Cours de Machines Électriques

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COURS

D’ELECTROTECHNIQUE :
LES SYSTEMES
ELECTROMECANIQUES

Dr BOKOVI YAO
Ingénieur de Conception Génie Electrique,
Maître-assistant,
Enseignant-Chercheur à l’ENSI
Université de Lomé (UL)
CONTENU
- Electromagnétisme : Ferromagnétisme
- Bobine à noyau de fer
- Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal
- Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique
- Machine à courant continu : Fonctionnement et structure interne
- Machines asynchrones triphasées
- Machines synchrones
Chapitre 4

Électromagnétisme –
Ferromagnétisme

4.1 EXCITATION MAGNÉTIQUE


4.1.1 Phénomène physique
Un mouvement ordonné de charges électriques (courant électrique i) crée dans l’es-
pace qui l’entoure un champ d’excitation magnétique. Cette circulation de charges
constitue une source d’excitation magnétique. En tout point de l’espace, le champ
d’excitation magnétique est décrit par un vecteur (direction, sens et intensité) appelé

− →

vecteur excitation magnétique H . C’est l’ensemble des vecteurs H qui constitue le
champ d’excitation magnétique (champ de vecteurs).
De la limaille de fer (détecteur), saupoudrée au voisinage de la source, permet de
visualiser (spectre magnétique) le champ d’excitation magnétique.

4.1.2 Sources d’excitation magnétique


• Orbitale électronique (Fig. 4.1)

00 00 00 00 00 00
électron
L’électron gravitant autour d’un noyau ato-
mique est une source d’excitation magné-
tique. Le champ magnétique créé est extrê- noyau

mement faible, mais cumulé à des milliards


de milliards d’autres champs aux directions
voisines, il permet d’obtenir un aimant. Fig. 4.1 Orbitale électronique
40 Électricité et signaux

• Aimants (Fig. 4.2)


Un aimant est constitué d’une pièce d’acier qui a conservé la mémoire d’un
traitement magnétique antérieur. Il peut être plat, avoir la forme d’un fer à cheval
ou d’un barreau. Les effets magnétiques des aimants sont dus à l’orientation d’une
majorité des orbitales électroniques des atomes les constituant suivant une direction
privilégiée.

S
00000000000
N
B =μH

Fig. 4.2 Champ d’excitation magnétique d’un aimant droit

Propriétés des aimants :


– Un aimant attire les objets ferromagnétiques placés à proximité de ses pôles.
– Placé dans le champ magnétique terrestre, un aimant droit s’oriente spontanément
dans la direction nord-sud. Par convention, l’extrémité de l’aimant tournée vers le
nord géographique s’appelle pôle nord  et l’extrémité de l’aimant tournée vers
le sud géographique s’appelle pôle sud .
– Les effets magnétiques d’un aimant sont localisés à proximité de ses pôles.
– Il est impossible d’isoler un pôle nord ou un pôle sud : la cassure d’un aimant ne
provoque pas la séparation de ses pôles mais l’apparition de deux aimants.
– Deux pôles d’aimants de même type se repoussent ; s’ils sont de types contraires,
ils s’attirent.
Remarque : Notre globe terrestre, peut être considéré comme un gigantesque
aimant, à deux pôles, nord et sud.
• Solénoïde (Fig. 4.3)
(Un solénoïde, parcouru par un courant i, constitue une source d’excitation magné-
tique. Le solénoïde donne un champ analogue à celui d’un aimant droit.

P B = μH
Fig. 4.3 Champ d’excitation magnétique d’un solénoïde
4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 41



4.1.3 Calcul de H : Théorème d’Ampère
Les lignes de champ magnétique, orientées conventionnellement du Nord vers le Sud
sont des lignes fermées. La loi de Biot et Savart permet de déterminer le sens et la


direction du vecteur excitation magnétique H , mais le calcul de son intensité est
souvent difficile, voire impossible sans ordinateur. Le théorème d’ampère permet de


calculer l’intensité du vecteur excitation magnétique H , le long d’une de ces lignes,
lorsque des symétries existent.

a) Loi élémentaire de Biot et Savart (Fig. 4.4)


− −→ →
− →

→ i d ∧ PM i d ∧ − r0 A Am
dH = 3
= 2
Unités : = 2
4p PM 4p r m m

où ∧ est le produit vectoriel, −



r0 est le vecteur id
unitaire porté par la droite orientée de P vers
→ →
− dH P

M : sa norme vaut − r0  = 1, et d est l’élé-


ment du conducteur dans lequel circule le cou- r
rant i.
M
Cette loi peut s’interpréter en considérant que

− Fig. 4.4 Loi de Biot et Savart
l’élément d du conducteur dans lequel cir-
cule le courant i produit une excitation magné-

− →
− majeur
tique H , perpendiculaire à d, perpendiculaire
→ →
− dH


à r0 et donc normal au plan d, − r0 . Le tri-
−
→ → − →  r0
èdre d, − r0 , dH est direct, (Fig. 4.5). Inten- index
sité (module) du vecteur excitation magnétique : d θ
−
→ −
i sin d, →
r0 d pouce
−
→ →

dH = Fig. 4.5 Trièdre direct d, −

r0 , dH
4pr2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Méthode


Règle des trois doigts de la main droite. Le pouce indique i d, l’index

− −→
indique r0 et le majeur dH (voir Fig. 4.5).

b) Circulation du vecteur excitation magnétique (Fig. 4.6)



− →

On appelle circulation élémentaire de H sur le parcours d le produit scalaire :
→ −
− →
dC = H · d
42 Électricité et signaux



La circulation de H le long d’un contour fermé G est donc :

→ −
− → A
C= H · d Unités : A = m
G m

où est l’intégrale curviligne (c’est-à-dire le long du contour fermé G)

Nord Théorème d'Ampère :


0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 H0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ∫ H d ∑i i i
i1
00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00d00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 i2
Γ
⋅ =
k
k = 1− 2


000000000000000000000000000000000000000000000000
00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00 00
L'orientation du contour Γ
s'effectue avec
( Γ) la règle de la main droite.
Sud



Fig. 4.6 Circulation de H - Théorème d’Ampère



Remarque : Seule la composante de H tangentielle au parcours circule .
→ −
− → − → − → →
− →

Ht · d = H · d où Ht est la composante tangentielle de H
→ −
− → −→ →

Hn · d = 0 où Hn est la composante normale de H

c) Énoncé du théorème d’Ampère (voir Fig. 4.6)




La circulation du vecteur excitation magnétique H le long d’un contour G fermé et
orienté est égale à la somme algébrique des intensités des courants qui traversent la
surface s’appuyant sur G. On compte positivement l’intensité d’un courant traversant
par la face sud, et négativement l’intensité d’un courant traversant par la face nord.
Formulations mathématiques : (Fig. 4.7).

Formulations mathématiques Conditions d’application



H = ik −
→ →

Forme algébrique H et  sont colinéaires
k
→ →
− − −

Forme vectorielle H·  = ik H est constant et le circuit
(produit scalaire) k est à géométrie simple

− −
→ →
H · d = ik Formulation générale
Forme intégrale G
k
Unités (A/m) m = A

Fig. 4.7 Formulations mathématiques du théorème d’Ampère


4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 43

Remarque : Le théorème d’Ampère montre que le champ excitation magné-


tique est indépendant du milieu, et qu’il s’exprime en A/m.

Méthodes
Règles d’orientation du vecteur excitation magnétique. Parmi toutes
celles existantes, on en présente deux utiles.
– Règle de la main droite. On serre avec la main droite le fil, le pouce
indiquant le sens du courant i, alors l’enroulement des doigts indique


le sens de H (voir Fig. 4.8).
– Règle des trois doigts de la main droite. Le pouce sur le fil indique le


sens du courant i, l’index indique le point où on cherche H et le majeur


le sens de H . Cette dernière règle vient de la loi de Biot et Savart (voir
Fig. 4.5).

Question : Déterminer l’excitation magnétique autour d’un fil rectiligne infini de


rayon a (Fig. 4.8.). z

Réponse : i

Le fil rectiligne infini admet l’axe Oz


comme axe de symétrie : les lignes de
d
champ forment des cercles de centre O. r
O
Le théorème d’Ampère donne l’inten-
sité du vecteur excitation magnétique M
H t

pour une ligne de champ de rayon r.



H = i
 = 2pr
⇒H=
i
2pr
(pour r  a) 
Fig. 4.8 Fil rectiligne infini
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Question : Déterminer l’excitation magnétique dans un tore de N spires (Fig. 4.9).

Réponse :
i
d
Pour tout point M à l’intérieur du tore,
le théorème d’Ampère donne l’inten-
r
H t
sité du vecteur excitation magnétique
M
pour une ligne de champ de rayon r. À O

l’extérieur du tore, le champ est nul. i



H = Ni Ni
⇒H= (à l’intérieur du tore)
 = 2pr 2pr
Fig. 4.9 Tore
44 Électricité et signaux

Question : Déterminer l’excitation magnétique à l’intérieur d’un solénoïde


long  de longueur L possédant N spires (voir Fig. 4.3).

Réponse : En supposant que le solénoïde possède un diamètre petit par rapport


à sa longueur L, l’application du théorème d’Ampère donne l’intensité du vec-
teur excitation magnétique à l’intérieur du solénoïde. On peut aussi imaginer
qu’il s’agit d’un tore déplié tel que L = 2pr. D’où :
Ni
H= (à l’intérieur du solénoïde)
L

4.2 INDUCTION MAGNÉTIQUE


D’une façon générale, le champ excitation magnétique modifie les propriétés du
milieu dans lequel il agit. Il induit un champ induction magnétique. Ainsi, au vecteur

− →

excitation magnétique H correspond le vecteur induction magnétique B tel que :

→ →
− H A Wb
B = mH Unités : T= = 2
m m m



B s’exprime en teslas (T)
m est la perméabilité magnétique absolue du milieu et s’exprime en H/m
Remarque : Un aimant ticonal, peut induire dans l’air des champs de plusieurs
teslas. La terre induit dans l’espace qui l’entoure un champ très faible, infé-
rieur au millionième de tesla. Bien que faible ce champ a permis pendant des
siècles aux navigateurs terrestres, aériens et marins, de s’orienter sur la surface
de notre globe terrestre, la boussole étant utilisée comme détecteur.

4.3 MILIEUX AMAGNÉTIQUES


– Dans le vide, les vecteurs excitation magnétique et induction magnétique sont pro-
portionnels et colinéaires :

→ →
− H A Wb
B = m0 H Unités : T= = 2
m m m

m0 = 4p · 10−7 H/m est la perméabilité absolue du vide

– Lorsque les milieux sont peu perturbés par l’excitation magnétique, on dit qu’ils
sont amagnétiques (air, eau, homme, cuivre, acier inox, aluminium, bois, etc.).
4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 45

La perméabilité est alors voisine de la perméabilité absolue du vide. Les vecteurs


excitation magnétique et induction magnétique sont quasiment proportionnels et
colinéaires.

− →

m ≈ m0 ⇒ B ≈ m0 H

4.4 MILIEUX FERROMAGNÉTIQUES


À contrario, lorsque les milieux sont fortement modifiés par l’excitation magnétique,
on dit qu’ils sont ferromagnétiques, même s’ils ne contiennent pas de fer ! (fer doux,
acier, nickel, chrome, ferrites, cobalt, etc.). Dans ces milieux, le champ induction
magnétique dépend de l’intensité de l’excitation magnétique et du passé magnétique
du milieu.
Attention ! μ Dyn =
dB
Dans un milieu ferromagnétique, les vec-
B
dH
teurs excitation magnétique et induction BP
P

magnétique ne sont pas proportionnels.


Pour une faible intensité H de l’excita-
tion magnétique, l’intensité B de l’induc-
B = μ0 μr H
tion magnétique est sensiblement propor-
H
tionnelle à H. Au-delà, l’intensité B n’est
0
pas proportionnelle à H. Et pour une forte 0 HP
intensité de H, B n’augmente pratiquement
plus : le milieu est saturé (Fig. 4.10). Fig. 4.10 Courbe de première aimantation

4.4.1 Calcul de l’intensité de l’induction magnétique

Méthode
Il faut d’abord calculer l’intensité H de l’excitation magnétique, puis, à
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

partir de la courbe dite de première aimantation  B = f (H) du milieu,


en déduire l’intensité B de l’induction magnétique (voir Fig. 4.10).

4.4.2 Perméabilité relative mr d’un milieu


Pour un point P de la courbe d’aimantation (voir Fig. 4.10), on peut écrire :

B = mH avec m = mr m0 Unités : H /m

où mr est la perméabilité relative du milieu par rapport au vide


46 Électricité et signaux

Exemple 4.4.1
Pour le fer mr est de l’ordre de 1 000, et pour des ferrites HF il est de l’ordre de
10 000.
Attention ! La perméabilité relative d’un milieu ferromagnétique n’est pas
constante. C’est la fonction :
B
mr = qui dépend de H
m0 H

4.4.3 Perméabilité dynamique


Pour de petites variations de H autour d’un point donné (voir Fig. 4.10) on peut
définir une perméabilité magnétique dynamique :

dB
mDyn =
dH

4.4.4 Cycle d’hystérésis d’un matériau ferromagnétique


Lorsqu’un matériau magnétique a été sou-
mis plusieurs fois à un champ magnétique
intense et changeant de sens périodique-
ment, sa courbe d’aimantation se stabilise
en un cycle d’hystérésis (Fig. 4.11).

• Saturation d’un matériau ferromagné-
tique. Dès que l’intensité H de l’excitation
magnétique dépasse HSat (intensité de satu-
ration) en valeur absolue, l’intensité B de −
l’induction magnétique ne croît plus : le −
matériau est saturé. −
• Induction rémanente. Si on supprime
Fig. 4.11 Cycle d’hystérésis
le champ magnétique (H = 0), il subsiste
une induction magnétique non nulle, appe-
lée induction rémanente (Br ). Cette propriété est utilisée pour fabriquer les aimants
permanents et les supports d’enregistrements magnétiques (Effet mémoire).
• Désaimantation d’un matériau ferromagnétique. Pour annuler l’induction réma-
nente, il faut appliquer une excitation opposée, dite excitation coercitive (HC ). Mais
sa suppression, ré-aimante le matériau dans l’autre sens. La seule solution consiste à
parcourir plusieurs fois le cycle d’hystérésis, en diminuant progressivement l’inten-
sité H, jusqu’à l’annuler (tête d’effacement des magnétoscopes et magnétophones).
4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 47

Remarque : Les matériaux magnétiques doux  (le fer par exemple) pos-
sèdent des cycles d’hystérésis étroits : la désaimantation s’effectue assez faci-
lement. Tandis que les matériaux magnétiques durs  (l’acier par exemple)
possèdent des cycles d’hystérésis larges : la désaimantation nécessite de fortes
excitations magnétiques. C’est pourquoi les aimants sont réalisés avec des
matériaux magnétiques durs .

4.4.5 Pertes magnétiques


– Le parcours du cycle d’hystérésis se traduit par des pertes énergétiques, (aimanta-
tion dans un sens puis dans l’autre).
– Il faut souligner également des pertes ferromagnétiques dues au déplacement des
électrons de conduction des matériaux, qui décrivent des cercles (Courants de Fou-
cault).
– Ces pertes PFer provoquent un échauffement du matériau, proportionnel au carré de
la fréquence du courant d’excitation. En première approximation, on peut représenter
ces pertes par une résistance fictive RF dissipant la même puissance thermique.

4.5 FLUX D’INDUCTION MAGNÉTIQUE S


Plan P
4.5.1 Orientation d’une surface S (Fig. 4.12) θ B
On représente une surface par un vecteur

− +
S dont le module est l’aire de la surface.

− Face Sud
Face Nord

Ce vecteur S est normal à la surface. Son


sens (conventionnel) est déterminé à l’aide
d’une courbe fermée et orientée dessinée
autour de l’origine du vecteur représentant Fig. 4.12 Orientation de la surface S.
la surface. Flux à travers la surface S

4.5.2 Flux à travers une surface : Définitions (Fig. 4.13 )


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Le flux est une grandeur algébrique qui traduit la traversée d’un champ à travers la
surface S. Son calcul nécessite l’orientation de S (voir Fig. 4.12).

4.5.3 Circuit magnétique parfait : C.M.P.


C’est un circuit où toutes les lignes d’induction sont confinées dans le matériau, on
dit que le circuit est sans fuite magnétique. Il a néanmoins des pertes magnétiques
fer PFer .

Exemple 4.5.2
Un tore (voir Fig. 4.9) constitue un circuit magnétique presque parfait.
48 Électricité et signaux

→
− →

wS B : Flux du vecteur induction magnétique B à travers la surface S
Unités : Wb = Tm2 (Wb : webers)
Forme algébrique wS (B) = BS cos (u)
Forme vectorielle −→ − → − →
wS B = B · S
(produit scalaire)
− 
→ − −
→ →
Forme intégrale wS B = B · dS
S


Fig. 4.13 Définitions du flux du vecteur B à travers la surface S

Remarque : Le flux d’induction magnétique est conservatif (Fig. 4.14) dans


un C.M.P. Autrement dit, le flux sortant à travers la surface latérale (Slatérale )
est nul.

00 00 00 00 00 00 00 00 00
Slatérale B
00 00 00 00 00 00
latérale

00 00 00 00 00 00 00 00 00 B2
S1
0 0 0ϕ0 0 0 0 0 0 B1
00 00 00 00 00 00 S2

00 00 00 00 00 00 00 00 00
1 0 0ϕ0 0 0 0
2

Fig. 4.14 C.M.P. - Le flux d’induction magnétique est conservatif

D’où :
w1 = w2 ⇔ B1 S1 = B2 S2

En conséquence, lorsque la section diminue l’induction magnétique augmente.



S1 > S2
⇒ B1 < B2
B1 S1 = B2 S2
Remarque : Un C.M.P. est nécessairement fermé sur lui-même.

