Cryptomonnaies Minfi
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DIVISION DE LA PREVISION
CRYPTOMONNAIES
Document de travail
SOMMAIRE
INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------------------------- 2
CONCLUSION ------------------------------------------------------------------------------------------ 13
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INTRODUCTION
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des conséquences de l’adoption en RCA du Bitcoin comme monnaie officielle sur les
économies de la CEMAC en général et du Cameroun en particulier (3) et ; des propositions
des mesures de politique en vue de son encadrement (4).
Dès lors qu’on s’intéresse aux cryptoactifs, la question du processus d’achat en émane
naturellement. Pour s’en procurer, il faut s’orienter vers une plateforme dédiée (Coinbase, Binance,
e-Toro, Kraken ou encore Bitfinex). Ces plateformes ressemblent de près à une interface d’achat
d’actions en bourse, qui ici, permet d’échanger des devises numériques. Il existe ainsi trois moyens
d’obtenir de la cryptomonnaie le tout via le processus de minage2. : acheter en utilisant les fonds de
son compte bancaire ; proposer des biens et services en contrepartie des bitcoins ; et créer
2. Evolution de la cryptomonnaie
1
Un réseau décentralisé d'ordinateurs qui possède des nœuds répartis dans le monde entier avec des copies
de toutes les transactions qui ont été effectuées.
2
Le minage est un procédé par lequel les transactions en cryptomonnaies sont sécurisées.
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pour atteindre les 27 $ environ. La valeur boursière des bitcoins en circulation était alors
d’environ 130 millions de dollars. En 2012, la première fondation dénommée Bitcoin
Foundation fut créée pour promouvoir le développement et l’adoption du Bitcoin.
Sur la période 2014-2016, l’évolution des cryptomonnaies est marquée par l’effondrement
de Mt.Gox, la plus grosse plateforme d’échange au monde, suite à la perte de 850 000 bitcoins
du fait de la cybercriminalité. Depuis 2016, la cryptomonnaie devient un phénomène mondial.
En 2016, la valeur du Bitcoin est de 434 $, puis 998 $ en 2017. Elle explose à 20 000 $ un an
plus tard avant de redescendre à 3 700 $ la même année suite au piratage incessant des plates-
formes d’échange. Les prix ne sont toutefois pas restés à la baisse et, depuis fin 2018, le
Bitcoin, ainsi que la plupart des autres cryptomonnaies, Ethereum y compris, ont rebondi. En
2021, suite à l’annonce d’Elone Musk de son intention d’acheter le Bitcoin pour 1,5 milliards
de dollars, la valeur du bitcoin atteint un record historique de 45 000 dollars avant de rechuter
à 37 000 dollars un mois plus tard suite à son désistement.
De plus en plus, les cryptomonnaies consolident avec force leur place dans l’économie
mondiale, de par l’intérêt que leur portent les libertariens, acteurs privés, mais aussi et déjà,
les Etats, permettant ainsi le développement de leur utilisation. Dans ce contexte, quelques
tendances et perspectives pour le secteur des cryptomonnaies dans le monde peuvent être
identifiées :
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qui utilisent la technologie blockchain pour effectuer une transaction sans avoir recours à des
intermédiaires (banque, courtier, etc.). Un exemple en vogue est l’emprunt de cryptomonnaie stable
réalisé sans intermédiaire et sans vérification de crédit. Il est obtenu en déposant simplement en
contrepartie (collatéral), une cryptomonnaie volatile, par exemple l’ethereum (principale crypto-
monnaie impliquée dans la finance décentralisée), directement dans un contrat intelligent (smart
contract). Cela offre une garantie en cas de défaut de paiement de la dette.
En 2020, la valeur immobilisée dans la DeFi a augmenté de 1 500 % par rapport à 2019 pour
atteindre 20 milliards d'euros. En 2021, de nouveaux services et de nouvelles applications sont
arrivés sur le marché. Il s’agit notamment des échanges décentralisés (ou DEX) qui permettent
d'échanger différents types de cryptoactifs. En 2022, S’agissant de la finance décentralisée
(DeFi), Bankless estiment qu’un protocole atteindrait le top 10 en termes de capitalisation
boursière. Elle précise les projets prometteurs pour rentrer dans ce top 10 : AAVE, Compound
(COMP), Uniswap Protocol (UNI), Yearn Finance (YFI) ou encore Maker (MKR).
