Statistique Probabilités: Jean-Pierre Lecoutre

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jean-pierre lecoutre

statistique
et probabilités
QCM et exercices corrigés
10 sujets d’examen corrigés
Avec rappels de cours

6e édition

Lims-lecoutre-p.1.indd 1 13/11/14 13:23


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© Dunod, 2015
5, rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-072150-4

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Sommaire

Avant-propos V

TD 1 • Notion de probabilité 1
L’essentiel du cours 1
Pouvez-vous répondre? 5
Questions de réflexion 6
Entraînement 6
Solutions 11

TD 2 • Variable aléatoire discrète 21


L’essentiel du cours 21
Pouvez-vous répondre? 25
Questions de réflexion 25
Entraînement 26
Solutions 29

TD 3 • Variable aléatoire continue 35


L’essentiel du cours 35
Pouvez-vous répondre? 39
Questions de réflexion 40
Entraînement 40
Solutions 44

TD 4 • Couple et vecteur aléatoires 51


L’essentiel du cours 51
Pouvez-vous répondre? 56
Questions de réflexion 56
Entraînement 57
Solutions 61

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IV TD Statistique et probabilités

TD 5 • Notions de convergence 71
L’essentiel du cours 71
Pouvez-vous répondre ? 75
Questions de réflexion 75
Entraînement 76
Solutions 79

TD 6 • Estimation ponctuelle 85
L’essentiel du cours 85
Pouvez-vous répondre ? 89
Questions de réflexion 90
Entraînement 90
Solutions 93

TD 7 • Estimation par intervalle de confiance 105


L’essentiel du cours 105
Pouvez-vous répondre ? 110
Questions de réflexion 110
Entraînement 111
Solutions 115

TD 8 • Théorie des tests 123


L’essentiel du cours 123
Pouvez-vous répondre ? 127
Questions de réflexion 128
Entraînement 128
Solutions 136

TD 9 • Sujets d’examen corrigés 157


Sujets d’examen 157
Éléments de correction 169

Tables statistiques 189


Index 201

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Avant-propos

Ce volume de la série TD, de la collection « Éco Sup », s’adresse aux étudiants de


Licence d’Économie et de Gestion. Au début de chaque chapitre, les principales
notions de cours et les résultats essentiels sont rappelés de façon succincte dans
« L’essentiel du cours ». Un bref texte introductif indique les points essentiels qui
vont être abordés et étudiés dans le chapitre. Il ne s’agit pas d’un résumé de cours,
mais seulement d’un avant-propos où l’on essaie d’expliquer, dans un langage
peu formalisé, le fondement et l’utilité des notions définies ensuite de façon plus
formelle.
Chacun des huit chapitres présente la même structure. Un certain nombre d’affir-
mations constituent le paragraphe « Pouvez-vous répondre ? ». La réponse en
vrai-faux permet à l’étudiant de vérifier s’il a bien compris les principaux points
de cours. Il doit exercer sa vigilance face à des affirmations, parfois simples, mais
qui peuvent contenir un piège.
Les « Questions de réflexion » qui sont proposées ensuite ont essentiellement
pour but de mettre l’accent sur certains éléments de cours un peu délicats. Il faut
être attentif aux commentaires qui figurent dans la solution de l’exercice, en fin de
chapitre.
Les exercices d’« Entraînement » permettent enfin à l’étudiant de tester sa capa-
cité à passer de la théorie à la pratique. Ils suivent l’ordre de progression du cours
et sont précédés d’un titre indiquant la principale notion à laquelle ils se rappor-
tent. Une rubrique « Analyse de l’énoncé et conseils » précise la démarche à suivre
et les résultats de cours à utiliser pour résoudre l’exercice proposé.
Les solutions très détaillées sont regroupées en fin de chapitre, et souvent assor-
ties de commentaires.
Dans le dernier chapitre, les textes récents des examens de 2e année de Licence
d’Économie et Gestion de l’université Panthéon-Assas permettent de retrouver
les principaux points abordés dans les chapitres précédents. L’étudiant peut ainsi
évaluer le niveau de difficulté de ce qui peut être demandé à une épreuve d’exa-
men. Les corrigés sont rassemblés après les énoncés.

