Theme Ii. Les Frais Generaux

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THEME II.

LES FRAIS GENERAUX

Il est impossible de donner une liste exaustive des frais généraux, car ils
varient d'un type d'entreprise à l'autre. On se contentera de consacrer quelques
développements aux frais qui dans la pratique posent le plus de difficultés.
Les frais généraux comprennent toutes les dépenses qui entrainent une
diminution de l'actif net à la différence des acquisitions d'immobilisations ou
de stocks puisque la sortie de trésorerie est contrebalancée à l'actif par une
valeur d'égale montant.
Les frais généraux ne constituent des charges déductibles des résultats
imposables de l'entreprise que s'ils répondent aux conditions suivantes tirées
de la lettre de l'article 8 du CGI:

 Elle doit être exposée dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la


gestion normale de la société,
 Elle doit correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications
suffisantes,
 Elle doit se traduire par une diminution de l’actif net de la société,
 Elle doit être comprise dans les charges de l’exercice au cours duquel elle a été
engagée,
 Elle doit concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt assis sur
le bénéfice.

I. LA RATTACHEMENT DES FRAIS GENERAUX


S'il existe des règles de rattachement des produits, il n'en existe pas quant au
rattachement des charges. Dans le silence de la loi, on est conduit à transposer les
mêmes règles applicables aux produits. Autrement dit, l'entreprise débitrice
comptabilisera une charge lorsque son partenaire exécutera la prestation qu'elle avait
promise. En définitive, pour une même prestation, l'enrégistrement du produit chez
le créancier et l'enrégistrement de la charge correspondante chez le débiteur
interviennent à la même date soit celle de l'exécution de la prestation par le
créancier.
On signalera le cas particulier des charges constatées d'avance. Elles sont le
corollaire des produits constatées d'avance. Si une entreprise paie par avance des
charges qui se rapportent à des exercices futurs, elle doit les isoler dans un compte
de régularisation et ne rattachera à chaque exercice que la quote part des charges qui
lui revient.
II. LE CONTROLE DES FRAIS GENERAUX
Les frais généraux font l'objet d'une attention particulière de la part de l'administration
fiscale.
A. Les contrôles de fond
Le contrôle au fond consiste à voir si la dépense ne fait pas fiscalement l'objet d'une
interdiction de déduction. En effet, la charge n'est déductible fiscalement que
lorsqu'elle correspond à l'intérêt de l'entreprise en ce qu'elle comporte une contrepartie
suffisante. Tel n'est pas le cas des actes anormaux de gestion, de certaines sanctions
pécuniaires et de certaines dépenses de corruption.
a. Le rejet des actes anormaux de gestion
On ne peut inscrire parmi les frais généraux déductibles des résultats de l'entreprise ni
les éléments de son train de vie ni les diverses contributions que l'on verse aux
membres de sa famille. Les actes anormaux de gestion sont à réintégrer dans le
résultat imposable de l'entreprise. Ainsi, le bénéfice est augmenté d'autant, ce qui
entraine une rectification de l'impôt. Le rehaussement est majoré en plus des interêts
de retard. La même règle s'applique aux dépenses somptuaires.
b. Le rejet des pénalités pour violation d'une prescription légale
L'entreprise, dans le cadre de son activité doit respecter une multitude de
réglementations de toutes sortes dont la violation l'expose à des pénalités non
déductibles de son résultat imposable.
B. Les contrôles de forme
La comptabilité est la mémoire de l'entreprise. C'est également un instrument
privilégié à la disposition des vérificateurs en cas de contrôle fiscal. Elle doit être
fidèlement tenue et assortie des justificatifs appropriés. Les charges non
comptabilisées ne sauraient venir en déduction des résultats imposables.
III. LA VARIETE DES FRAIS GENERAUX
Il existe une multitude de frais généraux. Les articles 8 et 9 du CGI visent notamment:
1. Les charges financières
Les seuls frais financiers déductibles des résultats imposables sont ceux qui se
rapportent à des emprunts, inscrits au passif du bilan contractés auprès de personnes
autres que les actionnaires eux mêmes.
Dans le cas où la société emprunte chez un de ses actionnaires, les intérêts qui leurs
sont servis à raison des sommes qu’ils laissent ou mettent directement, ou par
personne interposée, à la disposition de la société en sus de leur part de capital, quelle
que soit la forme de la société, ne sont déductibles que dans les conditions suivantes:

 En ce qui concerne les sociétés par actions, ne sont admis en déduction que les
intérêts rémunérant les sommes apportées d'un total au plus égal au capital
social, à condition que le capital ait été entièrement libéré,
 Le montant des sommes apportées ne peut excéder pour l’ensemble des
associés le montant du capital social de la société, cette limite n’étant toutefois
pas applicable aux sociétés à risque illimité non imposable à l’impôt sur les
sociétés ainsi qu’aux actionnaires ou associés des sociétés holdings;
 Le taux des intérêts servis ne peut dépasser le taux des avances de l'institut
d'émission majoré de trois points (7,5%);