4.6 RÉLUCTANCE R D’UN C.M.P.


• Loi d’Hopkinson. Soit un C.M.P. enlacé par N spires parcourues par un courant i,
cette source d’excitation magnétique crée une induction magnétique.
L’intensité H du vecteur excitation magnétique le long d’une ligne de champ fermée
(théorème d’Ampère) est : H = Ni. Cette excitation magnétique crée une induction
magnétique dans le C.M.P. d’intensité : B = mH. Le flux magnétique à travers une
section du circuit magnétique s’écrit :
mNiS 1 
w = BS = mHS = D’où : Ni = w
 m S
4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 49

C’est la relation d’Hopkinson, qui s’écrit :

´ = Rw Unités : A = H−1 Wb

avec ´ = Ni Unités : A

1  1 m
et R= Unités : H−1 =
m S H/m m2

où ´ s’appelle la force magnétomotrice et s’exprime en ampères (A), w est le flux


magnétique et s’exprime en webers (Wb), et R s’appelle la réluctance et s’exprime
en inverse d’henrys (H−1 ).
• Analogie avec la loi d’Ohm

Loi d’Hopkinson Loi d’Ohm


´ = Rw Unités : A = H−1 Wb ↔ u = Ri Unités : V = VA
´ : force magnétomotrice en
↔ u : tension en volts (V)
ampères (A) ou ampères-tours (A trs)
w : flux magnétique en webers (Wb) ↔ i : intensité en ampères (A)

R : réluctance en henrys-1 (H−1 ) R : résistance en ohms (V)


1  1 m ↔ 1  m
R= Unites : H−1 = R= Unités : V = Vm
m S H/m m2 s S m2

Méthode
Des lois et théorèmes analogues aux lois et théorèmes vus au Chapitre 2 :
Lois générales de l’électricité, peuvent être établis.

Question : Soit le circuit magnétique (Fig. 4.15). Dessiner son schéma ana-
logue équivalent. Puis, exprimer la réluctance équivalente à l’ensemble du circuit
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

magnétique.
j1

i 1

Fig. 4.15 Exemple d’un circuit magnétique


50 Électricité et signaux

Réponse : ℜ 1 ϕ
1

Le schéma analogue équivalent


du circuit magnétique est repré- ϕ 3 ϕ2

senté (Fig. 4.16). La réluctance ε


équivalente est : ℜ 3 ℜ 2


RÉqu = R1 + R2 //R3
Fig. 4.16 Schéma analogue
(//signifie en parallèle) avec
équivalent de l’exemple
1 1 1 2 1 3
R1 = R2 = R3 =
m1 S1 m2 S2 m3 S3
Équation analogue à la loi des nœuds : w1 = w2 + w3
Équation analogue à la loi des mailles :
´ − R1 w1 = R2 w2 = R3 w3 et ´ = RÉqu w1

Remarque : Le calcul des réluctances nécessite la connaissance des perméa-


bilités magnétiques. Si on peut considérer que les perméabilités magnétiques
sont constantes, alors le problème se résout facilement. Mais, d’une manière
générale (matériaux ferromagnétiques), la perméabilité magnétique d’un
milieu est une fonction de l’intensité H de l’excitation magnétique : Il faudra
donc prendre le problème par le bon bout , en commençant par récapituler
données connues et inconnues.

4.7 FLUX D’AUTO-INDUCTION


4.7.1 Phénomène physique
Si un circuit électrique, parcouru par un courant i, induit dans le milieu qui l’entoure
une induction magnétique, alors le flux magnétique créé se reboucle dans le circuit
électrique lui-même. On dit que l’on a un flux magnétique d’auto-induction ou de
self-induction.
Si le circuit comporte N spires de surface S, la surface totale, effectivement traversée
par le flux est : STotale = NS

4.7.2 Inductance : définition


Le flux total est fonction du courant i et des caractéristiques géométrique et
magnétique (m) du circuit. Cette grandeur caractéristique du circuit et de son milieu
magnétique s’appelle : inductance ou inductance propre ou auto-inductance ou
self-inductance.
wTotal = Li Unités : Wb = HA
4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 51

où wTotal est le flux total à travers STotale et s’exprime en webers (Wb) et L est l’in-
ductance et s’exprime en henrys (H).
L’inductance peut s’exprimer en fonction de la réluctance :

Ni = Rw N2 1
⇒ L= Unités : H=
wTotal = Li R H− 1

Attention ! Une inductance L est constante si la perméabilité magnétique du milieu


est constante et si le circuit magnétique est indéformable. Dans le cas contraire, L
dépend de l’intensité de l’excitation magnétique et donc du courant i.

Question : Soit un tore comportant N spires, de section S et de rayon moyen rMoy


(voir Fig. 4.9). Exprimer son inductance.

Réponse : À l’intérieur du tore, l’intensité de l’excitation magnétique est :

Ni
H= pour une ligne de champ de rayon r
2pr
mNi
L’intensité de l’induction magnétique est : B = mH =
2pr
Hypothèse simplificatrice : On considère que l’intensité moyenne du champ
induction magnétique dans le tore est égale à sa valeur sur le rayon moyen.

mNi
BMoy ≈
2prMoy

Le flux à travers la surface S, c’est à dire pour une spire, est :

mNS
w = BMoy S ≈ i
2prMoy
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Le flux total à travers STotale = NS, c’est à dire pour les N spires, est :

mNSTotale mN2 S
wTotal = BMoy STotale ≈ i= i
2prMoy 2prMoy

D’où l’inductance :

mN2 S N2 1 2prMoy
L≈ qui s’écrit aussi : L= avec R ≈
2prMoy R m S
52 Électricité et signaux

4.8 CIRCUITS À FLUX VARIABLE


4.8.1 Phénomène physique : la loi de Lenz
L’idée : Toute action sur un milieu se traduit par une réaction de celui-ci, ayant
tendance à s’opposer à l’action qui lui a donné naissance. En électromagnétisme, si
un circuit de section S est parcouru par un courant i, il en résulte un flux d’auto-
induction wTotal traversant le circuit électrique. Alors, toute action tendant à modifier
ce flux provoque l’apparition d’une grandeur électrique qui tend à s’opposer à cette
modification (Action ⇒ Réaction). Cette réaction peut prendre plusieurs aspects :
modification d’une grandeur géométrique du circuit (déplacement ou déformation),
apparition d’un courant iR opposé à i. On peut considérer que ce courant iR a pour
origine une tension : c’est la loi de Faraday.

4.8.2 Loi de Faraday


Lors d’une variation du flux du champ d’induction magnétique dans un circuit fixe,
ou de la modification d’une grandeur géométrique du circuit (déplacement ou défor-
mation) dans un champ d’induction magnétique, une tension induite apparaît. Cette
tension est donnée, en convention récepteur, par :

dwTotal = u dt Unités : Wb = Vs

Dans le cas d’un circuit fermé, cette tension donne naissance à un courant tel que :

d (Li) di dL
wTotal = Li ⇒ u= =L +i
dt dt dt

Dans le cas où l’inductance L est constante (m constante et circuit indéformable), on


obtient la relation classique :

di A
u=L Unités : V=H
dt s

Remarque : La tension u s’oppose à la variation du flux wTotal (et donc du


courant i) qui lui donne naissance.

Exemple 4.8.3
Voir Chapitre 13 : Bobines non-couplées.
4 • Électromagnétisme – Ferromagnétisme 53

4.8.3 Règle du flux maximum


Lorsque cela est possible, la géométrie (section, longueur) ou le milieu magnétique
d’un C.M.P. évoluent (déplacement ou déformation) de manière à rendre le flux tra-
versant le circuit maximum. Cela se traduit par une diminution de la réluctance et
par l’apparition de forces électromagnétiques.

4.8.4 Électroaimants
• Constitution et fonctionnement. Un électroaimant est constitué d’un noyau fer-
romagnétique, enlacé par un solénoïde possédant un grand nombre de spires (de
quelques centaines à quelques milliers). Il peut être alimenté en courant alternatif ou
continu. Sous l’influence du champ magnétique créé par le bobinage, le noyau s’ai-
mante. Il crée une induction magnétique. Le flux ayant tendance à être maximum, il
attire toute pièce ferromagnétique susceptible de l’accroître (diminution de la réluc-
tance par augmentation de la perméabilité magnétique). Il attire ainsi la partie mobile
qui ferme ou ouvre des contacts.
• Force portante d’un électroaimant. Lorsque les pièces sont en contact (entrefer
nul), la force portante vaut :
B2 S
F=
2m0

où F : force portante en newtons (N), B : intensité de l’induction magnétique à l’ex-


trémité du noyau en teslas (T), et S : surface totale de contact entre le noyau et la
pièce ferromagnétique qu’il attire (m2 ).
Remarque : Dans les électroaimants et les transformateurs, les forces électro-
magnétiques qui tendent à augmenter le flux, sont proportionnelles au carré de
l’induction B qui est sinusoïdale :
FMax
B = BMax cos (2pft) ⇒ F ≈ FMax cos2 (2pft) = [1 + cos (4pft)]
2
Ces forces ont une composante continue et une composante vibratoire dont
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

la fréquence est 2f, soit 100 Hz en électricité industrielle. Cela correspond au


bruit qu’émettent les tôles des transformateurs monophasés et les électroai-
mants.
Université de Lomé Année Universitaire: 2016 - 2017
Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs
ENSI
Département de Génie Electrique : GE
LP5-GE

DEVOIR SURVEILLE N°2 DE MACHINES ELECTRIQUES: GEL 456


Date : Mercredi 1er février 2017. Durée : 02 heures. NB : Cours autorisé

NB : Chaque candidat est tenu de rendre le document « Réponse »


PROBLEME 1 : Installation électrique d’un atelier. 20 points

Un atelier (Figure 1.1) est constitué de :


- 02 moteurs asynchrones triphasés dont M1 ( 380 V / Y660 V ; Pu = 15 kW ; n =1430 tr/min ;
; = 0,85) et M2 ( 220 V / Y380 V ; Pu = 0,75 kW ; n = 2780 tr/min ; ;
= 0,86) ;
- 03 lampes résistives de 220 V et 125 W chacune ;
- 01 charge couplée en étoile et constituée de trois impédances dont chacune vaut z = (40 + j20) Ω.
On alimente l’atelier par un transformateur triphasé de distribution (3P + Neutre 220/380 V ; 50 Hz)
1. Représenter sur la figure 1.1 de la feuille « Réponse » le principe de raccordement de tous les
récepteurs afin d’obtenir globalement une installation triphasée équilibrée. (6x 0,5 pts)
2. Tous les récepteurs fonctionnent à leur régime nominal. Calculer :
2.1. les puissances active P, réactive Q et apparente S de chaque moteur M1 et M2, de l’ensemble des 03
lampes résistives et de la charge en complétant le tableau 1.1 de la feuille « Réponse » ; (12 x 0,5 pts)
2.2. en déduire pour l’installation les puissances active PT, réactive QT, apparente ST, l’intensité efficace ITP
du courant dans chaque conducteur de phase et le facteur de puissance global en complétant le
tableau 1.2 de la feuille « Réponse » ; (5x1 pts)
2.3. Dessiner le triangle des puissances de l’atelier. 1 pt
3. Afin de bénéficier d’un tarif préférentiel, le facteur de puissance doit être au moins égal à 0,923. On
décide alors de relever le facteur de puissance de l’installation à 0,96 en plaçant une batterie de
condensateurs couplés en triangle sur l’arrivée de l’installation.
3.1. Trouver la puissance réactive QC de compensation à installer pour relever le à 0,96. 1 pt
3.2. En déduire la valeur des capacités C et les nouvelles valeurs des puissances active PT’, réactive QT’,
apparente ST’ de l’installation après compensation en complétant le tableau 1.3 de la feuille
« Réponse ». (4x1 pts)

PROBLEME 2 : Circuit magnétique. 20 points

Le matériau du circuit magnétique représenté sur la figure 3.18 a une caractéristique de magnétisation donnée
par le tableau 3.1. n = 500 spires.
Le flux dans l’entrefer de la colonne de droite a pour valeur фee = 1,1.10-3 Wb.
La section de 10 cm2 est la même partout sauf dans la colonne centrale où elle vaut 16 cm2. Les dimensions du
circuit sont données par la figure. Calculer l’intensité du courant i dans la bobine.

Proposé par Dr Yao BOKOVI Université de Lomé – ENSI /LP5GE


DOCUMENT « REPONSE » A RENDRE

1) Figure 1.1 : Principe de raccordement de l’atelier.

Ph1
Ph2
Ph3
N

z z z

Lampes Charge
M1 M2
Moteurs

2.1) Tableau 1.1


Puissance
Récepteurs
Active P (kW) Réactive Q (kvar) Apparente S (kVA)
Moteur M1
Moteur M2
03 lampes
01 charge

2.2) Tableau 1.2.


Puissance totale de l’installation Facteur de Intensité efficace
Active P (kW) Réactive Q (kvar) Apparente S (kVA) puissance ITP (A) de phase

3.2) Tableau 1.3.


Puissance totale de l’installation Après compensation
Active PT’ (kW)

Réactive QT’ (kvar)

Apparente ST’ (kVA)

Valeur des capacités C ( )

Proposé par Dr Yao BOKOVI Université de Lomé – ENSI /LP5GE


Université de Lomé Année Universitaire: 2016 - 2017
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Département de Génie Electrique : GE
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EXAMEN DE MACHINES ELECTRIQUES: GEL 456


Date : Vendredi 17 février 2017. Durée : 02 heures. NB : Cours autorisé

PROBLEME 1 : Machine asynchrone. 04 points

1. Pour une machine asynchrone hexapolaire stator et à rotor à cage d’écureuil, quel
est est le nombre de pôle au rotor ? 1 pt
2. Un stator tétrapolaire est alimenté par un système triphasé de courants à la
fréquence 50 Hz.
a) Indiquer le nombre de bobine par phase et le nombre total de bobines du
stator. (1+1) pts
b) Quelle est la fréquence de rotation du champ magnétique tournant stator ?
1 pt

PROBLEME 2 : Ferromagnétisme et circuit magnétique. 08 points

Le circuit magnétique de la figure 2.1 est constitué d’un matériau ferromagnétique


isotrope non saturé de perméabilité magnétique absolue µ supposée constante dans la
zone de fonctionnement utilisée. Ce circuit magnétique est supposé sans fuite et
constitue donc un tube d’induction. Il comporte deux éléments respectivement de section
droite S1 et S2, et de longueur moyenne l1 et l2. Il est équipé d’un bobinage de N spires
parcourues par un courant i positif.
1. Exprimer la relation entre le flux φ1 dans S1 et le flux φ2 dans S2. 2 pt
2. L’induction est supposée uniforme dans une section droite du circuit magnétique.
2.1. Exprimer B1 et B2 dans les éléments 1 et 2 en fonction du flux φ. (1+1) pts
2.2. En déduire H1 et H2 dans les éléments 1 et 2 en fonction du fluxφ. (1+1)
pts
2.3. Appliquer le théorème d’Ampère pour en déduire la relation entre i et φ.
2 pts

PROBLEME 3 : Circuit magnétique et inductance. 08 points

Le circuit magnétique de la figure 3.1 a une profondeur de 2 cm. On suppose que le


matériau magnétique est linéaire.
1. Calculer la réluctance et l’inductance L du circuit. 2x2 pts
2. On ajoute un entrefer de 1 mm (Figure 3.2.), trouver les nouvelles valeurs de la
réluctance et de l’inductance L du nouveau circuit. 2x2 pts

Proposé par Dr Yao BOKOVI Université de Lomé – ENSI /LP5GE


1/2
Figure 2.1

Figure 3.1. Figure 3.2.

Proposé par Dr Yao BOKOVI Université de Lomé – ENSI /LP5GE


2/2
ESPC Année Universitaire: 2016 - 2017
Ecole Supérieure des Ponts et Chaussées
LP5-GE

Examen de synthèse : Electrotechnique 1


Date : Jeudi 06 Avril 2017. Durée : 02 heures. NB : Aucun document n’est autorisé

PROBLEME 1 : Transformateur. 10 points

A- Répondre par « Vrai » ou « Faux » 03 points


a) En procédant aux essais à vide et en court-circuit d’un transformateur, on trouve ainsi
respectivement les pertes cuivre et les pertes fer.
b) Le rendement d’un transformateur est maximal lorsque les pertes cuivre sont égales aux
pertes fer.
c) Les secondaires des transformateurs sont couplés en triangle pour le transport et en étoile
pour la distribution d’énergie.

B- La puissance apparente d’un transformateur monophasé 5,0 kV / 230 V ; 50 Hz est 21 kVA.


La section du circuit magnétique est s = 60 cm2 et la valeur maximale du champ magnétique
B = 1,1T.

L’essai à vide a donné les résultats suivants :


U1 = 5 000 V ; U2V = 230 V ; I1V = 0,50 A et P1V = 250 W.
L’essai en court-circuit avec I2CC = I2n a donné les résultats suivants :
P1CC = 300 W et U1CC = 200 V.

1- Calculer le nombre de spires N1 au primaire. 1 pt


2- Calculer le rapport de transformation m et le nombre N2 de spires au secondaire. (1 + 0,5)pts
3- Quel est le facteur de puissance à vide de ce transformateur ? 1 pt
4- Quelle est l’intensité efficace du courant secondaire I2n ? 1 pt
5- Déterminer les éléments RS ; ZS et XS de ce transformateur. 3x0,5 pts
6- Calculer le rendement de ce transformateur lorsqu’il débite un courant d’intensité nominale
dans une charge inductive de facteur de puissance 0,83. 1 pt

PROBLEME 2 : Circuit magnétique et inductance. 10 points

Soit le circuit magnétique de la figure 3.1. Le courant I est 2 A. La perméabilité relative du matériau
est µr = 2500, le nombre de tours N est 250 et une profondeur de 4 cm. L’entrefer a une épaisseur de
0,5 cm.
1. Faire le circuit équivalent. 1 pt
Calculer :
2. La longueur moyenne L et la section A du circuit. 2x1,5 pts
3. La réluctance RFer du fer et celle Re de l’entrefer. 2x1,5 pts
4. Le flux magnétique φ. 2 pts.
5. La densité de flux B. 1 pts.

ESPC /LP5-GE
1/2
Figure 3.1.

