, on en trouve les Principes
dans le Cœur de sa Progéniture ; par la suite, ces principes furent exprimés en une Méthode
convenable de Propositions en observant les Lois de Proportion tirées du Mécanisme: de sorte
que les Arts Mécaniques donnant aux Érudits l'occasion de réduire en Méthode les Éléments de
la Géométrie, cette noble Science ainsi réduite est le Fondement de tous ces Arts (Maçonnerie
et Architecture en particulier) et la Règle selon laquelle ils sont dirigés et pratiqués.
Il est hors de doute qu'Adam enseigna à ses fils la Géométrie et son usage dans les
quelques Arts et Métiers convenables, du moins pour ces Temps primitifs. On sait en effet que
CAIN édifia une Cité qu'il nomma CONSACRÉE, ou DÉDIÉE, d'après le nom D'ENOCH, son
Fils aîné ; et lui devenu Prince d'une Moitié de l'Humanité, sa Postérité allait imiter l'exemple
royal en améliorant à la fois la noble Science et l'utile Art *.
On ne peut supposer non plus que SETH fût moins instruit. Prince de l'autre Moitié de
l'Humanité, il fut aussi le premier à cultiver l'Astronomie, et allait prendre autant de soin pour
enseigner la Géométrie et la Maçonnerie à sa Progéniture, qui avait aussi un immense Avantage
du fait qu'Adam vivait parmi elle.**
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* Comme d'autres Arts furent aussi perfectionnés par eux, le Travail des Métaux par TUBAL-CAIN, la
Musique par JUBAL, le Pâturage et la Fabrication des Tentes par JABAL et dont le dernier est la bonne
Architecture.
** Par quelques Vestiges de l'Antiquité, en effet on sait que l'un d'eux, le pieux Enoch (qui ne mourut
point, mais fut transféré vivant au Ciel), prophétisa la Conflagration finale du Jugement Dernier (comme
nous l'a dit saint Jude) et, sans doute le Déluge Général pour la Punition du Monde. Là-dessus, il érigea
ses deux grandes Colonnes (quoique certains les attribuent à Seth), I'une en Pierre et l'autre en Brique et
y grava les Sciences Libérales, etc. La Colonne de Pierre resta en Syrie jusqu'à l'époque de I'Empereur
Vespasien.
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Mais, sans s'occuper des Rapports incertains, on peut conclure avec certitude que le
vieux Monde — qui dura 1656 Années — ne pouvait être ignorant de la Maçonnerie, et que les
deux familles de Seth et Caïn construisirent nombre de curieux Ouvrages. Si bien qu'enfin NOÉ,
de la neuvième génération de Seth, reçut de Dieu l'ordre et le conseil de fabriquer la grande
Arche ; et quoique celle-ci fût de Bois, elle fut certainement construite, selon la Géométrie et
d'après les Règles de la Maçonnerie.
NOÉ et ses trois fils, JAPHET, SEM et CHAM — tous vrais Maçons — emportèrent
avec eux sur 1'Inondation les Arts et Traditions des Anté-Diluviens, et les transmirent largement
à leur croissante Postérité. En effet, environ 101 Ans après l'Inondation, on trouve un grand
nombre de leurs descendants — sinon toute la Race de Noé — Anno Mundi I757, 2247 avant J.-
C. dans la Vallée de Shinar, occupés à bâtir une Cité et une haute Tour, de manière à se faire un
Nom et éviter la Dispersion. Ils poussèrent ainsi leur Ouvrage jusqu'à une hauteur prodigieuse,
et leur Vanité amena Dieu à maudire leur Œuvre par la confusion des Langages, ce qui
provoqua leur Dispersion. Pourtant, on n'en célèbre pas moins leur Habileté en Maçonnerie ; ils
avaient travaillé plus de 53 Ans à leur prodigieux Ouvrage, et à la Dispersion Anno Mundi I8I0.
2I94 avant J.-C. ils emportèrent avec eux leur grandiose Savoir vers des Pays lointains. Ils en
firent bon usage dans l'Établissement de leurs Royaumes, Empires et Dynasties ; et bien que ce
Savoir fût perdu par la suite dans la plupart des Pays de la Terre, il fut spécialement préservé au
Shinar et en Assyrie où NEMROD*, Fondateur de cette Monarchie après la Dispersion, bâtit de
nombreuses Cités splendides comme Ereck, Accad et Calneh au SHINAR. Par la suite, il
construisit en ASSYRIE, Ninive, Reboboth, Caleh et Rhesin.
Dans ces Pays, sur le Tigre et l'Euphrate, prospérèrent par la suite de nombreux savants
Prêtres et Mathématiciens connus sous les noms de CHALDÉENS et MAGES, et qui
conservèrent la bonne Science, Géométrie, de même que Rois et grands Hommes
encourageaient l'Art Royal. Mais il n'est pas convenable de parler plus clairement des
Prémisses, sinon dans une Loge organisée.
Dès lors, par conséquent, la Science et l'Art furent transmis tous deux aux Ages suivants
vers les Contrées lointaines, malgré la Confusion des Langages ou Dialectes. Celle-ci aurait pu
aider les Maçons à développer la Faculté, vieille Pratique universelle, de converser sans parler
et se reconnaître à Distance ; mais elle n'entrava point cependant le Progrès de la Maçonnerie
dans chaque Colonie et les Communications dans les Dialectes Nationaux distincts.
Il est hors de doute que l'Art Royal fut apporté en Egypte par MITZRAIM, le fils fécond
de Cham, lorsqu'il y conduisit sa Colonie, environ six Ans après la Confusion de Babel et 160
Ans après le Déluge. Anno Mundi 1816, 2188 avant J.-C. En effet, “ Egypte ” se dit “ Mitzraïm
” en Hébreu. On sait d'ailleurs que les inondations du Nil au-dessus de ses Rives ne tardèrent
point à amener le Progrès de la Géométrie, et en conséquence celui de la Maçonnerie qui devint
très en vogue. En effet, les antiques et nobles Cités et les autres magnifiques Edifices de ce Pays
— et spécialement les célèbres PYRAMIDES —démontrent bien la précocité du Goût et du
Génie dans cet antique Royaume. Qui plus est, l'une de ces PYRAMIDES d'Egypte** est
considérée comme la Première des Sept Merveilles du Monde, et le Compte Rendu qui en est
fait par Historiens et Voyageurs est presque incroyable.
* NEMROD, nom qui signifie Révolté, fut le nom donné par la sainte Famille et par Moïse ; mais parmi
ses amis de Chaldée, son Nom propre fut BELUS qui signifie SEIGNEUR ; et, par la suite, il fut adoré
comme Dieu par beaucoup de Nations sous le Nom de Bel ou Baal et devint le Bacchus des Anciens, ou
Bar Chus, Fils de CHUS.
** Les Pierres de Marbre avaient été apportées de très loin, des Carrières d'Arabie ; elles avaient pour
la plupart 30 pieds de long. Les Fondations couvraient le Sol sur 7oo pieds de chaque Côté ou 2.800
pieds de Circonférence, et sur 48I pieds de Hauteur perpendiculaire. A ce travail furent employés chaque
Jour durant 20 Années entières, 360.000 Hommes, par un certain Roi d'Egypte, longtemps avant que les
Israélites ne fussent un Peuple et le Roi fit cela pour l'Honneur de son Empire et pour son Tombeau final.
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On sait très bien, d'après les Archives Sacrées, que les onze grands fils de CHANAAN (le plus
jeune Fils de Cham) ne tardèrent pas à s'établir fortement en Citadelles et Cités aux superbes
murailles, et qu'ils édifièrent les plus beaux Temples et Palais; en effet, lorsque les Israélites
conduits par le grand Josué envahirent leur Pays, ils le trouvèrent si parfaitement enclos que
sans l'intervention immédiate de Dieu en faveur de son Peuple élu, les Chananéens eussent été
inexpugnables et invincibles. On n'en peut moins supposer des autres Fils de Cham, tels Chush
l'aîné, en Arabie du Sud, et Phut (ou Phuts, maintenant nommé Fez), en Afrique Occidentale.
Il est certain que la belle et brave Postérité de JAPHET (fils aîné de Noé), telle qu'elle
se répandit dans les Iles des Gentils, fut tout aussi habile en Géométrie et Maçonnerie. On ne
sait que peu de chose sur leurs Actes et leurs Chefs-d'Œuvre jusqu'à ce que leur Savoir original
fût presque perdu sous les Ravages de la Guerre et du fait qu'ils ne maintinrent point d'utiles
Relations avec les Nations civilisées et cultivées ; mais cependant l'on sait que lorsque ces
Relations furent établies plus tard, ces gens-là se révélèrent de très curieux Architectes.
Les Descendants de SEM eurent tout autant d'Occasions de cultiver le précieux Art,
même ceux d'entre eux qui fixèrent leurs Colonies dans le Sud et l'Est de l'Asie : et, bien plus
encore, ceux qui formaient un Groupe à part dans le vaste Empire Assyrien, où se trouvaient
mêlés à d'autres familles. Qui plus est, cette sainte Branche de SEM (dont est issu, du point de
vue de la Chair, le CHRIST) ne pouvait être malhabile dans les Arts savants de 1'Assyrie. En
effet, environ 268 Ans après la Confusion de Babel, Anno Mundi 2078. I926 avant J.-C.
ABRAHAM dut quitter Ur en Chaldée où il avait appris la Géométrie et les Arts qu'on y
pratiquait; il allait les transmettre avec soin à Ismaël Isaac, et à ses Fils, par Keturah ; et par
Isaac, à Esaü, Jacob, et les douze Patriarches. En outre, les Juifs croient qu'ABRAHAM
instruisit également les Egyptiens dans la Culture Assyrienne.
Et comme ils allaient, sous la conduite de Moïse, vers le Pays de Chanaan, à travers
l'Arabie, il plut à Dieu de susciter en Bezaleel de la tribu de Juda, et en Aholiab, de la Tribu de
Dan, la Sagesse du Cœur pour construire cette très glorieuse Tente ou Tabernacle où résidait le
SHECHINAH Bien qu'il ne fût ni de Pierre ni de Brique, le Tabernacle fut tracé selon la
Géométrie et fut une très belle Pièce d'Architecture qui servit plus tard de Modèle pour le
Temple de Salomon et d'après le Modèle que Dieu avait montré à Moïse sur la Montagne. Celui-
ci devint par conséquent le Maître-Maçon GÉNÉRAL aussi bien que le Roi de Jessurun fort
habile pour tout ce qui concernait la Science Egyptienne, il était aussi divinement inspiré par
plus de sublime Connaissance en Maçonnerie.
Lorsqu'ils furent en possession de la Terre de Chanaan, Anno Mundi 2514, 1490 avant
J.-C les Israélites ne demeurèrent pas en arrière des anciens habitants du pays pour la
Maçonnerie ; ils la perfectionnèrent plutôt sous la Direction spéciale du Ciel. Ils fortifièrent
davantage et améliorèrent leurs Maisons Communes et les Palais de leurs Chefs, et ne furent en
retard que pour l'Architecture Sacrée aussi longtemps que dura le Tabernacle, mais pas
davantage : car le plus bel Edifice sacré des Chananéens fut le Temple de Dagon à Gaza, chez
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les Philistins. Très magnifique, il était assez spacieux pour abriter sous son Toit 5.000
Personnes ; ce toit était adroitement supporté par deux Colonnes principales*, et il faut bien
reconnaître que c'était là une Découverte merveilleuse due à leur Prodigieuse Habileté en vraie
Maçonnerie.
Mais le Temple de Dagon et les plus beaux Edifices de Tyr et Sidon ne pouvaient être
comparés au Temple du Dieu ETERNEL à Jérusalem. Celui-ci fut commencé et achevé, à
l'Etonnement du Monde entier, dans le court espace de temps de sept Ans et six Mois, par cet
Homme très sage, ce très glorieux Roi d'Israël, ce Prince de la Paix et de l'Architecture que fut
SALOMON, fils de David. A ce dernier fut refusé cet Honneur parce qu'il fut un Homme de
Sang. Le Temple fut édifié sous la Direction divine, sans le Tumulte des Outils des Ouvriers,
bien qu'y fussent employés au moins 3.600 Princes** ou Maîtres-Maçons qui œuvraient sous la
Conduite de Salomon, et en outre :
* Avec ces Colonnes, le glorieux SAMSON fit écrouler le Temple sur les Chefs Philistins (Anno, Mundi
2893, 1111 avant J.-C.), et il fut entraîné lui-même dans le même Trépas. Il fit ainsi périr ses Ennemis
parce qu'ils lui avaient crevé les Yeux après qu'il eut révélé ses Secrets à sa Femme, qui le trahit et le
livra entre leurs Mains. Pour cette Faiblesse, il n'eut jamais l'Honneur d'être classé parmi les Maçons.
Mais il n'est pas convenable d'en dire plus.
** Dans les Rois (I, v. 16), on les nomme hé, resh, daleth, iod, mem (Harodim), Gouverneurs ou Prévôts
assistant le Roi Salomon et qui furent mis à l'Œuvre. Leur Nombre n'est que de 3.300; mais dans les
Chroniques (II, v. I8), on les appelle men,noun,teth,eth,iod,men (Menatzchim). Surveillants et
Consolateurs du Peuple au Travail, et ils sont au Nombre de 3.600. Il se peut que 300 d'entre eux
pouvaient être de plus curieux Artistes et Surveillants des autres 3.300; ou encore, qu'ils n'étaient pas
tellement excellents, mais seulement Maîtres-Adjoints pour les remplacements en cas de Décès ou
d'Absence : ainsi, il y avait toujours 3.300 Maîtres actifs au complet. Ou bien encore, ils pouvaient être
les Surveillants des 70.000 aleph,iod,schin, samek,beth,lamed (Ish Sabbal), Hommes de Peine ou
Travailleurs, qui n'étaient pas Maçons mais servaient les 80.000 aleph,iod,schin eth,tsadé,beth (Ish
Chotzeb), Hommes de Taille, nommés aussi guimel,beth,lamed, iod,men (Ghiblim), Tailleurs de Pierre et
Sculpteurs, ou encore Bonaï, beth, noun, iod Bâtisseurs en Pierre. Ils appartenaient en partie à Salomon
et en partie à Hiram, Roi de Tyr. (Rois, I, v. 18).
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Mais par-dessus tout, il envoya son Homonyme HIRAM ou Huram, le plus parfait des Maçons
sur la Terre.*
La prodigieuse Dépense faite pour l'œuvre en augmentait aussi l'Excellence. Outre les
vastes Préparatifs du Roi David, SALOMON, son Fils plus riche, et tous les riches Israélites, et
les Nobles de tous les Royaumes voisins, contribuèrent largement en Or, Argent et riches
Bijoux, ce qui atteignit une Somme presque incroyable.
On ne trouve point à Chanaan quoi que ce soit d'aussi grand. Le Mur qui entourait le
Temple avait 7.700 pieds de Circonférence. On trouve encore bien moins quelque saint Edifice
capable de lui être comparé pour la beauté et les exactes proportions des Dimensions, pour le
magnifique Portique de l'Est, le glorieux et vénéré Saint des Saints de l'Ouest, les Appartements
les plus agréables et convenables à l'usage des Rois et Princes, des Prêtres et Lévites, des
Israélites et Gentils. C'était une Maison de Prière pour toutes les Nations, et qui pouvait recevoir
dans le Temple proprement dit et dans les Cours et Appartements au moins 300.000 Personnes
— ce qu'on peut trouver par un modeste Calcul en attribuant à chaque Personne un Cube carré.
Et si l'on considère les 1453 Colonnes de Marbre Parian et deux fois autant de
Pilastres, le tout orné de glorieuses Capitales de plusieurs Ordres ; et aussi 2246 Fenêtres en
plus de celles du Dallage, décorées intérieurement de Gravures coûteuses et indicibles (et l'on
pourrait ici en dire beaucoup plus!), il faut bien conclure que cette Vision surpasse
l'Imagination. Le Temple fut considéré à juste titre comme la plus belle Pièce de Maçonnerie de
la Terre, et de loin, la plus grande Merveille du Monde. Il fut dédié ou consacré par le Roi
SALOMON, et de la manière la plus solennelle. Anno Mundi 3 000.1004 avant J.-C.
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* Dans les Chroniques (II, v. 13), on lit qu'Hiram, Roi de Tyr (ici nommé Huram) dit dans sa Lettre au
Roi SALOMON : « J'ai envoyé un Homme habile lamed, he, vav, resch, men aleph, beth, iod Huram
Abhi. » On ne peut traduire cela selon le Grec et le Latin vulgaires “Huram mon Père”, comme si cet
Architecte était le Père du Roi HIRAM ; la Description du v. 14 l'interdit. L'Original signifie clairement
“ Huram de ceux de mon Père ”, à savoir « le Premier Maître-Maçon de mon Père » (le roi ABIBALUS
qui agrandit et embellit la Cité de Tyr, comme nous l'apprend l'Histoire ancienne — ce qui montre que
les Tyriens de ce temps-là étaient fort experts en Maçonnerie). Bien que certains pensent qu'Hiram le Roi
ait pu nommer Hiram l'Architecte « Père », comme il était coutume de nommer alors les Hommes érudits
et habiles ou comme Joseph fut appelé Père du PHARAON, et comme le même Hiram est nommé PÈRE
de Salomon (Chroniques, II, v. 16). On y lit:
schin, lamed, men, hé lamed, men, lamed aleph, beth, iod, vav heth, vavresch, men aïn, schin, hé
Shelomoh lammelech Abhif Churam ghnafah
(Fit Huram, son Père, au Roi Salomon.)
Mais l'on supprime aussitôt la Difficulté si l'on suppose que Abhif est le Nom de Famille de Hiram le
Maçon, nommé aussi (Chap. v. 13), Hiram-Abi (ici, Hiram Abhif). Il est si amplement décrit (Chap. v.