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Notion
de probabilité 1

Si on veut formaliser un problème dans lequel le hasard intervient, on doit construire un


modèle probabiliste, choisi en fonction du but que l’on poursuit. Ce modèle est constitué d’un
ensemble fondamental, d’une tribu d’événements et d’une probabilité. Le choix de l’ensemble
fondamental est très important pour le calcul ultérieur des probabilités des événements.
Nous introduirons aussi les notions de probabilité conditionnelle et d’indépendance. La
formule de Bayes est souvent très utile pour le calcul de probabilités conditionnelles.

1. Ensemble fondamental
Le résultat d’une expérience aléatoire s’appelle un événement élémentaire. L’en-
semble des résultats possibles s’appelle ensemble fondamental (ou univers) et est
noté traditionnellement Ω. Chaque élément ω de Ω représente donc un événement
élémentaire, et toute partie A ⊂ Ω (ou A ∈ P (Ω)) sera un événement. Parfois on dit
que Ω est l’ensemble des éventualités possibles et les événements élémentaires sont
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.

alors les singletons, c’est-à-dire les ensembles réduits à un seul élément {ω}, qui
sont effectivement en toute rigueur des événements, puisqu’appartenant à P (Ω),
ce qui n’est pas le cas du point ω.

2. Algèbre et tribu d’événements


 
Le couple Ω, P (Ω) s’appelle un espace probabilisable. Même si Ω est fini, le cardinal
de P (Ω) peut être un nombre très grand et dans ce cas on est amené alors à
ne considérer qu’une famille restreinte A de parties de Ω, A ⊂P (Ω). Pour que
le résultat des opérations ensemblistes (union, intersection, complémentaire) soit
encore un événement, il est nécessaire que la famille d’événements qui a été retenue
soit fermée, ou stable, vis-à-vis de ces opérations, c’est-à-dire qu’il soit bien un

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2 TD Statistique et probabilités

élément de la famille. De plus, les événements « certain », Ω, et « impossible », ∅,


doivent également appartenir à cet ensemble. Ainsi, on associera à une épreuve
aléatoire un ensemble non vide de parties de Ω, noté A, qui vérifiera :

C1 pour tout A ∈ A, alors Ā ∈ A;

C2 pour tout A ∈ A et tout B ∈ A, alors A ∪ B ∈ A.

Il y a fermeture pour le complémentaire et l’union. Cet ensemble A s’appelle une


algèbre de parties de Ω. Bien entendu, grâce aux lois de Morgan, on a une définition
équivalente en remplaçant la condition C2 par :

C2 pour tout A ∈ A et tout B ∈ A, alors A ∩ B ∈ A.

 Propriétés d’une algèbre


P1 La famille étant non vide, on en conclut que :

∅ ∈ A et Ω ∈ A

P2 Si Aj ∈ A pour 1 ≤ j ≤ n, on démontre par récurrence que :

n

Aj ∈ A
j=1

P3 Si Aj ∈ A pour 1 ≤ j ≤ n, on démontre également par passage au complé-


mentaire que :
n

Aj ∈ A
j=1

Cependant, certaines expériences peuvent se dérouler indéfiniment et on a donc


besoin de renforcer la propriété P2 de fermeture pour l’union finie par une condition
de fermeture pour l’union dénombrable, soit :

C3 Si An ∈ A pour tout n ∈ N, alors :



An ∈ A
n=0

Cette condition exprime que toute union dénombrable d’événements est encore
un événement. L’ensemble A auquel on impose les conditions C1 et C3 s’appelle
alors une σ-algèbre ou tribu d’événements.
Le couple formé de l’ensemble fondamental Ω et de la tribu d’événements associée
A s’appelle un espace probabilisable.

