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République Algérienne Démocratique et populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Ferhat Abbas Sétif 1 1 ‫ سطيف‬،‫جامعة فرحات عباس‬


Institut d’architecture et des ‫معهد الهندسة المعمارية وعلوم األرض‬
Sciences de la Terre ‫قسم علوم األرض‬
Département des Sciences de la terre

Mémoire du projet de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Master


En Géologie de l’Ingénieur et géotechnique

Thème :

Analyse multi-aléas géologiques géotechniques d’un site urbain au sein de la


faille active de Thénia (cas de la ville de Heuraoua)

Réaliser par :

Mechmeche Neïla Nesrine


&
Djaref Selma El Batoul

Devant le Jury :
Président : M. F ZAHRI MCA UFAS1
Encadreur : M. M Y TEBBOUCHE MAB UFAS1
Examinateur : M. M BERSI MCA UFAS1

Promotion 2021/2022
Remerciements :
Au terme de cette étude, nous remercions avant tout Dieu le Tout
Puissant, de nous avoir donné la foi et le courage et de nous avoir
guidées pour l’accomplissement de ce travail modeste.

Nous avons l’honneur de remercier tous ceux qui ont collaboré de près
ou de loin à l’élaboration de ce travail, notre gratitude est grande à
Monsieur Tebbouche Mohamed Yacine, pour son encadrement au cours
de ce semestre, nous le remercions pour son aide précieuse, sa
disponibilité, sa patience, sa compréhension et ses orientations qui ont
contribué à baliser le parcours de cette présente recherche.

Je tiens à remercier aussi Monsieur Bellouche Mohamed Amokrane


pour ses précieux conseils et le temps qu’il nous a accordé durant tout
notre parcours universitaire.

Sans oublier de remercier les membres du jury qui trouveront ici


l'expression de nos remerciements les plus chaleureux pour avoir accepté
d’examiner ce modeste travail.
Dédicace :
Je dédie ce modeste travail à tous ceux qui ont fait de moi ce que je suis
aujourd’hui, et plus particulièrement ;

A mes parents envers lesquelles j’aimerai exprimer toute ma


reconnaissance car ils n’ont cessé de croire en moi, à ma précieuse
Mamie qui n’a cessé de prier pour ma réussite, à mon oncle Mohamed et
ma tante Naima, à mes sœurs Fella et Dina qui sont mes piliers, à mon
frère Hamza et mon beau-frère Malik, à ma nièce Amélia qui est ma
source de bonheur, à mes meilleures amies et sœurs de cœur Rihem et
Anissa, à ma binôme Selma et à mon alter ego C.KDC, Je tiens à les
remercier pour leurs encouragements et leurs soutiens moral, tout au
long de mon parcours universitaire, ils m'ont permis de persévérer dans
les moments difficiles.

Une grande pensé à Monsieur Bellouche M.A qui a était là dès mes
premiers instants à l’université et que je remercie profondément pour
tout l’appui et le soutien qu’il m’a offert durant toutes ces années.

Et enfin, je remercie toutes les personnes qui m'ont aidé de près ou de


loin par un geste, une parole, ou un conseil et qui m'ont apporté leurs
soutiens.

Neïla
Dédicace :
Avec l'expression de ma reconnaissance je dédie ce modeste travail à
ceux qui, quels que soit les termes embrassés je n'arriverais jamais à leur
exprimé mon amour sincère.

A la femme qui n'a jamais dit non âmes exigences et qui n’épargné aucun
effort pour me rendre heureuse mon adorable mère Smati Ilhem.

A l'homme qui doit ma vie ma réussite et tout mon respect mon cher père 
Djaref Djamel El Din.

A ma chère sœur Baya* Bibicha*  qui n'a pas  cessé de me conseiller


encourager et soutenir tout au long de mes études  que dieu la protège et 
offre la chance et le bonheur.

A mon petit frère Hamouda qui sait toujours comment  procurer la joie
et le bonheur pour toute  la famille.

A la femme forte et mon bon exemple dans la vie qui nous a quitté  *ma
Sacia  *que dieu l'accueille dans son veste paradis.

A mon grand-père et mes tantes et oncles  maternelle et paternelle  que


dieux leur donne une longue et joyeuse vie.

A mes cousins et cousines et mes amis merci pour leur amour et leurs
encouragements.

Sans oublier ma chère amie et binôme Neïla Mechmeche pour son


soutien moral sa patience et sa compréhension tout au long de  ce projet.

Selma

Résumé :
La mise en scène d’un projet urbain au sein d’une faille active nécessite une étude
multirisque du site, ce qui est le cas du projet des 450 logements située dans la ville de
Heuraoua, le terrain est situé sur la faille active de Thénia (Wilaya d’Alger), l’étude
est réalisée en analysant les différents Aléas géologiques et géotechniques pouvant
influer sur l’ouvrage. Les premières étapes visent à connaitre la géologie régionale et
le risque sismique de la région en passant par des études géologiques et
sismotectoniques. Ensuite, une étude géotechnique est effectuée sur la base d’essais
sur terrain et de laboratoire, ce qui permet de déterminer les diverses unités
géotechniques et leurs possible comportement physico-mécanique. Par la suite la
géophysique est abordée par l’analyse d’effet de site à partir de la méthode H/V, dont
le traitement peut déterminer la réponse spectrale du sol et permet d’analyser
l’mplification.

Mots clés : Aléas géologiques, Aléas géotechniques, Hydrologie, Hydrogéologie,


Aléa sismique, Méthode H/V, Effet de site.

Summary:

The staging of an urban project within an active fault requires a multirisk study of the
site, which is the case of the 450 housing project located in the city of Heuraoua, the
land is located on the active fault of Thénia (Wilaya of Algiers), the study is carried
out by analyzing the various geological and geotechnical hazards that can affect the
work. The first steps aim at knowing the regional geology and the seismic risk of the
region through geological and seismotectonic studies. Then, a geotechnical study is
carried out on the basis of field and laboratory tests, which makes it possible to
determine the various geotechnical units and their possible physical-mechanical
behavior. Finally, the geophysics is approached by the analysis of the site effect from
the H/V method, whose treatment can determine the spectral response of the ground.

Key words: Geological Hazards, Geotechnical Hazards, Hydrology, Hydrogeology,


Seismic Hazards, H/V Method, Site Effect.

: ‫ملخص‬ 

‫كني‬DD‫روع الس‬DD‫ة المش‬DD‫و حال‬DD‫ وه‬،‫ع‬DD‫ للموق‬D‫يتطلب انطالق مشروع حضري ضمن صدع نشط دراسة مخاطر متعددة‬
‫ة من خالل‬DD‫راء الدراس‬DD‫ يتم إج‬،)‫ر‬DD‫ة الجزائ‬DD‫ط (والي‬DD‫ة النش‬DD‫دع ثني‬DD‫ع على ص‬DD‫ التي يق‬،‫ هراوة‬D‫ الكائن في مدينة‬450
‫تحليل مختلف المخاطر الجيولوجية والجيوتقنية ال‪D‬تي ق‪D‬د ت‪D‬ؤثر على الهيك‪D‬ل‪ .‬ته‪D‬دف الخط‪D‬وات األولى إلى معرف‪D‬ة‬
‫الجيولوجيا اإلقليمية والمخاطر الزلزالية للمنطقة من خالل الدراسات الجيولوجية والزلزالية‪ .‬بعد ذلك‪ ،‬يتم إج‪DD‬راء‬
‫دراسة جيوتقنية على أساس االختبارات الميدانية‪ D‬والمخبري‪DD‬ة‪ ،‬مم‪DD‬ا يجع‪DD‬ل من الممكن تحدي‪DD‬د الوح‪DD‬دات الجيوتقني‪DD‬ة‬
‫المختلفة وس‪D‬لوكها الفيزي‪D‬ائي والميك‪D‬انيكي المحتم‪D‬ل‪ ،‬وأخ‪D‬يراً يتم التعام‪D‬ل م‪D‬ع الجيوفيزي‪D‬اء من خالل تحلي‪D‬ل ت‪D‬أثير‬
‫الموقع بالطريقة التي يمكن أن تحدد االستجابة الطيفية لألرض‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬المخاطر الجيولوجية‪ ،‬المخاطر الجيوتقنية‪ ،‬الهيدرولوجيا‪ ،‬الهيدروجيولوجيا‪ ،‬المخاطر‬


‫طريقة ‪ H / V‬الزلزالية‪ ،‬تأثير الموقع‬
Sommaire  :
Introduction générale :

Introduction : 1

I. Objectif du travail : 2

Chapitre I : Généralité

1. Situation géographique : 3

I. Géologie de la région : 4
1) Analyse stratigraphique : 4

2) Analyse géomorphologique : 6

3) Analyse structurale : 7

II. Hydrologie et hydrogéologie : 8

Introduction : 8

A. Contexte climatique : 8

 Le climat : 8
 Les précipitations : 8
 La température : 10

B. Contexte Hydrographique : 11

C. Contexte Hydrogéologique : 12

Conclusion : 15

Chapitre II : Sismicité

Introduction : 16

1. Sismicité historique : 16
2. Sismotectonique : 18
-Les failles actives de l’algérois : 18

3. L’aléa sismique : 21
a. Approche déterministe : 21

1) Calcul des MCE (Maximum credible earthquake) : 21

2) Calcul des PGA (Pick ground acceleration) : 22

3) Analyse d’amplification du sol : 23

b. Approche probabiliste : 23

Conclusion : 25

Chapitre III : Géotechnique

Introduction : 26

I. Géologie local : 26

II. Campagne de reconnaissance in-situ et les essais au


laboratoire : 28
A. Campagne de reconnaissance in-situ : 28

1) Sondages de reconnaissance : 29

2) Essais de pénétration statique : 29

3) Essais préssiometrique : 31

B. Essais au laboratoire : 33

1) Caractéristiques de la formation sableuse : 33

2) Caractéristiques de la formation marneuse : 34

C. Synthèse Géotechnique : 37

Chapitre IV : Géophysique

Introduction : 38
I. Effet de site 38
1) Comment accéder aux effets de site ? 39

II. Méthode des rapports spectraux H/V 40


1) Bref aperçu sur la méthode H/V : 40
2) Principe de la méthode H/V : 40
3) Potentialité de la méthode : 42
4) Appareillages : 43
III. Acquisition des enregistrements du bruit ambiant 43
1) Traitement des enregistrements : 44
2) Détermination de la fréquence f 0 du pic H/V : 44
3) Résultats H/V : 45
a. Comparaison des courbes H/V des différentes composantes N-S, E-W
et leurs moyennes : 45

b. Enregistrement du bruit de fond au niveau du sol : 46

c. Détermination des profondeurs des différentes interfaces à partir des


pics de fréquences : 48

IV. Enregistrements du bruit de fond sur bâtiments : 50


1) Vibration des bâtiments : 50
2) Phénomène de résonance : 50

Conclusion : 52

Conclusion générale :

Conclusion : 53
Liste des figures  :
3
Figure I.1 : Situation géographique de Heuraoua (Google Earth)…………………
Figure I.2 : série lithologique du socle cristallophyllien d’Alger. (Saadallah 1981)….. 4

Figure I.3 : Carte montrant les principaux ensembles géomorphologique de la région 7


d’Alger………………………………………………………….
Figure I.4 : Précipitation moyenne mensuelle des années 2006-2016 (Station Dar El 9
Beida)………………………………………….
Figure I.5 : Précipitation moyenne annuelle de 2006 à 2016 (Station Dar El Beida).... 10

Figure I.6 : Histogramme ombrothermique de 2006 à 2016…………………………… 11

Figure I.7 : Schéma des réseaux hydrographique…………………………………….. 12

Figure I.8 : carte piézométrique de la Mitidja oriental (Ben Achour et Benmelha 1993) 14
………………………………………………
Figure II.1 : Carte des intensités sismiques maximales (Roussel, 1971) entre 1716 et 18
1970……………………………………………………….
Figure II.2 : Model numérique sismotectonique de l’Algérois (Bertrand Guillaume. ; 20
Winter thierry; Mouroux Pierre. (2006))…………………………………..

