Béton Hydraulique Mise en Œuvre Coffrage

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: C2228

Béton hydraulique – Mise en


Date de publication :
10 février 2016
œuvre - Coffrage et protection
des armatures

Cet article est issu de : Construction | Les superstructures du bâtiment

par Wilfried PILLARD

Résumé Réaliser une structure en béton armé nécessite la mise en œuvre des
coffrages. Ces éléments provisoires ont une importance fondamentale car ils assurent la
forme finale de l’ouvrage. Leur conception et leur mise en œuvre répondent à des
exigences de sécurité des personnes, de technologies à adapter en fonction du type
d’ouvrages et des méthodes d’exécution. Cet article s’articule en deux parties. La
première traite du coffrage au travers de ses fonctions et des typologies couramment
rencontrées. La deuxième partie traite, quant à elle, de l’importance des armatures dans
le béton armé (respect des enrobages).

Abstract Executing a reinforced concrete structure needs formwork operations during


temporary works. They give the final form of the construction. Their design and the way to
use them have to deal with security of workmanship, categories of formwork to be used in
accordance with the kind of structural element. This paper deals in a first part with the
functions and the mainly formwork elements used. In a second part, we focused on the
importance of grids for reinforced structure (importance of cover concrete).

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Béton hydraulique – Mise en œuvre


Coffrage et protection des armatures
par Wilfried PILLARD
Directeur Technique EGF.BTP

1. Coffrage du béton........................................................................... C 2 228v2 –2


1.1 Fonctions générales ........................................................................... — 2
1.1.1 Moulage de la forme ............................................................... — 2
1.1.2 Soutien ..................................................................................... — 2
1.1.3 Étanchéité ................................................................................ — 2
1.1.4 Cure .......................................................................................... — 2
1.2 Rôle des intervenants pour la conception ......................................... — 3
1.3 Typologie des coffrages ..................................................................... — 3
1.3.1 Coffrages verticaux .................................................................. — 3
1.3.2 Coffrages horizontaux ............................................................. — 5
1.3.3 Coffrages perdus ..................................................................... — 6
1.3.4 Coffrages spéciaux .................................................................. — 6
1.3.5 Coffrage de préfabrication ...................................................... — 7
1.4 Choix des composants et des matériaux .......................................... — 7
1.4.1 Structure coffrante ................................................................... — 7
1.4.2 Peau coffrante .......................................................................... — 7
1.4.3 Composants ............................................................................. — 8
1.4.4 Dispositifs d’étanchéité des joints .......................................... — 8
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1.4.5 Agents de démoulage ............................................................. — 8


1.5 Sécurité ............................................................................................... — 9
1.5.1 Stabilité des banches............................................................... — 9
1.5.2 Charges en service .................................................................. — 10
1.5.3 Charges permanentes .............................................................. — 10
1.5.4 Poussée du béton frais courant sur les coffrages .................. — 10
1.5.5 Poussée du béton auto-plaçant sur les coffrages .................. — 11
1.5.6 Déformation des ouvrages provisoires ................................... — 12
1.5.7 Charges sur planchers ............................................................. — 13
1.5.8 Prévention des risques liés à la conception ........................... — 13
1.6 Préparation, emploi et entretien des coffrages ................................. — 13
1.6.1 Rôle des intervenants sur chantier ......................................... — 13
1.6.2 Programme de coffrage ........................................................... — 13
1.6.3 Préparation des coffrages ....................................................... — 15
1.6.4 Cas des armatures coffrantes .................................................. — 19
1.6.5 Nettoyage et entretien des peaux coffrantes .......................... — 19
1.6.6 Stockage des coffrages ............................................................ — 20
1.6.7 Prévention des risques sur chantier ....................................... — 21
2. Armatures dans le béton ............................................................... — 21
2.1 Préparation des armatures................................................................. — 22
2.2 Enrobage minimal des armatures ..................................................... — 22
2.2.1 Cas de la fabrication sur site................................................... — 22
2.2.2 Cas de la préfabrication en usine ........................................... — 23
2.3 Prévention des risques liés à la carbonatation ................................. — 24
2.4 Prévention contre l’action des chlorures ........................................... — 24
2.5 Intervalle d’écoulement des bétons auto-plaçants ........................... — 25
2.6 Précautions avant bétonnage ............................................................ — 26
3. Conclusion........................................................................................ — 26
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 2 228v2

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BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

C ette seconde partie des techniques liées à la mise en œuvre des bétons
hydrauliques recense les points essentiels à traiter en matière de choix,
de conception et d’utilisation des coffrages d’une part, et les précautions à pren-
dre pour assurer une bonne durabilité aux armatures employées dans le maté-
riau béton armé, d’autre part.

pendant l’emploi, que pendant les opérations de transport, de net-


1. Coffrage du béton toyage, de préparation et de stockage.
Les causes de déformation de coffrages peuvent être multiples,
mais certaines sont plus fréquentes :
Cet article fait suite au [C 2 227] et est, à son tour, prolongée par
– certains matériaux utilisés comme peau coffrante présentent
les articles [C 2 229], [C 2 230] et [C 2 231].
des gonflements notables sous l’effet de l’humidité ; si la rigidité
Au moment de sa mise en œuvre dans un moule, le béton se du support contrarie ces gonflements, des flambements locaux
présente sous une forme plus ou moins fluide. Cette fluidité lui per- peuvent se former ;
met de s’écouler sous l’effet de la vibration, ou de son propre poids – les chocs sur la peau coffrante entraı̂nent des déformations, des
s’il est suffisamment fluide, et d’occuper complètement la forme du blessures ou des trous ; si ces défauts ne sont pas réparés, la paroi
coffrage. Avec le temps, ce béton durcit, ou devient suffisamment moulée de béton présentera des défauts en négatif de planéité ou
auto-stable pour être décoffré. Ses caractéristiques à l’état durci de protubérances ;
sont influencées par la qualité des éléments constitutifs du cof- – le voilement des coffrages métalliques provenant d’une mau-
frage, entretien et préparation compris. vaise fabrication ou de stockages défectueux engendre des défauts
Réaliser un coffrage est donc une étape importante dans l’obten- de forme répétitifs ;
tion des propriétés finales de l’ouvrage. Pour un entrepreneur, deux – les déformations progressives des tôles coffrantes entre raidis-
exigences sont à prendre en considération : seurs, du fait d’une épaisseur insuffisante des tôles, provoquent
des défauts de forme de même type dont l’amplitude s’aggrave au
– l’obligation de sécurité des personnes par l’application des
fur et à mesure des bétonnages.
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principes de prévention (identification et évaluation des risques


dans le document unique DU) [1] ;
– la performance à obtenir et donc l’adéquation de la technologie 1.1.2 Soutien
à mettre en œuvre (choix du type de coffrages) avec les considéra- Les coffrages et étais doivent être suffisamment rigides pour
tions économiques (rotation des banches par exemple). supporter, sans tassement ni déformation excessive, les charges
Le dimensionnement fait en général l’objet d’une étude spéci- permanentes ou de service auxquelles ils sont exposés pendant la
fique avec distinction des différents emplois du fait de la variété construction.
des niveaux de charges à reprendre [2]. Pour dimensionner les coffrages, le projeteur prend en compte,
Dans le cas des coffrages verticaux, le dimensionnement avec une marge de sécurité, les éléments suivants :
consiste essentiellement en l’évaluation de la poussée exercée par – la poussée du béton frais ;
le béton frais sur les parois. Pour les coffrages horizontaux, ce sera – le poids du béton mis en œuvre ;
la détermination du réseau de poutrelles primaires et secondaires – les charges de service (personnel et matériel de mise en
et de l’étaiement associé. œuvre) ;
– les contraintes dues à l’environnement climatique ;
– les notes techniques du fabricant sur le comportement des
1.1 Fonctions générales matériaux de coffrages et des composants ;
– le nombre de remplois prévisibles.
Outre sa fonction première de moulage de la forme, le coffrage
remplit d’autres fonctions telles que :
1.1.3 Étanchéité
– le moulage de la texture de surface (voir § 1.1.1) ;
– le maintien de la stabilité jusqu’au durcissement (voir § 1.1.2) ; L’étanchéité en fond de coffrage, entre panneaux jointifs de la
– la protection contre la dessiccation pendant la prise et le durcis- peau coffrante et éléments coffrants adjacents, doit être traitée
sement (voir § 1.1.3 et 1.1.4). pour qu’aucune fuite de laitance ne soit possible après fermeture
du coffrage. La déformabilité des éléments coffrants sous la pous-
Selon les nécessités de chantier les coffrages peuvent aussi jouer sée du béton frais et les impacts de la vibration doit être prise en
les rôles suivants : compte.
– protection contre les intempéries (pluie, neige) ;
– protection contre les chocs mécaniques ; 1.1.4 Cure
– limitation des échanges thermiques avec l’environnement ;
– élément vecteur de vibration dans le cas de vibration externe ; La présence du coffrage constitue la meilleure protection de la
– possibilité d’intégrer une plate-forme de travail. surface du béton. Dès l’ouverture des coffrages, cette protection
disparaı̂t et une dessiccation se produit immédiatement. Ceci peut
1.1.1 Moulage de la forme conduire, pour les parties d’ouvrage dont l’esthétique des pare-
ments n’est pas primordiale, à laisser les coffrages fermés quel-
Le coffrage donnant sa forme à l’élément en béton, il est primor- ques jours supplémentaires, et à adopter des dispositions de cure
dial de garantir l’absence de déformation de sa structure, tant pour limiter la dessiccation.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE

La norme NF EN 13670/CN définit quatre classes de cure


(tableau 1). Tableau 1 – Classes de cure selon la norme NF EN 13670/
Pour les classes de cure 2, 3 et 4, les exigences exprimées en CN
pourcentage de fc28 se déclinent en une durée minimale (exprimée
en jours) selon deux critères : la température de surface du béton Classe de Classe de Classe de Classe de
( C) et le rapport r = fcm2/fcm28 qui traduit la cinétique de montée en cure 1 cure 2 cure 3 cure 4
résistance du béton. Période (heures)

12 (*) / / /
1.2 Rôle des intervenants
pour la conception
& Le maı̂tre d’ouvrage précise ses exigences essentielles pour l’ou- Pourcentage de la
vrage, généralement : valeur spécifiée pour
la résistance à la
– l’usage ; 35 % 50 % 70 %
compression carac-
– la stabilité ; téristique à 28 jours
– la sécurité en cas d’incendie ; (fc28)
– l’environnement ;
– la sécurité d’utilisation ;
– la protection contre le bruit, etc.
(*) À condition que la durée de prise n’excède pas 5 heures et que
& L’architecte définit le modèle d’ouvrage répondant aux exigen- la surface de béton soit à une température au moins égale à 5  C.
ces précédentes, notamment en précisant :
– les formes ;
– les textures superficielles ; Tableau 2 – Rôle des intervenants pour la conception
– les couleurs à atteindre, etc.
de coffrage
& Le maı̂tre d’œuvre traduit ces exigences en spécifications de
résultats et peut, le cas échéant, ajouter des prescriptions de Intervenant
moyens. Opération
concerné
Dans le cas des ouvrages relevant du fascicule 65 [3], le maı̂tre
d’œuvre privilégie l’obligation de résultats par rapport à celle des Définition des spécifications traduisant les exigen- Maı̂tre
moyens. Ses spécifications ne se limitent souvent qu’à la satisfac- ces d’aspect formulées par le maı̂tre d’ouvrage d’œuvre
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tion des exigences essentielles de stabilité, de sécurité d’utilisation


et d’environnement.
Définition des charges de service intéressant les
Dans le cas d’ouvrages de bâtiments relevant du DTU 21, les spé- Entrepreneur
coffrages et étais
cifications d’exécution fournies par l’entrepreneur définissent les
moyens mis en œuvre pour répondre aux exigences du maı̂tre
d’ouvrage. Choix des coffrages et étais Entrepreneur

& L’entrepreneur effectue le choix de ses moyens et matériaux, et


Programme prévisionnel de bétonnages Entrepreneur
de ses sous-traitants (projeteur, fabricant, monteur et contrôleur
de coffrages).
Notes de calcul et plans pour les coffrages et Projeteur du
Les rôles de chaque intervenant peuvent être répartis comme étaiements coffrage
indiqué dans le tableau 2.
& Petits panneaux
1.3 Typologie des coffrages Les petits panneaux sont faits d’une peau coffrante (contreplaqué
Les coffrages peuvent être classés suivant leur mode d’utilisation ou composite) fixée sur une ossature métallique (acier ou alumi-
ou les fonctions particulières remplies. Les principales familles nium). Ils sont surtout utilisés pour la construction de soutène-
comprennent : ments de maisons individuelles, de longrines, et de murs.
– les coffrages verticaux (voir § 1.3.1) ;
& Banches
– les coffrages horizontaux (voir § 1.3.2) ;
– les coffrages spéciaux (galerie, voussoir, préfabrication) Les banches (figure 1), utilisées pour le coffrage des murs ou des
(voir § 1.3.4) ; voiles, sont constituées par :
– les coffrages perdus (voir § 1.3.3). – la peau coffrante (contreplaqué, contreplaqué bakélisé, métal,
composite, matrices collées, apport possible de pièces
1.3.1 Coffrages verticaux décoratives) ;
Mis à part les coffrages « tunnel » qui permettent le bétonnage – les raidisseurs de cette peau ;
simultané d’une dalle et de voiles, les coffrages verticaux sont – les poutres de poussée empêchant la déformation des
réservés aux appuis ou aux murs. Parmi ceux-ci, on distingue : raidisseurs ;
– les petits panneaux ; – les étais de réglage de contre-flèche, les butons (fonction de
– les banches ; béquilles de stabilité) ;
– les coffrages de poteaux ; – les étais de contreventement et de contrepoids ;
– les coffrages tunnel ; – les échelles de sécurité et les passerelles de travail avec leur
– les coffrages circulaires ; équipement ;
– les coffrages grimpants. – les portiques et autres dispositifs de préhension.