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TD • otio de ro i ité 3

3. Probabilité
Définition. On appelle probabilité P sur (Ω, A) une application P : A → [0, 1] telle
que :
(i) P(Ω) = 1;
(ii) pour toute suite An d’événements incompatibles, soit An ∈ A avec Am ∩ An = ∅
pour m  = n :
 ∞  ∞
 
P An = P(An )
n=0 n=0

propriété dite de σ-additivité.


Une probabilité est donc une application qui à un événement va associer un nombre
compris entre 0 et 1. Le triplet (Ω, A, P) s’appelle un espace probabilisé.

 Propriétés
P1 L’événement impossible est de probabilité nulle :

P(∅) = 0

P2 La probabilité de l’événement complémentaire d’un événement quelconque


A s’obtient par :

P(Ā) = 1 − P(A)

P3 Si un événement en implique un autre, sa probabilité est plus petite :

A ⊂ B ⇒ P(A) ≤ P(B)

P4 La probabilité de l’union de deux événements s’obtient par la formule de


Poincaré :
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.

P(A ∪ B) = P(A) + P(B) − P(A ∩ B)

4. Probabilités conditionnelles
On considère l’espace probabilisé (Ω, A, P) et un événement particulier B de A
tel que P(B) > 0. La connaissance de la réalisation de B modifie la probabilité de
réalisation d’un événement élémentaire, puisque l’ensemble des résultats possibles
est devenu B et non plus Ω. Cette nouvelle probabilité, notée P(.|B), est définie sur
la tribu conditionnelle :

A|B = {A ∩ B/A ∈ A}

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4 TD Statistique et probabilités

par :

P(A ∩ B)
P(A|B) =
P(B)

La formule de définition de la probabilité conditionnelle peut aussi s’écrire, si


P(A) > 0 :

P(A ∩ B) = P(B)P(A|B) = P(A)P(B|A)

Elle s’appelle parfois formule des probabilités composées et se généralise par récur-
rence :

P(A1 ∩ A2 ∩ . . . ∩ An ) = P(A1 )P(A2 |A1 )P(A3 |A1 ∩ A2 ) . . .


P(An |A1 ∩ A2 ∩ . . . ∩ An−1 )
n
 k−1

 
= P(A1 ) P Ak | Ai
k=2 i=1

5. Théorème de Bayes

Un système complet d’événements est une partition de Ω en événements {A1 , . . . , An }


de probabilités strictement positives, P(Ai ) > 0 pour
 1 ≤ i ≤ n, et incompatibles
deux à deux, i.e. avec Ai ∩ Aj = ∅ pour i  = j et ni=1 P(Ai ) = 1. On suppose que
les probabilités des événements inclus dans chacun des Ai sont connues et on va
donc décomposer un événement quelconque B sur ce système :
 n  n
 
B=B∩Ω=B∩ Ai = (Ai ∩ B)
i=1 i=1

On aboutit ainsi à la formule de la probabilité totale :

n
 n

P(B) = P(Ai ∩ B) = P(Ai )P(B|Ai )
i=1 i=1

Ceci va nous permettre de calculer les probabilités a posteriori P(Ai |B), après réali-
sation d’un événement B, à partir des probabilités a priori P(Ai ), 1 ≤ i ≤ n :

P(Ai ∩ B) P(Ai )P(B|Ai )


P(Ai |B) = = n
P(B) 
P(Ai )P(B|Ai )
i=1

résultat appelé formule de Bayes ou parfois théorème de Bayes.

