Chapitre3 - Sources D'énergie Électrique Classiques

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Production de l’Energie Electrique 2ème ELT_ 2019/2020

Chapitre 3 : Sources d’énergie électrique classiques

1. Centrales Hydrauliques
1.1. Définitions
Les centrales hydro-électriques convertissent l'énergie de l'eau en mouvement en
énergie électrique. L'énergie provenant de la chute d'une masse d'eau est tout d'abord
transformée dans une turbine hydraulique en énergie mécanique. Cette turbine entraîne un
alternateur dans lequel l'énergie mécanique est transformée en énergie électrique .

1.2. Puissance disponible


D'une façon générale, la puissance que l'on peut tirer d'une chute dépend non
seulement de la hauteur de la chute, mais aussi du débit du cours d'eau. Le choix de
l'emplacement d'une centrale hydro-électrique dépend donc de ces deux facteurs.
La puissance disponible est donnée par l'équation : P = g.ρ.q.h
P = Puissance hydraulique, en Watts [W]
ρ = Masse volumique de l'eau soit [1000kg/m3]
q = Débit en mètres cubes par seconde [m3/s]
h = Hauteur de la chute, en mètres [m]
g = 9,8 : Accélération de la pesanteur en [m/s2]

À cause des pertes, la puissance mécanique que l'on peut recueillir sur l'arbre de la
turbine est inférieure à la puissance fournie par l'eau. Cependant, le rendement des
turbines hydrauliques est élevé : de l'ordre de 80 à 95% pour les grosses unités. Dans les
alternateurs, la transformation de la puissance se fait à un rendement de 97 à 98,5%.
Exemple : les chutes ont une hauteur de 324m et un débit moyen de 1370m 3/s. Le
réservoir comprend une série de lacs ayant une superficie de 6400 km2. Calculer:
a) la puissance hydraulique disponible
b) le temps (en jour) pendant lequel cette puissance sera disponible avant que le niveau du
réservoir baisse d'un mètre.
Solution :
a) La puissance hydraulique est : P = g.ρ.q.h = 9,8.1000.1370.324 = 4350MW.
b) Une baisse de niveau de 1 m correspond à un écoulement de 6400 x 10 6 m3 d'eau.
Comme le débit est de 1370m3/s, le temps requis pour écouler ce volume d'eau vau :
t = (6400.106/1370) = 4,67.106 s = 1298 h = 54 jours.

1.3. Types de centrales hydrauliques


Suivant la hauteur de chute, on distingue les trois centrales suivantes (Fig. 1.1) :
 Centrales de haute chute, installées en montage (h >300m) et avec un débit faible.
 Centrales de moyenne chute, installées sur des cours d’eau a débit abondant avec
10<h<300 m.
 Centrales de basse chute, installées sur des cours d’eau a débit important avec h<30m.
La vitesse des alternateurs et le type des turbines varient suivant la hauteur de chute
et le débit du cours d'eau. Les trois turbines hydrauliques les plus connues sont Pelton,

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Francis et Kaplan. Les Fig. 1.2 et 1.3 illustrons les turbines hydrauliques utilisées :

Haute chute Moyenne chute Basse chute


Figure 1.1 : les trois types des centrales hydrauliques.

À l’intérieur d’une turbine de type Turbine de type Francis de Mise en place d’une roue Kaplan à
Pelton 700MW, à la centrale de des Trois- la centrale La Grande-3
Gorges (Chine)
Figure 1.2 : les trois types des turbines hydrauliques.

Les centrales de haute chute utilisent des


turbines Pelton. Ces centrales se trouvent
dans les Alpes et dans d'autres régions très
montagneuses. La capacité du réservoir est
relativement faible. Les centrales de moyenne
chute utilisent des turbines Francis. Ces
centrales sont alimentées par l'eau retenue
derrière un barrage construit dans le lit d'une
rivière de région montagneuse. Elles
comportent un réservoir de grande capacité.
Les centrales de basse chute, ou centrales au
fil de l'eau utilisent des turbines Kaplan ou
Francis. Ces centrales sont établies sur les
fleuves ou les rivières à fort débit.

Figure 1.3 : les trois types des


turbines hydrauliques suivant la
hauteur et le débit.

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1.4. Parties principales d'une centrale hydraulique


Une centrale hydro-électrique comporte essentiellement :
1. le barrage de retenue et le déversoir
2. la conduite forcée d'amenée de l’eau
3. la conduite d'échappement de l’eau
4. la salle de de machine et de commande.
La Fig. 1.4 représente une vue en coupe d'une centrale hydro-électrique dont l'usine
est adjacente au barrage

Figure 1.4
Vue en coupe d'une centrale
hydro-électrique de
moyenne chute.