14) qu'on peut aisément supposer que son Nom de Famille n'était point caché. Cette façon de Lire rend le
Sens clair et complet, à savoir qu'HIRAM, Roi de Tyr, envoya au Roi Salomon son Homonyme HIRAM
ABHIF, Prince des Architectes, décrit (Rois, v. 14) comme Fils d'une Veuve de la Tribu de Naphtali
D'après les Chroniques (II, v. 14), ledit Roi de Tyr le nomme “ Fils d'une Cette Difficulté disparaît si l'on
suppose que sa Mère était, ou bien de la Tribu de Dan, ou bien des Filles de la Cité nommée Dan dans la
Tribu de Naphtali; et que le Père défunt était Naphtalite, ce qui fait que la Mère fut nommée Veuve de
Naphtali Le Père n'est d'ailleurs pas désigné comme Tyrien d'origine, mais Homme de Tyr par habitat —
de même qu'Obed Edom. le Lévite fut nommé Gittite parce qu'il vivait parmi les Gittites, et que l'Apôtre
Paul fut nommé ainsi Homme de Tarse. Mais si l'on suppose une erreur des Transcripteurs, que le Père
d'Hiram fut réellement Tyrien par le Sang, et sa Mère membre de. la Tribu de Dan ou de Naphtali, tout
cela ne peut constituer un obstacle à la reconnaissance de sa vaste compétence . Son Père fut Ouvrier en
Airain, et ainsi lui-même fut doué de Sagesse et d'Intelligence, comme d'Habileté pour tous Travaux en
Airain. Le Roi SALOMON l’envoya chercher, et la Lettre du Roi HIRAM disait :
“ Et maintenant, j'ai envoyé un Homme habile et doué de Compréhension, adroit au travail de l'Or, de
l'Argent, de l'Airain, du Fer, de la Pierre, du Bois, de la Pourpre, du beau Lin bleu ou cramoisi. Il est aussi
habile à graver toute sorte de Gravure, comme pour découvrir tout Moyen mis à sa disposition avec tes
Hommes habiles et ceux de mon Seigneur David ton père ”. Cet Ouvrier divinement inspiré justifia sa
Réputation en édifiant le Temple et en y travaillant les Ustensiles, bien au-delà des Œuvres d'Aholiab et
de Bezaleel : car il fut également et universellement capable dans toutes sortes de Maçonnerie.
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Laissons là ce qui ne doit et ne peut vraiment être communiqué par Ecrit. On peut
affirmer avec certitude que si ambitieux que fussent les Païens en cultivant l’Art Royal, il ne fut
jamais perfectionné jusqu'à ce que Dieu daignât enseigner à son Peuple élu à dresser le
majestueux Tabernacle mentionné plus haut, et à édifier enfin cette Maison splendide, adaptée à
l'Eclat spécial de sa Gloire, et où il demeurait entre les Chérubins sur le Trône de Merci d'où il
donna désormais de fréquents Oracles.
Splendide et beau, ce très somptueux et glorieux Edifice attira la curiosité des Artistes
de tous Pays, qui vinrent passer quelque temps à Jérusalem à observer ses Beautés particulières
— pour autant que cela fût permis aux Gentils. Ils ne tardèrent pas découvrir alors que le Monde
entier, en unissant ses Habiletés, était bien loin derrière les Israélites pour la Sagesse et la
Dextérité de l'Architecture, lorsque le sage Roi SALOMON était GRAND MAITRE de la Loge
de Jérusalem Alors, le savant Roi HIRAM était GRAND-MAITRE de la Loge de Tyr, et
HIRAM ABHIF, l'inspiré, était Maître d'œuvre ; la Maçonnerie était sous la Direction et le Soin
immédiats du Ciel ; les Nobles et les Sages considéraient comme un Honneur d'assister les
ingénieux Maîtres et Compagnons, et quand le Temple du VRAI DIEU devint la Merveille des
Voyageurs, ils s'inspirèrent de ce très parfait Modèle pour corriger l'Architecture de leurs
propres Pays, dès leur retour.
Mais pas une Nation, seule ou unie aux autres, ne pouvait rivaliser avec les Israélites, et
encore bien moins les surpasser en Maçonnerie ; et leur Temple resta le constant Modèle.*
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* On suppose en effet que le Temple de Diane à Ephèse a été bâti par quelques descendants de Japhet —
qui s'établirent en Jonie à peu près à l'époque de Moïse. Ce temple fut, pourtant, souvent démoli puis
rebâti dans l'intérêt des Progrès de la Maçonnerie et on ne peut dire à quelle période eut lieu sa dernière
et glorieuse Erection. Il devint alors une autre des Sept Merveilles du Monde. On ne peut affirmer que
cela fut antérieur à l'Erection du Temple de Salomon ; mais, longtemps après, les Rois d'Asie Mineure
s'associèrent durant 220 Ans pour l'achever. Il comportait 107 Colonnes du plus beau Marbre, et
beaucoup d'entre elles avaient de très exquises Sculptures ; chacune avait été faite aux frais d'un Roi, par
les Maîtres-Maçons DRESIPHON et ARCHIPHRON ; elles supportaient un Plafond de Madriers et un
Toit de pur Cèdre, et les Portes et Revêtements étaient de Cyprès. Ce fut la plus belle construction d'Asie
Mineure, avec 524 Pieds de long sur 220 Pieds de large, et d'ailleurs un si admirable Monument que,
dans sa route vers la Grèce, XERXÈS le laissa debout alors qu'il brûla tous les autres Temples Plus
tard, cependant, il fut incendié et consumé par un vil Individu dont le seul but était de faire parler de lui,
et ce, le jour même où naquit ALEXANDRE le Grand. Anno Mundi 3648. 536 avant J.-C.
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En outre, le GRAND MONARQUE NABUCHODONOSOR ne put jamais, malgré ses
indicibles Avantages, élever sa Maçonnerie jusqu'à la Beauté, la Force et la Magnificence du
Temple - Chef-d'Œuvre qu'il avait brûlé dans sa rage guerrière. Ce Temple était resté dans toute
sa Splendeur, durant 4I6 Années, depuis sa Consécration. Anno Mundi 34I6. 588 avant J.-C.
Ses Guerres terminées et la Paix générale proclamée, Nabuchodonosor, en effet, inclina
son Cœur vers 1'Architecture et devint le GRAND-MAITRE MAÇON ; comme il avait capturé
précédemment les ingénieux Artistes de Judée et d'autres Pays conquis, il éleva vraiment le plus
grand Edifice de la Terre, même les Murs et la Cité*, les Palais et Jardins Suspendus, le Pont et
le Temple de BABYLONE ; et ce fut la Troisième des Sept Merveilles du Monde : mais
combien inférieure, dans la sublime Perfection de la Maçonnerie, au saint, aimable et charmant
Temple de DIEU ! Comme les prisonniers Juifs étaient d'une utilité spéciale à
NABUCHODONOSOR pour ses glorieuses Constructions, ils furent ainsi attachés à la
besogne ; cela leur permit de conserver leur grande Habileté en Maçonnerie, et les rendit fort
capables de reconstruire le saint Temple et la Cité de SALEM sur leurs anciennes Fondations.
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* 87 Pieds d'épaisseur, 350 Pieds de Hauteur et 480 Furlongs de Circonférence, soit 60 Milles
britanniques (plus de 96 km), le tout dans un carré exact de 15 Milles de côté (24 km), bâti en grandes
Briques scellées au moyen de ce dur Bitume de la Vieille Vallée de Shinar. Il y avait 100 Portes de
Bronze, soit 25 par côté, et 250 Tours dont la Hauteur dépassait celle des Murs de 10 Pieds.
Des 25 Portes mentionnées sur chaque Côté, 25 Rues partaient en droite Ligne soit en tout 50 Rues dont
chacune avait 15 Milles de longueur (24 km), avec quatre demi-Rues près des Murs ; chacune de celles-
ci avait 200 Pieds de largeur (60 m), alors que les Rues elles-mêmes en avaient 150 (45 m). Ainsi, toute
la Cité était coupée en 676 Carrés dont chacun avait un Périmètre de 2 Milles 1/4 (3.620 m.) ; tout
autour, il y avait des Maisons de trois ou quatre Etages, bien décorées et pourvues de Cours, Jardins, etc.
Un bras de l'Euphrate en traversait le Centre du Nord au Sud, et sur le Fleuve, au Cœur de la Cité, on
avait construit un Pont majestueux d'un Furlong de longueur (200 m) et trente Pieds de largeur (9 m).
Un Art merveilleux avait suppléé au Manque de Fondations dans le Fleuve. Aux deux extrémités de ce
Pont se dressaient deux Palais magnifiques : à l'Est, sur un Terrain de quatre Carrés, le Vieux Palais,
Séjour des anciens Rois ; et à l'Ouest, le Nouveau Palais bâti par Nabuchodonosor sur un Terrain de
neuf Carrés, avec des Jardins Suspendus (tant célébrés des Grecs). Les Arbres les plus élevés y pouvaient
croître comme dans la Campagne. Etablis dans un Carré de 400 Pieds de côté (120 m.), ces Jardins
s'élevaient en Terrasses ; ils étaient soutenus par de vastes Arches édifiées les unes au-dessus des autres,
et la plus haute Terrasse atteignait le Haut des Murs de la Cité avec un curieux Aqueduc servant à
arroser l'ensemble des Jardins. Sur le Côté Est du Fleuve se dressait la Vieille Babel améliorée du côté
Ouest, il y avait la Cité Nouvelle, beaucoup plus grande que l'Ancienne, et construite de façon à
surpasser la vieille Ninive, bien qu'elle n'eut jamais la moitié autant d'habitants. Les Bords du Fleuve
étaient revêtus de Brique ; aussi épais que les Murs de la Cité, ils étaient ainsi revêtus sur vingt Milles de
long (32 km) ; c'est-à-dire sur quinze Milles (24 km) à l'intérieur de la Cité, et deux Milles et demi (4 km)
au-dessous et au-dessus, ce qui conservait l'Eau à l'intérieur du Canal. Chaque Rue traversant le Fleuve
avait une Porte d'airain qui descendait jusqu'à l'Eau sur les deux Rives. A l'Ouest de la Cité s'étendait un
prodigieux Lac de I60 Milles de pourtour (256 km), relié au Fleuve par un Canal pour empêcher les
Inondations d'Eté.
Dans l'Ancienne Cité se trouvait la Vieille Tour de BABEL, établie sur une fondation carrée d'un demi-
Mille de Pourtour (804 m). Elle se composait de huit Tours carrées bâties l'une sur l'autre. A l'extérieur,
des marches, tout autour, permettaient d'accéder d l'observatoire du Sommet (600 Pieds de Haut, soit 19
de plus que la plus haute Pyramide) (180 m et 5 m 70) ; c'est ainsi qu'ils devinrent les premiers
Astronomes. Dans les Salles de la Grande Tour aux Toits voûtés supportés par des Colonnes de 75 Pieds
de haut (22 m 50), ils célébrèrent le Culte idolâtre de leur Dieu BELUS jusqu'à ce que le puissant
Monarque-Maçon édifiât autour du vieux Monument un Temple de deux Furlongs de côté (400 m), soit
un Mille de Pourtour. Il y plaça les Trophées sacrés du Temple de SALOMON, et l'image d'or de 90
Pieds (27 m) qu'il avait consacrée dans les Plaines de Dura. On avait gardé également dans la Tour,
jusque-là, beaucoup d'autres Images d'Or et de nombreux objets précieux ; le tout, saisi plus tard par
XERXÈS, atteignait une valeur dépassant 21 Millions de livres Sterling.
Quand tout fut terminé, le Roi NABUCHODONOSOR se promena en grand Apparat dans ses Jardins
suspendus d'où il contemplait toute la Cité, et il se glorifia fièrement de son Œuvre puissante, disant : “
Ceci n'est-il point la grande Babylone, que j'ai bâtie comme Maison du Royaume, par la Puissance de ma
Force et pour l'Honneur de ma Majesté ? ” Mais son Orgueil fut aussitôt réprimé par une Voix du Ciel,
et il fut puni de Folie brutale durant sept Ans jusqu'à ce qu'il glorifiât le Dieu du Ciel, l'omnipotent
Architecte de l'Univers. Il publia ainsi un Décret dans tout son Empire, et mourut l'année suivante avant
que sa grande BABYLONE fût habitée un peu moins qu'à moitié (bien qu'il eut réduit plusieurs Nations
en captivité pour cela). Elle ne fut jamais complètement habitée car, 24 Ans après sa Mort, le GRAND
CYRUS en fit la conquête et transporta le Trône à Shushan, en PERSE.
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Ce qui fut ordonné par l'Édit ou Décret du GRAND CYRUS à qui Dieu avait inspiré
l'exaltation et ce Décret. CYRUS institua ZERUBBABEL Fils de Salathiel (de la Branche de
David par Nathan, Frère de Salomon dont la Royale Famille était maintenant éteinte), Chef, ou
Prince de Captivité, et Conducteur des Juifs et Israélites retournant à Jérusalem. Ils
commencèrent à établir les Fondations du SECOND TEMPLE, et l'auraient achevé bientôt si
CYRUS avait vécu ; mais ils posèrent enfin la Pierre finale dans la 6e Année de DARIUS Roi
de Perse, Anno Mundi 3489 5I5 avant J.-C. et le Temple fut consacré dans la Joie et les
nombreux grands Sacrifices, par ZERUBBABEL Prince et Maître-Maçon Général- des Juifs 20
Ans environ après le Décret du Grand Cyrus. Ce Temple de ZERUBBABEL était bien loin
derrière le Temple de Salomon. Il n'était pas aussi richement orné d'Or, de Diamants et de toutes
sortes de Pierres précieuses, il ne contenait pas non plus le Shechinah et les saintes Reliques de
Moïse Mais il fut cependant érigé exactement sur les Fondations du Temple de Salomon et
d'après son Modèle, et ce fut l'Edifice le plus régulier, le plus symétrique et le plus glorieux du
Monde entier : les Ennemis des Juifs en ont ainsi souvent témoigné, et ils l'ont reconnu.
L'ART ROYAL fut enfin amené en Grèce, dont les Habitants ne nous ont laissé aucune
Trace de tels Progrès en Maçonnerie avant le Temple de Salomon*. En effet, leurs plus anciens
Monuments : la Citadelle d'Athènes, le Parthénon ou Temple de Minerve, les Temples de
Thésée et de Jupiter Olympien ou les Portiques et Forums les Théâtres, Gymnases et Salles
publiques, les curieux Ponts, les régulières Fortifications, les puissants Bâtiments de Guerre et
majestueux Palais, tout cela fut construit après le Temple de Salomon et même, pour la plupart,
après le Temple de Zerubbabel.
On ne trouve pas non plus que les GRECS aient atteint une Connaissance considérable
en Géométrie avant le Grand Thalès Milésius ce Philosophe qui mourut sous le règne de
Bellshazzar, ou avant l'Epoque de la Captivité Juive Anno Mundi 3457. 547 avant J.-C. Mais
son Disciple, le Très Grand PYTHAGORE, se révéla l'Auteur de la 47e Proposition du premier
Livre d'Euclide et si cela est dûment observé, c'est le Fondement de toute Maçonnerie, sacrée,
civile et militaire.**
A cette Epoque, les Peuples d'Asie Mineure encouragèrent largement les Maçons à
construire toutes sortes de somptueux Bâtiments. L'un d'eux, qu'il ne faut pas oublier, est
habituellement reconnu comme la Quatrième des Sept Merveilles du Monde : il s'agit du
Mausolée ou Tombeau de Mausolus, Roi de Caria (entre la Lycia et la Jonia), à Halicarnassus,
sur le flanc du Mont Taurus en ce Royaume. Il fut érigé sur l'Ordre d'ARTÉMISE, sa-Veuve
éplorée, en Témoignage splendide de son Amour pour lui. Il était fait d'un Marbre curieux, avait
4II Pieds de Pourtour (123 m) et 25 Cubes de haut ; entouré de 26 Colonnes des plus célèbres
Sculptures, il était ouvert de tous côtés ; avec des Arches larges de 73 Pieds (22 m). Anno
Mundi 3652. 352 avant J.-C. Il fut l'œuvre des quatre principaux Maîtres-Maçons et Graveurs
de cette Epoque, c'est-à-dire : Scopas pour le côté Est, Leochares pour l'Ouest, Briax pour le
Nord, et Timotheus pour le côté Sud.
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* Les Grecs, longtemps dégénérés dans la Barbarie, oublièrent leur Habileté première en Maçonnerie —
celle que leurs Ancêtres avaient apportée d'Assyrie — par leurs fréquents Mélanges avec d'autres
Nations barbares, leurs mutuelles Invasions et leurs Guerres sanglantes. Mais à la longue, grâce aux
Voyages et aux Relations avec les Asiatiques et les Egyptiens, ils revivifièrent leur Savoir en Géométrie
et Maçonnerie tout ensemble: mais très peu de Grecs eurent l'Honneur de posséder ce Savoir.
** PYTHAGORE voyagea en Egypte l’année de la mort de Thalès ; il y vécut 22 Ans parmi les Prêtres
et devint expert en Géométrie et dans toute la Science Egyptienne, jusqu'à ce qu'il fût capturé par
Cambyses Roi de Perse, et envoyé à Babylone. Anno Mundi 3479 525 avant J.-C.
Là, il eut beaucoup de relations avec les Mages Chaldéens et les savants JUIFS Babyloniens, auxquels il
emprunta le grand savoir qui le rendit très célèbre en Grèce et en Italie, où, plus tard, il prospéra et
mourut. Anno Mundi 3498. 506 avant J.-C. Alors, Mordecai était Premier Ministre d'Etat du Roi
Anashuerus de Perse, dix Ans après que le Temple de ZERUBBABEL fut achevé.
