Diocese - Angers Synthese 1

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Démarche diocésaine

Octobre 2021-mai 2022


Synthèse
Table des matières

Déroulement du processus de consultation ..........................................................2

L’expérience de la synodalité ...................................................................................3

Points significatifs et petites voix ............................................................................5

Réalités actuelles de la vie synodale .......................................................................7

Les rêves, les envies , les désirs .............................................................................9

Annexes.................................................................................................................... 13

La question de fond

Comment se réalise aujourd’hui, à différents niveaux (du


niveau local au niveau universel) ce « Marcher ensemble »
qui permet à l’Église d’annoncer l’Évangile, conformément
à la mission qui lui a été confiée ; et quels pas de plus
l’Esprit nous invite-t-il à poser pour grandir comme Église
synodale ?

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Synthèse Diocèse Angers
Déroulement du processus de consultation

En Anjou, le processus de consultation diocésaine du Synode sur la synodalité


a commencé le 17 octobre 2021, date à laquelle Mgr Delmas a missionné les diacres
pour animer la démarche. Le délai ayant été rallongé, il a appelé deux personnes pour
mener la consultation jusqu’à son terme : Claire Yon, laïque en mission ecclésiale, et
Vincent Fargue, diacre. Dans le même temps, Mgr Delmas a appelé les fidèles à
travailler en particulier le thème 8, « Autorité et Participation ».

Ces derniers ont répondu très nombreux à l’appel. 454 contributions nous sont
parvenues, et nous estimons à plus de 3 600 le nombre réel de participants, une
évaluation cimprécise puisque des personnes ont pu participer à plusieurs équipes,
dont la taille varie de 2 à 100 membres. Les équipes se sont rassemblées dans tous
les doyennés, aussi bien dans les villes qu’en rural, avec une forte implication du sud-
ouest du département (Mauges, Cholet) et de l’agglomération d’Angers.
Les personnes âgées de plus de 65 ans se sont a priori fortement mobilisées,
la mobilisation des plus jeunes (lycéens et étudiants) étant moindre mais réelle. Celle
de la population active (25-55 ans), en particulier des zones urbaines, semble en
revanche assez faible.

Plus de la moitié des contributions (54%) viennent de groupes paroissiaux,


constitués en majorité pour l’occasion (53%), ou déjà existants (Conseil pastoral
paroissial, équipe liturgique, communauté ecclésiale de base…). Les mouvements
ont, de leur côté, répondu de façon significative, majoritairement ceux de l’Action
catholique (13% des contributions), historiquement très présents dans notre diocèse :
Chrétiens dans le monde rural, Mouvement chrétien des retraités, Action catholique
ouvrière… ; autre mouvement très mobilisé : les Scouts et guides de France. À noter
également la mobilisation des congrégations religieuses (les maisons mères sont
nombreuses en Anjou), des groupes de diacres, et quelques réponses de groupes
d’aumônerie d’étudiants, de lycéens et de collégiens.
Enfin, quelques initiatives notables : une contribution de la Pastorale SeDire491,
une de Chemin d’Espoir, groupe qui fait partie du Réseau Saint Laurent2, une autre de
la pastorale pour les personnes handicapées, plusieurs contributions de l’Action

1
Pastorale des personnes séparées, divorcées et divorcés remariés
2
Réseau de groupes de chrétiens rassemblant des personnes en situation de précarité et d’exclusion

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Synthèse Diocèse Angers
catholique des enfants… Et des propositions originales : une vidéo du MRJC3, une
rencontre intergénérationnelle (des enfants de maternelle jusqu’aux adultes) à partir
d’un jeu de l’oie, une réflexion autour de l’évangélisation par la musique…

Parmi les thèmes proposés, c’est celui sur Autorité et Participation qui arrive
largement en tête (25% des contributions), un résultat lié à l’appel particulier de notre
évêque, suivi de celui sur l’Écoute et sur les Compagnons de voyage (15% chacun).
Mais un quart des contributions n’ont pas de thème particulier. À noter qu’un certain
nombre d’équipes se sont saisies de la démarche, sans envoyer leurs remontées,
estimant que l’intérêt résidait davantage dans la rencontre même que dans la rédaction
d’un document de synthèse.
L’essentiel des rencontres a eu lieu après les vacances de Noël. Le nombre
conséquent de réponses a été une belle surprise. Quinze personnes ont été appelées
pour le dépouillement. Une difficulté, structurelle, a émergé durant cette étape :
l’hétérogénéité des documents reçus. Sur le fond, avec la diversité des thèmes.
Mais aussi sur la forme : la majorité des équipes ont présenté un compte-rendu de
leurs échanges, sans aller jusqu’à la synthèse, ce qui a rendu compliqué le
dépouillement. Cela signifie probablement que la démarche synodale n’a été que
partiellement intégrée car la rédaction de la synthèse en fait pleinement partie.

