1893 FIDEL FITA La Inquisición de Torquemada
1893 FIDEL FITA La Inquisición de Torquemada
1893 FIDEL FITA La Inquisición de Torquemada
Secretos
íntimos
Isidore Loeb
—[369]→
—370→
1. Polémistes chrétiens et juifs en Espagne
(Revue des Études juives, tomo XVIII, páginas 231-242. París, 1889)
Comme on le verra par un passage de l'introduction que nous publions plus loin,
notre ouvrage a été adressé par le frère Fernand, de l'ordre des Dominicains, au fameux
Thomas de Torquemada (de Turre cremata), inquisiteur général des hérétiques. La
nomination de Thomas de Torquemada comme inquisiteur général étant du 17 octobre
1483, notre ouvrage est postérieur à cette date. Il fut composé par un certain Antoine
d'Avila et un prieur du couvent de Sainte-Croix de Ségovie. Toutes les parties de l'ouvrage
tirées du Talmud ou des rabbins y sont écrites en espagnol, le reste est en latin. Les grands
blancs qu'on trouve dans le manuscrit paraissent destinés à recevoir la transcription des
textes rabbiniques cités ou traduits en espagnol.
IN PRIMA PARTE ostenditur quod Talmud est lex oralis dicta a Deo Moysi,
impressa in mente et non in scripto, secundum falsam credenciam Iudeorum; quam
obligantur ad seruandam tamen quantum legem Moysi datam in quinque libris; quod
probatur octo auctoritatibus.
In prima auctoritate probatur quod simul Moysi date fuerunt due leges, scilicet lex
scripta qui sunt quinque libri Moysi, et lex oralis que uocatur ab eis Talmud et Cabala.
In IIIª probatur quod nullus ad Iudaismum recipi potest nisi credat Talmud, etsi
credat legem scriptam.
In VIª probatur quod discredens legem Talmud est hereticus et est preceptum Iudeo
ad interficiendum talem.
In VIIIª, quod deridentes verba sapientum uadunt ad infernum, in qua pena ponunt
Xpistum Dominum nostrum.
In VIIIº, quod sunt modi hereticorum inter quos ponitur Xpistus Dominus noster.
In IXº, que uerba sunt dicturi cum transeunt per ecclesias et sepulturas Xpistianorum.
—373→
In Xº, quod orant quod Creator non faciat filios suos dapnatos ut Xpistum Dominum
nostrum.
In IIº ponitur el cadis8, qui est una oracio que communiter dicitur omni die siue in
nocte siue in die, in quo cadis orant ut ueniat Messias ut edificet ciuitatem.
In IIIº ponitur oracio que dicitur qualibet die in aurora et secuntur plantus9 qui dicitur
(sic) super destrucionem domus sancte et oratur pro aduentu Mesie.
In Vº ponitur la criasema11.
In VIº ponuntur los tephilim, qui sunt cordule quas ponuntur (lire ponunt) qualibet
die in capite et brachio.
—374→
In XIVº, quod propter legere in lege eis largitur Deus bona temporalia.
In XVIIº, quod obligantur qualibet die Ueneris colligere çedaca per domos18.
In XIXº, quod dabunt cantoribus (hoc est eis qui dicunt oraciones in signoga) et
rabbinis (scilicet qui docent studentes) elemosinam ex çedaca collecta19.
In XXº, quod obligantur ad ponendum meçuza, qui sunt quedam cartulle in portis,
fixe ingressu earum.
In XXIº, quod obligantur seruare sabbatum et ter comedere in eo et ponere duo paria
maparum in mensa.
In XXIIº, quod propter custodiam sabbati eis Deus largitur bona temporalia.
In XXXº, del Purim, quod est festum quod fit propter mortem Haman et liberacionem
Iudeorum per Mardocheum.
—375→
In XXXIVº, quod ressurgent Iudei cum funeribus cum quibus sunt sepulti.
In XXXVº, quod debent ponere ad capud Iudei mortui in sepultura una almohada de
terra.
In XXXVIIIº, de coguerço25.
In XLº, quod rrespicient cotellum cum quo iugulant carnes an habeat aliquam
fisuram.
In LIIº, quod est peccatum bibere uinum Xpistianorum, et causa eius, et fructus qui
reportantur ex bibere uinum caser30.
In LIIIº, quod anuzes31 faciendo rritum quemcunque, licet non omnes, saluabuntur,
et si non possunt aliquem seruare, suficit uoluntas.
—376→
Prima questio est an seruare rritus Iudeorum sit peccatum heresis. In qua questione
declarantur hec:
IVº, ostenditur quod omnes cerimonie ueteres, scilicet tam sacramenta, quam
sacrificia, quam obseruancie, dicuntur rritus32.
Secunda questio est an seruare rritus Iudeorum contentos in doctrina Talmud sit
peccatum heresis.
IIIº, dicitur quod qui contra ueritatem predicatam in ecclesia sepissime latenter diu
persistit errore contrario, hereticus est.