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Mais après PYTHAGORE, la Géométrie devint l'étude chérie de la Grèce où naquirent
beaucoup de savants Philosophes. Certains inventèrent diverses Propositions, ou Eléments de
Géométrie, et les réduisirent à l'usage des Arts Mécaniques*. Il est hors de doute que la
Maçonnerie marcha du même pas que la Géométrie, ou plutôt la suivit toujours en Progrès
proportionnés et graduels, jusqu'à ce que le merveilleux Euclide de Tyr fût célèbre à Alexandrie.
Anno Mundi 3700 304 avant J.-C.
Rassemblant les Eléments épars de la Géométrie, il les condensa en une Méthode qui n'a jamais
été démentie jusqu'ici (et c'est ce qui a rendu son Nom célèbre à jamais). Cela se fit sous le
Patronage de PTOLOMÉE, Fils de Lagus, Roi d'Egypte, l'un des successeurs immédiats
d'Alexandre le Grand.
Comme la noble Science commençait à être enseignée plus méthodiquement, l’Art
Royal en fut d'autant plus généralement estimé et perfectionné chez les Grecs, et ceux-ci
parvinrent finalement à la même Habileté et la même Magnificence que leurs Maîtres
Asiatiques et Egyptiens.
En Egypte, le Roi qui suivit — PTOLOMÉE PHILADELPHE fut un grand Artisan du
Progrès des Arts libéraux et de toutes les Connaissances utiles. Il rassembla la plus grande
Bibliothèque de la Terre, et fit, le premier, traduire en Grec l'Ancien Testament (du moins le
Pentateuque). Il devint un excellent Architecte et Maître-Maçon GÉNÉRAL ; entre autres
grands Edifices, il fit ériger la célèbre TOUR de PHAROS**, Cinquième des Sept Merveilles du
Monde. Anno Mundi 3748 251 avant J.-C.
On peut croire sans peine que les Nations Africaines, même sur la Côte Atlantique,
imitèrent bientôt l'Egypte en de tels Progrès ; mais l'Histoire nous fait ici défaut, et il n'y a pas
de Voyageurs qui soient encouragés à rechercher les Vestiges précieux de la Maçonnerie en ces
Nations autrefois renommées.
Il ne faudrait pas oublier non plus la savante Ile de Sicile où s'illustra le prodigieux
Géomètre Archimède***. Il fut malheureusement massacré lorsque Syracuse fut prise par
Marcellus général Romain. Anno Mundi 3792. 2I2 avant J.-C.
C'est de Sicile, en effet, aussi bien que de Grèce, d'Egypte et d'Asie que les anciens Romains
apprirent à la fois la SCIENCE et l'ART : ce qu'ils en connaissaient auparavant était ou
médiocre ou irrégulier. Mais à mesure qu'ils soumettaient les Nations, ils firent de grandes
Découvertes en ces deux choses ; et en Hommes sages, ils capturèrent, non les Peuples eux-
mêmes, mais les Arts et les Sciences, en emmenant à Rome les plus éminents Professeurs et
Praticiens. Rome devint ainsi le Centre du Savoir aussi bien que du Pouvoir impérial, jusqu'à ce
qu'elle atteignît le Zénith de sa Gloire sous CÉSAR- AUGUSTE Anno Mundi 4004 (sous le
Règne duquel naquit le MESSIE de Dieu, le grand Architecte de l'Église). Celui-ci imposa la
Tranquillité au Monde en proclamant la Paix universelle. Il encouragea énormément les Artistes
habiles élevés dans la Liberté Romaine et leurs savants Disciples et Elèves — en particulier le
grand VITRUV1US, Père de tous les vrais Architectes jusqu'à ce Jour.
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* Ou empruntèrent aux autres Nations leurs prétendues Inventions ; tels Anaxagore, Œnopide, Briso,
Antipho, Démocrite, Hippocrate et Théodore Cyrenæus, ce Maître du divin PLATON, qui développa la
Géométrie, et publia l'Art Analytique. Il sortit de cette Académie de nombreux Hommes qui dispersèrent
leur Savoir vers des Régions lointaines ; tels Leodamus, Theætetus, Archytas, Leon, Eudoxus,
Menaichmus et Xénocrate, ce Maître d'Aristote. Citons encore Eudémus, Théophraste, Aristæus,
Isidorus, Hypsicles et bien d'autres encore.
** Elle se trouvait sur une Ile près d'Alexandrie, à l'une des Bouches du Nil. De Hauteur merveilleuse et
du Travail le plus curieux, construite dans le plus beau Marbre, elle coûta 800 Talents, soit environ
480.ooo Couronnes. le Maître-d'Œuvre sous le Roi fut Sistratus, très ingénieux Maçon. Elle fut plus tard
fort admirée de Jules César, bon Juge de la plupart des Choses (quoique plutôt versé en Politique et en
Art de la Guerre). La Tour était destinée à servir d'Eclairage pour le Port d'Alexandrie, et c'est pourquoi
les Tours de la Méditerranée furent souvent appelées Phares. Certains, cependant, mentionnent comme
Cinquième Merveille le grand Obélisque de Sémiramis, de I50 Pieds de Hauteur ((45 m) et 24 Pieds
carrés de Base, soit go Pieds de Pourtour au Sol ; c'était une Pierre entière se dressant en Pyramide ; on
l'avait amenée d'Arménie à Babylone à I'Epoque du Siège de Troie, si l'on en croit du moins l'Histoire de
SÉMIRAMIS.
*** ERATOSTHÈNE et CONON étaient alors célèbres en Grèce. L'excellent APOLLONIUS de Perga
leur succéda ; et bien d'autres encore, avant la Naissance du Christ et qui furent, sinon Maçons effectifs
du moins bons Géomètres : ils étudiaient la Géométrie, qui est la Base solide de la Maçonnerie, et sa
Règle.
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On peut donc croire raisonnablement que le glorieux AUGUSTE devint Grand-Maître
de la Loge de Rome. Outre sa protection à l'égard de Vitruvius il augmenta beaucoup le Bien-
être des Compagnons, ce qu'on peut constater dans les nombreux Edifices de son Règne : leurs
Vestiges sont les Modèles et Critères de la vraie Maçonnerie pour tous les Temps à venir,
comme ils sont réellement aussi un Epitomé de l'Architecture Asiatique, Egyptienne, Grecque et
Sicilienne. On a souvent donné à cela le nom de STYLE Augustin, et l'on ne peut plus
maintenant qu'essayer seulement d'imiter : car on n'est pas encore arrivé à la même Perfection.
Les vieilles Archives des Maçons font de larges Allusions aux Loges dès le
Commencement du Monde dans les Pays civilisés, surtout en Temps de Paix ; alors, les
Pouvoirs Civils — qui haïssaient la Tyrannie et l'Esclavage — laissèrent un libre Essor au
brillant et libre Génie de leurs heureux Sujets. A cette époque, en effet, les Maçons, bien plus
que les autres Artistes, étaient les Favoris des Grands ; ils lurent indispensables pour les grandes
Entreprises utilisant toutes sortes de Matériaux, non seulement la Pierre, la Brique, le Bois, le
Plâtre, mais aussi l'Étoffe ou les Peaux, ou quoi que ce fût qu'on employât pour les Tentes ou les
diverses sortes d'Architecture.
Il ne faut pas oublier d'ailleurs que les Peintres, comme les Statuaires* furent toujours
considérés à l'égal des bons Maçons, tout autant que les Bâtisseurs, Tailleurs de Pierre,
Maçons, Charpentiers, Menuisiers Fabricants de Tentes, et beaucoup d'autres Artisans qu'on
pourrait nommer et qui travaillent selon la Géométrie et les Règles de la Construction. Pourtant,
depuis HIRAM-ABIF, personne n'a été aussi renommé pour son Habileté en tous Travaux de
Maçonnerie. Mais en voilà assez sur le sujet.
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* Les Anciens pensaient en effet - et non sans de bonnes Raisons—que les Règles des belles Proportions
en Construction étaient copiées ou prises d'après les Proportions du Corps naturel. Il s'ensuit que
PHIDIAS est considéré comme l'un des anciens Maçons, pour avoir érigé la Statue de la Déesse
Némésis, à Rhamnus ; celle-ci avait IO Cubes de haut. Celle de Minerve, à Athènes, était haute de 26 et
celle de JUPITER OLYMPIEN, assis en son Temple d'Achaïa (entre les Cités d'Elis et de Pisa), était
faite d'innombrables petites pièces de Porphyre. Elle était si grandiose et si proportionnée qu'elle fut
considérée comme l'une des Sept Merveilles. Le célèbre COLOSSE de Rhodes en fut une autre, et la plus
grande Statue qui fût jamais érigée ; faite de Métal et dédiée au SOLEIL, elle avait 70 Cubes de haut et
semblait de loin une grande Tour à l'entrée d'un Port assez vaste pour les plus grands Vaisseaux sous
Voiles. Elle fut construite en I2 Ans par CARÈS, célèbre Maçon et Statuaire de Sicyon, et Disciple du
grand Lysippus de la même Confrérie. Ce puissant COLOSSE se dressa durant 56 Ans et fut renversé
par un Tremblement de Terre. Cette Merveille du Monde, gisante et ruinée, resta ainsi jusqu'en l'année
600 où le Sultan d'Egypte la fit emporter comme Relique et cela fit le chargement de 900 Chameaux.
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Chez les Païens, la Maçonnerie était considérée avec grande Estime et Vénération,
tandis que la noble Science de Géométrie* était dûment cultivée, avant aussi bien qu'après le
Règne d'Auguste et même jusqu'au Cinquième Siècle de l'Ère Chrétienne. Alors que l'Empire
Romain prospérait en sa Gloire, l'Art Royal fut soigneusement propagé, même jusqu'à l'Ultime
Thulé ; et une Loge fut organisée dans presque toutes les Garnisons Romaines. Elles
communiquèrent ainsi généreusement leur Habileté dans les régions nord et ouest de l'Europe.
Celles-ci étaient restées barbares jusqu'à la Conquête Romaine, mais on ne saurait dire avec
certitude si cet état dura longtemps. En effet, certains pensent qu'on trouve dans certaines parties
de l'Europe quelques Vestiges de bonne Maçonnerie datant d'avant cette Période, et que cela
montre l'Habileté originale des premières Colonies. Il s'agit des Monuments Celtiques érigés par
les anciens Gaulois et les anciens Bretons (qui étaient une Colonie des Celtes), et bien
longtemps avant que les Romains n'envahissent cette Ile**.
Mais lorsque GOTHS et VANDALES (qui n'avaient jamais été conquis par les Romains)
inondèrent 1'EMPIRE ROMAIN comme un Déluge général, leur Rage guerrière et leur
grossière Ignorance leur fit détruire complètement beaucoup des plus beaux Edifices. Ils en
mutilèrent d'autres, et peu leur échappèrent. De même, les Nations Asiatiques et Africaines
subirent la même Calamité lors des Conquêtes des MAHOMÉTANS, dont le grand Dessein est
uniquement de convertir le Monde par l'Épée et le Feu, au lieu de cultiver les Arts et les
Sciences.
Ainsi, dès le Déclin de l'Empire Romain, lorsque les Garnisons Britanniques furent
épuisées, Anno Domini 448. les anciens BRETONS invitèrent les ANGLES et d'autres BAS-
SAXONS à venir les aider à lutter contre les SCOTS et les PICTES. Ils soumirent finalement la
partie Sud de cette Ile, qu'ils nommèrent Angleterre ou Terre des Angles. Ceux-ci, parents des
Goths ou plutôt d'une branche des Vandales, avaient les mêmes dispositions guerrières ; en
Païens ignorants, ils n'encouragèrent que la Guerre jusqu'à ce qu'ils fussent devenus Chrétiens,
et regrettèrent alors, et trop tard, l'Ignorance de leurs Pères et la grande Perte de la Maçonnerie
Romaine : mais ils ne savaient pas de quelle façon réparer cette Perte.
Devenus cependant un Peuple libre (ainsi que l'attestent les vieilles Lois Saxonnes), et
ayant des Dispositions pour la Maçonnerie, ils se mirent bientôt à imiter*** Asiatiques Grecs et
Romains en organisant des Loges et en encourageant les Maçons.
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* Par Menelaus, Claudius, Ptolémée (qui fut aussi le Prince des Astronomes), Plutarque, Eutocius (qui
énumère les Inventions de Philo, Dioclès, Nicomède, Sphorus et Heron le savant Mécanicien) ; par
Ktesibius aussi, Inventeur des Pompes (célébré par Vitruvius, Prochus, Pliny et Athanæus) et Geminus —
comparé par certains à Euclide, et aussi par Diophantus, Nicomachus, Serenus, Prochus, Pappus, Theon,
etc. : tous Géomètres et illustres Adeptes des Arts Mécaniques.
** Dans les Colonies Romaines, les autochtones pouvaient être d'abord éduqués à construire Ponts et
Citadelles, ou autres Fortifications nécessaires. Plus tard, quand la Conquête avait amené la Paix, la
Liberté et l'Abondance, les Aborigènes imitèrent bientôt leurs Conquérants instruits et civilisés en
Maçonnerie : ils avaient alors le Loisir et les Aptitudes pour édifier des Monuments magnifiques. Qui
plus est, même les Gens ingénieux des Nations voisines non conquises apprirent beaucoup des Garnisons
Romaines en Temps de Paix et de Relations normales ; ils devinrent des émules de la Gloire Romaine, et
furent reconnaissants a la Conquête de les tirer de leur ancienne Ignorance et de leurs Préjugés
lorsqu'ils commencèrent à apprécier l'Art Royal.
*** Il est hors de doute que plusieurs Rois Saxons et Ecossais, avec de nombreux membres de
l'Aristocratie, de la petite Noblesse et du Haut-Clergé, devinrent les Grands-Maîtres de ces Loges
primitives et qu'ils furent animés du Zèle puissant qui inspirait alors la construction des magnifiques
Temples Chrétiens. Ce Zèle les incita aussi à rechercher les Lois, Règlements, Charges, Us et Coutumes
des anciennes Loges, et dont la plus grande partie devait être conservée par la Tradition. Il est fort
probable que tout cela passa, à certaine Epoque, des Parties des Iles Britanniques non soumises aux
Saxons, aux autres Régions. Les Saxons s'intéressèrent plus à cela qu'à la Renaissance de la Géométrie
et de la Maçonnerie Romaine. De même, au cours des Ages, beaucoup ont été plus curieux et soucieux
des Lois, Formes et Usages de leurs Sociétés respectives, que des ARTS et SCIENCES s'y rapportant.
Mais ni ce qui était communiqué ni la Manière de le faire, ne peuvent se transmettre par écrit : et
personne, en vérité, ne pourrait comprendre cela sans la Clé du Compagnon.
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Ils furent instruits, non seulement par les fidèles Traditions et les précieux Vestiges des
BRETONS, mais même par les Princes étrangers dans les Domaines desquels l’Art Royal avait
été préservé de la Ruine Gothique. En particulier, CHARLES MARTEL, Roi de France, Il
mourut en l'Anno Domini 741, qui, selon les anciennes Archives des Maçons, envoya en
Angleterre plusieurs Artisans experts et savants Architectes, à la demande des Rois Saxons. De
sorte que pendant l'Heptarchie, l'Architecture Gothique fut autant encouragée ici que dans les
autres Pays Chrétiens.
Les nombreuses Invasions des DANOIS, Anno Domini 832, causèrent la Perte de
beaucoup d'Archives ; mais cependant, aux Epoques de Trêve ou de Paix, cela n'entrava guère la
bonne Besogne, bien qu'elle ne fût point faite selon le Style Augustin Par ailleurs, les grosses
Dépenses ainsi occasionnées, et les curieuses Inventions des Artistes pour suppléer à l'Habileté
Romaine (et ils faisaient cela de leur mieux), démontrent leur Estime et leur Amour pour l’Art
Royal; et tout cela a rendu vénérables les Édifices GOTHIQUES bien qu'ils ne puissent être
imités par ceux qui apprécient l'ancienne Architecture.
Lorsque Saxons et Danois eurent été soumis par les NORMANDS, Anno Domini 1066,
les Guerres finirent et la Paix fut proclamée ; alors, la Maçonnerie Gothique fut encouragée,
même sous le Règne du Conquérant* et de son Fils, le Roi WILLIAM Rufus qui fit bâtir
Westminster-Hall — peut-être la plus vaste Salle de la Terre.
Ni les Guerres des Barons, ni les nombreuses Guerres sanglantes des Rois Normands
successifs et de leurs Branches querelleuses, n'entravèrent beaucoup les plus hauts et somptueux
Edifices de cette Epoque. Ils furent élevés par le Haut-Clergé (celui-ci, qui jouissait de gros
Revenus, pouvait aisément supporter la Dépense), et aussi par la Couronne. On sait, en effet,
que le Roi EDOUARD III avait un Officier appelé le Franc-Maçon du Roi ou le Géomètre-
Général des Bâtiments ; il se nommait HENRY YEVELE, vers l'Anno Domini 1362, et fut
employé par le Roi à bâtir plusieurs Abbayes et la CHAPELLE ST-STÉPHANE de
Westminster. C'est là que la Maison des Communes a constitué à présent le Parlement.
Mais pour l'instruction plus poussée des Candidats et des jeunes Frères, il est certaine
Archive des Francs Maçons, écrite sous le Règne du Roi EDOUARD IV Vers l'Anno Domini
1475. de la Branche Normande, et qui donne le compte rendu suivant :
Bien que les anciennes Archives de la Fraternité en Angleterre aient été en grande
partie détruites ou perdues durant les Guerres des Saxons et Danois, le Roi ATHELSTAN
cependant (petit-fils du Roi ALFRED le Grand, puissant Architecte), premier Roi Sacré en
Angleterre, Vers l'Anno Domini 930. et qui traduisit la Sainte Bible en langue saxonne, ramena
dans le Pays le Calme et la Paix. Il édifia beaucoup de grands Monuments et encouragea de
nombreux Maçons de France qu'il nomma Surveillants Ils apportèrent avec eux les Charges et
Règlements des Loges, conservés depuis l'Époque Romaine, et cela décida aussi le Roi à
perfectionner la Constitution des Loges Anglaises selon le modèle étranger, et à augmenter le
Salaire des Maçons Opératifs.