▪ Les cryptomonnaies deviennent de plus en plus utiles pour les achats quotidiens.
Les cryptomonnaies ont désormais traversé le monde numérique pour avoir une utilité dans le
monde réel. Au-delà de l'annonce de PayPal, des millions de personnes dans le monde utilisent déjà
des cartes de paiement Visa liées à des portefeuilles en cryptomonnaies pour régler leurs achats
quotidiens partout où elle est acceptée. La technologie BlockChain et les crypto monnaies
présentent des avantages intrinsèques par rapport aux monnaies fiduciaires. Au cours des douze
prochains mois, la blockchain et les cryptomonnaies devraient continuer à occuper une place de
choix en tant que complément de valeur à l'infrastructure financière mondiale. Les capitaux et les
talents de cette industrie s'appuieront sur des bases de plus en plus solides pour libérer le potentiel
des monnaies numériques, pendant que les régulateurs du monde entier finalisent et affinent les
réflexions visant à les intégrer dans les systèmes financiers existants.
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maintenance du réseau permet de réduire considérablement les frais de transfert. De plus, les
transactions de cryptomonnaie ont une vitesse de traitement élevée.
2. Les dangers liés à la cryptomonnaie
▪ Risque d’abus
L’une des caractéristiques marquantes de la cryptomonnaie est qu’elle permet de réaliser des
transactions de manière anonyme. Avec une monnaie classique, les transactions doivent
passer par une banque qui connaît le nom et les coordonnées de ses clients ainsi que des
personnes et organismes avec lesquels ils réalisent des transactions. Le champ de la
réglementation bancaire et financière étant largement défini par son objet (argent et
instruments financiers), les cryptomonnaies et les activités dont elles sont le support en
auraient naturellement été justiciables si ces qualifications avaient pu leur être appliquées, tel
n’est cependant pas le cas. Bien au contraire, les cryptomonnaies fonctionnent selon un
système décentralisé et grâce à des clefs de chiffrage (principe de la blockchain) qui ne
nécessitent aucune identification. Il est donc impossible aujourd’hui d’en réguler l’émission.
Cette absence de régulation des cryptomonnaies pourrait être un danger sérieux pour les
relations contractuelles. Les cryptomonnaie n’étant pas des monnaies comme les autres
monnaies réglementées telles que l’euro, le dollar américain ou le franc CFA, une partie au
contrat ne peut pas exiger de l’autre partie qu’elle accepte le paiement par bitcoin.
▪ Risque de prolifération des activités criminelles
Du fait de leurs caractéristiques et de leur mode de fonctionnement, les monnaies virtuelles
présentent des risques que les criminels considèrent comme des opportunités. Compte tenu de
leur anonymat et de leur non traçabilité, les cryptomonnaies apparaissent comme des moyens
privilégiés pour servir d’intermédiaire dans les échanges dans le cadre de l’économie
souterraine et illégale comme le blanchiment d’argent, les trafics d’armes et de drogues et le
terrorisme.
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monétaires indépendants et parallèles par rapport aux systèmes monétaires étatiques et
bancaires. En outre, les cryptomonnaies ne sont plus des objets de simple spéculation mais
deviennent de plus en plus de véritables monnaies et de placement de long terme. Cette
situation semble inquiéter ainsi les hautes sphères financières telles que les banques centrales
et les multinationales.
Pour la Banque Centrale Européenne (BCE), la cryptomonnaie n’est pas une monnaie, si
ce n’est un actif très particulier, par définition spéculatif qui ne constitue pas une menace pour
le « monopole » des banques centrales, seules habilitées à battre monnaie, appelant ainsi à un
encadrement. Pour la Présidente de la BCE, Christine Lagarde, la cryptomonnaie est un actif
spéculatif, qui a servi à des affaires bizarres et certaines activités de blanchiment d’argent
totalement répréhensibles et il doit y avoir une réglementation à appliquer sur ce point au
niveau mondial car, s’il y a une échappatoire, celle-ci sera utilisée. En outre, elle évoque le
projet d’un euro numérique en parité de 1 contre 1 avec l’euro.
