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QUID

Europe

1
Table des matières
Table des matières......................................................................................................................... 2

Les Enjeux.......................................................................................................................................... 3

Problématiques de l’Europe :...................................................................................................... 4

Pièges à éviter.................................................................................................................................. 5

Chronologie....................................................................................................................................... 6

Ta dissertation déjà rédigée <3.................................................................................................. 7

Le Cours.............................................................................................................................................. 7
La construction européenne.............................................................................................................................. 8
Les obstacles a la construction européenne............................................................................................. 15
Les relations intra-européennes : entre intégration et divergences...............................................16
La diversité en Europe : une Europe à plusieurs vitesses :.................................................................20
L’Europe et son environnement géopolitique.......................................................................................... 22
Le soft power européen.................................................................................................................................... 24
Les défis de l’UE.................................................................................................................................................... 25

Cartographie.................................................................................................................................. 31
Les élargissements de l’UE, Europe puissance ou Europe espace ?................................................31
Les migrations en Europe : Forteresse ou Terre d'accueil? ..............................................................35
Les inégalités en Europe, un mal pour un bien ?..................................................................................... 35

Plans pour s’entraîner................................................................................................................ 37


L’union est-elle une grande puissance économique ?...........................................................................37
Diversités régionales et construction européenne................................................................................ 40
Les Européens existent-ils ?............................................................................................................................ 41
La construction européenne dans l’économie et la géopolitique mondiale.................................42
Evolution des populations européennes et leurs enjeux dans l’espace mondialisé.................43

2
Les Enjeux
 La question du déclin historique suite aux deux GM, à la décolo puis à la GF, doutes
sur la capacité de l’union à surmonter toutes ces difficultés.
 Quel sens donner à l’UE « Europe marché ou Europe puissance ? », «  Europe
atlantiste ou Europe européenne ? », « Europe des Etats ou Europe fédérale ? »,
« régionalisation économique permettant la pérennité du modèle social ou préparant
une immersion dans la mondialisation ? »
 La construction européenne annonce t-elle le dépassement d’Etats nation
ou au contraire la dernière chance de survie de ce type d’organisation  ?

 La place des Etats dans la construction européenne et la tension entre les petits et les
grands Etats, renforcée encore par les élargissements. Mais aussi le positionnement
original de certains pays comme le RU. Cela débouche sur la question du
fonctionnement des institutions et de leur efficacité. C’est l’UE à trois têtes qui pose
problème  : chef exécutif Donald Tusk (président du conseil euro) et J.C Junker
(président de la commission) et chef de la BCE Draghi.

 La question des frontières et des limites de l’intégration politique . Sur quel plan juger
de l’Europe ? Culture, religion, démocratie, géographie ?
 Que penser de l’élargissement de 2004 : comparable à ceux des années 80
(d’où des espoirs de convergence) ou foncièrement différent (plus grands
écarts eco et culturels) avec des pays plus atlantistes qu’européens et
cherchant avant tout la sécurité, le marché commun et à fuir la Russie  ?
L’élargissement est un processus qui ponctue la vie européenne en moyenne toutes les
décennies depuis 1973. Il faut donc se poser la question de la logique- à la fois
inévitable mais cohérente- d’extension, mais aussi de la compatibilité entre ces
élargissements et les logiques d’intégration et d’approfondissement au sein de l’Union.
Que ce soit par une intégration politique, une harmonisation régionale ou une prise
d’indépendance par rapport au EU pour retrouver un rôle international à la hauteur de
son histoire.
 Les horizons géopolitiques d’une Europe qui a du mal à se faire entendre en tant
qu’unité dans les organisations/conférences internationales.

 Le soft power européen est-il le meilleur moyen pour s’imposer, ou reflète


t-il simplement un manque de Hard-power  ?
 Quel nouveau type de puissance l’Europe incarne-t-elle  ?

 La question du déclin démographique et du rôle que doit jouer l’immigration. En effet


les taux de fécondité européens sont bas et ne permettent pas le renouvellement des
générations et encore moins le maintien de la population active.
 Ce qui pose une double question : comment maintenir le système social
européen-retraites, sécu, chômage- et comment satisfaire l’économie en
main d’œuvre sans faire appel encore davantage à l’immigration extra-
communautaire qui suscite de comportements de rejets  ?

 Quel rôle pour le couple franco-allemand, qui semble aujourd’hui plus déséquilibré
que jamais.
 L’UE et les EU. Des relations étroites qui ont cependant souvent été tendues. Si les
EU ont lancé le processus européen, ils voient d’un mauvais œil son
approfondissement, notamment quand il passe par la mise en place de systèmes
d’aides comme la PAC. Aujourd’hui l’UE doit faire face à deux grands défis : 1)
3
ratrapper son retard technologique et de compétitivité du travail sur les EU 2) réussir
à exister alors même que le pays semble se détourner de la vielle Europe. Ainsi si
l’UE a applaudi l’élection d’Obama en 2008, qui mettait fin à l’unilatéralisme de
Bush, celui ci ne semble guère intéressé par l’UE et préfère se tourner vers l’Asie. Il
n’est pas venu pour les commémorations des 20 ans de la chute du mur, ni même au
sommet EU/UE en Espagne au printemps 2011, et au G20 de Cannes, les EU ont
simplement demandé à l’UE de trouver rapidement une solution à la crise, le temps de
la grande alliance du plan Marshall semble aujourd’hui bien loin. C’est aujourd’hui à
l’Europe d’apprendre seule le maniement de sa puissance.

Problématiques de l’Europe
 La construction européenne-a-t-elle permis l’émergence d’un espace européen ?
« Unie dans la diversité », telle est la devise officielle de l’Europe. Il est logique
que la volonté de constituer une Europe unie débouche sur un espace européen.
Tout le problème est de savoir ce que l'on appelle un espace   : uni, homogène,
uniforme ? Et si l’unité n’est pas atteinte, quelle en est la raison  ? La construction
européenne n’a-t-elle pas été assez loin  ? Ou n’est-ce pas les choix de départ qui
expliquent les difficultés  ?
(traiter des aspects éco, socio, culturels, juridiques, mentalités, histoire géographie)

 Frontière et construction européenne :


Deux dynamiques frontalières se cumulent en Europe, d’une part l’effacement des
frontières internes, d’autre part l’abolition des frontières mondiales. Mais autant la
première dynamique avait pour but de renforcer la puissance de l’Europe, autant la
seconde peut la fragiliser.
Le sens ultime de la construction européenne réside-t-il dans l’effacement de ses
frontières avec le reste du monde, c’est à dire en un choix libéral qui entrainerait
la dilution de la construction européenne  ?

 La construction européenne
L'idée de construction européenne apparaît au XIX° siècle (Saint-Simon, Mazzini,
Hugo) puis dans l'entre-deux guerres à la suite des conséquences catastrophiques
de la première guerre mondiale et de la crise: création du mouvement pan-
européen par Coudenhove Kalergi, projet Briand d'union fédérale (29) et
mémorandum (30, rédigé par Alexis Léger), plan Tardieu de 1932 prévoyant une
baisse des droits de douane en Europe orientale, projet von Papen d'union
économique France-Allemagne, projet Churchill d'union France-Angleterre.
Deux choses sont évidentes à travers toutes ces propositions: d'abord les arrière-
pensées évidentes qui les sous-tendent souvent ce que Kissinger résumera dans les
années 1970 dans la stratégie de l'ours et du filet, ensuite la relation avec la crainte
d'un déclin européen (cf Demangeon) que seule l'union pourrait endiguer. Le
résultat d'une volonté, et des stratégies nationales des différents pays pensant qu'à
différents moments la construction européenne peut les servir Double paradoxe de
cette union européenne que des nations proposent en fonction de leurs intérêts

4
propres alors que sa logique est de faire disparaître les Etats-Nations, et que les
crises suscitent en même temps qu'elles la mettent en danger

Pièges à éviter

Il ne faut pas parler uniquement des quatre grandes puissances européennes (France,
Allemagne, Royaume-Uni, Italie), connaître et donner des exemples de :
⁃ Pays scandinaves : Norvège ou Suède.
⁃ PECO : Pologne ou Roumanie.
⁃ Grèce.
⁃ Espace ou Portugal.
⁃ État insulaire : Malte ou Chypre.
⁃ Actualité : Ukraine.

Europe = ambiguïté dans le vocabulaire. C'est soit la construction européenne que l'on
évoque (la somme de 28 pays), soit l'ensemble du continent européen dont les limites peuvent
être discutées.

Attention, le sujet « L'agriculture en Europe » est totalement différent de « La PAC » !

5
Chronologie
Rapport de jury ESSEC 2014 : « Comme à l’accoutumée, trop peu de copies
proposent des mise en perspectives historiques des problèmes soulevés. »
1948. Création de l’OECE, du Benelux.
1949. Création du Conseil de l’Europe.
1950. Proposition Schuman. Plan Pleven.
1951. Création de la CECA.
1952. Création de la CED.
1957. Traités de Rome.
1961. Première demande d’entrée du RU dans la CEE.
1962. Lancement de la PAC.
1963. Refus de l’entrée du RU dans la Communauté par de Gaulle. Traité franco-allemand.
Convention de Yaoundé.
1966. Compromis de Luxembourg.
1967. Seconde demande du RU ; refus de de Gaulle. Adoption de la TVA. Fusion des trois
exécutifs.
1968. Achèvement de l’Union douanière.
1972. Lancement du SME. Accord sur la pêche.
1973. Création de l’Agence spatiale européenne. Entrée du RU dans la CEE.
1975. Première convention de Lomé.
1979. Le Parlement repousse le budget. Mme Thatcher premier ministre du Royaume-Uni.
Lancement du SME.
1981. Entrée de la Grèce dans la Communauté.
1984. Le Groenland quitte la CEE. Accord de Fontainebleau. Quotas laitiers.
1986. Acte Unique. Entrée de l’Espagne et du Portugal dans la Communauté.
1990. Accords de Schengen. La livre entre dans le SME. Création de la BERD. Réunification
allemande. Accords de Cotonou.
1991. Fin de l’URSS.
1992. Accords de Maastricht. Première crise monétaire. Création de l’Eurocorps. Réforme
de la PAC. Accord de Blair House.
1993. Constitution du Grand Marché européen (1.1). Seconde crise monétaire :
élargissement des bandes de fluctuation. Affaire Hoover.
1995. Entrée de trois nouveaux pays dans l’Union. Ratification des accords de Schengen.
1996. Affaire de la vache folle.
1997. Sommet d’Amsterdam.
2003. Divisions européennes sur l’Iraq. Report du retour à l’équilibre des budgets français
et allemand.
2004. Accord sur la Constitution européenne. Nouvelle commission européenne rejetée par
le Parlement européen. Intégration de dix nouveaux pays membres. Accord sur le
statut de la société européenne.
2005. Rejet du projet de Constitution européenne en France et aux Pays-Bas. Ouverture
des négociations d’adhésion avec la Turquie (octobre).
2007. Traité de Lisbonne.
2008. Naissance du Kosovo. Rejet du traité de Lisbonne par l’Irlande. Réunion pour
l’Union méditerranéenne à Paris. Présidence française. Crise géorgienne. Plan de
relance. Pacte sur l’immigration (Cannes).
2009. Ratification du traité de Lisbonne par l’Irlande. Approbation du traité de Lisbonne.
Début de son application. Van Rompuy président du Conseil européen, Catherine
Ashton haut représentant de l’Union. Michel Bernier commissaire au Marché
intérieur.
2010. Création du Fond européen de stabilisation financière. Accord militaire Fce/RU.
6
2014. Elections européennes. Commission J.P. Juncker. Plan de relance Juncker. Luxleaks
(« accords de rescrit fiscaux »).
Ta dissertation déjà rédigée <3
Introduction
« Unie dans la diversité », telle est la devise officielle de l’Europe. Il est logique que la
volonté de constituer une Europe unie débouche sur un espace européen. Tout le problème est de
savoir ce que l'on appelle un espace : uni, homogène, uniforme ? Et si l’unité n’est pas atteinte,
quelle en est la raison ? La construction européenne n’a-t-elle pas été assez loin ? Ou n’est-ce pas
les choix de départ qui expliquent les difficultés ?

Double paradoxe de cette union européenne que des nations proposent en fonction de
leurs intérêts propres alors que sa logique est de faire disparaître les Etats-Nations, et que les
crises suscitent en même temps qu'elles la mettent en danger.

Phrase d’accroche : « Pour nous nation insulaire, indépendante, passionnée dans


la défense de sa souveraineté, l’Union européenne est un projet plus
pragmatique qu’émotionnel. Un moyen plutôt qu’une fin » (Cameron, adresse sur
l’Europe de janvier 2013)

Le Cours

Un petit florilège des meilleurs épisodes du « Dessous des Cartes » (Arte) et des « Enjeux
Internationaux » (France Culture) a été distillé dans le cours

Pourquoi ? 
Cela permet de visualiser l’espace étudié et de comprendre les dynamiques qui se
mettent en place au sein de cet espace. Cela permet aussi de faire des liens, quand Jean-
Christophe Victor vous parle des difficultés d’intégrations de l’agriculture bulgare dans le
système européen, et bien vous penserez à l’exemple Focus : la Roumanie nouvel eldorado, or
ne dit-on pas que l’intelligence c’est savoir faire des liens ? Enfin dernier point, cela permet
de faire une petite pause instructive, attention tout de fois à ne pas vous perdre sur Zap de
Spi0n.
Quant aux Enjeux Internationaux, cela va vous apporter plus de profondeur et de
finesse dans vos raisonnements et problématiques. Cela peut aussi s’avérer enrichissant pour
les kholes, en effet, la présentation rapide mais efficace du thème de l’émission s’apparente à
une introduction !

Comment ?
10 minutes c’est parfois long, surtout quand JC s’égare sur l’Espagne médiévale,
n’hésitez pas à sauter les passages qui vous semblent inutiles. Tout réside dans l’efficacité,
pas besoin de regarder des heures de documentaires sur Arte, ces 10 vidéos sont amplement
suffisantes pour traiter l’aspect cartographique de l’Europe. Dernière petite chose, regardez la
vidéo après avoir traité le chapitre, pas la peine de vous taper les 10 épisodes d’affilée, vous
ne retiendrez pas grand chose

7
La construction européenne

La construction européenne est lancée le 9 mai 1950 par le discours de l’Horloge de Robert
Schuman, père fondateur de l’Europe, qui rend pour la première fois compte d’une union des
démocraties européennes sous la forme de la CECA… et plus si affinité.

 Les prémices d’une association supranationale uniquement


économique et commerciale :
 Les pères de l’Europe  : Konrad Adenauer (Allemagne), Joseph Bech (Lux),
Johan Beyen (PB), Alcide de Gasperi (It), Monnet et Schuman (Fr), Paul-Henri
Spaak (Belgique). Tous pratiquement sont issus de la démocratie chrétienne
(MRP en Fr, CDU en All)
 La CECA en 1951 (Communauté européenne du charbon et de l’acier)   : les
6 pays signataires (RFA, France, Belgique, Italie, Luxembourg et Pays-Bas)
transfèrent pour 50 ans leur souveraineté dans le domaine du charbon et acier à
une institution internationale chargée d’assurer la croissance de la production et
la libre circulation des produits
 Mais échec de la CED (communauté européenne de défense)   : le traité signé
par les pays signataires de la CECA en 1952 est rejeté par le Parlement français
en 1954. Abandon d’un projet d’union politique, l’approfondissement de la
construction européenne se limite aux champs économiques et commerciaux.

La poursuite d’un projet totalement économique apparaît à certain comme « un camouflage
des objectifs initiaux » selon la formule de Georges Vedel (universitaire).

