Estomac Et Pancréas
Estomac Et Pancréas
Estomac Et Pancréas
ESTOMAC
I. DÉFINITION
Véritable réservoir alimentaire, l'estomac est le segment dilaté du tube digestif compris entre
l'œsophage et le duodénum.
II-FORME ET DIMENSIONS :
-Longueur : 25 cm.
-Largeur : 12 cm.
-Epaisseur : 8 cm.
-Capacité : 1 à 1,5 l.
Cette dilatation va évoluer pour donner l’estomac. Les mésos situés à ce niveau du tube digestif
prennent dès lors le nom de mésogastre ventral et mésogastre dorsal. L’ébauche gastrique s’accroît
rapidement dans la région abdominale et va s’aplatir transversalement puis s’accroître de façon
dissymétrique, plus importante au bord postérieur qu’au bord antérieur . Il se crée ainsi une grande
courbure et une petite courbure de l’estomac.
Par la suite, une double rotation va amener l’estomac dans sa position anatomique définitive :
•Une première rotation de 90° autour d’ un axe longitudinal dans le sens des aiguilles d’une
montre amène le bord postérieur (grande courbure) à gauche et le bord antérieur (petite
courbure) à droite. Le nerf phrénique qui passait sur les faces latérales de l’estomac est
La rotation de l’estomac entraîne le déplacement des mésogastres ventral et dorsal ainsi que des
organes qui s’y trouvent (le foie dans le mésogastre ventral et la rate dans le mésogastre dorsal). Le
développement très important de l’ébauche hépatique vers la droite entraîne la rotation de
Cet allongement et la rotation de l’estomac entraînent l’apparition d’un repli de la cavité péritonéale
en arrière de l’estomac: la bourse omentale.
Le mésogastre ventral, dans lequel se développe le foie, donnera le ligament falciforme qui relie le
foie à la paroi abdominale, le revêtement péritonéal autour du foie (sauf à son pôle supérieur au
contact du diaphragme) et le petit omentum qui relie le foie à l’estomac (ligament hépato-gastrique)
et au duodénum (ligament hépato-duodénal).
Le mésogastre dorsal donnera le ligament gastro-splénique qui relie l’estomac à la rate et le ligament
A la suite de la rotation de l’ébauche gastrique autour de son axe dorso-ventral, le mésogastre dorsal
poursuit son développement vers le bas et vers l’avant formant ainsi une poche en dessous de
l’estomac qui vient recouvrir le côlon et les anses intestinales et dont les deux feuillets vont par la
suite fusionner pour former le grand omentum (qui fusionnera ultérieurement avec le
mésocôlontransverse).
MALFORMATIONS DE L'ESTOMAC
Les malformations congénitales de l'estomac sont à la fois très rares et très variées. Leur
découverte peut aller de la période anténatale à l'âge adulte pour certaines d'entre elles peu
ou pas obstructives, et sans évolution inflammatoire. Les duplications gastriques sont les
moins fréquentes des duplications digestives ; l'atrésie du pylore et ses différentes variétés se
révèlent en général dès les premières tentatives d'alimentation. Les îlots de pancréas
ectopique sont assez communs et le plus souvent asymptomatiques quand ils ne siègent pas
au voisinage du pylore ; enfin les diverticules gastriques, dont certains sont à la limite de la
SITUATION :
On décrit à l'estomac :
– Une partie crâniale verticale : le fundus ou grosse tubérosité (poche à air radiologique). Elle
surmonte le corps de l’estomac.
– Une partie caudale oblique à droite : l’antre, qui fait suite au fond de l’estomac ou
petite tubérosité.
Il présente :
• Deux faces:
– ventrale qui regarde vers la grande cavité péritonéale
– dorsale qui regarde vers la bourse omentale
• Deux bords ou courbures :
– le bord droit est la petite courbure, concave. L’angle des parties verticale et
oblique est très aigu en position debout. On l'appelle incisure angulaire
– le bord gauche est la grande courbure, convexe. Il forme avec l’oesophage
l’incisure cardiale (angle de His), très aigüe.
• Deux orifices :
– Orifice supérieur œsophagien : c'est le cardia, situé à 2 cm à gauche de la ligne
médiane, à hauteur du bord gauche de T12. Oblique en bas et à droite de
l’incisure cardiale au sommet de la petite courbure.
