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AIRES MARINES D’IMPORTANCE ECOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE

DE COTE D’IVOIRE (AFRIQUE DE L’OUEST)


Par

Dr SANKARE Yacouba
Centre de Recherches Océanologiques
29 Rue des Pêcheurs BPV 18 Abidjan (CI)

Titre/Nom de l’aire:
AIRE MARINE DE TABOU-ABIDJAN (Côte d’Ivoire)
Présentée par (noms, affiliations, titre, coordonnées)
Dr SANKARE Yacouba, Chargé de Recherche, Membre du Comité National Technique
de Création des Aires Marines Protégées de Côte d’Ivoire, 29 Rue des Pêcheurs,
Centre de Recherches Océanologiques, BPV 18 Abidjan (République de Côte d’Ivoire).
Tel (225) 21 35 50 14 ou (225) 21 35 58 80 Fax : (225) 21 35 11 33 email :
[email protected]
Résumé (en moins de 150 mots)
L’aire marine de Tabou-Abidjan englobe les eaux marines sous juridiction nationales
(eaux marines territoriales et ZEE) des régions limitrophes de Tabou (non comprise
dans l’aire marine de Tabou), Grand-Bereby, San Pedro, Sassandra, Fresco, Grand-
Lahou, Jacqueville et Abidjan (avant le canyon et le trou sans fond). Elle est localisée
entre la région Sud Ouest et la région du Centre du pays à la Latitude: 3°N-5° et la
Longitude : 4°W-7°W. Le littoral de l’aire Marine Tabou-Abidjan, long de plus de 300 km,
est caractérisé par un paysage dominé par les forêts sempervirentes, les forêts
marécageuses, les mangroves, les savanes pré lagunaires, les parcs et les réserves
naturelles, les communications directes des cours d’eau avec la mer ou avec les
lagunes, les lagunes de Fresco, Grand-Lahou, Ebrié, et surtout les falaises qui se
prolongent en mer dans la partie occidentale tandis que la partie orientale est dominée
par les plages sableuses. La région est traversée par le courant de guinée qui engendre
Aux: Correspondants nationaux CDB et SBSTTA; FAO; conventions et plans d’action régionaux et les organisations régionales
de gestion des pêches (ORGP) des régions du Pacifique du Nord et de l’Atlantique du Sud-est; Abidjan Convention Secretariat,
IOC–UNESCO, IOC–WESTPAC, NOWPAP, CIEM-P, OBIS, ISA, UNEP-WCMC, GOBI, et les autres organisations et
initiatives régionales, les peuples autochtones, et les communautés locales concernés
1
: Ceci n’est pas une traduction officielle. Il s’agit d’une courtoisie du Secrétariat.
Secretariat of the Convention on Biological Diversity
United Nations Environment Programme
413 Saint-Jacques Street, Suite 800, Montreal, QC, H2Y 1N9,
Canada
Tel : +1 514 288 2220 Fax : +1 514 288 6588
[email protected] www.cbd.int
des upwellings saisonniers plus ou moins matures. Les eaux marines présentent de
nombreux habitats abritant de nombreuses espèces végétales et animales notamment
les tortues marines, les langoustes, les cigales et les araignées de mer, des mollusques,
des poissons etc. Certaines espèces animales sont le support de pêcheries artisanales
et industrielles. Cependant, l’aire présente des menaces dont les fermetures
progressives des canaux de communication entre les lagunes et la mer (Fresco et
Grand-Lahou), la pêche illicite et la surexploitation. Les eaux du large sont utilisées
comme zone de reproduction et de développement des thons et espèces associées et
comme routes par les mammifères aquatiques. Compte tenu de l’importance de la
région, il est prévu la création d’un bureau de pêche à San-Pedro et la création d’aires
marines protégées afin de contribuer à la préservation et à la durabilité de la diversité
biologique.

Introduction
(À inclure: type d'entité (s) présentée (s), description géographique, échelle de profondeur,
océanographie, données générales signalées, disponibilité des modèles)
Type d’entité : La façade maritime de la Côte d’Ivoire occupe une portion de 520 km du
littoral ouest africain. Elle s’étend du cap des Palmes, à l’extrême Ouest (frontière du
Liberia) au cap des Trois Pointes, à l’Est (frontière du Ghana). Elle se présente, en
dehors de quelques secteurs rocheux dans l’Ouest, comme une côte basse,
sablonneuse, rectiligne et monotone. L’aire marine de Tabou-Abidjan, occupe environ
les ¾ de ce littoral soit environ 400 km et englobe les eaux marines du Sud-Ouest et du
Centre.