Barrage : Les barrages de retenue sont établis en travers du lit des rivières; ils servent à
concentrer les chutes de pluie près des usines et à former des réservoirs de stockage. On peut
ainsi créer des réserves d'eau pour compenser l'insuffisance de débit pendant les périodes de
sécheresse et assurer à l'usine une alimentation en eau plus uniforme. Les barrages peuvent
être en béton, en enrochement ou en terre. Les barrages du type poids sont les plus utilisés;
ils s'opposent à la poussée des eaux par leur masse même.
Conduite forcée : La conduite
d'amenée conduit l'eau du barrage
jusqu'aux turbines. À l'extérieur de
l'usine, elle est constituée par un canal,
un tunnel ou un tuyau. La partie
intérieure, appelée conduite forcée, est
en béton, en acier ou en fonte. On
dispose, à l'entrée de la conduite forcée,
des vannes qui permettent de contrôler
l'admission de l'eau.
Figure 1.5 : Bâche spirale dirigeant l'eau autour d'une
À la sortie de la conduite forcée à turbine de 483MW, de Churchill Falls, Labrador
moyenne et à basse chute, l'eau arrive (gracieuseté de Marine Industries)
dans la chambre de mise en charge d'où
elle est distribuée aux différentes
turbines. Une couronne fixe (bâche
spirale) entoure chaque turbine et
assure une répartition uniforme de l'eau
sur son pourtour (Fig. 1.5). Une série de
aubes ou vannes mobiles (Fig. 1.6),
disposées autour de la turbine Turbine
Vannes Kaplan
permettent de régler l'admission de l'eau mobiles
dans celle-ci. Ces vannes sont
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actionnées par des vérins hydrauliques Figure 1.6 : A l'intérieur de la bâche, une série d'aubes
commandés par le régulateur de vitesse. directrices orientables commandent la quantité d'eau
admise à la turbine de type Kapla

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Conduite d'échappement : Après être passée dans les turbines, l'eau retourne dans la
rivière par la conduite d'échappement. La conduite d'échappement comporte une cheminée de
succion et un canal de fuite qui peut être le lit même de la rivière.
Salle de machine : Les appareils de commande et de contrôle sont groupés dans une salle
d'où le personnel peut surveiller la marche des groupes générateurs.
Les appareils de signalisation et les appareils de commande à distance de l'excitatrice,
du régulateur de vitesse et du disjoncteur de chaque groupe générateur sont montés sur un
pupitre. Les instruments de mesures, indicateurs et enregistreurs (voltmètres,
ampèremètres, wattmètres, varmètres, wattheuremètres, fréquencemètres,
synchronoscopes, etc.), les régulateurs de tension ainsi que les relais de protection et les
différents systèmes d'alarme sont réunis dans des armoires et panneaux de commande.

1.5. Centrales à réserve pompée


On a vu que la variation de l'appel de puissance
d'un réseau nécessite l'installation de centrales de
pointe. Considérons un réseau simple dont l'appel de
puissance varie entre 100MW et 160MW selon la
courbe de la Fig. 1.7. On pourrait installer une
centrale hydraulique ou thermique de base de 100MW
et une centrale de pointe de 60MW utilisant une Figure 1.7 : Centrale de base et
turbine à gaz. centrale de pointe conventionnelle
Cependant, on peut envisager une deuxième alimentant une charge maximale de
160MW
solution, elle consiste à installer une centrale de base
de 130MW et une centrale de pointe spéciale de
30MW. Cette centrale de pointe aura la propriété, non
seulement de débiter de l'énergie électrique, mais
aussi d'en recevoir. Pendant les périodes creuses
(identifiées par un signe (-) sur la Fig. 1.8), la centrale
de pointe reçoit et emmagasine de l'énergie de la
centrale de base. Ensuite, lors des heures de pointe
(identifiées par un signe (+)) la centrale de pointe Figure 1.8 : Centrale de base et
centrale à réserve pompée alimentant
restitue au réseau l'énergie qu'elle avait emmagasinée. une charge maximale de 160MW
Ce système possède plusieurs avantages :

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 on peut utiliser une plus grande centrale de base, ce qui augmente le rendement
 la capacité de la centrale de pointe est réduite de beaucoup, ce qui diminue son coût.

Ces quantités énormes d'énergie ne peuvent être emmagasinées que par des méthodes
mécaniques. C'est ainsi qu'on emploie des centrales à réserve pompée. Pendant les heures
de pointe, ces centrales fonctionnent comme des centrales hydrauliques classiques,
utilisant l'énergie de l'eau qui s'écoule d'un réservoir supérieur dans un réservoir inférieur
(Fig. 1.9).
Pendant les périodes creuses, le processus est renversé. Les alternateurs fonctionnent
alors comme des moteurs synchrones et entraînent les turbines qui deviennent d'énormes
pompes prenant l'eau dans le réservoir inférieur pour la renvoyer dans le réservoir
supérieur. Le cycle se répète une ou deux fois par jour, selon la nature du réseau et de la
charge. Les machines ont une puissance comprise entre 50MW et 500MW et elles doivent
être réversibles, car on doit changer le sens de rotation lorsque la turbine fonctionne
comme pompe (Fig. 1.10). Le démarrage de ces gros moteurs synchrones impose une forte
charge sur la ligne d'alimentation et l'on utilise parfois des méthodes spéciales pour éviter
une surcharge excessive.
Les centrales à réserve pompée complètent bien les centrales nucléaires qui atteignent
leur rendement maximal lorsqu'elles fonctionnent à débit constant.