Il présente une ouverture en haut qui rejoint l'œsophage appelée le cardia qui
comprend le sphincter œsophagien inférieur normalement fermé et permettant
ainsi d'éviter les reflux acide.
Au niveau de cette jonction dite "oeso-gastrique", se trouve l'angle de Hiss qui
intervient aussi pour empêcher les reflux gastriques acides vers le haut.
– Orifice inférieur duodénal : c'est le pylore : a 3 cm à droite de la ligne médiane,
sur le flanc droit de L1, 6 ou 7 cm au dessus de l’ombilic. Canal circulaire, épais,
c’est un véritable sphincter du fait de l’épaississement de la couche musculaire
moyenne. Il mesure 5 à 6 mm d’épaisseur. Il permet le passage progressif du
contenu gastrique.
Estomac, coupe frontale
V- CONFIGURATION INTERNE :
L’estomac est constitué de trois tuniques successives :
-La séreuse : c’est le péritoine viscéral
-La musculeuse : très développée, périphérique (longitudinale), moyenne (circulaire, épaisse au
niveau du sphincter pylorique) et interne (plexiforme ou oblique) qui permettent les contractions
nécessaires pour pétrir les aliments et les envoyer vers l'intestin grêle
-La sous muqueuse
-La muqueuse
VIII- VASCULARISATION DE L’ESTOMAC :
Les artères de l’estomac sont toutes issues du tronc cœliaque, le drainage veineux est tributaire
du tronc porte et le drainage lymphatique constituent un réseau richement anastomosé, important
en matière de chirurgie carcinologique.
INNERVATION :
Provenant des nerfs vagues et sympathiques, les nerfs de l’estomac se resolvent en 03
pédicules.
1- Pédicule de la petite courbure : le plus important formé par le plexus de terminaison des
nerfs vagues (X)
Nerfs gastriques du X droit : 4 à 6 rameaux étagés destinés à la face postérieure de
l’estomac, le plus important est le nerf principal postérieur de la petite courbure (Latarjet)
Nerfs gastriques du X gauche : 4 à 6 rameaux à la face antérieure, avec le nerf principal
de la petite courbure.
2- Pédicule duodéno-pylorique ; filets nerveux issus des rameaux hépatiques du X innervant
le pylore et la partie supérieure du duodénum.
3- Pédicule infra-pylorique : formé par les filets sympathiques accompagnant l’artère gastro-
épiploique droite.
LE PANCRÉAS
Le pancréas est une glande amphicrine de l’appareil digestif dont le tissu endocrine sécrète
dans la circulation systémique des hormones nécessaires aux métabolismes cellulaires des
glucides notamment, tandis que son tissu exocrine libère dans le duodénum le suc pancréatique
riche en pro-enzymes qui seront indispensables à l’hydrolyse des nutriments du
bolus alimentaire.
Le pancréas assure, de ce fait, une fonction primordiale pour achever la digestion, en
molécules élémentaires, des macromolécules lipidiques, glucidiques, protidiques et
nucléotidiques ingérées dans l’alimentation, après leur clivage partiel par les sucs salivaires et
gastriques. Le suc pancréatique secrété est en effet associé dans le canal cholé-
doque aux sécrétions hépatiques et transforme dans le duodénum des macromolécules
du bolus alimentaire en un soluté d’aminoacides, d’acides gras non estérifiés et d’oses
notamment. Ces constituants élémentaires des macromolécules sont ensuite absorbés
spécifiquement et sélectivement par la muqueuse intestinale.
En physiopathologie, une déficience des sécrétions du pancréas exocrine contribue à un
retard staturo-pondéral lorsqu’elle s’installe au cours de l’enfance ou de l’adolescence, à
une dénutrition si elle survient chez l’adulte.