Quarta questio est an possit allegari ignorancia ab istis seruantibus rritus Iudeorum
ad excusacionem suam. In qua probantur hec:
Primo, quod omnes Xpistiani tenentur scire rritus Iudeorum non esse servandos.
IIº, probatur quod de facto sciunt rritus Iudeorum non esse seruandos, ideo ignorancia
non potest ab eis alegari uere sed ficte.
Incipit prologus in epistolas missas a fratre Fernando de Sancto Dominico suo quam
plurimum Reverendo Patri Fratri Thome de Turre Cremata, sancte Crucis Priori,
Serenissimorum Regum confesori, generali hereticorum Inquisitori.
—377→
Iehsus.
Quelques explications ne seront pas de trop pour faire comprendre le but des
différentes parties de l'ouvrage.
Dans la 1 partie, l'auteur veut montrer quelle importance les Juifs attachent au
re
Talmud.
Dans la 2 partie, ce que le Talmud contient ou ce qu'on prétend qu'il contient contre
e
Jésus et le christianisme.
toutes, c'est elle qui contient la description des rites juifs, pour servir à bien reconnaître
les hérétiques judaïsants. Enfin, la 5 partie est consacrée à démontrer qu'on peut, en toute
e
—378→
Le livre de l'Alboraïque
Cet ouvrage est de la même écriture que le précédent. Il est tout entier en espagnol.
C'est à Erena34 qu'on a, d'après la préface, inventé cette belle comparaison entre les
néo-chrétiens et le cheval de Mahomet. Cela se serait passé plus de soixante ans après
l'époque où une persécution obligea beaucoup de Juifs à se faire baptiser. Ceci est, sans
aucun doute, la persécution de 1391 ou de 1412.
L'ouvrage est surement écrit après la prise de Constantinople par les Turcs (1453) et
avant l'expulsion des Juifs d'Espagne (1492). Il parle de la prise de Constantinople dans
un passage que nous citerons plus loin, et il fait souvent allusion à la présence des Juifs
en Espagne. Il semble résulter du passage cité plus loin, dans le nº 19 de notre résumé,
que l'ouvrage a été écrit en 1488, c'est-à-dire qu'il est contemporain de l'ouvrage précédent
et de l'établissement de l'Inquisition en Espagne. Nous en donnons ici la préface:
—380→
L'auteur explique ensuite comment les Juifs néo-chrétiens, les Alboraïques, ont tous
ces caractères du cheval de Mahomet. Nous donnons ici un résumé de ces intéressantes
et profondes considérations:
—382→
20. Mors de feu, rênes faites d'une épée polie d'acier fin.-
Il faut les tenir et morigéner ferme.
Un seul fait intéressant est à retenir. L'auteur remarque qu'il y a une grande différence
entre les Juifs baptisés du nord de l'Espagne (Vieille-Castille) et ceux du sud (Tolède,
Andalousie, Estremadure). Les premiers se sont convertis d'eux-mêmes (conversos
naturales) et sont fidèles à leur nouvelle religion; les seconds, —383→ convertis de
force, sont de bien mauvais chrétiens, et il ajoute que tout le monde, en Espagne, connaît
cette différence. Elle vient probablement de ce que, dans la Vieille-Castille, on aura
permis plutôt aux Juifs baptisés de force de revenir au judaïsme, de sorte qu'il y n'avait,
dans ces régions, que des anusim consentants. L'Inquisition commence son oeuvre dans
le sud (Séville), et ce n'est que peu à peu qu'elle remonte vers le nord.
Isidore Loeb.
(De la Revue des Études juives, tomo XX, páginas 237-243. París, 1890)
L'auteur anonyme du Journal dont nous venons de parler raconte que, dans le cours
de l'année 1485, les inquisiteurs de Tolède convoquèrent les rabbins et leur imposèrent
par serment, sous menace des peines les plus sévères, d'infliger l'excommunication
majeure, prononcée dans la synagogue, à tous les membres de la communauté qui
refuseraient de déclarer ce qu'ils savaient sur les marranes, et ainsi tous les Juifs, les
hommes et les femmes, vinrent témoigner et raconter beaucoup de choses36. Ce qu'on
exigeait des rabbins et de tous les Juifs de Tolède a été certainement également imposé
aux Juifs des autres villes où il y avait beaucoup de marranes. Ce fait est-il confirmé par
d'autres témoignages?