 L’approfondissement économique des traités de Rome en 1957:


 Le 1er traité : créé la CEE (communauté économique européenne) : mise en
place du TEC en 1968 (multiplication des échanges par 9 dans la zone depuis
1968)
 Le 2ème traité : créé la CEEA (communauté européenne de l’énergie
atomique) afin de créer une puissante industrie nucléaire (construction dès
1960 d’une centrale nucléaire à Chooz dans les Ardennes)

 L’approfondissement commercial :
 L’Acte Unique en 1986  : en réaction au Livre blanc de 1985 distingue
frontières physiques (douane), techniques (normes) et nationales (marchés
publics)adoption de 300 directives de Delors pour démanteler les barrières
physiques, politiques et fiscales faisant encore obstacle aux 4 libertés
fondamentales (marchandises, services, capitaux et personnes). Ex :
harmonisation des normes avec par ex. la mise en place des prises 220V en
Europe.

8
 Cette mise en place d’un marché commun et de la libre circulation des
personnes a, selon Viner, deux effets  : la création de commerce (au sein de la
zone, et avec l’exté car la prod augmente) et détournement de commerce (par
rapport aux autres, on préfère acheter européen). Dans le cas de l’UE la balance
semble est plutôt positive pour le commerce mondial avec un bond significatif
dans les années 90 du au marché commun.

 Adoption d’une politique commerciale commune: Avec les pays ACP par les
4 conventions de Lomé mettent en place en 1975 le fonds STABEX (pour les
produits agricoles) et le fonds SYSMIN en 1979 (pour les produits miniers)
dans l’objectif de stabiliser leurs recettes d’exportations. Avec des pays du
pourtour méditerranéen : signature de l’accord de coopération entre l’UE et
le Liban en 1977 et depuis 1980, les exportations libanaises vers l’Europe ont
augmenté de 5% par an.

Commerce intra européen

1958: 35 %
1973: 53 %
1980: 50 %
2012 : 64 % (à 27) pour les exportations

 L’approfondissement économique mais aussi politique et social du


traité de Maastricht en 1992 :
 Instauration d’une citoyenneté européenne et renforcement des pouvoirs du
parlement.
 Principe de subsidiarité. "La Communauté ne peut agir dans des domaines qui
ne relèvent pas de sa compétence que si et dans la mesure où les objectifs de
l'action envisagée ne peuvent être réalisés de façon suffisante par les Etats
membres ". De plus le droit européen s'impose au-dessus des droits nationaux.
Le Conseil d’Etat français l’admet en 1989 que 80 % des lois françaises sont
déjà des transcriptions des textes européens, avait révélé Jacques Delors.
 L’Europe s’est aussi dotée d’un tribunal commercial en 1992, qui peut, si la
commission constate des irrégularités condamner les entreprises à de très
lourdes amendes. Les fabricants de ciment pour entente sur les prix (1994,
amende record de l'ordre de 3% du ca, puis à nouveau 2002), L’entreprise la
plus lourdement condamnée a été Intel en 2009 pour position monopolistique et
pratiques déloyales (1 MM. €). La commission a aussi un droit de regard sur
les fusions-acquisitions et a par exemple forcé Exxon à vendre une partie de ses
raffineries européennes lors de la fusion avec Mobil, toujours pour éviter les
situations de monopoles.
 La mise en place de la PESC (politique étrangère et de sécurité commune)  :
le Conseil européen définit des stratégies communes qui servent de fil
conducteur à la politique extérieure menée par les Etats membres (ex : stratégie
pour une société de l’information sûre en 2006 afin de lutter contre le
cybercrime) et des actions communes (cf. Atalante). Les derniers succès de la
politique de défense européenne sont la mobilisation de crédits de recherche au
profit de la sécurité, le lancement de projets de coopération et la promesse
9
d’une stratégie maritime pour protéger le commerce européen qui passe à 90%
par la mer.
La PSDC n’est pas morte mais ne connait pas non plus de vrai sursaut. Il n’y a
pas d’analyse au niveau européen des enjeux, chaque pays regarde ses enjeux,
défis et adopte une stratégie propre. Le débat est «faible, irrégulier, mené à
petite échelle» comme le note le groupe de réflexion Carnegie Europe.
La menace? Elle est considérée comme diffuse, irréelle. A l’exception du
terrorisme islamiste. La plupart voient une urgence dans d’autres domaines:
l’euro, la croissance... L’Europe se convainc aussi que les EU seront toujours là
pour assurer la sécurité du continent. Au final, tous ensemble, ils continuent à
dépenser 40% du budget des Américains mais en atteignant 10% de la capacité
opérationnelle des EU. Le problème du budget est hypocrite car mutualiser
davantage leurs politiques allégerait le budget de la défense. Le potentiel est là,
reste à le transformer en puissance.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de
France culture : bonne écoute  Les relations UE-Russie 06/15 Les sanctions
économiques de l'Europe 04/15

 Amsterdam (1997)
 Renforce l’Europe sociale. Le RU se rallie à la Charte sociale.
 Crée un espace de liberté, de sécurité et de justice commun.
 Les programmes de grands travaux  : Corfou (1994), Bruxelles (2003) avec
des projets plus ciblés, mais pour lesquels le problème de financement se pose
encore (tunnel ferroviaire du Mont Cenis, lignes Lyon-Turin, Figueras-
Perpignan)...

 Après l’échec de la constitution européenne de 2005 (non francais,


hollandais) est signé le traité de Lisbonne en 2007 qui reprend les
grands éléments :
 Un Président pour deux ans et demi.
 Une Commission égale aux deux tiers des Etats membres.
 Un haut représentant pour la PESC, nommé, vice-président.
 Un nouveau système de majorité : 55 % des Etats et 65 % des populations.
 Passage à la majorité qualifiée pour de nombreux sujets (ainsi la justice) ; mais
unanimité pour la politique extérieure et la fiscalité ; dérogations possibles pour
le RU.

 L’UE à 28, un saut quantitatif ou un changement de nature ?


 Que disent les textes  : Tous les pays ont vocation à rejoindre l’EU d’après
Maastricht, à condition de remplir les critères de Copenhague. (économie de
marché viable, pas trop de corruption, niveau de vie s’approchant de la
moyenne européenne, respect des droits de l’homme, système démocratique,
…). VGE, quand il soutint l’adhésion de la Grèce en 81, mit en avant le
berceau civilisationel gréco-romain, « on ne refuse pas l’Europe à Platon » (en
fait il y a deux raisons à ce soutien : il voulait éviter l’entrée de l’autre pan du
monde latin à savoir la péninsule ibérique et surtout, l’entrée de la Grèce en
1981 a servi de symbole pour montrer aux autres pays voisins que l’abandon de
la dictature et la construction de la démocratie dans son pays autorise et permet

10
l’intégration dans l’UE ; cela a d’ailleurs fonctionné puisque c’est ce qui s’est
réalisé avec les anciens Etats satellites de l’URSS).
 Une nouvelle vague d’élargissement avec l’entrée de 10 nouveaux pays en
2003 (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie,
Hongrie, Slovénie, Chypre, Malte) Entrée de la Bulgarie et la Roumanie en
2007 et de la Croatie, le 1er Juillet 2013
 Il faut tout d’abord noter que la dynamique des élargissements témoigne de
la forte attractivité de l’union, malgré le fort degré de contrainte. Il est
intéressant d’opposer cette réussite à l’échec de l’AELE purement
commerciale.
 Chaque élargissement entraine une réponse institutionnelle  : Acte unique en
86 pour préparer la venue de l’Espagne, Maastricht juste après la chute du mur,
…réforme institutionnelle du traité de Nice (11 Décembre 2000) : par la mise
en place de la pondération des voix et de la majorité qualifiée au conseil de
l’UE (le vote de chaque pays est pondéré selon une valeur relative à la taille de
la population, chaque décision doit obtenir un minimum de 74% des votes pour
être adoptée)
 Les élargissements favorisent le poids de l’intergouvernemental et d’une
Europe à la carte ou du moins en cercles concentriques (Edouard Balladur
organiser la diversité tout en gérant le gigantisme: plus d’Etats, plus d’opinions
 plus de divisions. D’autant plus que les adhésions ont parfois susciter des
division en amont (France-RU, France-Espagne/Portugal, Autriche-Turquie qui
conduit à la crise institutionnelle de 2005). D’ailleurs pour pallier
l’augmentation du nombre de visions du projet européen on est passé de
l’unanimité à la majorité qualifiée.
 Les élargissements un aiguillon pour retrouver la puissance  : l’entrée de
nouveaux membres importants (Ukraine/Turquie) pourrait augmenter
significativement la taille du marché de consommation européen, renforcer les
moyens militaires de l’EU (surtout vrai pour la Turquie, membre de l’OTAN)
et enfin sécuriser la route des hydrocarbures… mais c’est la théorie, en pratique
avoir des voisins un peu turbulents comme Poutine ou Assad, très peu pour
Bruxelles. Attention : risque de dilution des projets européens, plus de
membres pour un budget presque équivalent.
Certains élargissements se sont accompagnés de miracles économiques dragon
celtique de 1972, miracle espagnol des années 90,… C’est d’ailleurs dans cette
optique de miracle que l’UE continue d’attirer, contrainrement à l’AELE qui
périclite…
 Une autre solution  ?  : Politique européenne de voisinage lancée en 2002 qui
vise à créer un espace de stabilité et prospérité autour de l’union, ce qui semble
loin d’être gagné.

La question problématique : Les élargissements correspondent-ils d’avantage d’une Europe


espace puissante ou d’une Europe marché dont la puissance se limiterait au marché de
consommation ?

 Bilan assez synthétique sur la construction européenne : bien avoir en tête que la
construction européenne s’est faite par deux dimensions, aussi bien par l’approfondissement
et la diversification des capacités de l’organisation régionale que par l’élargissement
géographique, et que cette construction s’est faite simultanément pour ces deux variables
jusqu’à, au moins, l’Europe des 25. Désormais, nous devons consolider les fondations sur
lesquelles nous continuons de construire notre maison européenne., ou, comme disait Jacques
Delors, nous devons renforcer notre contrat de mariage : “Pour passer de 12, de 15 à 25, il

11
faut du temps (...), il faut créer un minimum d'esprit de famille, de compréhension des autres,
de connaissance de leur psychologie et de leurs traditions nationales. En bref, le contrat de
mariage entre les 25 doit être consolidé et enrichi.”Ainsi, l’approfondissement semble, et il est
partagé qu’il devrait, prendre le pas sur l’élargissement.

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte :
bon film  L’Europe un projet sans fin / Les conséquences des élargissements / La
Pologne, nouveau centre de l’Europe ?

Utilisation du budget de l’UE décidé par la commission en 2013

% budget
Dépenses agricoles (avec pêche) 42%
Aides régionales 36%
Politiques internes 7,7%
Actions extérieures 4,5%
Dépenses administratives des institutions 5,5%
Réserves 0,4%
Pré-adhésion 1,8%
Compensations pour les nouveaux Etats 1,1%
membres

 Les objectifs initiaux de la PAC   : Objectifs de 62 : assurer les revenus des
agriculteurs, accroitre et moderniser la production, atteindre l’autosuffisance.
Pour ce faire trois règles : solidarité financière, préférence communautaire sur
les achats, unicité des prix au sein de l’UE.
 Les réformes successives : Les réformes Mac Sharry (88+92) : l’objectif est de
lutter contre la surproduction permanente de certains produits (lait, beurre) et
harmoniser les écarts de revenus entre régions. Limitation des subventions de
la PAC, instaurations de quotas laitiers, obligation de jachère, plus grande prise
en considération des demandes du marché. Renforcer l’aspect modernisation
tout en continuant à soutenir la quantité volonté d’agrandir la taille des
exploitations Mais aussi d’améliorer le circuit du produit en intégrant plus
efficacement les agriculteurs aux entités commerciales (coopératives).
Agenda 2000 : un tournant ? Diminution des prix d’achat pour se rapprocher
des cours mondiaux, transformation des subventions à l’exportation par des
aides directes aux revenus. Prise de conscience des problèmes
environnementaux, préparation aux élargissements. D’ailleurs le ministre de
l’agriculture sous Valls 1, Stépahne Le Foll veut créer le GIEE (Groupement
d’intérêt économique et écologique): nouveaux collectifs d’agriculteurs qui
bénéficieraient de majorations des soutiens publics pour développer une
dynamique de changement des pratiques agricoles. Il veut renforcer les moyens
d’action de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural)
pour limiter l'agrandissement excessif des exploitations et l’érosion des sols et
favoriser l’établissement de nouveaux agriculteurs. L’autre enjeu du texte est la
santé publique.
Petit à petit l’idée approvisionnement des populations s’est mutée en compétitivité et
durabilité de l’agriculture.

12
 Les conséquences régionales de réorientations de la PAC   : 1) Spécialisation
des régions agricoles. Définies d’abord par le milieu naturel et le climat mais
aussi accès aux marchés et moyens de transport qui peuvent donner des
avantages concurrentiels (réseaux de canaux et de ports dans le nord, les PB, …
pour les céréales), (Réseau autoroutier en Méditerranée pour les légumes) 
Spécialisation dans l’élevage par exemple Bretagne (6% du porc européen).
La PAC bénéficie surtout aux grandes exploitations des pays développés, qui
connaissent mieux les systèmes de subventions, et qui gagnent, en valeur
absolue, beaucoup plus que les petites exploitations. En effet le système de
subventions se fait à l’hectare (ou sur la taille du cheptel), une grande
exploitation gagne alors suffisamment d’argent pour investir dans des machines
par exemple, augmentant encore sa production,…. Il y a donc une
cristallisation des inégalités et une augmentation de la productivité des grandes
exploitations 10% des exploitations pour 50% du Blé, 15% des éleveurs pour la
moitié du lait.
Mais cela ne masque pas une grande hétérogénéité des situations régionales
 Régions capables de supporter la concurrence mondiale   : grandes
exploitations mécanisées à gros volumes bien intégrées dans les circuits
commerciaux (Copenhague-Bordeaux, vallée du Rhône, Est RU)
 Régions intermédiaires qui souffrent du climat ou de l’éloignement des
marchés et des moyens de transport (Irlande, Limousin, Pologne, Sud
de l’Allemagne,…)
 Régions handicapées par le relief, le découpage des terres, la faible
mécanisation, le déclin démographique (Portugal, Italie du Sud, Alpes,
Ecosse, Grèce)

Focus : la Roumanie, ruée sur les terres agricoles


L’accès au foncier est bien plus facile en Roumanie, des Français vont même s’y installer...
le prix est de 2000 euros/Ha contre 5400 en France en 2012.
Les terres roumaines attirent. Le pays dont la moitié des 19M d’habitants sont paysans offre
des prix imbattables tout en bénéficiant des subventions de Bruxelles. Des milliers
d’agriculteurs occidentaux sont partis à la conquête de l’est.
Il y a danger pour la Roumanie que les Occidentaux prennent en définitive le contrôle de
l’agriculture roumaine même si l’aspect positif est que les méthodes occidentales inspirent
et servent d’exemples aux paysans roumains. La montée du prix fait de cet investissement
un pari fructueux.

 Les contentieux agricoles : Avant la PAC l’Europe représentait 40% des


exportations agricoles des EU,  rejet de la PAC qui avait pour objectif de
relever l’agriculture européenne en subventionnant les exportations et les
agriculteurs. Uruguay round le dumping est dénoncé, finalement accords de
Blair House en 1992. Au final l’indu agroalimentaire UE a rattrapé
l’américaine et dépassé en 2005. Balance agro des EU déficitaire avec l’UE.
Toutefois pas de différence aux yeux des pays émergents et les deux sont
dénoncés par le groupe de Cairns (libéral) et des pays en développement.
 Attention aux préjugés  : Le mythe de la forteresse Europe   : Après la création
de la CEE les EU ont eu peur de voir la région se refermer sur elle même et
tomber dans le protectionnisme. Mais celui-ci ne fut que sectoriel et
temporaire : accord Davignon (77, sidérurgie), voiture japonaises (91). L’UE
reste un des marchés les plus ouvert du monde. Depuis 1961 le TEC a été
divisé par 4 en passant à 3%. Seul le secteur agricole reste protégé (220% pour
le sucre, 110% pour le bœuf). Néanmoins premier importateur mondial (15%)

13
et mise en place du programme « tout sauf des armes » qui fait entrer sans
franchise les produits agricoles venant des PMA.