Les fidèles de l’Anjou ont déjà vécu deux temps de consultation dans leur Église
particulière. Le premier en 2006-2007, au cours d’un synode diocésain qui a abouti
à l’élaboration d’une charte synodale, définissant 8 principes pour la mission; le
second en 2017-2018, au cours d’une démarche synodale qui a permis de
réactualiser les décisions du synode et de promulguer 38 orientations
missionnaires, feuille de route du diocèse jusqu’en 2028. À cela s’ajoutent les deux
synodes de l’Église universelle, celui sur la famille en 2015, celui des jeunes en 2018,
auxquels les fidèles du diocèse ont participé activement.

L’expérience de la synodalité

De façon globale, apparaissent un vif intérêt pour la démarche et une grande


joie de se rassembler, avec des rencontres « vivifiantes », « enthousiastes ». Les

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Mouvement rural de jeunesse chrétienne

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Synthèse Diocèse Angers
participants soulignent régulièrement combien ils ont apprécié ces temps gratuits où
ils se sont sentis écoutés et ont pu échanger en toute confiance. Ils sont nombreux
également à exprimer leur satisfaction d’avoir été consultés - « merci de nous avoir
donné la parole » revient fréquemment-, avec le sentiment « d’apporter leur pierre à
l’édifice » dans une « démarche constructive » pour imaginer l’Église de demain.
L’appel au dialogue du Pape a été perçu comme un encouragement pour les laïcs,
« un geste prophétique dans une Église et un monde en crise de confiance ».

Les fruits de la démarche sont abondants : découvertes des personnes, des


initiatives, des expériences positives de synodalité ; « joie de partager ensemble sur
les réalités locales de l’Église » … Les sensibilités différentes n’empêchent pas la
richesse des échanges. Un groupe précise que la démarche lui a permis de réaliser
que « chaque service et réalité d’Église est en démarche synodale constante, par les
réflexions et les échanges entre les personnes ». Un autre remarque que ces
échanges sont des « lieux d’expérimentation de la communion ».

Parmi les difficultés rencontrées, un tiers des fiches soulignent la complexité


des questions et du vocabulaire, « très éloignés des préoccupations des gens »,
peu ajustés pour ceux qui sont loin de l’Église. Le terme « synode », peu familier et
mal compris, « fait peur ». Autres difficultés : s’écouter sans se couper la parole, et
« marcher ensemble » avec des personnes qui ne partagent pas le même avis.
Remarques qui vont de pair avec la difficulté de la communion dans la vérité : « Parler
avec courage, liberté, charité, vérité, n'est pas facile ! » Une dizaine de contributions
soulignent enfin que le manque de temps, dû à des emplois du temps très chargés, a
été un obstacle aux rencontres.
Une minorité non négligeable de groupes font part de leurs doutes (à quoi cela
servira-t-il ?), voire d’un certain découragement et d’un manque d’espérance. Parmi
eux, quelques équipes mentionnent le fait que trop souvent, les interpellations faites
aux responsables du diocèse restent sans réponse. Un groupe synthétise : « Ce que
l'on dit ne sera de toutes façons pas repris dans les synthèses successives qui seront
faites avant d'arriver, très édulcorées, au Pape. Le plus important, c'est qu'entre
chrétiens engagés dans la paroisse, même très différents, nous avons échangé en
profondeur dans une vraie écoute fraternelle ».

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Synthèse Diocèse Angers
En conclusion de cette partie, le plus beau fruit de la démarche est le désir
manifesté par la majorité des équipes de poursuivre ce « marcher ensemble », dans
des lieux d’échanges conviviaux, où le travail commun « ouvre à des solutions non
entrevues auparavant ». Autre point à retenir : l’envie de s’engager plus activement
dans l’église, « passer de la consommation à la participation ».