Pour la Banque Centrale Américaine (FED), il est d’abord question de risques : la
cryptomonnaie est un actif hautement spéculatif exposant les investisseurs à des pertes
potentielles. Pour la présidente de la FED, la cryptomonnaie ne pourrait être largement utilisé
comme mécanisme de transaction dans la mesure où elle est souvent utilisée pour le
financement illicite. C’est une façon extrêmement inefficace de mener des transactions et la
quantité d’énergie consommée pour traiter ces transactions est stupéfiante. Pour la FED, les
monnaies virtuelles ne sont pas encore « assez grosses » pour influencer leur politique. Elle
évoque toutefois l'idée d'une cryptomonnaie pilotée par une banque centrale, l’e-dollar.
Pour la Banque Centrale Japonaise, le sujet doit être minutieusement étudié. Son
gouverneur, Haruhiko Kuroda, déclarait déjà qu'il était important que la recherche sur le
sujet soit approfondie, même s'il était encore « trop tôt » pour lancer un programme
d'émission de devises numériques. En effet, pour lui, l'émission de devises numériques au
grand public reviendrait à ouvrir l'accès des banques de la banque centrale à tout le monde et,
cette question nécessite d'abord de revoir le rôle et les prérogatives d'une banque centrale.
Pour la Banque d’Angleterre, la cryptomonnaie est une révolution. L'institution
britannique est plutôt en pointe sur la question. Très récemment, son gouverneur, Mark
Carney, a parlé de « révolution en puissance », notamment pour les marchés financiers. Elle
a lancé en 2016 un incubateur de start-up sur la blockchain, la technologie qui sécurise le
bitcoin. Pour Carney, le développement de cette technologie pourrait potentiellement
déboucher sur le lancement, à une date indéterminée, d'une version numérique de la livre
sterling.
Pour la Banque Centrale Chinoise, tout est question de régulation. Dès 2014 elle s’est
lancée dans la création d’une cryptomonnaie nationale. Un projet qui serait très bien avancé,
tout en menaçant depuis 2018 d’interdire le Bitcoin sur son territoire. Le directeur de la
Banque Centrale Chinoise, Mu Changchun a déclaré que ce stablecoin chinois devrait servir à
terme à remplacer le Yuan, permettant ainsi une surveillance accrue des utilisateurs de cette
monnaie.
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Pour la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), sous la plume de Jacques
Eloundou Ndeme, chef de service à la direction des systèmes et moyens de paiement, tout est
question de sécurité. La cryptomonnaie est une menace, particulièrement pour les banques.
Pour lui, l’introduction d’une monnaie numérique de banque centrale est certes envisageable
mais devrait faire l’objet d’une étude approfondie. La cryptomonnaie pourrait perturber le
système bancaire existant.
Pour le Fonds Monétaire International (FMI), les autorités de réglementation doivent
réagir à l’essor des cryptoactifs. Les cryptoactifs offrent une myriade de nouvelles
possibilités, mais ces nouvelles possibilités s’accompagnent de défis et de risques, notamment
les risques de perturbations du système monétaire et les risques budgétaires. Ceci étant, les
autorités de réglementation et de surveillance doivent pouvoir suivre les évolutions rapides à
l’œuvre dans l’écosystème des cryptoactifs et appréhender les risques qu’elles engendrent en
comblant rapidement les déficits de données.
Sommes toutes, il faut retenir que les cryptomonnaies constituent un enjeu majeur pour le
système financier auquel sont confrontés les pouvoirs publics, les banques centrales, les
autorités de régulation, les établissements de crédit et les citoyens. L’engouement qu’elles
suscitent n’a pas vocation à s’estomper. Toutefois, force est constater que la régulation est la
proposition majoritaire. On constate que la majorité des autorités font des mises en garde et
proposent des modalités d’encadrement pour protéger le marché et les investisseurs.