Figure II.3 : Distribution spatial des séismes au Nord Algérie 2004-2022 (carte sur à 20
partir du site emsc)………………………………………..

Figure III.1 : Coupe 27


AA’…………………………………………………………………………….
Figure III.2 : Coupe 27
BB’……………………………………………………………………………………
Figure III.3 : Coupe 27
CC’………………………………………………………………………………………
……
Figure III.4: Carte montrant les essais In situ et les traits des coupes lithologiques 28
(AA’, BB’, CC’)…………………………………………..
Figure III.5 : Variation de la résistance à la pointe en fonction de la profondeur selon 30
plusieurs pénétrations statique……………………………………………

Figure III.6 : A gauche, variation du module pressiométrique E en fonction de la 32


profondeur. A droite, variation de la pression limite PL en fonction de la
profondeur……………………………………………….
Figure III.7 : Fuseau granulométrique des 36
formations……………………………………….
Figure IV.1 : Schéma illustrant la propagation des ondes sismiques depuis la faille où 38
elles sont générées……………………………………………………
Figure IV.2 : Enregistrements du mouvement sismique effectués sur un sol de type 39
rocher et sur un remplissage sédimentaire…………………………………………….
Figure IV.3 : Schéma illustrant les différents types d`effet de site…………………… 40
Figure IV.4 : Principe de la méthode (H/V) bruit de 41
fond………………………………………….
Figure IV.5 : Exemples de courbes H/V bruit de fond obtenues pour les sites rocheux 42
(à gauche) et sédimentaires (à droite)
………………………………………………………..
Figure IV.6 : Matériels utilisés…………………………………………. 43
Figure IV.7 : Les différents points de mesures ; A. mesure sur sol réalisé à proximité 44
du lac de Réghaïa ; B. mesure à l’intérieur des bâtiments……………………
Figure IV.8 : Détermination de la fréquence f0 du pic H/V pour : (a) courbe simple, 45
(b) plateau (c) courbe
complexe……………………………………………………………..
Figure IV.9 : Courbes H/V des différentes composantes, barres grises représentent ± 46
l’écart type sur la fréquence et les lignes en pointillées représentent ± l’écart type en
amplitude……………………………
Figure IV.10 : Regroupement des courbes H/V en différentes classes……………… 47

Figure IV.11 : Distribution des fréquences du sol dans la zone d’étude…………....... 47

Figure IV.12 : Réponses d'un bâtiment de grande taille à un mouvement horizontal du 50


sol comparé à la réponse d'un bâtiment de petite taille……………………………
Figure IV.13 : Fréquences propres des bâtiments; courbes en noir composante 51
transversale, en rouge longitudinale…………………………………………………..
Tableau I.1 : Caractérisations des stations pluviométriques (O.N.M) 9

Tableau I.2 : Valeur de température (ONM). 10

Tableau I.3 : Précipitations moyennes annuelles -1988-1991- (O.N.M) 13

Tableau II.1 : Les principaux séismes au Nord Algérien. 17

Tableau II.2 : Résultats des magnitudes déterminées par le calcul MCE 22

Tableau II.3 : Résultats des calculs de PGA 23

Tableau II.4 : Résultats des calculs de facteurs d’amplification 23

Tableau III.1 : Caractéristiques géotechniques physique de la formation 1(Sable) 33

Tableau III.2 : Caractéristiques géotechniques mécaniques de la formation 1 34

(Sable)

Tableau III.3 : Caractéristiques géotechniques physique de la formation 2 (Marne) 34

Tableau III.4 : Caractéristiques géotechniques mécaniques de la formation 2 36

(Marne)

Tableau IV.1 : Résultats de calcul des Vs en combinant les fréquences et les 49


épaisseurs des sables à partir des logs de sondages

Tableau IV.2 : Fréquence et amplitude enregistré au niveau des bâtiments 52

Liste des tableaux  :


Liste des abréviations  :
E : Module préssiométrique.
PL : Pression limite.
Cc : Indice de compression (%).
Rp : Résistance à la pointe.
IP : Indice de plasticité (%).
W : Teneur en eau (%).
γd : poids volumique sec.
Sr : Degré de saturation du sol.
WL : Limite de liquidité (%).
WP : Limite de plasticité (%).
φ : Angle de frottement interne.
σ : Contrainte normale du cisaillement à la boite (bars).
λh : Poids volumique des grains.
Cu : La cohésion (MPa).
ONM : Organisation national métrologique.
EM: Module pressiométrique Ménard
CGS: Centre national de recherche parasismique
USGS: Institut d’études géotechnique des États-Unis
MCE : Maximum  crédible earthquake
M : Magnitude
PF: Pression du fluage
RA : Surface de rupture
PGA : Peak ground accélération
H/V : Rapport spectrale du bruit vibratoire ambiant
F0 : La fréquence propre correspondant à une interface
H : Epaisseur de la couche
N : Nombre de zone de surface
T : Temps
Vs: Vitesse de propagation  des ondes de cisaillement
Introduction
Générale
Introduction :

Notre vieille planète terre est un grand théâtre où s'expriment depuis l'aube des temps
géologiques des phénomènes naturels grandioses tels que les séismes, les inondations
et l'érosion avec toutes ses formes, ainsi que, d'autres phénomènes qui sont l'écho de
ces derniers comme les mouvements de terrain, ce qui laissent souvent des stigmates
indélébiles.

Avec un taux d'urbanisation d'environ 66 %, la zone côtière méditerranéenne est l'une


des zones les plus densément urbanisées au monde (PNUE / PAM, 2012).

La zone côtière algérienne et la baie d'Alger sont parmi les régions les plus peuplées
(PNUE, 2005). En raison des risques naturels qui peuvent être combinés à d'autres
facteurs anthropiques tels que l'étalement urbain, la pollution, la perte de biodiversité,
cette zone côtière est particulièrement vulnérable (PNUE/PAM-PLAN BLEU, 2009 ;
EGIS EAU, 2013), et ce qui la rend encore plus vulnérable c’est l’accroissement du
risque sismique due à la présence de faille qui peu énormément influer sur les
habitations de la zone,

Le séisme de Boumerdès du 23 mai 2003 a été un mal pour un bien, où plusieurs lois
et décrets ont été ajustés suite à ce séisme, d’où l’interdiction de construction sur les
zones de faille active.

Notre zone d’étude se situe au sein d’une faille active où le risque sismique reste le
plus actif, cette activité est liée aux structures tectoniques qui affectent le Nord
Algérois.

Ceci fait qu’elle soit exposée aux différents aléas que nous comptons analyser dans ce
travail. Parmi ceux-ci nous avons : l’aléa sismique, effet de site. Par conséquent, il est
indispensable de tenir compte des risques naturels, lors de l’aménagement de l’espace
de telle manière à pouvoir les réduire et minimiser leurs impacts, et pour cela une
étude géotechnique et multi-aléas est primordial. Cette étude permettra d’identifier les
formations en place tout en tenant compte des risques lors de la conception et de la
réalisation des ouvrages.

1
Le présent rapport a pour objet une étude des caractéristiques géologiques,
géotechniques et géophysiques d’un terrain à « Heuraoua » dans la wilaya d’Alger,
destiné à la réalisation d’un projet de 450 logements qui fut entamée en 2004.

I. Objectif du travail :
Le travail qui nous a été confié dans le cadre du projet de fin d’études, consiste à faire
une étude des différents aléas qui existent au niveau du secteur d’étude qui se situe au
sein d’une zone de faille active (faille de Thénia). Notre travail consiste à évaluer tous
les phénomènes géologiques et géotechniques susceptibles de se produire.
Ces différents aléas à étudier sont :
- Aléas causés par les zones de friction et d’endommagement et déformation des
failles, cartographie locale de la zone de faille ;
- Aléa sismique, vu la présence des failles sismogènes proche du site, dont la faille
active de Thénia qui traverse le site ;
- Analyse d’amplification sismique du sol, carte de la fréquence de vibration pour
l’analyse d’un éventuel phénomène de résonance, par l’analyse des courbes H/V bruit
de fond ainsi que par l’analyse spectrale du bruit ;
Les différents aléas étudiés sont les suivant :
-Aléa sismique : suite à la localisation du site d’étude dans une zone à forte sismicité
(zone III selon la réglementation parasismique algérienne RPA 2003), et au fait que
notre site soit directement située sur une faille ;

-Aléa géotechnique : par une étude géotechnique qui vise à caractériser le sol d’un
point de vue physique et mécanique.

2
Chapitre I :
Généralités
1. Situation Géographique :
Heuraoua est une commune côtière située dans la banlieue est d’Alger. Elle occupe la
partie Nord orientale de la plaine de la Mitidja à 29Km d’Alger (3°19' et 3°21' E et
36°45' et 36°48' N). La côte de Heuraoua s’étend sur 2000 m de longueur, son centre
est situé à 2Km des plages de Terfaya et de Kadous.
La commune est limitée :
-Au Nord par Aïn Taya
-Au Sud par Rouiba
-A l’Est par Reghaïa (Oued Reghaïa)
-A l’Ouest : Rouiba (Bordj El Kiffan)

Figure I.1 : Situation géographique de Heuraoua (Google Earth)

3
I. Géologie de la région :
1. Analyse stratigraphique :
La géologie de notre région et assez complexe, on y distingue des terrains
métamorphiques anciens et sédimentaires mio-plio-quaternaire. A savoir :
- Le Primaire : marquée par un socle cristallophyllien métamorphique composé de
schistes, micaschistes, et gneiss, il affleure au massif de Bouzaréah, au Chenoua
(Dévonien-Carbonifère) (Belhai, 1987), et le long de la côte de Boumerdes et à
Thénia.
Ce socle cristallophyllien est découpé en plusieurs unités tectoniques (Saadallah,
1981) (figure I.2).