Points significatifs et petites voix

À travers les nombreuses remarques, on constate que les participants ont eu à


cœur de prendre le temps de réfléchir à ce que représentait pour eux une Église
synodale. Deux points notables. Le premier, très majoritairement exprimé, est qu’une
Église synodale doit être animée par un désir profond de communion et d’unité.
Les expressions « faire corps » et « marcher ensemble » apparaissent fréquemment,
avec cette précision : « La communion ne veut pas dire qu’on pense tous pareil ». La
communion s’édifie avec tous, les périphéries, les non pratiquants, les diverses
sensibilités religieuses. Et cette communion se vit, se construit, bien au-delà de la
célébration eucharistique. Elle exige du temps (rencontres conviviales, fêtes…) mais
aussi et surtout des attitudes, en particulier l’écoute, première étape vers le
« dialogue qui est recherche commune de la vérité pour chercher ensemble le chemin
de la fidélité à l'Évangile. » Dans ce mouvement d’unité, le prêtre, « chef d’orchestre »,
met son autorité au service des baptisés et de la mission.
Le second point, tout autant cité, est qu’une Église synodale est une Église en
mission, au milieu du monde. « L’Église n’a de sens que si elle est envoyée aux
autres. ». Avec une double insistance dans les contributions : la mission rayonne par
des attitudes évangéliques. « Joie », « charité », « espérance », sont des termes qui
reviennent régulièrement. La mission se manifeste aussi par une solidarité active,
surtout avec les pauvres. Le témoignage des diacres au cœur du monde professionnel
est à cet effet plusieurs fois mentionné. Le terme « fraternité » revient aussi plusieurs
fois, une fraternité qui, réellement vécue, est un lieu de crédibilité pour l’Église.
Au moins deux tiers des contributions rappellent que, par leur « sacerdoce
commun », tous les baptisés, laïcs, prêtres, diacres religieux, sont acteurs, au
service de la communion et de la mission. « Chaque baptisé est légitime pour
s’exprimer dans la mesure où il vise la promotion du bien commun ».

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Synthèse Diocèse Angers
Beaucoup regrettent l’image aujourd’hui « ternie » de cette Église, « malade »
des scandales successifs (beaucoup de colère exprimée à la suite du rapport Sauvé).
Un consensus se fait sur les obstacles rencontrés par l’Eglise à laquelle ils aspirent.
Celui qui revient de façon majoritaire est le manque d’accueil et d’écoute envers
ceux qui sont perçus comme des exclus, en premier lieu les divorcés remariés (une
grande souffrance s’exprime dans ce domaine), mais aussi les migrants, les
homosexuels, les marginaux… « L’Église s’intéresse plus aux parfaits qu’aux
accidentés de la vie ».
Un manque d’ouverture qui se traduit notamment par l’utilisation d’un langage
inaccessible, renvoyant à une « Église intellectuelle », réservée à une élite, aux
« sachants ». Des remarques apparaissent en particulier régulièrement sur la liturgie
et son « jargon », peu adapté au monde d’aujourd’hui. Les reproches adressés à la
nouvelle traduction liturgique reviennent de façon récurrente, tout comme les
remarques sur le difficile accès aux textes de l’Ancien testament.
Autre obstacle cité par la grande majorité des fiches : la gouvernance, entre les
mains d’une structure hiérarchique, trop verticale, qui ne laisse pas assez de place
aux laïcs, et en particulier aux femmes. « L’Église se définit comme un peuple de
baptisés. Mais elle s’est donné un gouvernement très strict d’hommes ayant tous les
pouvoirs, qui concentrent, par leur ordination, les pouvoirs d’ordre et de
gouvernement ». Conséquence : on obtient, par endroit, un cléricalisme, décalé par
rapport à la fonction réelle du prêtre, qui empêche le principe de subsidiarité de se
déployer.
Parmi les freins, les contributions évoquent également en nombre les tensions
qui règnent entre les différents courants spirituels. En grande majorité, les équipes
regrettent les postures perçues comme « traditionnalistes », signe pour elles « d’un
retour en arrière », d’un « repli identitaire ». Certains vont jusqu’à craindre un schisme.
Enfin deux difficultés citées de façon plus marginale : la difficulté de l’annonce
évangélique dans une société sécularisée et le manque de temps qui ne favorise pas
les engagements sur la durée