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Garde-corps

Trappe d’accès
Plate-forme de bétonnage

Raidisseur de peau coffrante


Filière de blocage des raidisseurs
Console de bétonnage Étai contrepoids
Échelle d’accès
Étai de réglage
contre-flèche

Face coffrante

Figure 1 – Principaux éléments d’une banche

Soit le tunnel est réalisé à partir de deux demi-coquilles réunies


Levage au milieu de la dalle, soit il est monocoque et le décoffrage est
assuré par le fléchissement du plateau par dévérinage.
Portillon & Coffrages cintrables
Les coffrages cintrables sont utilisés pour la réalisation de pièces
courbes. La courbure peut être obtenue par bridage d’une paroi de
Passerelle et coffrage avec des tendeurs à vis ou par fixation des éléments de
garde-corps coffrage sur des profilés cintrés et à haute inertie. Ces coffrages
Console fonctionnent par paires et il est nécessaire d’insérer entre les par-
ties intérieures et extérieures des éléments de compensation.
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& Coffrages grimpants


Échelle de sécurité Les coffrages grimpants regroupent tous les coffrages à progres-
et crinoline sion verticale, parmi lesquels se distinguent les coffrages grim-
pants proprement dits, les auto-grimpants, les semi-glissants et
Fixation échelle les glissants continus.
sur filière double
 Les coffrages grimpants proprement dits sont constitués par
Étai de réglage un à trois étages d’éléments coffrants, avec un support doté de
passerelles permettant le bétonnage, la dépose, et la repose des
Fixation filière éléments de fixation à la paroi. Chaque levée nécessite une désoli-
double darisation d’un étage d’élément coffrant avec la paroi bétonnée, sa
sur poutrelle montée à la grue vers le nouveau niveau de bétonnage, sa fixation
et son réglage. L’équipage est parfois muni d’une ou deux banches
de reprise permettant aux dernière parties bétonnées de rester
sous coffrage.
Figure 2 – Coffrage de poteau
 Dans certains cas, les coffrages peuvent être auto-grimpants
pour réduire les manutentions. Les faces restent alors soutenues
& Coffrage des poteaux
par une potence fixée à la structure même pendant les transferts.
La conception des panneaux servant au coffrage des poteaux se
rapproche de celle des banches. Plusieurs types peuvent se trouver  Les coffrages semi-glissants qui, lors de leurs transferts, ne
sur le marché : sont pas séparés de la structure réalisée, mais glissent sur celle-ci
jusqu’à leur mise en position pour le bétonnage du niveau supé-
– en aile de moulin (figure 2), permettant de réaliser des poteaux rieur. Ils nécessitent des moyens de supports importants (deux à
de section variable (forme carrée ou rectangulaire) ; trois étages).
– en deux demi-coquilles, employées lorsque la section du
poteau est constante (forme carrée, rectangulaire ou circulaire) ;  Les coffrages glissants continus constituent au départ une
– pistons permettant la réalisation de poteaux rectangulaires où variante des coffrages glissants, avec le glissement vertical pour
une seule dimension est variable ; principale différence (figure 3).
– circulaires en carton avec toutes les variantes décoratives Le glissement s’effectue cependant à une vitesse lente, n’excé-
possibles. dant pas 6 m par jour, pour des raisons évidentes de reprise de
charges par le béton jeune. La vitesse de glissement doit également
& Coffrages tunnels
prendre en compte les possibilités de talochage des bétons à leur
Les coffrages tunnel sont des coffrages outils permettant le mou- sortie du coffrage. Il est recommandé de prendre en compte le
lage simultané de voiles et de dalles. Les peaux coffrantes sont degré de maturité du béton à sa sortie de coffrage pour définir
généralement métalliques. cette vitesse de glissement.

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Ecarteur
Entretoise
Barre d’appui
Chevalet Jouée
Garde-corps

Étrier Vérin « étoile » Entretoise


Plate-forme Traverse
de travail Plate-forme de Fond de moule
bétonnage

Console de Poutraison
Tour d’étaiement
couronnement Coffrage
Châssis Fourreau

Figure 4 – Principe de coffrage de poutre

Poutrelle
primaire
Galerie
Béton
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suspendue
Poutrelle
Figure 3 – Coffrage glissant vertical (Doc PMI) secondaire

La régularité des structures et de leurs parements est étroitement Etais


liée à celle de l’ascension et à la forme du moule. À cet effet, les
vérins hydrauliques synchronisés sont préférables aux vérins à vis
manuels qui interdisent toute montée régulière et synchrone. Figure 5 – Principe de coffrage de plancher

Le recours aux coffrages grimpants nécessite sur chantier une – si les poutres sont de petites dimensions et sans dépouille,
organisation générale complète, notamment au niveau de la elles peuvent être préfabriquées dans un seul moule comparti-
mise en place, du calage des armatures, des réservations, du menté appelé « batterie » ;
coulage et de la vibration des bétons. – les poutres précontraintes présentant des dépouilles doivent
Les parois d’épaisseurs inférieures à 15 cm sont à proscrire être coulées dans des moules spéciaux dotés de chevêtres à
dans ce type de mise en œuvre. chaque extrémité pour effectuer la mise en précontrainte ;
– dans le cas où l’étaiement des poutres coulées en place n’est
pas envisageable, on a recours à des coffrages de poutre autopor-
1.3.2 Coffrages horizontaux tants, réalisés en tôles soudées et résistant à la flexion.
Les coffrages horizontaux servent au bétonnage des poutres, des
planchers, et des dalles (figures 4 et 5). & Coffrages de dalle pleine
Par extension, les coffrages glissants sont principalement utilisés Trois types de coffrages de dalle pleine sont utilisés suivant les
en technique routière (chaussée béton, séparateur en béton, cani- cas :
veaux continus…). – les coffrages sur étaiement traditionnel, pour les dalles de
dimensions faibles à contours non simples. La face coffrante
& Coffrages de poutres
(contreplaqué bakélisé ou non) est fixée sur des traverses, elles-
Les coffrages de poutres sont constitués par un fond de moule et mêmes fixées sur des poutrelles supportées par des étais à tête
deux parties verticales (jouées de poutre). Le choix du type de cof- escamotable ainsi que par des trépieds ;
frage est conditionné par le nombre de réemplois : – les panneaux modulaires de dimensions faibles et identiques
– si ce nombre est faible, les coffrages peuvent être réalisés en (cadres métalliques encadrant une plaque de contreplaqué baké-
bois : peau coffrante en contreplaqué sur raidisseurs en bois ; lisé) sont glissés sur des poutrelles reposant sur des étais munis
– si le nombre de poutres augmente, les coffrages métalliques ou de tête de décoffrage rapide ;
mixtes sont conseillés. Dans ce cas, les moules peuvent être – les tables (échafaudage roulant et télescopique de surface
démontables (jouées amovibles) ou non, mais doivent comporter variant entre 10 et 30 m2), constituées par une série de longerons
un fruit des parties verticales pour faciliter le démoulage ; fixés sur deux poutres à treillis.

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& Coffrage glissant horizontalement Les sollicitations de calcul à considérer sont les suivantes, vis-à-
Les machines à coffrage glissant horizontalement comportent un vis des états limites ultimes :
bâti supporté par un train de chenilles par l’intermédiaire de vérins – de résistance : 1,35 G + 1,5 Q ;
hydrauliques. Les machines utilisées sont très variables puisque – de service : G + Q.
leur masse varie entre 2 et 20 t et leur puissance entre 35 et
200 ch. Les machines, guidées par des palpeurs, peuvent couler le Pour ces éléments coffrants, la fissuration doit être considérée :
béton en déporté à gauche ou à droite, et plusieurs types de machi- – peu préjudiciable si le milieu est peu agressif (en exposition
nes peuvent être utilisés [4] : non agressive) ;
– les vibro-finisseurs, munis de trois poutres vibrantes et se – préjudiciable en milieu moyennement agressif (sous des
déplaçant sur des rails servant de coffrage latéral. La largeur de tra- condensations fréquentes) ;
vail peut varier entre 1 et 6,5 m ; – très préjudiciable en milieu fortement agressif (zones d’em-
– les finisseurs adaptés, engins automoteurs sur roues ou sur bruns avec sels).
chenilles, très proches de ceux utilisés pour les bétons bitumineux ;
Dans chacun de ces cas, des prescriptions particulières sont
– les machines pour l’exécution des chaussées en grande largeur
appliquées en matière d’enrobage des armatures par le béton
(7,5 m).
(tableau 3) :
Ces machines possèdent deux fonctions et deux dispositifs parti- Pour éviter toute fuite de laitance au moment du bétonnage du
culiers ayant une influence primordiale sur l’uni de la dalle : hourdis, des produits de calfeutrement ou de pontage sont mis en
– la fonction répartition du béton, pour éviter les manques œuvre au droit des joints. De plus, la partie de l’élément coffrant
locaux de béton et exercer une pression uniforme sur le béton ; appuyée sur la poutre doit être armée, ainsi que la partie de la pou-
– la fonction moulage de la dalle, avec dispositifs de réglage, de tre servant d’appui. Des armatures de liaison sont utilisées entre
lissage et de vibration ; l’élément coffrant et le béton de hourdis pour éviter toute chute de
– les dispositifs pour l’assise de la machine avec chenilles motri- tout ou partie de cet élément coffrant en cas de dégradations.
ces et vérins stabilisateurs ;
– le guidage permettant, selon l’état des chemins de roulement, 1.3.4 Coffrages spéciaux
la réalisation des profils théoriques, matérialisés par la couche
sous-jacente si la machine travaille à vérins calés, ou par des fils La construction des ouvrages à éléments répétitifs (voussoirs,
tendus si la machine travaille avec des palpeurs. tuyaux…) nécessite le recours à des coffrages spécifiques justifiés
par des études de conception. Les démarches du bureau d’études
associé à l’atelier de montage prennent en compte les éléments
1.3.3 Coffrages perdus suivants :
Le bétonnage des hourdis au-dessus des poutres nécessite sou- – la forme des pièces à mouler et les problèmes de dépouilles ;
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vent l’emploi de coffrages non démontables, ou perdus, ne partici- – le poids du coffrage ou de l’équipage supportant le coffrage ;
pant pas à la résistance de la structure, mais devant résister aux – les dispositifs de préhension, de manutention, de déplacement
sollicitations en cours de construction. Une note d’information du et d’accessibilité pour la préparation ;
Setra (Service d’études techniques des routes et autoroutes) pré- – les conditions d’emploi (fenêtres d’accès, position des vibra-
cise les conditions d’emploi de ces éléments coffrants et définit teurs externes, arrêts et reprises de bétonnage, décoffrage et
les actions et sollicitations à prendre en compte [5]. décintrement) ;
Lorsque la portée entre poutres dépasse 0,80 m, il est nécessaire – le nombre et les conditions de remplois ;
d’utiliser des éléments coffrants en béton armé et, en dessous de – le choix de la peau coffrante ;
cette portée, les coffrages perdus pourront être constitués par des – la protection thermique éventuelle ;
plaques minces en mortier fibre. Lors de leur démoulage et de leur – les dispositifs éventuels de traitement thermique actif, ou de
manutention à la fabrication, ces coffrages préfabriqués sont sou- refroidissement ;
mis à diverses actions : – les équipements de sécurité des personnels (accès, passerelles
de travail, garde-corps, isolation électrique, éclairage, ventilation …) ;
– dans le cas d’un levage normal (tirage en plusieurs points per-
– l’étanchéité du coffrage fermé ;
pendiculaires au plan de coffrage), l’effort de décoffrage F est éva-
lué à : – les dispositifs permettant l’emploi des inserts.

F = 1,36 M
Tableau 3 – Taux de gravité de la fissuration en fonction
avec M masse propre de l’élément ; de l’enrobage des armatures
– dans les autres cas, les recommandations du centre national
Fissuration Fissuration
technique du bâtiment et des travaux publics, concernant le Spécifications Fissuration
peu très
démoulage des éléments préfabriqués peuvent leur être particulières préjudiciable
préjudiciable préjudiciable
appliquées [6].

En cours de bétonnage du hourdis, les éléments de coffrage Épaisseur minimale


> 4,5 cm > 5 cm > 6 cm
perdu sont soumis à deux types d’actions : du coffrage

– les actions permanentes G, comprenant le poids propre de Enrobage minimal


l’élément et celui du béton du hourdis ; en intrados des > 2 cm > 2,5 cm
– les actions variables Q, prenant en compte la pression exercée armatures porteuses
par le béton frais lors des déversements localisés et les charges
courantes de chantier estimées généralement comme suit : Enrobage minimal
 500 kg/m2 sur une surface de 9 m2 disposée de la manière la en extrados des
> 1 cm
plus défavorable, armatures de
2
répartition
 75 kg/m sur le reste de la surface horizontale à bétonner.

