Chapitre IV - Le Nivellement
Chapitre IV - Le Nivellement
Chapitre IV - Le Nivellement
YOUSFI
Chapitre IV : Le nivellement
1. Généralités
Le nivellement c’est l’ensemble des opérations qui permettent :
• d’une part, de mesurer les différences de niveau entre deux ou plusieurs points ;
• d’autre part, de calculer par une opération simple (addition et soustraction) l’altitude où la cote de
chacun des points concernés par rapport à un niveau de base (plan horizontal de référence).
2. Nivellement direct
2.1. Principe
Le nivellement direct, appelé aussi nivellement géométrique, consiste à déterminer la dénivelée HAB
entre deux points A et B à l’aide d’un appareil : le niveau et d’une échelle verticale appelée mire. Le
niveau est constitué d’une optique de visée tournant autour d’un axe vertical : il définit donc un plan de
visée horizontal.
L’altitude HA d’un point A est la distance comptée suivant la verticale qui le sépare du géoïde (surface
de niveau 0). Si l’altitude du point A est connue, on peut en déduire celle du point B par :
HB = HA + HAB
La portée est la distance du niveau à la mire ; elle varie suivant le matériel et la précision cherchée, et
doit être au maximum de 60 m en nivellement ordinaire et 35 m en nivellement de précision. Dans la
mesure du possible, l’opérateur place le niveau à peu près à égale distance de A et de B de manière à
réaliser l’égalité des portées.
2.2. Le niveau
2.2.1. Principe de fonctionnement
Le niveau est schématiquement constitué d’une optique de visée (lunette d’axe optique (O)) tournant
autour d’un axe vertical (appelé axe principal (P)) qui lui est perpendiculaire. Le réglage de la
verticalité de l’axe principal est fait au moyen d’une nivelle sphérique. L’axe optique tournant autour
de l’axe principal décrit donc un plan horizontal passant par le centre optique du niveau qui est
l’intersection des axes (P) et (O).
Certains appareils possèdent une graduation (ou cercle horizontal) qui permet de lire des angles
horizontaux avec une précision médiocre, de l’ordre de ± 0,25 gon : ils ne sont utilisés que pour des
implantations ou des levers grossiers.
Les éléments constitutifs d’un niveau sont les suivants :
- 1. Embase - 7. Oculaire
- 2. Vis calantes (3 vis) - 8. Anneau amovible
- 3. Rotation lente - 9. Contrôle de l’automatisme
- 4. Mise au point sur l’objet - 10. Compensateur à pendule
- 5. Objectif - 11. Cercle horizontal (option sur le NA2)
- 6. Viseur d’approche rapide - 12. Nivelle sphérique (invisible ici)
Le nivellement par rayonnement se fait à partir d’une seule station. On détermine les altitudes des points
environnant (ici A, B, C et D) par rapport à un point de référence (ici Réf). Tous les points rayonnés
sont des lectures avant, seul le point de référence est une lecture arrière.
2.3.2. Nivellement par cheminement
Le nivellement par cheminement se réalise en plusieurs stations pour lesquelles on effectue un
nivellement direct. Le point de visée avant devient suite à la progression point de visée arrière.
Le cheminement peut être utilisé lorsque le point d’arrivée n’est pas accessible en une seule station pour
différentes raisons (distance, obstacles...). On intercale alors plusieurs points de manière à pouvoir
calculer l’altitude du point final voulu.
La distance maximale de visée vaut : 30 m ≈ 30 pas. On détermine l’altitude de B, de proche en proche
par le calcul des altitudes de I1, I2, …In-1.
Cheminement de nivellement
2.3.2.1. Type de nivellement par cheminement
Un cheminement encadré part d’un « point origine » connu en altitude, passe par un certain nombre de
points intermédiaires et se referme sur un « point extrémité » différent du point d’origine et également
connu en altitude. Le cheminement de la figure précédente est encadré entre A et B.