À noter aussi deux préoccupations récurrentes. Les jeunes, d’abord : ils ont du
mal à trouver leur place. « Leur absence est un message ». Certains remarquent que
des jeunes sont plutôt attirés par des « pratiques d’avant-concile ». Quelques
contributions soulignent l’importance des parents dans la transmission de la foi. Autre

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Synthèse Diocèse Angers
préoccupation : plusieurs équipes manifestent un véritable souci au sujet de la santé
des prêtres. Avec une question : comment les aider à faire face au vieillissement, à
l’isolement, à l’épuisement ?
Enfin, un regret exprimé dans plusieurs dizaines de contributions : la fin des
célébrations pénitentielles communautaires, avec absolution collective.

Pour surmonter ces écueils, certaines équipes rappellent l’importance de se


laisser conduire par l’Esprit saint pour avancer dans la communion, en soulignant
que c’est bien le Christ qui nous appelle à marcher ensemble. C’est la chance d’une
Église qui accepte de se remettre en cause (Vatican II, rapport Sauvé), et qui nous
laisse libres.

Réalités actuelles de la vie synodale

Ce chapitre a fait l’objet de nombreux commentaires, avec des ressentis


contrastés.
Les contributions portent pour une bonne part sur les réalités positives de la vie
synodale. Un bon tiers souligne la convivialité vécue dans les paroisses, avec une
bonne collaboration entre les instances (EAP, CPP, CEP), et entre prêtres et laïcs. La
« belle place des laïcs dans l’Église » est ainsi soulignée. Les laïcs, engagés dans la
mission, forment des groupes ouverts. Plusieurs équipes, surtout en zone urbaine,
insistent sur la présence importante d’étrangers dans leurs communautés, et sur
l’attention véritable à l’œcuménisme. Les contributions renvoient aussi l’image d’une
Église bien présente aux moments importants de la vie.
Les remontées évoquent en outre une Église de l’appel, plus particulièrement
au diaconat. Il s’y vit également une reconnaissance du travail des associations. Il est
aussi souligné que l’école catholique joue son rôle et permet une véritable expérience
de la transmission de la foi.

Cependant, on note des inquiétudes face à des réalités locales qui font obstacle
à la synodalité, et qui sont à relier aux freins exprimés dans les « points significatifs ».
Deux sont majoritairement évoqués. Le premier concerne la gouvernance, à la fois
paroissiale et diocésaine. Une majorité de contributions soulignent le peu de
transparence dans les processus de prises de décisions, et insistent sur le manque de
consultation des fidèles sur des sujets les concernant. Un reproche qui s’étend au

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Synthèse Diocèse Angers
diocèse, avec « des instances qui ne sont pas représentatives mais uniquement
consultatives ». Est évoquée ainsi l’absence de concertation sur le choix des
orientations pastorales, et sur les nominations dans les instances (EAP, CPP, CEP).
Le manque d’articulation et de communication entre les différents services paroissiaux
est très fréquemment mentionné (« les membres des EAP ne sont pas connus », « pas
de communication autour des décisions »), tout comme le manque de transparence
financière, au niveau paroissial comme au niveau diocésain. Les contributions insistent
de façon importante sur la durée trop longue de certains mandats, avec des laïcs « qui
s’installent » dans leur mission.
Autre obstacle majoritairement cité : les divergences entre les différentes
sensibilités religieuses, qui entravent le dialogue. De nombreuses contributions
évoquent des tensions au sein des paroisses, entre la « génération Vatican II » et un
courant spirituel qualifié généralement de « traditionnaliste », porté par des prêtres
plus jeunes et des communautés nouvelles. Ces tensions génèrent des crispations,
en particulier autour de la liturgie (« trop d’encens, d’ornements liturgiques », « filles
exclues du service d’autel »). Les équipes s’interrogent : comment « faire famille »
dans ces conditions ?
D’autres freins sont évoqués de façon significative. D’abord l’augmentation de
la taille des paroisses (regroupements imposés « d’en haut ») qui rend difficile la
« communion entre les fidèles et entres les relais » et qui complique la pratique (« plus
on s’éloigne, moins il y a de pratique ». D’autant que pendant la pandémie, de
nombreuses personnes âgées ont pris l’habitude de suivre la messe télévisée chez
elles et ne sont ensuite pas revenues dans leur église paroissiale.
Autre point évoqué : le manque d’ouverture de la paroisse vers les habitants
de la commune, avec la difficulté de l’accueil des nouveaux. Un manque d’écoute
aussi, qui se retrouve à l’égard de ceux qui se sentent à la marge. Une équipe
souligne : lors de la rencontre diocésaine sur la famille, « les groupes de divorcés ont
été assez meurtris par les échanges, les prises de position ».
Enfin, il est constaté à plusieurs reprises un appauvrissement du dialogue avec
les protestants et un manque de lien avec les églises orientales et les musulmans.