Description géographique : L’aire marine de Tabou-Abidjan comprend les eaux


marines des régions de Tabou (secteur non compris dans l’aire marine de Tabou),
Grand-Bereby, San–Pedro, Sassandra, Fresco, Grand-Lahou, Jacqueville et Abidjan
(secteur avant le canyon et le trou sans fond d’Abidjan). Elle concerne les villes du
littoral portant les mêmes noms que les eaux marines listées. La plate-forme ivoirienne
est relativement étroite, abrupte et peu accidentée dans son ensemble. Sa largeur varie
de 20 à 35 km. Elle est de 20 km au Cap des Palmes, s’élargit pour atteindre 35 km
dans la région d’Abidjan et se rétrécit enfin à 24 km, à l’extrême Est. La superficie totale
du plateau continentale est d’environ 12 200 km2 dont ¾ appartienne à l’aire marine de
Tabou-Abidjan.

Echelle de profondeur : La profondeur des eaux marines de l’aire marine de Tabou-


Abidjan est comprise entre 0 et 100 m.

Océanographie : Localisée dans la région Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, l’aire marine


de San-Pedro-Fresco est située dans le domaine tropical humide caractérisé par deux
saisons de pluie (Juin/Juillet – octobre/novembre) et deux saisons sèches (Août –
Janvier/mai). Les températures des eaux marines sont minimales et inférieures à 24°C
entre août et septembre et élevées et plus de 27°C durant les autres mois de l’année.
La salinité des eaux marines de la région est de l’ordre de 35 ‰ sauf durant les saisons
de pluie et de crues ou elle baisse. Le domaine est aussi caractérisé par des processus
d’upwellings de faibles amplitudes caractérisées d’upwellings non matures. Ces
4
upwellings contribuent à l’enrichissement des eaux marines en nutriments et à
l’augmentation de la productivité primaire phytoplanctonique, secondaire
zooplanctonique et tertiaire y compris les prédateurs. Ces upwellings sont engendrés
par le courant et le contre courant du Golf de Guinée qui longent les côtes de l’Afrique
de l’Ouest.

Données générales :
Plusieurs travaux ont été réalisés dans la région et il ressort des résultats que :
 Le climat présente quatre saisons subdivisées en deux saisons chaudes de
décembre à mars et de juillet à septembre et deux saisons de pluie avril à juillet
et septembre à à novembre. La température atmosphérique varie entre 27°C et
35°C. Les températures sont généralement basses durant les saisons de pluie et
durant l’harmattan (en décembre-janvier) et élevée durant les saisons chaudes.
 Les précipitations annuelles de la région varient entre 1400 et 2500 mm : Avec
2500 mm pour Tabou, 1600 mm entre Sassandra et Grand-Lahou, 2500 mm à
Jacqueville et Abidjan.
 la région présente un paysage dominé par les forêts sempervirentes, les forêts
littorales, les fourrés littoraux, les forêts marécageuses, les mangroves des
régions de Sassandra, les mangroves bordant les lagunes de Fresco, Grand-
Lahou et Ebrié, et les savanes pré lagunaires du complexe lagunaire de Grand-
Lahou. Les cours d’eau et les eaux lagunaires de la région sont aussi envahis
périodiquement par les plantes flottantes Eicchornia crassipes (Jacinthe d’eau).
 La région est arrosée par des cours d’eau côtiers qui se jettent directement en
mer ou qui se déversent d’abord en lagune avant d’aller en mer, le Sassandra qui
est un fleuve qui traverse tout le pays et qui se jette aussi directement en mer, le
Bandama qui traverse aussi tout le pays qui se jette en lagune avant de se
déverser en mer. La période des basses eaux s’étend pour tous ces cours d’eau
de décembre à avril, l’étiage étant sévère en février-mars. Les crues ont lieu
entre septembre et octobre pour les grands fleuves dont la plus grande partie de
leur cours se trouve en savane donc sous l’influence du climat tropical de
transition. Tandis que les cours d’eau côtiers ont deux crues en juin-juillet et en
octobre-novembre car ils sont sous l’influence du climat équatorial de transition.
 L’aire marine Tabou-Abidjan comprend une lagune et deux complexes
lagunaires : la lagune de Fresco, le complexe lagunaire de Grand-Lahou et le
complexe lagunaire Ebrié. La lagune de Fresco, d’environ 70 km² de superficie
communique avec la mer par un canal qui se ferme régulièrement et qui est
souvent ré ouvert par les populations riveraines durant la saison sèche. Cette
réouverture représente un évènement culturel important pour la région car
entourée d’adoration des génies de l’eau, elle se fait à la main et l’entrée des
eaux marines dans la lagune constitue un choc salin pour les poissons qui s’y
trouvent. Ces derniers meurent et sont simplement ramassés par les populations
et cela constitue une grande festivité locale. De plus, c’est la seule région où un
fleuve, celui de Sassandra se jette directement en mer par une véritable
embouchure car ailleurs les fleuves et les rivières se jettent d’abord dans les
lagunes. Le front salin dans le fleuve Sassandra se situe à plus de 70 km de
l’embouchure durant les saisons chaudes et sèches.