Dans l'édit par lequel Ferdinand et Isabelle ordonnent l'expulsion des Juifs
d'Espagne, ils motivent cette mesure barbare en disant que, malgré toutes les précautions
qui ont été prises, les Juifs continuaient à fréquenter les marranes et les engageaient à
pratiquer les rites juifs. L'édit dit expressément:«Les Juifs les instruisent (les néo-
chrétiens) dans la foi et les cérémonies de leur loi, ont des réunions où ils leur font des
lectures et leur enseignent ce qu'il faut observer et pratiquer selon la loi; ils les engagent
à se faire circoncire, eux et leurs enfants, leur donnent des livres de prières, leur indiquent
les jeûnes à observer, s'engagent à leur lire et à mettre par écrit les passages de leur loi,
leur disent la date de la Pâque, ce qu'ils doivent faire et observer, leur donnent des azymes
et de la viande préparée selon leur rite, les instruisent de ce qui est défendu en fait
d'aliments et de tout en général, les exhortent à observer autant que possible la loi de
Moïse (que tengan é guarden quanto pudieren la ley de Moïsen)»38.-Comment le couple
royal a-t-il connu tous ces détails?-L'édit ajoute: Tout cela est confirmé par de nombreux
témoignages tant des Juifs eux-mêmes que de ceux qui ont été séduits et aveuglés par eux.
«Lo qual todo consta por muchos dichos é confessiones así de los mismos Judíos», etc. Il
ressort de ce passage de l'édit que ce sont des Juifs qui auraient attesté contre ces
malheureux marranes qu'ils judaïsaient. Ces Juifs ont-ils été forcés de témoigner contre
les néo-chrétiens, ou l'ont-ils fait volontairement, comme de vulgaires délateurs? C'est ce
qu'une autre notice nous apprendra peut-être.
Nous montrerons plus loin que ce sont les autorités civiles qui ont pris ombrage des
procédés employés par l'Inquisition contre les néo-chrétiens, et que notre petit ouvrage a
été commandé pour combattre ces scrupules. Dans ce but, il tend surtout à établir les deux
points suivants: le Talmud contient des blasphèmes contre l'Église, et ceux qui y croient
méritent par cela même d'être —387→ condamnés comme hérétiques: sed etiam quia
tales sunt in se et tot errores... et hereses contra Christum... continent, quod merito sunt
condempnandi. De plus, l'«approbation» placée au commencement dit (III, p. 232) «que
nul ne peut-être reçu dans le Judaïsme, s'il ne croit au Talmud, quand même il croirait à
la loi écrite: quod nullus ad Judaismum recipi potest, nisi credat Talmud, etsi credat legem
scriptam.» Cette vérité est déduite more scholastico. Le second point a plutôt un caractère
canonique et juridique: l'auteur énumère les pratiques qui constituent les rites juifs (p.
233-236). D'où cette conséquence que les néo-chrétiens convaincus d'avoir observé un
seul de ces rites devaient être condamnés, en toute sécurité, comme hérétiques, selon la
lettre d'une Bulle. Cette Bulle , ainsi que l'a très bien vu M. Loeb, est citée deux fois par
l'auteur, p. 233 et p. 237. La phrase «Contra Yristianos qui ad ritus transierint» est, en
effet, empruntée à une Bulle. Ferdinand et Isabelle, s'appuyant sur ce fait que beaucoup
de néo-chrétiens étaient revenus à leurs anciens rites, avaient demandé au pape Sixte IV
la permission d'instituer contre ces relaps un tribunal d'inquisition extraordinaire; le pape
alors publia une Bulle, en date du 1 novembre 1478. Cette Bulle n'était pas encore connue
er
jusqu'à présent, mais M. Fidel Fita l'a retrouvée et publiée dans le Boletín de la Real
Academia de la Historia (XV, 1989, p. 450 et suiv.). Or, dans cette Bulle, il y a
effectivement, dans l'accusation contre les néo-chrétiens, ce passage: quod... sunt
quamplurimi [qui...] pro Christianis aparientia se gerentes ad ritus et mores Judaeorum
transire et redire [... hactenus veriti non fuerint]. Ensuite la Bulle papale sanctionne la
punition des coupables par la procédure de l'Inquisition. Mais que sont ces ritus
Judaeorum? Il fallait les définir et les classer, et c'est là le but de la Censura et confutatio
libri Talmud qui fut remise à l'inquisiteur général. L'Inquisition pouvait donc alléguer
qu'elle agissait selon la lettre de la Bulle: securius procedere possent contra tales servantes
ritus Judaycos per textum: «contra christianos qui ad ritus» (redierint). L'ouvrage
poursuivait en même temps un autre but. Après avoir énuméré 42 rites juifs, pour établir
que les néo-chrétiens qui les pratiquent peuvent être considérés comme hérétiques, il
conclut ainsi: «La conscience —388→ juive d'un marrane (d'après la loi judéo-
talmudique) pourrait se tranquilliser en observant un seul de ces rites, même si, sous la
pression de la nécessité, il était obligé de négliger tous les autres rites; au besoin, la
volonté de pratiquer un rite unique suffirait: quod Anuzes (
) faciendo ritum quemcunque licet non omnes
et si non possent aliquem servare sufficit voluntas»39. A quoi tend ce paragraphe, sinon à
montrer que l'observation d'un seul rite juif implique l'hérésie, même si le néo-chrétien
coupable ne pratique pas tous les rites du judaïsme?