2. Les dons
Les entreprises ne sont pas des organisations philantropiques. Leur objet est de
réaliser des bénéfices. Ainsi, par principe, les purs liberalités consenties par les
entreprises constituent des actes anormaux de gestion et ne sauraient figurer parmi les
frais généraux déductibles.
Mais au delà de cette rigueur de principe, le droit fiscal doit composer avec la réalité,
laquelle impose aux entreprises de consentir, dans leur intérêt propre, certaines formes
de dons. Ainsi, les versements effectués au profit d’organismes, fondations, waqf ou
associations reconnus d’utilité publique et désignés par arrêté du Ministre chargé des
Finances, sont admis en déduction dans la limite de 0,5 % de leur chiffre d’affaires.
Ces organismes sont limitativement énumérés. Ce sont Caritas Sénégal, Croix rouge
sénégalaise, Association sénégalaise d'assistance aux lépreux, union nationale des
aveugles du Sénégal, association sénégalaise pour les nations unies et la fondation
nationale d'action sociale du Sénégal.
En cas de situation de catastrophe déclarée par l’autorité publique, l'administration
fiscale admet la déduction de la totalité des aides consenties sous forme de versements
opérés par les entreprises dans des comptes ouverts au nom de l’Etat sous réserve que
la déclaration des résultats soit accompagnée des pièces attestant de la date et du
montant de chaque versement.
3. Les cadeaux d'entreprise
Sont déductibles au titre des libéralités d'usage les cadeaux que les entreprises sont
aménés à offrir à l'occasion de certains événements. Par ailleurs, ce que l'on appelle
cadeaux d'entreprise, spécialement offets à des clients importants sont principe, des
dépenses de relations publiques qui sont déductibles dans la mesure où leur montant
n'excède pas 20.000 fcfa par client et par année.
4. Les frais de siège
Pour les entreprises qui exercent leur activité au Sénégal et dont le siège social est
situé à l'étranger, une quote-part des frais de siège incombant auxdites entreprises est
déductible. Cette quote-part est calculée, sous réserve des conventions internationales,
au prorata du chiffre d'affaires global de ces mêmes entreprises sans pouvoir excéder
20% du bénéfice comptable réalisé au Sénégal avant déduction de la quote-part des
frais de siège.
5. Les primes, indemnités et cotisations retraite
Les primes d’assurance versées à des compagnies d’assurance agréées et établies au
Sénégal ou à la Caisse de retraite par répartition avec épargne de l’Union Monétaire
Ouest Africain (CRRAE-UMOA) sont admises en déduction à la condition qu'elles
soient constituées en vue de couvrir:

 Des indemnités légales de fin de carrière, de décès ou de départ à la retraite


acquises au cours de l’exercice. Toutefois, les primes d’assurances dues pour
couvrir les droits acquis antérieurement sont déductibles par fraction de 20%,
 Des cotisations relatives aux pensions de retraite complémentaire supportées
au cours de l’exercice sous forme de rente et des cotisations relatives à la
retraite complémentaire supportées au cours de l’exercice sous forme de
capital, dans la mesure où elles n’excèdent pas 10 % du salaire du bénéficiaire.
Pour être déductibles, les cotisations ou primes doivent bénéficier à
l’ensemble ou à une ou plusieurs catégories de personnel et ne peuvent, en cas
de cumul, excéder, pour un même employé, 10% du salaire brut imposable.

6. Les impôts
Les impôts à la charge de l'entreprise mis en recouvrement au cours de l'exercice, à
l'exception de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt minimum forfaitaire sur les sociétés,
de la taxe sur les excédents de provisions, de l'impôt sur le revenu et de la taxe sur les
voitures particulières des personnes morales sont déductibles.
7. Les charges de personnel
Les charges de personnel sont déductibles, qu'ils s'agisse de rémunération en espèces,
des avantages en nature ou des charges sociales. Il n'est pas fait de distinction entre le
salaire brut et les divers accessoires comme les primes et les indemnités de toute
nature.
Ainsi, les allocations forfaitaires représentatives de frais qu'une société attribue à ses
dirigeants ou aux cadres de son entreprise, admises en déduction sans justification, ne
sont pas cumulables avec la déduction des frais réels justifiés. Les intéressés doivent
donc exercer à cet égard une option valable pour l'année entière et pour les années
suivantes, tant qu'elle n'est pas expressément dénoncée par ces derniers.
8. Les amendes et pénalités
Les transactions, amendes, confiscations, pénalités de toute nature notamment celles
mises à la charge des contrevenants à la réglementation régissant les prix, le contrôle
des changes ainsi que l'assiette, la liquidation et le recouvrement des impôts,
contributions, taxes et tous droits d'entrée, de sortie, de circulation ou de
consommation, ne sont pas admises en déduction des bénéfices soumis à l'impôt.
9. Publicité et parrainage
Les frais de publicité sont normalement déductibles à l’exception des dépenses
afférentes aux publicités prohibées qui ne sont pas admises en déduction pour la
détermination des bénéfices soumis à l’impôt sur les sociétés.
Les dépenses de parrainage (sponsoring) engagées à l’occasion de manifestations
parrainées par l’entreprise sont des dépenses de publicité déductibles à condition que
l’identité du sponsor soit portée à la connaissance du public et que les dépenses
engagées ne soient pas excessives par rapport à l’avantage attendu.
Les dépenses de parrainage engagées dans le cadre de manifestations de caractère
philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel
ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de
l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des
connaissances scientifiques françaises sont déductibles, lorsqu’elles sont exposées
dans l’intérêt direct de l’exploitation.
10. Les loyers
Lorsque l’entreprise met un logement à la disposition d’un salarié, le montant du loyer
admis en deduction est ainsi fixé:
 100.000 frs pour une pièce principale,
 200.000 frs pour deux pièces principales,
 300.000 frs pour trois pièces principals,
 400.000 frs pour quatre pièces principals et plus.

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