Figure 1.9 : La centrale à réserve pompée de Raccoon Mountain, Tennessee USA, pompe l'eau du lac
Nickajack et la renvoie dans un réservoir de 214 hectares situé au sommet de la montagne, 300m plus haut.
Les quatre alternateurs/pompes peuvent débiter chacun une puissance maximale de 425MVA durant les
heures de pointe. On peut renverser le rôle pompe/alternateur de ces machines en quelques minutes
(gracieuseté de Tennessee Valley Authority

Figure 1.10 : Vue en coupe de l'alternateur/pompe


installé à Raccoon Mountain. Caractéristiques comme
alternateur : 425MVA, 23kV, F.P 90%, 300tr/min, 60
Hz. Caractéristiques comme moteur synchrone :
400MW, F.P. 100%, 300tr/min (gracieuseté de Allis-
Chalmers)

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1.6. Avantages et inconvénients


Avantages
 Les centrales hydro-électriques produisent une énergie renouvelable et non polluante.
Elles ne contribuent pas à l’effet de serre.
 Elles peuvent subvenir aux pointes quotidiennes de consommation en quelques minutes
alors que les délais de démarrage des centrales thermiques ou nucléaires sont beaucoup
plus longs.
 Il semble également que l’hydro-électricité que produisent ces centrales revienne 20 à
25% moins cher que l’électricité produite par les centrales thermiques.
Inconvénients
 Coût des aménagements de barrage et le déplacement des populations
 Risques de rupture du barrage pour les populations en aval
 Perturbation du system écologique
 Exigences géologiques et géographiques
 Modification de l’aspect naturel du site

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2. Centrales Thermiques

2.1. Définitions
Les centrales thermiques produisent l'électricité à partir de la chaleur qui se dégage de
la combustion du charbon, du mazout ou du gaz naturel. La plupart ont une capacité
comprise entre 200 MW et 2000 MW afin de réaliser les économies d'une grosse
installation. Il suffit de visiter une telle centrale pour se rendre compte de sa complexité et
de ses dimensions imposantes. On la trouve souvent près d'une rivière ou d'un lac, car
d'énormes quantités d'eau sont requises pour refroidir et condenser la vapeur sortant des
turbines. Comme dans la plupart des pays modernes les ressources hydrauliques sont déjà
exploitées, on doit se fier sur les centrales thermiques pour produire l'énergie électrique
supplémentaire requise, parallèlement à la croissance des centrales nucléaires.
2.2. La combustion et Les éléments combustibles
Certaines réactions chimiques, notamment celles impliquant des atomes d'oxygène,
produisent non seulement une nouvelle substance, mais dégagent, en même temps, de
l'énergie sous forme de chaleur. Dans certaines réactions, la chaleur dégagée est tellement
grande que l'augmentation de température qui en résulte porte les éléments à
l'incandescence et produit ce qu'on appelle un feu. Ce type de réaction est une réaction de
combustion.
L'oxygène de l'air réagit vivement avec les atomes de carbone (C), d'hydrogène (H), de
soufre (S) et toutes les substances contenant ces atomes, ce qui explique la combustion du
charbon, du bois, du mazout et du gaz naturel.

L'union des atomes d'oxygène


avec les atomes de carbone,
d'hydrogène, de soufre, etc., se
fait dans des proportions précises
et connues. La chaleur dégagée et
les nouvelles substances créées
peuvent donc être déterminées
d'avance lorsque l'on connaît la
nature du combustible.

Le tableau1 donne les détails. Ainsi, la combustion complète de 1 kg de carbone


nécessite 2,67 kg d'oxygène et il en résulte 33,8MJ de chaleur. La réaction produit du gaz
carbonique, gaz non toxique qui est le même que celui qu'on expire des poumons. Comme
l'air sec contient 23,2 % d'oxygène par unité de masse, il faut multiplier la masse d'oxygène
par 4,3 pour obtenir la masse d'air (11,5 kg) requise pour la combustion complète de 1kg
de carbone.
À partir des valeurs données dans le tableau1, on peut calculer la valeur calorifique de
n'importe quel combustible dont on connaît la composition. Les tableaux 2 et 3 donnent
une idée de l'énergie dégagée par divers types de charbon, de pétrole et de gaz.

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Par exemple, lorsqu'on prend le charbon dont la composition est affichée sur la colonne
gauche du tableau 2, on obtient :
Énergie = 55 % x 33,8 + 2 % x 120+ 1 % x 9,3+ 42 % x 0 = 21 MJ/kg

2.3. Organisation d'une centrale thermique à flamme


La Fig. 2.1 montre les parties principales d'une centrale thermique identifiées comme
suit :

Figure 2.1 : Eléments principales d'une centrale thermique utilisée le charbon

Dans une centrale thermique dite "à flamme", la chaleur de combustion dégagée dans
une chaudière permet de générer de la vapeur qui, en circulant dans une turbine reliée à
un alternateur, produit de l'électricité.