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 La région regorge de parcs nationaux, forêts classées, réserves naturelles et
sites ramsar : Port Gauthier, Gabego, Fresco, Parc d’Azagny, Parc du Banco.
 Dans la région de l’embouchure de Sassandra, il existe un secteur reconnu par la
population comme secteur à haut risque car présentant des sables mouvants.

Figure 1. Aire marine de Tabou-Abidjan : Embouchure du fleuve Sassandra


à Sassandra (Côté droit : zone à sable mouvant-Côte d’Ivoire)

Figure 2. Aire marine de Tabou-Abidjan : Embouchure du fleuve Bandama à


Grand-Lahou : Chimpanzés en train de manger perchés sur des branches et
des jacinthes d’eau dans la région de l’île aux singes du parc national
d’Azagny.

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Situation géographique
(Indiquez l'emplacement géographique de la zone. Cela devrait inclure une carte de la localisation. Celle-
ci doit indiquer si la zone se situe à l'intérieur ou l'extérieur de la juridiction nationale, ou à cheval entre
les deux. Elle devrait également indiquer si la zone est entièrement ou partiellement dans une zone
assujettie à une soumission à la Commission des limites du plateau continental)
Situation géographique de la Côte d’Ivoire : La Côte d’Ivoire est située en Afrique de
l’Ouest entre 4°30’ et 10°30’ de latitude Nord et 2°30’ et 8°30’ de longitude Ouest, dans
la zone intertropicale, au bord du golfe de Guinée. D’une superficie terrestre de 322.462
Km2, elle s’ouvre sur l’Océan Atlantique avec une zone côtière qui s’étend sur une
superficie de 32 960 Km2. Elle est limitée au Nord par le Mali et le Burkina Faso, à
l’Ouest par la Guinée et le Liberia, à l’Est par le Ghana et au Sud par l’Océan Atlantique.

Figure 3. Localisation de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest.

Situation géographique :
L’aire marine de Tabou-Abidjan est située à l’Ouest du trou sans fond et est localisée
entre Tabou et Abidjan exactement à la Latitude: 3°N-5° et à la Longitude : 4°W-7°W.
Non seulement, elle est située à l’intérieur de la juridiction nationale (eaux territoriales et
ZEE).

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Figure 4. Localisation géographique de l’aire marine de Tabou-Abidjan.

Figure 5. Vue aérienne d’ensemble de l’aire marine de Tabou-Abidjan


(Côte d’Ivoire)

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Figure 6. Aire marine d’Abidjan-Tabou : région de Tabou

Figure 7. Aire marine d’Abidjan-Tabou : région de San-Pedro

Figure 8. Aire marine d’Abidjan-Tabou : région de Sassandra

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Figure 9. Aire marine d’Abidjan-Tabou : Plage de Sassandra

Figure 10. Aire marine d’Abidjan-Tabou : région de Fesco

Figure 11. Aire marine d’Abidjan-Tabou : région de Grand-Lahou

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Figure 12. Aire marine d’Abidjan-Tabou : région d’Abidjan