ESPC /LP5-GE
2/2
Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Chapitre1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal :


Bobine à noyau de fer (BNF)

Introduction

L’électrotechnique est l’application des lois de la physique à la production, au


traitement, au transport et à l'utilisation de l'énergie électrique.

Les applications industrielles mettent en œuvre l’énergie électrique sous forme


sinusoïdale. Vus les niveaux de puissance, les tensions et courants sont
importants. Les études générales sur les matériaux ferromagnétiques ont montré
des comportements non linéaires alors qu’ils sont exploités jusqu’à la saturation :
il faut décrire les comportements issus de ce phénomène.

Après une brève définition de la bobine à noyau de fer (BNF), les circuits
magnétiques sont étudiés dans un comportement linéaire. On tient compte cette
fois-ci de la résistance de l’enroulement, de l’inductance propre et de l’inductance
matérialisant les fuites magnétiques. Ces paramètres sont rassemblés dans un
modèle linéaire de la BNF.

Lorsque la BNF est alimentée sous tension sinusoïdale, on observe que les chutes
de tension dues à la résistance et à l’inductance de fuite sont faibles vis à vis de
la tension émanant du flux. L’hypothèse de Kapp traduit cette approximation
pour permettre une expression sinusoïdale du flux et du courant. C’est un moyen
pratique de relier l’induction et la tension comme le traduit la relation de
Boucherot.

Même si elle apporte des résultats intéressants, l’approche linéaire demeure


satisfaisante pour représenter le comportement de la bobine à noyau de fer dans
le domaine saturé. L’observation du courant dans la BNF saturée montre qu’il
n’est pas sinusoïdal.

Pour affiner le modèle, on effectue une analyse énergétique passant par la


description des puissances dans les matériaux magnétiques. Aux imperfections
déjà envisagées viennent donc s’ajouter les pertes dues aux courants induits (de
Foucault) et par hystérésis. Cette analyse globale intégrant les pertes conduit à
un nouveau modèle de la BNF plus proche de la réalité.

I.1. Définition de la bobine à noyau de fer

Un bobinage associé à un circuit magnétique (matériau ferromagnétique)


constitue une bobine à noyau de fer (BNF). Cet élément est essentiellement
alimenté en régime sinusoïdal et la réponse des grandeurs électriques et
magnétiques est fortement liée au comportement saturé ou non du matériau.
Son symbole est représenté à la figure 1.1.

1|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Fig1.1 : Symbole de la bobine à noyau de fer : (la barre représente le noyau du circuit
magnétique).

I.2. Le comportement en régime sinusoïdal

Les circuits magnétiques ont été jusqu’à maintenant étudiés dans le cadre de
l’approximation linéaire d’Hopkinson : les circuit magnétiques sont parfaits, c’est
à dire linéaires (perméabilité relative μr constant) et exempts de fuites
magnétiques (tout le flux créé par les enroulements apparaît dans le circuit
magnétique). Dans les applications industrielles, l’approximation linéaire n’est
plus de mise car l’exploitation des matériaux ne se cantonne pas aux inductions
faibles, là où la linéarité est garantie. L’exploration des zones saturées permet de
décrire plus justement les phénomènes observés.

I.3. La bobine en approximation linéaire

Les phénomènes linéaires seront dans un premier temps analysés


indépendamment les uns des autres et ensuite regroupés pour définir le modèle
linéaire de la bobine en approximation linéaire.

I.3.1. Résistance de l’enroulement

La résistance propre r du conducteur de l’enroulement de longueur l, de section s


et constitué d’un matériau de résistivité ρ est :
(1.1)

I.3.2. Coefficient d’auto-induction (Inductance L)

Dans la zone linéaire du matériau, la perméabilité magnétique relative est


constante donc l’induction magnétique B a pour expression :
(1.2)

µ0 – la perméabilité du vide,
H – le champ magnétique ou excitation.

La réluctance R du circuit magnétique est définie par :

R= (1.3)
où:
s – la section droite du circuit magnétique,
l – la longueur moyenne de la ligne de champ dans le matériau ferromagnétique.

Le flux dans le circuit magnétique est relié au courant i traversant


l’enroulement par la relation d’Hopkinson :
R (1.4)
où:
N – le nombre de spire de l’enroulement.
Le flux total à travers toutes les spires est alors :

2|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

(1.5)

Les relations (1.4) et (1.5) donnent la (1.6) :

(1.6)

Le coefficient de proportionnalité entre flux et courant est le coefficient d’auto-


induction L.

(1.7)

I.3.3. Inductance de fuite

Toutes les lignes de champ créées par l’enroulement n’apparaissent pas dans le
circuit magnétique.

Pour des raisons essentiellement de fabrication, certaines d’entre-elles se


rebouclent dans l’air proche des spires.

On distingue le flux dans le matériau du flux de fuite s’en échappant


(Figure 1.2).

Fig 1.2 : Les fuites dans la bobine.

L’enroulement embrasse le flux telle que .


En appliquant la loi de Faraday, on obtient la tension u (t) aux bornes de
l’enroulement par la relation :

(1.8)

Le premier terme correspond à l’inductance propre de l’enroulement. Le second


correspond à une inductance équivalente attachée au milieu de propagation du
flux (l’air) parcourue par le courant i : c’est l’inductance de fuite lf. Ainsi on peut
réécrire la tension u(t) par :

3|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

(1.9)

I.3.4. Mise en équation et modèle

La bobine laisse apparaître la résistance r de l’enroulement, son inductance


propre L et l’inductance lf qui traduit les fuites magnétiques.

La mise en équation complète s’effectue en écrivant la tension aux bornes de


l’enroulement :

(1.10)

De la relation (1.10), on déduit le modèle électrique équivalent de la bobine à


noyau de fer en régime linéaire présenté à la figure 1.3.

Fig. 1.3 : Modèle électrique linéaire de la bobine.

I.4. Comportement de la bobine linéaire en régime sinusoïdal

Dans les applications technologiques (industrielles ou domestiques), les


bobinages sont souvent alimentés par une tension sinusoïdale. La liaison entre le
flux et la tension est déterminée par la loi de Faraday. La relation d’Hopkinson
permet d’exprimer le lien entre le flux et le courant. L’élimination du flux fournit
la relation entre la tension et le courant en régime sinusoïdal.

I.4.1. Mise en équation

L’expression la plus générale de la tension u(t) est :

(1.11)
En isolant l’inductance de fuite on obtient la relation (1.12)

(1.12)

En conclusion : la tension et le courant ne sont pas reliés directement. Pour


pouvoir exprimer directement le flux, on réalise l’hypothèse de Kapp.

4|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

I.4.2. Comportement simplifié : le modèle de Kapp

Si l’effet des fuites magnétiques et de la résistance de l’enroulement

r i(t) influencent peu la tension u(t) vis à vis du terme prépondérant on


réalise l’hypothèse de Kapp :

<< et << alors = (1.13)

I.4.3. Relation entre le flux (ou l’induction) et la tension

L’enroulement est alimenté par la tension sinusoïdale :


où :
- la tension efficace,
- la pulsation.

Après l’hypothèse de Kapp :

donc

En considérant la démagnétisation initiale on obtient :

L’identification des amplitudes fournit la relation de Boucherot :

(1.14)
où:
U – la tension efficace,
S – la section droite du circuit magnétique,
N - le nombre de spire de l’enroulement,
f – la fréquence de la tension,
BMax – l’induction magnétique maximale.

Dans l’hypothèse de Kapp, la tension et le flux sont des grandeurs


sinusoïdales. Cette hypothèse est d’autant plus intéressante que la tension u
est imposée à la bobine, si bien que le flux découle directement de la tension :
on travaille à flux forcé.

I.4.4. Relation entre le flux et le courant

Avec la relation d’Hopkinson et on peut écrire

5|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Le circuit est initialement démagnétisé ( ) et avec la relation (1.7) on


obtient :

(1.15)

On retrouve la définition de l’impédance de l’inductance en régime sinusoïdal :

(1.16)

I.5. Comportement non linéaire

I.5.1. Influence de la saturation

Dans les applications industrielles, les grandeurs sinusoïdales tensions et


courants ont des amplitudes élevées. Par conséquent, la saturation est vite
atteinte. On ne peut plus tenir compte de la linéarité du matériau (μr n’est pas
constant). La réluctance et l’inductance ne peuvent plus êtres définies.

De plus, le parcours répétitif du cycle d’hystérésis nécessite de tenir compte des


influences énergétiques.

Cette nouvelle donne incite à reconsidérer l’étude des circuits magnétiques en


régime saturé.

I.5.2. Illustration du comportement temporel des différentes


grandeurs

Comment passer de la tension au courant si les comportements ne sont pas


linéaires ?

Le schéma de la Figure 1.4 montre le cheminement qui permet de tracer l’allure


du courant (Figure 1.5).

U(t) = Ø(t) = ØM B(t) = BM H(t) i(t)

Fig. 1.4 : Les étapes menant de la tension sinusoïdale au courant.

6|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Fig.1.5 : Le tracé point par point du courant dans une bobine à noyau de fer en
régime saturé.

Le courant dans la bobine est périodique mais non sinusoïdal. Il est d’autant
plus « déformé » que le circuit magnétique est saturé. La distorsion du signal est
marquée par le taux d’harmoniques. Si la déformation est faible, une
approximation au premier harmonique est envisageable. On ne travaille
alors qu’avec le courant fondamental.

Dans le cas général, il faut envisager l’influence de toutes les harmoniques. Dans
ces conditions, on recherche une représentation sinusoïdale du courant qui
transporte la même puissance que le courant réel. Cette équivalence est obtenue
en travaillant avec la puissance.

I.6. Considérations énergétiques dans la bobine à noyau de fer

I.6.1. Densité d’énergie

Un élément de volume est soumis à un champ d’excitation . Il est alors le


siège d’une induction magnétique (Figure 1.6). On définit la densité
d’énergie :

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Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Fig. 1.6 : L'élément de volume étudié.

. L’énergie magnétique W présente dans un volume de

matériau Vmat est : .

I.6.2. Illustration : expression de l’énergie dans le cas du modèle


linéaire

Pour les matériaux linéaires, on définit la réluctance (relation 1.3) R=


et l’inductance L (relation 1.7) par .
On obtient l’énergie par :

donc l’énergie vaut :

(1.17)

I.6.3. Les pertes dans les bobines à noyau de fer

Avant d’entamer une analyse énergétique plus fine, il est important de préciser
l’origine des différentes pertes qui apparaissent dans le circuit magnétique d’une
bobine.

I.6.3.1. Pertes par courants de Foucault

Les matériaux ferromagnétiques ont souvent des propriétés conductrices pour le


courant électrique : en présence d’un flux variable, la fem induite crée les
courants de Foucault qui circulent dans le matériau.

L’effet Joule dissipe l’énergie sous forme de chaleur, ce sont les pertes par
courants de Foucault.

Evaluation des pertes par courants de Foucault

Les pertes par courants de Foucault sont de la forme (résultat non démontré)

8|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

(1.18)

où:
: constante dépendant du matériau,
: volume du matériau (en m3),
: fréquence (en Hz),
BM : l’induction magnétique.

Moyens de réduction des pertes

· Utiliser un matériau plus résistif : fer avec addition de silicium, ferrite.


· Augmenter la résistance au passage des courants (Figure 1.7 et Figure 1.8) :
circuit magnétique composé de tôles (feuilletage) isolées entre elles par
oxydation surfacique.

Remarque : le chauffage par induction favorise ce phénomène en augmentant la


fréquence.

Fig. 1.7 : Le circuit magnétique est massif Fig.1.8 : Le circuit magnétique est feuilleté.

I.6.3.2. Pertes par hystérésis

Sous l’effet des champs d’induction et d’excitation, les forces de Laplace créent
des contraintes internes au matériau qui mettent en mouvement les domaines de
Weiss. Leur frottement les uns contre les autres favorise l’échauffement du
matériau : ce sont les pertes par hystérésis.

Evaluation des pertes par hystérésis

Les pertes proviennent de la différence entre l’énergie emmagasinée durant la


croissance de H et celle restituée lors de la décroissance. Pour un parcours
complet du cycle, l’énergie est proportionnelle à son aire (AH ) et au volume du
matériau (V). Ces pertes sont d’autant plus importantes que le nombre de cycles
par seconde est élevé. Une tension évoluant à la fréquence f, crée des grandeurs
magnétiques évoluant à cette fréquence. En règle générale, ces pertes sont
globalisées et exprimées par :

9|16 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

(1.19)

où:
PH- pertes par hystérésis en W,
BM – l’induction magnétique maximale en T,
- volume du matériau (en m3),
f – fréquence en Hz,
– constante d’hystérésis dépendant du matériau (100 à 500).

Moyens de réduction des pertes

Puisque les pertes sont directement conditionnées par l’aire du cycle d’hystérésis,
il faut les réduire en utilisant, par exemple, des matériaux ferromagnétiques
doux.
I.6.3.3. Globalisation des pertes : pertes fer

Les pertes fer constituent l’ensemble des pertes dans le matériau :

(1.20)

où:
M- la masse en kg,
q – la qualité des tôles en W/kg.

La mesure de ces pertes ne peut être que globale. Néanmoins, on peut séparer
PH et PF en mesurant les pertes fer, à BM constant, pour deux valeurs de la
fréquence.

Les proportionnalités proposées sont empiriques et assez approximatives. A


l’usage des techniciens, les fabricants fournissent des diagrammes de pertes
spécifiques q (en W/kg) relevés expérimentalement à fréquence constante
(50 Hz généralement) pour différentes valeurs de BM (Figure 1.9).

Acier au silicium 3%
Fréquence 50 Hz.

Fig. 1.9 : Diagramme des pertes spécifiques.

10 | 1 6 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Quand on ne dispose pas de ces courbes, on admet qu’elles ont une forme
parabolique :

La valeur de K sera calculée à partir de la qualité des tôles annoncées par le


fabricant. Il s’agit de la valeur des pertes fer en W/kg pour une induction
maximale BM de 1T à une fréquence f de 50 Hz. (Figure 1.9).

La qualité des tôles ordinaires est de 1,5 à 1 W/kg, celle des tôles à cristaux
orientés de 0,6 à 0,4 W/kg.

I.7. Détermination du modèle électrique équivalent de la bobine


saturée

La mise en place du modèle équivalent de la bobine à noyau de fer saturée tend


à considérer la tension, le flux et le courant sinusoïdaux, effectuer
l’approximation de Kapp et tenir compte du comportement énergétique par les
puissances mises en jeu.

I.7.1. Comportement du courant

Le courant réel dans la bobine ir (r pour réel) n’est pas sinusoïdal (Figure 1.10a).
Il est déformé et répond à une décomposition harmonique dont on conserve le
fondamental. Le courant dans la bobine équivalente est sinusoïdal
(Figure 1.10b). Pour le distinguer, il est noté ie (e pour équivalent).

Fig.1.10a : Bobine à noyau de fer réelle. Fig. 1.10b : Bobine à noyau de fer équivalente.

Mise en place du courant équivalent

11 | 1 6 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

A terme, le modèle correspond à un courant sinusoïdal de même valeur efficace


que le courant réel et la consommation d’une puissance active identique aux
pertes fer.

I.7.2. Etablissement du schéma équivalent

Détermination de la puissance apparente : S = U.I r (produit des valeurs


efficaces). Puisque les valeurs efficaces des courants sont identiques : S = U.Ie

La mesure de la puissance active fournie les pertes fer : P = Pfer


La puissance active Pfer est consommée par une résistance Rf soumise à la
tension u(t) et parcourue par le courant actif iP comme le montre la figure 1.11:

(1.21)

Fig. 1.11 : Schéma équivalent d’une bobine à noyau de fer (approximation de Kapp).

La puissance réactive consommée traduit le déphasage entre le courant ie et la


tension : elle est matérialisée par une inductance Lf soumise à la tension u(t)
parcourue par le courant réactif iQ :

(1.22)

On remarquera cependant que ce modèle est limité par différents facteurs :


· R et L ne sont pas constantes :
- Rf et Lf dépendent de la fréquence (effet de peau),
- L dépend de la saturation du matériau.
· Le modèle ne traduit pas toute la réalité physique : c’est une approximation.

I.7.3. Représentation de Fresnel

La représentation n’est possible que pour des grandeurs sinusoïdales, donc pour
la bobine équivalente.
Puisque les grandeurs tension, courant, flux, induction et champ d’excitation sont
sinusoïdales, toutes les écritures peuvent utiliser la représentation complexe : Ces

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Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

différentes informations permettent de tracer le diagramme de Fresnel de la


obine équivalente dans l’approximation de Kapp (Figure 1.12).

Fig. 1.12 : Le diagramme de Fresnel relatif à la bobine à noyau de fer en


approximation sinusoïdale.

I.7.4. Schéma équivalent complet

L’objectif final consiste à adjoindre au modèle issu de l’approximation de Kapp et


l’assimilation du courant à un équivalent sinusoïdal, la résistance r de
l’enroulement et l’inductance lf de fuite (Figure 1.13).

Fig. 1.13 : schéma équivalent complet.

13 | 1 6 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

I.8. Technologie et applications des bobines à noyau de fer

I.8.1. Eléments de technologie de réalisation

L’apparence d’une bobine à noyau de fer est différente suivant l’utilisation. En


règle générale, il faut s’approcher des circuits magnétiques parfaits. Pour
diminuer les fuites magnétiques, les enroulements sont plaçés au plus près du
circuit magnétique. La disposition pratique consiste à utiliser un circuit
magnétique cuirassé (Figure 1.14) ou torique (Figure 1.15). Pour limiter les
pertes par courants de Foucault (§ I.6.3.1), le circuit magnétique est feuilleté en
basse fréquence. Pour les utilisations à des fréquences plus élevées, on a recours
à la ferrite dont la résistance électrique est importante.

Fig.1.14 : Circuit magnétique cuirassé. Fig.1.15 : Bobine à circuit magnétique torique.

I.8.2. Applications

En Electrotechnique, on rencontre les bobines à noyau de fer dans les électro-


aimants (relais, contacteurs, levage), les bobines de lissage du courant., les
bobines d’usage courant, les plateau magnétique de machine-outil ou les paliers
magnétiques.