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1.3.5 Coffrage de préfabrication – le transport et le stockage ;


– l’application de vibration externe si elle est prévue ;
Outre la production de séries de composants identiques en béton, – les traitements thermiques (actifs ou passifs) envisagés pen-
la préfabrication permet de soulager les plannings de la production dant le chantier.
foraine et de raccourcir les délais globaux de construction. Tous les
composants du gros-œuvre en bâtiment peuvent être produits :
1.4.2 Peau coffrante
– murs de refends et de façades des bâtiments ;
– poutres précontraintes de grande portée ; Si la peau coffrante est un des facteurs influents sur les homogé-
– poutrelles, longrines, hourdis, planchers, prédalles ; néités de teinte et de texture des bétons, elle constitue un facteur
– escaliers, balcons, acrotères ; maı̂trisable et son choix est fonction :
– autres composants plus élémentaires, tels que les parpaings, – de la qualité requise pour le parement (texture, teinte et
les tuiles… forme) ;
Les coffrages pour préfabrication sont conçus comme des coffra- – du nombre d’emplois prévus ;
ges spéciaux et offrent les possibilités courantes de vibration – des traitements éventuels du béton (traitement thermique) ;
externe, traitement thermique…. Ils se présentent sous différentes – des traitements ultérieurs du parement (désactivation, polis-
formes : sage, peinture…) ;
– des possibilités de sa fixation sur la structure coffrante.
– bancs de poutres ou de dalles ;
– tables relevables (fixes ou mobiles) ; Vis-à-vis des compatibilités pouvant apparaı̂tre entre le nombre
– batteries pour murs et cloisons ; prévu de remplois et les techniques utilisables, la solution sera
– moules particuliers (escaliers, corniches, éléments décoratifs) ; recherchée dans les conditions de renouvellement des peaux cof-
– ateliers automatiques de moulage, souvent à démoulage ins- frantes, et inscrite au programme de coffrage.
tantané (pavés, caniveaux, bordures…).
& Peaux courantes
Si les conditions d’utilisation et d’entretien restent normales
1.4 Choix des composants après chaque bétonnage, les taux de remplois des peaux courantes
et des matériaux sont indiqués par le tableau 4.
Dans la conception d’un outil coffrant, les choix portant sur la Les matrices destinées à peu de remplois (moins d’une dizaine)
structure coffrante, la peau coffrante, les divers composants et présentant de forts reliefs sont réalisées à base de mousse de
(inserts, entretoises…), les dispositifs d’étanchéité des joints, et les polyuréthane expansé. Ces matrices résistent à l’abrasion du
démoulants, ont une importance technique et économique primor- béton et à la déchirure, pour des hauteurs de bétonnage inférieures
diale pour le chantier. à 3 m environ, mais craignent les chocs. Lorsque le taux de rem-
plois augmente, les matrices sont réalisées en élastomère compact,
ou allégé, à haute résistance à la déchirure et à l’abrasion. Certains
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1.4.1 Structure coffrante


types de matrices peuvent résister à plus d’une centaine de rem-
Si la structure coffrante assure, en premier lieu, la rigidité de plois si l’entretien est réalisé correctement.
l’outil coffrant et sa stabilité, elle est également conçue pour La peau coffrante en composite est, en général, un système mul-
permettre : ticouches de voiles de polyester, de stratifiés additionnés de
– l’accès et le travail des équipes avec toute la sécurité requise ; polyester, de tôles et d’une couche de gelcoat « anti-béton » sur
– le décoffrage le plus facile possible ; un cadre en bois. Enfin, la peau coffrante en tôle émaillée (usage

Tableau 4 – Nombre de remplois selon les peaux coffrantes


Parois ordinaires Parement simple Parement fin ou ouvragé
Peaux Types
Nombre de remplois normaux

Éléments légers assemblés 50 à 150 50 à 150 10 à 50


Métal
Éléments lourds uniques > 100 > 100 Emploi rare

Béton Fond de moule > 100 > 100 Sans objet

Planches 1 à 20 1 à 20 < 10

Bois Contreplaqué bakélisé 15 à 60 15 à 60 < 15

Contreplaqué ordinaire 10 à 40 < 20 < 10

Rigides 50 à 300 50 à 300 < 100

Composites Souples Sans objet < 50 < 50

Polystyrène 1 1 1

Géotextile Sans objet 1 1


Drainante
Grille composite ou métal 1 Sans objet

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BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

rare) est constituée par une tôle d’environ 0,3 mm recouverte de 1.4.3 Composants
deux couches d’émail au-dessus et d’une couche d’émail au-des-
sous (épaisseur de chaque couche d’émail : 0,1 mm). Elle peut & Étais
être collée sur toutes les matières (bois, acier, composite, alumi- Les étais sont assemblés en respectant les prescriptions des
nium) et ne nécessite pas l’application d’huile de décoffrage. fabricants et du concepteur des coffrages, et le monteur doit veiller
notamment aux points suivants :
& Double peau – ne pas employer simultanément des matériaux de modules
Le principe de la double peau coffrante est utilisé pour homogé- d’élasticité différents ;
néiser la teinte des parements en béton. Il consiste principalement – l’emploi de matériaux métalliques différents risque d’engendrer
à ajouter sur une paroi coffrante une feuille de contre-plaqué mince une corrosion d’origine électrolytique ;
(5 à 10 mm). Cette feuille, seulement fixée à la périphérie, permet – dans le cas d’emploi d’éléments corrodés, les contraintes
d’atténuer les excès locaux inévitables de la vibration et leurs admissibles seront affectées d’un coefficient de réduction défini
conséquences néfastes (variations de teinte, pommelages, taches dans le tableau 5 ;
noires). – l’emploi des tubes gauchis ou incomplets (platines d’appui en
mauvais état ou absentes) est interdit.
Dans le cas de murs dont une face est enterrée, l’application de
la double peau, côté parement, peut être utilement complétée par & Serre-joints
l’interposition d’une feuille d’amortissement de vibration (feuille Les serre-joints ne doivent pas être employés pour des poussées
mince de polystyrène, par exemple) sur le coffrage côté partie de béton frais supérieures à 50 kPa.
enterrée.
& Entretoises
& Peau drainante Les entretoises étant des pièces travaillant en traction, toutes les
soudures doivent être plus résistantes que les pièces reliées. Les
Pour éviter le bullage de surface des parements lisses en béton,
coefficients de sécurité correspondants sont - 2,5 pour l’acier
notamment sur les plans inclinés, les coffrages sont revêtus par
doux, et 1,5 pour l’acier dur.
une peau drainante qui absorbera l’excès d’eau arrivant à l’inter-
face béton-coffrage sous l’influence de la vibration (figure 6).
1.4.4 Dispositifs d’étanchéité des joints
La peau drainante est constituée, soit par un textile à double tis-
sage de fibres polyester et polypropylène, soit par un géotextile Pour éviter toute perte de béton ou de laitance lors des bétonna-
non tissé en fibres de polypropylène, soit par des systèmes plus ges, il est recommandé d’utiliser des coffrages étanches. Cette
épais en aiguilleté recouvert d’un tissage côté béton. étanchéité peut être obtenue par différents dispositifs relativement
spécifiques à la nature des peaux coffrantes (tableau 6).
Les résultats sont probants avec l’emploi de ces coffrages drai-
nants, puisque tout bullage de surface disparaı̂t, mais plusieurs L’emploi d’un couvre-joint rigide peut apporter une sécurité com-
plémentaire si les conditions suivantes sont satisfaites :
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problèmes restent mal résolus :


– le motif en creux créé par ce couvre-joint est esthétiquement
– l’eau drainée migre par gravité en partie basse du coffrage et,
acceptable ;
sous l’effet de la pression, l’eau contenue dans la membrane réin-
– le couvre-joint est parfaitement plaqué aux surfaces coffrantes
tègre à ce niveau la peau du béton lui conférant une perméabilité
pour éviter toute pénétration d’éléments fins ;
dommageable à la durabilité ;
– la forme du couvre-joint ne doit pas créer d’épaufrures lors du
– le réemploi des membranes drainantes provoque une diminu- décoffrage.
tion très rapide des capacités drainantes, du fait de l’encrassement
par la laitance de ciment ;
– la conservation de la nappe drainante, lors des opérations de
1.4.5 Agents de démoulage
décoffrage, reste une opération délicate. Les agents de démoulage sont des produits appliqués sur les
peaux coffrantes et permettant de limiter l’adhérence du béton sur
Ces derniers problèmes imposent le renouvellement de la mem- la peau coffrante, permettant ainsi les opérations de décoffrage.
brane à chaque emploi.
Le choix d’un agent de démoulage intègre les conditions de
chantier comme les conditions climatiques (température), les hau-
Structure Nappe teurs de chute du béton, la nature du matériau constituant la peau
Aiguille vibrante coffrante. En outre, les évolutions règlementaires sur les produits
coffrante drainante

Tableau 5 – Coefficient de réduction des contraintes


admissibles par l’étaiement en cas de corrosion

Taux de Coefficient de
Nature de la corrosion
corrosion réduction
Trous d’évacuation
de l’eau drainée
Traces de rouille éliminables
Légère 0,95
par essuyage

Béton
Piqûres superficielles de
Notable 0,85
rouille non éliminables

Mouvements de l’eau
Section réduite par la
Importante 0
corrosion
Figure 6 – Fonctionnement du coffrage drainant

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Tableau 6 – Conditions d’emploi des divers types de joints


Types de joints
Peaux coffrantes
Bourrage par matériau Liaison par mastic Joint par rainure et
Simple contact
résilient adhérent languette

Métal ou arêtes métalliques 0 •• 0 •

Planches en bois 0 0 0 ••

Contreplaqué (bakélisé ou non) 0 •• •• 0

Panneaux de fibres agglomérés 0 • •• 0

Panneaux synthétiques 0 •• 0 0

Panneaux composites 0 • •• •

Légendes : 0 Déconseillé • Utilisable • • Recommandé

chimiques (Reach) ont amené le Synad à classer les agents par


nature chimique sur la base de critères comme la sécurité au feu, Tableau 7 – Critères de choix d’un agent de démoulage
l’hygiène, la biodégradabilité et la présence de Composés organi-
ques volatils (COV). Minéral
Végétal Synthèse Recyclé
neuf
Les critères de choix d’un agent de démoulages ont résumés
dans le tableau 7.
Hauteur de chute du béton

Les excès de produits sur les peaux coffrantes sont néfastes et Standard 4 4 4 4
doivent être essuyés. Lorsque le démoulant est pulvérisable, il
est conseillé d’employer un pulvérisateur muni d’une buse Haute 4 5 3 3
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avec filtre pour les impuretés.


Température
1.5 Sécurité
< 5 C 2 5 3 3
1.5.1 Stabilité des banches
de 5 à 30  C 5 5 3 3
Les banches doivent être conçues pour résister simultanément
aux efforts dus :
> 30  C 2 5 3 3
– au poids propre et à la manutention ;
– aux charges de service (circulation du personnel et matériels de Nature du coffrage
mise en œuvre) ;
– à la pression du béton ;
– aux charges climatiques, en particulier celles dues au vent. Bois 3 3 5 5

Les éléments essentiels à considérer en matière de sécurité sont Métallique 5 5 4 4


multiples :
– les dispositifs de préhension ; Matrice
– la plate-forme de bétonnage ; 3 2 0 0
polyuréthane
– les protections de la plate-forme ;
– l’ossature et la surface coffrante ; Type de banche
– les dispositifs de stabilité des banches sous l’effet du vent
(vitesse de service), quelle que soit sa direction ;
– les dispositifs de maintien et de réglage, lesquels peuvent être Rôdée 5 5 3 3
confondus en un seul système.
Neuve 5 5 3 3
La pression dynamique créée par l’action du vent et l’action
résultante unitaire sur une banche est la combinaison des actions Sécurité feu
unitaires sur chacune des faces de la paroi :
Consulter la classification Synad pour
(c1 − c2 )V 2 Hygiène
p= (Pa) chaque produit
1,63
COV
avec V (m/s) vitesse du vent,
c1 = 0,8 pour la face au vent, De 0 à 2 : à éviter ou peu adapté
De 3 à 5 : à utiliser, de plus en plus performant
c2 = 0,5 pour la face sous le vent.

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Exemple Pour des parties d’ouvrages présentant des hauteurs supérieures


La vitesse du « vent de service », pour un coffrage vertical lesté ou à 2 m, le mémento Cated, d’octobre 1992 et relatif aux coffrages
à patins, est fixée à 85 km/h, soit une poussée de 342 Pa [7]. présente une méthode pratique de calcul qui s’appuie sur trois
La vitesse maximale du « vent hors service » est fixée, par valeurs simultanées de la pression sur les parois du coffrage :
convention, à 150 km/h, soit une poussée de 1 065 Pa.
– P1 qui affiche la pression hydrostatique et est fonction de la
hauteur du béton dans le coffrage (béton de masse volumique
1.5.2 Charges en service apparente < 2 500 kg/m3) ;
– P2 qui prend en compte l’effet de voûte pour les blocs de béton
Parmi les principales charges verticales, les charges inhérentes
peu épais (épaisseur < 0,50 m) ;
au matériau et à son moulage sont à dissocier des charges de ser-
vice ou d’exploitation, souvent très variées : – P3 qui intègre le niveau, dans le coffrage, où un effet de durcis-
sement du béton est normalement susceptible de se manifester.
– charges dues à la circulation du personnel de mise en œuvre ;
– matériels de bétonnage et de vibration ; Seule la plus petite de ces trois valeurs de pressions, P1, P2 et P3,
– voies particulières de circulation ; données par les tableaux 8, 9 et 10 est prise en compte pour le
– charges provisoires de matériaux ; calcul du coffrage.
– effets dynamiques (benne de béton…).
Les frottements appliqués au béton par la paroi de coffrage et les
Les précautions particulières à prendre concernent : armatures permettent de considérer que la pression n’augmente
– l’incidence des dispositifs vibrants, et des matériels de mise en pratiquement plus à partir de 2,5 m de hauteur de béton. La
précontrainte ; norme NF P 93-350, relative aux banches pour ouvrages en béton,
– le stockage temporaire et localisé des armatures avant leur limite alors cette pression à 60 kN/m2. Un diagramme triangulaire
mise en place ; est donc adopté jusqu’à 2,50 m, et rectangulaire en dessous
– les déversements massifs et localisés de béton ; (figure 7).
– les chocs et effets d’impact dus au déchargement brutal d’une La conception du coffrage doit conduire à une structure pouvant
benne de béton ; résister, sans flèche intempestive, à des vitesses normales de
– la transmission d’efforts de précontrainte par le coffrage. bétonnage, des températures habituelles, et supporter les efforts
dus à leur manutention à l’élingue.
1.5.3 Charges permanentes
Parmi les modèles permettant d’estimer cette pression, on peut
Les charges propres au matériau et à son moulage aussi citer le modèle de la norme allemande DIN 18218 : cette
comprennent : norme propose une évolution de la pression en deux phases, et
deux configurations sont envisagées selon que la hauteur totale
– le poids propre des coffrages ;
du coffrage h (m) est inférieure ou supérieure à cinq fois la vitesse
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– le poids propre des étais (bâtiment à plusieurs niveaux) ;


d’élévation Vb du béton dans le coffrage (m/h) (figure 8). La valeur
– le poids des armatures et des inserts dans le béton ;
de hs peut être estimée par l’intermédiaire de diagrammes
– le poids du béton frais.
(figure 9).