Focus, édito d’Alain Frachon dans le monde Guerre commerciale: arrêtons le


cinéma !
La France veut exclure le cinéma de l’accord de libre-échange pour défendre son
exception culturelle et le parlement européen a repris son exigence dans une résolution.
L’Europe forteresse que dénonçait Thatcher est de retour. Merkel et Cameron s’y
opposent. Les Français sont ignorés, invisibles derrière cette ligne Maginot. Ils ne
réalisent pas que le monde a basculé en 2012 quand la richesse produite par les pays
émergents a dépassé celle produite par les pays développés. Une course aux accords
régionaux s’est engagée.
Ce grand jeu qui s’est mis en place concerne 80% de la richesse mondiale et va dessiner
le commerce mondial du XXIème siècle.
la zone de libre-échange Europe-EU représenterait si elle aboutit la moitié de la richesse
mondiale. L’enjeu primordial concerne les barrières non tarifaires. Un accord de libre-
échange augmenterait de 80% à terme le commerce transatlantique mais profiterait
surtout aux EU (13,5%) au RU (10%) et à l’Allemagne (5%).
la stratégie vis à vis de Pékin pose question: l’Europe court le risque de s’enfermer dans
une forteresse euratlantique sous commandement de Washington.

 L’euro, réussite ou échec communautaire ?


 La genèse  : création de l’UEM (Union économique et monétaire) devant
conduire à la création d’une monnaie unique (l’euro.). Pourquoi ? C'est
indispensable pour le développement des échanges, la cohésion économique.
Pour éviter la distorsion monétaire au sein de l’union et garantir les échanges
(pour les parités). L'effondrement du S.M.I rend plus nécessaire ce
rapprochement. Ajoutons les difficultés de la PAC- en effet la volatilité des
monnaies était utilisée par les US pour déstabiliser le système. Finalement
introduction de l’euro en 1999 pour les marchés financiers et en 2002 en tant
que monnaie fiduciaire. Conséquences du traité du Maastricht : Perte de
souveraineté (les taux de change ne peuvent plus être utilisés comme outil de
compétitivité commerciale et le Pacte de Stabilité et de Croissance de 1997
représente une imposent aux Etats de maintenir leur déficit en dessous de 3%
du PIB et leur dette publique en dessous de 60% du PIB.) Le problème majeur
reste celui de l’ajustement en cas de difficultés ou à cause d’une moindre
compétitivité.
 Tout un symbole  : La monnaie est l’expression la plus élevée de l’être
ensemble d’un groupe. L’unité de la devise renforce l’attractivité de la zone
euro. Attention tout de fois à ne pas trop vite considérer l’Europe comme une et
unique, les différences de fiscalité/juridiques/comptables et surtout culturelles
demeurent. Ces différences ont plus ou moins d’influence selon les secteurs
mais par exemple plaques de cuisson
 L’euro un outil inachevé  : amputé de politiques budgétaires et économiques
coordonnées, l’Euro n’est pas encore tout à fait la monnaie nationale de la zone
euro. L’Europe n’a pas dans le domaine monétaire et financier le pouvoir de
contraindre sans être contraint, privilège de la puissance dominante. La crise de
l’Euro en est une conséquence directe : certains pays ont eu plus de mal que
d’autres à absorber le choc de la crise de 2008 et à regagner en compétitivité 
ils se sont endettés pour tenter de relancer leur économie  leur dette a
explosé  les marchés financiers ont pris peur et BIIIIM les PIIGS. Dans le
14
même temps la FED a réussir à maintenir ses taux d’emprunt bas grâce au
Quantitative easing, impossible en Europe avant 2015.
 La crise, décennie perdue ou veille du sursaut pour l’euro   ? Ca bouge à
Francfort  : La crise a porté un coup au statut de l’UE. La zone euro montre
une Europe diminuée à cause de la crise des paiements. L’appel au FMI a été
dramatique en terme d’image (1/3 des sommes pour sauver l’euro). 2011.
Création d’un mécanisme européen de stabilité pérenne : il pourra acheter de la
dette primaire sous réserve d’un accord unanime et en échange de conditions
précises. Le traité de Lisbonne est amendé pour l’introduire. C’est un
organisme intergouvernemental qui siègera à Bruxelles et qui dispose d’un
capital de 80 MM. € (à l’inverse du FESF qui reposait sur la garantie des Etats)
et d’une capacité d’emprunt de 500 MM. €. Mais cela ne suffit pas D’où des
mesures plus radicales encouragées par Mario Draghi dès son arrivée à la tête
de la BCE ; il décide une baisse du taux directeur (jusqu’à 0,15 % en juin 2014)
pour faciliter le refinancement des banques et une taxe sur les dépôts des
banques auprès de la BCE (taux d’intérêt négatif à 0,1 %).
Draghi par ailleurs communique largement avec les marchés, annonçant la
politique qu’il entend mener sur les taux (à l’inverse de Trichet qui maintenait
le secret). Il s’aligne sur les pratiques américaines.
En décembre 2012 on lance l’union bancaire. Deux mécanismes : supervision
unique (fait) et résolution unique (à faire).
Il faut aussi noter qu’avec la fin de l’aide à l’Irlande et Espagne, l’Europe
tourne une page de crise. L’Irlande a en effet retrouvé sa souveraineté entière
dès décembre 2013, sortant de son plan de sauvetage. Et le pays a retrouvé la
confiance des marchés. L’Espagne, sortie en janvier 2014 du plan d’assistance,
a mis en place pour stabiliser son secteur bancaire. Comme l’Irlande il y a eu
une vaste restructuration du secteur bancaire.

Pour plus d’informations voici le lien de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  La situation économique de la Grèce 09/15

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte :
bon film  Sortir de l’Europe ?

Les obstacles a la construction européenne

 La polyphonie du projet européen :

 Divergence entre une «  Europe des patries  » (De Gaulle) et le projet


fédéraliste des pères fondateurs  : politique de la « chaise vide » = De Gaulle
rentre en conflit avec la Commission en 1964 car il est contre la suppression du
vote à la majorité au Conseil des ministres. Ainsi, plus aucun français ne
siègent dans les institutions européennes tandis qu’à l’époque, les décisions se
15
votent encore à l’unanimité => blocage des institutions pendant 7 mois de juin
1965 à janvier 1966. Le résultat des élections présidentielles de 1965 montrant
une France divisée et plus aussi unanime derrière le Général De Gaulle, force
Paris à négocier le compromis de Luxembourg qui finalement donne à chaque
Etat un droit de véto et qui fixe le vote à l’unanimité quand des intérêts très
importants sont en jeu

 Le rejet de l’atlantisme  : Refus à deux reprises (1963 et 1967) par De Gaulle


concernant l’intégration de la GB en UE (1ère raison : « cheval de Troie des
EU » : il ne veut ouvrir le marché européen aux produits américains – 2ème
raison : il veut politique étrangère indépendante de l’OTAN)

 Souverainisme britannique  : Margaret Thatcher refuse que le RU paie plus


qu’elle ne reçoit du budget européen, c’est le fameux « I want my money
back » lancé au sommet de Dublin en 1979 afin d’obtenir un rabais sur la
contribution britannique au budget. Un rabais est finalement accordé au
sommet de Fontainebleau en 1984 (le RU représente 10% du financement de
l’UE alors qu’elle représente 18% de son PNB)

 Europe à plusieurs vitesses (cf. début) => des niveaux de développement et


des économies différents donc des défis différents

 Les vieux clivages entre libéraux et protectionnistes resurgissent  :De la


Chine aux EU, la cohésion des Européens est fragilisée, au risque d’ébranler
leur politique commerciale Karel de Gucht, commissaire européen au
commerce espère resserrer les rangs face à la Chine ce qui a échoué dans le cas
des panneaux solaires. Après 4 ans de crise, se brouiller avec Pékin est risqué:
après l’annonce des sanctions, Pékin a lancé diverses procédures notamment
une enquête sur les vins européens Les Français soutiennent cette initiative
alors que le déficit commercial avec la Chine dépasse chaque année les 120 Ma
d’euros.
L’Europe sait qu’elle sortira de cette situation atone qu’en stimulant ses
exportations: accords de libre-échange négociés avec les EU, Corée du Sud,
Singapour, Amérique latine...

Mais les écarts de compétitivité entre les puissances commerciales mettent à rude épreuve la
cohésion d’ensemble.

Les relations intra-européennes : entre


intégration et divergences

Pour Delors, l’Europe doit se fonder sur « la compétition qui stimule, la coopération qui
renforce, la solidarité qui unit »

16
 Intégration
Economique :
 Division régionale du travail intense (55% des délocalisations se font au sein
de l’UE). Exemple d’une firme européenne : Airbus => consortium
aéronautique européen créé 1970 qui met en place une véritable division du
travail à l’échelle européenne (ailes construites au RU, l’empennage est réalisé
en Espagne, le fuselage en Allemagne, le nez en France)  Des échanges
commerciaux intra-communautaires élevés (71% contre 53% en Asie)
 Des infrastructures communes (exemple de l’unique aéroport trinational dans
le monde : EuroAirport de Bâle-Mulhouse-Fribourg, 6M de passagers en 2014)
 Financière  : notamment lors de la crise de la dette en 2010 avec le premier
plan d’aide de la Grèce (mars 2010) (110MM$ prêtés en 3 ans). Création d’un
Fonds Européen de Stabilisation Financière (FESF), outil conçu pour venir au
secours d’un Etat de la zone euro en difficulté financière Des flux d’IDE intra-
communautaires : les flux d’IDE intracommunautaires contribuent à 58% des
flux totaux sortants pour les 27 entre 2004 et 2010.
 Energétique  : Pour pallier la faiblesse de ses ressources et les risques qui
pèsent sur ses approvisionnements mise en place d’une politique énergétique
commune (fixation de la part des énergies renouvelables à 20% de la
consommation européenne en 2008 par le Paquet Energie Climat car l’Europe
dépend à plus de 50% de ses importations– construction plurinationale de
gazoducs comme le projet Nabucco qui est un gazoduc reliant l’Iran à l’Europe
centrale afin de diversifier les sources énergétiques de l’Europe notamment la
Hongrie qui dépend à 80% de la Russie : symbole de la capacité de l’UE à une
politique énergétique coordonnée)., L’Europe dépend à 50% des importations
pour l’énergie.
Attention tout de fois il n’y a pas d’Europe de l’Energie au sens institutionnel
et les intérêts des pays membres divergent. Le meilleur exemple la construction
de North-Stream (2005 Schröder-Poutine) qui relie directement la Russie à
l’Allemagne, privant la Pologne et les pays baltes de la mannes des droits de
transit et du levier d’influence que pouvait représenter d’avoir un gazoduc
stratégique sur son territoire.
Il en va de même avec l’énergie nucléaire, qui est un fait national plus
qu’européen avec des grands acteurs (France, RU) et d’autres qui se retirent
(Allemagne, Italie, Belgique)  40% des capacités électronucléaires
mondiales.

 Même si elles sont extrêmement faibles vis a vis de la consommation, les


réserves énergétiques européennes existent ! Les régions pétrolifères et
gazières en Europe se concentrent principalement en Norvège, au Royaume-
Uni (en mer du nord 3% de la prod mondiale mais en déclin, le RU est devenu
importateur net de pétrole en 2014) et aux Pays-Bas. Dans le reste de l'Europe,
les ressources sont limitées et négligeables d'un point de vue global. Le cas des
Pays est partticuluièrement interressant : après la découverte d’importants
gisements gaziers dans le nord du pays dans les années 60, le pays s’est lancé
dans une exploitation effrénée de ses ressources (pour l’agriculture sous serres
notamment et l’exportation), donnant naissance au terme de Dutch disease.
Cependant alors que le pays fournit encore aujourd'hui près de 15 % du gaz
consommé par l'UE, leur contribution se réduit progressivement. Pour l'aider à
conserver son rôle de place tournante du marché européen, le pays prévoit
construire un terminal d'importation de GNL. À terme, les gisements de gaz

17
épuisés du pays pourraient être utilisés pour l'emprisonnement du CO2 à
grande échelle.
Reste le cas du charbon, encore une fois, des réserves modestes…La majeure
partie des réserves est de qualité médiocre (lignite ou charbon sub-bitumineux
qui ont une faible intensité énergétique), seule la Pologne dispose encore de
réserves significatives de charbon de qualité, quoique pour une durée limitée.
En chiffre l’Allemagne possède encore 40 000M de Tonnes de Lignite
(fortement polluante et peu efficace 120 000 pour la Russie) et la Pologne
possède 5000 M de Tonnes d’Anthracite de bonne qualité (49 000 en Russie)

 L’exploitation du gaz de schiste divise: interdite en France,


controversée en Allemagne, en Pologne, elle semble la clé pour sortir
de la dépendance à la Russie. Les 27 sont toujours plus dépendants au
plan énergétique. Herman Von Rompuy: « en 2035, notre
dépendance sera supérieure à 80% et cela va avoir des
conséquences sur la compétitivité de nos entreprises». Mais le
seul engagement pris par les 28 est de se tenir au courant des décisions
énergétiques prises.

Focus : les nouveaux gisements énergétiques en Europe, en Guyane, Shell ne renonce


pas malgré 5 forages pétroliers infructueux
Le groupe anglo-néerlandais pourrait reprendre sa campagne d’exploration à partir de
2015.
Les mouvements écologistes se félicitent de l’échec de cette campagne d’exploration... Shell
n’abandonne pas mais renvoie pour le moment le Stena-IceMax (800 000 euros par jour)
mais reprend sa campagne en 2015.
La France produit 900 000 tonnes de bruts par an pour une consommation de 78M. Du pétrole
en Guyane allégerait sa dépendance énergétique.
Pour la Guyane aussi ce serait une aubaine car la région vit surtout du centre spatial de
Kourou, de l’or, et de l’exploitation forestière.

 Environnementale  : La protection des milieux et de la biodiversité qui passe


par le réseau Natura 2000 (réseau de l’UE pour la conservation de la nature
promouvant une gestion adaptée des habitats naturels) et l’instrument financier
LIFE (ensemble de programmes financiers depuis 1992 pour financer cette
protection : 1,5MM€ pour 2500 projets). L’EU s’impose aussi comme le
chantre de l’environnement dans les grandes conférences internationales 
conférence de Paris 2015.
 Point actu, la taxe carbone  : Les 11 000 installations industrielles les
plus polluantes sont soumis au système communautaire d'échange de
quotas d'émission (SCEQE). Il met en place une limitation des gaz à
émettre et un marché du carbone, permettant à chaque entreprise
d’acheter ou de vendre son « droit à polluer ». Les entreprises qui font
des efforts sont ainsi récompensées et les autres pénalisées. Cependant
ce système ne marche plus de manière optimale du fait de
l’effondrement des prix du carbone (moins d’activité du fait de la crise
pour autant de permis de polluer), du coup plus du tout dissuasif.
L’Europe voudrait aussi étendre cette taxe aux compagnies aériennes,
mais opposition farouche de la Chine et des US (Clinton avait même
menacer l’Europe d’un boycott des vols vers le vieux continent). L’UE
limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète.
18
 Dans la même veine le Parlement européen veut promouvoir les
«biocarburants avancés», issus de déchets agricoles ou de
microalgues. Le parlement plafonne les agrocarburants dits de
«Première génération» à base de cultures alimentaires pour limiter
l’impact sur les productions alimentaires et la déforestation. Le but est
que les énergies renouvelables représentent 10% des transports en
2020. 3 griefs sont dénoncés: ils ont contribué à l’augmentation des
prix alimentaires depuis 2007, leur coût est énorme (6 Ma d’euros de
subventions européennes chaque année) et elles ont un piètre bilan
environnemental. Le biodiesel va être défavorisé au profit du
bioéthanol peu émetteur de CO2 ce qui inquiète le groupe français
Sofiprotéol 1er producteur européen de biodiesel.
 Bruxelles relance aussi le débat sur les OGM en Europe   : Le
président de la Commission européenne a demandé aux Etats
d’autoriser un maïs pesticide du semencier américain Pioneer; filiale de
Dupont de Nemours. Cette demande suscite de vives tensions.
 Les contradictions environnementales de l’Europe  : elle importe
massivement des produits liés à la déforestation. L’«empreinte» de l’UE sur les
forêts tropicales représente 4 fois celle de l’Amérique du Nord. L’Europe est
responsable de plus du 1/3 de la déforestation liée au commerce international.
Dans le même temps, la forêt en Europe n’a que peu évolué. La consommation
alimentaire y est pour beaucoup notamment celle de viande (extension des
zones de pâturage) qui explique 60% de la «déforestation importée» par l’UE.
 Pour plus d’info CF QUID environnement et développement durable.