En électronique, on les trouve dans les inductances de filtrage, les selfs HF


ajustables ou non. Dans ces cas les noyaux en ferrite sont de mise.

I.9. Exercices

Exercice 1 :

Une bobine comporte un noyau ferromagnétique en forme de tore, de section


24 cm2. Le coefficient de foisonnement des tôles est de 0,95. Sachant que la
bobine est alimentée par une tension de valeur efficace 220 V et de fréquence 50
Hz, on demande :
1) Le nombre de spires pour une induction maximale de 1,2 T.
2) L’intensité du courant absorbé. A cet effet, on sait que la qualité des tôles
est de 1,6 W/kg à 50 Hz, pour une induction maximale de 1,0 T ; de plus
le matériau n’est pas saturé, sa perméabilité relative étant égale à 1800 ;

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Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

enfin la longueur moyenne du noyau est de 1,2 m et la densité des tôles


est de 7,5 tonnes/m3.
3) Les éléments RF et Xμ du circuit équivalent (Figure1).
4) La puissance réactive consommée par la bobine.
5) La nouvelle puissance réactive consommée avec un entrefer de 1 mm.

Figure 1 : Bobine comportant un noyau ferromagnétique.

Réponses :

1) N= 362 spires ; 2) Iµ= 1,24 A, IFer= 0,215 A, I0= 1,26 A ; 3) RFer= 1022,8 Ω,
Xµ= 177,4 Ω ; 4) Q = 272,8 VAR ; 5) Q= 683,71 VAR.

Exercice 2:

Un capteur de déplacement est constitué d’une carcasse ferromagnétique C1 sur


laquelle on a bobiné N spires et d’une armature mobile C2 de même nature que
C1, séparée de C1 par un entrefer d’épaisseur variable x. (Figure 2)

Le dispositif est utilisé pour de petites variations de x autour d’une valeur x0.

1) Exprimer la réluctance totale R du circuit magnétique. On notera :


• l la longueur moyenne de la ligne de champ dans le matériau
ferromagnétique (C1+C2) ;
• S la section droite du circuit magnétique ;
• µr la perméabilité magnétique relative du matériau ferromagnétique
non saturé (µr = Cte). On donne µ0 = 4π.10-7.
Du point de vue électrique, le capteur vu des bobines A et B se comporte comme

une inductance de coefficient d’auto-induction L défini par : où Ф


représente le flux instantané à travers le circuit magnétique.

2) Exprimer l’inductance L du dipôle AB en fonction de N et R puis en fonction


de x. Simplifier l’expression de L(x) sachant que l/ µr<<x.
Application numérique : Calculer L(x) pour x = x0 = 1mm avec N = 1000
spires et S = 1 cm2.

3) Exprimer dL(x)/dx en fonction de L(x) et x.

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Electrotechnique : Chapitre 1 : Les circuits magnétiques en régime sinusoïdal: Bobine à Noyau de Fer : BNF

Application numérique : En déduire la valeur de


∆L pour une variation
∆x = 0,1 mm autour de x0.

Figure 2 : Système capteur-bobine.

I.10. Bibliographie

[1] Saint-Jean B.. Electrotechnique et machines électriques. Eyrolles/Lidec Inc.


1976.
[2] Séguier Guy et Nottelet Francis. Electrotechnique industrielle. Tec et doc
(Lavoisier). 1982.

[3] Christophe FRANçOIS, Electronique du signal, Electronique de puissance et


électrotechnique automatique. Ellipses

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Matière : Electrotechnique
Chapitre2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Introduction

Dans la lignée des applications industrielles, le transformateur s’inscrit en suite


logique de la bobine à noyau de fer. Cette machine statique comporte deux
enroulements, le primaire et le secondaire, montés sur un circuit magnétique
chargé de canaliser le flux d’induction. Son rôle est l’adaptation de la tension et
du courant pour s’ouvrir vers un nouveau réseau de distribution de l’énergie
électrique.

Après avoir présenté les notations adoptées dans ce document, le


fonctionnement du transformateur est envisagé lorsque l’enroulement secondaire
est ouvert. Ce fonctionnement à vide lui octroie un comportement et par
conséquent un modèle rigoureusement identique à la bobine à noyau de fer :
une résistance série issue de l’enroulement, une inductance série représentant
les fuites magnétiques et un assemblage parallèle composé d’une résistance,
synonyme de pertes fer, et d’une inductance magnétisante traduisant la création
des grandeurs magnétiques. Cette partie se termine par la représentation
vectorielle des grandeurs et un premier bilan énergétique.

Considérant le fonctionnement en charge (un récepteur est placé aux bornes du


secondaire), la seconde partie reprend la mise en équation en tenant compte de
tous les éléments. Cette démarche conduit à un schéma équivalent du
transformateur en charge. C’est dans ce cadre que les tailles relatives des
tensions et courants sont comparées pour effectuer une série d’hypothèses dites
de Kapp. Deux nouveaux modèles sont alors envisagés. Le premier rassemble
tous les éléments au primaire. Il traduit les préoccupations de l’exploitant chargé
d’utiliser un transformateur pour créer un nouveau réseau. Le second renvoie
tout au secondaire et l’adjoint à la charge que l’utilisateur met en œuvre.

Les déterminations utiles à l’exploitant sont étudiées grâce à ces modèles de


Kapp : détermination de la tension secondaire, de la chute de tension au
secondaire en charge et du rendement (après les études énergétique). Plus
proche encore des considérations pratiques, la dernière partie traite des procédés
expérimentaux de détermination des éléments du schéma équivalent : un essai à
vide sous tension primaire nominale et un essai en court-circuit en régime de
courant secondaire nominal. De ces deux expériences, le document s’achève sur
la détermination pratique des éléments d’exploitation du transformateur.

II.1. Généralités sur les transformateurs

II.1.1. Présentation du transformateur

Le transformateur est une machine électrique statique permettant de transférer


l’énergie électrique en adaptant les niveaux de tension (de nature sinusoïdale) et
de courant entre deux réseaux de même fréquence.

1 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Il est constitué de deux parties électriques isolées, l’enroulement primaire et le


secondaire, lié magnétiquement par un circuit magnétique (Figure II.1). Pour des
impératifs de fabrication et d’efficacité la réalisation pratique donne à ce dernier
une autre forme : circuit magnétique cuirassé et bobinages concentriques.

Fig. II.1 : Constitution du transformateur.

II.1.2. Notations utilisées

On adopte différentes notations suivant les parties du transformateur que l’on


décrit :

 primaire : indice 1 ;
 secondaire : indice 2 ;
 grandeurs à vide : indice 0 ;
 grandeurs nominales : indice n ;
 grandeurs en court-circuit : indice cc.

C’est le courant primaire qui impose le sens positif du flux dans le circuit
magnétique. Le marquage des tensions et des courants traduit le sens de
transfert de l’énergie (FigureII.2 et Figure II.3).

Fig. II.2 : Le primaire se comporte comme un récepteur vis à vis de la source


(tension et courant de sens contraires).

2 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Fig. II.3 : Le secondaire se comporte comme un générateur vis à vis de la charge


(tension et courant de même sens).

II.1.3. Symbolisation

Les trois figures II.4, II.5 et II.6 représentent les symboles des transformateurs
les plus souvent rencontrés.

Fig.II.4 Fig. II.5 Fig. II.6

II.2. Fonctionnement du transformateur à vide

Le transformateur comporte deux enroulements de résistances r1 et r2


comportant N1 ou N2 spires (Figure II.7). Le primaire reçoit la tension u1(t) et
absorbe le courant i10(t). Le secondaire délivre la tension u20(t) et un courant
i20(t) nul puisqu’il est à vide.

Le flux créé par l’enroulement primaire se décompose en un flux de fuite


au primaire auquel s’ajoute le flux commun dans le circuit
magnétique.

Fig.II.7 : Les notations autour du transformateur à vide.

3 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.2.1. Mise en équation

Mise en équation des tensions

Le comportement du primaire est celui d’une bobine à noyau de fer.

(2.1)

Considérations sur les courants

D’après les déterminations établies sur le courant dans le chapitre 1 « les circuits
magnétiques en régime sinusoïdal : bobine à noyau de fer », le courant au
primaire n’est pas sinusoïdal. Pour y remédier, on effectue l’hypothèse de
sinusoïdalité du courant primaire. En conséquence et d’après le théorème
d’Ampère, le champ d’excitation, le champ d’induction et donc le flux sont des
grandeurs sinusoïdales.

Dans ces conditions, on peut utiliser leur notation complexe :

Mise en équations en grandeurs complexes

(2.2)

La force contre électromotrice est le terme

(2.3)

Equation des flux

(2.4)

II.2.2. Etablissement du schéma équivalent

On retrouve le comportement d’une bobine à noyau de fer. Le schéma équivalent


(Figure II.8) est identique à la différence de l’insertion d’un transformateur
parfait (Figure II.9) en parallèle avec les éléments de magnétisation et des
pertes fer.

4 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Fig. II.8 : Le schéma équivalent (c’est celui d’une bobine à noyau de fer).

Fig. II.9 : La définition et la description d’un transformateur parfait.

II.2.3. Représentation dans le plan de Fresnel

Pour réaliser le diagramme de Fresnel de la Figure II.10, on trace


successivement : E10 en référence, U20 , I10P , , I10Q, I10, , , r1.I10,
jlf1ω I10 et U1.

Fig. II.10 : Le diagramme de Fresnel du transformateur à vide.

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.2.4. Bilan des puissances

Puisque c’est un élément de transfert d’énergie, l’étude du transformateur


nécessite d’effectuer un bilan des puissances mises en jeu dans le but de
déterminer le rendement.

A vide, le transformateur absorbe une puissance active P10 et une puissance


réactive Q10.

Pour effectuer le bilan des puissances, on utilise le théorème de Boucherot.

(2.5)

où:
– les pertes Joule dans la résistance de l'enroulement primaire,

= - les pertes fer dans le circuit magnétique.

On peut aussi écrire : P10 = U1I10 cosφ10 où cosφ10 est le facteur de puissance à
vide.

(2.6)

où:
– la puissance réactive de fuite dans l'enroulement primaire,

– la puissance magnétisante du circuit magnétique.

On peut aussi écrire : Q10 = U1I10 sinφ10 .

II.3. Fonctionnement du transformateur en charge

II.3.1. Mise en place

La présence d’un courant dans le bobinage secondaire a pour effet l’existence


d’un flux de fuite émanant de cet enroulement et nécessite la prise en
compte de la résistance du secondaire.

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Fig. II.11 : Transformateur en charge.

II.3.2. Mise en équation

Mise en équations des flux

Flux total embrassé par les N1 spires du primaire : .


Flux total embrassé par les N2 spires du secondaire : .

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.3.3. Etablissement du schéma équivalent

Au schéma équivalent à vide vient s’ajouter l’influence des éléments du


secondaire. On définit alors le schéma équivalent complet du transformateur en
charge (Figure II.12).

Fig. II.12 : Le schéma équivalent du transformateur en charge.

Les relations du paragraphe §II.3.2 sont transcrites dans le diagramme de


Fresnel de la Figure II.13. On trace successivement : U2 en référence (car c’est la
tension terminale, le besoin), I2, r2.I2, jlf2ωI2, E2, E1, Φc, Φf2, Φ2, I10P, I10Q, I10, mI2, I1, r1.I1,
jlf1ωI1 et U1.

Fig. II.13 : Le diagramme de Fresnel du transformateur en charge.

II.3.4. Bilan des puissances

Pour terminer, on peut envisager le bilan de toutes les puissances, actives ou


réactives, qui apparaissent dans le transformateur (Figure II.14).

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Puissances actives
Puissances réactives

Fig. II.14 : L’arbre des puissances du transformateur en charge.

II.4. Comportement simplifié dans l’hypothèse de Kapp

Les tensions primaire et secondaire à vide sont proportionnelles : elles sont dans
le rapport de transformation. En ce qui concerne les courants iμ on obtient :
N1i1 - N2i2 = N1iμ. Or, les transformateurs sont réalisés de manière à ce que le
courant à vide (donc N1iμ) soit le plus faible possible. L’hypothèse de Kapp
permet de négliger ce courant vis à vis de i1 si bien que i1 et i2 sont dans le
rapport de transformation.

II.4.1. Mise en équation

[1] Relation entre les courants :

N1i1 - N2i2 = N1iμ # 0 soit N1i1 = N2i2 , donc I1 = mI2.

[2] Tension primaire : U1 = E1 + (r1 + jlf1ω)I1

[3] Tension secondaire : U2 = E2 - (r2 + jlf2ω)I2

Dans l’hypothèse de Kapp :

• A vide (2.7)

• En charge (2.8)


La relation (2.8) est toujours vraie, mais peu exploitable en pratique.

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.4.2. Etablissement du schéma équivalent simplifié

II.4.2.1. Ramené au secondaire

Dans ces conditions, on assimile tous les défauts à un circuit RL au secondaire du


transformateur.

On multiplie l’équation [2] par m : mU1 = mE1 + m(r1 + jlf1ω)I1 ,


or mU1 = U20 , mE1 = E2 et I1 = mI2 donc U20 = E2 + m2 (r1 + jlf1 ω)I2
Mais d’après [3], U2 = E2 - (r2 + jlf2ω)I2, ainsi on obtient la tension U2 par :

U2 = U20 - (r2 + jlf2ω)I2 - m2 (r + jlf1 ω)I2 (2.9)

Le secondaire se comporte comme une source de tension :

• de f.é.m. U20 ;
• d’impédance Z2 = (r2 + m2r1) + jω (lf2+ m2lf1)

On peut écrire l’équation du transformateur ramenée au secondaire par :

(2.10)
où:
est la résistance totale ramenée au secondaire,
est l’inductance totale ramenée au secondaire.

Cette relation se traduit par le schéma équivalent de la Figure II.15.

Fig. II.15 : Le schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire.

II.4.2.2. Ramené au primaire

Dans ces conditions, on assimile tous les défauts à un circuit RL au primaire du


transformateur.

Avec l’équation [2], et , on a ,

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Or avec [3], on a : U2 = E2 - (r2 + jlf2ω)I2 donc,

(2.11)

Le primaire se comporte comme un récepteur :


• de fcem (force contre-électromotrice) :

• d’impédance :

On peut écrire l’équation du transformateur ramenée au primaire par :

(2.12)

• est la résistance totale ramenée au primaire,

• est l’inductance totale ramenée au primaire.

Cette relation se traduit par le schéma équivalent de la Figure II.16.

Fig. II.16 : Le schéma équivalent ramené au primaire du transformateur.

II.4.2.3. Prise en compte des pertes fer et de la puissance


magnétisante

On associe le schéma relatif aux pertes à celui ramené au secondaire ce qui


conduit au schéma de la Figure II.17.

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Fig. II.17 : Le schéma équivalent ramené au secondaire avec prise en compte


des pertes fer.

II.5. Exploitation du schéma équivalent dans l’hypothèse de Kapp

II.5.1. Détermination de la tension U2 en charge

On connaît la tension à vide U20, le courant en charge I2, la charge cosφ2, les
paramètres ramenés au secondaire R2 et L2ω que l’on notera X2. La relation
(2.10) est traduite par le diagramme de Fresnel de la Figure II.18.

Fig. II.18 : La détermination de la tension secondaire en charge.

II.5.2. Détermination de la chute de tension ∆U2

Le triangle de Kapp représente les défauts du transformateur. Ses dimensions


sont faibles par rapport au module de U2. Dans ces conditions U2 et U20 sont
déphasées d’un angle θ proche de zéro (Figure II.19).

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Fig. II.19 : Le lien entre la tension à vide et la tension en charge.

Projection sur x :

Projection sur y :

θ est faible, on réalise deux approximations de la chute de tension en charge


∆U2 = U20 - U2 :
• à l’ordre 0 :
• à l’ordre 1 :

La première approximation est la plus utilisée, la seconde offre une plus grande
justesse pour un transformateur de moins bonne qualité (triangle de Kapp plus
important).

Dans un contexte industriel, les grandeurs sont données relativement à la


tension à vide :
, et on a alors

(Charge inductive : AR) (2.13)

(Charge capacitive: AV) (2.13’)

II.6. Rendement du transformateur

Le transformateur est un élément essentiel de la chaîne de distribution de


l’énergie électrique pour des réseaux de très grande puissance. Dans la
recherche d’une optimisation des coûts, il est nécessaire de connaître le
rendement du transformateur.

Le rendement d’un appareil est le rapport de la puissance restituée à la


puissance fournie à l’appareil.

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Pour le transformateur :
où:

Ainsi on peut réécrire le rendement du transformateur selon la relation (2.14) :

(2.14)

Dans le cas d’une charge fixée (φ2 = cte et U2 = cte, ceci n’apparaît en fait
jamais car U2 = f(I2)), il existe un point de fonctionnement conduisant à un
rendement maximum.

Les termes R2 I2 et I 2 Pfer sont variables, leur produit constant (R2Pfer) et U2 cosφ2
est constant.

Le rendement du transformateur est maximum si les deux termes variables sont


identiques, c’est à dire, =
En résumé le rendement est maximal lorsque pertes fer et pertes Joule
sont identiques. Bien qu’intéressante, cette particularité n’est pas essentielle
dans le dimensionnement du transformateur.

II.7.Procédé expérimental de détermination du schéma équivalent

II.7.1. Deux essais : à vide et en court-circuit

II.7.1.1. Essai à vide sous tension nominale

Dans un essai à vide, les courants, et par conséquent les pertes Joule, sont
faibles. On mesure les tensions primaire et secondaire à l’aide de voltmètres
supposés parfaits (impédance infinie), le courant primaire (ampèremètre
d’impédance nulle) et la puissance absorbée au primaire (Figure II.20).

Fig. II.20 : Essai à vide d’un transformateur.

On se place au régime nominal pour relever les grandeurs suivantes :


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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

• tension primaire U1 = U1n avec V1,


• tension secondaire U20 = E2 avec V2,
• courant primaire à vide I10 qui n’est autre que le courant magnétisant Iμ
avec A,
• la puissance primaire P10 avec W.