Le 22 avril 2022, les autorités centrafricaines ont promulgué une loi régissant la
cryptomonnaie en RCA et faisant du Bitcoin la monnaie officielle. Pour ces dernières, ce
geste représente un pas décisif vers l’ouverture aux nouvelles opportunités pour le pays. En
effet, par cette décision, les autorités centrafricaines estiment que le plan de redressement
économique et de consolidation de la paix entrerait dans une nouvelle phase. L’exécutif ferait
ainsi preuve de cohérence dans l’application de l’agenda qui prévoit la réalisation d’une
croissance forte et inclusive au profit du développement et de la performance économique.
Cependant, pour certains auteurs à l’instar de Marie de Vergès, journaliste au Monde
Afrique, l’adoption de la cryptomonnaie comme monnaie officielle n’a pas la moindre
rationalité économique mais pourrait être un outil de rivalité entre la France et la Russie
dans le contexte de la guerre en Ukraine.
En effet, pour ces auteurs, la RCA s’est engagée depuis bientôt 5 ans dans une politique
de rapprochement avec la Russie au détriment de l’ancienne puissance coloniale. C’est ainsi
qu’un accord de coopération militaire avec les russes a été signé en 2018. Le conflit en
Ukraine a ravivé les antagonismes entre la France et le gouvernement Centrafricain, avec un
soutien d’une partie de la population aux militaires Centrafricains et leurs alliés russes. En
outre, dans le cadre des sanctions prises à l’encontre de la Russie depuis le déclanchement de
la guerre en Ukraine, elle est partiellement suspendue du système SWIFT de transferts
internationaux et donc ses transactions financières avec d’autres pays, dont la RCA qui
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passeraient par les circuits bancaires traditionnels seraient interceptées et la RCA très
probablement sanctionnée par des nombreux pays opposés à la Russie.
L’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle en RCA sème le doute sur l’avenir de la
Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en général et
l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) en particulier. Elle est également
susceptible d’avoir des répercussions dans les autres pays membre de la communauté plus
particulièrement le Cameroun.
1. Les enjeux pour la CEMAC
Pour la CEMAC, les enjeux pourraient essentiellement être portés sur le déploiement de la
politique monétaire, les risques sécuritaires et les défis de la mise en place d’un cadre
règlementaire.
- Déploiement de la politique monétaire
L’objectif principal de la politique monétaire en zone CEMAC est la stabilité monétaire,
autrement dit, un niveau d’inflation faible et un taux de couverture de la monnaie satisfaisant.
L’adoption du bitcoin comme monnaie officielle en RCA viendrait saper la stabilité monétaire
en réduisant le pouvoir de la politique monétaire.
En effet, sur le plan institutionnel, la convention régissant l’UMAC confie le privilège
exclusif de l’émission monétaire sur le territoire de chaque Etat membre de l’union (dont la
RCA) à la BEAC. Par ailleurs, cette convention stipule que l’unité monétaire légale des Etats
membres est le franc CFA. Ainsi, la teneur de la loi régissant la cryptomonnaie adoptée en
RCA a un impact négatif substantiel sur ces règles fondamentales. En outre, l’utilisation du
Bitcoin comme monnaie officielle, qui par sa nature, échappe au contrôle de la BEAC, est
susceptible de concurrencer ou supplanter (cryptoisation) la monnaie légale en vigueur dans la
CEMAC. L’adoption rapide et généralisée des cryptomonnaies pourrait poser des problèmes
considérables en accentuant la cryptoisation de l’économie, à mesure que les résidents
commenceront à utiliser la cryptomonnaie à la place de la monnaie officielle pouvant ainsi
entraver la capacité de la BEAC à mettre efficacement en œuvre sa politique de stabilisation
des prix.