Figure I.2 : série lithologique du socle cristallophyllien d’Alger. (Saadallah


1981)

- Le Secondaire : en ce qui concerne les formations du secondaire, elles sont


marquées par des lacunes stratigraphiques, ce qui signifie qu’il y’a une absence de
dépôt à cette période.

4
- Le Tertiaire : Une lacune est aussi a notée à la base du Tertiaire (Eocène et
Oligocène), dans cette région on trouve des facies du Miocène et du Pliocène qui
sont en discordance sur le socle métamorphique.
- Au Miocène une succession de grés, de poudingues grisâtres et de conglomérats
rougeâtres sont trouvé à Frais vallon, Beni Messous, Télémly et Climat de France.
- Au Pliocène : d’après Dalloni (1940), le Sahel d’Alger est caractérisé par des
marnes grises d’âge Plaisancien qui atteignent 200m d’épaisseur, et en parallèle
les travaux de Glangeaud et al. (1952), montrent l’épisode pliocène est clôturer
par des faciès astien argilo-sableux :
o Un facies Marno-Sableux jaunâtre à brunâtres, très riche en fossiles.
o La Molasse de couleur ocre, atteint jusqu’à 50m d’épaisseur, ainsi qu’un
niveau marno-sableux qui marque la limite entre les marnes du Plaisancien et celle de
l’Astien.
o Le facies calcairo-graiseux, ce sont des bancs de calcaires plus ou moins
gréseux, avec des lits sableux argileux qui reposent sur le faciès marno-sableux.
o Le facies gréseux et argilo-gréseux c’est un grès dur ou en plaquette, il marque la
fin de l’Astien avec des dépôts détritique.
- Le quaternaire : ce sont principalement des dépôts sableux (sable rouge), marins
et alluvionnaires récents ils sont composé de sables argileux rouges, qui sont le
résultat d’une décalcification de poudingues marins, de dépôts d’argile vaseux et
de tourbes argileuses (les vases et les tourbes sont le signe de froid et d’humidité),
ces dépôts sont basés en zones basse et en littoral marin.
- Les dépôts actuels :
 Sols rouges : Dépôts de sables qui résultent d’une altération. On le trouve dans
la région de Reghaia et de la baie ;
 Dépôts vaseux argileux et tourbeux des limons de crue des oueds et alluvions
actuels
 Dépôts de pente et déchets de carrières composés d’éléments anguleux variés
et couches de graviers.

2. Analyse géomorphologique :
L’Algérois est divisé en plusieurs ensembles morphologiques :

5
- Le massif d’Alger.
- Le sahel d’Alger.
- La plaine de la Mitidja.
- La plaine littorale orientale.
- Les cordons littoraux dunaires.
- L’Atlas Blidéen.
a. Le massif d’Alger : Il appartient à la chaine des Maghrébides qui s’étend sur
20Km de long et 06 km de large et orienté d’Est vers l’Ouest. Le massif se
présente sous une forme de carapace de tortue d’altitude de 407Km, il est bordé au
Nord par la mer méditerranée et au sud par la plaine de Mitidja.
b. Le Sahel d’Alger : C’est un bombement qui regroupe les petits reliefs, sont
altitude maximal est de 265m il va du massif d’Alger au nord, à Oued el Harrach
au Sud-Est et à Oued Mazafran à l’Ouest. On y retrouve : Le Sahel marneux
(Plaisancien), le plateau mollassique (alternance grés et sable -d’âge astien-) et le
piémont Sud du Sahel (dépôts argileux -caillouteux du comblement de la Mitidja).
c. La plaine de la Mitidja : La plaine est allongée d’est en ouest et est inclinée vers
le nord. Sa superficie est d’environs 1300km² (d’environ 120km de longueur et
20km de largeur).C’est un bassin de remplissage qui est limité par Le Sahel
d’Alger au Nord, le massif Blidéen au Sud, le massif de Bouzareah à l’Est et le
massif de Chenoua à l’Ouest.
d. La plaine littorale orientale : Celle-ci a une altitude de 2 à 15m, elle va du Nord-
Est au Sud-Ouest (de la mer méditerranée a la corniche du Hamma) et s’élargie du
Nord-Ouest au Sud-Est (de la place du 1 Mai à Oued el Harrach).
e. Le cordon littoral dunaire : Situé à l'Ouest de Ain Benian jusqu'à Zeralda et
entre la rive droite d’oued El Harrach et Bordj El Kiffan, enfin il sépare la rive
maritime des zones basses septentrionales de la Mitidja.
f. L’Atlas Blidéen : C’est une succession de montagnes dont l’altitude maximale est
de 1629 m, formé de formations d’âge Crétacé à Éocène. Au cours du quaternaire
l’Atlas Blidéen été le siège d’une érosion active. (Khetab. 2005)

6
Figure I.3 : Carte montrant les principaux ensembles géomorphologiques de la
région d’Alger
3. Analyse structurale :
La partie nord de l’Algérie est une zone avec une tectonique très active, ce qui a
engendré l’apparition de nombreuses failles et de plis.
Les failles les plus importantes sont pour la plus part actives, on en compte six, cinq
inverse : La faille du sahel qui se trouve à la limite du bassin de la Mitidja, la faille
sud mitidjienne, la faille la faille de khair al din, la faille de chenoua et enfin la faille
de zemmouri qui elle est située en mer et est toujours active, cette faille est la cause de
l’un des tremblements les plus dévastateur de l’algérois, la sixième et dérnière faille
est une faille décrochante, c’est celle de Heuraoua qui et le prolongement de la faille
de Thénia c’est sur cette faille que notre site est situé, celle-ci s’incarne sur le terrain
par une forme ou une structure escarpée.

7
II. Hydrologie et Hydrogéologie :
1. Introduction :
L’hydrologie et l’hydrogéologie prennent une place importante dans n’importe quelle
étude géologique, les inclure est primordiale en vue des dégâts et des instabilités que
peut causer ou amplifier la présence d’eau, ces investigations nous permettent de
prévoir le possible comportement d’un sol.
A cet effet, nous essayerons de donner dans la présente étude les principales
caractéristiques hydro climatiques et hydrologique de la région d’étude, notamment
les données pluviométriques, les données de la température, le ruissellement et
l’infiltration.

A. Contexte climatique :
 Le climat :

Le climat est un ensemble de phénomènes météorologiques. L‘analyse de sa


variabilité est essentielle, car la connaissance des différents paramètres qui influent
sur la géologie locale nous permet de prévoir le comportement d’un sol.

La superficie de l’Algérie lui permet d’avoir une diversité climatique importante. Le


Nord possède un climat méditerranéen quant au reste du pays nous sommes en
majorité sur un climat désertique et semi-aride. Alger fait partie de la côte
méditerranéenne septentrionale du pays. Elle est marquée par deux périodes, un été
chaud et sec et un hiver doux et pluvieux. Les précipitations sont entre 600m et 700m
annuelles moyens. (Khetab. 2005).

 Les précipitations :

Les précipitations englobent toutes les chutes d‘eau sous leurs différentes formes, et
sont considérées sous divers aspects (Eliard, 1987). Pour mieux représenter le régime
climatique de la région, nous avons le tableau et les figures suivantes (tableau I.1, figure
I.4, figure I.5) :

8
Tableau I.1 : Caractérisations des stations pluviométriques (O.N.M)

Stations Code Coordonnées Lambert Altitude (m) :


Pluviométriques : O.N.M : X (km) Y
L’Arabaâ 02-14-03 541,150 362,950 100

Baraki 02-14-21 535,050 346,500 20

Dar El Beïda 02-06-11 347,350 379,600 24

Précipitation Mensuelle
160
140
120
100
80
P(mm)

60
40
20
0

vie
r
vie
r
ar
s ril ai in et ut br
e
br
e e br
e
Av M Ju ill Ao br
J an F er M Ju te
m c to m e m
ep
O ve c
S No Dé

Mois

Figure I.4 : Précipitation moyenne mensuelle des années 2006-2016 (Station Dar El
Beida).

On remarque une augmentation rapide des précipitations de septembre jusqu’à


Novembre où on atteint la valeur maximale pour ensuite diminuer progressivement
jusqu’au mois d’Aout où elles deviennent quasi inexistantes.

9
Précipitations Annuelle
1200

1000

800
P(mm)

600

400

200

0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Années

Figure I.5 : Précipitation moyenne annuelle de 2006 à 2016 (Station Dar El Beida).

Après analyse, on remarque que les précipitations ne sont pas régulières au fil des
années (de 2006 à 2016)

 La température :

Les données de température moyenne sont obtenues par l’ONM :

Tableau I.2 : Valeur de température (ONM).


Janvie Févrie Mar Avri Mai Jui Juille Aou Septembr Octobr Novembr Décembr
r r s l n t t e e e e
T° 17.3 17.3 19.6 22.2 25. 29. 32.3 32.6 29.7 27.1 21.6 18.3
ma 3 1
x
T° 6 6.1 7.5 10.1 12. 16. 19.6 20.2 18.1 14.8 10.5 6.8
min 8 2
T° 11.7 11.7 13.6 16.2 19. 22. 26 26.4 23.9 21 16.1 12.6
mo 1 7
y

12
Diagramme Ombrothermique
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
ie
r
ie
r
ar
s ril ai in et ut br
e
br
e e br
e
nv rv M Av M Ju il l Ao to br
Ja Fe Ju te
m c m e m
ep
O ve c
S No Dé

P moy (mm) T° moy

Figure I.6 : Histogramme ombrothermique de 2006 en 2016.

Les températures varient selon les saisons, elles augmentent en saison estivale, et
baissent en saison hivernale, entre Décembre et Février.
Une relation de corrélation négative entre la température et les précipitations est
remarquée, les précipitations sont en hausse lorsque les températures elles sont en
baisse, on remarque une période de sécheresse entre Juin et Aout où on atteint le pic
de chaleur, les précipitations sont, elles plus importantes à partir d’Octobre jusqu’à
Avril, Mai quand la température baisse et n’atteint pas les 20°.

B. Contexte Hydrographique :
 Les eaux de surface :
Les différentes phases tectoniques qu’a subi la région ont conduit à la mise en place
de zones de faiblesse, qui sont des surfaces d’érosion ce qui les prédestine au passage
des eaux et donc à la formation d’oueds.
Les oueds les plus proches et les plus importants de la région sont oued Réghaïa, oued
Mazafran, oued Harrach et oued Hamiz ces trois derniers délimitent deux bassins
versants, à l’Est le bassin de Harrach-Hamiz et à l’Ouest le bassin de Mazafran, ces
bassins limitent quelque peu l’augmentation sensible des ressources hydriques
souterraines. Le bassin Harrach-Hamiz est limité au Nord par le Sahel et la mer, au
sud par l’Atlas, à l’Est par la remontée des marnes plaisanciennes et à l’Ouest par la
crête piézométrique de Chebli.
13
La climatologie de la région a pour conséquence un réseau hydrographique important
dont les cours d’eau sont nés dans l’Atlas blidéen et traversent la plaine du sud au
nord aussi directement que possible et franchissent le Sahel (khetab. 2005).
Tous ces oueds présentent les caractéristiques des oueds algériens ; secs ou presque
l’été, ils peuvent devenir très violents ; inondent et coupent les routes pendant la
période des pluies.