II.7.1.1.1. Détermination du rapport de transformation m

Puisque le transformateur est à vide, la chute de tension dans r1 et lf1 est très
faible par rapport à E1 (l’essentiel de la tension primaire). La tension E2 est
mesurée. On a alors :

(2.15)

II.7.1.1.2. Détermination des pertes fer matérialisées par la


résistance Rμ

Quel que soit le modèle utilisé, les pertes mesurées à vide représentent les
pertes fer du transformateur. Ces dernières ne dépendent que de la fréquence et
de la tension primaire, constantes en utilisation industrielle.

II.7.1.1.3. Détermination de la réactance magnétisante Xμ

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.7.1.2. Essai en court-circuit à courant secondaire nominal sous


tension réduite

Dans un essai avec secondaire en court circuit, il faut limiter la tension primaire
pour se placer au régime nominal de courant au secondaire. Dans ces conditions,
les tensions sont faibles.

Pour amener le courant secondaire à la valeur nominale, la tension primaire est


réglée avec un autotransformateur. On mesure la tension primaire à l’aide d’un
voltmètre supposé parfait (impédance infinie), les courants primaire et
secondaires (ampèremètres d’impédance nulle) et la puissance absorbée au
primaire (Figure II.21).

Fig. II.21 : Essai en court-circuit d’un transformateur.

On relève les grandeurs suivantes :


• tension primaire U1cc avec V,
• courant primaire I1cc avec A1, essentiellement pour contrôler le courant
dans le wattmètre et éviter de dépasser le calibre courant de cet appareil,
• courant secondaire I2cc = I2cc avec A2,
• la puissance primaire P1cc avec W.

II.7.1.2.1. Détermination de la résistance ramenée au secondaire R2

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Puisque l’on se place au régime nominal de courant, les pertes mesurées en


court circuit sont les pertes Joule nominales, appelées aussi pertes cuivre
car elles concernent uniquement la dissipation de puissance dans les conducteurs
électriques.

II.7.1.2.2. Détermination de la réactance ramenée au secondaire X2

Vu du secondaire, le transformateur se réduit à la représentation de la


Figure II.22.

On en déduit la réactance ramenée au secondaire :

(2.16)

Fig. II.22 : Secondaire du transformateur en court-circuit.

II.7.2. Exploitation des résultats expérimentaux (U10 = U1n et


I2cc = I2n)

La connaissance des éléments du modèle du transformateur permettent d’établir


quelques paramètres de fonctionnement qui facilitent l’exploitation de l’appareil
en milieu industriel.

II.7.2.1. Prédétermination de la chute de tension en charge


(I2 = I2n)

Dans le dimensionnement d’un transformateur, la tension à vide est l’élément


déterminant pour dimensionner le circuit magnétique. Mais la réalité industrielle
nécessite de connaître la tension en charge, donc de connaître la chute de
tension ΔU2.

Le schéma équivalent de la Figure II.22 conduit au diagramme de Fresnel de la


Figure II.23. Le triangle de Kapp est celui obtenu en court-circuit. L’exploitation
de ce diagramme permet la détermination de ΔU2 d’après le paragraphe II.5.2.

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Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Fig. II.23 : Le diagramme de Fresnel au secondaire.

En utilisant ces deux résultats :

(2.17)

En conclusion la chute de tension que l’on observe en charge peut être


déterminée par la connaissance de la charge (φ2), des éléments R2 et X2
déterminés lors de l’essai en court-circuit et de la phase φcc obtenue par ce
même essai.

Dans un contexte industriel, les grandeurs relatives sont utilisées (relation 2.13):

pour une charge inductive.

On définit aussi la tension primaire de court-circuit par :

(2.18)

II.7.2.2. Prédétermination du rendement (I2 = I2n)

En reprenant les résultats du paragraphe §II.6, ,

on a :
(2.19)

18 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.8. Les différents types de transformateurs

- Transformateur de mesure : transformateur utilisé pour adapter la gamme


et assurer l'isolation par rapport au dispositif mesuré d'un voltmètre ou d'un
ampèremètre.

- Transformateur de courant : transformateur de mesure abaisseur de


courant (donc élévateur de tension), soit : m > 1. On l'utilise notamment pour
mesurer l'intensité d'un courant fort. Le primaire peut alors se réduire à une
seule spire ! Ce type de transformateur s'utilise avec secondaire en court-circuit
(dans le cas contraire, la tension apparaissant au secondaire pourrait être très
élevée).

- Transformateur d'impédance : transformateur utilisé pour adapter


l'impédance de deux circuits. Exemple : sortie d'un amplificateur basse fréquence
(audio) dont la charge est un haut-parleur d'impédance normalisée égale 8W à
1000Hz.

-Transformateur d'impulsions : transformateur utilisé pour la commande


(isolée) de gachette des thyristors et des triacs. Il est important de respecter le
sens de branchement des bobinages, puisque l'impulsion de courant que le
transformateur transmet est orientée dans le sens de conduction des semi-
conducteurs.

- Transformateur d'isolement : transformateur tel que m = 1. Utilisé pour


assurer une isolation galvanique entre circuits, ou encore adapter le régime de
neutre (schéma de mise à la terre) aux besoins de l'installation. Exemple : IT
TN-S

- Transformateur à écran : transformateur d'isolement incluant un écran


électrostatique (utilisation : CEM).

- Transformateur de sécurité : transformateur à écran à isolation renforcée


(utilisation : CEM et sécurité électrique).

- Transformateur à point milieu : transformateur dont le primaire ou le


secondaire possède une borne de connexion supplémentaire au milieu de
l'enroulement. Permet un schéma symétrique.

- Autotransformateur : transformateur simplifié à un seul enroulement. Ne


permet pas l'isolation galvanique, mais autorise un réglage fin de la tension
secondaire par déplacement du curseur servant de connexion de sortie sur
l'enroulement.

19 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

Transformateur de courant. Transformateur d’impédance. Transformateur d’impulsion.

Transformateur d’isolement. Transformateur à écran. Transformateur de sécurité.

Transformateur à point milieu. Autotransformateur.

II.9. Conclusion

Ce chapitre a fait l’objet du transformateur monophasé en régime sinusoïdale, en


passant par les hypothèses de Kaap.

La démarche expérimentale consiste à mesurer la puissance à vide, c’est à dire


les pertes fer, et la puissance en court-circuit, c’est à dire les pertes cuivre. Ces
deux seuls essais, simples à mettre en œuvre suffisent à déterminer la tension
secondaire en charge et le rendement du transformateur.

A partir des principes donnés dans ce chapitre, une étude du transformateur


triphasé pourra être envisagée.

20 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

II.10. Exercices

Exercice 1 :

L’étude d’un transformateur monophasé a donné les résultats suivants :


• Mesure des résistances des enroulements à la température de
fonctionnement : r1 = 0,2 Ω ; r2 = 0,007 Ω.
• Essai à vide : U10 = 2,2 kV ; I10 = 1 A ; P10 = 275 W ; U20 = 220 V.
• Essai en court circuit : U1cc = 30 V ; I2cc = 200 A.
Calculer :
1) Le rapport de transformation.
2) a- Les pertes de puissance active dans le circuit magnétique (Pertes fer).
b- L’intensité du courant magnétisant.
c- Le déphasage courant tension au primaire lors de l’essai à vide.
3) La résistance des enroulements primaire et secondaire RS (ramenée au
secondaire) et la réactance de fuite Xs des enroulements primaire et secondaire
(ramenée au secondaire).
4) Le secondaire étant relié à une charge de facteur de puissance 0,8
(inductif), on relève U1 = 2,2 kV et I2 = 200 A.
Déterminer :
a- La tension aux bornes de la charge.
b- La puissance active fournie à la charge.
c- Le rendement du transformateur.

Réponses :

1) m= 0,1 ; 2) a) ∆P fer= 275 W ; b) Iµ= 0,992 A ; c) φ0 = 82,82° ;


3) a) RS= 9 m Ω ; b) XS= 0.012 Ω ; 4) a) U2= 217,12 V ; b) P= 34739,2 W,
pertes cuivre = 360 W, c) η= 98,2%.

Exercice 2 :

On dispose d’un transformateur monophasé de distribution 120 kVA, 50 Hz,


15000/220 V.
Dans un essai à vide sous tension primaire nominale, on a relevé : U20 = 228V ;
I10 = 0,5A ; P10 = 600W.
L’essai en court – circuit sous tension réduite à donné : U1cc = 485V ;
I2cc = 520A ; P1cc = 3100W.
A- Détermination des paramètres de construction.
La section nette des noyaux est S = 160 cm2. Le circuit magnétique, constitué de
tôles de qualité q = 1,2W/kg et de masse m=380 kg.
1) Calculer l’induction maximale dans les noyaux.
2) Déterminer les nombres de spires au primaire et au secondaire.
B- Prédétermination des caractéristiques en charge
1) Pour le fonctionnement à vide, déterminer le facteur de puissance cosϕ0, la
puissance magnétisante Q10 et l’angle d’avance hystérétique α.
2) Donner le schéma équivalent ramené au secondaire, dans l’hypothèse de
KAPP.
3) Calculer, pour le courant secondaire nominal, la tension aux bornes d’un
récepteur de facteur de puissance successivement égal à 1 ; 0,8AR ; 0,8AV.

21 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 2 : Le transformateur monophasé en régime sinusoïdal

4) Pour quel type de charge la chute de tension est-elle nulle ?


5) Evaluer le facteur de puissance nominal de ce transformateur.
6) Pour quel courant secondaire le rendement est-il maximum ?
7) Quel est le rendement maximal de ce transformateur ?
8) Que vaut approximativement le courant primaire nominal ?

Réponses :

A. 1) Bm= 1,15 T ; 2) N1=3670 spires, N2=56 spires ;


B. 1) a) cosφ0 = 0,08, φ0= 85,41° ; b) Q10= 7476 VAR ; c) ;
2) RT= 11,46 m Ω, X T= 8,4 m Ω ; 3) a) Pour cos φ= 1, U2= 221,97 V ;
b) Pour cos φ= 0,8 AR (inductive), U2= 220,52 V ; c) Pour cos φ= 0,8 AV
(capacitive), U2= 225,83 V. 4) Charge capacitive cosφ2 = 0,59 AV ;
5) cosφn = 0,8 AR ; 6) I2= 228,8 A ; 7) Pour cosφ= 1, ηmax= 0,977% ;

8) I1n= 8 A.

Exercice 3 :

Un transformateur de 50 kVA a des pertes à vide de 254 W. En charge, pour un


facteur de puissance de 0,8 ; son rendement est 0,96. Il fonctionne à pleine
charge pendant 6 heures par jour, pendant 18 heures il est à vide. Calculer :
1) L’énergie active utile fournie pendant une journée.
2) L’énergie active consommée pendant une journée.
3) Le rendement journalier moyen.

Réponses :

1) Wu= 864 MJ ; 2) WCons= 916459272 J ; r= 94%.

II.10. Bibliographie

[1] Séguier Guy et Nottelet Francis. Electrotechnique industrielle. Tec et doc


(Lavoisier). 1982.

22 22 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

Chapitre3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie


mécanique

Introduction

Ce chapitre permettra de :
- Posséder des connaissances générales sur les convertisseurs électromécaniques
(machines tournantes).
- Savoir quelle grandeur électrique (U, I ou f) agit sur quelle grandeur mécanique
(couple (T) ou l’énergie(W)).
- Etudier le couplage d'une machine à sa charge (démarrage et point de
fonctionnement).

III.1. Convertisseur électromagnétique – Généralités

III.1.1. Conversion d’énergie

Un convertisseur électromagnétique ou "machine tournante" effectue une


transformation entre l'énergie électrique et l'énergie mécanique. Deux régimes
de fonctionnement peuvent alors exister : le fonctionnement « moteur » et le
fonctionnement « génératrice ».

III.1.1.1. Fonctionnement « moteur »

L'énergie électrique est transformée en énergie mécanique (Figure III.1):


On rappelle qu'en régime continu, l'énergie W est égale à la puissance P
multipliée par le temps t (W = P.t ) avec 1kW.h = 1kW.1h ou 1Joule = 1W.1s

Fig. III.1 : Fonctionnement « moteur ».

1 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

On définit le rendement par :

(3.1)

III.1.1.2. Fonctionnement « génératrice »

L'énergie mécanique est transformée en énergie électrique (Figure III.2):

Fig. III.2 : Fonctionnement « génératrice ».

On peut définir le rendement par :

(3.2)

III.1.1.3. Expression des puissances

2 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

III.1.2. Réversibilité des machines électriques tournantes

Les machines électriques tournantes sont réversibles, la même machine peut


fonctionner en moteur ou en génératrice.

- Le moteur à courant continu:


Une action mécanique sur le rotor produit une tension continue au stator, c'est la
génératrice à courant continu (dynamo).

- Le moteur à courant alternatif:


 Le moteur synchrone utilisé en génératrice va produire une tension de
fréquence directement proportionnelle à la vitesse de rotation c'est la
génératrice synchrone (alternateurs des centrales électriques).
 Le moteur asynchrone utilisé en génératrice va produire une tension de
fréquence légèrement inférieure au cas de la génératrice synchrone c'est
la génératrice asynchrone (centrales éoliennes).

- Le moteur pas à pas:


Une action mécanique sur un moteur pas à pas va produire une tension
alternative à chaque enroulement du stator. Le moteur pas à pas est lui aussi
réversible mais n'est, en principe, pas utilisé en génératrice.

III.1.3. Constitution des machines électriques tournantes

Les machines électriques comportent deux parties essentielles : le stator et le


rotor.

- Le stator

Le stator est la partie fixe de la machine.


 Dans le cas d'un moteur, le stator est alimenté en électricité et produit un
champ magnétique inducteur.

Dans le cas d'une génératrice, le stator produit une tension induite par le
champ magnétique variable produit par le rotor en rotation.

- Le rotor

Le rotor est la partie tournante de la machine, les courants rotoriques produisent


un champ magnétique (champ induit) qui réagit mécaniquement avec le champ
inducteur (stator) et produit un couple de rotation.

Remarque importante :

Le couple mécanique est maximum lorsque le champ inducteur Bstator est


perpendiculaire au champ induit Brotor.

Le schéma de la figure III.3, illustre cette propriété fondamentale :

3 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

Fig. III.3 : Couple mécanique maximum.

III.2. Chaîne de transfert de l’énergie

De l’énergie électrique (alternative ou continue) est distribuée jusqu’à un


convertisseur de puissance (variateur) dont le rôle est de moduler l’énergie
électrique fournie au moteur d’entraînement (Figure III.4).

CEET
Energie

Fig. III.4 : Chaîne de transfert d’énergie.

Ce moteur d’entraînement convertit cette énergie électrique en énergie


mécanique, qu’il transmettra par l’intermédiaire de son arbre, via un un
adaptateur mécanique (exemple d’un réducteur), aux organes mécaniques de la
machine entraînée (charge).

4 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

• On parle de chaîne de transfert direct de l’énergie lorsque la charge


est résistante : c’est le cas par exemple, des engins de levage dans la
phase de montée de la charge, où la pesanteur s’oppose au déplacement.

• On parle de chaîne de transfert inverse de l’énergie lorsque la charge


est entraînante : c’est le cas par exemple, des engins de levage dans la
phase de descente de la charge, où la pesanteur agit dans le sens de
déplacement. Le moteur entraîné par la mécanique devient générateur
et convertit l’énergie mécanique transmise en énergie électrique. Celle-ci
est soit stockée dans des condensateurs, soit dissipée dans des
résistances, soit restituée à la source d’énergie électrique (réseau …) par
l’intermédiaire du variateur.

III.3. Les différentes phases du mouvement d’une machine

La plupart des mouvements, contrôlés par des moteurs, suivent le cycle simple
constitué par l’enchaînement des trois phases élémentaires comme le montrer la
figure III.5:

Fig. III.5 : Les phases du mouvement d’une machine.

• une phase d’accélération lors du démarrage,


• une phase de régime établi lorsque la vitesse est stabilisée,
• une phase de décélération lors du ralentissement précédant l’arrêt.

III.4. Caractéristiques mécaniques des machines entraînées

Le couple résistant, noté Cr, est le couple s’opposant au mouvement


d’entraînement de la machine.

La caractéristique mécanique Cr = g(Ω), où Ω est la vitesse angulaire du moteur


en rad/s, définit les besoins de la machine entraînée. Il existe essentiellement
trois (03) familles de caractéristiques (figure III.6).

NB : Sur la figure III.6, on a représenté en pointillés, les surcouples résistants


opposés par bon nombre de machines au début du démarrage (on parle du
« décollage »). Ce surcouple peut, pour une même machine, être très variable.
Mal quantifié lors de l’étude du mouvement, il peut, s’il est important, empêcher

5 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

le démarrage ou rendre la mise en vitesse très longue.

Fig. III.6 : Caractéristiques mécaniques des machines entraînées.

III.5. Couple à fournir par le moteur

Ce qui conditionne le bon fonctionnement d’une machine, c’est la capacité du


moteur à fournir à tout instant l’effort nécessaire, pour permettre le mouvement
désiré. Cet effort, imposé au niveau de l’arbre d’entraînement, est le couple
moteur, noté Cm.

III.5.1. Equation générale de la dynamique

L’équation générale de la dynamique s’écrit par la relation 3.3.

(3.3)

où:
- le moment d’inertie total ramené sur l’arbre du moteur.

III.5.2. Régimes de fonctionnement

Le mouvement d’une machine, contrôlé par un moteur, est caractérisé par deux
régimes de fonctionnement :

• le régime établi,
• le régime transitoire : accélération et décélération.

III.5.2.1. L’accélération (Figure III.7)

Lors des phases de montée en vitesse, on a : . Compte tenu de

l’équation générale de la dynamique (relation 3.3), il faut que .

6 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

On appelle , le couple accélérateur nécessaire pour vaincre l’inertie


s’opposant à la variation positive de vitesse.

Fig. III.7 : Accélération.

III.5.2.2. Le régime établi (Figure III.8)

Le régime est établi lorsque la vitesse est constante : . L’équation


générale de la dynamique (relation 3.3) se réduit à : Cm = Cr. On parle
d’équilibre dynamique correspondant à l’égalité entre le couple moteur et le
couple résistant.