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le Bitcoin et les recettes d’exportions effectuées à l’aide de la cryptomonnaie. Cette situation
est d’autant plus probable qu’en raison de la politique monétaire et de changes communs, les
politiques budgétaire et structurelle constituent l’instrument principal au niveau national pour
amortir les chocs et promouvoir l’activité économique. Les autorités centrafricaines peuvent
être incitées à adopter un comportement opportuniste dans ce contexte car le coût d’une
politique budgétaire expansionniste en termes de perte de compétitivité et de réduction des
réserves internationales est supporté par la Communauté dans son ensemble. Cela est
particulièrement vrai pour les pays membres plus petits comme la RCA car, l’impact de leurs
politiques insoutenables sur le « bien commun » de la Communauté est relativement faible.
En outre, la baisse du niveau de réserve officiel de la communauté qui en découlerait exposera
ainsi le FCFA aux attaques spéculatives.
Sur le plan sécuritaire, l’utilisation du Bitcoin comme monnaie officielle en RCA, pays
riche en ressource naturelle (or, diamant etc.), et où opèrent plusieurs groupes rebelles armés
va accentuer les menaces sécuritaires dans la sous-région. Le Bitcoin offre en effet un certain
anonymat à ses utilisateurs qui peuvent en profiter pour commettre des actes illégaux
notamment les trafics d’armes et des drogues, les prises d’otages avec demande rançon et le
blanchiment d’argent. Cet actif n’étant pas lié à la banque, les organisations criminelles
peuvent l’utiliser pour se financer d’autant plus que cette loi induit une convertibilité
automatique avec le franc FCA. Il y a lieu de rappeler qu’en 2019, l’observatoire du Moyen-
Orient avait annoncé l’utilisation du Bitcoin par plusieurs organisations terroristes dont l’Etat
islamique. Cette organisation collecte les dons dans le monde entier en monnaie numérique.
Or l’Etat Islamique a des ramifications qui opèrent au Cameroun, au Tchad et dans plusieurs
pays de l’Afrique de l’ouest. La convertibilité automatique du Bitcoin en franc CFA est donc
une menace pour la sécurité de plusieurs pays de la sous-région. D’autant plus que le Groupe
d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique Centrale (GABAC) ne dispose pas de la
technologie pour tracer et surveiller les opérations effectuées en cryptomonnaie.
- Défi de la mise en place d’un cadre réglementaire
Avec l’accroissement constant du volume de transactions, l’Afrique fait une percée
importante sur les marchés mondiaux des cryptomonnaies. Cette évolution diversement
appréciée par les Etats du continent reste néanmoins très peu encadrée. Les réactions oscillent
entre admission, tolérance (relative) ou l’interdiction de l’utilisation des cryptomonnaies. Au
sein de la CEMAC, la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale
(COSUMAF) a souligné en 2020 l’absence d’encadrement réglementaire sur les activités liées
aux cryptoactifs. Cette absence empêche les prestataires d’actifs numériques de proposer les
services dans la sous-région. L’évolution récente en RCA pourrait obliger les autorités de
la sous-région à encadrer l’utilisation de la cryptomonnaie ou à créer une
cryptomonnaie propre à la sous-région comme le font déjà de nombreux pays. Il est
primordial de suivre l’évolution rapide et appréhender les risques inhérents faute de quoi les
résidents de la sous-région seraient exposés aux effets pervers des cryptomonnaies.
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A l’état actuel, le principal risque induit par les cryptomonnaies au Cameroun porte sur la
vulnérabilité des utilisateurs du fait du manque d’encadrement. La loi en RCA n’a pas un
impact direct sur le Cameroun, si ce n’est son utilisation par les spéculateurs camerounais
pour créer un engouement chez certains agents économiques. Néanmoins, l’adoption rapide et
généralisée des cryptomonnaies comme le confirme la tendance en Afrique, pose un certain
nombre de défis pour le Cameroun. Ils vont essentiellement porter sur la politique budgétaire,
la sécurité et les défis liés à une règlementation nationale.