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Figure 2.2 :
Principe de fonctionnement
d'une centrale thermique
(détaillé)

1. Immense chaudière construite en hauteur (jusqu'à 90m) dans laquelle on brûle le


combustible. La chaleur est absorbée par l'eau circulant dans une série de tubes S1 qui
entourent les flammes. La circulation est forcée par la pompe P1.
2. Ballon, ou réservoir, contenant de l'eau et de la vapeur à haute pression. Il constitue à la
fois le point de départ de la vapeur vers les turbines et le récepteur de l'eau d'alimentation
de retour. La vapeur se dirige vers la turbine haute pression (HP) en passant par un
surchauffeur S2. Ce dernier, formé d'une série de tubes entourant le feu, provoque une
forte augmentation de la température de la vapeur (environ de 200 °C). Cela assure une
vapeur qui est absolument sèche et donne un meilleur rendement thermique.
3. Turbine haute pression (HP) qui permet une première expansion de la vapeur durant
laquelle une partie de l'énergie thermique est convertie en énergie mécanique. La pression
et la température à la sortie de la turbine HP sont donc plus basses qu'à l'entrée. Afin
d'augmenter le rendement thermique et pour éviter une condensation prématurée de la
vapeur, on la fait passer par un réchauffeur S3 composé d'une troisième série de tubes.
4. Turbine moyenne pression (MP) semblable à la turbine HP sauf qu'elle est plus grosse
pour permettre à la vapeur de se détendre davantage.
5. Turbine basse pression (BP) à double carter qui enlève le reste de l'énergie thermique
disponible dans la vapeur, permettant à cette dernière de se détendre dans un vide presque
complet à l'intérieur du condenseur.
6. Condenseur qui provoque la condensation de la vapeur, grâce à la circulation d'eau
froide venant de l'extérieur et circulant dans des tubes S 4. Une pompe d'extraction P 2
enlève l'eau tiède condensée et la pousse à travers le réchauffeur (7) vers la pompe P3
alimentant la chaudière.
7. Réchauffeur. Dans cet échangeur de chaleur, une partie de la vapeur qui est passée par
la turbine HP réchauffe l'eau d'alimentation, après quoi, la vapeur se condense aussi dans
le condenseur. Les analyses thermodynamiques prouvent que le rendement ainsi obtenu

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est meilleur que si la vapeur dérivée dans le réchauffeur allait aux turbines MP et BP en
passant par le réchauffeur S3.
8. Pompe d'alimentation P 3 qui refoule l'eau d'alimentation contre la forte pression régnant
à l'intérieur du ballon (2) et complète ainsi le cycle thermique.
9. Brûleurs provoquant la combustion du gaz, du mazout ou du charbon pulvérisé projeté à
l'intérieur de la chaudière. Avant d'être projeté dans la chaudière, le charbon est réduit en
poudre. De la même façon, l'huile lourde est préchauffée et soufflée en jet vaporisé afin
d'augmenter sa surface de contact avec l'air environnant.
10. Ventilateur soufflant l'air requis pour la combustion.
11. Ventilateur aspirant les gaz brûlés qui s'échappent par la cheminée.

En pratique, une centrale contient bien d'autres appareils et accessoires essentiels pour
assurer un bon rendement et des conditions sécuritaires. Ainsi, des vannes de réglage
permettent de contrôler l'admission de la vapeur dans les turbines, un système d'épuration
maintient la propreté de l'eau d'alimentation, des pompes gardent les paliers en bon état de
lubrification, etc.
2.4. Turbines
Les turbines HP, MP et BP contiennent
une série d'aubes disposées autour d'une roue
solidaire de l'arbre (Fig. 2.3). La vapeur déviée
par ces aubes crée ainsi un couple mécanique
puissant. Les aubes sont faites d'un acier
particulièrement dur pour résister à la haute
température et aux forces centrifuges intenses.
Bien que les turbines soient
généralement couplées ensemble pour entraîner
un seul alternateur, dans certaines centrales de
grande puissance la turbine HP entraîne un Figure 2.3 : Turbine basse pression, à la vitesse
alternateur tandis que les turbines MP et BP nominale de 1800 tr/min, les ailettes (aubes) les
sont couplées pour entraîner un deuxième plus longues (2,7 m de rayon) exercent sur
l'arbre rotorique une force centrifuge de
alternateur de même puissance. plusieurs centaines de tonnes
2.5. Condenseur
Environ la moitié de la chaleur dégagée
dans la chaudière doit être extraite de la vapeur
qui arrive au condenseur (Fig. 2.4). Il faut donc
d'énormes quantités d'eau pour refroidir celui-
ci. L'eau venant d'une source extérieure circule
à travers les tubes du condenseur qui agit
effectivement comme échangeur de chaleur. La
température de l'eau de refroidissement
augmente de 5 °C à 10 °C lors de son passage à
travers le condenseur. L'eau provenant de la
condensation de la vapeur a une température
comprise entre 27 °C et 33 °C; la température Figure 2.4 : Condenseur de 220 MW installé à
de l'eau de refroidissement est de quelques Houston, Texas. Remarquer la grosseur des
degrés plus basse. Le condenseur est essentiel tuyaux d'entrée et de sortie conduisant l'eau de
refroidissement
afin de maximiser le rendement des turbines.