1.5.4 Poussée du béton frais courant Quoiqu’il en soit, la conception du coffrage doit conduire à une
sur les coffrages structure pouvant résister, sans flèche intempestive, à des vitesses
normales de bétonnage, des températures habituelles, et supporter
Le béton serré par vibration, ou par toute autre méthode adaptée les efforts dus à leur manutention à l’élingue.
à sa plasticité, exerce sur les parois verticales du coffrage une pres-
sion de type hydrostatique qui ne peut qu’être estimée du fait de
l’influence d’un grand nombre de paramètres mal contrôlés. Pour Tableau 8 – Pression hydrostatique P1 en fonction
des parties d’ouvrage présentant des hauteurs inférieures à 2 m, de la hauteur de béton frais
la poussée du béton frais (de masse volumique apparente
< 2 500 kg/m3) peut être estimée par la relation : Hauteur
2 3 4 5 >6
(en m)
P = 25 h ( en kN/m2 )
P1 (en kN/m2) 50 75 100 125 150
avec h (m) hauteur réelle < 2 m.

Tableau 9 – Pression P2. Prise en compte de l’effet de voûte (en kN/m2)


Vitesse de remplissage v
Épaisseur (en m/h)
(en m)
1 2 3 4 5 6 8 10 15 20 30 > 40

0,15 35 35 40 45 45 50 55 60 75 90 120 150

0,20 40 40 45 50 50 55 60 65 80 95 125 150

0,30 50 50 55 60 60 65 70 75 90 105 135 150

0,40 60 60 65 70 70 75 80 85 100 115 145 150

0,50 70 70 75 80 80 85 90 95 110 125 150 150

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Tableau 10 – Pression P3. Prise en compte de l’effet de durcissement (en kN/m2)


Vitesse de remplissage v
Affaissement Température
(en m/h)
au cône du béton
(en cm) (en  C)
1 1,5 2 2,5 3 4 5 6 7 8

5 50 70 95 115 135 150 150 150 150

10 40 55 70 85 100 135 150 150 150


5
15 40 45 55 65 75 100 125 150 150

20 35 40 45 50 55 70 90 105 125

5 60 85 110 140 150 150 150 150

10 50 65 85 105 125 150 150 150


7,5 150
15 40 50 65 80 95 125 150 150

20 35 40 50 60 70 90 115 135
150
5 70 100 130 150 150 150 150 150

10 55 75 100 120 150 150 150 150


10
15 45 60 75 90 110 150 150 150

20 35 45 55 70 80 110 130 150


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hs

hs
h ≤ 5 vb

5 vb
5 vb

h > 5 vb
hs
2,5 m

éton

5 vb
hmax = 3 m

ion b

pb
u
Pression ea
s
Pres

pb

Figure 8 – Évaluation de la pression selon le modèle DIN 18218

recours à quelques règles empiriques déterminées sur certains


types de bétons est alors inévitable :
Pression – la fluidification du béton auto-plaçant, ou simplement fluide,
béton conduit à estimer que les poussées sur les coffrages sont a priori
limitée à sensiblement supérieures à celles prises en compte avec les bétons
60 kN/m2 courants plastiques ou très plastiques ;
– la pression du béton est fonction des dimensions (hauteur,
Figure 7 – Limitation de la poussée du béton frais mais aussi largeur) de l’élément coulé, de la nature du béton (évo-
lution de la fluidité et de la viscosité du mortier, teneur en gravil-
lons…) et de ses conditions de mise en œuvre (température, hau-
1.5.5 Poussée du béton auto-plaçant teur de chute, vitesse de montée dans le coffrage).
sur les coffrages
Les premières expérimentations ont montré :
Le développement des bétons de plus en plus fluides (notamment – que la poussée à prendre en compte était la poussée hydrosta-
avec l’évolution des adjuvants), et en particulier des bétons auto- tique du béton frais pour une vitesse de montée normale dans le
plaçants, a montré la limite des modèles classiquement utilisés. coffrage ;
Actuellement, il n’existe pas de modèle scientifique permettant – qu’il existe une vitesse critique, au-delà de laquelle il convient
d’évaluer la pression qui peut être atteinte dans le coffrage. Le de prévoir des renforcements de structure coffrante ;

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BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

HAUTEUR PIÉZOMÉTRIQUE h (en m) PRESSION DU BÉTON FRAIS p (en kN/m2) COMPACITÉ SELON WALZ

140
1,0
HYPOTHÈSES :
130 • Masse volumique du béton
frais : 25 kN/m3
5
120 • Prise du béton : 5 h
• Coffrage étanche
110 • Serrage à l’aiguille vibrante
(interne) 1,1
100 • Température du béton frais : )
4 +15o C ) 18
17 vb
+
+
90 .vb 4.
(1
(1
7 K3 1,2
d e
80 fl ui 9)
n +1
to . vb
3 Bé (10 1,3
70 K2

60 1,4
21 )
5 . vb +
2 50 K1 (

40

30
1 Étais
20
Parois
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10

0 0

0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 7,0

VITESSE D’ÉLÉVATION DU BÉTON vb (en m/h)

Figure 9 – Détermination de hs selon la norme DIN 18218

– qu’à vitesse lente, il est possible de considérer une poussée un


peu plus faible que la poussée hydrostatique. Zones sensibles vis-à-vis de la fissuration

La mise en place par pompage par le bas des coffrages peut


entraı̂ner des pressions localement supérieures à la poussée Béton à couler Béton à couler
hydrostatique. en première phase en seconde phase

1.5.6 Déformation des ouvrages provisoires


Les systèmes coffrants utilisés pour l’exécution des dalles ou des
tabliers sont supportés, soit par un étaiement vertical constitué de
tours, soit par un cintre fait d’un système de poutres horizontales.
L’expérience montre que les déformations du cintre ou des étaie-
ments peuvent engendrer des désordres au niveau de l’ouvrage,
comme une fissuration du béton jeune, des cassures et des ruptu-
res d’adhérence dans le béton en cours de prise, ou dans le béton Appuis
coulé lors d’une phase précédente. sur cintres

Il y a donc intérêt à limiter les contraintes de traction dans le Figure 10 – Phases de bétonnage sur ouvrage à plusieurs travées
béton pendant les premières heures suivant leur coulage.

les limites admissibles de la déformation des ouvrages provisoires


Pour un ouvrage nécessitant un cintre à plusieurs travées, il est
sous le poids du béton frais [8] :
indispensable, dans l’impossibilité de retarder le béton, de procé-
der à un phasage du bétonnage pour éviter que la fissuration se – les étaiements ne doivent pas subir de déplacement supérieur à
développe dans les zones des appuis (figure 10). Le Setra précise 2 cm pendant la durée de bétonnage et de maintien sur cintre ;

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE

– la flèche limite du cintre, sous le poids du béton frais et des – lorsque les étais du niveau le plus bas sont retirés, les charges
charges de services liées à sa mise en œuvre, est admissible si qu’ils reprenaient sont réparties sur les niveaux supérieurs, y com-
elle reste inférieure à : pris le dernier niveau coulé ;
ℓ – le poids total des coffrages et des étais est appliqué en tête des
f < +2 étais ;
2 000
– le poids total du ré-étaiement est appliqué en tête de celui-ci ;
avec f et ℓ exprimés en centimètres. – les étais et ré-étaiements sont infiniment rigides par rapport
aux dalles ;
L’admissibilité de cette flèche limite peut être appréciée sur la – les charges de service sont retirées avant tout décoffrage ;
ℓ ℓ – les charges maximales sur les dalles prennent en compte :
figure 11 où les droites d’équation f < + 2 et f = parta-
2 000 300  la masse propre du béton P ;
gent le secteur en trois zones :  la masse des coffrages et étais 0,1 P ;
– zone 1, les flèches sont admissibles sans précautions  la masse propre des étais de reprise 6,05 P ;
particulières ;  les charges de service 0,5 P.
– zone 2, les flèches sont admissibles dans la mesure où des véri-
fications sont effectuées et des précautions particulières sont à res- Les charges reprises par les dalles successives doivent être com-
pecter (par exemple, phasage de bétonnage approprié ou limitation parées aux caractéristiques du béton des dalles, aux instants res-
de la traction du béton) ; pectifs des reprises de charges, avec prise en compte du planning
– zone 3, les flèches ne sont pas admissibles. des bétonnages et des cadences de retrait des étais.

1.5.7 Charges sur planchers 1.5.8 Prévention des risques liés à la conception
Pour les bâtiments (typiquement dans le cas d’immeuble de plu- Comme mentionné en début de ce chapitre, l’utilisation des cof-
sieurs étages), la notion de cycle de construction devient une don- frages est soumise au principe général de sécurité des personnes.
née fondamentale. En effet, la réalisation de l’ouvrage met en Le Document unique (DU) obligatoire depuis 2002 a pour vocation
œuvre une suite de cycles similaires tels que la rotation des ban- d’identifier et d’évaluer l’ensemble des risques.
ches ou un linéaire de planchers à réaliser.
Si les accidents de coffrages relèvent souvent d’erreurs de cons-
Eu égard aux exigences de respect de délais, il est évident que truction ou de défauts de surveillance sur chantier, ils peuvent
les cadences de bétonnage restent élevées. aussi impliquer la conception du chantier :
Ainsi le dernier béton coulé n’atteint pas la résistance pour sup- – mauvaise prise en compte de la poussée du béton frais ;
porter une nouvelle dalle avec ses charges (fc28). Les dalles restent – appréciation erronée des reprises de charges sur les étages
alors étayées pendant plusieurs semaines. Avant que la structure sous-jacents ;
commence à reprendre une partie de son poids propre, les étais – non-prise en compte des composantes de force non verticale et
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inférieurs supportent la totalité des étages bétonnés avant leur de la composante verticale vers le haut des coffrages en surplomb ;
retrait. – non-reprise des efforts aux extrémités des structures ;
Le calcul prend en compte la totalité du béton, des coffrages et – ignorance des consignes d’emploi données par le fabricant ;
des charges de service existant avant cette échéance. Aucune – non-prise en compte du développement d’efforts
réduction dans les charges n’est admise quand on replace des dissymétriques ;
étais, mais une telle opération provoque toujours un accroissement – définition incorrecte des points de transmission des forces.
de la charge sur le plancher qui reçoit les étais.
L’exemple (tableau 11) donne l’analyse simplifiée des charges sur 1.6 Préparation, emploi et entretien
les étais et sur les dalles d’une structure à 4 étages construite avec
les hypothèses suivantes [9] : des coffrages
– une dalle est bétonnée en mobilisant, au plus, 3 niveaux consé-
cutifs par des étais ; 1.6.1 Rôle des intervenants sur chantier
Pendant l’exécution des travaux, la responsabilité de l’entrepre-
neur est totale vis-à-vis du maı̂tre d’ouvrage, tant en cas de dom-
f (en cm)
f=
ℓ mages causés aux tiers, qu’en cas d’accident survenu sur l’ouvrage
300 en construction. L’entrepreneur communiquera ses exigences parti-
culières à ses sous-traitants : le projeteur, le fabricant, le monteur et
le contrôleur.
12
Les rôles de chaque intervenant peuvent être répartis comme
10 indiqué dans le tableau 12.
3
8 1.6.2 Programme de coffrage
2
6
Les objectifs principaux d’un programme de coffrage, établi par
le directeur ou le chef de chantier, sont la bonne coordination des
opérations et l’optimisation des moyens de chantier (personnel,
4 ℓ
f= +2 matériel). Le programme débouche sur des méthodes de travail :
2 000
2 – respectant les stipulations du marché, les plans, les divers
1 règlements et les délais imposés ;
0 – prenant en compte les conditions d’environnement pendant
toute la durée du chantier (influence des variations climatiques sur
0 103 2 ∙ 103 3 ∙ 103 ℓ (en cm) le durcissement du béton) ;
– optimisant l’investissement dans les coffrages et leurs condi-
Figure 11 – Admissibilité des flèches des cintres en fonction tions de remplois ;
de leur portée – assurant la continuité de débit des équipes.

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BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 11 – Exemple d’analyse simplifiée des charges sur étais et sur dalles en cours de
construction d’une structure à 4 étages

Charges reprises par les étais (E) et les dalles (D)


(en multiple de P, masse propre du béton)
Opérations constructives Aides au calcul des charges
E1 D1 E2 D2 E3 D3 E4 D4

• La dalle étant étayée, elle ne reprend


1 Bétonnage de la dalle 1 1,6 0 aucune charge, la charge totale est reprise
par les étais.

• Les dalles étant étayées, elles ne


reprennent aucune charge.
2 Bétonnage de la dalle 2 2,7 0 1,6 0 • La charge totale est reprise par les deux
niveaux d’étais : les charges de service
s’appliquent au niveau 2 des étais.