Malgré ces difficultés, les contributions partagent avec beaucoup


d’enthousiasme leurs nombreuses expériences vécues de synodalité.

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Synthèse Diocèse Angers
En premier lieu, tous les engagements dans les services d’Église. Les
retours concernant le service d’accompagnement des familles en deuil sont à cet
égard particulièrement forts. « Lieu d’évangélisation », la mission s’y vit de façon très
intense, et les personnes qui s’y engagent soulignent un « service qui rend heureux ».
Sont également mentionnés tous les services qui accompagnent des personnes
demandant des sacrements.
Plus largement, les contributions notent que tout engagement auprès des
plus pauvres est lieu de synodalité, le Secours catholique étant cité en exemple.
Les Communautés ecclésiales de base, et plus généralement les petits
groupes de proximité, sont également cités très régulièrement. Elles apparaissent
comme une « chance pour l’engagement des laïcs ».
Quant aux jeunes, ils mentionnent comme lieux de synodalité les aumôneries
et les messes qu’ils animent.
Autre expérience où se vit pleinement la synodalité, pour les jeunes et pour
toutes les autres tranches d’âge : les mouvements, évoqués à de multiples reprises,
en particulier les mouvements d’Action catholique et les Scouts de France. Fondacio
est également mentionné plusieurs fois comme « une famille, fondée sur le respect et
sans jugement ». La synodalité se vit également à travers l’expérience des
communautés nouvelles, la vie des sanctuaires, les pèlerinages.
Quelques autres mentions : les assemblées générales de paroissiens où
chacun peut s’exprimer ; la semaine de l’unité des chrétiens, et plus généralement les
célébrations œcuméniques, temps significatifs du vécu de la synodalité. ; les Parcours
Alpha, les soirées de louanges, la liturgie...

Les rêves, les envies, les désirs

Cette rubrique a été abordée dans pratiquement toutes les contributions. Nous
avons regroupé les remarques en quatre grandes tendances.

Une conversion du regard pour une Église ouverte et accueillante, avec une
attention particulière aux plus fragiles et aux périphéries (divorcés, homosexuels,
marginaux…). Nombreuses sont les équipes qui insistent sur les attitudes à déployer :
l’écoute bien sûr, mais aussi la douceur, la confiance, la bienveillance, la joie... « Une
Église autant Marie que Marie-Madeleine » précise une contribution.

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Synthèse Diocèse Angers
Cette ouverture doit se manifester d’abord dans le soin apporté à l’accueil : à la
messe, où la première chose à faire est « de saluer son voisin de banc », avec la mise
en place d’équipes dédiées, et l’aménagement de l’espace (accessibilité, coin pour les
enfants…) ; de même, dans l’accompagnement des personnes qui viennent pour des
funérailles ou pour demander un sacrement. Cette préoccupation se prolonge par de
nombreuses demandes pour des formations à l’accueil et à l’écoute.
Il faut veiller à déployer cet accueil dans la durée, grâce à des temps conviviaux
(très demandés !), des « Tables ouvertes » pour les migrants, la poursuite de groupes
de synodalité avec des temps d’échanges gratuits, des marches méditatives…
L’accueil et l’ouverture se vivent également dans la liturgie. De nombreuses
contributions appellent à des célébrations plus accessibles, plus simples, signes d’une
« Église qui parle et qui prie avec les mots d’aujourd’hui », avec une liturgie plus
joyeuse, « une pédagogie par le festif » qui attirerait les jeunes et les périphéries.
Parmi les propositions, une suggestion très souvent mentionnée : des célébrations
sans prêtres, conduites par des diacres ou des laïcs, et qui, en plus des messes
dominicales, pourraient être une alternative plus accessible. Autres propositions :
pendant la messe, des échanges en petits groupes pour commenter les textes ; des
temps avant la messe pour expliquer les gestes liturgiques, le sens des sacrements…
Toujours dans le désir d’instaurer une Église plus accueillante, l’accès à la
communion pour les divorcés-remariés est très régulièrement demandé, avec en
corollaire la nécessité de repenser l’indissolubilité du mariage.