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2.6. Tours de refroidissement


Si la centrale est située dans une région
aride ou éloignée d'un lac ou d'une rivière, on
doit quand même trouver un moyen pour
refroidir le condenseur. On utilise alors le
phénomène d'évaporation pour obtenir le
refroidissement requis. Par exemple, lorsque
l'eau s'évapore de la surface d'un lac, ce dernier
perd une quantité de chaleur importante. Des Figure 2.5 : Tour de refroidissement de la
expériences ont démontré qu'une quantité de centrale nucléaire Trojan de Portland, Oregon,
chaleur de 2,4MJ est perdue pour chaque dont la puissance est de 1280 MVA, F.P. 88 %.
kilogramme d'eau évaporée, de sorte que l'eau Autres caractéristiques :
hauteur : 152 m, diamètre à la base : 117 m,
du lac se refroidit. Le même refroidissement se diamètre au sommet: 76 m, débit d'eau : 27
produit pour toute masse d'eau qui s'évapore. m3/s, perte d'eau par évaporation : 0,7 m 3/s

Comment peut-on provoquer l'évaporation? Il suffit de présenter une surface d'eau


aussi grande que possible à l'air environnant. La meilleure façon de le faire est de
fractionner la masse d'eau en gouttelettes (au moyen d'un arrosoir) et de souffler de l'air à
travers la pluie ainsi crée. Dans les centrales thermiques et nucléaires, l'évaporation de l'eau
est assurée par d'énormes tours de refroidissement (Fig. 2.5). Elles évaporent environ 2 %
de l'eau de refroidissement requise, si bien que cette perte doit être compensée par une
source souterraine, un ruisseau ou un petit lac.
2.7. Diagramme énergétique d'une centrale thermique à flamme
Les centrales thermiques modernes se ressemblent beaucoup et la plupart
fonctionnent à une température de 550 °C et une pression de 16,5 MPa; elles donnent un
rendement global de l'ordre de 40 %. Les quantités d'énergie, les débits de vapeur, etc., ne
changent pas beaucoup, même pour des températures et des pressions différentes. Cela
nous a permis de tracer le schéma de répartition de l'énergie pour un modèle réduit ayant
une puissance calorifique de 30 MW et un débit électrique de 12 MW, soit un rendement
global de 40 % (Fig. 2.6).

Figure 2.6 : Modèle réduit d'une centrale thermique de 12MW

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2.8. Centrales à cycles combinés


Un cycle combiné consiste à produire de l'électricité sur 2 cycles successifs. Le premier
cycle est semblable à celui d'une turbine à gaz (TAG): le gaz brûlé en présence d'air
comprimé actionne la rotation de la turbine reliée à l'alternateur. Dans le second cycle, la
chaleur récupérée en sortie de la TAG alimente un circuit vapeur qui produit également de
l'électricité avec une turbine dédiée.
Les centrales à Cycle Combiné Gaz (CCG) présentent l'avantage d'atteindre des
rendements élevés (à l’environ de 60%) par rapport aux TAG en cycle simple (sans turbine à
vapeur), et de fournir une alternative aux centrales thermiques à flamme avec un moindre
impact environnemental.
La cogénération sur les CCG est possible en valorisant la chaleur résiduelle, mais elle
demeure peu répandue. La Fig. 2.7 présente le principe de fonctionnement d’une centrale à
cycle combiné :
1. Un compresseur met en pression et en température l’air de combustion.
2. Le combustible gaz s’enflamme à son contact avec l’air (température de l’ordre de 1300 à
1500 °C).
3. Les gaz d’échappement issus de la combustion se détendent et font tourner la TAG.
4. Cette turbine entraîne un alternateur qui génère de l’électricité.
5. Dans la chaudière, au contact des gaz d’échappement très chauds (température entre
550 à 650 °C), l’eau du circuit 1 est transformée en vapeur.
6. Cette vapeur fait tourner une turbine à vapeur (TAV) qui entraîne un alternateur
générant de l’électricité.
7. La vapeur est transformée en eau dans le condenseur par un circuit 2 de
refroidissement (eau naturelle du fleuve et/ou circuit d’air forcé).
8. L’eau du condenseur est réinjectée dans le circuit secondaire, le cycle eau-vapeur
recommence (retour à l’étape 5).
9. Les deux alternateurs débitent sur les lignes 225 kV ou 400 kV du réseau national.

Différentes configurations de centrale sont possibles : on peut par exemple soit avoir
une TAG, une TAV et un alternateur sur la même ligne d'arbre, soit avoir une TAG avec son
alternateur et une TAV avec son alternateur, soit deux TAG avec chacune son alternateur
et une TAV avec son alternateur.