Le plus jeune Fils dudit Roi, le Prince EDWIN, apprit la Maçonnerie, et assuma les
Obligations d'un Maître-Maçon en raison de l'Amour qu'il éprouvait pour cet Ordre et les
honorables Principes sur lesquels il est fondé. Il acquit une libre Charte du Roi Athelstan son
Père, pour que les Maçons eussent une Correction (ainsi qu'on disait autrefois) ou une Liberté,
un Droit de se réglementer eux-mêmes, de pourvoir à tout ennui, et de tenir une
Communication ou Assemblée Générale annuelle.
En conséquence, le Prince EDWIN invita tous les Maçons du Royaume à se joindre à
lui en une Congrégation à York. Ils y vinrent et formèrent une Loge Générale dont il fut le
Grand-Maître. Comme ils avaient apporté avec eux tous les Ecrits et Archives existants
(certains en Grec, d'antres en Latin, en Français, ou autres Langues, l'Assemblée utilisa ces
documents pour établir la CONSTITUTION et les Charges d'une Loge Anglaise, et rédigea
une Loi devant être maintenue et observée dans tous les Temps à venir ; elle prescrivit aussi un
bon Salaire pour les Maçons Opératifs, etc.
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* Guillaume le Conquérant, bâtit la Tour de LONDRES et beaucoup de Châteaux Forts, dans le Pays,
ainsi que plusieurs Edifices religieux. Cet exemple fut suivi par la Noblesse et le Clergé, particulièrement
par Roger de Montgomery, comte d'Arundel ; par l'Archevêque d'York, l'Evêque de Durham et
GUNDULPH Evêque de Rochester, savant Architecte.
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Par la suite, les Loges furent plus fréquentes. Avec l'accord des SEIGNEURS du
Royaume (car la plupart des Grands étaient alors Maçons), le Très Vénérable Maître et les
Compagnons prescrivirent que lors de l'Admission d'un Frère, la Constitution serait lue
désormais, ainsi que les Charges annexées, par le Vénérable ou le Surveillant. De même, ceux
qui devaient être admis comme Maîtres-Maçons ou Maîtres-d'œuvre seraient désormais
éprouvés pour qu'on sut s'ils étaient capables d'Habileté à servir leurs Seigneurs respectifs ; et
cela, aussi bien le plus bas que le plus élevé pour l'Honneur et le Culte de l'Art indiqué plus
haut, et pour le Profit de leurs Seigneurs — c'est-à-dire, ceux qui les employaient et payaient
leurs Services et leurs Voyages.“
Disons maintenant que dans la troisième Année du Règne dudit Roi Henry VI (alors un
Enfant d'environ quatre Ans), le Parlement fit une Loi qui ne concernait que les Maçons
opératifs. Ceux-ci, contrairement aux Statuts des Travailleurs, s'étaient en effet confédérés, non
pour travailler, mais pour défendre leurs propres Prix et Salaires ; et comme on supposait que de
tels Accords étaient faits lors des Loges Générales (nommées, dans la Loi, CHAPITRES et
CONGRÉGATIONS de MAÇONS), on jugea donc expédient de brandir ladite Loi contre
lesdites Congrégations**. Cependant, lorsque ledit Roi Henry VI fut parvenu à l'âge d'homme,
les Maçons déposèrent devant lui et ses Seigneurs les Archives et Charges citées plus haut. Il est
évident que ceux-ci les examinèrent et les approuvèrent solennellement comme bonnes, et
dignes d'être maintenues. Qui plus est, ledit Roi et ses Seigneurs durent sans doute se faire
admettre parmi les Francs-Maçons avant que de pouvoir faire un tel Examen des Archives ; et
durant ce Règne, et avant les Troubles du Roi Henry, les Maçons furent grandement encouragés.
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* On lit dans un autre Manuscrit plus ancien : “ Lorsque le Maître et les Surveillants se réunissaient en
Loge, si besoin était, le Shérif du Comté, ou le Maire de la Cité, ou le Syndic de la Ville dans laquelle se
tient la Congrégation, devait être fait Compagnon et Associé du Maître pour l'aider contre les Rebelles et
soutenir les Droits du Royaume.
" Il était prescrit aux Apprentis, dès leur admission, de ne pas être des Voleurs ou les Soutiens des
Voleurs ; ils devaient voyager honnêtement pour leur Salaire, aimer leurs Compagnons comme eux-
mêmes, et demeurer fidèles au Roi d'Angleterre, au Royaume et à la Loge.
" Lors de ces Congrégations, on devait rechercher si un Maître ou Compagnon n'avait point contrevenu à
l'un des Articles sur lesquels tous étaient d'accord. Si le coupable, dûment cité à comparaître se montrait
Rebelle et ne se présentait pas, la Loge décidait alors son abjuration (ou Exclusion) de la Maçonnerie, et
lui interdisait l'exercice de son Art ; et s'il était accusé de persister, le Shérif du Comté l'emprisonnait et
confiait tous ses Biens à la garde du Roi jusqu'à ce qu'il fut gracie'. C'est principalement dans ce but que
se tenaient les Congrégations ; et ainsi, le plus humble comme le plus élevé étaient vraiment traités avec
Justice dans l'Art indiqué plus haut, et cela dans tout le Royaume d'Angleterre.
" Amen, qu'il en soit ainsi ! ”
** Tertio Henrici Sexti, Cap. I. An. Dom. I425.
Titre : Les Maçons ne doivent pas se grouper en Chapitres et Congrégations.
“Attendu que par les Congrégations et Confédérations annuelles faites par les Maçons dans leurs
Assemblées Générales, la bonne Marche et l'Effet des Statuts des Travailleurs sont ouvertement violés et
brisés, en Subversion de la Loi et au grand Dommage de toutes les Communes, notre Souverain Seigneur
le Roi, voulant en ce Cas apporter Remède, par l'avis et l'assentiment cités plus haut, et la Requête
spéciale des Communes, a ordonné et décidé que tels Chapitres et Congrégations ne seront plus tenus
désormais. Et si telles Assemblées sont encore tenues, ceux qui font assembler et tenir Chapitres et
Congrégations, s'ils en sont convaincus, seront jugés comme Félons ; et que les autres Maçons qui
viennent à tels Chapitres et Congrégations seront punis d'emprisonnement en leurs Corps et frappés
d'amende et Rançon selon la Volonté du Roi.
Co. Inst. 3. p. 99 ”.
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On n'a d'ailleurs aucun exemple de mise à exécution de cette Loi, ni pendant aucun
autre Règne suivant, et les Maçons n'en fréquentèrent pas moins les Loges. Ils ne pensèrent
jamais non plus qu'il valût la peine d'utiliser leurs nobles et éminents Frères pour faire abroger
ladite Loi : les Maçons opératifs indépendants de la Loge méprisent en effet semblables
Combinaisons, et les autres libres-maçons ne songent en aucune façon à offenser les Statuts des
Travailleurs*.
Les Rois d'ÉCOSSE encouragèrent beaucoup l’Art Royal depuis les Temps les plus
anciens jusqu'à l'Union des Couronnes ; on le constate d'après les Vestiges des glorieux Edifices
de cet ancien Royaume et par les Loges qui s'y sont tenues sans Interruption durant plusieurs
centaines d'Années. Leurs Archives et Traditions attestent le grand Respect de ces Rois pour
cette honorable Confrérie, qui donna toujours la pleine Evidence de son Amour et de sa Loyauté
; c'est de là que provient le vieux Toast des Maçons Ecossais : DIEU BÉNISSE LE ROI ET LE
MÉTIER !
L'Exemple royal était d'ailleurs suivi par l'Aristocratie la petite Noblesse et le Clergé
d'ECOSSE qui s'unissaient en tout dans l'Intérêt de l'Ordre et de la Fraternité. Les Rois furent
souvent les Grands-Maitres jusqu'à ce que les Maçons d'ÉCOSSE pussent, entre autres choses,
désigner un Grand-Maître et un Grand-Surveillant qui reçurent leur Salaire de la Couronne et la
Reconnaissance de tout Nouveau Frère entrant dans le Royaume. Ils étaient chargés, non
seulement de régler les Différends pouvant se produire entre les Frères, mais aussi d'écouter et
finalement juger toutes Controverses entre Maçons et Seigneurs, de punir les Maçons s'ils le
méritaient, et d'obliger chacun à une Décision équitable. En cas d'absence du Grand-Maître (qui
était toujours de noble naissance), le Grand Surveillant présidait les Audiences. Ce Privilège
subsista jusqu'aux Guerres Civiles 1640 ;
(38) mais il est maintenant désuet, et ne peut non plus être bien rétabli jusqu'à ce que le Roi
devienne un Maçon, 1707 car il ne fut pas réellement exercé à l'Union des Royaumes.
Pourtant, le grand Intérêt pris par les ÉCOSSAIS à l'égard de la vraie Maçonnerie se
révéla plus tard très utile à l'ANGLETERRE. En effet, la savante et magnanime Reine
ELIZABETH — qui encouragea cependant d'autres Arts — découragea celui-ci. Comme elle
n'était qu'une Femme, elle ne pouvait être reçue dans la Franc-Maçonnerie ; cependant, comme
d'autres Femmes célèbres (telles Sémiramis et Artémise), elle eût pu employer beaucoup les
Maçons**.
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* Cette Loi fut faite à une Epoque d'Ignorance où le vrai Savoir était un Crime, et la Géométrie
condamnée pour Conjuration ; mais elle ne saurait déroger à l'Honneur de l'ancienne Fraternité, dont il
est bien évident qu'elle n'aurait jamais encouragé une telle Conspiration chez les Frères opératifs. Mais
l'on croit, selon la Tradition, que les Membres du Parlement étaient alors très influencés par le Clergé
illettré, dont les Membres n'étaient point Maçons acceptés, ne comprenaient pas l'Architecture comme le
Clergé des Epoques antérieures, et avaient généralement mauvaise Opinion de cette Confrérie — mais
qui prétendaient cependant avoir le Droit indéniable de connaître tous ses Secrets par la Vertu de la
Confession auriculaire. Comme les Maçons ne confessaient jamais quoi que ce fût de la sorte, ledit
Clergé était grandement offensé ; il suspecta d'abord les Maçons de Scélératesse, les représenta comme
dangereux pour l'État durant la Minorité du Roi, et influença bientôt les Membres du Parlement pour les
incite, à saisir tels Accords supposés des Maçons opératifs, et à faire une Loi qui pourrait paraître
refléter le Déshonneur même sur l'ensemble de la Respectable Fraternité, en faveur de laquelle plusieurs
Lois avaient été faites, avant et après cette Période.”
** ELIZABETH était jalouse de toute Assemblée de ses Sujets quand elle n'avait pas été dûment
informée de leurs Affaires Elle essaya de supprimer la Communication annuelle des Maçons, qu'elle
pensait dangereuse pour son Gouvernement. Cependant, comme l'ont transmis les vieux Maçons par
Tradition, quand les Gentilshommes mandatés par Sa Majesté se présentèrent avec leurs Troupes à York,
le Jour de la Saint-Jean, on les admit dans la Loge ; ils ne firent aucun usage de leurs Armes et firent à la
Reine un Compte Rendu fort honorable sur l'ancienne Confrérie. Sa Majesté chassa aussitôt ses Craintes politiques
et ses Doutes, et laissa les Maçons tranquilles comme Gens très respectés des Nobles et des Sages de toutes les
Nations civilisées. Mais elle se désintéressa de l'Art durant tout son Règne.
19
A sa mort, le Roi JAMES VI d'Ecosse succéda à la Couronne d’ANGLETERRE. C’était
un Roi-Maçon, et il ranima les Loges Anglaises ; et comme il était le Premier Roi de
GRANDE-BRETAGNE, il fut aussi le Premier Prince du Monde à relever l'Architecture
Romaine des Ruines de l'Ignorance Gothique.
En effet, après plusieurs Siècles obscurs ou illettrés, dès que se ranimèrent les diverses Branches
du Savoir et que la Géométrie retrouva son Terrain, les Nations civilisées commencèrent à se
rendre compte de la Confusion et de l'Inconvenance des Edifices Gothiques. C'est ainsi qu'aux
quinzième et seizième Siècles, le STYLE AUGUSTIN renaquit de ses Cendres en Italie, avec
BRAMANTE, BARBARO, SANSOVINO, SANGALLO, MICHEL-ANGE, RAPHAEL
URBIN, JULIO ROMANO, SERGLIO, LABACO, SCAMOZI, VIGNOLA, et bien d'autres
brillants Architectes ; mais au-dessus de tous, le Grand PALLADIO, qui n'a pas encore été
vraiment imité en Italie, bien qu'il ait été justement rivalisé en Angleterre par notre grand
Maître-Maçon INIGO JONES.
Mais bien que tous les vrais Maçons honorent grandement la Mémoire de ces
Architectes Italiens, il faut avouer que le Style Augustin ne fut restauré par aucune Tête
couronnée avant que le Roi JAMES VI d'ÉCOSSE (premier Roi d'Angleterre), ne protégeât
ledit glorieux Inigo Jones. IL l'employa à construire son Palais Royal de WHITE-HALL, et
pendant son Règne sur toute la Grande-Bretagne, seule la MAISON DES BANQUETS,
première Pièce du Palais, fut construite : et c'est la plus belle Salle de la Terre. L'ingénieux M.
Nicholas Stone travailla comme Maître-Maçon sous la direction de l'Architecte JONES.
A la Mort du Roi, son Fils, le Roi CHARLES Ier - qui était aussi un Maçon - protégea
également M. Jones et eut fermement l'intention de poursuivre le Projet de son Royal Père
(WHITE-HALL) selon le Style de M. Jones ; mais il en fut malheureusement empêché par les
Guerres Civiles*. Anno Domini 1666. Les Guerres terminées et la Famille Royale restaurée, il
en fut de même pour la vraie Maçonnerie, spécialement à propos de la malheureuse Occasion de
l'Incendie de LONDRES en l'An 1666. Alors les Maisons de la Cité furent reconstruites
davantage selon le Style Romain. Le Roi CHARLES II fonda l'actuelle Cathédrale ST-PAUL à
Londres (la vieille Eglise Gothique avait été réduite en Cendres) davantage selon le Style de ST-
PIERRE de Rome, et fit appel à l'ingénieux Architecte Sir Christopher Wren. Ce Roi fonda aussi
son Palais Royal de GREENWICH d'après le Plan de M. Inigo Jones (tracé avant sa Mort), et
sous la Direction de son Gendre, M. WEB ; c'est maintenant devenu un Hôpital pour les Marins.
Il fonda encore Chelsea-College, un Hôpital pour les Soldats. A Edimbourg, il fonda et termina
son Palais-Royal de HALY-ROOD-HOUSE, selon le Plan et sous la Direction de Sir
WILLIAM BRUCE, Bart., Maître des Œuvres Royales d'Ecosse**. Si bien que selon la
Tradition des vieux Maçons encore vivants, et à qui l'on peut faire confiance, on a de bonnes
raisons de croire que le Roi CHARLES II fut Franc-Maçon Accepté, et tout le monde admet
qu'il fut un grand Protecteur des Artisans.
_____________________________________________________________________________________
* Les Plans et Projets de ce glorieux Edifice sont encore conservés. Les Architectes habiles estiment qu'ils surpassent
ceux de tout autre Palais du Monde connu quant à la Symétrie la Fermeté, la Beauté et la Commodité de
l'Architecture. En vérité, tous les Plans et Edifices du Maître JONES sont originaux, et l'on voit a première Vue qu'il
en fut l'Architecte. Qui plus est, son puissant Génie prévalut sur l'Aristocratie et la Noblesse de toute l'Angleterre :
car il fut autant honoré en Ecosse qu'en Angleterre ; et il fit ainsi revivre l'ancien Style de Maçonnerie, trop
longtemps négligé. On peut le constater aux nombreux Edifices curieux de cette Epoque ; on peut mentionner ici l'un
d'eux le moindre et sans doute le plus beau la célèbre PORTE du Jardin Physique d'OXFORD, édifié par HENRY
DANVERS, COMTE DE DANBY. Cette si curieuse Pièce de Maçonnerie (qui coûta bien des centaines de Livres à
Sa Seigneurie) est aussi remarquable que tout ce qui a été déjà ou sera construit ; elle porte sur le Devant
l'Inscription suivante :
GLORIÆ DEI OPTIMI MAXIMI, HONORI CAROLI REGIS, IN USUM ACADEMIÆ ET REPUBLICÆ, ANNO
1632.
HENRICUS COMES DANBY.
** C'était un ancien Palais-Royal et rebâti selon le Style Augustin ; il était si net que d'après les Juges
compétents, il a été réputé la plus belle Maison appartenant à la Couronne. Bien qu'il ne soit pas très
grand, il est 2 la fois magnifique et commode, à l'Intérieur comme à l'Extérieur, avec de bons Jardins et
un très grand Parc, et il possède toutes autres Accommodations.
20
21
Mais sous le Règne de son Frère, le Roi JAMES II, et bien que quelques Edifices Romains
fussent poursuivis, les Loges de Francs-Maçons de Londres dégénérèrent beaucoup en
Ignorance, parce qu'elles n'étaient plus dûment fréquentées et cultivées. Après la Révolution,
cependant*, en 1'Année 1688, le Roi WILLIAM (pourtant Prince belliqueux), qui avait du Goût
pour l'Architecture, poursuivit l'édification des deux célèbres Hôpitaux de Greenwich et
Chelsea ; il édifia aussi la belle partie de son Palais royal de HAMPTON COURT, et fonda et
acheva son incomparable Palais de Loo en HOLLANDE, etc. Le brillant Exemple de ce
glorieux Prince (reconnu par la plupart comme Franc-Maçon) influença certainement
l'Aristocratie, la petite Noblesse, les Riches et les Savants de GRANDE-BRETAGNE, dans leur
intérêt pour le Style Augustin.