Figure I.7 : Schéma des réseaux hydrographique

C. Contexte Hydrogéologique :
 Les Aquifères :
Les aquifères sont des réservoirs rocheux souterrain. Les eaux souterraines du
Sahel d'Alger centre s'écoulent en même temps vers la mer au Nord et vers la plaine
de la Mitidja au sud et on y distingue les aquifères suivant :

14
1. L’Aquifère du plateau de Ain Taya – Heuraoua :
Les eaux souterraines sont contenues dans les grès et les microconglomérats des
terrasses marines déformées du Quaternaire qui sont les principaux réservoirs des
aquifères ce qui provient des puits utilisés pour l'approvisionnement en eau potable et
l'irrigation, L’alimentation de la nappe phréatique est principalement constituée de
l'impluvium (un bassin creusé pour recueillir les eaux de pluies) (tableau I.3 ci-
dessous) :

Tableau I.3 : précipitations moyennes annuelles -1988-1991- (O.N.M)

Station et Année Dar-El-Beida Réghaïa

88-89 55.24 55.24

89-90 31.59 31.59

90-91 47.44 47.44

2. L’Aquifère Alluvial de Rouiba-Reghaia :

Les eaux souterraines sont contenues dans les grés et les calcaires gréseux des
lambeaux astiens (Mania et al- 1985-).

Le rechargement de La nappe alluviale de la plaine de Rouiba-Réghaïa se produit par


les eaux pluviales. Cette nappe est captée à partir de forages et des puits utilisés pour
l'approvisionnement en eau potable.

II.1 Le marais de Réghaia :

D’un point de vue géologique, le marais de Réghaia se présente comme une petite
cuvette, où se sont accumulés des dépôts d'alluvions quaternaires peu épaisses
(Flandrien d'après Aymé A 1952) et peu étendues sur un substratum marneux
pliocène imperméable. C'est un aquifère peu épais, de faible extension verticale et
horizontale.

13
Le marais de Réghaïa est approvisionné directement par la jonction d'un certain
nombre de petits oueds (L’oued El Biar, l'oued Guesbaia, l'oued Bousselet, l'oued
Berraba). Il est également alimenté par les nombreuses sources du contact Tertiaire-
Quaternaire.

2.2 La nappe de la plaine de Rouiba-Réghaia :

L'évolution du gradient hydraulique au sud d'Heuraoua s'explique par la présence de


l'escarpement de la faille inverse. L'amplitude de ces variations atteint 5m au nord de
Rouiba. Entre novembre 1983 à juin 1984 les niveaux piézométriques ont subi des
fluctuations de 0,4m à 5m (près du Sahel)

II.3 La nappe de la plaine littorale d’Alger :

Les dunes récentes et les terrasses marines du Quaternaire forme l'aquifère principal
de cette nappe. Il pourrait être alimenté par les débits de la nappe du plateau astien. 

II.4 La nappe du plateau mollassique d’Alger :

 Les eaux de cette nappe libre (Benallal et Ourabia 1988) ont déjà été utilisé dans le
passer mais elle a été peu analysée et une étude hydrogéologique serai nécessaire pour
une ré-exploitation futur.

Figure I.8 : carte piézométrique de la Mitidja oriental (Ben Achour et Benmelha


1993)

14
Conclusion :

L’étude géologique de l’Algérois démontre une formation principalement


sédimentaire d’âge Mio-Plio-Quaternaire.

Quant aux conditions hydrologiques, elles montrent que la température et les


précipitations varient tout au long de l’année et de manière contraire ce qui donne un
hiver froid, pluvieux et humide de Décembre à Février et un été chaud et sec le reste
de l’année mais plus particulièrement entre Juin et Aout. Enfin l’étude
hydrogéologique et Hydrographique a montré la présence d’aquifères dans la zone
d’étude et de plusieurs oueds.

15
Chapitre II :
Sismicité
Introduction :

Un séisme est un phénomène naturel qui constitue une menace permanente. Il est
nécessaire d’avoir quelques notions sur les séismes, et une banque de données
sismiques afin que les caractéristiques sismotectoniques soient déterminés et l’aléa
sismique mieux évalué ; d’autant plus que le Maghreb et plus particulièrement
l’Algérie du Nord est au cœur d’un système complexe de failles sismogènes.

Le nord de l'Algérie est sujet à une sismicité récurrente, due à la convergence des
plaques Afrique et Eurasie (Mc Kenzie, 1972) qui a donné naissance à des plis et des
failles pour la plupart actives. L’Age de la partie nord joue aussi un rôle, puisqu’elle
est plus jeune que la plate-forme saharienne et en conséquent plus mobile, ce qui
donne à cette zone un passée sismique important.

1. La Sismicité historique :

Le risque sismique dans la région de l’Algérois à induit en maintes fois à de lourdes


conséquences (pertes humaines et matérielles) et l’histoire en témoigne à travers de
nombreux évènements tels que les séismes de 1365 survenu à Alger, et qui a
provoqué sa destruction par la génération d’un Tsunami, celui d’El Asnam en 1954,
celui du 5 octobre 1980 à Chlef, celui du 20/10/ 1989 à Tipasa, ou encore un peu plus
récemment le séisme du 22/12/1999 à Ain Temouchent, ou encore le séisme du 21
mai 2003 à Boumerdes.

La partie nord de l’Algérie apparaît comme la zone la plus active avec une intensité
de X ou XI (figure II.1) durant les vingt dernières années, parmi les plus marquants
nous citons (Tableau II.1) :

16
Tableau II.1 : Les principaux séismes au Nord Algérien.
Datte Région Profondeur Magnitude

09.09.1954 El Asnam 42Km 6.0

29.10.1989 Tipaza,cherchel 12Km 5.7

04.09.1996 Alger / 5.7

21.05.2003 Boumerdes 20Km 6.8

05.12.2004 Zemmouri 59km 4.5

09.01.2008 Oran 3km 4.6

01.08.2014 Alger 4km 5.5

23.12.2014 Blida 8km 4.9

28.05.2016 Medea 38km 5.4

18.03.2021 Bejaia 8km 6.0

17
Figure II.1 : Carte des intensités sismiques maximales (Roussel, 1971) entre 1716 et
1970.

2. Sismotectonique :

L’Algérois pourrait être divisé en trois zones sismogènes, que sont :

a. La zone de la Mitidja : Les failles qui limitent le bassin de la Mitidja (la faille
sud-méridienne et la faille du sahel) sont la cause première de l’importante activité
sismique de la zone.
b. La zone de l’Atlas Blidéen : Dans cette zone le soulèvement des massifs
montagneux traduit l’importante activité sismique qui règne dans la région.
c. La zone côtière : où l’activité sismique est induite par les structures offshores.

 Les failles actives de l’Algérois :

Dans la région de l’Algérois les six failles (Figure II.2) actives les plus importantes
sont :

- La faille du Sahel : D’une longueur de 75 Km, cette faille inverse délimite le


bassin de la Mitidja, elle prend la direction ENE-WSW du Sahel (Meghraoui,
1988) et va de Tipaza jusqu’à Oued el Harrach, avec une profondeur qui atteint les
15km.

18
- La faille sud-mitidjienne : Est une faille inverse à plongement sud de 50° qui
s’étend de Hadjout – Blida jusqu’à Khemis el Khechna. La faille sud-Mitidjienne
trace le sud de la limite du bassin de la Mitidja et le nord de l’Atlas Blidéen, elle
est divisée en trois segments (les failles de Blida à l’ouest, Khemis El Kenchna à
l’est et Sud Mitidja au centre) et elle s’étend sur 100Km de long pour 20Km de
profondeur.
- La faille du Chenoua : avec une longueur de 50Km et une profondeur de 15 Km,
cette faille en forme de « L » (Les répliques du séisme de Tipasa du 29 Octobre
1989 l’on démontrer) délimite le massif de Chenoua au sud et s’étend jusqu’au
large, elle prend une direction N-E.
- Faille de Khaïr Al Din : sa profondeur est de 20 Km pour une longueur de 100
Km avec un plongement vers le sud de 50°.
- Faille de Zemmouri : cette faille prend une direction N65° (USGS) et un
pendage SE, elle s’étend sur 100Km de long et 20Km de profondeur, localisée en
mer entre Dellys et Boudouaou est la cause d’un soulèvement de 70 cm de la cote.
Il s’agit de la structure qui a causé l’un des séismes les plus connues et les plus
dévastateur du nord algérien, celui de Boumerdes (21 Mai 2003) d’une magnitude
de 6.8.
- La faille de Thénia : celle-ci est une faille de type décrochement, de direction
WNW-ESE (Machane, 2009) elle fait 35km de long et 15km de profondeur, elle
est en périphérie nord-est du bassin de la Mitidja et s’étend des Issers jusqu’à
Bordj El Bahri. Elle est considérée comme étant active (Moulouel et al 2017)

19
Figure II.2 : Model numérique sismotectonique de l’Algérois (Bertrand Guillaume. ;
Winter thierry; Mouroux Pierre. (2006))
Ces failles sont le déclencheur principal des différents séismes qui ont frappé le nord
de l’Algérie dans le passé (Figure II.3) et sont constamment considérées comme des
sources sismiques actives.

Figure II.3 : Distribution spatial des séismes au Nord Algérie 2004-2022 (carte sur à
partir du site emsc)

o La classification des zones sismiques :

20
Selon le Règlement Parasismique Algérien 2003 l’Algérie est subdivisée en
quatre zones de niveau sismique (figure II.2 en annexe) :
 Zone 0 : sismicité négligeable.
 Zone I : sismicité faible ;
 Zone IIa et IIb : sismicité moyenne ;
 Zone III : sismicité élevée.

3. L’Aléa sismique :

L’aléa sismique est la possibilité, pour un site donné, d’être exposé à des secousses
telluriques de caractéristiques données (exprimées en général par des paramètres tels
que l’accélération, l’intensité, le spectre de réponse…).

La prédiction des séismes à court terme n’étant pas possible actuellement il faut
évaluer le risque qu’un séisme destructeur se produise pour protéger efficacement une
région et pour préparer la population.

Deux approches ont été mise en place pour évaluer l’aléa sismique : une approche
déterministe et une probabiliste.

a. Approche déterministe :

Dans ce cas les caractéristiques physiques de chaque structure active dans la région
sont considérées dont le but d’estimer les paramètres du plus fort évènement que ces
structures pourront générer.

1. Calcul des MCE « Maximum Credible Earthquake » :

Le MCE permet de donner une estimation approximative sur le tremblement de terre


le plus intense qui peut naitre le long d’une source sismique active.

La magnitude est calculée en utilisant les lois de Wells et Coppersmith (1994).