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Figure 2.7 :
Fonctionnement
d’un cycle combiné gaz

2.9. Avantages et inconvénients


2.9.1. Avantages
 Moyen de production d'électricité dispatchable pour répondre aux variations de la
demande
 Autonomie (dépendant de l'approvisionnement et du stock de combustible)
 Flexibilité dans le choix du combustible (charbon, gaz naturel ou bien pétrole)
 Longue durée de vie (30 à 40 ans)
2.9.2. Inconvénients
 Elles utilisent des ressources fossiles qui ont mis des millions d’années à se former, qui
sont donc non renouvelables et qui risquent de s’épuiser assez rapidement ;
 Elles rejettent dans l’atmosphère des gaz polluants atmosphériques (contribuant aux
pluies acides s’ils ne sont pas filtres), ainsi que d’importantes quantités de gaz à effet de
serre (en particulier de dioxyde de carbone CO2).
 Enfin, l’eau du condenseur, qui s’est réchauffée au contact du circuit de vapeur,
réchauffe elle-même le fleuve (ou la mer) dans lequel elle est rejetée, pouvant ainsi
perturber la vie aquatique très sensible aux moindres variations de la température.

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3. Centrales Nucléaires

3.1. Définitions
Les centrales nucléaires produisent l'électricité à partir de la chaleur libérée par une
réaction nucléaire. Ce phénomène est provoqué par la division du noyau d'un atome,
procédé qu'on appelle fission nucléaire. Remarquons qu'une réaction chimique telle que la
combustion du charbon produit un simple regroupement des atomes sans que leurs
noyaux soient affectés.
Une centrale nucléaire est identique à une centrale thermique, sauf que la chaudière
brûlant le combustible fossile est remplacée par un réacteur contenant le combustible
nucléaire en fission. Une telle centrale comprend donc une turbine à vapeur, un
alternateur, un condenseur, etc., comme dans une centrale thermique conventionnelle. Le
rendement global est semblable (entre 30 % et 40 %) et l'on doit encore prévoir un système
de refroidissement important, ce qui nécessite un emplacement près d'un cours d'eau ou la
construction d'une tour de refroidissement.
3.2. Composition du noyau atomique
Lorsque deux atomes d'hydrogène s'unissent à un atome d'oxygène, on obtient de l'eau
ordinaire (H2O), appelée eau légère. D'autre part, lorsque deux atomes de deutérium
s'unissent à un atome d'oxygène, on obtient une molécule d'eau lourde ( 2H2O). L'eau de mer
contient de l'eau lourde dans une proportion de 1kg d'eau lourde pour 7000kg d'eau légère.
De la même façon, il existe deux sortes d'atomes d'uranium, 238U et 235U, contenant chacun
92 protons (et 92 électrons), mais un nombre différent de neutrons. L'uranium 238 est très
répandu alors que l'uranium 235 est rare. En effet, les gisements naturels d'uranium
(U3O8) contiennent 99,3% d'atomes 238U comparativement à 0,7% de l'isotope 235U.
L'uranium 235 et l'eau lourde méritent notre attention, car ils sont tous deux essentiels
au fonctionnement de certains réacteurs que nous décrirons plus loin.
3.3. Énergie libérée par la fission atomique
Lorsque le noyau d'un atome subit la fission, il se sépare en deux. La masse totale des
deux atomes ainsi formés est habituellement différente de celle de l'atome original. S'il y a
une diminution de la masse, une quantité d'énergie est libérée. Sa valeur est donnée par la
formule d'Einstein : E = m.c2
E = énergie libérée, en joules [J]
m = diminution de masse, en kilogrammes [kg]
c = vitesse de la lumière [3.10 8 m/s]
La quantité d'énergie libérée est énorme, car une diminution de 1g seulement donne une
énergie de 9.1013 joules, soit l'équivalent énergétique d'environ trois mille tonnes de
charbon.
Lors de la fission de l'atome d'uranium 235U, il se produit une légère diminution de
masse. Par ailleurs, comme l'uranium 235 est fissile alors que l'uranium 238 ne l'est pas,
on a construit de grandes usines pour augmenter la proportion d'uranium 235 dans le
combustible (fuel enrichi) utilisé dans certains réacteurs.
3.4. Source de l'uranium
L'uranium utilisé dans les réacteurs nucléaires trouve son origine dans les mines
d'uranium. Le minerai brut contient la substance U 3O8 contenant à son tour des atomes
238U et 235U dans le rapport de 1398 à 10. Pour l’usage dans un réacteur nucléaire, on doit

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transformer cette substance en dioxyde d'uranuim (UO 2). Celui-ci est composé de molécules
238UO2 et 235UO2, encore dans le rapport de 1398 à 10. On l'appelle dioxyde d'uranium

naturel parce que le rapport des molécules fissiles est le même que celui du minerai
original. Certains réacteurs sont conçus pour utiliser un mélange enrichi où le rapport de
238UO2 sur 235UO2 est plutôt de 1398 à 50 au lieu du rapport naturel de 1398 à 10. La Fig.

3.1 montre, de façon très simplifiée, le procédé d'enrichissement.