 Scientifique, la politique de recherche européenne  : 1967: premier conseil des


ministres de la Recherche : programmes cadres pluriannuels, concrétisés par
des programmes spécifiques. 1985: programme Eurêka qui concerne 5 secteurs
(informatique, bot, bio, maths). L'initiative vient des entreprises mais ½
seulement des projets aboutissent : Eurêka n’est-il pas moribond ?
Il y a un problème de moyens cela ne fait que 3 à 4 % de l'effort des différents
pays, et 3 % maximum du budget de l’UE.
D’où une volonté de relance : la stratégie de Lisbonne (2000) avec comme
ambition de faire de l’Europe la première économie de la connaissance et de
porter l’effort de rd à 3 % du pib en 2010. On l’a orientée vers le
développement durable.
Régions déposant le plus de brevets : Bade, Bavière, Sud des pb, Hesse,
Rhénanie, Ile de France, Hambourg,
 Politique  : exemple des institutions européennes (Parlement Européen avec
suffrage universel direct depuis 1979) ainsi que des politiques communes pour
l’immigration (Espace Schengen : contrôle commun des frontières, depuis
1995)
 Culturelle  : au niveau de l’éducation avec Erasmus créé en 1987 (programme
d’échanges d’étudiants et d’enseignants entre les universités européennes). En
1992, cela concerne 50 000 étudiants, en 2012, 250 000.

 Divergences
 Concurrence interétatique  : elle est surtout causée par le dumping fiscal
(absence d’harmonisation fiscale à l’échelle européenne : le taux d’imposition
sur les bénéfices des sociétés est 35% en France contre 12% en Irlande,
Luxleaks) et le dumping social (le salaire horaire moyen est 29€ en Allemagne
7€ en Pologne). Ex : en 2004, Philips qui a délocalisé son centre de
comptabilité d’Irlande à Lodz en Pologne).
19
L’UE se déchire ainsi sur la question des panneaux solaires alors qu’elle
voulait un front uni face à la Chine pour faire une taxe antidumping sur les
photovoltaïques.
Li Kequiang a tenté avec succès de convaincre Merkel de négocier un accord à
l’amiable, elle veut éviter les représailles chinoises. La Chine est en effet
soupçonnée de subventionner ses exportations notamment les équipementiers
Huawei et ZTE. Solar World, la société allemande à l’origine de la plainte, est
en quasi-faillite. Les poseurs de panneaux indiquent que des sanctions sur les
panneaux chinois seraient dommageables. Finalement les divisions se
retrouvent entre Etats et même au sein des Etats.
 Géopolitique  : Le cas de la guerre en Irak en 2003 où Donald Rumsfeld
(ancien Secrétaire à la Défense des EU sous Bush) différencie la « Vieille
Europe » (contre l’invasion, en particulier France et Allemagne) et la
« Nouvelle Europe » (pour la guerre)
 Divergence sur la politique migratoire commune qui conduit à une paralysie
et à la crise que l’on connaît aujourd’hui  : avec remise en cause par Cameron
de la libre circulation des personnes (volonté d’imposer des quotas car peur du
« tourisme social », surtout avec libre-circulation des Bulgares et des Roumains
depuis 1 janvier 2014).
Selon l’Office internationale des migrations 30 000 décès de migrants tentant
d’entrer en Europe en 2015. Chaque semaine environ 3500 personnes
tenteraient d’accoster au sud de l’Italie. L’UE fait ce qu’elle peut, malgré la
prévision d’un partage des compétences dans les faits les Etats rechignent. La
Commission européenne prône la solidarité entre les 28: assumer une
répartition intra-européenne des candidats à l’asile et renoncer aux dispositions
appliquées depuis 2003 qui prévoit que c’est le 1er pays où un migrant pénètre
qui doit traiter sa demande d’asile, l’héberger etc... Le principe de solidarité est
à la base de quelques réalisations comme l’agence de contrôle Frontex: les pays
les moins exposés fournissent hommes et moyens à cette structure. Bruxelles
veut mettre en place l’Eurosur pour une meilleure identification et un sauvetage
des embarcations et un dialogue avec les pays de départ pour définir une
immigration légale.

Pour plus d’informations voici le lien de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Enjeux à moyen terme de l'immigration en Europe / La
question migratoire vue d'Italie / Comment limiter l'immigration en amont ?

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte :
bon film  Les migrations, que fait l’Union européenne ? / Les conditions de
l’immigration en Europe

20
La diversité en Europe : une Europe à
plusieurs vitesses :

Le président polonais Kwasniewski affirme en 2000 « l’Europe à deux vitesses équivaut au


retour vers le passé, au retour à une division du continent ».

 L’UE est une juxtaposition de 28 pays et encore plus de régions


hétérogènes
 Economie  : PIB de 47MM$ en Bulgarie contre 550MM$ en Suède, et
3600MM$ en Allemagne.
 Développement  : IDH allemand s’élève à 0,92 tandis qu’en Bulgarie, il est de
0,78. Plus précisément, l’espérance de vie est de 81 ans en Allemagne contre
74 ans en Bulgarie.
 Dynamisme  : la dorsale européenne concentre 20% du PIB sur 5% du
territoire, et attire la majorité des investissements en R&D (75%)

 Deux facteurs qui expliquent l’augmentation des disparités:


 Les effets de la crise  : dans la zone euro hors dorsale, PIB par hab. par an est
passé de 27 000 à 26 000€ entre 2007 et 2011. Dans la dorsale, il est passé de
31 000 à 33 000€.
 Les élargissements  : le rapport de PIB/hab./an entre le pays le plus pauvre et le
plus riche dans l’Europe des Six va de 1 à 2, tandis qu’il va de 1 à 5 dans
l’Europe des Quinze, et de 1 à 20 dans l’Europe des Vingt-Huit.

 Disparités régionales au sein de ces pays qui posent le problème de


l’intégration :
 L’exemple de l’Italie  : la Province autonome du Bolzano (Trentin, nord-est)
présentait un PIB par habitant par an en 2006 de 32 000€ et un chômage de
2,6%, alors que la même année, la Sicile avait un PIB par hab. par an de 16
600€ et un chômage de 13%.

 Les politiques pour réduire les inégalités :


 A l’échelle  européenne  : la politique de réduction des écarts régionaux
représente 45% du budget européen, à travers des organismes comme le
FEDER (Fonds Européen de Développement Régional), créé en 1975.
 A l’échelle des pays: création de la Caisse du Midi en 1950, elle transfère 1%
PIB italien pour développer le Mezzogiorno. Délégation interministérielle à
l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR créée en 1963
par CDG).

 Les villes espaces particulier qui structure l‘espace européen


 Système de villes en Europe  : villes monde à la fois complémentaires et en
compétition qui font la force et le rayonnement de l’Europe (Paris-Londres-
Francfort pour les activités boursières), les couples politico-économiques
étroitement connectés Rome-Milan, Madrid-Barcelone et enfin les villes porte
(gateaway-cities) cf Transports en Europe.
21
 Bilan de ces politiques :

 Des processus de convergences nationales  : en 1973, le PIB par habitant de


l’Irlande ne représentait que 60% de la moyenne européenne contre 125%
aujourd’hui. Le pays fut surnommé le « dragon celte ».

 Avec de fortes inégalités nationales  : dans les pays qui ont connu un
rattrapage, seules les régions les plus riches ont bénéficié d’un processus de
convergence. Pour deux raisons : les moyens financiers sont limités (la
politique de réduction des inégalités régionales représente 45% du budget
européen mais ce budget ne représente qu’1,27% du PIB européen, alors que
les dépenses publiques des Etats représentent 19% du PIB. De plus, la
mondialisation suit elle aussi une logique discriminatoire. Ainsi pour reprendre
l’exemple italien : en 2011, dans le Mezzogiorno, 22% de la population vit
sous le seuil de pauvreté contre 5% dans le Nord du pays.
Il faut aussi noter les efforts faits au sujet des zones frontalières, extrêmement
dynamiques tant sur le plan culturel qu’économique (Alsace et Bade-
Wurtemberg)  création d’eurocoridors avec le programme INTERREG
notamment.

22
L’Europe et son environnement géopolitique

 Le voisinage proche
 Les situations économiques hétéroclites des marges de l’Europe  :Le
voisinage aisé qui a des réticences à rentrer dans l’UE pour ne pas perdre la
souveraineté de ses ressources et leurs royalties (Norvège), conserver un
secteur bancaire indépendant (Suisse, Lichtenstein), ou indépendance
diplomatique (Israël). La CEI en transition économique mais avec de
nombreuses carences (santé, droits de l’homme,…). Le Maghreb sous-
développé (écart de PIB de 7 avec la FR), poids de l’agriculture et de
l’économie informelle, économies de rentres qui ne profitent pas à la
population, mortalité infantile FRx10 (30/1000). Situation à nuancer avec la
Tunisie, le Maroc ou la Turquie qui s’en sortent bien mieux que la Libye ou la
Syrie.
 Problématique sur l’intégration de la Turquie dans l’UE : Vaut-il mieux
pour un Etat islamiste plutôt modéré au sein de l’UE ou un Etat islamiste très
peu modéré et source de tensions et de conflits aux portes de l’UE ?
 Des échanges asymétriques  : Balances avec l’Europe globalement déficitaires
sauf pour les pays exportateurs de pétrole (Algé, Lyb, Russie). Accords
multifibres qui permettent une pénétration du marché européen. Mais inégalité
dans les échanges, importations indispensables pour les pays en dév (taux de
dépendance alimentaire 40% Algérie, 50% Egypte). L’UE est le premier
partenaire commercial du Maghreb (60% des exportations) et de la Russie
(40%) mais l’inverse n’est pas vrai (<10%)
 Les situations démographiques sont-elles aussi très différentes   : L’Est
traverse une crise démographique profonde et perd de la population (-12M en
Russie) qui met en péril sa croissance. Au Sud, dynamisme démographique
même si les taux de fécondité  et s’approchent de 2 (2,7 ajrd). Mais problème
car marché du travail saturé, ressources en eau et en terres limitées, pression
démographique vers l’Europe. (+30% de pop d’ici 2025).
 Le Maghreb: étude du cas de la Tunisie. Après la révolution de jasmin et le
départ de Ben Ali, la Tunisie pour son nouveau départ avait différents atouts:
bon niveau d’éducation de la population, aspiration à la démocratie, rôle des
femmes reconnu, une armée qui ne cherche pas le putsch, des islamistes prêts
au dialogue.
Or les difficultés se sont multipliées: crise profonde au niveau politique, qui
déclenche des violences. Un attentat en pleine zone touristique à Sousse semble
de très mauvaise augure pour le pays. Mais l’Europe ne peut abandonner ce
pays à ses difficultés: signal désastreux pour le reste du monde arabo-
musulman, la réussite au contraire préserve l’Europe d’un exode inévitable.
 La tentation de fermeture avec l’espace Schengen   : Double objectif du traité
Schengen (95), faciliter les déplacements au sein de l’U et sécuriser les
frontières extérieures. Comprend 25 membres dont 2 pays hors EU et sans le
RU. S’accompagne aussi d’un fichier commun sur les vols des voitures et les
personnes recherchées. De plus l’UE encourage ses voisins pour mieux
contrôler leurs propres frontières (Ex Kadhafi). Immigrer devient de plus en
plus dur pour les personnes non qualifiées  clandestinité (150 000 expulsions
de l’UE). LA crise des migrants actuelle ne fait qu’amplifier la sensation de
crise et de citadelle assiégée.

23
 Le voisinage lointain
 Les relations économiques entre l’UE et l’Asie   : L’UE et le Japon :Part de
l’Europe importante dans les exportations 15% (3ème ) dans les importations
10% (3ème). Importants investissement d’IDE depuis les années 90, les
Japonais produisent maintenant leurs produits en Europe Peu d’IDE européens
au Japon.
L’UE et les émergents : Déficit commercial important avec l’Asie et batailles
commerciales (Chantiers navals de Corée en 2002). Investissements des
Chaebol en Europe notamment de l’Est. Premier accord commercial avec la
Chine en 1978. Après son adhésion à l’OMC en 2000 elle est devenu un
partenaire commercial de premier ordre (9% des exportations, 17% des
importations)  déficit commercial de 200M $ en 2007. Mais aussi un
concurrent redoutable dans le textile, l’électronique avec une rapide montée en
gamme des produits. Il faut cependant noter qu’une part importante des
exportations chinoises vient des filiales occidentales. Mais probable
retournement de situation avec l’élévation des salaires et des coûts de
transports. Il faut aussi souligner que outre les accords au niveau européen, les
pays se rapprochent de plus en plus individuellement du dragon 
France/RU/ALL membres fondateurs de la banque de développement chinoise
AIIB. De plus visite de Osborne (Chancellor of the Exchequer) en Chine en
septembre 2015 qui a évoquer le possible couplage des places financières de
Londres et de Shanghai (possibilité de tarder sur les deux places à la fois). HK
place financière qui sert de plaque tournante aux IDE européens.
L’Inde est un partenaire en croissance IDE sont maintenant aussi importants
qu’en Chine.
 Les relations économiques avec l’Amérique latine   : L’UE et le Mexique
Accord de libre échange mis en place en 2000 pour diversifier les partenaires
commerciaux du Mexique très tourné vers les EU. Résultats modestes mais
déjà 10% du commerce avec l’UE. En 2007 autant d’IDE de l’UE que des EU.
L’UE et le Mercosur : Organisation créée en 1995 en s’inspirant de l’UE, et qui
signe fin 1995 un accord de libre échange avec l’UE. L’UE devient alors le
premier partenaire commercial de la zone (1/3 du commerce extra-zone) et le
premier investisseur dès 1950. De l’autre côté le poids du MERCOSUR est
modeste et surtout centré sur les produits agricoles bruts et semi-finis, dont les
2/3 viennent du Brésil (4ème producteur agricole mondial et UE=40% de ses
exportations).

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte :
bon film  La Turquie, pour ou contre l’UE / La politique régionale de l’UE

24
Le soft power européen

 Attractivité de l’UE
 Par sa prospérité économique: 1er foyer d’immigration mondiale (31M
d’étrangers en Europe en 2008, 7% de la population totale). Néanmoins,
problème de l’immigration clandestine (Drame de Lampedusa en 2013 avec
366 morts dans la Méditerranée : pression qui s’accroit sur l’UE avec
l’aggravation des situation en Syrie, Tunisie, Libye (printemps arabe). 25 000
morts en 20 ans l’Office international des migrations)
 Comme symbole de paix et de démocratie  : le peuple ukrainien a renversé en
février 2014 le président pro-russe Ianoukovitch après qu’il ait rejeté l’accord
d’association de libre-échange avec l’UE au sommet de Vilnius. Concurrence
entre Russie et son Union eurasienne d’ici avec l’UE.
 Mais aussi la 1ère zone touristique mondiale   : 51% des touristes
internationaux, avec des zones touristiques variées (tourisme culturel avec
Paris, 1ère ville culturelle mondiale, mais aussi le plus grand domaine skiable
mondiale (les portes du Soleil Alpes), etc.)