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TD • otio de ro i ité 5

6. Indépendance en probabilité
Définition. Deux événements A et B sont dits indépendants, relativement à la probabilité
P, si :
P(A ∩ B) = P(A)P(B)

La probabilité de réalisation simultanée de deux événements indépendants est


égale au produit des probabilités que chacun de ces événements se produise
séparément. En conséquence, si P(B) > 0 :
P(A ∩ B) P(A)P(B)
P(A|B) = = = P(A)
P(B) P(B)
La réalisation d’un événement ne modifie pas la probabilité de réalisation de
l’autre.

 Indépendance mutuelle
Si l’on considère n événements Ai , avec n > 2, il y a lieu de distinguer l’indépen-
dance deux à deux qui impose :
P(Ai ∩ Aj ) = P(Ai )P(Aj ) 1 ≤ i  = j ≤ n
de l’indépendance mutuelle, condition plus forte qui s’écrit :
P(Ai1 ∩ Ai2 ∩ . . . ∩ Aik ) = P(Ai1 )P(Ai2 ) . . . P(Aik ) 2 ≤ k ≤ n
pour tous les sous-ensembles {i1 , . . . , ik } de {1, 2, . . . , n}.

Vrai Faux
1. On peut associer deux ensembles fondamentaux différents à
une même expérience.
2. L’égalité P(A ∪ B) = P(A) + P (B) implique que les événements
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.

A et B sont incompatibles.
3. L’information apportée par la connaissance de la réalisation
d’un événement B augmente la probabilité d’un autre événement
A, i.e. P(A|B) ≥ P(A).
4. Si deux événements sont incompatibles, alors ils sont indépen-
dants.
5. Si deux événements sont indépendants, alors leurs complé-
mentaires le sont aussi.
6. Soit Ω = {a, b, c, d} avec équiprobabilité des événements élé-
mentaires sur P (Ω). Les événements A = {a, b} et B = {a, c} sont
dépendants car ils sont réalisés simultanément quand l’événement
élémentaire a est réalisé.

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6 TD Statistique et probabilités

7. On lance deux pièces de monnaie parfaitement identiques et on note les trois


résultats possibles PP, FF et PF où la lettre P (resp. F) désigne le résultat pile (resp.
face). L’événement élémentaire PF est-il de probabilité 1/3?
8. Un roi sanguinaire a imaginé le jeu suivant : il fait arrêter quelques-uns de ses
sujets et les fait conduire devant un sac contenant mille jetons numérotés de un
à mille ; ils doivent alors tirer trois fois un jeton dont on note le numéro avant de
le remettre dans le sac. Le roi leur demande alors de choisir le cas dans lequel ils
seront pendus : soit lorsque le produit des trois nombres est pair, soit dans le cas
contraire. Quelle est la probabilité pour un sujet d’être pendu :
s’il connaît le calcul des probabilités?
s’il ne le connaît pas?
9. On considère deux événements quelconques A et B. Exprimer en fonction de
P(A), P(B) et P(A ∩ B) les probabilités conditionnelles suivantes : P(A|A ∪ B),
P(A|A ∩ B) et P(B̄|Ā) ; que devient cette dernière probabilité lorsque A et B sont
indépendants?
10. On suppose que dans une famille de deux enfants, les différentes répartitions
ordonnées fille-garçon sont équiprobables.
a) Sachant que l’un au moins des enfants est une fille, calculer la probabilité que
les deux enfants soient des filles.
b) Si vous sonnez à l’appartement de cette famille et qu’une fille vous ouvre,
quelle est la probabilité que l’autre enfant soit une fille?

Ensemble fondamental

11. On lance simultanément deux dés numérotés de 1 à 6. Déterminer l’ensemble


fondamental Ω dans les cas suivants :
a) Les deux dés sont distincts (par exemple un rouge et un bleu).
b) Les deux dés sont identiques.
c) Les deux dés sont identiques et on s’intéresse seulement à la parité du résultat.

Analyse de l’énoncé et conseils. L’ensemble fondamental est déterminé à chaque fois


par la manière dont un résultat élémentaire va être noté.