Retrait des charges de


3 2,2 0 1,1 0 • Ce retrait soulage les étais.
service

• Les charges sont reprises par les dalles 1


et 2.
Décoffrage et retrait de • Le retrait du coffrage et des étais est à
4 0 1,05 0,05 1,05
l’étai 1 déduire de ces charges.
• Chaque étai reprend la charge non reprise
par la dalle supérieure.

• Le ré-étaiement supporte son propre


5 Ré-étaiement niveau 1 0,05 1,05 0,05 1,05
poids.

• Les dalles 1 et 2 ne peuvent plus fléchir.


6 Bétonnage de la dalle 3 1,65 1,05 1,65 1,05 1,6 0 • La nouvelle charge est reprise par les 3
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niveaux d’étais.

Retrait des charges de


7 1,15 1,05 1,15 1,05 1,1 0 • Ce retrait soulage les étais.
service

• La charge, que reprenait le ré-étaiement,


diminuée du poids de ce ré-étaiement, est
Retrait du ré-étaiement
8 0 1,41 0,41 1,42 0,73 0,37 reprise équitablement par les trois dalles.
niveau 1
• Chaque étai reprend la charge non reprise
par la dalle supérieure.

• La charge reprise par la dalle 1, diminuée


du poids de cette dalle et du poids du cof-
Décoffrage et retrait de frage et des étais, est reprise équitablement
9 0 1 0 1,58 0,58 0,52
l’étai 2 par les dalles 2 et 3.
• Chaque étai reprend la charge non reprise
par la dalle supérieure.

• Ce ré-étaiement supporte son propre


10 Ré-étaiement niveau 2 0 1,05 0,1 1,58 0,58 0,52
poids.

• Les dalles 1, 2 et 3 reprennent


équitablement la nouvelle charge.
11 Bétonnage de la dalle 4 0 1,59 0,59 2,11 1,65 1,05 1,6 0
• Chaque étai reprend la charge non reprise
par la dalle supérieure.

Retrait des charges de • La décharge de ce retrait est répartie


12 0 1,42 0,42 1,94 1,31 0,89 1,1 0
service équitablement sur les étais 2, 3 et 4.

• La charge reprise par la dalle 1, diminuée


du poids de cette dalle et du ré-étaiement,
Retrait du ré-étaiement est reprise équitablement par les autres
13 0 1 0 2,07 1,07 1,01 0,98 0,12
niveau 2 dalles.
• Chaque étai reprend la charge non reprise
par la dalle supérieure.

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Tableau 11 – Exemple d’analyse simplifiée des charges sur étais et sur dalles en cours de
construction d’une structure à 4 étages (suite)

Charges reprises par les étais (E) et les dalles (D)


(en multiple de P, masse propre du béton)
Opérations constructives Aides au calcul des charges
E1 D1 E2 D2 E3 D3 E4 D4

• La charge reprise par la dalle 2, diminuée


du poids de cette dalle et de l’étai 3, est
Décoffrage et retrait de
14 0 1 0 1 0,10 1,50 0,50 0,60 reprise équitablement par les dalles 3 et 4.
l’étai 3
• Chaque étai reprend la charge non reprise
par la dalle supérieure.

Décoffrage et retrait de • Les dalles 3 et 4 prennent la charge de leur


15 0 1 0 1 0 1 0 1
l’étai 4 propre poids.

Dans le cas de chantier où un cycle de construction peut être éta-


Tableau 12 – Rôle des intervenants dans une opération bli, la coordination des opérations s’appuie naturellement sur la
de coffrage continuité des équipes, en adéquation avec les types de bétons, la
nature des lots, et les conditions particulières de chantier. La taille
Opérations Intervenant concerné de chaque équipe est définie de façon à leur assurer une durée
égale d’intervention. Ces équipes peuvent alors réaliser les
mêmes tâches en continu, optimisant par là le coût des opérations
Préparation des appuis (fondations et la sécurité. Elle prend également en compte l’accessibilité au
Entrepreneur poste de travail : une surpopulation dans un espace de travail, ou
provisoires, etc.)
sur un passage commun, abaisse le rendement.
Vérification de la portance du sol Entrepreneur ou son Ainsi, pour une tâche dont l’exécution nécessite un nombre
(appuis) contrôleur d’heures donné, le programmateur a le choix entre :
– fixer la durée du poste et calculer le nombre d’ouvriers ;
– fixer le nombre d’ouvriers et déduire la durée du poste.
Préparation de surface des
Entrepreneur ou son
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coffrages avant bétonnage : net- Ce choix est, bien entendu, fonction des types de chantier et peut
monteur (si sous-traitance)
toyage, démoulant… évoluer suivant les conditions climatiques ou les phases du
chantier.
Entrepreneur ou son Le programme comporte au minimum les phases courantes
Mise en place des coffrages
monteur (si sous-traitance) suivantes :
– mise en place des coffrages ;
• Entrepreneur ou son – mise en place des armatures ;
contrôleur – fermeture des coffrages (verticaux) avec vérifications ;
Vérification avant bétonnage • Le maı̂tre d’œuvre, dans le – bétonnage ;
cadre de son contrôle – durcissement du béton ;
extérieur – décoffrage ;
– démontage et remise en état des coffrages.

• Entrepreneur ou son Ces opérations sont détaillées dans les spécifications d’exécution
Pendant la mise en place du béton contrôleur comme un plan assurance qualité qui constitue, en fait, une garan-
(transport, pompage, coulage, • Le maı̂tre d’œuvre, dans le tie fournie par l’entrepreneur et ses sous-traitants au maı̂tre
vibration, protection) cadre de son contrôle d’œuvre :
extérieur – pour le maintien sur le chantier des moyens en personnels et
en matériels ;
– pour la bonne utilisation des matériaux annoncés, et des
Épreuves d’information pour Entrepreneur ou son
décoffrer contrôleur méthodes de construction et de vérification définies préalablement.

1.6.3 Préparation des coffrages


Décoffrage Entrepreneur
Le coffrage est généralement conçu et fabriqué en amont, puis
livré sur chantier. Il doit alors être réceptionné par le monteur. Ce
Application des produits de cure et dernier réceptionne tous les éléments constituant l’outil coffrant et
Entrepreneur
protection des parties bétonnées l’assemble in situ, en conformité avec les prescriptions du concep-
teur et du fabricant. Après vérifications (stabilité, sécurité générale,
Entrepreneur ou son dimensions), il le remet à l’entrepreneur avec toutes les prescrip-
Nettoyage des coffrages tions d’emploi et d’entretien.
monteur

1.6.3.1 Préparation de la peau coffrante


Entrepreneur ou son
Stockage des coffrages La préparation des opérations de décoffrage commence bien
monteur
avant les opérations de bétonnage, car la première précaution

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consiste à préparer la peau coffrante, c’est-à-dire la surface du – les paramètres de choix de l’huile en fonction du cahier des
moule qui sera en contact direct avec le béton. Les vérifications charges du chantier (démoulage instantané ou différé, nature de la
préalables à effectuer, avant tout emploi de peau coffrante, sont peau coffrante, type de béton…) ;
chronologiquement les suivantes : – les conditions de fonctionnement de l’huile aux interfaces pré-
vues sur le chantier ;
& Caractéristiques de la peau – la maı̂trise du mode d’application propre à l’huile, d’une part, et
à la nature de la peau coffrante, d’autre part.
 L’intégrité de la peau (pas de déchirure, ni de trous) ; si la peau
& Agents de démoulages
est fixée sur la structure coffrante, cette fixation doit être générale
sur toute la surface (bon collage et bonne tension) ;  Les fonctions générales demandées aux agents de démoulage
sont de divers ordres :
 La propreté de la peau, avant application de produits démou-
lants (pas de restes de laitance de béton, ni de traces grasses, de – éviter tout phénomène d’adhérence entre le béton durci et la
peau coffrante ;
boue, de rouille ou de craie de traçage).
– éviter toute altération superficielle de la peau du béton (tâche
ou souillure) ;
& Adhérence
– préserver l’intégrité des peaux coffrantes si le réemploi est
Les problèmes d’adhérence du béton à la peau coffrante doivent prévu et, dans ce cas, accroı̂tre le nombre de réemplois ;
ensuite être traités. Les mécanismes d’affinité à l’interface béton/ – limiter l’encrassement des moules pour réduire les opérations
peau coffrante étant difficiles à déterminer, l’interposition d’une de nettoyage.
couche séparatrice anti-adhérente (agents de démoulage) semble
 Les types d’agents de démoulage se distinguent à partir de
la solution plus pratique, mais le recours à ce procédé sur chantier leur origine : végétale, produit de synthèse, minérale, ou produit
impose la maı̂trise des critères suivants : recyclé. À cet effet, les producteurs ont adopté une classification
– une bonne connaissance du rôle de l’huile de décoffrage qui intègre les critères d’information relatifs à la sécurité feu, la
retenue ; santé et l’environnement (tableau 13) [10].

Tableau 13 – Classification SYNAD des agents de démoulage


Utilisateurs/environnement
Appellation Sécurité feu
Hygiène COV Biodégradabilité

VÉGÉTAL
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Pur végétal

Émulsion d’huile de végétale à

Végétal à à à

BASE VÉGÉTALE

Sans solvant à

Avec solvant à à

SYNTHÈSE

Pur synthèse à

Émulsion d’huile de synthèse à à à

Synthèse à à

MINÉRAL NEUF

Minéral neuf à à à

Émulsion minérale neuve à à à

RECYCLÉE ET ÉMULSION RECYCLÉE

à à à

Les critères d’information sont basés sur une classification correspondant à un classement comparatif pour lequel est un critère favo-
rable et un critère défavorable.

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Tableau 14 – Influence du mode d’application de l’huile de démoulage sur l’aspect des parements
Mode Huile Végétale Minérale De synthèse

Pulvérisation Sur moule Neuf Usagé Neuf Usagé Neuf Usagé

Qualité aspect Bon Passable Mauvais

Buse conique Microbullage Passable Bon Passable

Poussièrage Très bon Excellent

Qualité aspect Bon Mauvais Mauvais Passable Mauvais


Passable
Avec raclage Microbullage Bon Bon Passable

Poussièrage Excellent Très bon Excellent

Qualité aspect Passable Mauvais Très mauvais Mauvais Très mauvais

Buse plate Microbullage Mauvais

Poussièrage Très bon Excellent

& Les huiles


Tableau 15 – Charges de service de chantier
 Le mode d’application des huiles a un effet sensible sur le
rendu des parements, selon que la peau coffrante est neuve ou Natures de charge Modélisations
usagée (tableau 14).
• Charge 5 kN/m2 sur une surface de
 Pour le choix du type d’huile, généralement fait au niveau
3 m x 3 m, disposée de la manière la
chantier, il convient de retenir que les huiles végétales conduisent
plus pénalisante.
à de bons résultats et offrent une bonne protection vis-à-vis de l’en-
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crassement des peaux coffrantes, mais elles facilitent le poussiè- Masse répartie d’une équipe
rage sur les parois des moules après décoffrage. Il sera donc néces- de bétonnage • Charge de 0,75 kN/m2 sur le reste
saire de prévoir une protection de ces peaux lors du stockage, et un de la surface horizontale à bétonner
nettoyage avant réemploi. (tous les coefficients y
correspondants étant égaux à 1).
Avant tout emploi, il convient de ré-homogénéiser les huiles de
démoulage. De plus, il convient de noter que la pulvérisation, sui- Charge ponctuelle : stockage 1,5 kN/m2 (sur une surface
vie du raclage du film d’huile végétale, permet l’obtention d’un film des matériaux maximale de 1 m x 1 m)
homogène, mais que le raclage d’un film d’huile minérale endom-
mage ce dernier. Cependant, certaines huiles végétales voient aug-
menter sensiblement leur viscosité avec une baisse de températu- Charge ponctuelle : poids 90 daN (selon norme NF P 93-350)
res, et nécessitent donc alors des précautions d’emploi. d’un homme placé dans les
conditions les plus
pénalisantes
Les huiles à base minérale peuvent présenter une faible com-
patibilité avec l’environnement et peuvent provoquer des désa- Poids du béton frais 24,5 kN/m3 (selon norme
gréments auprès des opérateurs. Mais, de façon générale, l’ap- NF P 93-350)
plication d’un produit de démoulage par pulvérisation nécessite
le port de masque et de lunettes. La protection du corps et le
port de gants sont également recommandés. d’absence de choc (benne à béton, par exemple), sont reprises au
tableau 15.