Une conversion à l’attention pour une Église de proximité. Pour vivre


concrètement la synodalité dans l’attention aux autres, les équipes soulignent très
majoritairement la nécessité des liens de proximité, à travers par exemple des « petites
cellules d’Église » (communautés ecclésiales de base, fraternités, groupes de
quartier), ou des « tiers lieux », ouverts à tous ceux qui sont éloignés de l’Église.
Cette proximité appelle à une communication, plus professionnelle, plus fluide,
à la fois en interne, avec des outils (trombinoscope, newsletter) et en externe, avec
une simplification du langage, plus actuel. Beaucoup insistent sur le besoin d’adapter
le langage de l’Église aux nouvelles générations. Plusieurs équipes soulignent aussi
l’importance de communiquer les résultats de la consultation synodale.
Enfin quelques remarques relèvent le besoin de garder des paroisses à taille
humaine, avec la mise en place de communautés de prêtres au niveau du doyenné.

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Synthèse Diocèse Angers
Une conversion au dialogue pour une Église en mission. Pour la majorité
des équipes, la mission fait partie intégrante de la synodalité. Une mission animée par
« l’audace de l’Esprit saint », et pour laquelle le Christ nous envoie « deux par deux ».
De nombreuses contributions insistent sur l’importance pour l’Église de se
rendre plus visible. D’abord par le témoignage, à travers l’engagement dans la vie
locale. L’appel plus large au diaconat est également un moyen de porter l’Église au
cœur de la société. Une visibilité qui passe aussi par des propositions pouvant
rejoindre des personnes éloignées : bar animé par des chrétiens dans le centre
d’Angers, concerts, soirées-débats sur des questions de société…le thème de
l’écologie est cité régulièrement, afin de « faire de l’écologie un projet
d’évangélisation », en formant les EAP, en développant le label Église verte…
La majorité des contributions rappellent qu’un soin particulier doit être porté vers
les jeunes, en partant de leurs centres d’intérêt pour écouter leurs attentes, accueillir
leurs initiatives et leur donner des responsabilités, en leur confiant des projets. Une
fiche propose l’instauration d’un conseil des jeunes.
Plusieurs fiches soulignent l’importance d’associer les plus pauvres à la
mission, et de les rendre acteurs de nos communautés, en les associant par exemple
à l’animation des célébrations. « C'est par un retour aux pauvres que l'Église peut se
régénérer. » Autre piste : confier les célébrations aux différents mouvements, et aux
personnes consacrées.

Une conversion des attitudes pour une Église en marche. Pour la grande
majorité des contributions, la synodalité ne pourra se vivre que si des changements
structurels profonds se mettent en place. D’abord au niveau de la gouvernance, qu’il
s’agisse des paroisses, du diocèse ou du Vatican : un vaste élan pour plus de
collégialité se fait entendre, sur le modèle des églises protestantes, des mouvements
ou encore des congrégations religieuses. « Coresponsabilité », « gouvernance
partagée », « consultation », sont des termes qui reviennent à de multiples reprises.
Ainsi, pour les paroisses, le modèle qui émerge est l’association d’un curé et d’un laïc
(ou un couple de laïcs) pour assumer ensemble l’animation des communautés. Une
demande forte de professionnalisation apparaît également, sur les méthodes
d’accompagnement des personnes et d’évaluation des missions, des processus mis
en place, des objectifs (projets pastoraux), des organes de décision. Tout comme la
mise en place d’instances de régulation. La pertinence d’organes plus représentatifs,