Figure 3.1 : Etapes dans la fabrication du combustible nucléaire pour usage dans les réacteurs à
eau légère et à eau lourde. Ce schéma très simplifié montre que le processus d'enrichissement du
dioxyde d'uranium crée comme produit secondaire de grandes quantités de 238UO2.
3.5. Réaction en chaîne
Comment provoque-t-on la fission d'un atome d'uranium? Une méthode consiste à
bombarder son noyau avec des neutrons en mouvement. Le neutron est un excellent
projectile car il ne subit aucune force de répulsion à mesure qu'il s'approche du noyau et,
si sa vitesse n'est pas trop grande, les chances d'une collision sont excellentes. Si l'impact
est suffisamment intense, le noyau se partage en deux et la diminution de masse qui en
résulte libère de l'énergie. Ainsi, la fission d'un atome 235U dégage une énergie de 3,48.10-
12J, principalement sous forme de chaleur. La fission (qui est une réaction très violente)

s'accompagne d'un autre phénomène important : l'éjection, à haute vitesse, de 2 ou 3


neutrons. Ces neutrons, à leur tour, peuvent entrer en collision avec d'autres noyaux
voisins (Fig. 3.2), de sorte qu'il se produit une réaction en chaîne pouvant provoquer un
énorme dégagement de chaleur.

Neutron
projeté

Figure 3.2 : Réaction en chaîne contrôlée

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Dans un réacteur nucléaire, on doit ralentir


les neutrons afin d'augmenter leurs chances
de frapper les noyaux d'uranium. À cette fin,
on répartit le combustible d’uranium (UO 2) à
l'intérieur d'un modérateur (Fig. 3.3). Le
modérateur peut être de l'eau ordinaire, de
l'eau lourde, ou toute autre substance ayant la
propriété de ralentir les neutrons sans pour
autant les absorber. En choisissant une
distribution et une géométrie appropriées, on
réussit à freiner ces neutrons de façon à ce
qu'ils aient la vitesse requise pour produire
d'autres fissions. C'est alors que la réaction en
chaîne s'amorce: on dit que le réacteur a
atteint le seuil critique.
Dès que la réaction en chaîne est amorcée,
la température de l'uranium monte en flèche
et, afin de la maintenir à une valeur
acceptable, on doit faire circuler un fluide
(liquide ou gaz) à travers le réacteur pour en
extraire la chaleur. Ce caloporteur peut être de
l'eau lourde, de l'eau ordinaire, du sodium Figure 3.3 : Coeur d’un réacteur
nucléaire
liquide (Na) ou un gaz comme l'hélium ou le
gaz carbonique. La chaleur est alors
transportée à un échangeur de chaleur qui
transfère l'énergie thermique à une chaudière
à vapeur alimentant les turbines.

Il existe différents types de réacteurs nucléaires dans le monde, le plus courant étant le
réacteur à eau pressurisée (REP). La Fig. 3.4 montre les parties principales d'une centrale
nucléaire.
Les réactions de fission ont lieu dans le cœur du réacteur (1). La puissance de ces
réactions est réglée grâce a des barres de contrôle (2), le plus souvent en graphite, que l’on
peut enfoncer plus ou moins dans le cœur : les barres de contrôle absorbent une partie des
neutrons éjectes lors des fissions successives.
L’eau qui circule dans ce qu’on appelle le circuit primaire (3) est fortement chauffée
(environ 300°C), lorsqu’elle rentre en contact avec le cœur, mais maintenue à l’état liquide
grâce au pressuriseur.
Dans le générateur de vapeur (4), l’eau du circuit primaire transmet sa chaleur a l’eau
du circuit secondaire (5) qui se transforme alors en vapeur. La vapeur actionne la turbine
(6) qui entraine l’alternateur. La vapeur passe ensuite dans le condenseur (7) qui la fait
retourner à l’état liquide. L’eau du circuit secondaire est ensuite réinjectée grâce a une
pompe dans le générateur de vapeur (4).
Le circuit primaire est étanche et constitue de canalisations en acier très épais : l’eau de
ce circuit ne rentre jamais en contact direct avec l’eau du circuit secondaire. Le cœur du
réacteur ainsi que le circuit primaire sont contenus dans une enceinte de confinement qui
est un bâtiment en béton très épais.

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Une simple pastille de combustible


nucléaire peut alimenter une maison de taille
moyenne pendant six semaines.

Figure 3.4 : Parties principales d'une centrale nucléaire à eau pressurisée

3.6. Avantages et inconvénients


3.6.1. Avantages
 Forte densité énergétique (une seule pastille de combustible nucléaire de 2,5 cm produit
autant d’énergie que 807 kg de charbon, 677L de mazout ou 476 m3 de gaz naturel).
 Pas d'émissions de gaz à effet de serre ou gaz polluants de l’atmosphère
 Coût marginal de production d'électricité modéré, en raison notamment du coût
relativement faible du combustible
 Longue durée de vie (40 à 60 ans)
3.6.2. Inconvénients
 Gestion des déchets nucléaires
 Usage de combustible fissile (approvisionnement en combustible et une dépendance
énergétique)
 Acceptabilité sociétale complexe (sécurité, sureté, déchets)
 Criticité de l'impact en cas d'incident
 Complexité du démantèlement et de la gestion de la fin de vie des centrales

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4. Groupe électrogène

4.1. Définitions

Un groupe électrogène est un dispositif autonome capable de produire de l'électricité. La


plupart des groupes sont constitués d'un moteur thermique qui actionne un alternateur. Leur
taille et leur poids peuvent varier de quelques kilogrammes à plusieurs dizaines de tonnes. La
puissance d'un groupe électrogène s'exprime en VA (voltampère), kVA (kilovoltampère) ou
MVA (mégavoltampère) selon la puissance. Les unités les plus puissantes sont mues par
des turbines à gaz ou de gros moteurs Diesel.