1.6.3.2 Stabilité des banches et ouvrages provisoires 1.6.3.3 Stabilité sous l’action du vent
La rigidité et la stabilité du coffrage, vis-à-vis des contraintes L’effet du vent sur les coffrages est surtout sensible avant le
mécaniques, doivent assurer les dimensions prescrites de la partie bétonnage. La stabilité des coffrages vides constitue un risque
d’ouvrage concernée. Certaines actions, comme la poussée du important pour la sécurité des personnes, pendant cette période.
béton frais, les actions du vent, ou la stabilité des appuis sont, en Les éléments de calcul présentés ci-après sont tirés de la fiche
général, prévisibles. D’autres actions, comme l’ouverture des cof- Memoar « stabilité des coffrages », éditée par le Setra
frages en cours de bétonnage (serrage de l’outil coffrant défec- (figure 12 [11]).
tueux), les chocs d’origine externe, les surcharges ponctuelles (per- L’action du vent dépend de la configuration de l’obstacle et com-
sonnel et matériels) sur des coffrages mal assurés constituent les prend des surpressions et des dépressions s’exerçant sur les diffé-
efforts accidentels, donc imprévisibles, et pour lesquels la seule rentes surfaces du coffrage. La traı̂née, ou projection de la résul-
solution repose sur une meilleure organisation et un savoir-faire tante de l’action du vent sur la direction du vent, est exprimée par
d’entreprise. la formule :
À titre indicatif, les charges de service les plus courantes, avec
T = C t Sq
l’hypothèse d’une hauteur de chute de béton inférieure à 1 m et

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Figure 12 – Carte des zones de vents en France métropolitaine (DTU P06-002)

avec S (m2) surface de la projection du contour apparent


de l’élément sur le plan perpendiculaire à la Tableau 16 – Paramètres v et q en fonction des zones
direction du vent, les éventuelles nervures sail- de la carte des vents
lantes prises en compte, et la surface des vides
déduite,
Valeurs normales Valeurs extrêmes
Ct coefficient de traı̂née,
Zones
q (daN/m2) pression dynamique calculée à partir de la v q v q
masse volumique de l’air r (kg/m3), et la (en km/h) (en Pa) (en km/h) (en Pa)
vitesse du vent (m/s) par la formule :
1 103 500 136,9 875

v2 2 112,7 600 149,1 1 050


q=ρ
16,3
3 126 750 166,6 1 310
Par exemple q = 46 daN/m2
avec r = 1,332 kg/m3 pour un air saturé à 0  C, sous 780 mm de
4 137,9 900 182,5 1 575
Hg et v = 23,6 m/s.
Voir les valeurs de v et q données au tableau 16.
Les équipements des banches et, particulièrement les plates-for-
Le coefficient global de traı̂née à prendre en compte pour la mes, doivent être conçus de façon à offrir une résistance au vent la
détermination de la stabilité d’une banche courante doit être équi- plus réduite possible : lisses tubulaires, platelages ajourés, etc.
valent à Ct = 1,75. Cette valeur s’entend hors majoration de site Il est à noter qu’avec l’application des Eurocodes, il y a une har-
« ponctuel », c’est-à-dire les positions relatives que peut occuper monisation européenne des différents textes de conception et de
une banche sur le plan de travail, comme par exemple une banche dimensionnement. Ainsi, en est-il de l’Eurocode 1 pour ce qui est
placée entre deux voiles parallèles déjà réalisés et orthogonale- des actions sur les structures qu’elles soient provisoires ou non.
ment à ceux-ci.
1.6.3.4 Joints de construction
Bien que les pressions indiquées pour la prise en compte du
vent dans les ponts, en cours de construction, ne soient pas Pour l’exécution des joints de construction, il est nécessaire de
applicables à la stabilité des coffrages, celles-ci ne s’appliquant prévoir (figure 13) :
qu’au calcul des ponts proprement dits, il y a lieu de tenir – des règles trapézoı̈dales pour réaliser les défoncés sans arra-
compte, sur la structure, de l’effet de cette pression appliquée chement du béton au décoffrage ;
aux coffrages, lorsque ceux-ci présentent une surface nette – des baguettes au droit du joint pour obtenir l’alignement au
supérieure à celle de la structure qu’ils enveloppent. niveau des reprises (rainures par exemple) ;

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Ces opérations propres aux coffrages restent indépendantes des


autres vérifications nécessitées par les conditions propres du
chantier :
– la conformité du ferraillage ;
– le positionnement des gaines de précontrainte ;
– le fonctionnement des vibrateurs externes ;
– les dispositifs de traitement thermique actif.

1.6.4 Cas des armatures coffrantes


Ces armatures coffrantes font l’objet d’un brevet. Le produit,
constitué d’un outil coffrant solidaire des armatures, est préfa-
briqué en usine à la demande pour garantir son adaptabilité aux
conditions du chantier. Les cages préfabriquées sont livrées en
panneaux de hauteur d’étage et leur mise en œuvre ne nécessite
pas d’engin de levage.
Les nappes de treillis de la cage d’armature sont disposées de
chaque côté du voile à réaliser et reliées par des crochets en acier
Figure 13 – Arrêt de bétonnage avec joint marqué tressés autour des aciers HA principaux et disposés dans des plans
sécants. Le tissage ainsi réalisé assure un frettage optimal, indé-
– interposer des baguettes pour chanfreiner les angles ; pendant de la qualité des soudures.
– des joints d’étanchéité pour éviter toute fuite de laitance ou de La peau rigide filtrante a pour fonction principale la réduction de
mortier ; la pression hydrostatique de coulage. Elle comporte des cales en
– de veiller au serrage efficace des outils coffrants sur les parties plastique pour garantir l’enrobage minimal réglementaire des
d’ouvrages déjà exécutées ; aciers HA.
– d’assurer une protection des attentes pour éviter les formations
et coulures de rouille ; Les peaux filtrantes sont réalisées en métal galvanisé, pour les
– de coffrer au droit des arrêts de bétonnage. ouvrages courants en atmosphère sèche, ou en composite, dans
le cas de risque de corrosion. Le problème de réemploi ne se pose
Lorsque les armatures en attente sont en acier HA, le pliage n’est pas puisque les peaux restent solidaires du béton durci.
pas autorisé (sauf justification) et deux solutions de masquage sont
envisageables :
1.6.5 Nettoyage et entretien des peaux coffrantes
– masque par surface pleine (tôle, panneau de bois ou contre-
plaqué) avec ouvertures pour le passage des armatures et joints, Dans le cas d’emploi de banches, celles-ci sont immédiatement
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de façon à rendre possibles toutes les opérations de coffrage et entreposées après décoffrage en assurant leur stabilité vis-à-vis du
décoffrage ; vent et la protection de leur peau coffrante contre les chocs. Les
– masque par grille en composite ou métal déployé avec raidis- autres types de coffrages sont déposés, ou retirés, de façon à pou-
seurs. Ces grilles doivent être retirées avec soin juste après la fin voir effectuer toutes les opérations de nettoyage, d’entretien et de
de prise. remise en état de la peau coffrante. Les peaux coffrantes sont
ensuite nettoyées des différentes souillures rémanentes (restes de
1.6.3.5 Étanchéité laitance de ciment, excès d’huile, coulures de rouilles…), lavées,
au besoin, avec remise en état de la forme ou de la texture des
L’étanchéité en fond de coffrage, entre panneaux jointifs de la
peaux endommagées (trous, arrachements, décollements…).
peau coffrante et entre éléments coffrants adjacents, doit être trai-
tée de façon telle qu’aucune fuite de laitance ne soit possible après Dans le cas où le coffrage peut être stocké hors poussière, la cou-
fermeture du coffrage. che de démoulant peut être appliquée sur la peau coffrante pour
assurer une fonction protectrice.
La déformabilité des éléments coffrants sous la poussée du
béton frais et sous les conséquences de la vibration doit être & Peau coffrante en bois et en contreplaqué
prise en compte. Les peaux coffrantes en bois ou en contreplaqué peuvent être
brossées, soufflées, puis recirées. L’emploi d’huile sur le bois brut,
1.6.3.6 Vérifications avant bétonnage ou le contreplaqué ordinaire, est dommageable pour la texture du
béton.
Dans le cas de travaux relevant du fascicule 65, le Chargé des
ouvrages provisoires (COP) est chargé de la vérification de la pré- & Peau coffrante en contreplaqué bakélisé
paration avant le bétonnage. Son travail porte essentiellement sur
les points suivants : Les peaux coffrantes en contreplaqué bakélisé peuvent être
lavées à l’eau sous pression, et essuyées au chiffon. Toute opéra-
– dans le cas d’emploi de panneaux de contreplaqué, le fil des tion effectuée sur les revêtements bakélisés doit tendre à ne pas
plis extérieurs est disposé dans le sens de la portée principale ; provoquer de rayures ou de blessures. Dans le cas de blessures, il
– les réservations sont prévues de façon à éviter les épaufrures conviendra d’utiliser un mastic polymérisable dont l’adhérence a
ou écornures au décoffrage ; les inserts sont positionnés de façon été reconnue au préalable.
à rester intacts et fixes aux bétonnage et décoffrage ;
– l’application et la vérification de la pérennité du démoulant sur & Peau coffrante métallique
la peau coffrante ;
– l’élimination de l’huile ou de l’eau présente en partie basse du Le nettoyage à l’aide d’acide n’est pas conseillé du fait de l’en-
coffrage ; dommagement progressif qu’il apporte à la rugosité de la peau cof-
– l’élimination des souillures ou des déchets divers (chutes de frante (risque d’adhérences entre la peau coffrante et le béton), et
ligatures, gravillons, poussières, outils, pointes…) ; de l’aspect rouillé qu’il confère au béton moulé.
– éventuellement la fixation correcte des systèmes de désactiva- Le polissage des banches métalliques entraı̂ne des risques de
tion de surface ; marbrures sur le béton et doit être refait pratiquement à chaque
– la vérification générale de l’étaiement. utilisation [12].

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Le sablage léger des banches métalliques donne des résultats & Autres peaux coffrantes
acceptables, mais doit être refait approximativement tous les Les peaux coffrantes en carton ou en polystyrène n’étant généra-
10 emplois. lement pas réutilisables, les travaux porteront essentiellement sur
& Peau coffrante en tôle émaillée une dépose de la peau coffrante, non dommageable pour le
support.
Pour les peaux coffrantes en tôle émaillée, un simple arrosage
d’eau sous pression suffit pour le nettoyage. Les défauts de surface
consécutifs à un choc sur l’émail (profondeur < 0,3 mm) peuvent 1.6.6 Stockage des coffrages
être rebouchés à l’aide de produit de rebouchage spécifique (pro- Bien qu’ayant des conséquences importantes sur la qualité d’as-
duit vitrifiable). pect des parements en béton, l’opération de stockage des coffrages
& Peau coffrante en composite reste assez souvent négligée sur chantier. Pour éviter le maximum
de déboires, un ensemble de précautions, avec prise en compte du
Après quelques réemplois, les peaux coffrantes en composite type de structure coffrante et de la nature des peaux coffrantes, doi-
peuvent être nettoyées à l’eau ou avec un produit légèrement déter- vent être prises :
sif pour éviter l’accumulation de laitance de ciment. Les réparations
de rayures ou de percements accidentels peuvent être réalisées sur – de façon générale, le stockage du coffrage est assuré après net-
chantier par application de résine auto-gélifiante. toyage complet et remise en état de la peau coffrante. En effet, un
nettoyage juste après décoffrage est beaucoup plus facile et rapide
& Matrice coffrante à réaliser, et les résultats des remises en état beaucoup plus
Les matrices se nettoient avec des solvants spécifiques à la probants ;
nature même de la matrice. Il est alors conseillé de se rapprocher – en aucun cas les peaux coffrantes ne doivent être posées sur le
du fournisseur dans chaque cas d’espèce pour connaı̂tre le solvant sol ;
adapté. En cours d’utilisation (montage, vibration, décoffrage et – le meilleur stockage de coffrage reste le stockage vertical, en
transport), il peut se produire des chocs qui entraı̂nent des altéra- prenant soin d’assurer sa stabilité (vent notamment) ;
tions des reliefs de la matrice. – pendant le stockage, éviter toutes souillures, telles que projec-
tion d’eau, huiles, graisses, peintures…
Dans le cas d’altérations mineures (surfaces de l’ordre de quelques
dizaines de centimètres carrés), il est possible de reconstituer la forme D’autres précautions spécifiques à la nature de la peau coffrante
à partir de mastic polymérisable et de même nature que la matrice. doivent également être prises (tableau 17).

Tableau 17 – Précautions spécifiques de stockage des coffrages avec une peau coffrante courante
Peaux coffrantes Précautions spécifiques
Stockage avec produit de protection superficielle
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Stockage à l’abri de l’humidité


Ne pas appuyer la peau coffrante contre une arête vive ou un point dur
Éviter tout choc dur sur la peau coffrante
En cas d’impossibilité de s’affranchir de la présence de poussières pendant le stockage, prévoir un
Métal nettoyage général avant réemploi
Le coffrage stocké doit être calé et arrimé pour éliminer tous risques de chutes sur le sol, ou sur un
autre élément quelconque
Le stockage doit être assuré pour éviter tous risques de chutes d’éléments lourds ou de matériaux sur
la peau coffrante
Le stockage du coffrage doit être réalisé de façon à éviter son voilement, le plus léger soit-il (risque de
désaffleur du parement > 2 mm)
L’application d’huile sur les peaux coffrantes, avant stockage des coffrages, risque de former un
amalgame pâteux qui pénétrera dans la peau du béton au coulage
Ne pas appliquer de cire avant stockage, tout contact créant une marque indélébile
Bois brut ou traité Contreplaqué Éviter tout choc d’outils métalliques ou d’autres pièces lourdes sur la peau coffrante
ordinaire
Tout contact de la peau coffrante avec un quelconque élément entraı̂ne des traces indélébiles sur le
parement en béton
Limiter les risques de condensation dans le cas où la peau coffrante est protégée par une bâche
imperméable
Ne pas appuyer la peau coffrante contre une arête vive ou un point dur
Éviter tout choc sur la peau coffrante

Contreplaqué bakelisé L’application d’huile sur les peaux coffrantes avant stockage risque de former avec la poussière un
amalgame gras qui pénétrera dans la peau du béton au coulage
Tout choc d’outils métalliques ou de toutes autres pièces lourdes sur la peau coffrante nécessite le
remplacement de celle-ci dans son intégralité

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Tableau 18 – Précautions spécifiques de stockage des coffrages avec une peau coffrante spéciale
Peaux coffrantes Précautions spécifiques

• L’expérience montre que ces matrices sont généralement blessées lors du décoffrage et qu’elles
doivent être remplacées à chaque emploi
Matrice en polystyrène
• Il est conseillé de préparer le support destiné à recevoir la matrice avant stockage, et à la protéger
contre les intempéries et la poussière

• Stocker le système coffrant pour éviter tout risque de décollage de la matrice de son support
• Ne pas appuyer la peau coffrante contre une arête vive ou un point dur. À cet effet, stocker deux
éléments coffrants, les peaux coffrantes face à face, mais sans contact
Matrice en caoutchouc ou souple
• Éviter tout choc sur la peau coffrante
• L’application d’huile sur les peaux coffrantes avant stockage risque de former, avec la poussière, un
amalgame gras qui pénétrera dans le béton au moment du coulage

• Éviter tout choc violent sur la peau coffrante


• L’application de cire sur les peaux coffrantes avant stockage risque de former, avec la poussière, un
Peau coffrante en composite amalgame gras qui tachera la peau du béton
• Prendre les précautions nécessaires pour éviter toute coulure de rouille provenant d’éléments
métalliques extérieurs

Certaines peaux coffrantes en composite nécessitent des précau- – surveillance du respect des zones de travail (positions des
tions spéciales pour le stockage des systèmes coffrants camions de livraison, des pompes…) ;
(tableau 18). – vérification du respect des zones de stockage préalablement
définies ;
1.6.7 Prévention des risques sur chantier – maintien des dispositifs de sécurité pour le personnel d’exécu-
tion (passerelles, garde-corps, échelles, ventilation, éclairage…).
Les accidents de coffrages les plus fréquents relèvent, de façon
& Par ailleurs, l’entrepreneur doit veiller à l’homogénéité du béton
quasi systématique, d’erreurs de construction ou de défauts de
livré et à la régularité du bétonnage.
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surveillance sur chantier.