Les auteurs de l'apologie réfutent cette objection avec beaucoup d'adresse et avec
une parfaite connaissance de la loi talmudico-rabbinique. Selon eux, il n'est pas vrai que
les Juifs convertis au christianisme soient considérés par les Juifs comme des apostats
méritant la peine de mort. Au contraire, on les considère encore comme des Juifs, on les
appelle «Anuzes» (Anussim), c'est-à-dire des convertis par force. Or, une conversion
forcée n'est pas une apostasie aux yeux de la loi juive. Les Juifs sont, au contraire, tenus
de chercher à ramener ce genre de relaps au judaïsme, et effectivement ils les y ramènent.
Ils ne veulent donc nullement livrer ces Anussim à la mort, mais leur sauver la vie. —
390→ Si donc des Juifs témoignent contre des néo-chétiens, on peut les en croire sur
parole. Cette argumentation est irréfutable selon la loi juive, et les auteurs peuvent même
avoir pensé à la lettre de Maïmonide au sujet des Juifs convertis par force au
mahométisme, où il expose que ceux qui, sous la pression de la force, embrassent une
autre religion, doivent néanmoins être encore considérés comme Juifs. D'où l'apologie
«Censura» conclut, avec raison, que les Juifs peuvent être considérés comme des témoins
de bon aloi contre les marranes41.
L'argument des «instigantes» contre l'admission des témoins juifs dans les procès
d'hérésie devant l'Inquisition et la judicieuse réfutation de l'apologie prouvent, sans
conteste, ce fait que des Juifs ont été assignés comme témoins contre des marranes
accusés de judaïser. Mais il semble qu'à cette époque les Juifs n'étaient pas forcés de
témoigner, autrement les instigantes auraient relevé la chose. Ce point important pourrait
être mieux précise, si on connaissait l'époque de la composition de la «Censura». On sait
seulement qu'elle a été écrite après septembre 1483, comme l'a montré M. Loeb, c'est-à-
dire après la nomination de Torquemada aux fonctions d'inquisiteur général. L'invitation
adressée aux rabbins et aux communautés de dénoncer les marranes fut publiée seulement
en 1485. La question serait donc seulement de savoir si la «Censura» a été composée
avant ou après 1485. La solution de ce problème permettrait d'établir si la déclaration de
la part des Juifs leur fut imposée ou était spontanée.
H. Graetz
Sobre la Inquisición de Segovia sacó á luz Colmenares43 una cédula del Consejo de
la Suprema, que transcribió de la original, fechada en 11 de Septiembre de 1494.
Hallábanse entonces los Reyes en Segovia44; y el gobierno supremo de la Inquisición
había recibido profundas modificaciones en virtud del Breve de Alejandro VI45 expedido
en Roma á 23 de Junio del mismo año y dirigido á D. Martín Ponce de León arzobispo
de Mesina, Iñigo Manrique obispo de Córdoba, Francisco Sánchez de la Fuente obispo
de Ávila y Alfonso Suarez obispo de Mondoñedo; los cuales fueron designados para
formar con Torquemada el quincuevirato inquisitorial.
—392→
—399→
Que
paresçió por
una carta de
pago que
mostraron
en la firma
gonçalo de
cuéllar,
como el
dicho XXXVII D.
gonçalo de
cuéllar hera
contento é
pagado de
treynta é CCLXXV CCL.
syete mill é
quinientos
maravedís...
Que
paresçió por
otra carta de
pago, que
pagó á
Rodrigo de LI DCCL.
castro por el
dicho
gonçalo de
cuéllar el
dicho don
mosén de
cuéllar
çynquenta é
vn mill é
seteçientos
é cinquenta
maravedís;
la qual está
fyrmada del
dicho
gonçalo de
cuéllar.
Que
paresçió por
otra carta de
pago
fyrmada del
dicho
goncalo de
cuéllar,
segund
paresçia por
ella que dió LX .
é pagó
garçia de
cuéllar por
el dicho don
mosén al
dicho
gonçalo de
cuéllar
sesenta mill
maravedís...
Que
paresçió por
otras dos
cartas de
pago
firmadas
segund por CXXVI .
ellas
paresçia del
dicho
gonçalo de
cuéllar é de
álvaro de
cuéllar su
fijo, como
por la una
es contento
é pagado el
dicho
gonçalo de
cuéllar de
ochenta mill
maravedís é
por la otra
quarenta é
seys mill
maravedís,
que son
entramas
çiento é
veynte é
seys mill
maravedís...
— CXVII DCCL.
400→ Asy
que segund
paresçió por
las dichas
cartas de
pago monta
todo lo en
ellas
contenido,
segund suso
dicho es,
dosientas é
setenta é
çinco mill é
dosientos
çincuenta
maravedís.
Asy que
descontados
de los
dichos
trezientos é CXVII DCCL.
noventa é
tres mill que
devía el
dicho
mosén de
cuéllar por
las dichas
dos
obligaçiones
los dichos
dosientos é
çinquenta
maravedís,
quedan por
cuenta, que
dió é pagó
el dicho
gonçalo de
cuéllar por
las dichas
sus alvaláes,
quedan que
deve çiento
é diez é
syete mill é
seteçientos
é çinquenta
maravedís...