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Synthèse Diocèse Angers
comme les conseils pastoraux, paroissiaux et diocésain, est fréquemment soulignée.
Les équipes demandent également que les paroissiens soient consultés, au cours
d’assemblées paroissiales par exemple, pour le choix des membres des instances,
voire dans le choix du curé ou de l’évêque. Ils insistent aussi beaucoup sur la limitation
nécessaire des mandats.
Une véritable coresponsabilité qui va de pair avec une autre forte demande :
que la place des laïcs, et en particulier des femmes, soit élargie, non seulement dans
le domaine de la gouvernance mais également dans celui de la liturgie. Les
propositions abondent. Les fiches évoquent ainsi en majorité la possibilité, pour les
laïcs, hommes et femmes, de prononcer des homélies. Autre demande très souvent
mentionnée : l’ouverture des ministères du diaconat et de la prêtrise aux femmes,
l’élargissement des ministères de lectorat, d’acolytat, de catéchiste, et la possibilité
pour les laïcs de donner le sacrement de réconciliation. À noter que les célébrations
sans prêtres, déjà citées, reviennent également comme une proposition qui permettrait
de donner plus de place aux laïcs. Dans ce contexte, la nécessité de former des laïcs
est fortement soulignée.
Enfin, de nombreuses pistes sont avancées afin de faire évoluer la figure du
prêtre. La possibilité pour les prêtres de se marier, ou l’ordination d’hommes mariés,
est très souvent évoquée. De nombreuses équipes souhaiteraient par ailleurs que
l’Église abandonne les appellations « Père », « Monseigneur », signes trop évidents
selon elles de soumission et de cléricalisme. Plusieurs fois aussi, la piste d’un travail
salarié pour les prêtres est mentionnée. Enfin, les participants portent une attention
particulière à l’accompagnement amical et fraternel des prêtres, en insistant sur la
nécessité d’une vie en communauté ou en proposant de mettre en place des petites
équipes de fraternité rassemblant prêtres et laïcs.

En conclusion, le rêve d'Église synodale qui émerge est celui d’une Église en
prière, à l’écoute de l’Esprit saint et se laissant conduire par Lui. Une Église qui, à
l’image du Christ, « met en premier le message d’amour de l’Évangile ».

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Synthèse Diocèse Angers
Annexes

Annexe 1
Répartition des personnes et des contributions par doyenné

Nombre de personnes
Nombre de contributions

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Synthèse Diocèse Angers
Annexe 2
Répartition par doyenné des contributions et des personnes

Nombre de Nombre de
Doyenné personnes Fiches
Angers-Outre-Maine 928 74
Diocèse 651 61
Angers-Couronne 573 60
Mauges 395 53
Cholet 309 45
Baugeois-Vallée 271 37
Coteaux-de-Loire 182 19
Layon 180 28
Autres 173 18
Angers-Centre 165 25
Haut-Anjou 160 4
Saumurois 92 14
Saumur 89 6
Trois-Rivières 83 10
Total général 4251 454

Annexe 3
Répartition des contributions par thème
Nombre de Nombre de
Thèmes contributions personnes
1. Les compagnons de voyage 66 566
2. Ecouter 69 552
3. Prendre la parole 12 116
4. Célébrer 21 152
5. Coresponsables dans la mission 29 285
6. Dialoguer avec l’Eglise et dans la société 20 204
7. Dialoguer avec les autres confessions chrétiennes 4 35
8. Autorité et participation 109 851
9. Discerner et décider 5 75
10. Se former à la synodalité 2 23
11. Autres 117 1392
Total général 454 4251

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Annexe 4
Répartition des contributions par catégories

Nombre de Nombre de
Types de groupes contributions % personnes %
Groupes paroissiaux 247 54 2598 61
Mouvements 82 18 885 21
Congrégations/groupes
de religieux 25 6 141 3,5
Groupes d'aumônerie 10 2 106 2,5
Autres 90 20 521 12
Total 454 100 4251 100

Annexe 5
Répartition des contributions par mouvement d’action catholique

Nombre de Nombre de
Nom du groupe contributions personnes
Chrétiens dans le monde rural 24 171
Mouvement des chrétiens dans le monde rural 16 237
Action catholique ouvrière 9 77
Action catholique des milieux indépendants 4 154
Action catholique des enfants 2 23
Mouvement rural de jeunesse chrétienne 2 20
Total général 57 682

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Synthèse Diocèse Angers
Annexe 6
Quelques dessins de l’Action catholique des enfants

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Annexe 7
Illustrations du groupe Clameurs et Dialogue, doyenné de Cholet
Ce groupe rassemble 10 personnes : Un couple recommençant - un parent solo en quête de retrouver
le chemin de l’Eglise - un prêtre - trois femmes seules - une adolescente, servante d’autel - un enfant -
une jeune professionnelle

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Synthèse Diocèse Angers

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