Ces carences peuvent apparaı̂tre avant, pendant, ou après le Après le bétonnage, les risques sont en moins grand nombre,
bétonnage. mais tout aussi importants :
– démontage prématuré des étais ;
& Avant le bétonnage, les anomalies les plus fréquentes se situent – stabilité des banches non assurée après décoffrage ;
bien souvent au niveau de l’étaiement ou du calage : – chute de panneaux de coffrages mal arrimés.
– mauvais contreventement des étais ;
– mauvais couplage d’étais en bois ;
– raboutement d’étais ;
– entretoisement aux jonctions d’étais absents ou défectueux ; 2. Armatures dans le béton
– mauvaise verticalité des étais ;
– blocage des tubes d’étais défectueux ;
– entretoisement de banches insuffisant ou défectueux ; La réalisation de structure en béton armé est justifiée par la
– insuffisance de la portance du sol d’appui ; nécessité d’assurer la durabilité de l’ouvrage pendant la durée du
– ignorance des consignes de montage données par le projeteur. projet. En particulier, pour ce qui relève du fonctionnement béton
& Pendant le bétonnage, les causes d’anomalie sont également armé, il faut que le calcul et la mise en œuvre des armatures per-
multiples et nécessitent une vigilance accrue : mettent d’obtenir in fine un enrobage suffisant du béton (barrière
physique aux agents agressifs comme le CO2 ou les ions chlorures
– un manque de surveillance de la déformation des coffrages Cl-), et une limitation de la fissuration (dispositions constructives
sous la poussée du béton ; complémentaires).
– une mauvaise vitesse de remplissage des coffrages ;
– un manque de contrôle de la plasticité du béton ; & Les principaux risques d’altération de ces fonctions peuvent pro-
– l’inobservation du plan de bétonnage ; venir du béton lui-même, ou de son environnement :
– des chocs violents (bennes, camions…) ;
– réaction alcali granulat (due aux constituants du béton) ;
– des déversements locaux et imprévus de béton ;
– réaction sulfatique interne (due aux constituants du béton) ;
– une vibration intensive et incontrôlée.
– carbonatation par le CO2 atmosphérique ;
& La surveillance du comportement de l’outil coffrant pendant le – pénétration des chlorures (eau de mer, sels de déverglaçage) ;
bétonnage relève de la responsabilité du coordinateur de coffrage – attaques chimiques (sols naturels ou stockage de produits
ou du chargé des ouvrages provisoires s’il y en a un, suivant les agressifs).
types de chantier (personnel appartenant à l’entreprise).
& Pour assurer la prévention contre les risques multiples de corro-
Les tâches de ce dernier sont principalement les suivantes : sion, il convient donc d’utiliser des bétons les plus compacts possi-
– pour rappel, vérification du blocage des étais et de la stabilité bles et exempts de risques de réaction de gonflement (alcali-réac-
des sols d’appui ; tion, ou réaction sulfatique), d’une part, et de veiller à assurer des
– surveillance des flèches prises par les coffrages pour prévenir épaisseurs minimales d’enrobage des armatures en acier, d’autre
tout risque de rupture ; part.

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2.1 Préparation des armatures L’enrobage minimal Cmin est précisé par l’Eurocode 2 comme la
valeur maximale d’un des trois paramètres suivants :
Les aciers pour béton armé utilisés pour des besoins structuraux – 10 mm ;
doivent être conformes aux caractéristiques essentielles spécifiées – ou l’enrobage minimal Cmin,b vis-à-vis des exigences
par la norme NF EN 10080, et le rester de façon significative après d’adhérence ;
redressage, coupe, façonnage, assemblage ou soudage, et adjonc- – ou l’enrobage déterminé par la quantité Cmin,dur + DCdur,y - DCdur,
tion de dispositifs spéciaux. De plus, toutes les armatures coupées,
st - DCdur,add,
façonnées ou assemblées doivent répondre aux spécifications de la
norme NFA 35-027. Les armatures de même apparence géomé- avec Cmin,b fixé par l’Eurocode 2 (NF EN 1992-1-1- et NF EN 1992-
trique, mais différentes par leurs caractéristiques, ne doivent pas 1-1/NA) comme égal au diamètre de la barre pour une armature
être utilisées sur un même ouvrage. Il convient donc de prévoir en individuelle et au diamètre équivalent fn pour un paquet avec :
amont la réception des matériaux et produits de base avec identifi-
Φn = Φn1b 2 ≤ 55 mm
cation et vérification de la conformité aux normes. /

Par temps froid le façonnage des armatures doit être arrêté (tem-
pérature < - 5  C) ou soumis à des précautions particulières (tem- avec Cmin,dur enrobage minimal vis-à-vis des conditions
pérature comprise entre - 5 et + 5  C). Une fois fabriquées, les d’exposition (norme NF EN 206/CN para-
conditions de transport et de mise en place ne doivent pas engen- graphe 4),
drer de déformation, souillures, altérations de surfaces ou rupture.
DCdur,y marge de sécurité propre à chaque pays,
Les vérifications à effectuer avant bétonnage doivent
comprendre : DCdur,st réduction d’enrobage minimal dans le cas
d’acier inoxydable,
– conformité des aciers constitutifs ;
– conformité des pièces assemblées aux plans (forme et dimen- DCdur,add réduction d’enrobage minimal, si application
sion, quantité d’éléments constitutifs) ; d’un revêtement de protection.
– absence d’anomalies visuelles sur les parties dressées et les
assemblages soudés ; Pour les bâtiments et ouvrages courants en béton armé, l’enro-
– rigidité de l’ensemble façonné ; bage minimal Cmin,dur, requis vis-à-vis de la durabilité, est déter-
– calage dans le coffrage avec respect des enrobages prévus. miné en fonction des classes d’exposition de la norme NF EN 206/
CN et des classes structurales suivant les prescriptions du
tableau 19).
2.2 Enrobage minimal des armatures Dans le cas de précontrainte, le tableau 19 est sensiblement plus
contraignant (tableau 20).
Un enrobage minimal des aciers doit être assuré pour garantir la
transmission des forces d’adhérence, la protection de l’acier contre Pour les classes d’exposition XF, l’enrobage est déterminé par
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la corrosion, et la résistance convenable au feu. L’enrobage est référence à une classe XC, ou XD si les dispositions propres au
mesuré par l’écart existant entre la surface de l’armature la plus béton pour ces classes XF sont respectées. La norme NF EN 1992-
proche de la surface du béton et cette dernière [eurocode 2 – 1-1/NA fixe les règles de correspondance (tableau 21).
norme NF EN 1992-1-1].
Les recommandations de modifications de classe structurale pré-
vues par la norme précédente sont récapitulées dans le tableau 22.
2.2.1 Cas de la fabrication sur site
Pour les tolérances d’exécution, la norme NF EN 1992-1-1 fixe des
L’enrobage nominal est défini par l’enrobage minimal (Cmin), aug- plages recommandées pour le paramètre DCdev, récapitulées dans
menté des tolérances d’exécution (DCdev) : le tableau 23.

Tableau 19 – Valeurs de Cmin,dur pour béton armé en fonction des classes structurales et des classes
d’exposition

Classes d’exposition suivant NF EN 206/CN


Classes structurales
X0 XC1 XC2/XC3 XC4 XD1/XD2 XD3/XS2 XD3/XS3

S1 10 10 10 15 20 25 30

S2 10 10 15 20 25 30 35

S3 10 10 20 25 30 35 40

S4 [1] 10 15 25 30 35 40 45

S5 15 20 30 35 40 45 50

S6 20 25 35 40 45 50 55

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Tableau 20 – Valeurs de Cmin,dur pour béton précontraint en fonction des classes structurales
et des classes d’exposition

Classes d’exposition suivant NF EN 206/CN


Classes structurales
X0 XC1 XC2/XC3 XC4 XD1/XXS1 XD3/XS2 XD3/XS3

S1 10 15 20 25 30 35 40

S2 10 15 25 30 35 40 45

S3 10 20 30 35 40 45 50

S4 [1] 10 25 35 40 45 50 55

S5 15 30 40 45 50 55 60

S6 20 35 45 50 55 60 65

Tableau 21 – Classes de référence à retenir pour les classes XF en fonction du type de salage
(hors produits industriels du béton)

Classes d’exposition
Types de salage
XF1 XF2 XF3 XF4

XC4 (sans air entraı̂né)


Peu fréquent XC4 Sans objet Sans objet
XD1 (avec air entraı̂né)

XD1 XD2
Fréquent Sans objet Sans objet
XD3 pour éléments très exposés XD3 pour éléments très exposés
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Très fréquent Sans objet XD3

Tableau 22 – Modulation de la classe structurale recommandée


Classes d’exposition suivant NF EN 206/CN
Classes structurales
X0 XC1 XC2/XC3 XC4 XD1/XS1/XA1 XD2/XS2/XA2 XD3/XS3/XA3

100 ans Majoration de deux classes structurales


Durée de service
ł 25 ans Minoration d’une classe structurale

ø C30/37 et ø C30/37 et ø C35/45 et ø C45/55 et


ø C40/50 et < C60/75
< C50/60 < C55/67 < C60/75 < C70/85

Minoration d’une classe structurale


Classe de béton
> C50/60 > C55/67 > C60/75 > C70/85

Minoration de deux classes structurales

Avec béton
Avec béton C35/45
Emploi de ciment CEM I, sans C40/50
cendres volantes
Minoration d’une classe structurale

Enrobage compact Minoration possible d’une classe structurale

2.2.2 Cas de la préfabrication en usine Les spécifications d’enrobage minimal – en harmonie avec les
prescriptions de la norme NF EN 206/CN – sont détaillées pour des
La norme NF EN 13369 Compil précise l’enrobage minimal des
conditions courantes, d’une part (tableaux 24 et 25), et pour des
armatures en acier vis-à-vis de la protection contre la corrosion
conditions alternatives, d’autre part (tableau 26).
dans les produits préfabriqués en béton.

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& Conditions courantes 2.3 Prévention des risques liés


à la carbonatation
Les conditions dites « dans les dalles » sont à utiliser lors-
qu’une seule face du produit industriel est exposée aux agents À titre de rappel, la chaux libérée par les silicates de calcium du
externes. ciment apporte une basicité suffisante pour protéger les armatures
en acier présentes dans le béton. La pénétration de gaz carbonique
& Conditions alternatives dans la matrice cimentaire va engendrer une carbonatation qui
aura pour effet de faire chuter la basicité du milieu (évolution du
Comme pour les ouvrages coulés sur site, certaines conditions pH voisin de 12-13 vers un pH de 9) insuffisante pour assurer la
alternatives sont envisageables pour les produits préfabriqués en passivation des armatures en acier (figure 14).
usine.
L’air étant vecteur de ce gaz carbonique, cette carbonatation
décroı̂t normalement en s’enfonçant dans le béton, et ce d’autant
Tableau 23 – Recommandations pour fixer la marge due que la pénétration du gaz carbonique se trouve elle-même freinée
aux tolérances d’exécution par la formation des composés carbonatés. Une autre façon de
limiter cette pénétration consiste à travailler avec des bétons com-
pacts en surface et, pour ce faire, de privilégier des enrobages plus
DCdev
importants. Si la progression du front de carbonatation est influen-
(en mm)
Conditions de surveillance de chantier cée par le béton, elle l’est également par le milieu ambiant. Les
principaux facteurs sont ceux du tableau 27 et figure 15.
Minimal Maximal

Système d’assurance qualité sur l’enrobage


avant coulage
5 2.4 Prévention contre l’action
des chlorures
Si possibilité de mesure précise avec rejet
des non-conformités (préfabrication par 10 Les chlorures présents dans le béton, ou migrant par capillarité à
exemple) l’intérieur de la structure en béton, attaquent par phénomène élec-
0 trochimique la couche passive des armatures en acier et provo-
Système d’assurance qualité complet, de la quent ainsi leur corrosion. La norme NF EN 206/CN fixe les taux
conception à l’exécution maximaux de chlorures (tableau 28) apportés par les constituants
du béton.