Le pancréas sain est, chez l’adulte, un organe de couleur jaunâtre-blanchâtre, d’aspect
irrégulier et grumeleux pesant de 75 à 100g de morphologie aplatie et oblongue, long d’environ 15
centimètres et d’une largeur variant d’environ 6 cm au niveau de la tête à 4 cm au
niveau de la queue. Son épaisseur est approximativement de 2 cm. Il se positionne au
niveau des vertèbres lombaires L1 et L2 et s’étend de la base du foie vers la rate en travers de
l’abdomen au sein duquel il est profondément ancré en arrière plan de l’estomac,
dans l’espace sous et sus-mésocolique. Il s’insère le long du sillon qui marque le duodé-
num dans son sens longitudinal, ce qui le stabilise au sein de la cavité abdominale. Il est
maintenu dans l’espace abdominal par le fascia de Treitz. Il forme avec le duodénum un
bloc duodéno-pancréatique
Embryogenèse du pancréas
L’hétérogénéité cellulaire du pancréas et la distribution anatomique des différentes
cellules chez l’adulte, dont l’origine fœtale est connue, peuvent être associés dans certains cas
de diabète NID à la dérégulation glycémique, notamment en ce qui concerne les cellules B.
L’activité fonctionnelle du pancréas endocrine est en effet entièrement dépendante de
l’acquisition fœtale.
Chez l’être humain, l’ébauche pancréatique s’amorce pendant la 4 ème semaine du
développement embryonnaire. La partie dorsale du sac vitellin constitue l’appareil digestif.
L’endoblaste de l’intestin primitif donne naissance à la majeure partie de l’épithélium du tube
digestif et au parenchyme des glandes annexes telles que le foie et le pancréas. Le
pancréas se développe à partir de deux évaginations de l’épithélium endoblastique
recouvrant la partie caudale de l’intestin antérieur. Ces évaginations, les bourgeons ou
diverticules pancréatiques ventraux et dorsaux sont situés de part et d’autre de l’intestin
antérieur. La rotation et la croissance différentielle de l’intestin antérieur provoquent la migration
du bourgeon pancréatique ventral et du canal biliaire autour du duodénum, vers une position
dorsale. Les deux bourgeons pancréatiques fusionnent alors. Là, les canaux des deux
diverticules pancréatiques se rejoignent pour former un canal unique, le canal pancréatique
principal ou canal de Wirsung qui s’abouche avec le canal cholédoque qui amène la bile du
foie dans le duodénum. La partie proximale du canal du bourgeon pancréatique dorsal peut
persister sous forme d’un canal accessoire, le canal de Santorini , qui s’ouvre dans le
duodénum en amont du canal de Wirsung. Le bourgeon pancréatique ventral forme la
majeure partie de la tête du pancréas alors le bourgeon dorsal est à l’origine du reste de la
masse pancréatique (corps et queue ).
Au niveau infrastructural, les canaux pancréatiques proviennent d’évaginations
tubulaires à partir de l’endoderme embryonnaire. Les cellules acineuses
se forment à partir
des cellules distales de ces canaux alors que les petits canaux intercalés dans les acini
donnent les cellules centro acineuses
. De plus, le canal pancréatique
principal contient
un nombre mineur de types cellulaires incluant non seulement les cellules en gobelet et les
cellules en brosse mais aussi des cellules endocrines
. Un réseau canalaire primitif donne
ainsi naissance à des îlots. Les cellules épithéliales de ces tubules branchés sont dites
protodifférenciées car elles contiennent une très faible quantité d’enzymes exocrines et
d’insuline. De plus, elles ont la capacité de se différencier en cellules acineuses ou en cellules
endocrines.
Au quatrième mois fœtal, le développement des acini et du tissu conjonctif isole ces
îlots. Deux générations d’îlots se différencieraient alors (de même que chez le lapin et
diverses espèces de ruminants): de gros îlots primaires régressent avec l’âge et sont
remplacés progressivement par de petits îlots secondaires. Une hypothèse a été émise
selon laquelle chaque bourgeon dorsal et ventral posséderait des cellules précurseurs se
différenciant selon les besoins du tissu
à un moment donné. Il est à noter que, chez un
individu adulte, on peut retrouver cette capacité de différenciation de type embryonnaire.
Chez le modèle lapin de diabète NID, après ligature du canal pancréatique, la disparition des
cellules B à insuline est suivie d’une apparition proliférative de nouvelles cellules B à partir de
l’épithélium des structures canalaires ductales. Ces néocellules se regroupent en clusters puis
en pseudo-îlots constitués essentiellement de cellules A puis de quelques cellules B. Ce
phénomène de changement régénératif rappelle celui de la nésidioblastose ou prolifération
ducto-endocrine que l’on rencontre habituellement dans le diabète insulino-dépendant. Dans
l’espèce humaine, on y observe des amas hyperplasiques de cellules disséminées,
principalement de type B, avec une hyperinsulinémie, une hypoglycémie, une pancréatite
chronique et une tumeur pancréatique endocrine.