- Le défi sécuritaire
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cryptomonnaie et peut menacer la stabilité monétaire et la sécurité de la sous-région. Il est
donc indispensable de :
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CONCLUSION
En somme, l’on retient que les cryptomonnaies sont des monnaies numériques, qui se
sont développées hors de tout contrôle étatique et qui fonctionnent de manière décentralisée à
travers la technologie blockchain. Elles voient le jour au lendemain de la crise des subprimes
et leur marché, en plein expansion s’évalue aujourd’hui à plus de 2000 milliards de dollars
US. En Afrique, selon Chainalysis, le volume de transaction croit de façon exponentielle sur
la période 2018-2021 (environ 1 200%) confirmant ainsi l’engouement observé des africains
pour ces actifs numériques. Ces évolutions ne laissent pas indifférents les Etats Africains, qui
pour certains (Nigeria, Ghana ou Afrique du Sud), initient des projets de création de leurs
monnaies digitales de banques centrales, actifs numériques émis par les Banques Centrales
libellé dans les unités de de compte officielles de celles-ci et qui peuvent être échangées de
pair à pair, de façon décentralisée. Par ailleurs ces Etats réagissent, chacun à sa manière, à la
percée des cryptomonnaies auprès des populations. Ces réactions oscillent entre admission,
tolérance ou interdiction (Egypte) de l’utilisation des cryptomonnaies.
Au sein de la CEMAC, la BEAC a soulevé la question de sécurité liée à l’utilisation de
ces nouveaux actifs. Pour elle, la cryptomonnaie est une menace, particulièrement pour les
banques. L’adoption de la loi N°22.004 du 22 avril 2022 régissant la cryptomonnaie en RCA
faisant du Bitcoin une monnaie officielle n’a d’ailleurs pas tardée à faire réagir l’institution.
Elle estime néanmoins que l’introduction d’une monnaie numérique de banque centrale est
certes envisageable mais devrait faire l’objet d’une étude préalable, car elle pourrait perturber
le système bancaire existant. Pour la RCA, cette décision représente un pas décisif vers
l’ouverture des nouvelles opportunités pour le pays. En effet, par cette décision, les autorités
centrafricaines estiment que le plan de redressement économique et de consolidation de la
paix entrerait dans une nouvelle phase et l’exécutif ferait ainsi preuve de cohérence dans
l’application de l’agenda qui prévoit la réalisation d’une croissance forte et inclusive au profit
du développement et de la performance économique. L’objectif de ce travail était alors de
décrire le fonctionnement des cryptomonnaies ; évaluer les risques induits par son utilisation ;
analyser les conséquences de l’adoption en RCA du Bitcoin comme monnaie officielle sur les
économies de la CEMAC en général et au Cameroun en particulier et en fin, proposer des
mesures de politique en vue de son encadrement.
S’il est vrai que les cryptomonnaies permettent des paiements faciles et rapides et
ouvrent la voie à des services financiers novateurs, y compris dans les régions du monde
jusqu’ici non bancarisées, ses nouvelles possibilités s’accompagnent de défis et risques.
L’absence d’un cadre réglementaire expose non seulement le système monétaire et bancaire
sous-régional mais aussi les consommateurs aux risques relatifs à l’usage des cryptomonnaies.
L’on peut citer entre autres : les risques sur la politique de stabilisation des prix de la BEAC,
les phénomènes d’arnaques récurrents, la forte volatilité des cryptomonnaies qui sont
préjudiciables aux utilisateurs et les risques liés à l’utilisation malveillante des
cryptomonnaies (blanchiment d’argent, trafics illicites et financement du terrorisme). Au
regard de ces différentes menaces, il est primordial d’une part de réguler le secteur afin de les
contenir et, outiller les organismes de surveillance financière sous-régionale et nationale pour
leur permettre de faire face à ces nouveaux défis d’autre part.
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REFERNCE BIBLIOGRAPHIQUE
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EQUIPE DE REDACTION
SUPERVISION
NGAKOUMDA Gabriel Chef de Division de la Prévision
SECRETARIAT TECHNIQUE
ABDOULKADRI VACHIMA CADRE/DP
DONGMO GAPGHO Boris Joel CADRE/DP
HAMADOU DAOUDA CADRE/DP
KAYO WAFFO Donald Archantie CADRE/DP
OTOLO BINELI Rodrigue CADRE/DP
Willie Arnaud MENGUE CADRE/DP
REDACTION ET RELECTURE
CHADJEU NANA Loïc Bérenger CADRE/DP
METSAMA Martin CADRE/DP
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