 Soft Power :
 La culture  : l’anglais, le français et l’espagnol et le portugais sont
respectivement les 2ème, 3ème, 4ème et 8ème langues les plus parlées au
monde, derrière le mandarin. En 2008, est lancé Europeana (portail d’accès
gratuit à tous les documents numérisés des bibliothèques et musées des 27
Etats membres, il propose 15M d’objets culturels en 2011)
 Une puissance normative  : capable d’imposer ses normes et ses principes aux
autres acteurs internationaux. Exemple de l’environnement : en 1997, l’UE
incite les pays industrialisés à ratifier le protocole de Kyoto (tous l’ont signé
sauf EU) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 8% pour 2012.
De plus, l’UE oblige les Etats voulant y adhérer à respecter ses principes :
critères d’adhésion fixés lors du Sommet de Copenhague en 1993: « la mise en
place d’institutions stables, garantissant l’état de droit, la démocratie, les droits
de l’homme, le respect des minorités, le respect des minorités et leur
protection »
 Acteur médiateur  : EU, RU, France, Allemagne et l’UE représentée Frederica
Mogherini (la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères) ont
signé un accord historique sur le nucléaire iranien en novembre 2013 qui arrête
l’enrichissement d’uranium à plus de 5% en échange d’une atténuation des
sanctions internationales.
La 1ère APD du monde  : UE à 15 a représenté en 2010 50% de l’APD du
Comité d’Aide au Développement de l’OCDE, c’est-à-dire 70MM$ contre
30MM$ USA.

25
Les défis de l’UE

 La question démographique et ses causes


 Un tableau démographique préoccupant qui touche tout le monde  : avec la
baisse de la fécondité qui est en-dessous du seuil de renouvellement de la
population (2,1) comme en Allemagne (ISF = 1,4) ; et le vieillissement de la
population avec l’âge médian européen qui est 41 ans contre une moyenne
mondiale de 28 ans.
 Les facteurs de la baisse de la fécondité   : Dans les pays développés l’enfant
est devenu une charge avant d’être un investissement pour l’avenir. En Italie
par exemple 70% des 20-34 vivent chez leurs parents. De plus les contraintes
sont fortes notamment pour les femmes qui doivent souvent choisir entre enfant
et carrière, mais pas seulement car le taux d’emplois des femmes en Norvège
est de 70% en Espagne 50% et la diff des taux de 0,4 point. Ce qui pèse le plus
est la politique familiale et scolaire des Etats (cas France/Allemagne)
 L’allongement de la durée de vie et la transformation de la structure par
âges  :Les Européens ont une des espérances de vie les plus longues du monde
78 ans pour l’UE 28. En France elle est de plus de 80 ans, et progresse sans
cesse (+3 ans pour les hommes depuis 2000). Dans l’UE 27 la part des <15
(15%) est inférieure à celle des >65 (17%). Et la situation s’aggrave avec
l’augmentation du nombre d’octogénaires (= à la pop de 14ans en 2050).
Passage d’une pyramide à un champignon. Cette nouvelle structure fait que le
taux de mortalité dans l’UE est plus élevé que la moyenne mondiale, alors que
la mortalité infantile est 10x moins importante que cette moyenne.

 Les conséquences sont :
 Géopolitiques  : le déclin de la part de la population européenne dans la
population mondiale : en 1950, celle-ci état de 21% contre 10% en
2011 (environ 511M) => baisse du poids démographique
 Economiques  : Le déficit de naissance que connaît l’Allemagne (1,3
enfants par femme), est pour l’instant favorable économiquement:
épargne des coûts d’entretien et de formation mais les simulations à
long terme sont inquiétantes: selon l’office des statistiques Destatis: la
part de la population active allemande passera de 59 à 53% en 2030...
l’Europe arrive à la « fin du dividende démographique des baby-
boomers » (Commission européenne, 2010). L’Europe vient ainsi de
sortir de sa fenêtre d’opportunités démographiques. Le coût du
vieillissement est aussi une cause de la baisse du PIB européen, estimée
à 2% par an jusqu’en 2050 par la Commission européenne ;
 Sociales  : remise en cause du modèle social (le système de retraite
français a 5MM€ de déficits en 2012. De plus, en 2005, 27% du PIB de
l’UE consacré au dépenses de protection sociale contre 16% aux EU,
17% au Japon et Canada). Le rapport actifs/personnes à charge
s’inverse. Le taux d’activité compte beaucoup et est plus fort en
Allemagne. Il existe donc une réserve d’âge actif avec une
augmentation du taux d’activité des femmes: elle peut parfois être
difficile notamment à cause de la fiscalité ou du conservatisme en
Allemagne. Ceux qui vieilliront le moins vite s’en sortiront le mieux
car seront les plus attirants.

26
 Les solutions pour le défi démographique :
L’immigration entre préventions et nécessités   : représente déjà 80% de la
croissance démographique européenne. Les immigrés sont une source de
croissance importante car ils viennent combler les déficits du marché du
travail les 3 D : Dirty, Dangerous, Degrading. Mais aussi dans des secteurs en
manque de main d’œuvre (Informaticiens de Schröder en 2001)
Mais reste le problème d’intégration de ces communautés qui n’est pas évident.
 Optimisation du marché du travail  : le taux d’activité des 55-64 ans est de
45% en Europe contre 65% au Japon. Politiques européennes pour y remédier :
Conseils européens de Lisbonne en 2000 et Stockholm en 2001 ont eu pour
objectif de faire passer le taux d’emploi total de 60% en 2000 à 70% en 2010.
De même, l’emploi féminin est un moyen d’optimisation.
 Pour plus d’info cf QUID démographie.

 Le défi du chômage :
 Transition de la prévalence du plein-emploi pendant la période 1945-1973 avec
un chômage frictionnel qui n’excédait pas 3% à un chômage structurel (10,7%
actuellement).
 Les Causes :
 Structurelles avec le changement du facteur ressource (l’innovation
devient plus importante que les hommes et les matières premières), la
concurrence des NPI et des pays ateliers au faible coût de main
d’œuvre. Exemple : délocalisations d’usines dans le secteur de la
chaussette qui a perdu 75% de ses emplois en Europe au profit de pays
comme la Chine avec des villes comme Datang (qui représente 1/3 de
la production mondiale).
 Conjoncturelles  : les crises des subprimes et la crise de la dette dans la
zone euro en 2010 ont provoqué une baisse de la demande qui a
fragilisé les entreprises, et entrainé des licenciements massifs. Chiffre :
la croissance de l’UE est de 0,4% en 2012 alors que celle des EU est de
2,8%.

 Les disparités :
 Diversité extrême des marchés du travail en Europe (SMIC haut en Franc VS
contrats zéro heure au RU). Le chômage aussi est traité différemment,
traitement social (dans l’Europe latine), traitement économique (donner la
capacité aux entreprises de créer de l’emploi (RU sous l’influence de Thatcher
et de nouveau de Cameron, All avec les réformes Harz IV de Schröder),
traitement mixte,…
Et cela se ressent sur les taux de chômage 5% en Autriche contre 28% en
Grèce.
 Entre les différentes catégories sociales  : chômage des jeunes de 24% en
Europe contre une moyenne de 10,7% (élevé en particulier pour les personnes
sans qualification et les étrangers).

 L’UE est une zone d’intégration encore incomplète


 Monétaire  : la zone Euro ne comprend que 18 pays alors que l’adoption de la
monnaie commune est obligatoire. Cependant, le Danemark et le RU ont
obtenu un opting-out pour ne pas en faire partie, tandis les PECO en sont
27
exclus car ils ne satisfont les critères de convergence du traité de Maastricht.
De plus, absence d’un mécanisme de surveillance des déficits budgétaires
nationaux ; coordination tardive des politiques budgétaires au sein de l’UE
avec la signature en 2013 par 25 pays parmi les 28 du Traité sur la Stabilité, la
Coordination et la Gouvernance (TSCG). Néanmoins, ce traité n’implique
aucun engagement juridiquement contraignant (efficacité 0).
 Une PESC  inachevée: Des succès comme la mission Atalante (2008, contre la
piraterie dans le Golfe d’Aden, mise en place par la Force Navale Européenne
EUNAVFOR)
Mais une dépendance à l’égard de l’OTAN : au Kosovo, à partir de Juin 1999,
envoi de 5 000 hommes appartenant à la Force pour le Kosovo (KFOR) mis à
disposition par 31 pays (dont tous les pays européens) mais dirigés par
l'OTAN.
Immobilisme de l’Europe face à l’expansionnisme russe (invasion de l’Ossétie
du Sud en Géorgie en 2008, et de la Crimée en Mars 2014 à la suite du
renversement du président pro-russe Ianoukovitch). Les Vingt-Huit réunis =
2ème budget militaire mondial mais baisse de 10% depuis 2008. L’Europe
désarme ≠ Russie (budget militaire en croissance de 170% en 1999 et 2010).
Conséquence : Une « Europe à la carte » (chaque pays ne participe qu’aux politiques
communes qui l’intéressent) ou une Europe en cercles concentriques (seuls les pays les pays
les plus développés peuvent adopter les politiques communes). Car si il existe des frontières
économiques et sociales, il y a surtout des barrières mentales qui résistent.

 L’UE face à la montée de l’euroscepticisme :


 Montée de l’abstentionnisme  : les taux d’abstention aux élections européennes
sont passés de 39% à 60% entre 1979 (la 1ère élection européenne) et 2009 (la
dernière élection).
 Emergence de partis populistes aux discours anti-européens   : Mouvement 5
Etoiles de l’ex-comique Beppe Grillo. Aux élections législatives italiennes de
Février 2013, il a glané 25 % des voix à la Chambre des députés.
Pour plus d’informations voici le lien de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Hongrie : Les dérives de Orban 06/15

Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte :
bon film  Le projet européen en danger ? / L’euroscepticisme en questions

 Une des causes  la perte de souveraineté  : les politiques de rigueur imposées


par les institutions européennes entrainent le mécontentement grec notamment
l’égide de la Troika composée de représentants de la Commission européenne,
du FMI et de la BCE. La Grèce est le premier pays européen à connaître une
perte de souveraineté à cause de la défaillance économique. Réduction imposée
du salaire des fonctionnaires (baisse de 15% entre 2010 et 2012)  victoire
très large 149/300 de Syriza, Alexis Tsipras, qui vient de regagner en
septembre 2015 des élections anticipées, malgré les concessions faites à
Bruxelles.
Le PS portugais dénonce de même la cécité de la troïka qui ne regarderait que
les chiffres: les exportations, la flexibilité du marché du travail et les salaires.
Les nouvelles économies sont jugées contre-productives aux yeux de nombreux
experts, et intenables économiquement, socialement et politiquement. Le
conseil constitutionnel les invalide car elle touche surtout les fonctionnaires.
 Le cas britannique  : Le Royaume-Uni de David Cameron s’isole et perd de
l’influence en Europe. La pression des europhobes contraint le premier ministre
à adopter des positions contradictoires. Les relations entre Londres et ses
28
voisins européens n’en finissent pas de se dégrader: David Cameron prévoit un
référendum sur une sortie de l’UE en 2017. Récemment on observe des
crispations sur le sujet des migrations intra-européennes. Cameron veut
plafonner les mouvements migratoires. Le RU est dans une position
contradictoire: pour l'élargissement mais contre la libre-circulation. «Non
négociable» selon Viviane Reding, commissaire européenne à la justice.
Londres semble relativement isolée. D’autant plus que cela semble plus être
une manœuvre pour contrer le parti antieuropéen UKIP (United Kingdom
Independence Party) qu’une vraie politique

 Et si l’UE n’y était pour rien, un autre regard sur la crise   : Le repli est moins
que jamais pertinent dans un monde globalisé qui rogne les pouvoirs de la
nation L’Europe n’est plus autant aimée, déprime conjoncturelle ou mal plus
profond? Les Italiens ont sonné l’alarme sur «l’Etat de l’Union» en mai 2013
lors de la Journée de l’Europe. L’UE compte presque 29M de chômeurs. Elle
est en récession en 2013 et elle est le seul grand pôle économique mondial dans
cette situation. Les europhobes menacent de s’imposer au prochain parlement
européen. L’UE ne parait pas vraiment responsable même si son manque
d’autorité a été facteur de crises comme pour la dette de certains pays.
Quoiqu’il en soit, le repli nationaliste semble dangereux dans un monde
globalisé qui rogne les pouvoirs de la nation ou de l’Etat. L’Europe est peut-
être solution à condition que l’Europe se décide d’user de sa puissance pour
civiliser la mondialisation.

Focus : Quelle place pour l’Allemagne ?

Le pays, et son austérité, sont souvent accusés d’être à l’origine de tous les maux de l’Europe,
qu’en est-il réellement ?

Un poids renforcé. 82 M. hab, 1/4 PIB des 28, 30 % de l’industrie et la hausse de l’emploi
industriel (seul pays en Europe depuis 2007, 60 000 environ sur le total de la période, contre
3,5 M. détruits dans la zone euro). Le second exportateur mondial, le premier excédent
(210 MM. € en 2013), chômage à 4,9 % (fin 2014), budget équilibré (seule en Europe avec le
Luxembourg), son faible chômage.
Le «  modèle allemand  ». L’automobile allemande continue à produire largement en
Allemagne : à cause du poids des syndicats, parfois des länder (le land de Basse Saxe possède
20 % de VW). Une réussite impressionnante, y compris maintenant dans le domaine agricole.
Elle exporte plus que la France ! Cf. le cas de la filière laitière, avec de grandes exploitations
fortement aidées par l’Etat (en France on aide les petites exploitations), profitant de bas
salaires (des pays de l’Est) et soumises à moins de normes.
On en vient même à parler d’un rêve allemand   : l’immigration du reste de l’Europe
(émigrés (entrées de 50 000 par an au début des années 2000, 500 000 en 2013), d’ailleurs vis
a vis des migrants, la terres d’asile en Europe aujourd’hui c’est bien l’Allemagne et non plus
la France !

Le sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait  :


Enormes dépenses pour redresser l’Est : 1 500 MM. € en tout.
Efforts de compétitivité : les mesures de Schröderla réforme du chômage – au-delà de
12 mois les chômeurs ne touchent plus que 364 € (Harz IV).
Efforts de financement du budget européen : 20 % des recettes en 2013 (devant la France
(16 %), l’Italie, le RU (13 % chacun) et l’Espagne.
 Méfiance par rapport aux pays « club Med » (voir ailleurs)

29
Le retour d’un certain nationalisme.
« L'Allemagne ne considère plus l'Union européenne comme un but mais comme un moyen
pour imposer ses propres intérêts », déclarait Joschka Fischer à la veille des élections
européennes de 2009.
Kohl a été le dernier chancelier à avoir connu la guerre. Elle n’accepte donc plus de
sacrifier systématiquement son intérêt national, ni même de faire semblant au nom de la faute
nazie. Le chancelier Schmidt raconte dans ses mémoires qu’il laissait toujours la première
place à la France.

Les difficultés du couple franco-allemand.


Les incompréhensions augmentent: les Balkans (Bonn reconnaît la Croatie et la Slovénie
avant le 15 janvier 1991 prévu par la CEE), le niveau de l’euro, les taux d’intérêt des années
1990, la relance lors du début de la crise, les problèmes de l’euro maintenant, la France
souhaitant une aide plus résolue aux pays du Sud.
Pourtant ne pas exagérer. Globalement, le couple tient. Cf. sur l’Iraq, sur la Géorgie. Cf.
aussi le règlement de la crise : Merkel et Sarkozy se voient plus de 11 fois en 2011, et
élaborent un plan qui s’impose aux autres. Simplement le couple est maintenant déséquilibré.

Cela n’a-t-il pas changé avec Hollande ?


- Il ne réussit pas à faire vraiment évoluer l’Allemagne. La tentative de former un front des
pays latins tourne court. Il doit accepter le traité européen sans véritable modification. Le
pouvoir français n’est pas nul, mais purement d’influence. Un nouveau couple se forme
même entre l’Allemagne et le RU autour de la baisse des dépenses : le « merkeron ». Pour la
période 2014-2020 la PAC tombe à 373 MM. € (pour quatre ans), en baisse de 11 %, mais
Hollande obtient que le soutien à l’agriculture française ne bouge pas. Les grands
programmes d’équipement sont amputés de 21 MM.€. En revanche les dépenses pour la
bureaucratie vont augmenter (portés à 62 MM).
- Le couple franco-allemand est ébranlé par des formules de plus en plus critiques ;
Montebourg parle d’une « confrontation » avec l’Allemagne, le parti socialiste de « la
chancelière de l’austérité ».