_____________________________________________________________________________________
*Suivant le Royal Exemple de son Frère (le Roi Charles II), la Cité de Londres édifia le célèbre
Monument à l'endroit où commença le Grand Incendie. Tout entier de solide Pierre, il avait 202 Pieds de
Hauteur (6I m), une Colonne de Style Dorique de 15 Pieds de Diamètre (4,5 m), avec un curieux Escalier
au centre en Marbre noir et, au sommet, un Balcon de Fer (assez semblables à ceux de Trajan et
Antoninus à ROME). De là, on pouvait contempler la Cité et les Faubourgs ; et c'est la plus haute
Colonne qu'on connaisse sur la Terre. Son Piédestal a 21 Pieds carrés et 40 Pieds de Hauteur, et le
Fronton en est décoré des plus ingénieux Emblèmes en Bas Relief, œuvre de M. Gabriel Cibber, le
célèbre Sculpteur ; sur les côtés, il y a des Inscriptions en Latin. Commencé en I67I, il fût achevé en I677.
En son Temps, la Société des MERCHANT ADVENTURERS (Aventuriers Commerçants) rebâtit la
ROYAL EXCHANGE de Londres (Bourse des Valeurs) pour remplacer celle qui avait été détruite par
l'Incendie. Ce fut fait tout en Pierre, selon le Style Romain, et ce fut le plus bel Edifice de ce genre en
Europe, avec la Statue du Roi (d'une Ressemblance frappante) en Marbre blanc, au milieu de la Place
(œuvre du célèbre Maître-Sculpteur et Statuaire, M. GRINLIN GIBBONS, justement admiré dans toute
l’Europe, et qui égalait, s'il ne les dépassait pas, les plus célèbres Maîtres Italiens). Sur le Piédestal de la
Statue, il y a l'Inscription suivante :
N'oublions pas non plus le célèbre THEATRE D’OXFORD, édifié par l'Archevêque SHELDON et à ses
Frais, pendant le Règne de ce Roi. IL fut conçu et dirigé, entre autres Ouvrages, par Sir Christopher
Wren, Architecte d'` Roi, et il est justement admiré des Curieux. Citons aussi le MUSÉE qui y est adjoint,
beau bâtiment érigé a la Charge de la célèbre UNIVERSITÉ où l'on a édifié depuis plusieurs autres
Bâtiments Romains comme Trinity-College Chappel, Allhallows Church à High-Street, Peckwater-Square
à Christchurch College, la nouvelle Imprimerie, et tout le Collège de la Reine : tout cela reconstruit par
les généreuses Donations de quelques éminents Bienfaiteurs, et grâce à l'Esprit public, la Vigilance et la
Fidélité des Chefs des Collèges, qui ont eu en général un Goût réel pour l'Architecture Romaine.
La savante UNIVERSITÉ de CAMBRIDGE — qui n'a point bénéficié de telles généreuses Donations—
ne possède pas autant de beaux Edifices ; mais elle a deux des Batiments les plus curieux et les plus
excellents d'Angleterre, dans ce genre ; l'un est un Bâtiment Gothique, KING S COLLEGE CHAPPEL (à
moins qu'on n’excepte King Henry VII Chappel à l'Abbaye de Westminster), l'autre est un Edifice de
Style Romain, TRINITY-COBLEGE LIBRARY.
22
On le constate au grand Nombre de curieux Edifices construits dans tout le Royaume. En effet,
dans la Neuvième Année du Règne de notre défunte Souveraine la REINE ANNE, Sa
MAJESTÉ et le Parlement furent d'accord pour ériger, d'après une Loi, 50 nouvelles Eglises
paroissiales à Londres, Westminster et les Faubourgs. La REINE avait accordé une
Commission à plusieurs des Ministres de l'État aux principaux Nobles, aux grands
Gentilshommes et aux Citoyens éminents, aux deux Archevêques, à plusieurs Evêques et
Dignitaires du Clergé, pour faire exécuter la Loi. Ils ordonnèrent que lesdites Nouvelles Eglises
fussent bâties selon l'ancien Style Romain, comme on peut le constater d'après celles qui sont
déjà construites. Les honorables Commissaires actuels, qui ont le même bon Jugement en
Architecture, poursuivent maintenant le même louable grand Plan, et font revivre l'ancien Style,
sur l'Ordre et avec l'Appui et l'Encouragement de Sa Majesté actuelle, le ROI GEORGE, qui
accepta aussi gracieusement de poser la première Pierre des Fondations de Son Eglise
Paroissiale de ST-MARTIN in campis. Cela fut fait à l'Angle Sud-Est, par Procuration de Sa
Majesté pour l'Epoque, par l'actuel Evêque de Salisbury, et la Construction se poursuit
actuellement, robuste, vaste et belle, aux frais des Paroissiens*.
_____________________________________________________________________________________
___________
*L'Evêque de Salisbury alla en Procession ordonnée, bien accompagné. Il posa d'aplomb la première
Pierre et lui donna deux ou trois Coups avec un Maillet; là-dessus, les Trompettes sonnèrent, et une
Foule considérable poussa de bruyantes Clameurs de Joie lorsque Sa Seigneurie déposa sur la Pierre
une Bourse de 100 Guinées comme Présent de Sa Majesté à l'Usage des Artisans. Dans la Pierre de
Fondation, on grava l'Inscription suivante et on y fixa une Feuille de Plomb :
D. S.
SERENISSIMUS REX GEORGIUS,
PER DEPUTATUM SUUM,
REVERENDUM ADMODUM
IN CHRISTO PATREM,
RICHARDUM EPISCOPUM
SALISBURIENSEM'
SUMMUM SUUM
ELEEMOSYNARIUM,
ADSISTENTE (REGIS JUSSU)
DOMINO THO. HEWETT
EQU. AUR.,
ÆDIFICIORUM
REGIORUM CURATORE,
PRINCIPALI,
PRIMUM HUJUS ECCLESIÆ
LAPIDEM,
POSUIT,
MARTIJ. 19° ANNO DOMINI 1721,
ANNOQUE REGNI SUI OCTAVO
CONSACRÉE A DIEU,
SA TRÈS EXCELLENTE MAJESTÉ
LE ROI GEORGE,
PAR SON MANDATAIRE,
LE TRÈS RÉVÉREND PÈRE
EN JÉSUS-CHRIST,
RICHARD, SEIGNEUR ÉVÊQUE
DE SALISBURY,
CHEF AUMONIER
DE SA MAJESTÉ,
ASSISTÉ
(SUR ORDRE DE SA MAJESTÉ),
PAR SIR THOMAS HEWETT,
CHEVALIER
DES BATIMENTS ROYAUX
DE SA MAJESTÉ,
SURVEILLANT PRINCIPAL,
LA PREMIÈRE PIERRE
DE CETTE ÉGLISE,
POSÉE
23
CE 19 MARS,
ANNÉE DU SEIGNEUR 1721
EN LA HUITIÈME ANNÉE
DE SON RÈGNE.
En résumé, il faudrait beaucoup de gros Volumes pour contenir les nombreux et
splendides Exemples de la puissante Influence de la Maçonnerie depuis la Création, à toutes les
Epoques et dans toutes les Nations, tels qu'ils pourraient être recueillis par Historiens et
Voyageurs. C'est surtout dans les Parties du Monde où les Européens voyagent et commercent,
que l'on découvre ces Vestiges des anciennes Colonnades, si grandes, si curieuses et si
magnifiques qu'on ne pourra jamais se lamenter assez sur les Dévastations générales des Goths
et des Mahométans. Et l'on doit conclure qu'aucun Art ne fut jamais aussi encouragé que celui-
ci, et qu'en vérité aucun autre n'est aussi largement utile au Genre Humain*.
Qui plus est, on pourrait démontrer, si nécessaire, que les Sociétés ou Ordres de
CHEVALERIE Guerrière, comme les Ordres Religieux, empruntèrent par la suite à notre
ancienne Fraternité beaucoup d'usages solennels. En effet, aucun d'eux ne fut mieux institué ou
plus décemment installé, aucun n'observa plus saintement ses Lois et Charges que ne l'ont fait
les Maçons Acceptés. Au cours des Siècles, et en tous Pays, ils ont maintenu et propagé leurs
Intérêts d'une façon qui leur est particulière et que ne saurait pénétrer — quoique cela ait été
souvent tenté — le plus Rusé ou le plus Savant. Eux savent se reconnaître mutuellement et
s'aimer, même sans le Secours du Langage, ou même s'ils sont de Langages différents.
24
Château Drumlanrig (Nithisdaleshire) Duc de Queensbury.
Château Howard (Yorkshire) Comte de Carlisle.
Maison Stainborough (in ditto) Comte de Strafford.
Château Hopton (Linlithgowshire) Comte de Hopton.
Château Blenheim (Woodstock, Oxfordshire) Duc de Marlborough
Château Chatsworth (Derbyshire) Duc de Devonshire.
Palais de Hammilton (Clydsdaleshire) Duc de Hammilton.
Maison Wanstead à Epping-Forest (Essex) Lord Castlemain.
Parc Duncomb (Yorkshire) Thomas Duncomb,Esq.
Château Mereworth (Kent) Hon. John Fanc, Esq.
Maison Sterling (près du Château de Sterling) Duc d'Argyle.
Maison Kinross (Kinrossshire) Sir William Bruce, Bart.
Château Stourton (Wiltshire) Henry Hoar, Esq.
Maison Willbury (in ditto) William Benson, Esq.
Château Bute (Ile de Bute) Comte de Bute.
Maison Walpole (près de Lin Regis) (Norfolk) Hon. Rob. Walpole, Esq.
Burlington-House (Piccadilly), St-James
Westminster Comte de Burlington.
Dortoir de King's School (Westminster) La Couronne.
Parc Tottenham (Wiltshire) Lord Bruce.
Ces trois derniers ont été conçus et dirigés par le Comte de BURLINGTON, qui tend assez bien (s'il ne
l'est déjà) à devenir le meilleur Architecte d'Angleterre. On croit que Sa Seigneurie a l'intention de
publier les précieux Ouvrages de M. Inigo Jones, pour le Perfectionnement des autres Architectes.
On pourrait citer d'autres Ouvrages du même Style Romain, et encore beaucoup plus qui en sont une
Imitation (bien qu'on ne puisse les classer à quelque Style particulier). Ce sont des Edifices majestueux,
beaux et commodes en dépit des Fautes de plusieurs de leurs Architectes. Outre les somptueux et
vénérables Edifices Gothiques, qui sont innombrables (Cathédrales, Eglises Paroissiales, Chapelles,
Ponts, anciens Palais des Rois, Nobles, Evêques et Gentilshommes) et bien connus des Voyageurs et de
ceux qui étudient l'Histoire des Comtés et les anciens Monuments des grandes Familles, on peut
retrouver de nombreux Edifices de Style Romain dans VITRUVIUS BRITANNICUS, l’ingénieux
ouvrage de M. Campbell, Architecte.
Et si le Goût de la vraie Maçonnerie ancienne prévaut quelque Temps chez les Nobles, Gentilshommes et
Savants (comme il est probable qu'il prévaudra), notre Ile deviendra MAITRESSE de la Terre en ce qui
concerne les Plans, le Dessin et la Direction ; elle sera capable d'instruire toutes les autres Nations en
tout ce qui concerne l’ART ROYAL.
25
OBLIGATIONS
D'UN
F RANC-MAÇON
EXTRAITES
Titres généraux
I. DIEU et de la RELIGION.
II. Du MAGISTRAT CIVIL (suprême et subalterne).
III. Des LOGES.
IV. Des VÉNÉRABLES, Surveillants, Compagnons et Apprentis.
V. De la Direction du Métier pendant les Travaux.
VI. De la TENUE, c'est-à-dire :
1° Dans la Loge quand elle est constituée ;
2° Quand la Loge est fermée et que les Frères ne sont pas partis ;
3° Quand les Frères se réunissent sans Etrangers, mais pas en Loge ;
4° En Présence d'Etrangers non Maçons ;
5° A la Maison et dans le Voisinage ;
6° Envers un Frère inconnu.
Un Maçon est obligé, par sa Condition, d'obéir à la Loi morale ; et s'il comprend bien l'Art, il ne sera
jamais un Athée stupide, ni un Libertin irréligieux. Mais bien qu'aux Temps anciens les Maçons fussent
tenus en tout Pays d'appartenir à la Religion de ce Pays ou de cette Nation, quelle qu'elle fût, on estime
cependant, maintenant, plus convenable de ne leur imposer que cette Religion sur laquelle tous les Hommes
sont d'accord, et de les laisser libres de leurs Opinions particulières : c'est-à-dire, être des Hommes bons et
loyaux, ou Hommes d'Honneur et de Probité, quelles que soient les Dénominations et Croyances qui puissent
les distinguer. Ainsi, la Maçonnerie devient le Centre d'Union et le Moyen de promouvoir la véritable
Amitié entre des Personnes qui eussent dû rester perpétuellement séparées.
26
II. DU MAGISTRAT CIVIL
(suprême et subalterne)
Un Maçon est pour les Pouvoirs Civils un paisible sujet, où qu'il réside ou travaille, et ne doit jamais
être impliqué dans des Complots et Conspirations contre la Paix et le Bien-Etre de la Nation, ni se conduire
irrespectueusement à l'égard des Magistrats subalternes. Alors que la Guerre, l'Effusion de Sang et la
Confusion ont toujours nui à la Maçonnerie, les anciens Rois et Princes ont toujours été fort enclins à
encourager les Artisans à cause de leur Calme et leur Loyauté. C'est ainsi qu'ils répondirent pratiquement aux
Chicanes de leurs Adversaires et servirent l'Honneur de la Confrérie, qui a toujours prospéré en Temps de
Paix. Si bien que si un Frère se rebellait contre l'État, il ne doit pas être soutenu dans sa Rébellion, bien qu'il
puisse être cependant pris en pitié comme un Homme malheureux ; et s'il n'est convaincu d'aucun autre
Crime, la loyale Fraternité doit désavouer sa Rébellion, mais ne doit point porter Ombrage au Gouvernement
du moment ni lui donner un Motif de Jalousie politique. On ne peut l'exclure de la Loge et ses Relations avec
elle demeurent imprescriptibles.
Une Loge est un endroit où s’assemblent et travaillent les Maçons. I1 s'ensuit que cette Assemblée, ou
société de maçons dament organisée, est nommée LOGE, et chaque Frère doit appartenir à l'une d'elles ; et se
soumettre à ses Statuts et aux RÉGLEMENTS GÉNÉRAUX. Elle est soit particulière soit générale, et sera
d'autant mieux comprise qu'elle sera fréquentée, et selon les Règlements de la Loge Générale ou Grande
Loge, annexés ci-après. Aux Temps anciens, aucun Martre ou Compagnon ne pouvaient s'en absenter,
surtout s'ils étaient avertis d'avoir à y venir, sans encourir une sévère Censure, à moins qu'il n'apparût au
Vénérable et aux Surveillants que seule la Nécessité les en avait empêchés.
Les Personnes admises comme Membres d'une Loge doivent être des Hommes bons et loyaux, nés
libres, et d'un Age mûr et discret, ni Serfs, ni Femmes, ni Hommes immoraux et scandaleux, mais de bonne
Réputation.
Tout Avancement parmi les Maçons n'est fondé que sur la Valeur réelle et le seul Mérite personnel, afin
que les Seigneurs soient bien servis, les Frères non humiliés, et que 1'0rdre Royal ne soit point méprisé. En
conséquence, aucun Vénérable ou Surveillant n'est choisi pour l'Ancienneté, mais pour son Mérite. I1 est
impossible de décrire ces Choses par écrit, et chaque Frère doit jouer son Rôle et apprendre tout cela d'une
manière particulière à cette Confrérie. Seuls les Candidats peuvent savoir qu'aucun Vénérable ne saurait
prendre un Apprenti s'il n'a pour lui un Emploi suffisant, et à condition qu'il soit un Jeune Homme accompli :
I1 ne doit avoir aucune Mutilation ou Défaut en son Corps qui puissent le rendre incapable d'apprendre l'Art
ou de servir le Seigneur de son Vénérable, d'être initié comme Frère, puis, le moment venu, comme
Compagnon, lorsqu'il a servi tel Nombre d'Années prescrit par la Coutume du Pays. I1 doit aussi descendre
de Parents honnêtes, pour qu'ainsi il puisse atteindre —lorsqu'il sera autrement qualifié— à l'Honneur d'être
SURVEILLANT, puis Vénérable de la Loge, puis Grand-Surveillant, et enfin, selon son Mérite,
GRAND-MATTRE de toutes les Loges.
Aucun Frère ne peut être SURVEILLANT n'a fait son devoir comme Compagnon, ni VÉNÉRABLE s'il
n'a rempli les fonctions de Surveillant ; de même, il ne peut être GRAND-SURVEILLANT s'il n'a été
Vénérable d'une Loge, ni Grand-Maître s'il n'a été Compagnon avant son Election. Il lui faut être aussi de
noble naissance, ou Gentilhomme de la meilleure Sorte, ou quelque Savant éminent, ou quelque délicat
Architecte ou autre Artiste. I1 doit descendre de Parents honnêtes, et avoir, de l'Avis des Loges, un Mérite
exceptionnellement grand. Pour assurer un meilleur, plus facile et plus honorable Exercice de ses Fonctions,
le Grand-Maître a le Pouvoir de choisir son propre GRAND-MAITRE ADJOINT ; celui-ci doit être alors,
ou avoir été précédemment, Vénérable d'une Loge particulière ; il a le Privilège d'agir en tout comme le ferait
le GRAND MAITRE, son Chef, à moins que ledit Chef ne soit présent ou n'ait exprimé son Autorité par
Lettre.
27
Ces Dirigeants et Gouverneurs, suprême et subalterne, de l'ancienne Loge, doivent être obéis en leurs
Offices respectifs par tous les Frères, selon les Charges et Règlements anciens, et avec Humilité, Révérence,
Affection et Empressement.