De este documento (22 Octubre 1490), aparece que los inquisidores —403→ de
Segovia, el doctor de Mora y el licenciado de Cañas habían sentenciado, tiempo antes49,
al regidor Gonzalo de Cuéllar, relajándolo al brazo seglar, para ser quemado y confiscados
sus bienes. ¿Cuándo y cómo puso allí Torquemada el tribunal de la Inquisición?
Una bula de Sixto IV (31 Mayo, 1484), que publiqué53, suprimió las exenciones hasta
entonces otorgadas á los judíos españoles, y mandó á las autoridades civiles que los
sujetasen á la estricta observancia del Derecho común. En esta bula se nota respecto de
los judíos la misma distinción que hace entre los conversos del Mediodía y del Norte de
España el libro del Alboraique: los del Mediodía están más dañados54 y necesitan de más
eficaz y pronta represión. Por virtud de dicha bula dejó patente Sixto IV á los inquisidores
el camino de llamar á los judíos para testificar contra los conversos, encausados por
judaizantes; y de ahí resultó la acción positiva, sobreviniendo la reacción, ó instigación
cerca de los Reyes, contra cuyas razones militaban diestramente el libro escrito en
Segovia, como lo ha ponderado el Dr. Graetz.
Con efecto, el dedicante de la Censura, bien así como los autores de ella, alegan en
su favor el Derecho común, ó la decretal de Bonifacio VIII55, cuyas palabras citan
textualmente56:
Al tenor de esta decretal suplicaron los reyes D. Fernando y Doña Isabel á Sixto IV
que les aprobase el nuevo sistema de Inquisición, que idearon contra los judaizantes57 y
deseaban establecer con ánimo de cortar de raiz el mal que achacaban á la excesiva
tolerancia del mismo Papa y á la de los Prelados de sus reinos:
—406→
Era este, por parte de los Reyes ó de su Consejo, un golpe de Estado, cuya reforma
radical, temple de lenguaje y desmesurada pretensión nos podemos ahora completamente
explicar á la luz de las actas60 del concilio nacional de Sevilla (8 Julio-1.º Agosto, 1478).
Sixto IV derogó (29 Enero-11 Febrero, 1482) específicamente la concesión y la redujo á
sus justos límites61; mas no entendió plantear en todo su rigor el Derecho común, dejando
la conservación ó rescisión de los casos privilegiados á la madurez circunspecta con
acuerdo de ambas potestades.
Uno de estos, casos sujetos á revocación, fué la nulidad jurídica del testimonio de
los judíos contra los conversos. Sobre este punto el Fuero-Juzgo dice62:
«Recesvindo Rey.
Las dos cuestiones teológicas y en alto grado científicas, que la Censura et confutatio
libri Talmud trata de resolver, estaban candentes y pendientes de solución oficial al
celebrarse para discutirlas la Junta general de la Inquisición en Valladolid (Septiembre-
Octubre 1488). Los adversarios del sistema de Torquemada, que instigaban á los Reyes
procurando inclinarles con el peso de la razón y del derecho natural, civil y canónico, y
persuadirles, no consintiesen que los ritos talmúdicos, diversos de los judaicos
consignados por la Biblia, irrogasen á los conversos el crimen de heregía, ni que los judíos
fuesen examinados y recibidos como testigos en el caso propuesto, serían indudablemente
de gran calibre y tales que inspiraban serio temor, si prontamente no se acudía á refutarlos
sobre el terreno jurídico y científico en que se habían colocado. Sin salirse del Derecho
canónico asentaban las baterías que la Censura visiblemente procura desmontar. La
decretal de Bonifacio VIII, según ellos, no ha de extenderse más allá de los ritos de los
judíos (ritus iudaeorum), que no comprenden las prescripciones puramente talmúdicas; y
por poco que fuere dudosa la interpretación, prevalecerá el axioma odia sunt restringenda.
Por lo que hace á los testigos, la decretal invocada se deroga por otra71 que prohibe recibir
testificación del que á ella se mueve por enemistad manifiesta: «dicentes quod iudei non
valeant pro testibus, quia obligantur ad interficiendum istos ex precepto Legis.»