4.2. Utilisation
Les groupes électrogènes sont utilisés soit dans les zones que le réseau de distribution
électrique ne dessert pas, soit pour pallier une éventuelle coupure d'alimentation électrique.
Dans le deuxième cas, ils sont alors souvent utilisés en complément d'une alimentation sans
interruption constituée d'une batterie d'accumulateurs qui alimente un onduleur. Ces
dispositifs sont généralement utilisés dans des situations où l'interruption de l'alimentation
électrique entraîne des conséquences graves ou des pertes financières, par exemple dans
les hôpitaux, l'industrie y compris l'industrie agro-alimentaire, les aéroports, les
centres informatique, les pompiers pour les interventions , etc.

4.3. Fonctionnement
Ils fonctionnent à partir de tous les carburants. Les plus fréquents sont l'essence,
le gazole, le gaz naturel, le GPL, les biocarburants et pour les plus puissants le fioul lourd.
Le groupe peut être mis en fonctionnement de différentes manières : manuellement,
électriquement ou grâce à l'air comprimé, selon la puissance.
Rendement
Le rendement des groupes électrogènes croît avec leur puissance, mais reste limité au
maximum que permet le cycle de Carnot, duquel doivent être soustraites les pertes
mécaniques et électriques dans l'alternateur et la transmission. En particulier, les
groupes de puissance modérée se caractérisent par un médiocre rendement et une
consommation élevée.

4.4. Régulation
Un groupe électrogène moderne est équipé de deux régulations. La tension de sortie est
stabilisée (par exemple : 230 V) par un dispositif électronique qui agit sur l'alternateur.
La vitesse de rotation du moteur et donc de l'alternateur doit aussi rester constante afin
de garantir constantes la fréquence et la tension de sortie (50 Hz). Cette régulation se fait
grâce à un dispositif centrifuge analogue au régulateur à boules de James Watt qui
commande directement le carburateur ou la pompe d'injection. Un dispositif à induction
fondé sur les courants de Foucault tel que celui qui équipe les anciens indicateurs de
vitesse des automobiles, ou un système électronique peuvent encore remplir cette
fonction.

4.5. Technologie à onduleur


Depuis une dizaine d'année, il existe un type de groupe électrogène (dit inverter) qui

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fonctionne de manière particulière ; alors que les groupes électrogènes classiques


utilisent directement les sorties d'un alternateur monophasé ou triphasé synchrone pour
produire de l'énergie, cette technologie utilise un onduleur alimenté par un alternateur
triphasé à excitation variable commandée par un régulateur électronique. Ce régulateur
est programmé pour produire l'excitation nécessaire afin de délivrer la puissance requise
pour alimenter l'onduleur. Le courant triphasé produit est redressé en courant
continu puis transformé en courant alternatif par l'onduleur. Cette technique présente
plusieurs avantages par rapport aux générateurs classiques :
 la fréquence et la tension du courant de sortie du groupe ne sont plus dépendantes
du régime du moteur, ce qui lui permet de tourner à régime ralenti, si la puissance
demandée est faible, ce qui réduit la consommation de carburant et le bruit ;
 si nécessaire, une batterie tampon fournit la puissance requise en cas
d'augmentation brutale de la demande en électricité1 ;
 la fréquence et la tension de sortie sont beaucoup plus précises (ajustée des milliers
de fois par seconde par le microprocesseur, dans le cas d'une régulation
numérique, de l'ordre de la seconde pour une régulation mécanique simple) ;
 diminution drastique du bruit d'opération, surtout lorsque la demande est faible ;
 fonctionnement sécuritaire pour les appareils électriques sensibles, tels que les
ordinateurs mais surtout les appareils médicaux et les instruments de précision.

4.6. Pollution, santé et sécurité


Les groupes électrogènes produisent du dioxyde de carbone, un gaz asphyxiant, ainsi que
du monoxyde de carbone, extrêmement toxique et de plus quasi indétectable. Même en
bon état et placés dans une pièce aérée comme un garage, mais attenante à une partie de
logement occupée, ils peuvent être la cause d'intoxications mortelles. Les groupes
électrogènes fonctionnant avec un moteur Diesel produisent aussi des particules qui sont
nocives pour les voies respiratoires. Le fonctionnement d'un groupe électrogène peut
poser des problèmes sur la qualité de l'eau et de l'air, ainsi que des nuisances sonores,
donc dégrader les conditions de vie à son alentour

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