Le calcul diffère selon le type de faille :

-Pour les failles inverses : Mw = 4.33 + 0.90 log10(RA) ± 0.25 ;

-Pour les décrochements : Mw = 3.98 + 0.90 log10(RA) ± 0.23.

Mw : Magnitude du moment ;

21
RA : surface de rupture en Km2

RA = Longueur x Largeur ; avec largeur = Profondeur / Sin⍺

Faille Longueu Profondeu ⍺ Largueu RA Magnitud


r r (°) r (Km²) e
(Km) (Km) (Km) (Mw)
Faille de Thénia 35 15 90 15 525 6.5± 0.23
Faille sud Mitidja 16 12 50 15.66 250.5 6.4±0.25
6
Faille de 100 20 50 26.10 2610 7.4±0.25
Zemmouri
Faille du sahel 75 16 50 20.88 1566 7.2±0.25

Tableau II.2 : Résultats des magnitudes déterminées par le calcul


MCE

2. Calcul des PGA « Peak Ground Acceleration » :

L’accélération maximale du sol (peak ground acceleration) est calculée grâce à la loi
d’atténuation d’Ambraseys et al. (2005) : (Distance RJB)

Log y =2.522-0.142Mw+ (-3.184 +0.314 Mw) ×log√(d 2+7. 62) +{0. 062 ∶ F.
Inverse // 0. 0 ∶ Décrochant}+{0. 137 ∶ sol meuble // 0. 050 ∶ sol ferme // 0. 0 ∶
rocher}

Le calcul dépend de :

- la nature du sol : meuble, ferme ou rocher.

- Type de la faille : inverse ou décrochant.

- d corresponds à la distance entre la zone d’étude et la faille.

Tableau II.3 : Résultats des calculs de PGA

22
Magnitude Distance PGA sol PGA PGA sol
Faille (Mw) (Km) meuble rocher ferme
(g) (g) (g)
Faille de Thénia 6.5 0 0.72 0.59 0.64

Faille sud mitidja 6.4 23.1 0.20 0.07 0.12

Faille de 7.4 14.44 0.66 0.52 0.57


Zemmouri
Faille du Sahel 7.2 29.20 0.34 0.20 0.25

3. Analyse d’amplification du sol :

Selon Ambraseys le facteur d’amplification est égal à :

PGAsol
PGArocher

Tableau II.4 : Résultats des calculs de facteurs d’amplification

Faille PGA sol meuble PGA rocher Facteur


(g) (g) d’amplification
Faille de Thénia 0.72 0.59 1.22

Faille Sud Mitidja 0.20 0.07 2.85

Faille de 0.66 0.52 1.26


Zemmouri
Faille du Sahel 0.34 0.20 1.7

b. Approche probabiliste :

L’approche probabiliste aborde l’aléa sismique en déterminant la probabilité annuelle


du dépassement de l’intensité du mouvement du sol (Cornell 1968, Mayer-Rosa

23
1978). Autrement dit, cette approche met en avant le scénario d’un évènement
sismique le plus catastrophique, c’est-à-dire la probabilité d’occurrence d’un
évènement donné pour une période donnée.

Selon l’équation de Cornell (1968) :

N M maxi
λA∗¿ ∑ λi ∑ λi ∫ ∫ r P( A> A∗¿ m , r) fMi (m) fRi(r )dmdr
i=1 m =Mmin

λi: Taux annuel de séismes de magnitude supérieure ou égale à la magnitude


minimale Mmin, pour la zone source i ;

fMi(m) fRi(r) : fonctions de densité de probabilité en magnitude et distance de la


source i ;

P (A>A* | m, r) : probabilité qu’un séisme de magnitude m à la distance r du site


engendre une accélération supérieure à A, elle est calculée par la relation
d’atténuation ;

N : nombre de zones sources.

b.1 Loi de Gutenberg et Richter (1944) :

Elle permet de calculer la fréquence des séismes exprimée par le nombre N de


séismes de magnitude égale ou supérieure à M qui se produisent en moyenne chaque
année dans une région donnée :

log 10 N=a – BM

Avec :

N : Nombre de séismes ;

M : Magnitude ;

a : Logarithme du nombre de séismes de magnitude 0 ;

b : Pente de la droite.

Conclusion :
24
La région d’Alger est classée en zone III (zone à forte sismicité) par le centre national
de recherche parasismique C.G.S, notre site lui se situe directement sur de la faille de
Thénia et à proximité des failles du Sahel, de Zemmouri et de la faille sud Mitidja et
leurs sismicité historique de montre une activité importante dans le secteur.

L’estimation de l’aléa sismique fut réalisée selon l’approche déterministe par la


détermination des valeurs d’accélération (PGA) du site, les résultats obtenus pour la
faille de Thénia sont les plus importants avec 0.72g, et même si les valeurs des autres
failles sont aussi importantes c’est elle qui pourrait être la cause du plus grand séisme,
ce qui rend la prévention sismique impérative.

25
Chapitre III :
Géotechnique
Introduction :

La campagne géotechnique réalisée sur le site étudié a pour objectif la détermination


des caractéristiques lithologiques et géotechniques des matériaux traversés, car il est
primordial de connaître la structure et la nature du sol afin de dimensionner des
fondations ou assurer la stabilité des ouvrages. Elle se déroule en deux étapes, la
première sur site (essai pressiométrique, sondages carottés…), et la deuxième au
laboratoire à travers la réalisation des essais d’identification physico-mécaniques, ces
deux étapes permettent d’appréhender les dangers qui peuvent impacter le site.

I. Géologie locale :

Les essaies de pénétration statique et Les sondages carottés effectués sur la zone
d’étude nous ont permis de tracé 3 coupes lithologiques AA’, BB’ et CC’ ( Figure III.1,
Figure III.2, Figure III.3), ces dernières ont montré que le terrain est divisé en deux
unités sédimentaires, qui sont les suivantes :

La première unité est composée de sable fin à grossier caillouteux, elle va de 0 à 12m
de profondeur.

La deuxième unité varie de 4m à 16m de profondeur, c’est une couche marneuse


argileuse.

NB : l’unité 1 est marquée par un passage rocheux (Grés) comme le montre la figure
ci-dessous (figure III.3).

26
Figure III.1 : Coupe AA’. Figure III.2 : Coupe BB’.

Figure III.3 : Coupe CC’.

27
II. Campagne de reconnaissance IN-SITU et les essais au
laboratoire :

A. Campagne de reconnaissance IN-SITU :

La campagne IN-SITU est un ensemble d’essais réalisé sur terrain (prélèvement


d’échantillons des terrains et différents essais mécaniques). Elle a comme avantage
d’éviter le problème de remaniement des échantillons de sol extraits à partir d’un
sondage et est représentatifs de l’état naturel du sol.

L’efficacité de la campagne de reconnaissance dépend aussi du choix des techniques


à employer.

Notre campagne d’investigation comprend les essais suivants :

 9 Sondages de reconnaissances (7 carottés et 2 destructifs) ;


 49 essais pénétromètre statique ;
 1 sondage pressiométrique ;

Figure III.4: Carte montrant les essais In situ et les traits des coupes
lithologiques (AA’, BB’, CC’).
1. Sondages de reconnaissances :

28
Leur objectif est d’extraire des échantillons de sol afin de définir la nature
lithologique du terrain et les caractéristiques géotechniques de chaque couches, 2 des
sondages sont destructifs (S2 et S9 Figure III.4) et 7 d’entre eux sont carottés, ils
permettent un prélèvement intact de l’échantillon et facilite l’exécution de coupe
lithologique.
La profondeur des 7 sondages varie entre 9 et 16m et se présente comme suit :
• 2 sondages de 10m.
• 2 sondages de 12m.
• 1 sondage de 16 m.
• 1 sondage de 9 m.
• 1 sondage de 11m.

Les échantillons prélevés mettent en évidence des formations principalement


sédimentaire (sable fin à grossier caillouteux et des marnes).

2. Essai de pénétration statique :


L’essai consiste à enfoncer à vitesse lente et constante, des tiges à l’aide d’un vérin.
Ils sont conçus pour mesurer séparément la résistance des couches traversées sous la
pointe, le frottement latéral sur les tubes extérieurs qui entourent la tige centrale, la
pression interstitielle et l’inclinaison du sondage.
Les résultats des essais sont représentés sous forme de graphes sur lesquels est porté
en fonction de la profondeur, la Résistance de pointe Rp (figure III.5).

29
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 p1
0 p2
p3
p4
p5
1
p6
p7
p8
2 p9
p10
p11
p12
3 p13
p14
p15
p17
4 p18
Profondeur (m)

p19
p20
p21
5
p22
p23
p24
6 p25
p26
p27
p28
7 p29
p30
p31
p32
8 p33
p34
p35
p36
9
p37
p38
p39
10 p46
p47
Résistance de pointe en Bars p48
p49

Figure III.5 : Variation de la résistance à la pointe en fonction de la profondeur


selon plusieurs pénétrations statique.

- Interprétation des résultats :


49 essais de résistance au pénétromètre statique ont été réalisés et répartis d’une
manière spatiale en sorte qu’ils recouvrent toute la surface d’étude afin d’avoir une
bonne représentation du sol.
Les résultats de l’essai sont représentés par des courbes pénétrométriques, tracées à
partir des résistances à la pointe du sol enregistrées en fonction de la profondeur.
L’analyse de ces diagrammes montre que le sol possède en général une bonne
résistance à la pointe, à partir des 2m elle est supérieur à 40 bars et elle augmente
progressivement et atteint les 200 bars entre 3 et 6.5m de profondeur.

30
Ces courbes mettent en évidence deux unités lithologiques de résistance moyenne
distincte, surmontées par une couche (0-1m) de faible résistance de l’ordre de 20bars
correspondant au remblai :
• Sur les premiers mètres, la résistance à la pointe est assez moyenne, de 1 à 2.5m on
note 30 à 60 bars, et lorsqu’on va plus en profondeur (de 2.5m à 4m) la résistance
augmente, elle est entre 60 bars et 100 bars pour la plus part des essais ce qui reste
moyen et doit donc correspondre à une formation sableuse.
Cependant on voit qu’à partir des 3.5m les résistances sont moyennes voire fortes,
pour certains essaies ils atteignent les 200 bars, mais c’est à 5 m que la résistance de
tous les essaies dépassent les 80bars, et atteignent les 200bars ce qui correspondant à
la couche marneuse.
Les courbes p9, p10, p13, p14 et p15 ont atteint 10m de profondeur sans enregistrer
de refus, la résistance de ces essaies même en profondeur est comprise entre 20 et 160
bars au maximum, ce qui signifie probablement que dans ces zones la couche sableuse
est plus épaisse.