La bula del 11 de Febrero de 1486, por virtud de la cual Inocencio VIII unificó en
Torquemada el poder supremo de la Inquisición73, no le impidió llamar seriamente (25
Septiembre 1487) la atención del Inquisidor general acerca de las informaciones por él
habidas ó por haber contra los prelados74. Intimándole sobre este asunto el estricto
cumplimiento de la decretal de Bonifacio VIII75, le prevenía que cerrado el pliego de
cargos y autenticado, lo remitiese á Roma76. No es creible, mientras no se pruebe por el
tenor del proceso todavía inédito y desconocido, que las acusaciones intentadas por el
Inquisidor general contra D. Juan Arias Dávila estribasen sobre el hecho de haber él
judaizado ó hereticado en persona; cosa indigna de tal prelado que fué absuelto y repuesto
con honor por la Santa Sede. Tampoco era un crimen que defendiese, como buen hijo, la
memoria de su difunto padre. Resta conjeturar que fué denunciado como sospechoso de
dar favor á la herejía quizá por haber estorbado los procedimientos de la Inquisición y
oponerse con sus escritos y autoridad al curso de las sentencias fundamentadas en la
delación de testigos judíos y en la observancia de los ritos puramente talmúdicos.
—410→
De una y otra cuestión ningún mérito hacen los 15 Capítulos y ordenaciones77, del
27 de Octubre de 1488 que se acordaron, habiendo sido «ayuntados por mandado de los
muy Altos y muy Poderosos, Esclarecidos Príncipes, Rey y Reyna nuestros Señores, y el
dicho Reverendo Prior de Santa Cruz todos los Inquisidores y Asessores de todas las
Inquisiciones destos Reynos de Castilla y de Aragón, juntamente con el dicho señor Padre
Prior»; y se leyeron y publicaron «estando presente el Reverendo señor Prior de Santa
Cruz, Inquisidor general, con todos los otros Inquisidores, assí de Castilla como de
Aragón juntos en la sala del aposentamiento de su Reverenda Paternidad.» Si con motivo
de ambas cuestiones Fr. Fernando de Santo Domingo presentó, ó envió, á Torquemada la
Censura et confutatio libri Talmud, bien se deja entender hacia qué lado caería el platillo
de la balanza, y que no habiendo lugar á innovación, tampoco lo había de consignarla en
las Ordenaciones. La Reina, con todo, proveyó al peligro denunciado y mandó hacer
ejemplar castigo en los judíos, cuya perjura delación había costado la vida á los conversos.
Por este tiempo la Inquisición de Torquemada no parece que se hubiera largamente
diseminado en Castilla la Vieja. El libro del Alboraique, trazado en 1488, llega hasta el
punto de suponer que los conversos de su territorio no eran anuzim (forzados, ó cristianos
por fuerza) sino católicos sinceros. Pronto llegó el desencanto. El Cronicón de
Valladolid78, escrito por el Dr. de Toledo, médico de la Reina Católica, exhibe los datos
siguientes:
—411→
Opino que se mudaron de hecho y que la ocupación no fué simultánea. Desde 1.º de
Octubre de 1494 hasta el año 1497, los inquisidores segovianos, de nuevo ó reciente
nombramiento, instalaron su tribunal en las casas de los marqueses de Moya. Este
acontecimiento no es ajeno á nuestra investigación sobre el tiempo en que fué escrita la
Censura et confutatio libri Talmud, cuyo plazo final es el de la vida de Torquemada († 16
Septiembre 1498), y cuya redacción se encomendó á uno de sus súbditos en el convento
de Santa Cruz y al médico Antonio de Ávila por los inquisidores de Segovia,
denominados el doctor de Mora y el licenciado de Cañas.
Hallábanse los Reyes desde el mes de Mayo del año anterior86 en Andalucía, donde
entendían permanecer y permanecieron hasta después de la rendición de Granada. En
Córdoba, á 13 de Julio de 1490, hicieron llamamiento del pendón y gente de Sevilla; y en
20 de Agosto salió el Rey otra vez de Córdoba para entrar en la vega de Granada á talar
los panes. Escribieron al Inquisidor general que se llegase á ellos; la carta le alcanzó en
Segovia, donde también se encontraba D. Abrahán Senior, vecino de esta ciudad87; mas
para dar orden á graves asuntos, en que había pensado emplearse personal y
presentemente, retrasó algunos días Torquemada su viaje á la corte. Partióse á ver las
obras del templo y monasterio de Santo Tomás de Ávila, que edificó de nueva planta88, y
estaban muy adelantadas. Aquí expidió (27 Agosto, 1490) la provisión siguiente89:
—415→
«Nos Fray tomás de torquemada, prior del monesterio de
santa crus de segovia de la horden de predicadores, confesor
del Rey é de la Reyna nuestros Señores, é del su consejo,
Inquisidor general de la herética apostasía é pravidad de los
reynos de castilla é aragón, é en todos los otros Reynos, tierras
é señoríos de sus altezas dado é deputado por la santa sede
apostólica, facemos saber á vos, los Reverendos é devotos
padres, don pedro de villada doctor en decretos abad de san
millán é de san marciel en las iglesias de burgos é león, é
Juan lopes de cigales licenciado en santa teología canónigo
de cuenca, é á vos frey ferrando de santo domingo
presentado en santa theología de la horden de los
predicadores, Inquisidores de la herética apostasía é
pravidad en la cibdad é obispado de ávila, que nos, por cierta
é legítima información que ovimos90 mandamos prender las
presonas91 é cuerpos de alonso franco, é lope franco, é garcía
franco, é de juan franco, vezinos de la guardia del arçobispado
de toledo, é de yucé franco judío vezino de tenbleque, é de
mosé abenamías judío habitante en la cibdad de çamora, é de
juan de ocaña é benito garcía, vezinos del dicho lugar de la
guardia, é secrestar todos sus bienes por aver hereticado é
apostatado, é aver cometido algunas cosas, crímenes é
delictos, contra nuestra santa fe católica; é los mandamos
llevar92 é tener presos en la cárcel de la santa Inquisición de
la cibdad de segovia, fasta que de sus causas se conosciesen
é fuesen determinados por nos, ó por la presona é presonas á
quienes las cometiésemos, é dellas deviesen conoscer.