Description des caractéristiques de la zone proposée


(Ceci devrait inclure des informations sur les caractéristiques de la fonction qui sera proposée, par
exemple en termes de description physique (caractéristiques de la colonne d'eau, caractéristiques
benthiques, ou les deux), des communautés biologiques, de son rôle dans le fonctionnement des
écosystèmes, et puis se référer aux données / informations disponibles pour soutenir la proposition et si,
en l'absence de données, des modèles sont disponibles. Ceci doit être appuyé, si possible par des cartes,
des modèles, une référence à l'analyse, ou le niveau de recherches menées dans ladite zone)

Fonctions : En plus de la fonction biologique et écologique, l’aire marine Tabou-Abidjan


remplit les fonctions suivantes :

 Le maintient du bon état des espèces et habitats hors statut, cibles de la gestion
des aires marines (espèces halieutiques exploitées, espèces très abondantes
localement donnant une responsabilité biogéographique au site d’accueil) ;
 Le rendu de fonctions écologiques clefs (frayères, nourriceries, nurseries,
productivité, repos, alimentation, migration…)
 Le maintient du bon état des eaux marines ;
 L’exploitation durable des ressources ;
 Le développement durable des usages ;
 La valeur ajoutée sociale, économique, scientifique ou éducative

Caractéristiques de la colonne d’eau :


Deux grands domaines d’importance écologique et biologique se distinguent de
part et d’autre du trou sans fond, le domaine de la Frontière du Ghana au trou sans fond
et le domaine du trou sans fond à la frontière du Libéria. C’est ce dernier domaine qui
fait l’objet de l’aire marine de Tabou-Abidjan. Les productions de phytoplancton sont
comprises entre 10 000 et 20 000 cell/l soit 156 à 189 gC/m²/an dans les eaux marines
côtières et au large. Les productions sont élevées dans les eaux marines intermédiaires
et peuvent atteindre 20 000 à 30 000 cell/l correspondant à 130 à 189 gC/m²/an. La
production de zooplancton est relativement élevée et quelle que soit la saison elle est
comprise entre 1 et 4 ml/m3.

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Figure 13 : Aire marine de Tabou-Abidjan (Production du phytoplancton et du
zooplancton)

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Caractéristiques benthiques :
Le littoral de l’aire marine de Tabou-Abidjan est à la fois rocheux et sableux. En effet, de
la frontière libérienne aux environs de Fresco, la côte est constituée de falaises
moyennes où les ensembles granitiques parviennent jusqu’à l’océan. Il s’agit d’une série
de caps rocheux taillés dans la partie du socle qui entre directement en contact avec la
mer et qui découpent dans celle-ci, de nombreuses anses ou baies (Grand–Béreby et
Monogaga) et des baies en granites altérés comme à San-Pedro. Au niveau de Fresco,
on rencontre de véritables falaises vives, battues par la mer.

Figure 14. Aire marine de Tabou-Abidjan (Falaises de Fresco)

De Fresco à Abidjan, le littoral présente des plages sableuses qui sont souvent
érodées c'est-à-dire le secteur présente une dérive littorale vers l’Est et est en perte
permanente de sédiments comparativement au secteur plus ou moins stable compris
entre Tabou et Fresco.
Le plateau continental est assez régulier très peu accidenté avec quelques bancs
rocheux. Ces bancs rocheux enfouis sous les sables et vases réapparaissent à 80 -90
m de fond depuis la zone d’Abidjan jusqu’au Cap des Palmes, à 66 m de profondeur
depuis l’Ouest jusqu’à l’Est de Sassandra, et à 70 – 80 m de profondeur dans la région
d’Assinie.
Le secteur benthique compris entre le trou sans fond et le Libéria est dans
l’ensemble sableux, vaseux ou les mélanges et dans les eaux profondes présentent des
pelotes fécales et surtout riche en rochers.

Figure 15. Aire marine de Tabou-Abidjan : Morphologie du littoral

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Figure 16. Aire marine de Tabou-Abidjan : Caractéristiques benthiques

Communautés biologiques :