3. Essai pressiométrique :
Il consiste à charger latéralement le terrain grâce à une sonde de mesure cylindrique
tri-cellulaire que l’on introduit dans un trou de forage.
Cette sonde est dilatable radialement par application d’une pression interne croissante,
elle est reliée à un appareil de mesure appelé Contrôleur Pression Volume (CPV).
L'essai permet d'établir une courbe de variation des déformations volumétriques du
sol en fonction de la contrainte appliquée (figure III.6), et de définir une relation
contrainte-déformation. L'exploitation des résultats permettra de déduire des
paramètres pressiométriques importants à savoir :
o Pl : la pression limite du sol qui caractérise la résistance de rupture
du sol ;
o EM : le module pressiométrique Ménard qui est déterminé dans la
phase pseudo élastique (caractéristique de déformabilité du sol) ;
o Pf : la pression de fluage qui permet de définir la limite entre le
comportement pseudo-élastique et l'état plastique.

31
0 100 200 300 400 500 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
0 0

1 1

2 2

3 3

4 4
Profondeur (m)

Profondeur (m)
5 5

6 6

7 7

8 8

9 9

10 10

11 11

12 12
E (Bar) Pl (Bars)

E1 Sp1

Figure III.6 : A gauche, variation du module pressiométrique E en fonction


de la profondeur. A droite, variation de la pression limite PL en fonction de
la profondeur.

- Interprétation des résultats :

Le résultat des paramètres de l’essai pressiométrique est représenté dans le graphe ci-
dessus (figure III.6), ils représentent respectivement les variations des valeurs du
module pressiométrique et de la pression limite en fonction de la profondeur.

D’après les courbes pressiométriques on distingue deux unités :

• La première de 1m à 4m où les valeurs des pressions limites PL sont entre 3 et 12


bars, quant à celles du module pressiométrique elles sont ente 100 et 233 Bars, cette
unité correspond à la formation sableuse.
Selon la classification DTU 13.2 (Tableau III.10 en annexe) les valeurs obtenues
caractérisent des sables moyennement compacts.
• La deuxième de 4m à 10m, les valeurs Pl vont de 15 à 40 bars et E est compris entre
250 et 445 bars, ce qui correspond à la formation marneuse qui se trouve en
profondeur.

32
D’après la classification DTU 13.2 (Tableau III.10 en annexe) les valeurs indiquent
des marnes tendres.
B. Essais au laboratoire :
Les essais de laboratoire ont pour but de déterminer les paramètres physiques et
mécaniques du sol en vue d’analyser le comportement d’un sol, et de déterminer sa
résistance, sa portance et d’estimer son état naturel. Les échantillons prélevés à partir
des sondages ont été acheminés au laboratoire en vue de subir les essais suivants :
● Analyses granulométriques, Mesure de la teneur en eau et des densités, Mesure des
limites d’Atterberg, Essai de cisaillement, Essai de compressibilité…
Les Tableaux ci-dessous montrent l’ensemble des résultats obtenus à partir des essais
au laboratoire.

1. Caractéristiques de la formation n°1 : Sable fin et gros sable.


- Propriétés physiques : Le tableau ci-dessous montre les résultats obtenus pour la
densité sèche et les analyses granulométriques :

Tableau III.1: Caractéristiques géotechniques physique de la formation 1(Sable).

Paramètres Paramètres Valeur Valeur Valeur


géotechniques (unités) minimale maximale moyenne Interprétation
Sol
Densité sèche γd (KN/m ) 3
15,6 16,7 16,1 moyennement
dense
<2mm 20 100 60
Granulométrie Sol grenu
<80μm 0 0 0

- Propriétés mécaniques : Cette formation a été soumise à l’essai de cisaillement


rectiligne, les résultats sont donnés dans le tableau suivant :

Tableau III.2: Caractéristiques géotechniques mécaniques de la formation 1 (Sable)

Paramètres Paramètres Valeur Valeur Valeur Interprétation


géotechniques (unités) minimale maximale moyenne
Cisaillement C (bars) 1.15 1.33 1.24 Sol grenu et

33
rectiligne ϕ (°) 17 23 20 pulvérulent.

2. Caractéristiques de la formation n°2 : Marne.

- Propriétés physiques : Le tableau ci-dessous englobe les résultats des essais


d’identification physique réalisés sur les marnes :

Tableau III.3: Caractéristiques géotechniques physique de la formation 2 (Marne)

Paramètres Paramètres Valeur Valeur Valeur Interprétation


géotechniques (unités) minimale Maximale Moyenne
Teneur en eau W (%) 18.3 22.1 20.2

Densité γh (KN/m3) 20 20,4 20,2 Sol


humide moyennement
dense et
humide.
Densité sèche γd (KN/m3) 15,6 16,6 16,1

Granulométrie <2mm 100 100 100


Sol fin
<80μm 93 96 94.5

Limites Wl (%) 45 48 46.5 Argile


d’atterberg plastique.
IP (%) 24 26 25

Interprétation :

Teneur en eau naturel Wn.

•D’après les teneurs en eau des différents échantillons wn varient entre 18,3% et
22,1%, selon ces résultats nous sommes sur un sol d’humidité moyenne.

Densité γ :

34
• La densité humide est comprise entre 20 à 20,4 KN/𝑚3 et la densité sèche varie de
15,6 à 16,6 KN/𝑚3 ce qui indique que cette formation est moyennement dense à
dense.

Limite d’Atterberg :

L’indice de plasticité nous permet d’obtenir des informations sur l’argilosité, l’IP de
notre sol est entre 24 et 26%, ce qui d’après le tableau en annexe indique un sol
plastique

La limite de liquidité nous indique le taux de gonflement, dans le cas présent elle est
entre 45 et 48%, le potentiel de gonflement est donc moyen (tableau en annexe).

Ce sol est sensible aux conditions atmosphériques car plus Ip et WL sont grands plus
le gonflement par humidification de la terre et le retrait par dessiccation sont
importants.

Selon le diagramme de plasticité de Casagrande, ce sol est classé parmi les argiles
inorganiques de moyenne plasticité.

70
60
indice de plasticité ip(%)

50
40
Argiles tres plastiques
30
Argiles de moyenne plas- limons tres plas-
20 ticité tiques
Argiles peu plas-
10 tiques Sols organiques tres plas-
limons et sols tiques
0
peu plastiques
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

lImite de liquidité wl(%)

- Propriétés mécaniques : Les résultats des caractéristiques mécaniques du sol


sont regroupés dans le tableau suivant :

Tableau III.4: Caractéristiques géotechniques mécaniques de la formation 2 (Marne)

Paramètres Paramètres Valeur Valeur Valeur Interprétations


géotechniques (unités) minimale maximale moyenne
Résultats PC (Bar) 3.22 4.08 3.65

35
œdométriques Cc (%) 12.6 16.3 14.4 Sol gonflant et
Cg (%) 4.4 7 5.7 moyennement
compressible.
Cisaillement C (bars) 0.49 2.14 2.63
rectiligne. ϕ (°) 14 30 22 Sol fin et cohérent.
Les résultats des essais de cisaillement traduisent un sol cohérent présentant des
capacités portantes appréciables. Tandis que les résultats des essais de compressibilité
à l’œdomètre dénotent d’une formation consolidée à sur consolidée de moyenne
compressibilité.

Ci-dessous le fuseau granulométrique (figure III.7) représentatif des deux unies


lithologiques :

Figure III.7 : Fuseau granulométrique des formations.

• Les sables : les résultats de l’analyse granulométrique démontrent que cette


formation est caractérisée par une fraction fine moyenne, dont les passants à 0,08 mm
représentent 0% et ceux de 2mm sont de 20 à 100%, Il s’agit donc d’un sol grenu.

• La marne : La granulométrie du sol est caractérisée par une fraction fine importante
dont 93 à 98 % des éléments ont un diamètre inférieur à 0,08 mm et un pourcentage
de 100% pour les éléments ayant un diamètre inférieur à 2 mm, donc il s’agit d’un sol
fin.

36
C. Synthèse géotechnique :
L’interprétation des résultats des différents essais géotechniques, in situ et au
laboratoire, nous a permis d’établir la synthèse géotechnique suivante :

Formation I : elle est constituée de sables moyens a grossier, Les résultats obtenus
du pénétromètre statique présentent des résistances moyennes variant de 30 à 100
bars. Les valeurs des essais pressiométriques présentent des pressions limites PL
comprises entre 3 et 12 Bars, ainsi que des valeurs du module pressiométrique variant
de 100 à 233 Bars. Ces résultats traduisent des sables moyennement compacts. Selon
les résultats obtenus des essais au laboratoire, on est confronté à un sol grenu de
moyenne densité.

Formation II : constituée de marne, les résistances à la pointe du pénétromètre


dynamique sont moyennes voire fortes, dépassant les 80 bars pour atteindre les
200bars en profondeur. Les valeurs des essais pressiométriques présentent des
pressions limites PL qui varient entre 15 et 40 bars, et des valeurs du module
pressiométrique comprises entre 250 et 445 bars. Ces valeurs indiquent des marnes
tendres. L’analyse des résultats des essais au laboratoire réalisés sur les échantillons
prélevés révèle l’existence d’un sol fin cohérent moyennement dense et moyennement
humide. Il s’agit d’une formation de plasticité moyenne, moyennement compressible
et gonflante.

37
Chapitre IV :
Géophysique
Introduction :

L’évaluation des effets de site est réalisée dans le but d’éviter le problème de
résonance entre le sol et le bâtiment lorsque ces derniers auront la même fréquence
propre. D’où la connaissance de la fréquence de résonnance du sol est primordiale
afin de projeter des constructions de bâtiments avec des fréquences propres
différentes de celle du sol, pour préserver les vies humaines et les biens lors d’un
séisme.
La propagation d’une onde provenant d’une source sismique subit plusieurs
phénomènes au cours de son trajet, qui fait que l’énergie de celle-ci soit atténuée
suivant la nature des formations géologiques qu’elle traverse. Ces ondes lorsqu’elles
traversent les formations molles ou les dépôts sédimentaires reposant sur un
substratum rocheux vont subir une amplification significative à certaines fréquences.
On appelle ce phénomène « effet de site ».

I. Effet de site :
Les effets de site sont des phénomènes vibratoires spécifiques qui se développent en
présence des formations géologiques de caractéristiques mécaniques différentes ou de
perturbation géométrique de la surface libre, on distingue les effets liés à la nature des
sols et de ceux liés à la topographie.

Figure IV.1 : Schéma illustrant la propagation des ondes sismiques depuis la faille où
elles sont générées

38
1. Comment accéder aux effets de site ?

Il existe différentes méthodes pour évaluer les effets de site :

 Les méthodes de prospection géophysiques classiques et géotechniques qui


permettent une modélisation numérique directe ;
 Méthodes basées sur les enregistrements de séismes avec une station de
référence où sont comparait les enregistrements sur le rocher (station de
référence) et ceux obtenus sur les sites d’études, donnant une mesure directe
des effets de site.

Figure IV.2 : Enregistrements du mouvement sismique effectués sur un sol de type


rocher et sur un remplissage sédimentaire.

Les effets de site se traduisent par une augmentation de l’amplitude des


enregistrements du mouvement sismique et l’allongement de sa durée. Ce phénomène
peut être illustré en comparant les enregistrements du mouvement sismique effectués
sur un sol de type rocher et sur un remplissage sédimentaire à proximité (figure IV.2).