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Antonio de Ávila era médico y ejercía su arte en Segovia; como tal no estaba para
sobrellevar todo el cargo de escribir la Censura et confutatio libri Talmud, donde tan
arduas y delicadas cuestiones de teología dogmática se ventilan; y era, de consiguiente,
preciso que el peso de la obra gravitase también sobre los hombros de un maestro en
teología, conocedor asimismo de la lengua hebrea y versado como su compañero en el
fondo de la doctrina talmúdica. Estas condiciones, á buen seguro reunía á el maestro Fr.
Alonso Enríquez; y además la de tener marcada en sus facciones la estampa característica
de los descendientes de Israel. Cerca de Jucé Franco representó el papel de Rabí Abrahán
con tanta naturalidad, que la ilusión del joven judío fué cabal é indeleble. No creo
desacertado pensar que el docto maestro, antes que revistiera el hábito religioso, se había
pasado, bautizándose, de las filas hebreas á las cristianas, y que su antiguo nombre hebreo
fuese en realidad Abrahán Shesheth. Si así fué, podríamos explicar fácilmente la robra,
que aparece manuscrita al pie de la primera página del códice, y ha sido publicada por M.
Morel-Fatio: «Liber pertinet conventui sancte Crucis, quem roboratum duxi nomine meo:
Sisenus»105. No debemos olvidar que el autor del Fortalitium fidei, Fr. Alonso de Espina,
nació judío; y después que se bautizó, tomó el hábito franciscano.
Graves eran las causas, sobre toda ponderación, y previstas por el código de las
Partidas (VII, tít. XXIV, ley 2): «Et porque oyemos decir que en algunos lugares los
judíos ficieron et facen el día del viernes santo remembranza de la pasión de nuestro señor
Jesucristo en manera de escarnio, furtando los niños et poniéndolos en la cruz, ó faciendo
imágenes de cera et crucificándolas quando los niños non pueden haber, mandamos que,
si fama fuere daquí adelante que en algunt lugar de nuestro señorío tal cosa sea fecha, si
se pudiere averiguar, que todos aquellos que se acertaren en aquel fecho, que sean presos
et recabdados et aduchos antel rey; et después que él sopiere la verdad, débelos mandar
matar muy aviltadamente, quantos quier que sean.»
Torquemada cometió la causa de los presos, judíos y cristianos, á los tres inquisidores
de la ciudad y obispado de Avila, facultándoles para «tomar é esaminar qualesquier
testigos.» Con anterioridad á la fecha (29 Agosto) de esta comisión, había el inquisidor
Fr. Fernando de Santo Domingo mandado (27 Julio) á Fr. Alonso Enríquez, que se
disfrazase por segunda vez y acabase de sonsacar la confesión de Jucé Franco, empezada
en 19 de Julio. Opino que Fr. Fernando era entonces inquisidor de Segovia, asociado al
doctor de Mora y al licenciado de Cañas; pero que en Agosto se trasladó é incorporó al
tribunal de Avila, instituído —424→ recientemente ó modificado por Torquemada, no
sin consentimiento del obispo D. Hernando de Talavera.
Sin embargo, no todos los rabinos pensaban de la misma manera; y como las
informaciones jurídicas, que mandó hacer la reina Isabel, habían evidenciado el hecho de
haber muchos judíos testificado en falso por odio mortal que tenían á los conversos, no
podían faltar cerca de los Reyes algunas personas interesadas en impedir la acción
justiciera de Torquemada desde el momento que mandó encarcelar á los judíos Jucé
Franco y Mosé Abenamías y á los conversos de La Guardia sus cómplices. Preocupado
en Segovia con este obstáculo, el Inquisidor general vería no sin agrado la Censura et
confutatio libri Talmud, que puso ante sus ojos y le dedicó Fr. Fernando de Santo
Domingo.
Por fin, entrado Diciembre de 1490 pudo constituirse en Avila el tribunal de los tres
inquisidores y obrar sin tropiezo con arreglo á las facultades que tenía de Torquemada116.