Tous les Maçons doivent travailler aux Jours ouvrables pour pouvoir vivre honorablement aux Jours de
Fête ; et le Temps désigné par la Loi ou le pays, ou confirmé par la Tradition, doit être observé.
Le plus expert des Compagnons doit être choisi ou nommé Maître (Vénérable) ou Contremaître des
Travaux du Seigneur, et ceux qui travaillent sous sa direction doivent l'appeler MAITRE. Les Artisans
doivent éviter tout écart de Langage, et ne pas se donner mutuellement des Noms désobligeants, mais Frère
ou Compagnon. Ils doivent se conduire avec courtoisie à l'intérieur et à l'extérieur de la Loge.
Parce que le Vénérable se sait capable d'Habileté, il doit entreprendre les Travaux du Seigneur, aussi
raisonnablement que possible, et administrer loyalement ses Biens comme s'ils étaient les siens. I1 ne doit
point donner à aucun Frère ou Apprenti un Salaire plus élevé que celui qu'il mérite réellement.
Comme le Vénérable et les Maçons reçoivent justement leur salaire, ils doivent être fidèles au Seigneur
et achever honnêtement leurs Travaux, qu'ils soient à la Tâche ou à la Journée. Ils ne doivent pas mettre à la
Tâche les Travaux qu'il est d'usage de faire à la Journée.
Personne ne doit éprouver d'Envie pour la Prospérité d'un Frère, ni le supplanter ou le chasser de son
Travail s'il est capable de l'achever pour lui : aucun Homme ne saurait terminer la Besogne d'un autre pour le
Profit du Seigneur, s'il ne connaît à fond les Projets et Plans de celui qui l'a commencée.
Quand un Compagnon est choisi comme Surveillant des Travaux sous la direction du Maître, il doit être
loyal aussi bien envers le Vénérable que les Compagnons. En l'absence du Maître, il doit diriger les Travaux
avec soin et pour le Profit du Seigneur, et ses Frères doivent lui obéir.
Tous les Maçons employés doivent recevoir humblement leur Salaire, sans Murmurer ou se révolter, et
ne doivent pas abandonner le Vénérable avant la fin des Travaux.
Un jeune Frère doit être instruit dans les Travaux, pour éviter le gaspillage des Matériaux par manque
de Jugement, et pour accroître et maintenir l'Amour Fraternel.
Tous les Outils employés aux Travaux doivent être approuvés par la Grande-Loge.
Aucun Travailleur ne doit être employé aux Travaux proprement dits de la Maçonnerie, et les
Francs-Maçons ne doivent pas travailler avec ceux qui ne sont point libres, sauf Nécessité urgente. De
même, ils ne doivent pas instruire les Travailleurs et Maçons non acceptés, comme ils le feraient pour un
Frère ou Compagnon.
On ne doit pas tenir de Comités privés ou de Conversations séparées, sans Autorisation du Vénérable, et
l'on ne doit parler de quoi que ce soit d'impertinent ou inconvenant, ni interrompre le Vénérable ou les
Surveillants, ou quelque Frère parlant au Vénérable. On ne doit point se conduire de façon plaisante ou
comique lorsque la Loge est occupée à des choses sérieuses et solennelles ni user d'un Langage inconvenant,
sous quelque Prétexte que ce soit. Il faut au contraire montrer une Déférence correcte envers le Vénérable,
les Surveillants et Compagnons, et l'on doit les honorer.
28
Si une Plainte quelconque est déposée, le Frère déclaré coupable doit se soumettre au Jugement et à la
Décision de la Loge, où se trouvent les Juges convenables et compétents pour toutes les Controverses de ce
Genre. Il peut toutefois se pourvoir en Appel devant la GRANDE-LOGE ; mais c'est à la Loge qu'il doit
s'adresser, à moins que cela ne nuise aux Travaux du Seigneur : en ce Cas, il peut être procédé à un Renvoi
particulier. Mais on ne doit jamais faire appel à la Loi pour ce qui concerne la Maçonnerie, sans Nécessité
absolue et évidente pour la Loge.
2° Quand la LOGE est fermée et que les Frères ne sont pas partis
On peut s'amuser d'une Gaieté innocente en se traitant mutuellement selon ses Moyens ; mais il faut
éviter tous Excès, ne forcer aucun Frère à manger ou à boire au-delà de son Goût, ni l'empêcher de partir
lorsque ses Obligations l'appellent. On ne doit faire ni dire rien de choquant ou qui puisse interdire une
Conversation aisée et libre : cela détruirait notre Harmonie, et ferait échouer nos louables Desseins. En
conséquence, aucune Dispute ou Querelle privée ne doit franchir la Porte de la Loge, et bien moins encore
toutes Querelles à propos de Religion, de Nations, de Politique d'État. En tant que Maçons, nous
n'appartenons qu'à la Religion Universelle citée plus haut ; nous sommes aussi de toutes les Nations,
Langues, Parentés et Langages, et nous sommes résolument opposés à Toute politique, parce qu'elle n'a
encore jamais contribué au Bien-Etre de la Loge, ni ne le fera jamais. Cette Obligation a toujours été
strictement imposée et observée, spécialement depuis la Réforme en GRANDE-BRETAGNE, ou Dissidence
et Séparation de nos Pays d'avec la Communion de ROME.
On doit se saluer réciproquement d'une manière courtoise, ainsi que cela sera enseigné, en s'appelant
l'un l'autre Frère. I1 faut se donner de mutuelles Instructions si l'on juge la chose utile, mais sans être aperçu
ou entendu, et sans abuser l'un de l'autre ou déroger au Respect qui est dû à tout Frère (même à un
non-Maçon). En effet, tous les Maçons sont comme des Frères sur le même Niveau, mais cependant la
Maçonnerie ne prend à un Homme aucun des Honneurs qu'il a déjà ; au contraire, elle lui en ajoute d'autres,
surtout s'il a bien mérité de la Fraternité : celle-ci doit honorer ceux qui le méritent, et elle évite les
mauvaises Manières.
Il faut être prudent dans les Paroles et le Maintien, pour que l'Étranger (le Profane) le plus perspicace ne
puisse découvrir ou deviner ce qu'il n'est pas convenable de lui communiquer. Il faut parfois détourner un
Entretien, et le conduire avec Prudence pour l'Honneur de la respectable Confrérie.
On doit agir comme il convient à un Homme sage et moral. En particulier, on ne doit rien dire des
Affaires de la Loge à sa Famille, ses Amis et Voisins : il suffit de réfléchir sagement sur son propre Honneur
et celui de l'ancienne Confrérie, pour des Raisons à ne pas mentionner ici. Quand les Travaux de la Loge
sont terminés, il faut aussi songer à sa Santé et ne pas s'attarder trop longtemps loin de la Maison ; de même,
il faut éviter la Gloutonnerie et l'ivrognerie, ce qui ferait négliger la Famille et la blesserait, et rendrait
également impropre aux Travaux.
On doit l'examiner avec Prudence et selon la Méthode indiquée par la Circonspection, de manière à
n'être point abusé par un ignorant Imposteur, qu'il conviendrait de rejeter avec Mépris et Dérision, et à qui il
faudrait se garder de donner les moindres Signes de Reconnaissance.
Mais si l'on découvre qu'il est un vrai et authentique Frère, il faut le respecter en conséquence ; et s'il est
dans le besoin, on doit le soulager si l'on peut le faire, ou alors lui indiquer comment il peut l'être. On doit
l'employer quelques Jours, ou alors le recommander pour un emploi. Mais on n'est point tenu d'agir au-delà
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de ses Moyens, mais seulement de préférer un pauvre Frère (qui est un Homme bon et loyal) à tout autre
Pauvre dans les mêmes Circonstances.
EN CONCLUSION, on doit observer toutes ces Obligations, de même que celles qui seront
communiquées d'apôtre façon. Il faut cultiver l'AMOUR FRATERNEL, Fondement et Pierre-Angulaire,
Ciment et Gloire de cette ancienne Confrérie ; éviter toutes Disputes et Querelles, Médisance et Calomnie, et
ne permettre à quiconque de calomnier un honnête Frère, mais le défendre et lui rendre tous bons Offices
autant qu'il est possible pour l'Honneur et la Sécurité, sans plus. Si l'un des Frères cause un Préjudice, on doit
s'adresser à sa Loge ou à celle de l'accusé ; on peut ensuite faire appel à la GRANDE -LOGE, lors de
1’Assemblée Trimestrielle, puis encore à la GRANDE-LOGE annuelle, selon la louable Coutume de nos
Prédécesseurs en toutes Nations. Il ne faut jamais laisser prendre à ces choses un cours légal, sauf quand le
Cas ne peut être tranché d'autre façon ; on doit écouter avec Patience l'Avis honnête et amical du Vénérable
et des Compagnons, s'ils veulent vous éviter d'aller devant la Loi avec des Etrangers ou vous inciter à
accélérer la Période de toutes les Instances légales, de manière que vous puissiez vous - occuper des Affaires
de la MAÇONNERIE avec d'autant plus d'empressement et de Succès. Quant aux Frères ou Compagnons en
Procès, le Vénérable et les Frères doivent leur proposer aimablement leur Médiation, et les Contestants
doivent s'y soumettre avec Reconnaissance. Si la Médiation est impraticable, les Frères en dispute doivent
alors poursuivre leur Procès, sans Colère ni Rancune (pas de la manière commune) ; ils ne doivent rien dire
ou faire qui puisse entraver l'Amour Fraternel et interdire la continuation des bons Offices. Ainsi, tous
peuvent voir la bénigne Influence de la MAÇONNERIE, et ce que tous les vrais Maçons ont fait depuis le
Commencement du Monde, et feront jusqu'à la Fin des Temps.
POST-SCRIPTUM
UN Illustre FRÈRE, érudit en matière légale, a communiqué à l'auteur (pendant l'impression de cette
Epreuve) l'opinion du Grand-Juge COKE ; au sujet de la Loi contre les Maçons, 3 Hen. VI, Cap. I., citée
dans cet Ouvrage, laquelle Citation l'Auteur a comparée avec l'original, c'est-à-dire :
“La CAUSE pour laquelle cette Offense fut déclarée Félonie, c'est qu'ainsi la bonne Marche et l'Effet
des Statuts des Travailleurs étaient violés et rompus. Or (déclare Mylord COKE), tous les Statuts relatifs
aux Travailleurs, avant cette Loi, et auxquels elle se réfère, sont abrogés par le Statut du 5 Eliz. Cap. 4., par
lequel la Cause et l'Objet de cette Loi sont enlevés ; en conséquence, ladite Loi est devenue sans Force ni
Effet ; car, cessante ratione Legis, cessat ipsa Lex : Et l'accusation de Félonie contre ce Statut doit stipuler
que ces Chapitres et Congrégations étaient de nature à violer et rompre la bonne Marche et l'Effet des Statuts
des Travailleurs ; ce qui ne peut être allégué maintenant, du fait que lesdits Statuts sont abrogés. En
conséquence, cela devrait être supprimé des Charges des Justices de Paix, rédigées par Maître LAMBERT”
Cette Citation confirme la Tradition des anciens Maçons, selon laquelle ce très savant JUGE appartint
réellement à l'ancienne Loge et fut un Frère Fidèle.
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Règlements Généraux
D'abord compilés par M. GEORGE PAYNE,
anno 1720, lorsqu'il était Grand-Maître, et approuvés par la GRANDE-LOGE, le Jour de St. Jean-
Baptiste, Anno 1721, à Stationer's Hall (Londres), lorsque le très noble Prince John, Duc de
MONTAGU, fut nommé Grand-Maître à l'unanimité pour l'Année suivante. Il désigna :
JOHN BEAL, M.D., comme son GRAND-MAÎTRE Adjoint.
M. Thomas Morris, junior et M. Josiah Villeneau furent nommés Grands-Surveillants, par la Loge.
A présent, sur l'ordre de notre Très Respectable GRAND-MATTRE MONTAGU, l’Auteur de cet
Ouvrage a examiné les Règlements, les a réduits aux anciennes Archives et aux Usages
immémoriaux de la Confrérie, et les a résumés en cette Méthode nouvelle, avec plusieurs
Explications appropriées, à l'Usage des Loges de Londres et environs, et de Westminster.
I. LE Grand-Maître, ou son ADJOINT, a l'Autorité et le Droit, non seulement d'être présent dans toute Loge
vraie, mais aussi de présider où qu'il se trouve, avec le Vénérable de la Loge à sa Gauche. Il peut ordonner à
ses Grands Surveillants de l'assister ; ceux-ci ne doivent pas agir comme Surveillants dans les Loges
particulières, mais en sa Présence et sur son Ordre. Là, en effet, le GRAND-MAITRE peut commander aux
Surveillants de cette Loge, ou à tous Frères qu'il lui conviendra, de l'assister et d'agir comme ses surveillants
pro tempore.
II. Le VÉNÉRABLE d'une Loge particulière a le Droit et l'Autorité de réunir les Membres de sa Loge en un
Chapitre, comme il lui plaît, en cas d'Urgence ou Nécessité, aussi bien que de désigner l'heure et le lieu des
réunions usuelles. En cas de Maladie, Décès, ou Absence obligée du Vénérable, le Premier Surveillant doit
agir comme Vénérable pro tempore s'il n'y a là aucun Frère présent qui ait été Vénérable de cette Loge
précédemment. En effet, l'Autorité du Vénérable absent revient au précédent Vénérable s'il est présent ;
celui-ci ne peut néanmoins agir avant que le Premier Surveillant (ou, en son Absence, le Second Surveillant),
ait réuni la Loge.
III. Le Vénérable de chaque Loge particulière, ou l'un des Surveillants, ou quelque autre Frère de cet Ordre,
doit tenir un Registre contenant le Règlement Intérieur, les Noms des Membres, avec la Liste de toutes les
Loges de la Ville, les Heures et Lieux usuels de leurs Réunions, et tout ce qu'il est convenable d'écrire de
leurs Transactions.
IV. Aucune Loge ne doit initier plus de CINQ nouveaux Frères à la fois, ni tout Homme de moins de Vingt-
Cinq ans, et qui doit être aussi son propre Maître ; à moins, cependant, d'une Dispense du Grand-Maître ou
de son Adjoint.
V. Aucun Homme ne peut être initié ou admis comme Membre d'une Loge particulière, sans notification
préalable qui doit être faite un Mois avant à ladite Loge, de façon à permettre toutes Enquêtes convenables
sur la Réputation et les Aptitudes du Candidat ; à moins, cependant, de la Dispense précédemment indiquée.
VI. Aucun Homme ne peut être initié comme Frère, ou admis comme Frère dans une Loge particulière, sans
le Consentement unanime de tous les Membres de cette Loge, présents au moment où le CANDIDAT est
proposé ; et leur Consentement doit être demandé formellement par le Vénérable. Les Frères doivent
signifier leur Consentement ou Désaccord de leur prudente Manière soit virtuellement, soit de façon
formelle, mais avec Unanimité. Ce Privilège naturel n'est d'ailleurs pas sujet à Dispense, car les Membres
d'une Loge particulière en sont les meilleurs Juges ; et si un Membre querelleur leur était imposé, cela
pourrait gâcher leur Harmonie ou entraver leur Liberté, ou même encore détruire la Loge et la disperser : ce
qui doit être évité par tous les Frères bons et loyaux.
VII. Lors de son initiation, tout nouveau Frère doit “ vêtir ” convenablement la Loge, c'est-à-dire déposer,
devant tous les Frères présents, quelque chose pour le Secours aux Frères indigents ou malheureux ; et le
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Candidat donnera ce qu'il jugera convenable, mais davantage que la petite Redevance prescrite par le
Règlement Intérieur de cette Loge particulière. Cela sera confié au Vénérable, ou aux Surveillants, ou au
Trésorier si les Membres ont jugé utile d'en désigner un.
Le Candidat doit également promettre solennellement de se soumettre aux Constitutions, Règlements et
Obligations, et à tous autres bons Usages qui peuvent lui être prescrits au Moment et à l'Endroit convenables.
VIII. Aucun Groupe ou Nombre de Frères ne doit se retirer ou séparer de la Loge dans laquelle ils ont été
reçus comme Frères, ou admis ensuite comme Membres, à moins que la Loge ne devienne trop nombreuse.
Même alors, il faut une Dispense du Grand-Maître ou de son Adjoint. Lorsqu'ils se sont ainsi séparés, ils
doivent, soit se réunir aussitôt à telle autre Loge qu'ils le désirent, et avec l’assentiment unanime de ses
Membres (voir ce qui a été prescrit plus haut), ou bien obtenir une Patente du Grand-Maître pour se grouper
et se réunir en une nouvelle Loge.
Si quelque Groupe ou Nombre de Maçons prend l'initiative de former une Loge sans la Patente du Grand-
Maître, les Loges régulières ne doivent pas le soutenir, ni considérer ces Maçons comme des bons Frères
réunis régulièrement, ni approuver leurs Faits et Gestes; au contraire, elles doivent les traiter comme
Rebelles jusqu'à ce qu'ils aient fait amende honorable ainsi qu'en décidera le Grand-Maître en sa Sagesse, et
jusqu'à ce qu'il les ait approuvés par sa Patente: et cela doit être signifié aux autres Loges, comme il est de
Coutume lorsqu'une nouvelle Loge doit être inscrite dans la Liste des Loges.
IX. Si quelque Frère se conduit mal au point de troubler sa Loge, il doit être dûment admonesté, à deux
reprises, par le Vénérable ou les surveillants devant la Loge réunie. S'il n'amende point sa Folie et ne se
soumet avec Obéissance au Conseil de ses Frères, s'il réitère ses Offenses à leur égard, alors il sera traité
selon le Règlement Intérieur de cette Loge particulière, ou de toute autre façon qu'en décidera l'Assemblée
Trimestrielle en sa grande Sagesse ; et un Règlement nouveau en pourra être fait par la suite.