Fig. III.8 : Le régime établi.

III.5.2.3. La décélération

Lors des phases de ralentissement, on a . On définit le couple de

ralentissement par : . Trois (03) cas peuvent se présenter :

Décélération naturelle (Figure III.9)

Le moteur n’est plus alimenté, donc le couple moteur est nul : Cm = 0.


(3.4)

7 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

Fig. III.9 : Décélération naturelle.

Décélération lente (Figure III.10)

Le moteur développe un couple mécanique « moteur » pour éviter un arrêt


prématuré.
. (3.5)

Fig. III.10 : Décélération lente.

Décélération rapide (Figure III.11)

Le moteur développe un couple mécanique « résistant », renforçant celui produit


par la machine ; ainsi on a : Cm = Cf (couple de freinage).

. (3.6)

Fig. III.12 : Décélération rapide.

8 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

III.5.3. Fonctionnement stable du moteur

On détermine le point de fonctionnement M en régime établi du groupe


moteur-machine entraînée en représentant sur un même diagramme les
caractéristiques mécaniques du moteur Cm=f(Ω) et de la machine Cr = g(Ω) qu’il
entraîne.

En régime établi, on a Cm = Cr.

D’une manière générale, le groupe est en régime stable lorsque toute


modification de l’une des variables qui fixent son régime, entraîne une action
corrective qui tend à rétablir le régime initial.

On suppose que pour une cause extérieure, le groupe ralentisse. Il y a deux


possibilités :

Pour qu’il y ait stabilité, il faut qu’au voisinage de l’intersection, on ait :

(3.7)

III.6. Quadrants de fonctionnement

Bien des machines ont besoin de deux mouvements de sens opposés, obtenus
par inversion du sens de marche du moteur d’entraînement. De plus, il est
souvent nécessaire d’obtenir un temps d’arrêt du mouvement plus court que
celui obtenu naturellement, ce qui nécessite un couple de freinage.

Il existe donc, pour un moteur accouplé à une charge, plusieurs zones de


fonctionnement ou quadrants de fonctionnement (figure III.13).

9 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

Fig. III.13 : Les quatre quadrants de fonctionnement.

Les divers fonctionnements sont caractérisés par :

• une marche en « moteur » dans les quadrants 1 et 3 : le moteur fournit


un couple « moteur » Cm.

• une marche en « freinage » dans les quadrants 2 et 4 : le moteur fournit


un couple de freinage Cf.

La notion de quadrant est déterminante dans le choix d’un variateur de vitesse


électronique. Elle caractérise ses possibilités en réversibilité d’énergie.

III.7. Exercices

Exercice 1

On étudie le mouvement horizontal d’une machine, entraînée par un moteur. Le

couple résistant est constant et vaut : . Son allure est


-
représentée à la figure 3. Le profil de vitesseΩ = f(t) adopté pour le moteur est
donné à la figure 1.
1) Commencer par tracer l’allure du couple d’accélération Ca en fonction du
temps à la figure 2.
2) Tracer l’allure du couple moteur sur le profil de vitesse à la figure 4.

10 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

Figure2

Figure 4

11 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 3 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique

Exercice 2

Une machine électrique peut fonctionner en moteur ou en génératrice avec les


deux sens possibles de rotation. La courbe « vitesse fonction du couple » est
inscrite sur le graphe à quatre zones de la figure 2.1.
Lors d’un déplacement horizontal (cas d’un train), préciser le quadrant auquel
appartiennent les différents cas suivant que la machine fonctionne:

1) à l’aller, en moteur.
2) au retour, toujours en moteur.
3) le freinage à l’aller jusqu’à l’arrêt.
4) le freinage au retour jusqu’à l’arrêt.

Figure 2.1 : Caractéristique quatre quadrants.

III.8. Bibliographie
[1] Christophe FRANçOIS, Electronique du signal, Electronique de puissance et
électrotechnique automatique. Ellipses

12 12 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC:


Fonctionnement et Structure interne

Introduction

La machine à courant continu (MCC) repose sur le phénomène physique de


création d’une force électromotrice (f.e.m.) aux extrémités d’un conducteur
en mouvement dans un champ d’induction magnétique (par la loi de Faraday).
Réciproquement, la circulation d’un courant dans ce conducteur le soumet à une
force qui tend à le mettre en mouvement (loi de Laplace).

Sur ce fondement physique, une machine élémentaire comprenant une spire


placée sur un rotor encadré par deux pôles inducteurs permet d’exprimer la loi
d’évolution de la f.e.m. en fonction du flux sous les pôles magnétiques et de la
vitesse de rotation. Mais la tension créée est alternative, si bien qu’un élément
supplémentaire, le collecteur, permet de la redresser pour fournir une grandeur
unidirectionnelle.

L’étape suivante est le passage à l’enroulement qui remplace la spire pour


augmenter l’amplitude de la f.e.m. par la mise en série de plusieurs
conducteurs. L’anneau de Gramme est la première solution. Elle est abandonnée
au profit d’enroulements utilisant davantage de conducteurs actifs sur la
périphérie du rotor d’abord, puis enfermés dans des encoches ensuite.
Toujours dans le souci d’augmenter la f.e.m., les enroulements sont câblés en
faisceaux pour assurer d’avantage de conducteurs en série. Un autre moyen
consiste à augmenter le nombre de pôles inducteurs.

Une fois la structure de la machine mise en place, l’expression définitive de la


f.e.m. d’induit montre qu’elle dépend du flux sous un pôle, de la vitesse de
rotation et de paramètres de construction. Quant au couple
électromagnétique observé sur l’arbre, il dépend du flux sous un pôle, du
courant dans l’induit et de paramètres de construction. L’expression des relations
entre les grandeurs électriques et mécaniques conduit à montrer que la MCC est
un convertisseur électromécanique qui peut échanger de manière réversible
puissance mécanique et électrique. Cependant, le bilan final des puissances
mises en jeu est l’occasion de montrer que ce convertisseur est le siège de
différentes pertes tant électriques que mécaniques.

Pour terminer, la vue éclatée d’une MCC montre les différentes solutions
technologiques mise en œuvre pour réaliser une machine.

La machine à courant continu (MCC) a été utilisée très tôt dans les applications
industrielles en raison d’un principe de fonctionnement très simple et d’une
commande aisée.

1 33 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

IV.1. Principes physiques généraux

IV.1.1. Création d’une force électromotrice induite

Dans un repère, un conducteur de longueur L est en mouvement à vitesse


constante dans un champ uniforme et orthogonal au plan de mouvement du
conducteur (Figure IV.1).

Fig. IV.1 : Une barre en translation dans le champ .

Entre, t et t+dt, la barre parcourt la distance élémentaire dy = V.dt


Le flux coupé par le conducteur est alors : dФ = B.L.dy = B.L.V.dt
En appliquant (en module) la loi de Faraday, on obtient l’expression de la f.e.m.
induite à la relation (4.1):
(4.1)

Remarque : si l’induction ou la vitesse changent de sens, le sens du flux change


et la f.e.m. change de signe.

IV.1.2. Réversibilité du phénomène

Si le conducteur est maintenant parcouru par un courant constant I, la loi de


Laplace d donne l’effort élémentaire appliqué au conducteur selon
la relation (4.2):
, le conducteur est alors soumis à l’effort :

(4.2)

2 33 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

La force provoque un déplacement qui montre l’aspect de réversibilité du


phénomène.
On remarquera que le mouvement a lieu dans le sens contraire au précédent
- . C’est ce que l’on traduit souvent par l’expression de f.e.m. « s’opposant »
au déplacement du conducteur.

IV.2. Mise en œuvre technologique

IV.2.1. Une première machine élémentaire

Pour développer technologiquement le principe précédent, on propose les bases


d’une machine industrielle. Le conducteur est enroulé sur un rotor cylindrique en
fer de rayon R et de longueur L, pour former une spire mise en rotation autour
de l’axe à la pulsation Ω r (Figure IV.2). Ce circuit électrique constitue l’induit de
la machine. La spire comporte un conducteur aller sous le pôle sud qui génère
une f.e.m. +e’ et un retour sous le pôle Nord qui fournit –e’ car la vitesse est
opposée à celle sous l’autre pôle. L’association en série ajoute les deux f.e.m.

Pour bénéficier de l’induction magnétique, le rotor est situé entre deux pôles qui
épousent au mieux la forme du rotor pour assurer un entrefer constant et
minimal. Là, le champ d'induction est créé dans l'entrefer par les
enroulements d’inducteur. Il est normal et de module constant en tout point de
l’entrefer et par continuité à la surface du rotor aussi.

La Figure IV.3 retrouve le principe précédent (§IV.1.1) car chaque point du


conducteur a une vitesse de déplacement tangentielle au rotor et par conséquent
orthogonale au champ d'induction.

Fig. IV.2 : Structure industrielle.

3 33 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

Fig. IV.3 : Vue de face.

Sous l’effet de la rotation, la spire voit l’induction sous la surface


. Par
sa variation, le flux qui en découle,
permet de créer la f.é.m. par spire (relation (4.3) :

(4.3)

Ce résultat montre que la f.e.m. induite est proportionnelle au flux


Φ sous un
pôle et à la vitesse de rotation .
Sa représentation temporelle est précisée à la Figure IV.4. Le passage de la spire
sous le flux maximal ( ) correspond à une f.é.m. nulle. C’est à cet
endroit, appelé ligne neutre, que la f.é.m. est prélevée pour être transmise à la
partie fixe.

Sur le plan théorique, cette étude montre le lien entre l’amplitude de la f.e.m. et
les grandeurs dont elle dépend. Mais sur le plan technologique, on en tire deux
conséquences:

• la tension est disponible aux bornes d’une spire mobile, mais le besoin
apparaît sur la partie fixe. Il faut donc trouver un moyen d’effectuer le
transfert par un contact glissant ;
• la f.é.m. est alternativement positive et négative. Il faut la rendre
unidirectionnelle.

4 33 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

Fig. IV.4 : Flux et f.e.m.

IV.2.1. Principe du collecteur

Pour assurer les deux fonctions du paragraphe précédent, on met en place le


collecteur : les extrémités d’une spire sont reliées électriquement à deux lames
en cuivre (Figure IV.5). Pour prélever la f.e.m. sur la partie fixe, deux balais en
graphite liés au stator frottent sur les lames.

Fig. IV.5 : Vue de face avec θ = 0.

L’étude du collecteur s’appuie sur la Figure IV.6 pour montrer qu’il assure la
fonction de redresseur mécanique. On en déduit l’allure de la tension et de la
f.é.m. (Figure IV.7).

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Fig. IV.6 : Position opposée du collecteur. Fig. IV.7: Tension et f.e.m.

IV.2.2. Constatation au passage de la ligne neutre et


conséquences

Au passage de la ligne neutre, la tension entre les balais s’annule. A cet instant,
le courant ne s’annule pas en raison au circuit inductif que constitue la spire.
Pour éviter la rupture brutale du courant (et la surtension qui en découlerait), il
faut décaler légèrement les balais par rapport à la ligne neutre pour caler au
mieux les deux annulations simultanées et éviter ainsi les arcs qui ont tendance
à détériorer les lames du collecteur.

IV.2.3. Conclusion

Pour assurer une tension qui ne s’annule plus, il faudrait multiplier le nombre de
f.e.m. élémentaires. Puisqu’elles sont créées sur le pourtour du rotor, elles sont
décalées d’un incrément angulaire. En les ajoutant la tension entre balais est
plus importante et la superposition ne montre plus d’annulation. Pour réaliser ce
scénario, il faut passer de la spire à l’enroulement, c'est-à-dire augmenter le
nombre de conducteurs.

IV.3. De la spire à l’enroulement

Une spire a donc été soumise à une f.e.m. induite lors de son déplacement dans
le champ d’induction. Mais le niveau de tension n’est pas suffisant pour un usage
industriel : il est nécessaire de multiplier la tension par association de spires en
série.

IV.3.1. Enroulement sur un tore

Une première version de la nouvelle machine consiste à enrouler les spires sur
un rotor en forme de cylindre torique en fer. Chaque tronçon à la périphérie du
rotor est le siège d’une f.e.m. Chaque conducteur de retour est placé à l’intérieur

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Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

du tore, il est donc soumis à un champ induction très faible, voire nul, car la
zone est pratiquement amagnétique. Ces conducteurs ne sont donc le siège
d’aucune f.é.m. (Figure IV.8). L’association des deux conducteurs actif et inactif
constituent une spire.

Les conducteurs actifs (placé sur la partie extérieure du rotor) sont le siège de
f.é.m. e toutes placées en série. Cet ensemble constitue un induit de Gramme1
tel qu’il fut conçu au début de l’histoire de la MCC.

Chaque extrémité de conducteur aboutit à une lame de collecteur. Les prises de


balais ont lieu au niveau de la ligne neutre entre deux points diamétralement
opposés.

Fig. IV.8 : Induit de Gramme.

IV.3.1.1. Représentation développée des f.e.m.

Dans l’illustration de la Figure IV.9, chaque f.é.m. est issue d’un conducteur actif
(une spire). Elles se répartissent par moitié sous chaque pôle, si bien qu’elles
forment deux groupes de conducteurs placés en parallèle par les balais : ce sont
les voies d’enroulement.

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Fig. IV.9 : La mise en série et organisation des f.é.m. élémentaires.

IV.3.1.2. Expression de la f.é.m. totale E

Pour exprimer la f.é.m. totale délivrée par la MCC, on considère que les N
conducteurs (ou N spires) sont répartis uniformément sur le pourtour du rotor.
En raison de la mise en parallèle par les balais, la f.é.m. totale E est produite par
les N/2 spires placées sous un seul pôle.

La f.é.m. résulte de la moitié du flux sous un pôle :

, les spires sont régulièrement espacées, sur

l’ouverture angulaire élémentaire , donc on a: . En

conséquence : .
Par sommation sous un pôle, pour et

.
La f.é.m. en Volt (V) est proportionnelle au nombre de conducteurs (N), au flux
sous un pôle Φ( en Wb) età la vitesse de rotationΩ r en rad/s par la relation
(4.4):

(4.4)

IV.3.1.3. Bilan

Réversibilité

Si les conducteurs sont parcourus par un courant, les efforts sur les conducteurs
permettent le mouvement de rotation.

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Critique de l’anneau de Gramme

Cette machine permet l’évaluation de la f.e.m., mais son efficacité technologique


n’est pas satisfaisante car les conducteurs inactifs utilisent du cuivre sans créer
ni f.é.m. ni effort.

De plus, la réalisation du bobinage d’un tore est toujours plus délicate qu’un
enroulement simple qui peut être bobiné à l’extérieur du rotor puis logé dans les
encoches par la suite.

En conclusion

Il faut rechercher une optimisation de l’usage des conducteurs de retour en les


rendant actifs. Pour cela, il faut les placer dans le champ inducteur, donc sur le
pourtour du rotor.

IV.3.2 Évolution vers davantage de conducteurs actifs

Premier moyen

Pour assurer une meilleure utilisation des conducteurs, la mise en série a lieu par
un conducteur séparé d’un pas polaire (spires quasi-diamétrales). La zone
inactive est plus faible : c’est l’induit en tambour.

Exemple de la Figure IV.10 :


• 8 conducteurs,
• pas avants = +5 ,
• ou pas arrières = – 3.

L’extrémité avant de chaque conducteur est reliée à une lame de collecteur.


Cette machine est plus efficace que l’anneau de Gramme, mais la mise en série
des conducteurs ne permet pas de placer la moitié d’entre eux sous chaque pôle.
Ce manque de symétrie provoque des aléas dans la création des f.e.m.
élémentaires (ou des efforts dans le cas du moteur).

Fig. IV : La vue de face de l’induit en tambour.

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Structure réelle

Pour assurer un fonctionnement en parallèle des deux voies d’enroulement, les


f.e.m. doivent être identiques. Pour cela, chaque moitié des conducteurs voit un
pôle en les associant par paires dans la même encoche (Figure IV.11).
Grâce à ce procédé, les conducteurs de fond et de surface s’équilibrent : toutes
les différences s’effacent, la symétrie est totale.

Fig. IV.11 : Chaque moitié des conducteurs associés par paires dans la même encoche.

Voies d'enroulement

Comme pour l’anneau de Gramme, les groupes de conducteurs sous chaque pôle
sont placés en parallèle pour former les voies d’enroulements. Pour augmenter
le courant d’induit, on les multiplie en ajoutant des prises de balais. En
conséquence, le nombre de voies d’enroulements est toujours paires, noté 2a.

IV.4. Augmentation de la tension d’induit

Une dernière étape reste à franchir pour élever la tension (ou le couple). Elle
peut être obtenue au travers de deux moyens :

• augmenter la f.e.m. induite (l’effort) par spire grâce à des spires plus longues ;
• augmenter le nombre de sources inductrices grâce à davantage de paires de
pôles.

IV.4.1. Création de faisceaux

Pour élever la tension par spire, il faut augmenter la longueur des conducteurs
(dans l’expression B⋅L⋅V). Mais c’est au détriment de l’encombrement de la
machine (elle est plus longue). Pour éviter cet inconvénient, le conducteur est
bouclé plusieurs fois dans les mêmes encoches pour augmenter la longueur
équivalente. On réalise une section (qui ressemble à des spires concentriques,
comme pour une bobine) composée de deux faisceaux.

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Fig. IV.12 : Faisceau et section.

IV.4.2. Machine multipolaire

Un autre moyen consiste à créer des f.é.m. induites sous des pôles
supplémentaires (qui vont par paires) puis à placer en série les f.é.m.
résultantes.

On appelle alors p le nombre de paires de pôles inducteurs de la machine.


A titre d’exemple, la Figure IV.13 présente une machine qui comporte 2 paires de
pôles (p = 2) et 8 encoches.

Fig. IV.13 : Machine à 2 paires de pôles.

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IV.5. La MCC : convertisseur d’énergie

IV.5.1. Schéma électrique équivalent global de l’induit

La machine à courant continu dispose de 2p pôles et N conducteurs répartis dans


2a voies d'enroulement. Son schéma interne peut être représenté suivant la
Figure IV.14.