A los cargos que le hizo el fiscal (17 Diciembre) contestó Jucé Franco que todos eran la
mayor falsedad del mundo. Su procurador, Martín Vázquez, defendiéndole (22
Diciembre) recusó ante todas cosas la autoridad de los jueces117. «Digo que no son ni
pueden ser jueces de mi parte en esta causa, por quanto es notorio, y por notorio lo allego
é por tal pido ser pronunciado, vuestras mercedes ser Inquisidores dados y deputados
auctoritate apostolica solamente —426→ en este obispado de Avila é á las personas
singulares del dicho obispado, de las quales no es mi parte; antes es notorio ser118 de la
diócesi y jurisdicción de Toledo, y ansí de extraña jurisdicción, y no vuestra;
especialmente, que allá hay Inquisidores de la herética pravedad que inquiren119 contra
los súbditos á su jurisdicción, ante los quales mi parte está presto de estar á derecho con
qualquier que dél denunciare ó le acusare; de que resulta que á sus juezes é inquisidores
de su diócesi deve ser remitido. Por ende, pido á vuestras mercedes que, pronunciándose
por no jueces, hagan la dicha remisión; y desto no me partiendo, antes pidiendo ante todas
cosas ser sobre ello pronunciado.»
La objeción surtió efecto; porque en 12 de Febrero de 1491 el cardenal arzobispo de
Toledo, estando en Guadalajara, firmó las patentes por cuyo tenor otorgaba á los tres
inquisidores de Avila el deseado requisito120. En estas patentes el nombre del que ofreció
á Torquemada la Censura et confutatio libri Talmud se expresa de suerte que desvanece
toda sombra de duda sobre la identidad de la persona: «Fratri Fernando de Sancto
dominico, ordinis predicatorum professo.»
De éste, ó de otro ejemplar, se valieron para cumplir con su ardua y prolija misión
los nuevos inquisidores de Ávila. Los rótulos de los quemados y penitenciados que habían
de formar lúgubre cortejo á los restos mortales de Torquemada en la iglesia fastuosa de
Santo Tomás, sobrado lo indican. Pasaron de cincuenta, si no de ciento, las personas de
cuyas causas entendieron en 1491 el doctor D. Pedro de Villada, el licenciado Juan López
de Cigales y Fray Fernando de Santo Domingo123. Por la actividad que en este año
demostraron se hicieron acreedores á la remuneración que los Reyes Católicos les
hicieron librar por los receptores de bienes confiscados. Digno es de citarse á este
propósito lo que refiere D. Fray Juan López, obispo de Monópoli124:
La Censura et confutatio libri Talmud tradujo por vez primera el texto ritual del
código judaico, según lo expresó Fr. Fernando de Santo Domingo al dedicar aquella obra
al Inquisidor general. Seguro éste de su fidelidad, encargó probablemente al dedicante ó
á otro allegado, que tomando la Censura por base y norma trazase y dispusiese un
compendio manual ó Instrucción judiciaria, y la encabezase con la siguiente intimación:
—429→
«Debe el Inquisidor estar muy advertido de las
ceremonias, que suelen hacer los judíos, para poder hacer la
audiencia con el reo y enterarse si trata verdad, y ayudar al
reo á que enteramente diga todas las ceremonias. Y son las
que se siguen las más ordinarias.»
Al terminarse la guerra de Granada, ardían en toda España dueñas del campo y sin
oposición las Inquisiciones. Permitáseme escoger entre mil hechos, que lo demuestran, el
auto verificado en Córdoba, á 5 de Enero de 1492, que el Cronicón de Valladolid apunta:
Esto mismo parece resultar del documento que cita el bachiller Andrés Bernáldez,
cura de los Palacios134: «Vinieron á Francia y á España muchos en muchas veces, que se
libertaron por diversas maneras é modos, de donde estos que este tiempo eran vivos
procedieron, así en linaje como en contumacia; de los quales se fallaron en los reynos de
Castilla treinta mil vasallos y más, que eran treinta mil casas é más; de lo qual escribió
Rabí Mair al Rabí mayor Don Abrahán Señor, su suegro, por verdad supiese que
desterraban el Rey y la Reyna treinta y cinco mil vasallos, que eran treinta y cinco mil
casas de judíos.»
Este dato, corroborado por las crónicas hebreas que cita el Dr. Graetz137, á nadie ha
de causar extrañeza. Ya hemos visto cómo el Inquisidor general, carteándose (17 de
Agosto de 1490) desde Segovia con sus compatricios de Torquemada, les escribía: «En
lo que dezís del arrendamiento de las alcavalas de essa villa, yo fablé con don Abrahán
Senior cerca dello en presencia destos vuestros mensajeros, y me dixo cómo por este año
estava ya fecha la renta á Diego de la Muela que la ha tenido los años passados; pero que
en los años venideros faría todo lo que yo quisiesse é mandásse.» Con semejantes
antecedentes no se comprende —434→ que el Rothschild español de fines del siglo
XV quisiese romper por todo con la Inquisición; ni es de creer tomase con gran calor la
defensa de sus correligionarios en las contiendas que inauguró la Censura et confutatio
libri Talmud.
Fidel Fita