X. Quand la Loge particulière se réunit, la Majorité de ses Membres a le Privilège de donner au Vénérable et
aux Surveillants des Instructions avant la réunion du Grand-Chapitre (ou Loge), lors des trois Assemblées
Trimestrielles mentionnées ci-après, et aussi de la Grande-Loge Annuelle. En effet, le Vénérable et les
Surveillants sont les Représentants de la Loge, et à ce titre, ils sont supposés exprimer son Opinion.
XI. Toutes les Loges particulières doivent, autant que possible, observer les mêmes Usages, de la sorte, et
pour cultiver la bonne Compréhension entre Francs-Maçons, quelques Membres de chaque Loge seront
chargés de visiter les autres Loges aussi souvent qu'on le jugera utile.
XII. La Grande-Loge consiste en la réunion des Vénérables et Surveillants de toutes les Loges particulières
et régulières selon les Archives. Le GRAND-MAITRE la préside, avec son Adjoint à sa Gauche, et les
Grands-Surveillants installés à leurs Places respectives. Elle doit tenir une ASSEMBLÉE
TRIMESTRIELLE vers la Saint Michel, la Noël et l'Annonciation, en tout Endroit convenable et tel que le
désignera le Grand-Maître. Là, aucun Frère ne doit être présent s'il n'est Membre régulier, sauf Dispense ; et
s'il est autorisé à y assister, il n'aura pas le droit de Vote ni même celui de donner son Avis, sauf Autorisation
accordée sur demande par la Grande Loge ; à moins, toutefois, qu'il n'y soit dûment invité par ladite Loge.
Toutes les Affaires doivent être décidées en Grande-Loge par une Majorité des Votes (chaque Membre a une
Voix, et le Grand Maître en a deux), à moins que ladite Loge laisse quelque point particulier à la Décision du
Grand-Maitre, et dans l'intérêt de l'Exécution.
XIII. A ladite Assemblée Trimestrielle, tous les Problèmes concernant la Confrérie en général, ou les Loges
particulières, ou les Frères isolés, doivent être discutés et résolus avec calme, posément et mûrement. Là
seulement les Apprentis peuvent être reçus Maîtres et Compagnons, sauf Dispense. Là aussi, tous Différends
qui ne peuvent être discutés et réglés en privé, ni par une Loge particulière, doivent être examinés
sérieusement, et résolus. Si quelque Frère s'estime lésé par la Décision de ce Tribunal, il peut se pourvoir en
Appel devant la Grande-Loge Annuelle qui suivra, et sur demande écrite adressée au Grand-Maître, ou à son
Adjoint, ou aux Grands-Surveillants.
Là aussi, les Vénérables ou les Surveillants de toutes les Loges particulières doivent apporter et fournir une
Liste des Membres qui ont été initiés ou même admis en leurs Loges particulières depuis l'Assemblée de la
Grande-Loge. Un Registre doit être tenu par le Grand-Maître, ou son Adjoint, ou plutôt par quelque Frère
que la Grande-Loge désignera comme SECRÉTAIRE. En ce Registre seront inscrites toutes les Loges, avec
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leurs Heures et Lieux habituels de Réunions, les Noms de tous les Membres de chaque Loge, et toutes les
Affaires de la Grande-Loge qu'on jugera convenable d'inscrire.
On devra aussi étudier les Méthodes les plus sages et efficaces pour recueillir l'Argent qui doit être donné, et
d'en disposer, qu'il soit remis pour la Bienfaisance ou pour le seul Secours aux loyaux Frères tombés dans la
Pauvreté ou la Maladie—mais à personne d'autre. Cependant, chaque Loge particulière disposera de ses
propres Fonds de Bienfaisance à l'usage des Frères pauvres et selon son propre Règlement Intérieur ; à moins
que toutes les Loges ne se mettent d'accord (par un nouveau Règlement) pour remettre à la
GRANDE-LOGE, lors de son Assemblée Trimestrielle ou Annuelle, les Aumônes recueillies, afin de
constituer ainsi un Fonds commun pour un meilleur Secours aux Frères pauvres.
On doit nommer aussi un TRÉSORIER, un Frère de bonne Aisance mondaine, qui sera Membre de la
Grande-Loge en raison de son Office et devra être toujours présent; il aura Pouvoir de proposer quoi que ce
soit à la Grande-Loge, surtout en ce qui concerne son Office. Tout l'Argent recueilli devra lui être remis pour
la Bienfaisance ou tout autre Usage de la Grande-Loge, et il inscrira le tout en un Registre avec les
Utilisations respectives à donner aux diverses Sommes. Il devra les dépenser ou débourser en vertu de
certain Ordre signé, ainsi que la Grande-Loge le prescrira par la suite en un nouveau Règlement. Toutefois,
il ne pourra pas voter lors de la désignation d'un Grand-Maître ou des Surveillants, mais il le pourra dans
toute autre Transaction. De même, le Secrétaire sera Membre de la Grande-Loge en raison de son Office, et
pourra voter en toutes circonstances, sauf à l'élection d'un Grand Maître ou des Surveillants.
Le Trésorier et le Secrétaire doivent avoir chacun un Employé qui doit être Frère et Compagnon, mais ne
sera jamais Membre de la Grande-Loge et ne pourra prendre la parole sans y être autorisé ou invité.
Le Grand-Maître, ou son Adjoint, doit toujours avoir à sa disposition Trésorier et Secrétaire, avec les
Employés et Registres, de manière à voir comment vont les Affaires, et savoir ce qu'il est utile de faire en cas
d'urgente Nécessité.
Un autre Frère (qui doit être Compagnon) doit être mandaté pour surveiller la Porte de la Grande-Loge ;
mais il n'en sera point Membre. Ces Offices pourront d'ailleurs être expliqués plus longuement dans un
nouveau lorsque la Nécessité et l'opportunité en apparaîtront davantage que maintenant à la Confrérie.
XV. A la GRANDE-LOGE, personne ne peut agir comme Surveillant, sinon les Grands-Surveillants
eux-mêmes s'ils sont présents. S'ils sont absents, le Grand-Maître, ou la Personne qui préside à sa place, doit
ordonner à des Surveillants privés d'agir comme Grands-Surveillants pro tempore ; le rôle de ceux-ci sera
alors tenu par deux Compagnons de la même Loge désignés à cet effet ou envoyés là par le Vénérable
particulier. Si ce dernier omettait de le faire, les Compagnons seront alors désignés par le Grand-Maitre, de
sorte que la Grande-Loge puisse toujours être complétée.
XVI. Les GRANDS-SURVEILLANTS, ou tous autres Frères, doivent d'abord renseigner l'Adjoint sur les
Affaires de la Loge ; ils ne doivent point faire appel au Grand-Maître sans le faire connaître à l'Adjoint, à
moins que celui-ci ne refuse d'intervenir en toute Affame nécessaire : en ce Cas, ou en Cas de Différend
entre Adjoint et Grands-Surveillants ou autres Frères, les deux Parties doivent aller en Accord devant le
Grand-Maître, qui peut aisément trancher la Controverse et régler le Différend en raison de sa grande
Autorité.
Le Grand-Maître ne doit recevoir d'Avis relatif aux Affaires de la Maçonnerie que de son Adjoint d'abord,
sauf en certains Cas tels qu'en peut très bien juger Son Honneur. Et si le Recours au Grand-Maître est
irrégulier, il peut aisément ordonner aux Grands Surveillants, ou à tous autres Frères s'adressant à lui, de se
rendre chez son Adjoint, qui doit assurer l'Expédition rapide des Affaires et les exposer avec Ordre devant
Son Honneur.
XVII. Aucun Grand-Maître, Grand-Maître Adjoint, Grand Surveillant, Trésorier, Secrétaire, ou quiconque
les remplace, fût-ce à titre provisoire, ne peut être en même temps Vénérable ou Surveillant à une toge
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particulière. toutefois, aussitôt que l’un d’eux s'est honorablement acquitté de son Grand-Office, il retourne à
son Poste ou ses Fonctions dans sa Loge particulière, d'où il avait été appelé pour officier plus haut.
XVIII. Si le GRAND-MAITRE ADJOINT est malade ou absent par nécessité, le Grand-Maître peut choisir
tout Compagnon qu'il lui plaît comme Adjoint pro tempore Mais celui qui est choisi comme Adjoint à la
Grande-Loge (de même que pour les Grands-Surveillants) ne pourra être libéré de ses Obligations sans que
la Cause n'ait été honnêtement décidée par la Majorité de la Grande-Loge. Et si le Grand-Maître est gêné, il
pourra réunir une GRANDE-LOGE à l'effet de lui exposer la Cause et demander Aide et Concours; en ce
cas, si la Majorité de la Grande-Loge ne peut réconcilier le Maître et son Adjoint (ou ses Surveillants), elle
doit autoriser le Maître à libérer son Adjoint (ou ses Surveillants), et à choisir aussitôt un autre Adjoint ; et
ladite Grande-Loge doit désigner en ce cas d'autres Surveillants, de manière que l'Harmonie et la Paix soient
préservées.
XIX. Si le Grand-Maître abusait de son Pouvoir et se rendait indigne de l'obéissance et la Sujétion des
Loges, il serait traité alors de la manière qui sera fixée par un nouveau Règlement : jusqu'ici, en effet, (65)
l'ancienne Confrérie n'a jamais eu l'occasion de le faire, parce que tous ses GRANDS-MAÎTRES se sont
toujours montrés dignes de cet honorable Office.
XX. Le Grand-Maître, avec son Adjoint et ses Surveillants, doit (au moins une fois) se déplacer et visiter
toutes les Loges de la Ville, durant sa Maîtrise.
XXI. Si le Grand-Maître vient à décéder pendant sa Maitrise, ou s'il tombe malade, ou voyage au-delà des
Mers, ou soit, de toute autre façon, incapable d'assurer ses Fonctions, l'ADJOINT (ou, en son Absence, le
Premier GRAND-SURVEILLANT ; ou, à défaut, le Second ; ou encore, si besoin, tout groupe présent de
trois Vénérables de Loges) doit réunir immédiatement la GRANDE-LOGE pour discuter ensemble de cette
Nécessité. Elle enverra deux de ses Membres pour inviter le précédent GRAND-MAITRE à reprendre son
Office, ce qui lui revient maintenant ; s'il refuse, on s'adressera à celui qui l'a précédé, et ainsi de suite ; mais
si aucun ancien Grand-Maître ne peut être trouvé, alors l'Adjoint agira comme Président jusqu'à ce qu'un
remplaçant soit désigné ; et s'il n'y a point d'Adjoint, on prendra le Maître le plus ancien.
XXII. Les Frères de toutes les Loges de Londres, Westminster et environs, doivent se réunir en
COMMUNICATION ANNUELLE et Fête, en quelque Lieu convenable, le Jour de Saint-Jean-Baptiste, ou
le Jour de Saint-Jean-l'EVANGÉLISTE ; la Grande-Loge déterminera cela par un nouveau Règlement ;
comme elle s'est réunie les Années précédentes au Jour de la Saint-Jean-Baptiste ; mais à condition :
Que la Majorité des Vénérables et Surveillants, avec le Grand-Maître, son Adjoint et ses Surveillants, aient
décidé, lors de leur Assemblée Trimestrielle, trois mois plus tôt, qu'il doit y avoir une Fête, et une Assemblée
Générale de tous les Frères. Par contre, si le Grand-Maître ou la Majorité des Vénérables particuliers y sont
opposés, on doit y renoncer pour cette Fois.
Mais que la Fête pour tous les Frères ait été décidée ou non, la Grande-Loge doit cependant se réunir
annuellement en quelque Lieu convenable, le Jour de la SAINT-JEAN. Si ce Jour est un Dimanche, alors on
prendra le Jour suivant, de façon à choisir chaque Année un nouveau GRAND-MAITRE, un Adjoint, et des
Surveillants.
XXIII. Si on le juge opportun et que le GRAND-MAITRE, avec la Majorité des Vénérables et Surveillants,
sont d'accord pour organiser une GRANDE FÊTE selon l’ancienne et louable Coutume des Maçons, alors les
Grands-Surveillants seront chargés de préparer des Tickets portant le Sceau du Grand-Maître ; ils en
disposeront et recevront l'Argent des Tickets, et ils achèteront les Matériaux de la Fête. Il leur faudra trouver
un Local commode et convenable pour y festoyer. Ils seront enfin chargés de toutes autres choses concernant
la Réception.
Mais pour que les Travaux ne puissent être trop pénibles pour les deux Grands-Surveillants, et pour que tous
les Problèmes soient sûrement et rapidement traités, le Grand-Maître (ou son Adjoint) aura Pouvoir de
nommer et désigner tel Nombre de Servants que Son Honneur jugera utile. Ceux-ci agiront de concert avec
les deux Grands-Surveillants ; toutes choses relatives à la Fête seront décidées entre eux à la Majorité des
Voix, à moins que le Grand-Maître (ou son Adjoint) n'intervienne par une Décision ou un Ordre particuliers.
XXIV. Surveillants et Servants doivent, à tout moment, se tenir prêts à exécuter les Ordres et Directives du
Grand-Maître ou de son Adjoint, pour tout ce qui concerne les Lieux. Si Son Honneur et l'Adjoint sont
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malades ou absents par Nécessité, les Surveillants et Servants doivent inviter Vénérables et Surveillants à se
réunir à l'effet de leur donner Ordres et Directives ; mais ils peuvent aussi prendre toute l'Affaire sur
eux-mêmes, et agir pour le mieux.
Les Grands-Surveillants et les Servants doivent rendre compte de tout l'Argent qu'ils reçoivent ou dépensent,
devant la Grande Loge, après le Dîner, ou lorsque celle-ci jugera utile de leur demander des Comptes.
Le Grand-Maitre peut, si cela lui plait, convoquer en temps voulu tous les Vénérables et Surveillants des
Loges pour se concerter avec eux sur l'organisation d'une Grande-Fête, et sur toute Urgence ou Eventualité
s'y rapportant, et pour lesquelles il désire un Avis ; mais il peut aussi prendre toute l'Affaire sur lui-même.
XXV. Les Vénérables des Loges doivent désigner chacun un Compagnon discret et expérimenté, pour
former un COMITÉ groupant un Membre de chaque Loge. Ce Comité doit se réunir pour recevoir dans une
Pièce convenable chaque Personne munie d'un Ticket ; il aura Pouvoir de la traiter de la façon qu'il jugera
convenable, de manière à l'admettre, ou à l'exclure s'il y a un motif. L'essentiel est de ne chasser
(67) aucun Homme avant d'avoir fait la Connaissance de tous les Frères qui se trouvent à l'intérieur du Local.
L'examen préalable évitera des Erreurs : aucun vrai Frère ne pourra être exclus, et aucun faux Frère (ou
simple Imposteur) ne sera admis. Ce Comité devra se réunir de très bonne heure, le Jour de la Saint-Jean, à
l'Endroit convenu, et même avant que n'arrivent toutes Personnes munies de Tickets.
XXVI. Le GRAND-MAITRE doit désigner deux (ou plus) Frères sûrs comme Portiers ou Concierges ;
ceux-ci devront aussi arriver de bonne heure sur les Lieux, pour certaines bonnes Raisons ; et ils se mettront
aux Ordres du Comité.
XXVII. Les Grands-Surveillants, ou les Servants, doivent désigner à l'avance tel Nombre de Frères qu'ils
jugeront aptes et convenables pour servir à Table ; si cela leur convient, ils pourront discuter avec les
Vénérables et Surveillants des Loges à propos des Personnes les plus convenables, ou les accepter sur leur
Recommandation. Personne, en effet, ne doit servir en ce Jour-là s'il n'est Maçon libre et Accepté ; et ainsi,
l'Assemblée demeure libre et harmonieuse.
XXVIII. Tous les Membres de la Grande-Loge doivent être en place longtemps avant le Dîner, avec le
Grand-Maître sortant, son adjoint à leur tête ; et ils doivent s’organiser de manière :
1° A recevoir tous Appels dûment déposés, ainsi qu'il est prescrit plus haut, et de sorte que l'Appelant puisse
être entendu et l'Affaire traitée à l'amiable avant Dîner, si possible. Mais si c'est impossible, l'Affaire doit
alors être différée jusqu'après l'élection du nouveau Grand-Maître ; et si elle ne peut être résolue après
Dîner, on pourra la remettre et la renvoyer à un Comité particulier, qui la réglera dans le calme et en fera un
Compte Rendu à la prochaine Assemblée Trimestrielle. Ainsi, l'Amour Fraternel peut être préservé ;
2° A prévenir tout Différend ou Ennui qu'on peut craindre de voir surgir en ce Jour : De la sorte, aucune
Interruption ne peut être causée à l'Harmonie et au Plaisir de la GRANDE-FÊTE.
4° A recevoir et examiner toute bonne Motion ou tout Problème d'extrême importance pouvant émaner des
Loges particulières, et présentés par leurs Représentants, les divers Vénérables et Surveillants.
XXIX. Après la Discussion de ces Problèmes, le Grand-Maître et son Adjoint, les Grands-Surveillants, ou
les Servants, le Secrétaire, le Trésorier, les Employés, et toute autre Personne, doivent se retirer, et laisser
seuls les Vénérables et Surveillants des Loges particulières : ceux-ci doivent en effet se consulter à l'amiable
sur l’élection d’un NOUVEAU GRAND-MAITRE, ou maintenir le présent, s'ils ne l'ont fait le Jour
précédent. S'ils sont unanimes à maintenir le présent Grand-Maitre, Son Honneur doit être appelé, et l'on doit
lui demander humblement de faire à la Confrérie l'Honneur de la diriger pendant l'Année suivante. On saura
après Dîner s'il accepte ou non : Car cela ne doit être révélé que par l'Election elle-même.
XXX. Vénérables et Surveillants, et tous les Frères, peuvent alors discuter librement ou se grouper comme il
leur convient, jusqu'au moment du Dîner, où chaque Frère prendra sa Place à la Table.