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TD • otio de ro i ité 7

12. On lance six boules dans quatre cases distinctes. Représenter l’ensemble
fondamental Ω dans les deux cas suivants.
a) Les boules sont numérotées de 1 à 6.
b) Les boules sont identiques.

Analyse de l’énoncé et conseils. Comme dans l’exercice précédent, il faut se poser la


question de savoir ce qui caractérise un événement élémentaire.

13. Au résultat pile du lancer d’une pièce on associe la valeur +1 et la valeur −1


à face. Déterminer l’ensemble fondamental Ω associé aux expériences aléatoires
suivantes :
a) On effectue six lancers successifs.
b) On lance six pièces identiques simultanément.
c) On lance six pièces identiques simultanément et on ne s’intéresse qu’à la valeur
du résultat total obtenu.

Analyse de l’énoncé et conseils. Chaque événement élémentaire est spécifié de façon


différente selon les cas.

Atomes

14. Soit A, B et C trois événements quelconques liés à une même épreuve aléatoire.
Décomposer les événements E = (A ∪ B)∆C et F = A ∪ (B∆C) en une réunion
d’événements incompatibles deux à deux et indécomposables, appelés atomes.
Dans quel cas les événements E et F sont-ils confondus?

Analyse de l’énoncé et conseils. Si un schéma ne peut en aucun cas remplacer une


démonstration, la représentation des événements E et F à partir de A, B et C sera une
aide précieuse pour déterminer leur décomposition en atomes. Ces derniers sont des
événements qui s’expriment sous la forme A ∩ B ∩ C̄, Ā ∩ B̄ ∩ C . . .
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Algèbre d’événements

15. Soit Ω = {a, b, c, d}. Déterminer l’algèbre A contenant les événements {c} et {d}.

Analyse de l’énoncé et conseils. Ce sont les propriétés générales d’une algèbre qui
vont permettre de déterminer celle qui est demandée.

16. Soit Ω = {a, b, c,d, e}. Déterminer l’algèbre A engendrée par la partition
Π = {a}, {b, c}, {d} , {e} de Ω.

Analyse de l’énoncé et conseils. L’algèbre demandée doit contenir tous les éléments
de la partition et donc aussi toutes leurs réunions.

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8 TD Statistique et probabilités

17. Déterminer toutes les algèbres d’événements définies sur les ensembles Ω
suivants.
a) Ω = {a}.
b) Ω = {a, b}.
c) Ω = {a, b, c}.

Analyse de l’énoncé et conseils. Les algèbres finies comportent 2k éléments, avec k


variant de 1 à card Ω.

18. À l’aide des opérations d’union, d’intersection et de passage au complémen-


taire, construire à partir de deux sous-ensembles quelconques A et B de Ω toutes les
parties possibles de cet ensemble fondamental. Montrer qu’il s’agit d’une algèbre
d’événements.

Analyse de l’énoncé et conseils. Il faut considérer la partition de Ω que l’on peut


former à partir des atomes (cf. exercice 14, page précédente).

Tribu d’événements

19. Soit Ω un ensemble infini non dénombrable et C l’ensemble des parties A de


Ω telles que A ou bien Ā est dénombrable. Montrer que C est une σ-algèbre ou
tribu d’événements.

Analyse de l’énoncé et conseils. Il faut vérifier les propriétés caractéristiques d’une


tribu et utiliser le fait qu’un ensemble inclus dans un ensemble dénombrable est lui-
même dénombrable.

Calcul de probabilités

1 2 1
20. Soit A et B deux événements tels que P(A) = , P(B) = et P(A ∩ B) = .
4 3 8
Calculer les probabilités de E = « au moins l’un de ces événements se produit » et
F = « un seul de ces événements se produit ».

Analyse de l’énoncé et conseils. C’est une application directe de la formule de


Poincaré.