Lorsque l’on cherche à déterminer l’altitude d’un point extrémité B à partir de celle connue d’un repère
A, on effectue généralement un cheminement aller-retour de A vers A en passant par B. Ceci permet
de calculer l’altitude de B et de vérifier la validité des mesures en retrouvant l’altitude de A.
Lorsqu’un cheminement constitue une boucle retournant à son point de départ A, on l’appelle
cheminement fermé. Il est très employé pour les raisons suivantes :
• il permet la détermination des altitudes même quand on ne connaît qu’un seul repère ;
• il permet un contrôle de fermeture qui est indépendant de la précision de connaissance de l’altitude
du point de référence.
Remarque
Si le cheminement est fermé, la dénivelée totale doit être égale à zéro.
2.3.2.2. Pratique du nivellement par cheminement
Un nivellement par cheminement s’effectue par les opérations suivantes :
• la mire étant sur le point origine A, l’opérateur stationne le niveau en S1 dont il détermine
l’éloignement en comptant le nombre de pas séparant A de S1, de manière à ne pas dépasser la
portée maximale de 60 m. L’opérateur fait une lecture arrière, c’est-à-dire dans le sens de parcours
choisi, sur le point A, notée mar A ;
• le porte-mire se déplace pour venir sur le premier point intermédiaire I1 le plus stable possible
(pierre, socle métallique etc.) et dont il détermine l’éloignement en comptant lui-même le nombre
de pas séparant A de S1 afin de pouvoir reproduire ce nombre de pas de S1 à I1 ;
• toujours stationné en S1, l’opérateur lit sur la mire la lecture avant sur Il notée mav I1 ; il est alors
possible de calculer la dénivelée de A à I1 de la manière suivante :
H1 = mar A – mav I1 = lecture arrière sur A – lecture avant sur I1.
• L’opérateur doit lire les fils stadimétriques et vérifier que m (m1 + m2)/2 ;
l’opérateur se déplace pour choisir une station S2 et ainsi de suite ;
La dénivelée totale HAB de A vers B est égale à la somme des lectures arrière diminuée de la somme
des lectures avant.
2.3.2.3. Fermeture du cheminement
Connaissant l’altitude de A, on peut calculer à nouveau à partir des mesures de terrain, l’altitude de B :
on appelle cette valeur de HB la valeur observée, notée HB obs.
Elle est définie par :
Si les mesures étaient exemptes d’erreurs, on retrouverait exactement l’altitude connue HB. En réalité, il
existe un écart appelé erreur de fermeture du cheminement (ou plus simplement fermeture) qui est
soumis à tolérance. Cette fermeture notée fH vaut :
Le signe de l’erreur de fermeture fH doit être positif si l’altitude observée est supérieure à l’altitude
réelle c’est-à-dire : fH > 0 implique que HB obs > HB.
Si l’on appelle TH la tolérance réglementaire de fermeture du cheminement, on doit donc vérifier :
|fH|< TH . Si ce n’est pas le cas, les mesures doivent être refaites.
2.3.2.4. Compensation du cheminement
La compensation est l’opération qui consiste à répartir la fermeture sur toutes les mesures.
La compensation, notée CH , est donc l’opposée de la fermeture, c’est-à-dire :
Cet ajustement consiste à modifier les dénivelées partielles en répartissant la compensation totale CH sur
chacune d’elle. Cette répartition peut être effectuée de plusieurs manières :
1- proportionnellement au nombre N de dénivelées : on choisira ce type de compensation dans le cas
où la fermeture est très faible c’est-à-dire inférieure à l’écart type
Dans le cas où la fermeture est comprise entre écart type et tolérance, on peut choisir entre les deux
méthodes de répartition suivantes :
2- proportionnellement à la portée : on considère que plus la portée est importante et plus la dénivelée
peut être entachée d’erreur. Ceci oblige à connaître un ordre de grandeur de la portée, qui est obtenu par
stadimétrie.
La compensation sur chaque dénivelée est alors :