Chez le lapin, on note une nésidioblastose de type A avec une hyperglucagonémie.
Chez cet animal, au niveau des îlots de Langerhans, les cellules B représentent les 2/3 des
cellules endocrines alors que les cellules A n’en constituent que 1/5 à 1/3, et sont plus
nombreuses que les cellules D. La distribution cellulaire est du type classique, connue chez la
plupart des rongeurs: les cellules A et D sont localisées dans le “cortex” de l’îlot, autour des
cellules B. Cet arrangement topographique dérive bien de la différenciation des cellules
endocrines lors de l’ontogénèse à partir des cellules épithéliales canalaires primitives. Le
pancréas se forme au 10éme jour du développement embryonnaire. Les bourgeons
pancréatiques dorsal et ventral sont présents à 11,5 jours.
Les cellules endocrines se différencient indépendamment
: les cellules A à
es cellules B à insuline au 15éme jour (chez l’Homme à 10,5 semaine) et enfin les cellules D à
somatostatine 3 jours plus tard (à la 11éme semaine chez l’Homme) lorsque le tissu exocrine se
constitue.
glucagon apparaissent précocement au 13éme jour (chez l’Homme à la 9ème semaine) puis viennent
LES ANOMALIES
Ces anomalies anatomiques de la fusion embryonnaire des bourgeons de l’endoblaste,
cliniquement et biologiquement asymptomatiques, affectent de 3 à 10 % de la population.
1. Le pancreas divisum (Schéma III) traduit une fusion incomplète des deux bourgeons au
stade embryonnaire et affecte notamment la fusion des canaux intra-pancréatiques. Le
conduit pancréatique de la partie dorsale ou canal de Santorini écoule séparément son flux
de sécrétions exocrines dans le duodénum par une ouverture qui lui est spécifique, indé-
pendante de l’ampoule de Vater, nommée la petite papille. Le canal ventral s’abouche normalement
dans le canal de Wirsung.
2. Le pancréas annulaire est une anomalie du déplacement du bourgeon ventral qui s ‘enroule
autour de certaines parties du duodénum créant un rétrécissement, quelques fois une
sténose, du duodénum.
Vascularisation
Le pancréas est un tissu ferme, d’aspect irrégulier et grumeleux, de couleur plutôt
blanchâtrejaunâtre richement vascularisé par un plexus artériel pour être nourri en nutriments
énergétiques et fourni en oxygène utile à ses intenses fonctions métabolique
Il est très sensible à une hypovascularisation, notamment celle qui complique une hémorragie. Le
pancréas produit une isoforme de l’enzyme de conversion de l’angiotensinogène
spécifique pour ajuster sa propre volémie
L’efflux sanguin est assuré par les arcades veineuses pancréatico-duodénales. La veine
mésentérique supérieure s’abouche en aval à la veine porte et au tronc spléno-mésenté-
rique. Les veines spléniques et mésentériques sont en contact étroit avec le corps et la
queue du pancréas, ce qui peut quelquefois rendre délicate la lecture de l’imagerie du pancréas lors
de l’exploration de tumeurs.
Innervation
Le pancréas est innervé selon un schéma très voisin de celui des intestins. Cette innervation participe
activement à la régulation de la sécrétion du pancréas exocrine.
Le pancréas est très largement innervé par la Xème paire de nerf crânien. Ce nerf pneumogastrique
ou nerf vague, assure une importante modulation végétative de l’organisme et
régule les sécrétions d’organes dont celles du pancréas.
RÉFÉRENCES
1)
2)
3) François ttivin, Éric Dupont Bierrr, cahier de formation biologie médicale, <<le pancréas>>
n43, Paris, 2009, 1-25pp.
4) http://www.exobiologie.info › ... PDF
5)
6)
7) https://tel.archives-ouvertes.fr › ... PDF
8) http://campus.cerimes.fr › cours PDF
9) https://www.em-consulte.com › article
10) Notes de cours d'embryologie spéciale