Fig. IV.14 : L’organisation générale des conducteurs, des pôles et des voies
d’enroulements.

IV.5.2. Force électromotrice

Expression de la f.e.m.

L’augmentation du nombre de paires de pôles diminue le pas polaire, ce qui


permet de créer les f.e.m. élémentaires sur une fraction de tour de la machine.
En plaçant toutes ces f.e.m. par pôle en série, on augmente la f.e.m. totale d’un
facteur 2p (le nombre de répétitions des pôles).

Mais les conducteurs organisés en voies d’enroulements sont mis en parallèle.


Cela diminue la f.e.m. d’un facteur égal au nombre de voies, soit 2a. On obtient
la nouvelle relation (4.5):

(4.5)

où:

E – la f.é.m. en V

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2p - le nombre de pôles,
2a – le nombre de voies d’enroulement,
Ф – le flux moyen sous un pôle en Wb,
N – le nombre de conducteurs de l’induit,
Ωr – la vitesse angulaire de l’induit en rad/s.

Conclusion et synthèse

La f.e.m. totale de la MCC dépend :

• de paramètres de construction, purement technologiques (p, a et N) ;


• du paramètre de fonctionnement interne, le flux sous un pôle Φ ;
• du paramètre de fonctionnement externe, la vitesse de rotation Ω r.

On exprime alors la f.e.m. de la MCC de manière plus condensée par la relation


(4.6):

(4.6)

où:
KE est la constante de f.e.m. de la MCC.

IV.6. Couple électromagnétique

Chaque conducteur est le siège d'un effort créant un couple sur l'arbre. Leur
somme génère le couple électromagnétique Cem.

Expression du couple électromagnétique

Suivant la relation issue de la loi de Laplace, le couple dépend du flux sous un


pôle (Φ en Wb), du courant total d’induit (I en A) et du nombre de conducteurs
(N). Le nombre de paires de pôles augmente la répétition des phénomènes, donc
du couple, tandis que la mise en parallèle des conducteurs dans les voies
d’enroulement y diminue le courant donc le couple. D’où la relation (4.7):

(4.7)

Conclusion et synthèse

Le couple délivré par la machine dépend :

• de paramètres de construction, purement technologiques (p, a et N) ;


• du paramètre de fonctionnement interne, le flux sous un pôle Φ ;
• du paramètre de fonctionnement externe, le courant d’induit I.

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On exprime alors le couple sur l’arbre de la MCC de manière plus condensée par
la relation (4.8):

(4.8)

où:
KC est la constante de couple de la MCC.

Remarque

L’examen des deux constantes KE et KC montre qu’elles sont égales.

IV.7. Symboles de la MCC

Le symbole de la MCC rappelle les éléments de sa structure : un cercle


représente le rotor tandis que les connexions d’induit ont lieu au travers des
balais. C’est le symbole de l’inductance pour l’inducteur de la machine à
excitation (Figure IV.15) et un aimant dans l’autre cas (Figure IV.16).

Fig. IV.15 : MCC à enroulement inducteur. Fig. IV.16 : MCC à aimants permanents.

IV.8. Conversion d'énergie

A partir de E et I, la puissance électrique au niveau de l’induit de la MCC


s’exprime par : Pe = E.I
Sur le plan mécanique :
Dans le cas d’une machine parfaite, le transfert de puissance est total
(Figure IV.17), donc Pe = Pm d’où la relation (4.9) :

(4.9)

On constate que la MCC est un convertisseur d'énergie transformant à tout


instant une puissance électrique en puissance mécanique et réciproquement.

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Fig. IV.17 : Lien électromécanique.

IV.8.1. Modèle électrique équivalent de l’induit en régime établi

L’induit étant un bobinage réalisé en cuivre, il possède une résistance R


(Figure IV.18) et une inductance L (sans effet en régime établi car I = Cste et
Ldt/dt = 0).

Fig. IV.18 : Modèle électrique équivalent d’un moteur à c-c.

Aux bornes du moteur alimenté, on une tension U, des pertes par effet joule PJI
dans l’induit et la puissance électromagnétique Pem transmise à l’induit,
respectivement par les relations (4.10), (4.11) et (4.12).

U = E + R.I (4.10)

Les pertes par effet joule sont :


(4.11)
PJI = R.I2

La puissance électromagnétique Pem vaut :

Pem = E.I (4.12)

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IV.8.2. Expression du couple utile Cu

En réalité, le couple utile Cu (ou couple moteur Cm dont on dispose sur l’arbre du
moteur et très légèrement inférieur au couple électromagnétique Cem :
Cu = Cem - Cp
où:
Cp est le couple de pertes dû :
• aux pertes ferromagnétiques dans le rotor (hystérésis et courants de
Foucault) ;
• aux pertes mécaniques : frottements aux paliers et aux contacts balais-
collecteur, ventilation.
Il se déduit d’un essai à vide par la relation (4.13).

Cp = K.Φ.I0 (4.13)

Comme sa valeur est très faible devant Cem, on peut souvent le négliger, ce qui
conduit à la relation (4.14) du couple utile.

Cu = K.Φ.(I – I0) ≈ KΦ.I (4.14)

Remarque : Le bilan de puissance indique un apport électrique Pe positif (Pa) et


une fourniture Pm négative (Pu) mécanique, soit un équilibre des puissances
comme le veut la machine supposée parfaite (sans pertes).

IV.8.3. Différents modes d’excitation de la machine à courant


continu

Les moteurs à courant continu sont classés selon la manière dont sont raccordés
les circuits d’excitation et d’induit. On se limitera dans ce chapitre à l’étude des
moteurs à courant continu à excitation séparée (ou indépendante) et à aimant
permanent. La figure IV.19 montre les différents modes d’excitation de la
machine à courant continu.

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Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

Fig. IV.19 : Différents modes d’excitation de la machine à c-c.

IV.8.4. Bilan des puissances actives de la machine réelle en


moteur et rendement

Si on effectue un bilan complet des puissances pour une machine réelle, on


observe des puissances utiles et celles qui traduisent des pertes mécaniques ou
électriques (Figure IV.20).

Remarque : Ce bilan n’inclut pas l’inducteur.

ELECTRIQUE

Puissance
absorbée

Pa = U.I

Fig. IV.20 : L’arbre des puissances à l’induit du moteur à courant continu.

Le rendement est défini à la relation (4.15).

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(4.15)

où:
Pexc est la puissance absorbée par l’inducteur (sauf aimant permanent) égale Ue.Ie

IV.9. Le moteur à flux constant en régime établi

On suppose que la machine est à aimant permanent ou encore que Ie = Cste


même temporairement. Par conséquent, le flux Φ est considéré comme constant
et les relations précédentes se simplifient :

(4.16)

avec:

Ke est la constante de fcém et s’exprime en V.s/rad ;


KC et la constante de couple et s’exprime en Nm/A.

Ces deux constantes s’expriment par le même nombre à condition d’utiliser les
unités précédentes. Dans les documentations constructeurs, Ke est souvent
donnée en V/(1000 tr/min)

IV.9.1. Caractéristiques électromécaniques : Ω = f(I), Cem = g(I) et


Cu = h(I)

Les caractéristiques Ω = f(I), C em = g(I) sont représentées respectivement aux


figures IV.21 et IV.22.

(4.17)

où est pratiquement la vitesse du moteur à vide.

A vide, il ne faut pas surtout couper le flux lorsque l’induit est sous-tension car la
machine peut s’emballer : Φ 0 Ke 0 Ω ∞

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Fig. IV.21 : Caractéristique électromécanique Ω = f(I).

On avait établi que :

Cem = KC.I CU = KC.(I – I0)

Des surintensités occasionnelles (I > In) sont admissibles. Leurs valeurs

dépendent de la durée et de la fréquence des surcharges.

Fig. IV.22 : Caractéristiques électromécaniques Cem = f(I) et Cu = h(I).

IV.9.2. Caractéristique mécanique : CU = f(Ω)

C’est la principale caractéristique de fonctionnement d’un moteur à courant


continu. (Figure IV.23)

De la relation (4.17) on tire avec Ke = KC et en supposant que


CU = KC.(I – I0) ≈ KC.I, il vient :

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(4.18)

Fig. IV.23 : Caractéristique mécanique d’un moteur à c-c : CU = f(Ω).

IV.10. Fonctionnement en génératrice

La machine à courant continu est un convertisseur électromécanique réversible.


Si on fait tourner le rotor tout en alimentant l’inducteur, une fém induite apparaît
à ses bornes et la machine (génératrice à courant continu) transforme l’énergie
mécanique en énergie électrique.

Actuellement, on obtient du courant continu à partir de sources de courant


alternatif associées à des redresseurs. Les MCC sont donc essentiellement
utilisées en moteur. Cependant, lors des phases de freinage, il arrive qu’une MCC
fonctionne en génératrice.

IV.10.1. Modèle électrique équivalent de l’induit en régime établi

Ce modèle est représenté à la figure IV.24.

Fig. IV.24 : Modèle électrique d’une MCC en fonctionnement en génératrice.

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Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

IV.10.2. Caractéristique à vide : E = f(Ie)

On relève la caractéristique, à vitesseΩ constante, en branchant un voltmètre


aux bornes de l’induit. Le courant I est alors négligeable et la tension U mesurée
est égale à E. (Figure IV.25)

A Ie donné, la fém E est proportionnelle à la vitesse Ω.

On peut effectuer le relevé de la caractéristique à vitesse quelconque


Ω 1 et
ramener E à la vitesse voulue Ω 2 sachant que :

(4.19)

Fig. IV.25 : Caractéristique à vide E = f(Ie) d’une MCC en génératrice.

Cette caractéristique est valable aussi bien en moteur qu’en génératrice. Elle
montre que la zone utile de fonctionnement d’une machine se situe au voisinage
de A. Sous le point A, la machine est sous utilisée et après le point B, les
possibilités de la machine n’évoluent plus mais les pertes par effet Joule dans
l’inducteur (Pexc) augmentent puisque Ie augmente.

IV.10.3. Caractéristique en charge : U = f(I)

Elle est relevée à la vitesseΩ consta nte, en faisant débiter la génératrice dans
un rhéostat de charge et en ne touchant pas au rhéostat d’excitation Rh. La
résistance du bobinage provoque une légère chute de tension ohmique :
U = E – R.I.

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Si on tenait compte de la réaction d’induit, on aurait une chute de tension


supplémentaire ε. Cette caractéristique est représentée à la figure IV.26.

Fig.IV.26 : Caractéristique en charge U = f(I) d’une MCC en génératrice.

IV.11. Identification de la plaque signalétique

Il est indispensable de consulter la plaque signalétique de la machine. Elle porte


en particulier les caractéristiques nominales de la machine correspondant au
fonctionnement normal de la machine que l’on peut obtenir avec un service
continu. La figure IV.27 montre la plaque signalétique d’un moteur à courant
continu LEROY SOMER.

Fig. IV.27 : La plaque signalétique d’un moteur à courant continu LEROY SOMER.

IV.12. Technologie

L’inducteur est bobiné pour les moteurs de forte puissance. Il est remplacé par
des aimants (Alnico, ferrites ou terres rares) en faible puissance pour éviter les
pertes par effet Joule dans l’inducteur, qui constitueraient une part trop
importante de la puissance du moteur.

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Electrotechnique : Chapitre 4 : Machine à courant continu MCC : Fonctionnement et Structure interne

On peur citer les moteurs à rotor plat ou à rotor sans fer (stator en aimants en
Alnico) et les moteurs à rotor en cloche ou à rotor sans fer.

IV.13. Structure de la machine industrielle

La Figure IV.21 présente la vue éclatée d’une machine à courant continu


industrielle. On y retrouve tous les éléments présentés dans ce chapitre. On voit
aussi apparaître des organes technologiques permettant la ventilation, la
manutention, le guidage mécanique de l’arbre du rotor et les connexions.

Fig. IV.21 : La vue éclatée d'une machine à courant continu (document Leroy-Somer).

IV.14. Conclusion

• Du début du siècle jusque vers les années 1975, il existait une solution et
une seule au problème de la vitesse variable : le moteur à courant
continu. On utilisait le moteur à excitation séparée.
Ce type de moteur permet de fournir le couple nominal à n’importe
quelle vitesse.
 En fixant la tension U d’alimentation, l’utilisateur impose la
vitesse Ω≈ U/K.Φ. (la ésistance
r de l’induit est faible et
pourra être négligée dans la plupart des cas)
 La charge impose le couple à fournir, donc le courant I
absorbée par l’induit.
• Ce moteur peut facilement changer de sens de rotation : il suffit d’inverser
U ou Φ. Permuter les polarités de la tension d’alimentation de l’induit ou
de l’inducteur.

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• Ce moteur ne peut pas démarrer sous sa tension nominale (sauf pour les
moteurs de faibles puissances), il faut limiter la tension au moment du
démarrage, sinon le courant absorbé serait excessif (E=0 car Φ=0).
• Le point sensible de cette machine est son collecteur qui lui interdit :
 des vitesses élevées (plus de 3000 tr/mn pour des moteurs de
puissance moyenne) ;
 des tensions d’alimentation élevées (U< 1500 V) (isolement entre
lames) ;
 des très fortes puissances (plus de 1 MW).

Sa présence nécessite un entretien suivi et empêche l’emploi dans les


atmosphères explosives. Pour ces raisons, on les remplaces de plus en
plus par des moteurs à courant alternatif alimentés par des convertisseurs
électroniques, réalisant ainsi des équivalents fonctionnels de la machine à
courant continu (moteurs asynchrones à commande vectorielle, moteurs
synchrones autopilotés, …) avec des performances techniques et économiques
supérieures (compacité, durée de vie). Les machines à courant continu restent
néanmoins utilisées, principalement dans les situations suivantes :
• lorsque l’on ne dispense que d’une source d’énergie électrique en continu
(véhicules, …) ;
• lorsqu’une précision élevée en vitesse ou en positionnement est requise
(robotique, …) ;
• lorsque l’on veut réaliser simplement la commande de U etΦ (donc de Ω
et C) ;
• lorsque l’on a besoin d’un couple élevé à l’arrêt.

Il n’y a pas lieu d’envisager la disparition de ces machines, en déhors du


domaine des fortes puissances et de la production d’énergie électrique. Le
secteur de la construction automobile devrait rester, pour un certain nombre
d’années encore, un grand consommateur de ce type de machines.

IV.15. EXERCICES

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Corrigés des exercices :

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IV.16. Bibliographie
[1] Christophe FRANçOIS, Electronique du signal, Electronique de puissance et
électrotechnique automatique. Ellipses
[2] Séguier Guy et Nottelet Francis. Electrotechnique industrielle. Tec et doc
(Lavoisier). 1982.

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112 CHAPITRE 3. MACHINES À COURANT CONTINU

un petit courant inducteur. Suivant le sens de rotation de la dynamo et le sens des


connexions de l’inducteur, deux cas sont possibles :
– le courant inducteur engendre un flux qui s’ajoute au flux rémanent : la f.é.m.
croît, donc le courant inducteur et le flux croissent ; la tension s’établit (amor-
çage) ;
– le courant inducteur engendre un flux opposé au flux rémanent : la f.é.m. dé-
croit et il ne peut y avoir amorçage. Il faut soit inverser les connexions de l’in-
ducteur, soit changer le sens de rotation. Il faut enfin que la résistance du cir-
cuit inducteur ne soit pas trop élevée.

3.6 Exercices et problèmes sur la machine à courant continu

3.6.1 Machine à excitation indépendante entraînant un treuil

L’énergie d’un treuil est fournie par un moteur à courant continu à excitation in-
dépendante dont l’induit et l’inducteur sont alimentés sous une tension U = 230 V.
En charge, le treuil soulevant verticalement une charge à la vitesse de 4 m/s, le mo-
teur tourne à une vitesse de 1200 tr/min et son induit absorbe une puissance élec-
trique de 17, 25 kW. La résistance de l’induit est de 0, 1 Ω ; celle de l’inducteur de
46 Ω ; les pertes constantes ont pour valeur 1 kW ; l’accélération de la pesanteur sera
prise égale à g = 10 m/s2 ; le rendement du treuil est de 0,75.

1. Calculer les courants absorbés par l’induit et l’inducteur.


2. Calculer la force électromotrice du moteur.
3. Calculer la puissance utile du moteur.
4. Calculer le couple utile du moteur.
5. Calculer le rendement du moteur.
6. Calculer le rendement global de l’équipement.
7. Calculer la masse soulevée par le treuil.

Voir le corrigé page 115

3.6.2 Machine à excitation dérivée

Un moteur à excitation dérivée est alimenté sous une tension constante de 200 V.
Il absorbe un courant I = 22 A. La résistance de l’inducteur est R e = 100 Ω , celle de
l’induit R a = 0, 5 Ω . Les pertes constantes sont de 200 W.

1. Calculer les courants d’excitation et d’induit.


2. Calculer la force contre-électromotrice.
3. Calculer les pertes par effet Joule dans l’inducteur et dans l’induit.
4. Calculer la puissance absorbée, la puissance utile et le rendement global.
5. On veut limiter à 30 A l’intensité dans l’induit au démarrage. Calculer la valeur
de la résistance du rhéostat de démarrage.
3.6. EXERCICES ET PROBLÈMES SUR LA MACHINE À COURANT CONTINU 113

6. On équipe le moteur d’un rhéostat de champ. Indiquer son rôle. Dans quelle
position doit se trouver le rhéostat de champ au démarrage ? Justifier votre
réponse.

Voir la correction page 116.

3.6.3 Treuil entraîné par machine à courant continu : montée et


descente

Un moteur à courant continu à excitation indépendante entraîne un treuil soule-


vant verticalement une charge de masse M kg suspendue à l’extrémité d’un filin en-
roulé sur le tambour du treuil, de rayon supposé constant égal à 0, 1 m. La vitesse de
rotation du tambour est égale au vingtième de la vitesse de rotation du moteur. L’in-
duit du moteur de résistance intérieure 0, 5 Ω est connecté aux bornes d’une source
d’énergie fournissant une tension réglable de U = 0 V à Un = 240 V = tension nomi-
nale du moteur.
On donne : g = 10 m/s2 . On adoptera les hypothèses simplificatrices suivantes :
– rendement du treuil = 1 ;
– négliger toutes les pertes du moteur sauf celle par effet Joule dans l’induit ou
dans la résistance de démarrage ;
– négliger la réaction d’induit et la saturation des circuits magnétiques.

