2006 02 04 Onctiondhuile
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Jacques 5:14-16
par François-Jean MARTIN
L’Epître de Jacques parle de la mise en pratique de la foi, des actes qui doivent traduire l'amour du
chrétien pour le Christ et pour ceux qui souffrent. L'Eglise doit être le lieu où la compassion du
Seigneur est pleinement manifestée. Car écouter l'Ecriture, ce n'est pas l'entendre mais lui obéir et la
mettre en pratique.
L'accent est mis sur la vie de la communauté, la solidarité de tous les membres du corps de Christ.
Et notre texte affirme que, par le fait de son existence, une vraie communauté en Christ est une
communauté de guérison.
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C'est le mot employé dans l'Evangile de Jean pour « miracle ».
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individualiste et ne jamais avertir la communauté et les pasteurs. Ceux-ci ne sont pas des devins pour
savoir ce qu'on ne veut pas leur dire mais qu'on exige qu'ils sachent.
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L'onction elle-même
C'est un geste simple effectué par les Anciens. On évitera tout ce qui donnerait une impression de rite
magique (signe de croix, etc.).
L’onction d'huile était utilisée dans l'Ancien Testament de façon religieuse ou profane. C'était un acte
de toilette (l'huile était parfumée) pour la tête, pour la peau, aussi pour signaler sa joie, pour honorer
un hôte. En tant que geste religieux, elle indiquait une mise à part pour le service des objets de culte et
des personnes : sacrificateurs, rois, prophètes. En même temps que l'on marquait ainsi la mise à part,
l'Esprit de Dieu leur conférait les qualifications et dons nécessaires pour l'exercice de leur fonction.
Le Nouveau Testament utilise 5 verbes différents pour « oindre ». L’un d'entre eux (Aleiphô) est
utilisé à 8 reprises pour des pratiques profanes mais aussi pour les 2 textes où l'onction est pratiquée
en faveur des malades (Mc 6:13 et Jc 5:14).
Il est difficile de savoir si l'usage mentionné par ces textes est profane ou religieux, ou les deux.
Certains y voient une pratique médicale, l'huile étant utilisée comme un médicament pour apaiser la
douleur (Lc 10:34)2. En effet, rien dans la parole ne rejette l'emploi de médicaments, ou le recours à la
médecine. Luc lui-même était médecin.
L’huile est aussi dans la Parole le symbole du Saint-Esprit. Peut-être, comme le pain et le vin de la
Cène et l'eau du baptême, peut-on voir là un signe qui symbolise l'action du Saint-Esprit ? C'est un
geste, un signe matériel qui concrétise notre foi et la soutient. Mais l'accent est mis sur la prière, c'est
elle qui est importante. Alors qu'une seule mention est faite de l'onction d'huile, Jacques revient sur le
thème de la prière à quatre reprises en utilisant chaque fois une expression différente. De plus le verbe
qui exprime l'action d'oindre est au participe, ce qui signifie que ce geste accompagne la prière et pas
l'inverse.
La prière de la fol
C'est à la prière que sont faites les promesses : la prière de la foi sauvera le malade (v. 15), la prière
fervente du juste a une grande efficacité (v. 16b), priez les uns pour les autres afin que vous soyez
guéris (v. 16a).
Mais alors pourquoi l'onction ? La prière à elle seule ne suffit-elle pas ? Certes la prière peut suffire
mais Jacques est préoccupé d'une parole qui s'incarne, qui passe aux actes. Il veut permettre une
démarche communautaire, collégiale. Ce processus contraint l'Eglise, les anciens et le malade à se
sentir concernés, impliqués, à se positionner. Cela encouragera le malade qui réalisera qu'on n'en reste
pas aux paroles.
Pour terminer, nous soulignerons quelques effets de l'onction.
Il lui sera pardonné, le pardon en réponse à sa repentance et à la confession de ses péchés.
La prière de la foi sauvera le malade. La prière sauve : il semble bien qu'ici comme dans de
nombreux endroits il soit question du salut du corps donc de guérison.
Le Seigneur le relèvera. Là encore plusieurs sens possibles mais on sent bien qu'il s'agit de
conséquences du précédent, de la guérison.
Cependant nous sommes dans ce temps où l'action du Saint-Esprit anticipe celle de l'avènement du
Christ. Ce sont le gage (Ep 1:14), les prémices (Je 1:18), les arrhes (2 Co 1:22,5:5) de la guérison
totale lors du retour du Seigneur.
Pratiquement, cela signifie qu'au point de vue physique et moral, les effets de l'onction peuvent se
traduire différemment.
Dieu peut accorder une guérison miraculeuse et immédiate, signe du Royaume de Dieu.
L’état de santé progresse lentement et la guérison intervient après le temps de la persévérance, de la
patience et certainement pour nous du traitement médical. Cette guérison n'en reste pas moins l'effet
de la grâce de Dieu.
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On peut faire un rapprochement avec l'épisode où, sur l'ordre d'Esaïe, une masse de figues est appliquée sur
l'ulcère du roi Ezéchias. Et pourtant Dieu dit : «Je te guérirai, le troisième jour». 2 Rois 20:5
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La troisième possibilité est qu'il n'y ait pas d'amélioration jusqu'à la fin. La promesse de délivrance
subsiste mais ne se réalise que dans l'au-delà.
Ainsi comprise, la pratique de l'onction des malades, quels que soient les effets immédiats et visibles,
ne peut être qu'une bénédiction à la fois pour le malade, sa famille, et pour la communauté et son
collège d'Anciens.
Puissions-nous accepter dans la reconnaissance et la soumission finale la délivrance préparée par le
Seigneur, que celle-ci ait lieu ici-bas ou dans son royaume. C'est ainsi que « maintenant comme
toujours Christ sera glorifié dans notre corps avec une pleine assurance soit par notre vie, soit par
notre mort, car Christ est notre vie et la mort un gain » (Ph 1:20).
F-J.M
Témoignages
« Lorsque j'attendais un enfant, j'ai été atteinte de paratyphoïde, accompagnée d'une phlébite.
J'étais tellement malade que je croyais en mourir. Le médecin était très pessimiste, et il a fini
par nous dire : ‘’Sauvons la maman, mais je ne crois pas pouvoir sauver le bébé’’. Dans cette
situation j'ai eu la conviction d'appeler les Anciens de mon église, et de leur demander de
prier pour moi et le bébé en faisant l'onction d'huile, selon ce que j'avais lu en Jacques 5.14.
Les Anciens sont venus à la maison et ils ont prié en appliquant sur mon front un coton
imbibé d'huile. Le soir même la fièvre a commencé à baisser et la guérison complète est
venue petit à petit. De plus, le Seigneur a sauvé notre bébé, qui est né en bonne santé. »
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