 Les méthodes basées sur des enregistrements de bruit de fond sismique


(méthode des rapports spectraux H/V).

Des exemples de ces effets de site sont présentés ci-dessous (Figure IV.3) :

39
Figure IV.3 : Schéma illustrant les différents types d`effet de site.

II. Méthode des rapports spectraux H/V :


1) Bref aperçu sur la méthode H/V :

C’est au Japon, dans les années 1950, que commence à se développer l’intérêt pour le
bruit de fond qui consistait principalement à observer le contenu spectral d’un
enregistrement bruit. Puis d’autres modes d’analyse sont apparus dont le rapport
spectral des composantes horizontales sur la composante verticale avec (Nogoshi,
1970). Enfin, après une prise de conscience du rôle des effets de site et le
développement des outils de traitement du signal, Nakamura publie en 1989 un article
dans une revue anglaise (Nakamura, 1989). Malgré les réticences faces aux
justifications données dans cet article, l’intérêt pour cette méthode grandit vite. En
effet elle est facile à mettre en œuvre, rapide et économique.

2) Principe de la méthode H/V :

Cette technique (figure IV.4) consiste à déterminer la fréquence de résonance d’un


site en calculant le rapport entre les amplitudes spectrales du bruit enregistré sur les
composantes horizontales (moyenne quadratique des de la composante Nord-Sud et
Est-Ouest) et des amplitudes spectrales du bruit enregistré sur la composante
verticale.

40
Figure IV.4 : Principe de la méthode (H/V) bruit de fond.

La courbe obtenue dans le domaine fréquentiel, peut présenter un pic à une fréquence
particulière. Si ce pic répond à certains critères, la fréquence du pic représente la
fréquence fondamentale du site. La méthode H/V est couramment utilisée ([Lebrun et
al., 2001], [Lermo et Chavez-Garcia, 1993], [Mucciarelli, 1998], [Theodulidis et
Bard, 1995]) mais son emploi manque encore de standardisation et parfois les
interprétations manquent de justifications. Des travaux comme (Fäh et al, 2001), le
travail de thèse de (Bonnefoy-Claudet, 2004) et des rapports du projet européen
(SESAME, 2001-2004), font un bilan complet sur l'origine du pic sur la courbe H/V
et son interprétation.

3) Potentialité de la méthode :

41
L’expérience montre en effet que le rapport (H/V) est stable dans le temps et que sur
le site :

 Rocheux, ce rapport est généralement plat et oscille autour de 1Hz.


 Sédimentaire, ce rapport présente un pic marqué et centré sur la fréquence
fondamentale de résonance de site, cette fréquence est liée à la fois à la vitesse
des ondes S et à l’épaisseur des sédiments (figure IV.5)

Figure IV.5 : Exemples de courbes H/V bruit de fond obtenues pour les sites
rocheux (à gauche) et sédimentaires (à droite).

4) Appareillages :

Pour effectuer des enregistrements de bruit de fond, on a besoin d’une station


d’enregistrement et d’un capteur à trois composantes. Le matériel utilisé est présenté
dans la figure IV.6.

42
Figur
e IV.6 : Matériels utilisés : 1. Station d’enregistrement CitySharkII 2. Sismomètre
à trois composantes ; 3. câble reliant la station d’enregistrement au sismomètre ; 4.
GPS de type GARMIN ; 5. Boussole.

III. Acquisition des enregistrements du bruit ambiant :


Avant d’arriver aux résultats, soixante-sept « 67 » enregistrements de bruit de fond
ont été effectués dont six 6 mesures au niveau des bâtiments (Figure IV.7-B). La
méthodologie de mise en œuvre est la suivante :

 Placer et orienter le sismomètre vers le Nord, en utilisant une boussole ;


 Installer la disquette et lancer la station d'enregistrement, en choisissant un gain
moyen (entre 64 et 128) pour ne pas avoir une saturation du signal ;
 Prendre les coordonnées du point (longitude et latitude) avec un GPS de poche ;
 La durée de l'enregistrement est de 15 minutes pour chaque point
d'enregistrement sur le sol, et de 20 minutes au niveau du bâtiment.

Figure IV.7 : Les différents points de mesures ; A. mesure sur sol réalisé à proximité
du lac de Réghaïa ; B. mesure à l’intérieur des bâtiments.

43
1) Traitement des enregistrements :

Les données enregistrées par la station sont d’abord transférées de la carte flash au PC
par le logiciel Readcity, puis chargées sur le logiciel GEOPSY afin de les traiter.

L’exploitation des résultats sous forme de graphe est plus pratique grâce au module
intégré appelé Figue. Ce module assure une meilleure commodité des graphes, les
fichiers des résultats sont au format "layer" qui contient les valeurs des amplitudes-
fréquences après traitement et analyse. Il est possible de sauvegarder les graphes sous
format "Page" après leur mise en forme adéquate.

2) Détermination de la fréquence f 0 du pic H/V :

Pour la détermination de la fréquence fondamentale du sol (f0), on peut distinguer


plusieurs types de courbes simples ou complexes (figure IV.8), où nous considérons
les règles suivantes :

 Le pic H/V doit avoir une amplitude supérieure à 1.


 Lorsque les courbes H/V exhibent une forme simple où le pic est clair, la
fréquence de résonance du site est déterminée comme étant la fréquence du
plus haut pic (figure IV.8-a).
 Lorsque les courbes H/V indiquent une forme d’un « plateau », la fréquence
de résonance du site est définie comme étant la fréquence aux bornes du
plateau (figure IV.8-b).
 Lorsque les courbes H/V montrent une forme complexe, la fréquence est
définie comme étant la fréquence de plus grande amplitude (figure IV.8-c).

Figure IV.8 : Détermination de la fréquence f0 du pic H/V pour : (a) courbe simple,
(b) plateau (c) courbe complexe.

44
3) Résultats H/V :
a. Comparaison des courbes H/V des différentes composantes N-S, E-W et
leurs moyennes :

Avant d’entamer l’analyse des enregistrements de bruit ambiant réalisés au niveau des
sites d’études, nous avons comparé la contribution de chaque composante horizontale
sur la moyenne du rapport H/V du bruit de fond. Pour réaliser cette comparaison nous
avons calculé les rapports spectraux H (N-S) /V, H (E-W) et H moy /V. Les résultats
obtenus montrent une très faible différence sur les valeurs de la fréquence, comme
illustré par la figure IV.9, où on remarque que la différence, pour le cas le plus
défavorable, est de l'ordre 0.4 Hz. Donc nous obtenons pratiquement les mêmes
résultats avec la composante moyenne et pour les différentes composantes. Dans suite
de notre travail, le calcul du rapport spectral est réalisé avec la composante
horizontale moyenne.

Figure IV.9 : Courbes H/V des différentes composantes, barres grises représentent ±
l’écart type sur la fréquence et les lignes en pointillées représentent ± l’écart type en
amplitude.

a. Moy, f= 1.23Hz et a= 1.98 b. N-S, f= 1.42Hzet a= 1.66 c. Est f=1.03Hz et a=


2.05

b. Enregistrement du bruit de fond au niveau du sol :


 Résultats et interprétation :

Les courbes H/V obtenues ont été triées, en fonction de la morphologie des
courbes (les courbes de même morphologie impliquent la même réponse de la
colonne de sol), afin de réaliser un zonage en fréquence de la région d’étude. Le

45
tri de ces courbes a permis de les classées en cinq familles de courbes (figure
IV.10), suivant l’allure et l’amplitude de chacune des courbes. Chacune de ces
classes montrent une gamme de fréquence différente, où on distingue :

Classe A : cette famille est marquée par la présence d’un large bombement dont
la fréquence est comprise entre 2 et 6 Hz avec une amplitude légèrement
supérieur à 2

Classe B : les courbes H/V de la présente famille montrent également un


bombement qui est décalé vers les hautes fréquences, avec une fréquence et une
amplitude plus élevée que celle de la classe A, respectivement de 4 à 10 Hz et
de 2.8.

Classe C : cette classe est mise en évidence avec deux gammes de fréquence, la
première avec une basse fréquence autour de 1.0 Hz et d’une amplitude
maximale de 3.5, et la seconde avec un bombement d’une fréquence comprise
entre 4 et 8 Hz et une amplitude de l’ordre de 2.5.

Classe D : dans cette famille les courbes sont relativement plates et ne mettent
en évidence aucun pic particulier, ce qui indique qu’on est dans le cas d’un sol
ferme

Classe E : cette classe est caractérisée par une grande différence d’amplitude,
qui varie de 1.8 jusqu’à 4.8, sur un bombement en basse fréquence compris
entre 0.8 et 2 Hz.

46
Figure IV.10 : Regroupement des courbes H/V en différentes classes.

La projection de ces familles de classe, nous a permis d’avoir la distribution de ces


dernières dans la zone étudiée (figure IV.11).

Figure IV.11 : Distribution des fréquences du sol dans la zone d’étude.


Vu le manque des données géophysiques (Down-hole), l’interprétation a été basée sur
les coupes lithologiques réalisées dans les chapitre III (figure III.1, figure III.2, figure
III.3), afin d’expliquer la variation des fréquences qui sont reparties sur une large
gamme (0.8 et 10 Hz).

47
La classe A (triangle Bleu) apparait essentiellement dans la partie Est, la classe B
(pentagone jaune) occupe les extrémités du site d’étude au Nord, au Sud et à l’Ouest,
et tandis que la classe C (carré rouge) est localisée au milieu du site entourée par les
deux classes A et B.

Ces trois classes présentent une gamme de fréquence qui oscille entre (1 et 10 Hz),
ceci est dû à la variation de la profondeur et de la lithologie du site, où l’épaisseur de
la formation sableuse surmontant la marne compacte, varie de 2 à 18m avec des
natures lithologiques différentes (sable moyenne à grossier et graveleux, sable
argileux et sable peu argileux lâche).

La classe D est localisée au Sud et à l’Ouest de la cité où les courbes sont


relativement plates, ce qui indique qu’on est en présence d’un sol assez ferme.
Cependant, la classe E est localisée dans la partie Nord-Est de la cité où la fréquence
de résonance est représentée par un bombement en basse fréquence compris entre 0.8
et 2 Hz, avec une forte amplitude de 4 qui traduit un fort contraste entre les deux
formations. Ce contraste génère une basse fréquence, ce qui implique qui est localisé
à une grande profondeur.

c. Détermination des profondeurs des différentes interfaces à partir des pics


de fréquences :

La détermination des profondeurs des interfaces est donnée par la formule suivante:

f 0 = Vs/ 4H (1)

Ce qui donne :

V s = 4H×f0 (2)

Avec :

f0 : la fréquence propre correspondant à une interface

Vs : la vitesse de propagation des ondes de cisaillement.