21. On considère un lot de 100 bulletins sur lesquels figurent les réponses oui
ou non à trois questions. Après dépouillement, les nombres de réponses oui aux
questions 1, 2 et 3 sont respectivement 60, 40 et 30. Les nombres de réponses oui
associées aux questions 1 et 2, 1 et 3 et 2 et 3 sont respectivement 24, 15 et 12. Enfin,
sur 10 bulletins il est répondu oui aux trois questions. On désigne par Ei , 1 ≤ i ≤ 3,

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TD • otio de ro i ité 9

l’événement « la réponse est oui à la i−ème question » sur un bulletin prélevé au


hasard parmi les 100. On demande d’exprimer à l’aide des Ei les trois événements
suivants, puis de calculer leur probabilité : sur le bulletin prélevé, on a obtenu deux
oui et un non, un oui et deux non, trois non.

Analyse de l’énoncé et conseils. Il faut décomposer chaque événement considéré en


événements incompatibles et utiliser une formule souvent utile dans ce type d’exercice :
P(A ∩ B̄) = P(A) − P(A ∩ B).

22. Un étudiant doit répondre à quatre questions à choix multiple où trois


réponses sont proposées à chaque fois, une seule étant correcte.
a) Dans le cas où l’étudiant répond au hasard et de façon indépendante à chaque
question, calculer la probabilité qu’il donne plus de réponses justes que fausses.
b) Que devient cette probabilité s’il n’y a que deux réponses possibles à chaque
question? et s’il y en a quatre?

Analyse de l’énoncé et conseils. On construit l’ensemble fondamental le plus simple


décrivant l’ensemble des résultats possibles, de telle sorte qu’il y ait équiprobabilité des
événements élémentaires. Ayant écrit l’événement considéré à l’aide de ces événements
élémentaires, le calcul de sa probabilité se fait sans difficulté.

23. Deux joueurs A et B participent à un jeu avec des probabilités respectives de


victoire à chaque partie p et q = 1 − p. Le gagnant est celui qui le premier obtient
deux victoires de plus que l’autre. Quelle est la probabilité de gain de chaque
joueur?

Analyse de l’énoncé et conseils. Il est conseillé de faire un arbre du déroulement


des deux premières parties et de marquer à l’extrémité des quatre branches la nouvelle
valeur de la probabilité de gain du joueur A par exemple.

Problèmes de dénombrement
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.

24. On jette trois dés identiques numérotés de 1 à 6. Calculer la probabilité


d’observer les résultats suivants.
a) Trois fois le même chiffre.
b) Deux fois le même chiffre et un autre différent.
c) Trois chiffres différents.

Analyse de l’énoncé et conseils. Ayant construit l’ensemble fondamental où il y


a équiprobabilité des événements élémentaires, on écrit, en utilisant par exemple les
lettres de l’alphabet, la forme générale du résultat considéré pour calculer ensuite le
nombre de résultats différents de cette forme.

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10 TD Statistique et probabilités

25. On tire au hasard et sans remise cinq cartes d’un jeu de trente deux. Calculer
la probabilité d’obtenir : une paire (résultat de la forme aabcd), deux paires (aabbc),
un full (aaabb).

Analyse de l’énoncé et conseils. Voir exercice précédent. Il s’agit de problèmes


combinatoires délicats qui demandent beaucoup d’attention pour bien déterminer tous
les résultats différents ayant la même forme.

26. Un tiroir contient n paires de gants différentes. En raison d’une panne d’élec-
tricité, Achille Talon prend au hasard 2r gants dans ce tiroir, avec r < n. Quelle est
la probabilité qu’il n’ait obtenu aucune paire de gants appareillés?

Analyse de l’énoncé et conseils. Il faut d’abord dénombrer tous les résultats possibles
équiprobables. Ensuite, on doit examiner comment les gants doivent être choisis pour
qu’il n’y ait aucune paire appareillée, en n’oubliant pas qu’une paire est constituée de
deux gants, un droit et un gauche !