L’aire marine de Tabou-Abidjan est un écosystème qui abrite différentes


communautés végétales et animales. Avec la présence des rochers dans le secteur
occidental, on assiste à un développement important d’algues marines fixées ou non sur
ces substrats solides. Les communautés animales sont diverses et comprennent les
communautés de Mollusques dominés par les gastéropodes et les céphalopodes dans
macrophytes marins, dans les secteurs sableux ou dans les rochers, les Crustacés
dominés par les crevettes roses Penaeus notialis, les langoustes, les cigales de mer et
les araignées de mer, les Poissons dominés par les Sardines et les Ethmaloses et les
tortues, les raies et les requins. Les tortues ainsi que leurs œufs sont ramassées en
période de reproduction par les populations riveraines sur les plages sableuses de la
région de Tabou à Fresco et dans le secteur compris entre Grand-Lahou et Jacqueville.
Les résultats des enquêtes réalisées de 2009 à 2010 indiquent :
A Jacquesville, 9 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0,5
% parmi lesquelles le Hareng (18 %), la Sardine (14%) les Plats (12%) constituent les
trois espèces les plus débarquées. La proportion des Divers (28 %) est cependant la
plus élevée.
A Grand Lahou, 7 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0.5
% parmi lesquelles la sardine occupant presque la moitié des débarquements (46%) et
les Rasoirs (12%) sont les deux espèces les plus débarquées. Le Hareng est
relativement moins débarqué dans cette zone et les divers présentent encore de fortes
proportions (24%).
A Fresco, 12 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0,5 %
parmi lesquelles le Hareng occupant presque la moitié des débarquements (47%), les
Fritures (15%) et les Rasoirs (13%) sont les trois espèces les plus débarquées. La
proportion des Divers est infime (1%).
A Sassandra, 10 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0,5
% parmi lesquelles le Hareng occupant plus de la moitié des débarquements (65%) et la
Sardine (17%) sont les deux espèces les plus exploitées. La proportion de Divers reste
14
infime (3%).
A San Pédro, 20 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0,5 %
parmi lesquelles le Hareng (33%), le Merou (15%), les Dorades (14%) et les Japons
(Caranx spp, 10%) sont les quatre groupes commerciaux les plus débarqués. La
proportion des Divers est infime (1%).
A Béréby, 21 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0,5 %
parmi lesquelles le Hareng (30%) et les Ombrines (11%) sont les deux groupes
commerciaux les plus débarqués. La proportion des Divers est infime (< 0,5%).
A Tabou, 43 catégories commerciales sont en proportion supérieures à 0,5 %.
Aucune espèce n’est dominante dans les débarquements. Les proportions de Hareng
(3%), de Sardine (<0,5%) et Divers (<0,5%) sont infimes dans les débarquements.
De plus, l’aire marine de Tabou-Abidjan communique avec les lagunes par les
canaux artificiels et les cours d’eau via les embouchures, de ce fait échange avec ces
milieux de nombreux organismes amphidromiques comme les crevettes, les
ethmaloses, les lamantins etc. Dans les eaux de la ZEE et au large, on note la
communauté des thonidés et des espèces associées et les baleines.

Figure 17. Importance écologique et biologique de l’aire marine de Tabou-Abidjan


(Aire de répartition des crevettes roses dans les eaux marines côtières)

Les communautés signalées plus haut ainsi que leurs prédateurs et les crevettes,
les langoustes, les cigales et les araignées de mer constituent les piliers des pêcheries
dans la région et ces activités contribuent au développement du bien être des
populations riveraines car elles sont sources de protéine animale pour l’alimentation,
source d’emplois et de revenus.

Rôles dans le fonctionnement des écosystèmes :

L’aire marine de Tabou-Abidjan assume plusieurs rôles dans le fonctionnement


des écosystèmes au niveau local, national et régional. Ces rôles comprennent :

 Echanges avec les lagunes et les cours d’eau : A Fresco, à Grand-Lahou et à


Abidjan, la mer communique avec les lagunes. Ces dernières sont enrichies par
différents cours d’eau dont le plus important est le fleuve Bandama et le Fleuve

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Comoé. Outre cela, la mer communique directement avec les cours d’eau comme
à Sassandra ou le fleuve du même nom se jette directement en mer et avec les
cours d’eau côtiers. Dans tous les cas, la mer échange les eaux y compris les
nutriments, les espèces végétales et animales avec tous les milieux précités.
 Zone humides Ramsar : La région dispose de nombreuses forêts appartenant à
des parcs y compris les forêts des zones humides Ramsar de Fresco et de
Dabego. Le bon équilibre climato-écologique de ces forêts est lié à la présence
de l’aire marine. Cette dernière contribue énormément à l’équilibre climatique et
écologique de la région en régulant les précipitations.
 Equilibre du fonctionnement local et national : L’aire marine de Tabou-Abidjan
contribue au maintien de l’équilibre du fonctionnement du Golfe de Guinée et
particulièrement au processus des upwellings.
 Enfin, l’aire marine de Tabou-Abidjan fait partie intégrante de la route des
upwellings donc des crevettes, des sardines et des tortues. En effet, compte tenu
du volume de nutriments observé dans la région, les échanges avec les cours
d’eau et l’étendue du plateau continental de la région, les upwellings enregistrés
dans la région sont riches et productifs c'est-à-dire les upwellings sont matures et
participent de ce fait à la richesse du secteur.