Merkel reine d’Europe. Une personnalité difficile à saisir, qui a grandi en Allemagne de l’Est
et en a gardé une grande méfiance, une ambitieuse qui s’est retourné contre Kohl, son mentor.
Mais n’est-elle pas paradoxalement affaiblie par les élections en 2013 ?
Et elle n’a pas obtenu ce qu’elle souhaitait pour la Commission. Elle ne tenait pas à
Juncker, ni à Donald Tusk comme président de l’Union, ni à Mogherini comme responsable
de la diplomatie, ni surtout à Moscovici…

Par ailleurs la puissance allemande n’est pas si solide.


- Des faiblesses, en particulier la démographie.
- Une hésitation devant ses responsabilités. Refus des interventions extérieures. Ambiguïté
lors de la crise ukrainienne : tentée de ménager la Russie vers laquelle elle exporte de façon
importante, mais aussi alignée sur les Etats-Unis et peut-être voyant l’occasion de se mettre à
la tête des pays d’Europe de l’Est.

Pour plus d’informations voici le lien de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  La logique allemande de l'accueil massif 09/15

 Le cas des séparatismes


 Des forces centrifuges plus ou moins puissantes   : Du fait de la modicité des
territoires et des populations concernées et la parfaite intégration de ces
dernières, les régionalismes restent tempérés et visent plus à une
reconnaissance des particularités régionales (Breton, Elsass, Aoste, Galice).
30
D’autres se présentent comme des revendications fortes mais pacifiques :
Revendications voulant l’indépendance Catalogne/Flandre du fait d’un écart de
prospérité économique et de langage. De même en Ecosse, depuis la
découverte d’hydrocarbures en mer du nord et donc d’une richesse sur le sol
régional, le mouvement indépendantiste regagne de l’importance avec le SNP
(scottish natio party) devenu majoritaire au parlement écossais en 2007. Enfin
certaines revendications indépendantistes portent le sceau militaro-politique.
Mouvement en Irlande du nord dans les années 60-70 avec les loyalistes de
l’IRA (72 Bloody Sunday). Mouvements au pays basque avec l’ETA. Tous les
deux ont fait plusieurs centaines de morts. Si le gouvernement du RU a su
apaiser les tentions, l’accalmie est toute récente en Espagne (2013). Et la Corse
dans une moindre mesure.
Pour plus d’informations voici le lien de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute  Le séparatisme Catalan 09/15
 La crise industrielle
 Une situation contrastée l’Europe représente aujourd’hui 18% des
exportations industrielles mondiales (EU 12%) et a lancé la 1ère et la 2è
révolution industrielle. l’Europe possède de grands groupes industriels
dominant leur branche (Airbus, Nokia, Siemens, Novartis). Elle semble
pourtant en retard dans la 3è révolution industrielle avec un creusement des
écarts avec les USA sur le plan de la productivité et de l’innovation. Face à la
concurrence des USA, du Japon et des NPIA, l’Europe semble adopter un
comportement frileux allant à contresens de la mondialisation actuelle.
 Comment expliquer ce paradoxe  : savoir-faire industriel ancien et grands
groupes mondialisés vs sentiment de crise industrielle en Europe ? Un manque
de politique industrielle (5% budget européen pour R&D) pouvant favoriser
l’émergence de champions européens, contrairement aux USA ? Trop de
colbertismes nationaux ? Une logique de marché insuffisante face au poids des
règles et des politiques nationales ?
Le rôle de la commission de Bruxelles critiqué par les interventionnistes est en
fait moins important que les anti-libéraux le disent. Plus de 90% des projets de
fusion-acquisition ont été entérinés tels quels. Dans les 10% restants, elle a
généralement mis seulement des conditions
 Un manque cruel de compétitivité du aux taxes, au cout élevé du travail et au
manque de flexibilité qui empêche les entreprises d’investir, mais aussi à
l’absence de matières premières. Dans la chimie, l’Europe devient la zone la
moins compétitive au monde. Pour le patron de Dow Chemical, Andrew
Liveris, le gaz de schiste rebat les cartes dans le secteur et l’attitude
conservatrice des Européens en la matière pourrait bien leur couter cher  Le
Français Kem One en faillite, l’allemand Lanxess qui supprime 1000 postes et
veut vendre son site de la Wantzenau près de Strasbourg. L’industrie chimique
européenne est à la peine.
 Nouvelle géographie industrielle de l’Europe
 Nouveaux espaces industriels  : métropolisation, littoralisation,
technopolisation…
 Redécouverte depuis une vingtaine d’années d’un modèle de
dispersion  industrielle dans les logiques d’implantation correspondant
à une logique financière >> développement de l’Italie centrale, région
de Valence en Espagne, Ouest-Atlantique en France.
 Vieilles régions industrielles peuvent elles-mêmes conserver des
chances dans la mondialisation comme en témoigne l’implantation
d’entreprises étrangères même si cela renforce la concurrence entre
régions européennes. Elles disposent de bonnes infrastructures et d’une
31
main d’œuvre dense et au savoir-faire ancien > Ex : Toyota à
Valenciennes en 1997

Focus : Comment le modèle économique italien s’adapte à l’épreuve de la crise


Deux ouvrages analysent la capacité de réaction aux délocalisations des PME de la Botte
L’Italie reste le 2ème producteur manufacturier d’Europe après l’Allemagne et ses
exportations résistent mieux. Aldo Bonomi part de ce constat dans Le capitalisme infini où il
veut déterminer ce qui va ou non.
Ce sociologue avait dans les 1990’s inventé le terme de capitalisme moléculaire pour désigner
le modèle post-fordiste choisi par de nombreuses PME actives sur les marchés étrangers
organisées en «districts industriels». Les entreprises se sont de plus en plus spécialisées mais
le problème majeur est celui des délocalisations, amplifié par l’euro fort. Le nombre de
fournisseurs nationaux des entreprises italiennes est passé de 49 à 38% du total en 2013. Le
soutien public s’est amoindri, et les actifs créatifs et innovants sont peu valorisés.
La part des emplois hautement qualifiés régresse: passé de 39 à 34% du total de la main
d’œuvre.
Cartographie

Titre : Les élargissements de l’UE, Europe


puissance ou Europe espace ?

32
Une longue histoire qui s’est écrite par étapes et par des réalisations concrètes

 Les élargissement successifs : voir carte ci-dessus


 Des institutions créées pour faciliter l’intégration : point sur Bruxelles
(Feder, Interreg,.)
 Flux de subventions : on peut donner une profondeur historique 1ère
couleur pour les flux des années 80°-90 vers le sud de l’Europe, 2ème couleur pour
les flux des années 2000 vers l’Est.
 L’épaississement des frontières : flèches politiques de développement
économique et politique sur les voisins directs de l’Europe
 UPM

C’est l’hétérogénéité de cet espace qui en fait sa richesse

 Délocalisations : flèche qui part vers l’est


 Pays ayant connu un « miracle économique » après leur adhésion :
Espagne, Irlande, Pologne
 Des frontières internes dynamiques : épaississement/coloriage Alsace et Baden-
Wurtemberg, Sar-Lor-Lux, Lille-Belgique, Sarre et Rep Tchèque, PB-All, Autriche et
ses voisins de l’Est

 Nouveaux marchés illustrés par la croissance de la classe moyenne : plus


de 5% du pouvoir d’achat en Pologne, Rep Tchèque, Slovaquie et Slovénie.
 Une diversité culturelle : Sigles P/C Europe catho v. Europe protestante
 Les langues régionales : Alsacien, Basque, écossais, Breton, Gallois, Tyrolien,

Une Europe trop large incapable de gérer son immensité ?

 Au niveau interne : Taux d’abstention aux élections européennes de


2014 Moyenne européenne 56% : Slovaquie 87%, Pologne 77%, Roumanie
65%, RU 63%, PB 60%, Finlande 60, France 58%, All 57%, Italie 40%, Belgique
10% .

 Au niveau international : Des marges instables : éclairs conflits en Syrie,


Libye, Ukraine ; instabilité politique en Egypte
 Divisions politiques : Pays ayant soutenus la guerre en Irak en 2003 et les autres.
 Bases stratégiques utilisées par OTAN : rectangles bleus Chypre, Corse,
Séville, Pologne, Grèce, Allemagne
 Part du budget consacrée à la défense en pourcentage: Allemagne 1,2,
Espagne 0,9, Italie 1,4, France 2,2, RU 2,1 ; Pologne 1,9.

33
Titre : Les migrations en Europe :
Forteresse ou Terre d’accueil ? 

Un espace extrêmement attractif, malgré un contrôle importants de flux


migratoires

 flèches proportionnelles : le 1er flux de migrants en quantité: Par l’Italie,

34
Gibraltar, La Grèce et le Balkans 2e plus grosses : Europe de l’Est par la
Russie et la Bulgarie,
 Construction de murs
 Espace Schengen
 Siège de l’agence FRONTEX à Varsovie
 Pays de transit avec lesquels l’Europe a passé des partenariats pour
contrôler les flux : Maroc, Mexique, Libye, Turquie...

Un espace démographiquement en difficulté qui a besoin de ces flux

 Pays dont la population décroit : petite flèche qui baisse : Pays à l’est de
l’Allemagne sauf Autriche + Portugal
 Flux qui répondent souvent à des « couples migratoires », héritage de la colonisation
ou de relations privilégiées entre pays de départ et pays d’accueil, tendent à perdre de
leur force : all/Turquie, ru/Commonwealth, fr/Maghreb et surtout Algérie

Pas une migration mais des migrations :

 Flux de migrants peu ou pas qualifiés (relie régions de départ à ceux


migrations eco) Est-Ouest et Sud-Nord
 Envoi des “remises” vers le Maghreb et les Balkans
 Flux de migrants qualifiés intra-européens : Europe du sud vers
Allemagne et RU
 Flux de migrants qualifiés extra-européens : Brain drain vers les US

Une situation de plus en plus critique

 Nombre de migrants morts aux portes de l’Europe 2014  cercles selon la


taille avec valeur dedans: 6000 à Gibraltar, 6200 à Lampedusa, 2000 en
Grèce
 Camps de migrants à Calais et en Grèce, Lampedusa
 Pays accueillants le plus de demandeurs d’asile (politique/économique) :
1er Allemagne, 2ème Italie, 3ème Espagne, 4ème RU, 5ème France

 (Le tourisme une manne financière : Nombre d’arrivées touristiques en 2011 (en
millions de personnes) : France 80, Espagne 55, Italie 45, RU 32, All 26, Autriche 22,
Grèce 18 : sphères proportionnelles (attention ce ne sont pas de migrations à
proprement parler))

35
Titre : Les inégalités en Europe, un mal pour
un bien ?

36
Une région puissamment intégrée par des réalisations concrètes

 Grandes lignes de chemin de fer : Lignes droites noires Paris et les


capitales de ses voisins (sauf Rome ou la ligne s’arrête à Turin),
Manchester-Londres, Bale- Amsterdam, Munich Dusseldorf,…
 Gazoducs et oléoducs : lignes droites bleues le long du Rhône, Espagne
qui passe par Gibraltar, Par la Sicile depuis la Libye, NorthStream, ceux
qui viennent de Russie.
 Tunnels : lignes parallèles noires un grand à l’est des Pyrénées, un entre la
France et l’Italie, 2 entre l’Italie et l’Autriche, un entre l’Allemagne et
l’Autriche.
 Pieuvre rouge de Devret
 La zone euro

Des zones où se concentrent la richesse et la puissance

 Dorsale européenne
37
 Grandes villes européennes
 Places financières majeures triangles ou octogones: Euronext (Paris,
Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne), Londres et BCE à Francfort.
 Grands ports européens triangles bleus: Rotterdam, Hambourg, Le Havre,
Marseille, Gènes, Barcelone, Malmo,
 Hubs aéroportuaires internationaux : CDG, Heathrow, Amsterdam,
Francfort, Zurich
 Villes airbus : Toulouse, Saint Nazaire, Hambourg, nord du Pays de
Galles, Séville,
 Agricultures compétitives : aplats de couleur ligne Stockholm Bordeaux +
Est du RU + Sud de la France et Italie du Nord

Des régions en difficulté

 Ancien rideau de fer


 Agricultures en difficultés : aplats de couleur Sud de l’Italie + Espagne
sauf est/Portugal + Balkans+Grèce
 Taux de chômage : refaire les dégradés  cf carte

38
Plans pour s’entraîner

L’union est-elle une grande puissance


économique ?
I. L’UNION EUROPEENNE REUNIT LES ATTRIBUTS D’UNE PUISSANCE
ECONOMIQUE
A. L’UE présente des secteurs clés qui sont le fondement de sa puissance
économique
- C’est la 2ème puissance agricole mondiale derrière les Etats-Unis , grâce notamment à
son agriculture productiviste encadrée par la PAC depuis 1962
- L’industrie est socle de l’économie européenne avec de nombreux secteurs
dynamiques comme l’aéronautique (Airbus qui dépasse Boeing en nombre de
livraisons depuis 2003), l’automobile (Volkswagen, 1er constructeur automobile
mondial), la chimie (BASF, leader mondial allemand avec un chiffre d’affaire de
64MM€ en 2010) ou encore l’énergie avec la Royal Dutch Shell, première FMN
mondiale. L’Europe est ainsi la 1ère puissance industrielle mondiale avec 25% de la
production mondiale en 2013.
- De plus, les FMN européennes sont très présentes dans le monde   : En 2012, quatre
des dix plus grandes firmes multinationales viennent de l’Union Européenne à Vingt-
Sept selon le classement Fortuna Global 500 (la hollandaise Royal Dutch Shell,
l’anglaise BP, l’allemande Volkswagen et la française Total), contre deux américaines,
trois chinoises et une japonaise. L’UE est le premier émetteur d’IDE dans le monde et
profite de la croissance des autres aires de développement : ainsi, Danone (entreprise
française) réalise 40% de son chiffre d’affaire hors Europe en 2013.

B. L’UE représente aussi un vaste marché intérieur


- Non seulement l’UE dispose d’un vaste marche intérieur avec 511M d’habitants,
mais il s’agit en plus d’une population riche avec un PIB par habitant en PPA
s’élevant à 34 000 $ par an en 2013 , ce qui en fait une zone fortement attractive pour
les IDE internationaux (elle attire 38% des IDE entrants mondiaux)
- D’autant plus attractive que le marché unique de l’UE présente un cadre excellent
pour l’implantations des firmes étrangères du fait des «   quatre libertés  » qui y sont
effectives  : circulation de biens, capitaux, personnes et services. De plus, la
productivité horaire des travailleurs européens est la deuxième plus élevée du monde
derrière les EU. Ex : le constructeur de machines agricoles japonais Kubota a ouvert
une usine dans le Nord de la France à Bierne, ce qui représente un investissement de
40M€ en 2014.
- Elle est ainsi la zone la plus intégrée du monde (cf. intégration régionale)

C. L’UE, en tant que puissance économique, joue aussi un rôle important dans les
relations économiques internationales
- c’est un des trois pôles économiques mondial avec l’Asie-Pacifique et l’Amérique
du Nord  : l’UE est 1ère puissance commerciale mondiale avec un montant des
39
échanges s’élevant à 5 153MM$ en 2011, soit 20% des importations et 20% des
exportations mondiales. Sa monnaie a la deuxième place dans les monnaies
internationales en terme de montant des transactions, et la première place quant à la
quantité des billets mis en circulation (610MM€). Places boursières mondiales (Paris,
Londres, Francfort, etc.).
- elle a des relations privilégiées avec les pays émergents et les anciennes colonies   :
accords de Cotonou en 2000 (début des négociations des accords de partenariats
stratégiques avec les pays ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique) – l’Afrique est un des
partenaires commerciaux principaux de l’UE (160MM$ de marchandises importées et
exportées en 2011)
- elle influence le commerce international  : grâce à sa politique commerciale
commune, l’UE est représentée de façon unique par la Commission au niveau
multilatéral (OMC par ex.) mais aussi bilatéral avec des traités de libre-échange
concernant l’UE dans son intégralité et un pays (cf. Corée du Sud, 2010). De plus, elle
prend des mesures de rétorsion communes comme des mesures anti-dumping (ex. sur
les panneaux solaires chinois en 2013 (taxes sur les importations de 12%)

II. NEANMOINS, CETTE PUISSANCE EST REMISE EN CAUSE PAR


L’ORDRE ECONOMIQUE MONDIAL
A. Malgré une relative résistance à la crise des subprimes de 2008, l’UE est
fortement affectée par la crise des dettes souveraines 
- effet de contagion de la crise de la dette grecque en 2009 ce qui a plongé l’UE dans
une profonde crise depuis 2010. Fragilisation des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande,
Grèce et Espagne) qui sont les proies de spéculations financières
- crise de l’euro qui a révélé une zone monétaire incomplète (cf. zone d’intégration
incomplète)
- dépendance envers les marchés mondiaux qui financent la majorité (57%) de la
dette des pays de l’UE contrairement au Japon qui, avec une dette bien plus élevée
(220% du PIB contre 85% pour l’UE) est détenue à 95% par des investisseurs
japonais.