H : l’épaisseur de la couche

Dans notre cas, l’absence d’information sur les vitesses de propagation des ondes de
cisaillement (Vs), nous incite à déterminer cette dernière en combinant les fréquences
propres du sol, obtenus par le H/V bruit de fond en haute fréquence, avec les

48
épaisseurs des sables fournies par les logs des sondages carottés en appliquant
l’équation (2).

Les valeurs de vitesse de cisaillement consignées dans le tableau IV.1, sont obtenues
avec une valeur moyenne de 160 m/s. Cette valeur coïncide avec la gamme de vitesse
de cisaillement des sables relativement lâches.

Tableau IV.1 : Résultats de calcul des Vs en combinant les fréquences et les


épaisseurs des sables à partir des logs de sondages.

49
IV. Enregistrements du bruit de fond sur bâtiments :
1) Vibration des bâtiments :

Pour mesurer l'influence des sols en matière de construction parasismique, on


commence par étudier un facteur important qui est la façon dont les bâtiments
"vibrent" lorsqu'ils subissent les mouvements du sol. Comme le schématise la figure
IV.12, les grands et les petits ouvrages ne se comportent pas de la même façon. Ce qui
intéresse le génie parasismique est la fréquence propre d’une structure. Car si cette
fréquence est du même ordre que la fréquence propre du sol sur lequel cette structure
est construite, il peut se produire des phénomènes de résonance, ce qui augmente
considérablement l'amplitude des mouvements et donc les contraintes qu'ils subissent.

50
Figure IV.12 : Réponses d'un bâtiment de grande taille à un mouvement horizontal
du sol comparé à la réponse d'un bâtiment de petite taille.

2) Phénomène de résonance :

En cas de séisme, les immeubles - notamment les très élevés ont la particularité
d'entrer en résonance avec le sol d’assise lorsqu'ils sont soumis à certaines fréquences
voisines à leurs propres fréquences. Ces fréquences propres dépendent des
caractéristiques géométriques (longueur, largeur, hauteur) ou mécaniques (masse,
rigidité) de ces bâtiments qui peuvent réagir en amplifiant considérablement les
vibrations. Les fréquences enregistrées aux niveaux des bâtiments de la cité, sont
représentées par la figure IV.13 et dans le tableau IV.2.

Les fréquences propres enregistrées au niveau des bâtiments sont comprises entre 3,8
Hz et 4,6Hz (composante transversale) et entre 4.6Hz et 5.7HZ (composante
longitudinale). En comparant ces fréquences avec celles du sol, enregistrées au même
niveau où les courbes sont plates « figure IV.10. (Classe D) », on constate l’absence
du phénomène de résonance tant que leurs fréquences sont en dehors de la gamme des
fréquences propres du sol obtenues dans ce site.

51
Figure IV.13 : Fréquences propres des bâtiments ; courbes en noir composante
transversale, en rouge longitudinale.

Tableau IV.2 : Fréquence et amplitude enregistré au niveau des bâtiments.

52
Conclusion :

L’analyse des enregistrements bruit ambiant sol et structure que nous avons réalisé au
niveau de la zone d’étude nous a permis de :

• effectuer un zonage en fréquence après avoir trié et classé les courbes H/V en 5
familles suivant la morphologie des courbes H/V ;

• déterminer les vitesses de cisaillements des couches de sables correspondantes aux


hautes fréquences ;

• conclure sur l’absence du phénomène de résonance entre le sol et les bâtiments de la


cité.

53
Conclusion
Générale
Conclusion :
Dans cette étude, le but est d’analyser des aléas géologique, sismique et géotechnique
ainsi que les effets de site, qui présentent potentiellement un risque pour les 450
logements situés dans la ville de Heuraoua, Wilaya d’Alger.

A travers cette étude nous avons pu relever certains points essentiels :

• D’un point de vue géologique, la région de l’Algérois est essentiellement composée


de formations sédimentaires d’âge mio-plio-quaternaire.

• Du point de vue hydro climatologique, la région d’Alger est caractérisée par un


climat méditerranéen avec un hiver froid et pluvieux marqué par des températures
moyennes autour de 12.6ºC, et un été chaud et sec avec des températures moyennes
autour de 26.4ºC. En ce qui concerne les précipitations, les valeurs maximales sont
enregistrées entre le mois de Novembre et le mois de Février (150,110mm), tandis
que les valeurs minimales sont réparties entre le mois de Juin et celui de Septembre
(4,35mm).

• L’étude hydrogéologique a démontré que le terrain comporte deux aquifères


principaux, celui du plateau de Ain Taya et l’aquifère Alluvial de Rouiba-Réghaia;

• La zone d’étude est entourée par de nombreuses failles sismogènes, à savoir la faille
de Thénia sur laquelle se trouve notre site, la faille du Sahel et la faille Sud
Mitidjienne, ainsi que les failles offshores telles que la faille de Khireddine et la faille
de Zemmouri.

• La région d’étude est classée en zone III selon RPA-99/V2003, où se trouvent des
sources sismogènes pouvant engendrer des séismes de magnitude supérieur à 7, ce qui
exige une conception conforme aux normes parasismiques pour chaque future
construction.

Selon l’analyse de l’aléa sismique, les principales sources sismiques dans la région
d’Alger sont susceptibles d’engendrer des séismes de magnitude comprise entre 6,5 et
7,4 dans notre zone d’études ;

Nous avons également déterminé les valeurs de l’accélération maximale attendue sur
le site selon la méthode déterministe, elle montre des valeurs d’accélération maximale
comprises entre 0,2 g pour la faille Sud Mitidja proprement dite et 0,72 g pour la faille

53
de Thénia, avec une amplification du sol égale à 2.85 et 1,22 pour le cas d’un sol
meuble (site étudié) ;

• L’analyse et l’interprétation des résultats de la campagne de reconnaissance


géotechnique in situ et au laboratoire réalisée sur le site d’étude ont mis en évidence 2
formations distinctes surmontées par une couverture de remblais :

➢ Formation I Sable moyens a grossier : les résultats obtenus du


pénétromètre statique présentent des résistances moyennes variant de 30 à
100 bars, les valeurs de l’essai pressiométrique caractérise des sables
moyennement compacts. Selon les résultats des essais au laboratoire, le sol
est grenu moyennement dense.

➢ Formation II Marne : les résultats obtenus du pénétromètre statiques


indiquent des résistances moyennes voire fortes. Les valeurs des essais
pressiométriques caractérisent une marne meuble mais compactes en
profondeur. Les essais au laboratoire montrent l’existence d’un sol fin
cohérent moyennement dense et moyennement humide. Il s’agit d’une
formation de plasticité moyenne, peu gonflante et moyennement
compressible.

• D’après les caractéristiques géotechniques des formations, le sol présente deux types
de formation servant comme couches de fondation : la Marne dans la partie nord et les
alluvions dans la partie sud du terrain.

L’analyse des enregistrements bruit ambiant sol et structure que nous avons réalisé au
niveau de la zone d’étude nous a permis :

 D’effectuer un zonage en fréquence après avoir trié et classé les


courbes H/V en 5 familles suivant la morphologie des courbes H/V, la classe
A avec une fréquence de 2 à 6 Hz et une amplitude <2. La classe B montre
une fréquence de 4 à 10 Hz et une amplitude de 2.8. La classe C de celle-ci
ressorte deux fréquences de 1.0 Hz et 4 jusqu’à 8 Hz et deux amplitudes de
3.5 en premier puis de 2.5. La classe D qui indique un sol ferme. La classe E
avec une fréquence relativement basse de 0.8 à 2 Hz et une amplitude qui
varie considérablement de 1.8 à 4.8.

54
 De déterminer les vitesses de cisaillements des couches de sables, qui
correspondantes aux hautes fréquences puisqu’elles atteignent des valeurs
moyenne de 160 m/s.
 Et de conclure sur l’absence du phénomène de résonance entre le sol et
les bâtiments de la cité.

Notre site d’études est menacée par un ensemble d’aléas sismique, géotechnique et
l’amplification des effets de site, il est donc indispensable de prendre les précautions
nécessaires afin de réduire la vulnérabilité ces risques potentiels.

55
Bibliographie
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estimation of strong ground motions from shallow crustal earthquakes using data from
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among Magnitude, Rupture Length, Rupture Width, Rupture Area, and Surface
Displacement. Bulletin of the Seismological Society of America., vol. 84, N°4, pp.
Annexes

Chapitre I : Généralité


Figure I.1 : Les valeurs de la précipitation annuelles et la précipitation moyenne
mensuelle

(2006-2016) de la station Dar El Beida

Figure I.2 : Les valeurs de la courbe ombrothermique de la zone d’étude durant la

Période (2006-2016)

Chapitre II : sismicité
Figure II.1 : principaux séismes d’Algérie (1365–2005)

Figure II.2 : Carte de zonage sismique du territoire national (CGS 2003)


Tableau II.3 : Caractérisation des sources sismiques (failles sources)

Tableau II.4: Caractérisation des sources sismiques (failles sources)

Chapitre III : Géotechnique


Figure III.1 : Localisation des essais In situ réalisés

Densité sèche Appréciation


γd< 1.5 Faible
1.5<γd<1.75 Moyenne
γd> 1.80 Elevé
Figure III.2 : Tableau relatif à la densité sèche

Figure III .3 : classification relatifa la plasticité (d’après Atterberg)


Figure III.4 : classification du taux de gonflement suivant la limite de liquidité Wl
(d’après Snetchen et al, 1977)

Pourcentage de passant à 80 μm Appréciation


>50% Faible
<50% Moyenne

Figure III.5 : tableau relatif au pourcentage des passants 80 μm

Valeur du coefficient de gonflement Classification


2 < Cg < 4 Sol peu gonflant
4 < Cg < 25 Sol gonflant

Figure III.6 : Tableau relatif au gonflement des sols

Indice de compressibilité Appréciation


Cc < 0.02 Sol incompressible
0.02 < Cc < 0.05 Sol très peu compressible
0.05 < Cc < 0.1 Sol peu compressible
0.1 < Cc < 0.2 Sol de compressibilité moyenne
0.2 < Cc < 0.3 Sol assez compressible
0.3 < Cc < 0.5 Sol très compressible
Cc < 0.5 Sol extrêmement compressible
Figure III.7 : tableau relatif à la compressibilité des sols (Terzaghi).
Figure III.8 : Tableau de classification en fonction de paramètres de cisaillement
(G.philippeonnat.2003).

Teneur en M.O (%) Appréciation


0-3 Sol inorganique
3-10 Sol faiblement organique
10-30 Sol moyennement organique
>30 Sol très organique
Figure III.9 : Tableau relatif à la matière organique.
Figure III.10 : Classification conventionnelle des sols DTU 13.12
Figure III.11 : Variation de Pl, et E pour SP1
Figure III.12 : sondage carotté 1
Figure III.13 : sondage carotté 2
Figure III.14 : Sondage carotté 4
Figure III.15 : Sondage carotté 5
Figure III.16 : Sondage carotté 6
Figure III.17 : Sondage carotté 8

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