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XXXI. Quelque temps après le Dîner, la GRANDE-LOGE est constituée, non en Privé, mais en Présence de
tous les Frères, même s'ils n'en sont point Membres ; et ces derniers, en conséquence, ne doivent prendre la
Parole que s'ils y sont autorisés et invités.
XXXII. Si, au cours d'un entretien privé avec le Vénérable et les Surveillants, le Grand-Maître sortant a
accepté de rester en fonctions durant l'année suivante, alors un Membre de la Grande-Loge, mandaté à ce
propos, doit exposer à tous les Frères la bonne Administration de Son HONNEUR ; puis, se tournant vers
lui, il doit, au Nom de la Grande-Loge, le prier humblement (s'il est Noble) de faire à la CONFRÉRIE le
grand Honneur (et s'il n'est point Noble, la grande Bonté) de continuer d'être son Grand-Maître durant
l'Année à venir. Lorsque Son Honneur aura indiqué Son Acceptation par un Salut ou une Allocution, comme
il Lui plaira, ledit Membre délégué de la GRANDE-LOGE le proclamera Grand-Maître, et tous les
Membres de la Loge devront le saluer dans les Formes. Alors, pendant quelques Minutes, tous les Frères
auront Permission de déclarer leurs Satisfaction, Plaisir et Congratulations.
XXXIII. Mais si le Vénérable et les Surveillants n'ont pas, en privé, ce Jour avant Dîner, ni le Jour précédent,
prié le Grand-Maître sortant de continuer sa Maîtrise durant une autre Année, ou si lui-même, ainsi
sollicité, n'a pas accepté, alors le GRAND MAITRE sortant doit désigner un Successeur pour l'Année à
venir. Si celui-ci, présent, est approuvé unanimement par la Grande-Loge, il doit être proclamé, salué et
congratulé comme nouveau Grand-Maître (comme il est indiqué plus haut), et immédiatement installé par
le Grand-Maître sortant, selon l'Usage.
XXXIV. Mais si cette Désignation n'est pas unanimement approuvée, le nouveau Grand-Maître doit être
immédiatement choisi au Scrutin. Tous les Vénérables et Surveillants écrivent leurs Noms, ainsi que le
Grand-Maître sortant ; puis celui-ci tire un Nom, et l'Homme dont le Nom est tiré le premier par le Grand-
Maître sortant, et que le Hasard aura ainsi désigné, sera le GRAND-MAITRE pour l'Année à venir. S'il est
présent, on doit le proclamer saluer et congratuler comme indiqué plus haut, et il doit être immédiatement
installé, selon l'Usage, par le Grand-Maître sortant.
XXXV. Le GRAND-MAITRE sortant ainsi maintenu (ou le Nouveau GRAND-MAITRE ainsi installé) doit
ensuite désigner et nommer son Grand-Maître Adjoint, que ce soit le sortant ou un nouveau ; et celui-ci doit
être aussi proclamé, salué et congratulé comme indiqué plus haut.
Le Grand-Maître doit aussi désigner les nouveaux GRANDS SURVEILLANTS ; et si ces derniers sont
unanimement approuvés par la Grande-Loge, on les doit proclamer, saluer et congratuler comme indiqué
plus haut. Sinon, on doit les choisir au Scrutin, de même façon que pour le Grand-Maître. De même, les
Surveillants des Loges privées doivent être également choisis au Scrutin dans chaque Loge, si les Membres
n'y sont pas d'accord sur la Désignation faite par le Vénérable.
XXXVI. Mais si le FRÈRE désigné comme son Successeur par le présent Grand-Maître (ou éventuellement
choisi au Scrutin par la Majorité de la Grande-Loge) se trouve absent de la Grande-Fête pour cause de
Maladie ou d'Absence obligée, il ne peut être proclamé NOUVEAU GRAND-MAITRE, à moins que le
Grand-Maître sortant (ou un groupe de Vénérables et Surveillants de la Grande-Loge) ne puisse garantir
sur son Honneur de Frère que ladite Personne, ainsi désignée ou choisie, acceptera volontiers ledit Office.
Dans ce cas, le Grand-Maitre sortant devra agir comme son Délégué, et désigner en son Nom l'Adjoint et
les Surveillants ; c'est aussi en son Nom qu'il doit recevoir les Honneurs d'Usage, Hommage et
Congratulations.
XXXVII. Le Grand-Maitre doit alors autoriser quelque Frère (Compagnon ou Apprenti) à prendre la parole
en une Allocution adressée à son Honneur, ou à présenter une Motion dans l'intérêt de la Confrérie. Cette
Motion doit être, soit aussitôt examinée et conclue, soit renvoyée à l'Etude de la Grande-Loge dès sa
prochaine Assemblée, régulière ou extraordinaire. Cela fait,
XXXVIII. Le GRAND-MAITRE ou son Adjoint, ou tout Frère désigné par lui, doit alors faire une
Allocution à tous les Frères et leur donner de bons Conseils. Finalement, après quelques autres Transactions
qu'on ne saurait écrire en aucun Langage, les Frères peuvent se retirer, ou demeurer plus longtemps, comme
il leur plaît.
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XXXIX. Chaque GRANDE-LOGE Annuelle a l’Autorité et le Pouvoir inhérents de faire de nouveaux
Règlements, ou de modifier les présents, dans le réel Intérêt de notre ancienne Fraternité : Mais cela, à
condition que les anciennes Limites (“LAND-MARKS”) soient toujours soigneusement respectées, et que
toutes Modifications ou Réglementations nouvelles soient proposées et acceptées à la troisième Assemblée
Trimestrielle précédant la Grande-Fête Annuelle. Elles doivent aussi être proposées à l'Examen de tous les
Frères avant le Dîner, même aux plus jeunes Apprentis, et par écrit. L'Approbation et le Consentement de la
Majorité de tous les Frères présents sont absolument nécessaires pour rendre obligatoires ces Modifications,
qui doivent être solennellement demandées après le Dîner, et après l'installation du nouveau Grand-Maître.
C'est de cette manière que furent demandés et obtenus les présents RÈGLEMENTS lorsqu’ils furent
proposés par la GRANDE LOGE à environ 150 frères, le jour de la Saint-Jean-Baptiste, en 1721.
POST-SCRIPTUM
Voici la manière de constituer une nouvelle loge, comme la pratique sa grâce le Duc de
WHARTON, le présent et très respectable Grand-Maître, et conformément aux anciens
usages des Maçons :
Pour éviter de nombreuses Irrégularités, une Nouvelle-Loge doit être solennellement constituée par le
Grand-Maître, avec ses Adjoint et Surveillants. En l'Absence du Grand-Maître, l'Adjoint doit agir au nom de
Son Honneur, et désigner pour l'assister quelque Vénérable de Loge. Dans le cas où l'Adjoint est absent, le
Grand-Maître doit choisir quelque Vénérable de Loge pour agir comme Adjoint pro tempore.
Comme les Candidats ou les nouveaux Vénérable et Surveillants se trouvent encore parmi les Compagnons,
le GRAND-MAITRE doit demander à son Adjoint s'il les a bien examinés, et s'il trouve le
Candidat-Vénérable très habile en la noble Science et l'Art Royal, et dûment instruit dans nos Mystères, etc.
Lorsque l'Adjoint a répondu par l'affirmative, il doit (sur l'Ordre du Grand-Maître) séparer le Candidat de
ses Compagnons, et le présenter au Grand-Maitre en disant : “Très Respectable GRAND-MAITRE, les
Frères que voici désirent se constituer en une nouvelle Loge ; et je vous présente ici mon valeureux Frère
comme leur Vénérable. Je le connais comme Homme de bonne Moralité et grande Habileté, loyal et digne
de confiance, et qui aime la Confrérie entière, où qu'elle soit répandue sur la Surface de la Terre”.
Puis le GRAND-MAITRE place le Candidat à sa Gauche, et après avoir demandé et obtenu le Consentement
unanime de tous les Frères, il doit déclarer : “Je constitue et organise ces bons Frères en une nouvelle Loge,
vous désigne comme leur Vénérable, et ne doute pas de votre Capacité et de votre Soin pour préserver le
Ciment de la LOGE...” (etc.). Il peut ajouter quelques autres Expressions opportunes et usuelles en la
Circonstance, mais qu'il n'est point convenable d'écrire ici.
Là-dessus, l'Adjoint doit rappeler les Obligations d'un Vénérable et le GRAND-MAÎTRE doit demander au
Candidat : “Vous soumettez-vous à ces Obligations comme ont fait les Vénérables à toutes les Epoques?”.
Et le Candidat ayant signifié sa cordiale Soumission, le Grand-Maître doit alors, selon certaines
Cérémonies particulières et conformes aux anciens Usages, l'installer, et lui remettre les Constitutions, le
Registre de la Loge, et les Instruments de son Office, non point tout ensemble, mais l'un après l'autre ; et
après chacun d'eux, le Grand-Maître, ou son Adjoint, doit répéter l'énergique Obligation se rapportant à
l'objet présenté.
Cela fait, les Membres de cette nouvelle Loge s'inclinent tous ensemble pour saluer le Grand-Maître et
remercier Son Honneur ; puis ils rendent immédiatement Hommage à leur nouveau Vénérable et lui
signifient leur Promesse de Sujétion et Obéissance à sa Personne, par l'usuelle Congratulation.
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L'Adjoint et les Grands-Surveillants, et tous autres Frères présents qui ne sont point Membres de cette
nouvelle Loge, doivent alors congratuler le nouveau Vénérable ; celui-ci doit ensuite adresser ses
Remerciements convenables, d'abord au GRAND-MAÎTRE, puis aux autres Frères, dans l'Ordre de
préséance.
Le Grand-Maître invite ALORS le nouveau Vénérable à entrer immédiatement en Fonctions dans son
Office, en choisissant ses Surveillants ; et le Nouveau Vénérable, désignant aussitôt deux Compagnons, les
présente à l'Approbation du Grand-Maître et au Consentement de la nouvelle-Loge. Cela accordé :
Le Premier GRAND-SURVEILLANT, ou le Second, ou quelque Frère à sa place, doit alors rappeler les
Obligations des Surveillants ; et les Candidats, solennellement invités par le nouveau Vénérable, doivent
signifier leur Soumission.
Sur quoi le NOUVEAU VÉNÉRABLE, en leur remettant les Instruments de leur Office, doit les installer en
bonne Forme à leurs propres Places; puis les Frères de cette nouvelle Loge doivent signifier leur Obéissance
aux nouveaux Surveillants par l'usuelle Congratulation.
Et cette LOGE, ainsi complètement constituée, doit être inscrite sans le registre du Grand-Maître, et notifiée
par son ordre aux autres loges.
APPROBATION
ATTENDU QUE dans les Confusions causées par les Guerres des Saxons, Danois et Normands, les
Archives des Maçons ont été fort corrompues, les Francs-Maçons d'Angleterre ont jugé nécessaire à deux
reprises de corriger leurs CONSTITUTIONS, OBLIGATIONS et RÈGLEMENTS : la première fois, sous le
Règne du Roi ATHELSTAN le Saxon, et, longtemps après, sous le Règne du Roi EDOUARD IV le Nor-
mand. Et cela fut d'autant plus nécessaire que les anciennes Constitutions en Angleterre avaient été fort
mutilées, interpolées, et affreusement corrompues, non seulement par une fausse Orthographe, mais même
par de nombreux Faits inexacts et des Erreurs grossières sur l'Histoire et la Chronologie. Cela est dû à la
Longueur du Temps, et à l'ignorance des Transcripteurs aux sombres Siècles illettrés qui précédèrent la
Renaissance de la Géométrie et de l'ancienne Architecture : et tous les Frères instruits et sages en ont été
grandement outragés comme les Ignorants en ont été abusés.
Notre ancien et Honorable Grand-Maître, Sa Grâce le Duc de MONTAGU, avait ordonné à l'Auteur
d'examiner, corriger et résumer en une nouvelle et meilleure Méthode, l'Histoire, les Obligations et Règle-
ments de l'ancienne FRATERNITÉ. Celui-ci étudia donc plusieurs Documents d'Italie et d'Ecosse, et de
diverses régions d'Angleterre ; et de ces documents (quoique erronés sur bien des points), et de plusieurs
autres anciennes Archives de Maçons, il tira les nouvelles CONSTITUTIONS rédigées plus haut, ainsi que
les Obligations et Règlements Généraux. Puis il soumit le tout à l'Examen et aux Corrections des ancien et
nouveau Grands-Maîtres Adjoints et autres Frères érudits, ainsi qu'aux Vénérables et Surveillants des Loges
particulières, lors de leur Assemblée Trimestrielle. Il communiqua enfin tout cela à l'ancien
GRAND-MA~TRE lui-même, ledit Duc de MONTAGU, aux fins d'Examen, Corrections et Approbation ; et
sur le Conseil de plusieurs Frères, Sa Grâce ordonna que ce fût convenablement imprimé pour l'usage des
Loges. Toutefois, les épreuves ne furent point tout à fait prêtes pour l'Imprimerie durant la Maîtrise de Sa
Grâce.
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d'Histoire et Chronologie corrigées, les Faits inexacts et Termes impropres supprimés, et le tout bien résumé
en une nouvelle et meilleure Méthode.
Et nous ordonnons Que tout cela soit adressé à chaque Loge particulière sous notre Juridiction, comme
étant les SEULES CONSTITUTIONS de Maçons Libres et Acceptés panai nous, et qui devront être lues à
l'initiation des nouveaux Frères, ou quand le Vénérable le jugera utile ; et les nouveaux Frères devront les
étudier avant leur Initiation.
T. DESAGULIERS L. L. D. et F. R. S.
DÉPUTÉ Grand-Maître
Joshua Timson
William Hawkins
Grands Surveillants
VIII. , .......Vénérable
Jonathan Sisson, John Shipton Surveillants
X., Vénérable
John Lubton, Richard Smith Surveillants
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XVI. JOHN GEORGES, Esq., Vénérable
Robert Gray, Esq.,Charles Grymes, Esq. Surveillants
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Le
CHANT DU MAÎTRE
ou
L'HISTOIRE de la MAÇONNERIE
Par l'Auteur
Pour être chanté avec un Refrain, quand le Vénérable le permettra ; soit une seule Partie, soit le tout,
comme il lui plaira.
PREMIÈRE PARTIE
I
II
IV
Refrain
DEUXIÈME PARTIE
II
III
VI
Refrain
[S'arrêter ici pour boire à la Santé du Vénérable et des Surveillants de cette Loge particulière].
TROISIÈME PARTIE
II
IV
VI
Refrain
[S'arrêter ici pour boire à l'illustre Mémoire des Empereurs, Rois, Princes, Nobles, Gentilshommes,
Membres du Clergé et Savants, qui ont toujours propagé l'Art].
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QUATRIÈME PARTIE
II
III
IV
Refrain
[S'arrêter ici pour boire à l'heureuse Mémoire de tous les Reno- valeurs de l'ancien Style Augustin].
CINQUIÈME PARTIE
II
III
46
IV
Refrain
LE
CHANT DU SURVEILLANT
OU UNE AUTRE
HISTOIRE de 1a MAÇONNERIE
composé
par l'Auteur
Pour être chanté et joué à l'Assemblée trimestrielle
II
III
IV
VI
VII
VIII
IX
49
XI
XII
XIII
Refrain
Pour remplir cette Page, on a estimé qu'il n'est pas déplacé d'insérer ici un Paragraphe d'une ancienne
Archive de Maçons, « La Compagnie des Maçons, autrement nommés FRANCS-MAÇONS »
d'organisation ancienne et bonne Considération, grâce à d'affables et cordiales Réunions à diverses
Époques ; et comme doit le faire une affectueuse Fraternité, elle fréquentait cette Assemblée mutuelle au
Temps du Roi HENRY V en la XIIe Année de son très gracieux Règne. Ladite Archive décrit un Blason fort
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semblable à Celui de la COMPAGNIE de LONDRES des Libres-Maçons ; on croit généralement que ladite
Compagnie est issue de l'ancienne Fraternité, et qu'autrefois, aucun homme n'était libéré de cette
Compagnie avant d'être installé en quelque Loge de Maçons Libres et Acceptés, selon la Qualification
nécessaire. Mais cette louable Coutume semble être depuis longtemps en Désuétude. Ces Frères des Pays
Etrangers ont aussi découvert que plusieurs anciennes et nobles Sociétés et Ordres d'hommes ont recueilli
leurs Obligations et Règlements des Francs-maçons (qui constituent maintenant le plus vieil Ordre de la
Terre), et qu'elles furent peut-être toutes Membres de ladite ancien et respectable confrérie. Mais cela
apparaîtra plus clairement le moment venu.
LE
CHANT DES COMPAGNONS
par notre Frère CHARLES DELAFAYE, Esq.
Pour être Chanté et Joué à la Grande-Fête.
Refrain
Refrain
III
Refrain
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IV
Refrain
Refrain
VI
Refrain
Allons, préparons-nous,
Nous, Frères qui sommes
Réunis par une joyeuse Occasion ;
Buvons, rions et chantons ;
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Notre Vin a de la Force :
Voici un toast à la Santé d'un MAÇON Accepté.
II
III
IV
L'Orgueil de l'Antiquité,
Nous l'avons de notre côté,
Et il place l'Homme à son exacte Condition
Il n'est là rien qui ne soit digne
D'être compris
Par un MAÇON Libre et Accepté.
VI
A l'Assemblée Trimestrielle, le présent Ouvrage, qui fut entrepris sur l'Ordre de Sa GRACE
le Duc de MONTAGU, notre ancien Grand-Maître, a été régulièrement approuvé sous
sa forme manuscrite par la GRANDE-LOGE. Il a donc été imprimé en ce Jour, et
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approuvé par la SOCIÉTÉ. En conséquence, nous ordonnons par la présente que ledit
Ouvrage soit Publié, et le recommandons pour l'Usage des Loges.
F I N I S.
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