État des caractéristiques et perspectives d'avenir pour la zone proposée


(Description de l'état actuel de la région – est-il statique, en déclin, ou allant en s’améliorant ? Quelles
sont les vulnérabilités particulières de la zone ? Fait-elle l’objet d’éventuelles recherche/
programmes/enquêtes ?)

Hors mi la fermeture progressive des canaux de communication entre la mer et les


lagunes de Fresco et de Grand-Lahou, la construction prochaine du barrage
hydroélectrique de Soubré sur le fleuve Sassandra, le développement des plantations
d’hévéas et de palmiers à huile et leur cortège de produits phytosanitaires qui
influencent directement ou indirectement la santé et la qualité des eaux marines de la
région, celles-ci demeurent de bonne qualité et adéquate pour le développement des
espèces marines.
Cependant, l’aire marine de Tabou-Abidjan est menacée par plusieurs facteurs
dont les plus importants sont :

 les changements climatiques sont de plus en plus ressentis par la baisse


effective de la pluviométrie depuis les trois dernières décennies ; le
raccourcissement de la longueur des saisons pluvieuses ;la hausse des
températures ;la persistance et la rigueur des saisons sèches et l’enrichissement
en sable de certaines plages et l’érosion côtière. Nous disposons de peu
d’information sur les effets directs du changement climatique dans la région.
Toutefois, on soupçonne que ce changement entraînerait une baisse de la
diversité et un changement de comportement et d’habitats de certaines espèces.
 L’érosion ou l’enrichissement en sable des côtes : la fermeture progressive des
canaux communiquant la mer aux lagunes comme à Fresco et à Grand-Lahou
est essentiellement due à l’enrichissement de ces milieux par du sable véhiculé
par les cours d’eau, les lagunes et la dérive du littoral. De plus, on enregistre par
endroits de fort taux d’érosion côtière comme dans l’ancien village de Grand-
Lahou.
16
 la pêche illicite : La pêche illicite est un phénomène nouveau qui se développe
dans la région. En effet, suite aux événements politico-militaro-socio-
économiques que le Libéria et la Côte d’Ivoire ont connus, la surveillance des
eaux marines a énormément baissé dans la région et cela a favorisé le
développement de la pêche illicite. Cette pêche se pratique par des bateaux
battants pavillons étrangers ou nationaux. Les premiers pêchent sans
autorisation quant aux seconds bien qu’ils aient une autorisation de pêche dans
les eaux profondes pêchent dans les eaux réservées aux pêcheries artisanales.
Cette situation est source de nombreux conflits entre les pêcheurs.
 la surexploitation : la dernière menace concerne la baisse du volume des
captures pour toutes les catégories de pêcherie notamment artisanales et
industrielles. Ces baisses sont liées essentiellement à l’effort de pêche exercé
sur les stocks, l’insuffisance de gestion, les pêches illicites et certaines
techniques de pêche prohibées mais pratiquées clandestinement.

De Nombreuses études ont été réalisées dans la région sur les paramètres
environnementaux et bioécologiques et les résultats de ces travaux sont disponibles au
Centre de recherches Océanologiques d’Abidjan. Des programmes de recherche sont
projetés pour le suivi de la bioécologie des principales espèces. Des enquêtes
quotidiennes sont conduites pour le suivi des captures et des efforts dans les villes de
de Grand-Bereby, Saan-Pedro, Sassandra, Fresco, Grand-Lahou et Abidjan. Au niveau
des perspectives, il est prévu la création d’un bureau de pêche à San-Pedro afin de
mieux collecter et gérer les données environnementales et de suivre la bioécologie de
certaines espèces végétales et animales. Enfin, il est prévu de créer une ou deux aires
marines protégées dans la région.