B. L’UE subit les pressions internationales qui tentent de démanteler la « Forteresse


Europe »
- D’abord par son premier partenaire commercial, les Etats-Unis, qui par l’OMC
exerce une pression sur l’UE via une guerre économique : dépôt de 19 plaintes à
l’OMC depuis 1995 contre par exemple les subventions à Airbus
- Mais c’est son agriculture qui est surtout menacée avec notamment les plaintes du
Groupe de Cairns désavantagés par les subventions agricoles de la PAC : la
conséquence est un démantèlement progressif réel : exemple du Paquet Santer compris
dans l’agenda 2000 qui invoque une baisse importante des prix garantis, la fin des
prélèvements agricoles remplacés par des droits de douane réduits de 36% en 1995 et
2000, et une limitation des aides à l’exportation.
- Enfin, son économie, et notamment celle des pays centraux et orientaux
(Allemagne, Pologne, Roumanie, etc.), est largement dépendante de l’importation
du gaz et du pétrole russe  : la Russie est le premier fournisseur de gaz de l’UE (40%

40
de ses importations) et le deuxième fournisseur de pétrole de l’UE (20% des
importations).

C. Enfin, la concurrence des pays émergents sur ses marchés affecte la puissance
économique de l’UE
- l’échelle des délocalisations se modifient à l’intérieur de l’UE qui reste la
destination privilégiée des délocalisations européennes (cf. relations intra-UE),
mais aussi à l’extérieur (Afrique (24%), la Chine (18%) et l’Inde (18%)) ce qui est
plus problématique  car elles ne favorisent pas la création d’emploi en Europe (90
000 emplois ont été détruits en Allemagne entre 1990 et 2001).
- Cette concurrence est en partie responsable d’un déclin industriel relatif   :
diminution d’un quart des actifs de l’industrie entre 1980 et 1995.

III. CE QUI ACCENTUE LA VISION D’UNE PUISSANCE ECONOMIQUE


INCOMPLETE
A. Un ensemble économiquement disparate
- des zones dynamiques qui portent la puissance économique européenne   (cf.
diversité en Europe – dorsale)
- des zones en phase de devenir des piliers de la puissance économique européenne
(les PECO qui bénéficie de la DIPP (régionale avec firmes UE et internationale avec
firmes étrangères qui contournent TEC européen)
- des zones en recomposition ou déclin à cause d’un manque de compétitivité et du
changement de facteur ressource  : ex. de la Wallonie, Pays Basques espagnoles, les
Ardennes, la Wallonie, le Pays de Galle : des régions qui se désindustrialisent

B. Une R&D qui reste limitée et fomente ces disparités


- un retard dans la R&D  : les chercheurs ne représentent que 2,5% de la population
active contre 6% aux EU et au Japon.
- la R&D est cependant très inégale selon les régions, et représente un nouveau
facteur de disparités entre les régions: ainsi, l’écart entre l’Allemagne et la Grèce ou
le Portugal en investissements dans la R&D par les entreprises est de 1 à 11, et de 1 à
44 sans Athènes et Lisbonne.

C. En conséquence, l’UE agit activement quoique difficilement pour conserver son


statut de puissance économique
- la puissance économique européenne est largement portée par le couple-franco
allemand qui tente d’apporter des solutions aux crises européennes   : accord de Paris
en 2008 avec le plan de relance de l’économie européenne de 200MM€
- De plus, l’innovation est devenue une préoccupation première, notamment avec les
Programmes-cadre de recherche et de développement technologique (PRCD) (le 7ème
disposant d’un budget de 51 MM$ sur la période 2007-2013).

41
Diversités régionales et construction
européenne
I. Les diversités régionales ne sont guère prises en compte dans la CEE jusqu’en 72

A) Cela ne parait pas possible


Ce sont les Etats qui s’en charge à la fin de la 2GM avec la DATAR ou la Case du midi en Italie,
et le passé joue beaucoup, ainsi dans les pays ayant connu une dictature (Italie) ou l’occupation
(France), mouvement de décentralisation.
B) Cela ne paraît pas souhaitable
But économique de l’Europe des nations avec CECA, marché commun,…
De plus soutenir une région plutôt qu’une autre est contraire aux idées libérales de la CEE.
C) Cela ne paraît pas nécessaire
Europe encore réduite (8 en 73) donc moins de disparités. De plus croissance qui profite à tous 
le progrès fait oublier le retard.

II. Mais la diversité devient disparités ce qui menace la CEE

A) Des diversités aux disparités


A cause de la crise qui touche plus durement certaines régions comme les pays noirs.
A cause des élargissements En faisant rentrer des régions en retard ds la communauté, on accroît
l'écart entre riches et pauvres. En 1967, l'écart entre le plus pauvre et le plus riche des pays était
de 1 à 2,5. En 2007 il est de 1 à 20 entre la Bulgarie et le Luxembourg. Avec en plus des
concurrences entre des régions déjà en retard comme le languedoc et l’Espagne sur le vin.
B) Une Europe éclatée
Selon un rapport de la Commission, les inégalités régionales sont deux fois plus fortes en Europe
qu’aux Etats-Unis. Comment mesurer cet éclatement ? Densité/PIB régionaux/ Chômage/
pauvreté/HT/attractivité
Carte de Devret (un peu ancien mais toujours vrai) dans Les régions françaises, entre l’Europe et
le déclin (1982). Dresse le euro polygone des capitales, Londres-Paris-Strasbourg-Ruhr-Pays-
Bas-Londres qui concentre 1/6 de la pop et tous les trucs stylés. Ensuite vienne les périphéries
plus ou moins intégrées, parsemées de villes très dynamiques (Milan, Turin, Lyon, Munich,
Barca, Prague, Varsovie). Avec parfois des périphéries qui ont su se dev toutes seules  Irlande.
C) Les risques pour l’Union
Dev d’un sentiment anti-européen dans les régions qui se sentent lésées à l’image de la GB de
Thatcher.

III. Face à cela quelle solution ?

A) Une relance de la politique libérale ?


Quel bilan ? Vrai success story en Irlande (même si effondrement depuis la crise) qui a été
possible grâce à l’ouverture du pays (faible fiscalité). Mais aussi dans les Peco ou en Espagne.
Faire jouer les avantages qualitatifs. Problème de la crise.
B) Une politique redistributive ?
FEDER et tout et tout. Passe aussi par la PAC.
C) Une affirmation des régions ?
UE veut donner plus de pouvoir aux régions pour qu’elles mettent elles même en valeur leurs
atouts et poussant à la décentralisation. Création des eurorégions regroupement autour de lobbies
à Bruxelles. Montée des régionalismes.

Une Europe fondée sur le fait régional sera-t-elle plus cohérente et solidaire qu'une Europe fondée sur
le fait national ? Les exemples évoqués amènent à penser que non. S'appuyer sur le fait régional
comme le fait l'UE est donc en partie une illusion, surtout que le fait régional est souvent très fort, ou
alors inexistant. Encore moins vrai si l'on regroupe les régions (sauf Normandie, où les régionalistes
normands réclament l'unification des 2 Normandie).

42
Les Européens existent-ils ?

I. La construction au nom des Européens


A) Ce sont les guerres que l’on veut éviter qui justifient la construction, la
culture commune (traité de Rome)
B) Les évolutions démographiques, politiques et sociales contribuent à ce
rapprochement
C) Cependant c’est une construction par la chair, puis progressivement une
Europe des peuples

II. Les Européens profitent de cette construction


A) En tant que consommateurs
B) L’Europe fournit un cadre rassurant, la paix, stabilité économique SME
puis l’Euro, FEDER
C) Cela s’accompagne de relations plus intenses au niveau européen

III. Les problèmes récents amènent à se poser la question l’existence de l’Européen


A) Ils sont les producteurs concurrents
B) Ils sont des électeurs de plus en plus irrités par l’Europe et les problèmes
nationaux font plus la campagne
C) Qu’est ce qu’un européen, la construction se fait parce qu’il y a des
européens, limites de l’Europe.

43
La construction européenne dans l’économie
et la géopolitique mondiale
I. La construction européenne permet au continent de s’insérer dans l’économie et la
géopolitique mondiale mais de façon ambiguë

A) Une naissance dans l’ambiguïté


Guerres fratricides, déclin européen, dépendance face aux 2 grands « L’Europe sera notre
revanche » Adenauer. Mais toujours dépendant des EU en particulier pour sa défense.
B) Elle s’ouvre au monde ce qui conduit à son approfondissement
Intégration économique plus régionale que mondiale, même si arrivée de nb firmes américaines
qui renforcent cette idée d’unité régionale car gestion centralisée. Crises mondiales ont montré
que l’Europe pouvait apporter une réponse coordonnée (SME 79), ou presque (2008)
C) L’UE premier ensemble de l’économie mondiale
Elargissements, première puissance commerciale et financière (FTN). Une zone attractive que ce
soit pour les cerveaux ou les touristes.

II. Les limites de la puissance européenne apparaissent dans les 90

A) Une communauté sensible aux chocs extérieurs


Energie en 73 ou aujourd’hui, crise de 2008. Montée des émergents qui viennent la concurrencer
sur son propre territoire (Chine en Grèce, BTP en Pologne). Compétitivité.
B) Une communauté sensible aux pressions économiques américaines des 80
Conflit commercial autour du TEC et de la PAC accords de Blair House. Poids plus important
à l’OMC ou au FMI. Jouent aussi sur les divergences internes aux Européens (RU avec la PAC)
C) Une union ayant du mal à profiter des opportunités de la fin de la GF
Les opportunités, échec pour s’imposer, UPM, Syrie. Pas de diplomatie soudée.

III. L’Europe compte-t-elle ?

J.B Vouilloux, La Démilitarisation en Europe, un suicide stratégique (2013)   : l’Europe est la seule
région du monde où les budgets militaires baissent.

A) Une puissance douce ?


Commerce équilibré (25% avec toutes les zones), plus que les EU ou le Japon, se veut fair-trader.
Le rôle de l’Euro qui sert quand même de référence même si le $ reste prépondérant. Pole
scientifique avec possibilité d’imposer ses normes (puissance normative de Zaki Laïdi), a son mot
à dire en cas de fusions par exemple entre Exxon et Mobil (obligation de vendre certaines
raffineries car crainte d’un monopole). Puissance morale sur l’environnement.
B) Les divisions des Européens
Dans de nombreux domaines, particulièrement sur la défense ou encore compromis du
Luxembourg. Absence d’identité européenne. Même sur les adhésions ou les grandes décisions
l’Europe ne semble pas unies (référendum sur la constitution euro), L'Autriche envisage de mettre
son veto sur l'ouverture des négociations en 87 d'intégration de la Turquie en. Il faudra une
intervention personnelle de Condolezza Rice pour que l’éviter.
«  L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises   »
Monnet dans Mémoires, (1976)
C) Une déclin européen ?
De nombreux défis (démo, éco, émergents,…). Même son armée est en recul « L’Europe veut-
elle la paix ou veut-elle qu’on la laisse en paix ? » (N. Sarkozy).
Besoin de renforcer sa périphérie, or celle-ci est pleine de conflits potentiellement dangereux
(Ukraine)
Cependant malgré ses difficultés on peut être optimiste pour l’Europe comme l’est Mark Leonard
dans Why Europe Will Run the 21st Century  ? 2005. Qui met justement en avant cette nouvelle

44
forme de puissance, qui ne rentre pas dans la nomenclature de Jospeh Nye, du Hard et du Soft
power, mais plus dans celle de Suzanne Nossel du Smart Power

Evolution des populations européennes et


leurs enjeux dans l’espace mondialisé.
Pb : Années 70, double retournement : démographique (baby-crack, fin période natalité depuis fin de
guerre) et ralentissement de la croissance économique (menace les Etats providence en combinant
moins de recettes et chômage de masse donc plus de dépenses).
Certaines mutations rencontrées par les pops européennes (urbanisation, littoralisation, tertiairisation,
féminisation de la main d’œuvre, scolarisation et formation) ne sont pas si spécifiques que ça (aussi
dans d’autres PD). En revanche, l’Europe se singularise comme étant à la fois le continent du
vieillissement (avec hypothèse que peut conduire au déclin) et celui d’un chômage de masse. Ce
paradoxe semble montrer que le nombre est peut-être moins décisif en termes de compétitivité, dans
un cadre de concurrence globalisée, que la qualité de la main d’œuvre (formation, compétitivité,
flexibilité). Pourtant, en favorisant l’unification du marché du travail et la mobilité des travailleurs
(dans la CEE), on aurait dû voir disparaitre ces rigidités. Comment expliquer alors le maintien de ces
rigidités  ?

I/ Les populations européennes semblent poser problème quant à leur adaptation à la


mondialisation.

A. L’Europe est bien un continent vieillissant, d’autant plus qu’il a du mal à accepter le
correctif migratoire.
1/ Le ralentissement démographique est spectaculaire, et se traduit par un vieillissement
accéléré.
=> Une croissance démographique générale ralentie donc baisse du poids mondial 10%, 20 en
60:
UE à 15 1950-1980 : 2 millions par an. 2000’ : 400 000 par an
=> Ce faible dynamisme s’accompagne d’un vieillissement spectaculaire.
Par le haut avec l’allongement de l’espérance de vie (progrès). 78 hommes, 84 femmes.
Mais également par le bas avec ralentissement de la fécondité => S’explique par : la moindre
croissance, le coût des enfants, les mutations des conditions matrimoniales (hausse divorce),
études des femmes (recul de l’âge du premier enfant), voire travail des femmes, contraception
=> Même si on peut noter des divergences notables sur le plan géographique (vieillissement
moins en Irlande catholique, moins en France et à l’inverse (méditerranée, germanique,
orientale [paradoxal Pologne religieuse])

2/ Les dommages collatéraux socio-économiques sont nombreux.


=> Moindre réceptivité supposée à l’innovation avec vieillissement.
=> Pénurie de main d’œuvre à termes, d’autant que formation de plus en plus longue.
=> Effet négatif de l’absence de croissance : ex BTP moins important quand vieillissement
=> Effet négatif sur les comptes sociaux : alourdissement des charges en matière de retraite ou
d’assurance maladie.
=> En tout cas, pour la 1e fois de l’histoire, renversement de l’aide inter-génération (ajd vieux
plus riches que les jeunes, et parents aident leurs enfants).