Tableau 24 – Classes de référence à retenir pour les classes XF en fonction du type de salage
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(hors produits industriels du béton)

Classes d’exposition
Types de salage
XF1 XF2 XF3 XF4

Peu fréquent XC3 Sans objet XC2 Sans objet

XD1 XD1
Fréquent Sans objet Sans objet
XD3 pour éléments très exposés XD3 pour éléments très exposés

Très fréquent Sans objet XD3

Tableau 25 – Enrobage minimal pour produits industriels du béton en conditions courantes (en mm)
Armatures de précon- Autres armatures de
Armatures de béton Autres armatures de
trainte par pré-tension précontrainte par
Classe de béton de Classes d’exposition armé dans les dalles béton armé
dans les dalles pré-tension
référence C0 NF EN 206/CN
> C0 < C0 > C0 < C0 > C0 < C0 > C0 < C0

X0 10
C30/37
XC1 10 15 20

C35/45 XC2/XC3 10 15 20 25 30

XC4 15 20 25 30 35

C40/50 XD1/XS1 20 25 30 35 40

XD2/XS2 25 30 35 40 45

C45/55 XD3/XS3 30 35 40 45 50

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE

Tableau 26 – Enrobage minimal pour produits industriels du béton avec conditions alternatives
(en mm)

Classes d’exposition NF EN 206/CN


Conditions
Armatures
alternatives
X0 XC1 XC2/XC3 XC4 XD1/XS1 XD2/XS2 XD3/XS3

Cas 1 15 20 25
De béton armé dans les dalles 10
Cas 2 10 15 20
10
Cas 1 15 20 25 30
Autres cas de béton armé 10
Cas 2 10 15 20 25
10
Cas 1 15 20 25 30 35
De précontrainte par pré-tension
dans les dalles
Cas 2 10 15 20 25 30

Cas 1 15 20 25 30 35 40
Autres armatures de précontrainte
par pré-tension
Cas 2 10 15 20 25 30 35

Conditions alternatives de cas 1 Conditions alternatives de cas 2

• Emploi d’aciers auto-résistants


• Protection anti-corrosion des aciers Emploi de béton C50/60 avec une absorption d’eau < 4 %
• Emploi de béton C40/50 avec une absorption d’eau < 5 %

Tableau 27 – Facteurs sensibles aggravant la


carbonatation du béton
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Origines Facteurs

• Nature inadaptée du ciment


• Dosage insuffisant en ciment
Matériau (figure15)
• Excès d’air entraı̂né
• Porosité du béton

• Manque de compacité dû à un


défaut de serrage dans la zone
Béton
d’enrobage
• Défauts de texture
superficielle : nids de cailloux,
Figure 14 – Influence de la carbonatation sur la dépassivation Structure
huilage excessif, tassure
des armatures
• Ressuage sur dalle ou semelle
avec ouvertures de fissures
Ces teneurs maximales spécifiées sont rapportées à la masse de • Défaut d’épaisseur d’enrobage
liant équivalent. La teneur en chlorure d’un béton est calculée à par- • Fissuration importante
tir des teneurs maximales en chlorures de tous les constituants.
La prévention contre la migration des chlorures apportés par l’ex- Conditions • Humidité de l’air
position passe par la limitation maximale de la porosité dans la naturelles • Températures élevées
couche d’enrobage superficielle, donc par un bon choix : Milieu • Atmosphères industrielles
– de la teneur en eau du béton, avec interdiction de tout ajout ambiant
Conditions • Gaz d’échappement
d’eau après fabrication ;
environnementales provoquant l’acidification des
– de moyens de coulage suffisants pour assurer de le remplis-
pluies
sage correct des moules ;
– d’un programme de vibration évitant des sites insuffisamment
serrés, aussi bien en surface, que dans la masse, comprenant les
implantations des vibrateurs externes et/ou des aiguilles vibrantes
(site et altitude), et des temps de vibration pour chaque poste. 2.5 Intervalle d’écoulement des bétons
auto-plaçants
En cas de difficulté pour obtenir une surface compacte, il
convient d’avoir recours à l’application d’un produit superficiel Pour que le béton auto-plaçant remplisse correctement le moule,
de protection. Mais le recours à cette solution ultime nécessi- il faut lui assurer la libre circulation de tous ses composants sur
tera un entretien permanent de la couche protectrice. tous les sites.

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BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Profondeur de carbonatation (en cm)


3

1
5 ans
1 an
3 mois
0
260 300 340 400 500
Dosage en ciment (en kg/m3)
Figure 16 – Définition de l’intervalle minimal d’écoulement
Figure 15 – Influence moyenne du dosage ciment sur l’évolution
de la profondeur de carbonatation
protéger les armatures en attente contre les intempéries pour éviter
leur oxydation ou souillure.
Tableau 28 – Teneurs maximales tolérées dans le béton La nature des cales et leur positionnement doivent rester compa-
tibles avec le bon comportement de l’ouvrage (DTU 21 – norme
armé (NF EN 206/CN)
NF P18-201), notamment vis-à-vis de la corrosion des armatures et
de la protection anti-feu. Leur calibre assure directement l’épais-
Teneurs maximales en Cl- seur d’enrobage requise et tout empilement de cales reste proscrit.
Armatures dans le béton Plusieurs solutions peuvent être retenues pour éviter les accidents
Valeurs dus aux armatures en attente :
Classe
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(en %)
– modification de la nature ou de la forme des armatures ;
– ceinturage des attentes en partie supérieure par un cadre fixé ;
Armatures en acier de béton armé
– rehaussement du niveau de recouvrement des armatures
et pièces métalliques noyées avec Cl 0,65 0,65
verticales ;
emploi de ciment CEM III
– mise en place des panneaux d’armatures dont l’acier de répar-
tition est proche des extrémités en attente ;
Armatures en acier de béton armé
Cl 0,40 0,4 – isolation des postes de travail et de circulations dans ces zones
et pièces métalliques noyées
dangereuses.
Armatures de précontrainte en acier Cl 0,20 0,2

Les passages les plus concernés sont les zones superficielles 3. Conclusion
d’enrobage et entre les différentes armatures ou inserts. L’intervalle
d’écoulement est défini comme le passage le plus étroit entre ces
obstacles. Cet intervalle d’écoulement est utilisé dans la classifica- L’importance des opérations de coffrage pendant une opération
tion des bétons auto-plaçants (figure 16). de construction est indéniable. Cette phase provisoire assure en
effet la liaison entre les phases de conception et de dimensionne-
ment et la phase travaux. La durabilité de la structure (c’est-à-dire
2.6 Précautions avant bétonnage son aptitude à répondre aux besoins du projet) dépend donc de ces
opérations. Au-delà de l’obtention de la forme désirée (voiles, plan-
Avant bétonnage, les armatures ne doivent avoir, ni plaques de chers, poutres…), ils sont les garants du bon fonctionnement de la
rouille, ni calamine non adhérentes, ni souillures de graisse, de structure dès lors que l’association béton/armatures est maı̂trisée
terre ou de boue. Elles doivent être fixées entre elles, et calées par (respect des enrobages). La technologie des coffrages évolue très
rapport aux peaux coffrantes, de façon telle qu’elles restent immo- rapidement et permet de répondre aux demandes des architectes
biles pendant le coulage et la vibration. L’épaisseur minimale d’en- (coffrages de grande hauteur…). Ils s’adaptent donc au type de
robage est scrupuleusement maintenue et, notamment, dans le cas chantier, aux méthodes des entreprises tout en garantissant un
éventuel d’engravures. Si attentes longues, il est recommandé de niveau de sécurité optimal pour le personnel d’exécution.

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P
O
U
Béton hydraulique – Mise en œuvre R
Coffrage et protection des armatures
E
par Wilfried PILLARD
Directeur Technique EGF.BTP N
Sources bibliographiques
[1] PILLARD (W.). – Techniques et mise en œu- [5] Éléments coffrants en béton armé utilisés [9] GRUNDY (P.) et KABAILA. – Construction
S
vre des coffrages – Complément technique.
Le Moniteur (septembre-octobre 2015).
comme coffrages perdus. SETRA. Note d’in-
formation n 14 (février 1991).
loads on slabs with shored formwork in mul-
tistoried building. ACI (déc. 1963). A
[2] CARREL (P.). – Les coffrages. Mémento CA-
TED (oct. 1992).
[6] Recommandations relatives au démoulage
des éléments préfabriqués. CNTBTP du
10 juin 1981. Annales de l’ITBTP n 405 (juin
[10] Syndicat national des adjuvants pour bétons
et mortiers (SYNAD). Classification des
agents de démoulage (mai 2015).
V
[3] Fascicule 65. – Cahier des clauses techniques
générales applicables aux marchés publics
de travaux de génie civil – Exécution des ou- [7]
1988).
Recommandation [R 399] de la CNAMTS re-
[11] Fiche Memoar. – Stabilité des coffrages. Pu-
blication SETRA (2003).
O
[4]
vrages de génie civil en béton.
RAY (M.) et CHARONNAT (Y.). – Les machi-
lative à la prévention du risque de renverse-
ment des banches sous l’effet du vent (19 juin
2003).
[12] ADAM (M.). – Aspect du béton, techniques,
réalisations, pathologie. ITBTP (1971). I
nes à coffrage glissant et l’uni des chaussées
en béton. Chaussées béton. Bulletin de liai-
son des laboratoires des Ponts et Chaussées
[8] Limitation de la déformation des ouvrages
provisoires sous le poids du béton frais. SE- R
(sept. 1978). TRA. Note d’information n 07 (juil. 1989).

À lire également dans nos bases


P
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GRES-ROQUE (E.). – Chaux hydrauliques. GEOFFRAY (J.M.). – Béton hydraulique – GEOFFRAY (J.M.). – Béton hydraulique –
[C 924v2] (2016).
MOREL (F.). – Commande prédictive des ma-
chines électriques tournantes. [D 2 901],
Mise en œuvre – Démoulage et parements.
[C 2 231] (2008).
GEOFFRAY (J.M.). – Béton hydraulique –
Mise en œuvre – Bétonnage. [C 2 229] (2008).
GEOFFRAY (J.M.). – Béton hydraulique –
Mise en œuvre – Rhéologie et maturité des
L
Convertisseurs et machines électriques
(2009).
Mise en œuvre – Bétonnages spéciaux.
[C 2 230] (2008).
bétons. [C 2 227] (2008).
U
Sites Internet
S
 Syndicat des Entreprises Générales de France (EGF.BTP)  SYNAD Syndicat national des adjuvants pour bétons et mortiers
http://www.egfbtp.com http://www.synad.fr
 Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement
http://www.echafaudage-coffrage-etaiement.org/

Événements
 Salon : Batimat Reed Expositions Salon international de la construction,
a lieu tous les deux ans à Paris (années impaires).
http://www.batimat.com

Normes et standards
NF EN 1992-1-1 : Eurocode 2 – Calcul des structures NF P 93350 (juin 1995) : Équipement de chantier – Banches indus-
en béton – Partie 1-1 : Règles géné- trialisées pour ouvrages en béton.
rales et règles pour les bâtiments. DIN 18218 (septembre 1980) : Frischbetondruck auf lotrechte Schlun-
NF EN 13369 (novembre 2013) : Règles communes pour les pro- gen, Berlin, Beuth Verlag.
duits préfabriqués en béton. NF EN 10080 (septembre 2005) Aciers pour l’armature du béton – Aciers
NF EN 13670/CN (février 2013) : Exécution des structures en soudables pour béton armé –
béton – Complément national à Généralités.
la NF EN 13670:2013. NF A 35-027 (décembre 2009) Produits en acier pour béton armé –
Armatures.
NF DTU 21 (mars 2004) : Travaux de bâtiment – Exécution
des ouvrages en béton.

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P BÉTON HYDRAULIQUE – MISE EN ŒUVRE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

O
U Réglementation
R 
Loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations… (version
consolidée du 3 mars 2002).
travail visés aux 1 , 3 , 4 et 5 de l’article R. 23383 du code du travail et
aux moyens de protection visés aux 1 et 2 de l’article R. 233832 du code
Décret n 2000-44 du 13 janvier 2000 portant… (version consolidée au du travail et modifiant le code du travail (deuxième partie : Décrets en
5 octobre 2007) JO n 11 du 14 janvier 2000 page 369 NOR : FPPA9910013D. Conseil d’État), JO du 7 août 1992.

E Loi n 911414 du 31 décembre 1991 modifiant le code du travail et le code


de la santé publique en vue de favoriser la prévention des risques profes-
sionnels et portant transposition de directives européennes relatives à la
Arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l’article R. 45127 du code
du travail, la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par écrit
un plan de prévention, JO du 27 mars 1993.

N santé et à la sécurité du travail, JO du 7 janvier 1992.


Loi n 931418 du 31 décembre 1993 modifiant les dispositions du code du
travail applicables aux opérations de bâtiment et de génie civil en vue
Décret n 941159 du 26 décembre 1994 relatif à l’intégration de la sécurité
et à l’organisation de la coordination en matière de sécurité et de protection
de la santé lors des opérations de bâtiment ou de génie civil et modifiant le
d’assurer la sécurité et de protéger la santé des travailleurs et portant trans- code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d’État), JO du 29 décem-
position de la directive du Conseil des communautés européennes n 9257 bre 1994.
en date du 24 juin 1992, JO du 1er janvier 1994.

S Arrêté du 21 septembre 1982, relatif à l’extension à l’ensemble du territoire


des dispositions générales fixant les mesures de sécurité relatives à l’exécu-
Décret n 200368 du 24 janvier 2003 relatif à la coordination en matière de
sécurité et de protection de la santé lors des opérations de bâtiment ou de
génie civil et modifiant le code du travail (deuxième partie : Décrets en
A tion des travaux en hauteur dans les chantiers de constructions et répara-
tions navales.
Décret n 92767 du 29 juillet 1992 relatif aux règles techniques et aux pro-
Conseil d’État), JO du 26 janvier 2003.
Arrêté du 1er mars 2004 relatif aux vérifications des appareils et accessoi-

V cédures de certification de conformité applicables aux équipements de res de levage, JO du 31 mars 2004.

O
I
R

P
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L
U
S

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