Figure 18 : Erosion à San-Pedro

Évaluation de la zone selon les critères de la CDB


(Discutez de la zone en relation avec chacun des critères de la CDB et faite le lien avec les meilleures
données scientifiques. Veuillez notez qu’un candidat peut se qualifier sur la base d’un ou de plusieurs
critères, et que les limites des n’ont pas besoin d‘être définies avec une précision exacte. Le modélisation
peut être utilisée afin d’estimer la présence des attributs. Veuillez noter là où se trouvent des lacunes
d’informations.
Critères CBD Description Classement de la pertinence du
EBSA (Annexe I de la décision IX/20) critère
(Annexe I de (veuillez marquer d’un X l’une des
la décision colonnes)
IX/20) Ne sais Faible Certaine Élevée
pas
Caractère Zone arborant des espèces, populations ou X

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unique et communautés soit (i) uniques (uniques en leur
rareté genre), rares (se trouvant seulement dans
quelques endroits) ou endémiques, et/ou (ii)
des habitats ou écosystèmes uniques, rares ou
distincts; et/ou des caractéristiques
géomorphologiques ou océanographique hors
du commun
Explication du classement
L’aire marine de Tabou-Abidjan présente deux caractéristiques non encore observées
ailleurs dans le pays. Il s’agit de l’embouchure du fleuve Sassandra qui se jette
directement en mer. Cette ouverture demeure statique et permanente, permettant ainsi
une communication et des échanges de masses d’eaux et d’organismes entre les deux
milieux. De plus, la région présente des rochers tant sur le littoral qu’en mer, c’est le cas
des falaises de Fresco. Ces rochers sont enfouis ou non et constituent des habitats et
des refuges précieux pour les organismes aquatiques marins notamment les langoustes
et les cigales de mer. Les rochers, en faible quantité, comparativement à la région de
l’aire San-Pedro-Fresco, sont aussi observés dans l’aire marine de Grand-Bassam.
Enfin la région sert de zones de ponte et de nidification des tortues marines

Importance Aires nécessaires pour la survie et la X


spéciale pour prospérité d’une espèce
les stades de
l’histoire
naturelle
d’une ou
plusieurs
espèce (s)