3/ L’absence du correctif migratoire du fait de la réticence des pop européennes à accueillir


des populations étrangères jugées de moins en moins intégrables.
=> D’où une addition de politiques migratoires restrictives nationales. =/= Politique
communautaire (Sauf Frontex : opérations de reconduites à la frontières, etc.).
Ou mise en place de migrations choisies (bonne = riche, blanche, instruite, ou qui comble des
manques… ; mauvaise = insécurité plus grande [ logique car liée à la précarité]
45
B. L’Europe se caractérise également par une population active considérée souvent
comme trop rigide et insuffisamment formée.
1/ L’Europe est le continent d’un chômage structurel récurrent depuis 70’ et qui ne disparait
pas même en période de reprise.
=> Existe un chômage conjoncturel lié aux variations de l’activité économique
Ex tx chômage 8% 2007, 10,5% 2011 (crise financière). Même si période de crise n’induit pas
forcément chômage (All de 8% à 5,5%).
=> Au-delà, un chômage structurel notable. France pas en-dessous de 7% depuis 70’
Ce chômage a sa géographie et sa sociologie, à toutes les échelles :
- Pays : Fr, Esp, Rda > moyenne =/= GB avec marché du travail plus flexible.
- Régions : Dépend. Plutôt dans régions en crise industrielles (NPC, Languedoc)
- Touche plus particulièrement certains quartiers : Banlieues 30-40%
=> A l’origine de la montée de l’exclusion, quels que soient les systèmes sociaux. Sous le seuil
de pauvreté ou ne gagnent pas assez. Ainsi, Europe n’empêche pas l’exclusion et les inégalités
malgré des filets sociaux parfois étoffés - - - > mouvement des indignés.

2/ Ce chômage de masse s’explique par des facteurs à la fois démographiques et, par la suite,
à la nature du marché du travail.
=> 70’ : lié au ralentissement de la croissance et à l’arrivée massive des baby-boomers sur le
marché du travail. Création ANPE 1967 22 ans après baby-boom. Aggravé avec crise 74.
=> Tient à la nature du marché du travail  et à une inadéquation entre formation et nature du
métier exigé, coût du travail souvent jugé dissuasif, une rigidité jugée excessive du marché du
travail (difficulté de pouvoir embaucher ou débaucher librement des salariés).
=> En conséquence, politiques néolibérales de retour à l’emploi en Europe. Plus ou moins
brutal : Thatcher (flexibilité, pas remis en cause par travaillistes), Merkel-Schröder, ou système
de flexi-sécurité à la Danoise [combine indemnisation élevée du chômage, et effort important de
formation pour les travailleurs, avec des contraintes fortes pour que les chômeurs reprennent
une activité)

3/ Ce chômage n’est pas corrigé par la mobilité des populations


=> Mouvements des régions en crise aux actives (ex EU)
=> Joue moins en Europe. Malgré Schengen, l’ouverture des frontières, l’essor des
infrastructures de transport car tradition européenne, plus sédentaire et obstacle de la langue
(≠EU)

C. La population européenne est parfois accusée d’avoir perdu le goût du travail.


1/ Dans une perspective libérale, on peut dire que européens sont les propres responsables.
=> Thèse libérale d’une civilisation du loisir, de l’assistanat, réticences envers une durée du
travail importante (justifiée par des comparaisons internationales, sujet à cautions).

2/ Dans une perspective non libérale, on pourrait évoquer la responsabilité des patrons.
=> Revenus du capital rapporte plus que travail depuis 80’ (donc démobilise la main d’œuvre)
=> Licenciements boursiers démobilisent la main d’œuvre (pour accroître les dividendes)
=> Primat des délocalisations pour accroître la compétitivité des entreprises (servir la cause des
actionnaires plutôt que ouvriers).

3/ La responsabilité des Etats.


=> Poids de la fiscalité reposant sur le travail, (Fr dénonce charge sociales trop élevées par
rapport aux autres européennes, même si salaires moins élevés que concurrents)
=> Système de préretraite qui permet de partir de façon plus précoce [deux raisons : libérer des
places pour les plus jeunes, avantager les entreprises en se débarrassant des salaires les plus
élevés ; inconvénient : financement des retraites. Pas réalisé dans l’ensemble de l’Europe
(Scandinaves maintiennent les seniors [alléger la charge des retraites, favoriser le parrainage,
esprit d’entreprise])

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II/ Cependant, d’autres évolutions depuis les années 70’ montrent que les populations
européennes sont tout à fait capable d’adaptation structurelle pour compétitivité
mondiale, ce qui nuance les thèses déclinistes.

A. Le vieillissement, souvent considéré comme néfaste peut aussi paradoxalement être


l’avenir.
1/ Les personnes âgés d’ajd ne sont plus celles d’hier, dans la mesure où les retraités d’ajd
sont beaucoup plus dynamiques.
=> Progrès de la médecine. Retraités plus actifs. Consomment plus qu’avant, voyagent
davantage.
=>Seniors actifs s’adaptent plus qu’avant aux mutations technologiques.

2/ Le vieillissement peut aussi avoir des effets bénéfiques sur l’emploi.


=> Source de nouvelles formes d’emploi (parfois non qualifiés) : Aides à domicile, favorise le
secteur de la santé.

3/ Le vieillissement peut aussi être l’occasion de favoriser des technologies de Labour saving
permettant de compenser le manque de bras par la technologie.
=> Occasion pour utiliser des technologies de plus en plus performantes. Ex mécanisation
industrielle et hausse de la productivité, à nuancer selon les pays.

B. L’évolution des structures géographiques, économiques et culturelles des populations


nuance la thèse de la rigidité évoquée précédemment.
1/ La métropolisation, voire la littoralisation, de la population constituent un atout dans une
Europe mondialisée.
=> Métropolisation. Plus alimenté pas l’exode rural, mais par l’exode intra urbain entre les
petites et les grandes villes (même si nuances géographiques France plus de petites villes)
=> Littoralisation pas propre à l’Europe. PD et PE. Ouverture sur le reste du monde.
=> S’accompagne d’un changement de mentalité, ouverture sur l’extérieure plus grande
qu’avant (études à l’étranger). Elite complètement intégrée à la mondialisation.

2/ La tertiarisation est manifeste et traduit le passage à une économie et société post-


industrielles
=> A priori caractéristiques des centres dominants de la mondialisation. Part de la population
active dans services progresse
=> De plus, féminisation du travail qui font de l’Europe un continent ouvert sur la modernité.
Divergences entre pays : Scandinaves > Méditerranée (à relativiser car temps partiel).
=> Progrès en termes d’égalité professionnelle. Dépend aussi : Scandinaves > France, avec
avancée décevantes (écart de salaire en France entre hommes et femmes 20%, accès limité des
femmes aux postes de responsabilités : Aucune femme au CAC 40)

3/ La rigidité du travail a été sérieusement écornée par la crise et de plus en plus par l’Europe.
=> Effets de la déréglementation libérale (UK pionnière) 80’. Ont remis en cause certains
modèles (modèle Rhénan lois Hartz, ont assoupli marché du travail 2004-2005). Puis PECO
90’.
=> Traduit par augmentation CDD, voire remise en cause du CDI. Montée en puissance de
l’intérim, essor du temps partiel choisit (Scandinave, PB) ou subit (Allemagne, France). Le tout
dans le cadre d’un affaiblissement relatif des syndicats, du fait du chômage récurrent
=> Rigidité du travail écornée avec Europe : Elargissement = concurrence accrue PECO, avec
pratique de dumping social. Ex directive Bolkestein +ou – reprise : autorise un employeur à
employer dans son pays sous les lois du pays d’origine.

C. L’Europe reste le continent du nombre et de la qualité du travail.


1/ Continent du nombre et de la richesse
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=> 500 millions d’hb. Guangdong (Canton = Guangzhou) vient de dépasser le niveau de vie du
Portugal - - - > Moins de Chinois ayant le niveau de vie européen que d’européens.
=> Avec en plus les élargissements (~plus nombreux).
=> Aussi la richesse. Pouvoir d’achat élevé (moins que EU), mais élevé : 30 000$ hb/an.
Et une Europe attractive pour les IDE (continent qui en reçoit le plus).

2/ L’Europe reste caractérisé par la qualité de la formation et la productivité de la population


active.
=> Pays d’Europe bien classés dans les classements PISA. Même si en nb de chercheurs ou
brevets, souvent derrière les EU (classement de Shanghai à relativiser).

3/ L’Europe demeure attractive pour les Suds à tous les niveaux de qualification, malgré les
réticences des populations européennes.
=> Sans qualification, qui trouvent de l’emploi.
=> Egalement travailleurs qualifiés : trouvent en Europe (même si moins que EU) des
conditions de recherche, de rémunération élevés. Viennent parfois palier les pénuries relatives
en main d’œuvre dans les pays européens.
III/ L’Europe communautaire depuis les années n’a qu’une maitrise croissante mais
partielle de ces évolutions.

A. La dynamique de la construction européenne a rendu possible des évolutions


positives, en matière de compétivité, des actifs européens.
1/ Les politiques communautaires ont pu avoir des effets positifs dans une perspective
interventionniste.
=> PAC, par modernisation des exploitations favorise productivité. Surtout quand doublée sur le
plan national (lois Debré et Pisani 60’ favorisent modernité)
=> FEDER interventionniste. Permet de compenser des écarts de niveau de vie entre régions
riches et pauvres.

2/ Dans une perspective libérale, a pu avoir des effets positifs.


=> Echelon communautaire parait le plus à même d’achever la libéralisation d’un marché du
travail encore trop fragmenté. Passe par La réalisation du marché intérieur a favorisé la
flexibilité du fait de la concurrence. Profite aux entreprises (embauche, licenciement, durée du
travail).
=> Meilleure formation : Erasmus = mise en concurrence des formations.
3/ Les politiques communautaires dans une perspective géoéconomique.
=> Elargissements favorisent une DIT en interne qui profite aux entreprises européennes.
Compétitivité accrue entreprises occidentales en délocalisant en Europe orientale.
=> Délocalisations qui ont des effets complexes en termes de revenus : Réduisent les écarts de à
l’échelle de l’Europe, mais en les accroissant à une autre échelle (dans pays qui délocalisent
pertes d’emploi, mais aussi dans les pays qui profitent de la délocalisation car certains en
profitent plus).

B. L’adaptation de la population à la mondialisation suscite des débats à l’échelle


européenne, même si surtout dans un cadre national, renvoyant à l’orientation politique
et socio-économique de l’Europe.
1/ L’orientation libérale ou interventionniste.
=> Question du modèle social face à la concurrence des PE ou des PD. Alors que montée de la
pauvreté et inégalités dans tous les pays européens.
Quatre types d’orientations :
- Avoir un modèle social protecteur avec des modes de financement qui passent surtout
par l’impôt (modèle Beveridgien, TVA social). Plus égalitaire, et allège le coût du travail
(car plus les entreprises qui payent des cotisations), et plus compétitif. [Deux
inconvénients : pèse sur le pouvoir d’achat et la consommation, exonère les entreprises
alors que profitent d’une main d’œuvre bien portante (grâce au système)]
- Modèle Bismarckien. Avoir modèle social protecteur et impératif, mais avec un
financement reposant sur les cotisations sociales (payées par salariés et employeurs),
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créant une solidarité de fait entre actifs et inactifs. [Solidarité et entreprises payent ce dont
elles profitent ; mais pèse sur le coût du travail, peut amener à un conflit générationnel en
période de vieillissement].
- Modèle libéral. Modèle anglais. ‘’Aide toi, le ciel t’aidera’’. Initiative individuelle.
Assurances privées pour les dépenses de santé, ou fonds de pension pour les retraites.
[Peu couteux pour l’entreprise et l’Etat, pas de problème de vieillissement, considéré
comme plus rémunérateur en période de progrès boursier ; mais dommage si
ralentissement de la bourse, inégalitaire].
- Modèle Danois de la flexi-sécurité. Combine protection sociale importante en évitant la
rigidité du système (indemnisation élevée, efforts en termes de formation pour les
chômeurs, obligation pour les chômeurs d’accepter un emploi rapidement. Nécessite des
mentalités adaptées)

2/ Le débat mis en avant par le populisme et les nouvelles extrême droites autour du thème de
l’immigration.
=> Soit ceux qui défendent une immigration riche de potentialités, comme une nécessité.
- Comble des pénuries d’emploi, pour les moins gratifiants ou braindrain (coût de
formation économisée). « L’immigration est une chance pour la France » B. Stasi 84
- Permet d’entretenir la croissance démographique (jeunesse, fécondité),  effets positifs
sur la croissance économique. Même si fécondité baisse avec le temps.
- Démontrent une volonté d’intégration, et y parviennent, même avec difficultés
(augmentation sensible du mariage mixte, résultats scolaires supérieurs à ceux des
nationaux à statut social égal). Vrai problème = attitude des nationaux
- A l’inverse, ne pas accueillir d’étrangers a deux types de coûts : économiques
(consomment en France, coût de la reconduite avec une efficacité relative), géopolitique
(détériore les relations avec certains Suds, et baisse de l’influence).
- partis écolo y voit même une opportunité de sauver la planète car moins de conso, et
donc moins de dégats sur l’environnement.

C. Mais les questions relatives à l’adaptation des populations aux modalités de la


mondialisation ne sont pas exclusivement du ressort des politiques communautaires.
1/ Les Etats peuvent être davantage légitimes pour certains types de politiques concernant les
populations.
=> En matière familiale, différentes politiques :
- France (politique familiale active par le biais de plusieurs instruments : quotient familial
permettant de réduire les impôts pour les familles nombreuses).
- Ce type de politique familiale n’est pas une garantie de succès A l’image de
l’Allemagne,
=> Niveaux des pays, mais parfois politiques européennes qui vont dans le même sens :
- Attitude plutôt favorable à une immigration de cerveaux (Informaticiens Indiens
Allemagne 2000’), va conduire à une compétition Nord/Sud.
- Attitude restrictive pour une considérée comme néfastes. Législations de plus en plus
dures :
+ Arrivées des populations (durcissement droit asile, visas, surveillance frontières…),
+ Expulsions de clandestins.
+ Voire l’intégration même des étrangers (tests de culture générale à l’arrivée,
durcissement des conditions pour obtenir la nationalité par le mariage).
=> Dans certains domaines, l’Europe n’est pas bien placée pour traiter certaines questions :
- En particulier les retraites, vieillissement variable en fonction des pays. Cas italiens et
allemands beaucoup plus problématiques à termes que français (actifs moindres).

2/ L’échelle du voisinage peut être indispensable dans certains cas pour conduire des
politiques efficaces.
=> Collaboration des pays proches de l’UE peut s’avérer indispensable, notamment sur la
question migratoire. D’où volets conférence de Barcelone (1995) et l’UPM (2007) : limiter
départs maghrébins et affluence depuis Afrique subsaharienne.

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3/ L’échelle mondiale, est plus pertinente pour gérer la question du dumping social des PE
=> Question qui relève des négociations dans le cadre de l’OMC. Complexe (limites du cycle de
Doha : on a du mal à se mettre d’accord sur les rémunérations des salariés, et donc de la
compétitivité plus grande des PE).

Conclusion :

Le ralentissement démographique est problématique, mais pas dramatique en soi parce qu’on
peut y faire face, mais au prix de changements qui posent des problèmes surtout d’ordre politiques.
Complexité des solutions à trouver. Mais richesse permet de faire face à ces défis. D’autant plus
complexe qu’il y a des réticences manifestes à une immigration qui pourrait être en partie une réponse
à ces problèmes. Pas le moindre paradoxe de constater que ceux-là même qui dénoncent le déclin
démographique sont aussi ceux qui sont les plus réticents vis-à-vis de l’immigration. Pas si étonnant
que ça de constater que l’échelon communautaire n’est pas forcément le plus à même d’y répondre car
différences nationales encore significatives. On peut se demander si l’auto-culpabilisation permanente
sur les défauts supposés des populations européennes n’est pas plus pernicieuse que le recul du
nombre (cf les discours sur un manque de flexibilité, la cécité face à des évolutions souvent
spectaculaires vis-à-vis de l’adaptation des populations face à la mondialisation).
Autrement dit, la compétitivité des populations européennes vis-à-vis de la mondialisation
demeure une réalité.

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