Probabilités conditionnelles
27. On cherche une lettre qui a la probabilité p de se trouver dans l’un des quatre
tiroirs d’un secrétaire. Quelle est la probabilité qu’elle se trouve dans le quatrième
tiroir, sachant qu’on ne l’a pas trouvée dans les trois premiers?

Analyse de l’énoncé et conseils. C’est une simple application de la définition d’une


probabilité conditionnelle. Il faut cependant bien noter que p est la probabilité que la
lettre soit dans le secrétaire et que, si elle y est, tous les tiroirs ont la même probabilité
de la contenir.

28. On considère trois urnes U1 , U2 et U3 qui contiennent respectivement deux


boules noires, deux boules blanches et une blanche et une noire. On vous présente
l’une de ces trois urnes tirée au hasard ; quelle est la probabilité que ce soit U1 :
si vous savez que l’urne contient au moins une boule noire?
si vous tirez une boule noire?

Analyse de l’énoncé et conseils. Il s’agit encore du calcul d’une probabilité condi-


tionnelle où il faut seulement être attentif à la définition de l’événement par lequel on
conditionne.

29. Une élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours. Deux candidats A
et B sont en présence. Au premier tour 40 % des voix vont à A et 45 % à B, le
reste étant constitué d’abstentions. Aucun candidat n’ayant la majorité absolue,
un second tour est organisé. Tous les électeurs ayant voté la première fois voteront
à nouveau. Un sondage indique par ailleurs que 5 % des voix de A se reporteront
sur B et que 10 % des voix de B iront à A. On estime de plus que les deux tiers des
électeurs n’ayant pas voté au premier tour voteront, à raison de 60 % pour A et
40 % pour B.

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TD • otio de ro i ité 11

a) Quelle est la probabilité pour qu’un abstentionniste du premier tour vote


pour A? pour B?
b) D’après ce sondage, quel candidat a la plus forte probabilité d’être élu?

Analyse de l’énoncé et conseils. Les résultats du premier tour se traduisent en termes


de probabilités et les éléments du sondage en termes de probabilités conditionnelles
au vote du premier tour. On doit ensuite calculer les probabilités conditionnelles à
l’abstention au premier tour et en déduire la probabilité du vote au second tour, pour
chacun des candidats.

Théorème de Bayes

30. On classe les gérants de portefeuille en deux catégories : ceux qui sont bien
informés et ceux qui ne le sont pas. Lorsqu’un gérant bien informé achète une
valeur boursière pour son client, la probabilité que le cours de celle-ci monte est
de 0,8 ; dans le cas d’un gérant mal informé, cette probabilité ne vaut que 0,5. Si
on choisit au hasard un gérant dans un annuaire professionnel, la probabilité qu’il
soit bien informé est de 0,2. Calculer la probabilité que le gérant ainsi choisi soit
mal informé, sachant que la valeur qu’il a achetée a monté.

Analyse de l’énoncé et conseils. C’est une application directe du théorème de Bayes.

31. Dans la coupe de France de football, une équipe E de première division


estime qu’elle gagnera si elle rencontre une équipe de division inférieure et qu’elle
a une chance sur deux de gagner si c’est une équipe de première division. Sachant
que la probabilité de rencontrer une équipe de division inférieure est p, calculer la
probabilité que E ait rencontré une équipe de division inférieure, sachant qu’elle
a remporté son match.

Analyse de l’énoncé et conseils. Après avoir traduit en termes de probabilités les


informations fournies dans l’énoncé, on applique la formule de Bayes.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.

1  Vrai. L’ensemble Ω dépend évidemment de l’expérience considérée, mais aussi


du choix de celui qui construit le modèle, et par là présente donc un certain arbi-
traire. L’ensemble fondamental naturel associé à un jet de dé est Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6},
maissi on ne s’intéresse qu’à la parité du résultat, on peut retenir également
Ω = {1, 3, 5} , {2, 4, 6} .

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