Explication du classement
De nombreuses espèces utilisent l’aire marine de Tabou-Abidjan pour le déroulement
de leur cycle vital (développement des œufs et des larves, croissance, maturation des
gonades et accouplement). Outre les poissons comme les Sardinelles, les Etmaloses,
les Crevettes roses Penaeus notialis, il apparaît les mollusques céphalopodes, les
langoustes, les cigales et les araignées de mer, les crevettes d’eaux douces et de
nombreux poissons prédateurs. Excepté les ethmalose, les crevettes marines et les
crevettes d’eaux douces qui sont amphidromiques, les autres espèces ont un cycle vital
qui se déroule totalement dans la région. Enfin, étant solides, les rochers permettent
aux spores, aux filaments de certaines algues et de certains mollusques comme les
huîtres et les mytiles de se fixer et de se développer.
Importance Zone arborant des habitats significatifs pour X
pour les la survie et le rétablissement des espèces
espèces et menacées, en danger ou en déclin ou une zone
habitats abritant un ensemble important de ces espèces
menacés, en
danger ou en
déclin
Explication du classement
Les crustacés et particulièrement les langoustes, les cigales et les araignées de mer se
développent en particulier dans la région à cause des rochers qui leur servent
d’habitats, de refuge etc. Outre cela, l’aire marine Tabou-Abidjan d’habitats qui
contribuent au développement des algues sources aussi d’habitats et de refuge et
source de nourriture des animaux phytophages et au rétablissement de nombreuses
18
espèces marines
Vulnerabilité, Zone arborant une proportion relativement X
fragilité, élevée d’habitats, de biotope et d’espèces
sensibilité, ou sensibles qui sont en processus de lent
lent rétablissement ou fragiles dans leur
rétablissment fonctionnement ( hautement susceptibles de
dégradation en raison des activités humaines
ou d’événements naturels
Explication du classement
Plusieurs habitats de l’aire marine de Tabou-Abidjan sont sensibles ou à rétablissement
lent. Ce sont les exemples de l’embouchure de la lagune de Fresco et de Grand-Lahou
qui se ferment progressivement. Suite à ces fermetures on assiste à une faible intrusion
marine dans les eaux lagunaires avec pour conséquence la dégradation de
l’environnement caractérisée par la destruction des mangroves, la baisse de l’oxygène
et l’augmentation de la vase et des nutriments sulfurés voire l’anoxie des eaux
lagunaires avec pour conséquence la mort de certains poissons. Enfin, par endroits, on
note la perte de la qualité de l’eau et de certaines plages à cause de la pollution
(déchets solides comme les goudrons, sachets plastiques etc.) et surtout les accidents
liés à l’exploitation de gaz (exemple de la région de Jacqueville avec la perte de
nombreux animaux marins).
Productivité Aires arborant des espèces, des populations ou X
biologique des communautés avec une productivité
biologique naturelle comparée élevée
Explication du classement
L’aire marine de Tabou-Abidjan est très productive à cause de la diversité des habitats,
et surtout, elle est aussi parcourue par des upwellings qui favorisent le développement
du phytoplancton, des algues, du zooplancton, des animaux brouteurs, phytophages et
zoophages ainsi que les prédateurs.
Diversité Aires contenant une diversité comparée élevée X
biologique d’écosystèmes, d’habitats, de communautés et
d’espèces ou une zone de diversité génétique
élevée
Explication du classement
L’aire marine de Tabou-Abidjan présente une diversité écosystèmique englobant la
lagune de Fresco, les mangroves, le fleuve Sassandra, les plages du littoral, les eaux
marines, subdivisée en habitats multiples et multiformes etc. Ces habitats regorgent de
nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques, d’invertébrés benthiques ou non, des
poissons benthiques ou non, des tortues et des reptiles, des mammifères aquatiques.
Caractère Une zone ayant un caractère naturel compare X
naturel élevé en tant que résultat de l’absence ou du
faible degré de perturbations ou dégradation
‘origine anthropique.
Explication du classement
L’aire marine de Tabou-Abidjan a perdu une partie de son caractère naturel à cause des
activités humaines qui s’y déroulent à savoir la pêche à l’aide de chalut qui perturbe et
détruit les fonds marins, le développement des villes sur le littoral et son cortège
d’urbanisation et de construction d’habitation, le développement de l’agriculture et
particulièrement la prolifération des grandes plantations d’hévéas, les pollutions marines
dues aux navires. Cependant, certaines régions demeurent encore naturelles à cause
leur inaccessibilité. En effet, de nombreux endroits présentant des falaises, des rochers
enfouis ou non dans les milieux marins et des collines abruptes présentent un caractère

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naturel.

Partage d’expériences et information en appliquant d’autres critères (optionnel)

Autres critères et biologique ? Classement de la pertinence du


critère
(veuillez marquer d’un X l’une des
colonnes)
Ne Faible Certaine Élevée
sais
pas
Ajoutez un/des critères pertinents

Références
(par exemple: documents et publications pertinents, incluant des adresses URL lorsque disponibles;
ensemble de données pertinentes et où se trouvent ces données; de l’information provenant de matériel
audio/visuel, de vidéo, de modèles pertinents, etc.)

Revue de synthèse :
1993. Environnement et Ressources aquatiques de Côte d’Ivoire. Tome 1 : Le milieu
marin, Editeurs (P. Leloeuff, Marchal E. Amon Kothias J-B), 583P.
1993. Environnement et ressources aquatiques de Côte d’Ivoire. Tome 2 : les milieux
lagunaires, Editeurs (J-R Durand, Dufour P., Guiral D., Zabi S.G.F.), 544P.
2002. KARAMOKO M. Identification et étude de la reproduction, de la distribution
géographique et des facteurs de menace des tortues marines migrant sur le littoral
ivoirien : cas du département de Tabou. DEA, UFR BIOSCIENCES. UNIV. COCODY,
59P.
2009-2010. SANKARE Y, JOANNY T. et AMON KOTHIAS J.B. Rapport d'exécution de la
Convention N° 2009 039 006 Relative à l’évaluation des ressources maritimes halieutiques
démersales et thonières de la Côte d’Ivoire conclue entre le CRO et le PAGDRH, 87P

Cartes, tableaux et graphiques

Droits et autorisation
(Indiquez si il y a quelconque enjeux connus relatifs à l’autorisation de publier ou partager ces données
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