1. Le courant inducteur est réglé à sa valeur maximum admissible I e = 5 A. On


11 · π
constate alors que le treuil hisse la charge M = 4800
π kg à la vitesse v = 60 m/s
alors que la puissance absorbée par l’induit est de 9, 6 kW et que la tension
appliquée à l’induit est égale à la tension nominale.

1.1. Calculer l’intensité du courant absorbé par l’induit du moteur.


1.2. Calculer la force contre-électromotrice du moteur.
1.3. Calculer la puissance utile du treuil.
1.4. Calculer le couple utile du moteur.
1.5. Calculer la vitesse de rotation du moteur.

2. La charge M et le courant d’excitation gardant les valeurs définies précédem-


ment.

2.1. Calculer l’intensité absorbée par l’induit lorsque, alimenté sous la ten-
sion Uc , celui-ci développe un couple moteur permettant de maintenir
la charge M décollée et immobile.
2.2. Calculer la valeur de la tension Uc précédente.
2.3. Calculer la valeur de la tension Ud de démarrage que l’on peut appliquer
brusquement à l’induit pour décoller la charge M et lui communiquer
une vitesse constante sans que la pointe de courant dans l’induit dépasse
60 A.
2.4. Calculer la vitesse stabilisée du moteur à la fin de la première phase du
démarrage définie précédemment.
114 CHAPITRE 3. MACHINES À COURANT CONTINU

2.5. Calculer la valeur de la résistance de démarrage qu’il serait nécessaire de


monter en série avec l’induit du moteur pour limiter à 60 A la pointe de
courant dans l’induit lorsque la tension fournie par la source n’est plus
réglable mais garde la valeur maximum de 240 V.
3. La charge hissée n’étant plus que les 4/5 de la charge précédente, à quelles va-
leurs faut-il régler simultanément la tension appliquée à l’induit, sans résis-
tance de démarrage d’une part, et le courant inducteur d’autre part, de telle
façon que la vitesse de hissage soit la plus élevée possible sans qu’en régime
établi l’intensité du courant dans l’induit excède 40 A ? Calculer cette vitesse.

Voir la correction page 116.

3.6.4 Variation de vitesse d’une machine à courant continu

Soit une machine à courant continu à excitation indépendante parfaitement


compensée. Sa résistance d’induit est : R a = 0, 3 Ω . Les pertes constantes seront sup-
posées nulles. On donne à 1200 tr/min :

I exci t at i on (A) 0,5 1 1,5 2 2,5


E (V) 156 258 308 328 338

1. La machine étant à vide et le courant d’excitation étant de 1, 5 A, on alimente


le rotor par une source de tension, supposée idéale, de 400 V.
1.1. Calculer la vitesse du rotor en tr/min.
2. La machine absorbe un courant de 40 A, le courant inducteur est maintenant
de 2, 5 A et la tension d’alimentation de 300 V.
2.1. Calculer la vitesse du rotor en tr/min .
3. Le rotor est entraîné par un moteur thermique à la vitesse de 1000 tr/min, le
courant d’excitation est de 2 A.
3.1. Calculer la f.é.m. de la machine no 1 à vide.
4. La machine débite sur une machine à courant continu no 2 parfaitement iden-
tique et elle aussi excitée par un courant de 2 A. Cette seconde machine fonc-
tionne à vide.

F IGURE 3.48 – Dispositif de l’exercice 3.6.4.

4.1. Calculer le courant débité par la machine no 1 .


4.2. Calculer la vitesse de la machine no 2.
5. On réduit le courant d’excitation à 1 A sur la machine no 2.
5.1. Calculer la nouvelle vitesse du rotor.
3.6. EXERCICES ET PROBLÈMES SUR LA MACHINE À COURANT CONTINU 115

6. Le courant d’excitation des machines 1 et 2 est à nouveau réglé à 2 A. La ma-


chine no 2 entraîne une pompe et ce faisant absorbe une puissance de 2 kW.
On admettra l’hypothèse simplificatrice selon laquelle le rendement des deux
machines est de 1.
6.1. Calculer le couple résistant opposé par la machine no 1 au moteur ther-
mique dont la vitesse est toujours de 1000 tr/min.
6.2. Calculer le courant débité par la machine no 1.
6.3. Calculer la vitesse de rotation de la machine no 2.
Voir la correction page 118.

3.6.5 Entraînement d’un treuil par une machine à courant continu :


montée et descente

Un moteur à excitation indépendante à aimants permanents actionne un monte-


charge. Il soulève une masse de deux tonnes à la vitesse d’un mètre par seconde. Le
moteur est alimenté sous 1500 V, sa résistance d’induit est R a = 1, 6 Ω . Le rendement
de l’ensemble du système est de 70 %. Dans tout le problème, on considérera que le
moteur est parfaitement compensé et que le courant d’excitation est constant. On
prendra g ' 10 m/s2 .
1. Calculer la puissance absorbée par le moteur et le courant appelé lors de la
montée.
2. Dans la phase de descente on veut limiter la vitesse à 1 m/s.
2.1. Calculer le courant débité par la machine et la résistance X dans laquelle
elle doit débiter.
3. L’induit est à présent court-circuité.
3.1. Calculer la valeur du courant circulant dans l’induit.
3.2. Calculer la vitesse de descente de la masse de deux tonnes.
3.3. Calculer la valeur de E.
3.4. Calculer la puissance dégagée dans le rotor.
Voir la correction page 119.

3.6.6 corrigé de l’exercice 3.6.1, page 112

Il faut commencer par dessiner le modèle électrique de la machine, induit et


inducteur en régime permanent.

Pa 17,25 · 103 230


1. I a = U = 230 = 75 A, I e = 46 = 5A ;
2. L’équation de maille de l’induit permet d’écrire : E = U − R a · I a = 230 − 0, 1 ×
75 = 222, 5 V ;
3. P u = P e − P ct e = E · I a − P ct e = 222, 5 × 75 − 1 · 103 ' 15, 7 kW ;
3
4. C = P u = 15,7 · 10 ' 125 Nm ;
u Ω 1200
60 ×2π

Pu 15,7 · 103
5. η = P i nd ui t +P i nd uct eur = 17,25 · 103 +230×5
' 0, 85 ;
6. η g l obal = η MCC × η réducteur = 0, 85 × 0, 75 ' 0, 64 ;
P t r eui l P MCC ×η réducteur 15,7 · 103 ×0,75
7. P t r eui l = M · g · v ⇒ M = g ·v = g ·v = 10×4 ' 300 kg.
Chapitre 41

Moteurs asynchrones
triphasés

41.1 CONSTITUTION – FONCTIONNEMENT – GLISSEMENT


41.1.1 Constitution
Le moteur est composé de deux parties séparées par un entrefer.

• Le stator ou inducteur : C’est la partie fixe, sous forme d’une carcasse ferroma-
gnétique feuilletée comportant un enroulement triphasé 2p polaire (p = 1, p = 2,
etc., c’est le nombre de paires de pôles), analogue à l’induit d’une machine syn-
chrone, alimenté par un système triphasé de pulsation v. On a couramment p = 2,
soit une vitesse d’environ 1500 tr/min. Il peut être couplé en étoile ou en triangle.

• Le rotor ou induit : C’est la partie tournante. Il existe des rotors bobinés constitués
d’un bobinage analogue au stator, fermé sur un rhéostat extérieur via des bagues et
des balais (Fig. 41.1) et des rotors à cage, constitués de barres conductrices en court
circuit (Fig. 41.2). Ces derniers sont plus robustes et moins coûteux.
41 • Moteurs asynchrones triphasés 585

Bague

Balai
Barre

Rhéostat Anneau de
court-circuit
Fig. 41.1 Rotor bobiné Fig. 41.2 Rotor à cage

• Symboles et conventions (Fig. 41.3)

i1 i1
u12 i2 u12 i2
u31 M u31 M
u23 i3 3 u23 i3 3

Inducteur Induit
Rotor bobiné Rotor à cage
Fig. 41.3 Symboles et conventions

• Plaque signalétique (Fig. 41.4)


– La tension la plus faible est la tension nominale supportée par un enroulement du
stator (ici 400 V). Cette donnée permet de définir le couplage suivant le réseau
dont on dispose. Une plaque à bornes permet de réaliser le couplage.
– Le courant le plus faible est le courant nominal en ligne dans le cas d’un couplage
en étoile.
– Sont aussi indiqués, pour le fonctionnement nominal, la puissance utile, le facteur
de puissance, la vitesse de rotation et la fréquence d’utilisation.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

400 / 690 V 6,5 / 3,75 A


3 kW cosϕ 0,81
1437 tr/min 50 Hz

Fig. 41.4 Plaque signalétique

Exemple 41.1.1
Avec un réseau 230/400 V, on couplera le stator en triangle alors qu’avec un
réseau 400/690 V, on le couplera en étoile.
586 Machines électriques

41.1.2 Fonctionnement
Le stator crée un champ tournant au synchronisme VS = v/p (en rad/s) qui induit
au rotor un système triphasé de courants, créant à leur tour un champ tournant à VS
(Voir chapitre 39 : Champs tournants). Le champ tournant résultant (du stator et du
rotor) et les courants triphasés génèrent un couple électromagnétique qui entraîne le
rotor à une vitesse V < VS (loi de Lenz). On change le sens de rotation en permutant
deux phases.

41.1.3 Glissement

VS − V nS − n
g= = (le glissement g doit rester faible : g < 5 · 10−2 )
VS nS

VS et nS : vitesse de synchronisme en rad/s et tr/s ou tr/min ; V et n : vitesse de


rotation du rotor ; 0 < g  1 : g = 1 (moteur à l’arrêt) et g ≈ 0 (à vide).

41.2 BILAN DES PUISSANCES – RENDEMENT


• Arbre des puissances (Fig. 41.5)

Pertes Pertes
Joule et fer Joule Pertes
pJs p mécaniques
Fs pJr pm

PA Stator Entrefer Rotor Arbre PU

Puissance PTr = TEm ΩS PM = TEm Ω Puissance


électrique Puissance Puissance mécanique
absorbée transmise mécanique utile sur l'arbre

Fig. 41.5 Arbre des puissances


PA = 3UEff IEff cos w Unités : W = VA
3
pJs = RI2Eff Unités : W = V A2
2
pJr = gPTr Unités : W
PM = (1 − g)PTr Unités : W
PU = TU V Unités : W = Nm rad s−1
41 • Moteurs asynchrones triphasés 587

UEff : tension entre phases ; IEff : courant en ligne ; R : résistance entre deux phases
du stator.
Remarques :
– Les pertes fer au rotor sont négligées car la fréquence fR des courants roto-
riques est généralement faible (fR = gf).
– À tension et fréquence constantes, pFs et pm sont constantes.
• Rendement
PU PA − (pJs + pFs + pJr + pm ) (PA − pFs − pJs )(1 − g) − pm
h= = =
PA PA PA
Remarques :
– En négligeant toutes les pertes, on a h∗ = 1 − g qui est une limite supérieure
au rendement.
– Le fonctionnement du moteur asynchrone est comparable à celui d’un trans-
formateur triphasé en court-circuit, à ceci près que les fréquences des gran-
deurs statorique et rotorique sont différentes, fR = gf sauf à l’arrêt où g = 1.

41.3 MODÈLE ET CARACTÉRISTIQUES


• Modèle linéarisé ramené au stator pour une phase (Fig. 41.6)
I1 R1 2 I2
I10

V L1 RF R2/g

Fig. 41.6 Modèle d’une phase ramené au stator


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

R1 : résistance du stator ; L1 et RF : bobine à noyau de fer ; 2 : inductance de fuite ;


R2 /g : résistance fictive représentant la puissance transmise, R2 étant la résistance du
rotor ramenée au stator.
Remarques :
– On ramène les éléments du rotor au stator en les divisant par m2 , m étant le
rapport de transformation par phase, rotor ouvert.
– Comme PTr = PM + pJr , on fait parfois apparaître la résistance du rotor
ramenée au stator en décomposant la résistance fictive :
R2 (1 − g)R2
= R2 +
g g
588 Machines électriques

Cela permet de dissocier les pertes joules (dissipées dans R2 ) de la puissance


mécanique (dissipée dans (1 − g)R2 /g).
• Détermination des éléments du modèle
– Un essai à vide au synchronisme permet de déterminer RF et L1 en mesurant :

3V2Eff V2 3V2Eff V2
P0 ≈ (Unités : W= ) et Q0 ≈ (Unités : var = )
RF V L1 v H rad s−1
– Un essai à vide à rotor bloqué sous tension réduite telle que I1Eff = I1N Eff permet
de déterminer R2 et 2 en mesurant :

P1 ≈ 3R2 I21Eff (Unités : W = VA2 )

et
Q1 ≈ 32 vI21Eff (Unités : var = H rad s−1 A2 ).

– R1 peut se mesurer à chaud par un essai en continu.

Remarque : Si on ne peut pas mesurer la résistance R1 de l’enroulement, on


peut toujours mesurer la résistance R entre deux phases. On rappelle que
R = 2R1 avec un couplage étoile, et R = 2R1 /3 avec un couplage triangle.
• Moment du couple électromagnétique. D’après le modèle de la Fig. 41.6 et en
négligeant la chute de tension aux bornes de R1 , on montre que :

3pV2Eff R2
TEm = 2
v R2
+ g(2 v)2
g

TEm (N m)

TEm Max Zone de


fonctionnement

TEmd
0 n (tr/min)
nS
g 1 gM 0
Arrêt

Fig. 41.7 Allure du couple électromagnétique


41 • Moteurs asynchrones triphasés 589

L’allure de TEm en fonction de g ou de n, à tension et fréquence constantes, est


représentée Fig. 41.7.
– Le moment du couple électromagnétique n’étant pas nul au démarrage, le moteur
peut démarrer seul.
– A glissement fixé, TEm = KV2Eff
– Dans la zone de fonctionnement, TEm ≈ kg soit TEm ≈ −an + b. La variation est
sensiblement linéaire.
– Le maximum est indépendant de R2 et a lieu pour gM = R2 /(2 v).
• Caractéristiques T U (n) et I(n) (Fig. 41.8)
– Le courant au démarrage est élevé.
– Le courant à vide n’est pas négligeable.
TU (couple
utile)
IEff (A) T (N m) Point de
fonctionnement:
ID Eff TU = TR
Courant
TR (couple
TUN de charge)
P

IV Eff
nS
0 nN nV n (tr/min)

Fig. 41.8 Caractéristiques de couple et d’intensité

41.4 DÉMARRAGE
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit

Au démarrage, le courant étant élevé et le couple faible, on ne démarre pas en charge


sous tension nominale, sauf en faible puissance.
• Par des actions sur le stator, on réduit le courant en diminuant la tension (couplage
étoile-triangle, gradateur, rhéostat ou bobine de démarrage, etc.). Ces techniques,
réduisant aussi le couple au démarrage, sont généralement utilisées pour démarrer à
vide.
• En agissant sur le rotor, on augmente le couple : rhéostat pour les moteurs à
rotor bobiné, et pour les autres, réalisation de moteur à double cage (deux cages
concentriques) ou à encoches profondes.
La solution actuelle met en œuvre des démarreurs ralentisseurs progressifs qui
agissent sur la tension et la fréquence d’alimentation.
590 Machines électriques

41.5 RÉGLAGE DE LA VITESSE


Les procédés décrits § 41.4 (variation de la tension d’alimentation, rhéostat roto-
rique) restent utilisables. Une solution très utilisée est celle maintenant le rapport
VEff /f constant en alimentant le moteur par l’intermédiaire d’un onduleur. Elle per-
met de maintenir le couple TU : la zone utile de la caractéristique TU (n) est translatée
parallèlement à elle-même. On règle ainsi la vitesse.

41.6 RÉVERSIBILITÉ ET FREINAGE


41.6.1 Réversibilité
Entraînée au-delà du synchronisme (g < 0), la machine asynchrone fonctionne en
génératrice. Elle restitue de la puissance active, mais consomme toujours de la puis-
sance réactive.

41.6.2 Freinage
Il existe plusieurs possibilités suivant le type de charge entraînée. Citons :
• Freinage hypersynchrone. En vertu de la loi de Lenz, si on entraîne la machine
au-delà du synchronisme, le champ tournant résultant s’oppose à cette survitesse et
la machine est freinée. Si la fréquence d’alimentation est fixe, la vitesse du champ
tournant est fixe, donc ce type de freinage ne permet pas l’arrêt de la machine.
En revanche, alimenté par un convertisseur de fréquence fournissant au moteur
une fréquence progressivement décroissante, le champ tournant ralentit et le rotor
également.
• Freinage à contre-courant. Il consiste à inverser deux phases d’alimentation.
Dans ce cas, le sens de rotation du champ tournant s’inverse, et le moteur freine.
• Freinage par injection de courant continu. Un courant continu est injecté entre
deux phases d’alimentation, ce qui produit un flux constant, lequel engendre des
courants induits dans le rotor qui est alors freiné (loi de Lenz).
Un frein mécanique permet d’immobiliser le rotor.

41.7 MOTEUR ASYNCHRONE MONOPHASÉ


Le couple au démarrage étant nul, un moteur asynchrone monophasé ne démarre
pas seul, sans artifices particuliers pour créer un champ tournant comme l’utilisation
d’un condensateur ou d’un enroulement auxiliaire, spires de Frager, etc. Par rapport
à un moteur triphasé, leur rendement est moins bon et leur couple plus faible. Ils
sont essentiellement utilisés dans les lieux non alimentés en triphasé (installations
domestiques) et pour les machines entraînées de faible puissance.
208 CHAPITRE 5. MACHINES ASYNCHRONES

F IGURE 5.53 – Machine asynchrone monophasé, schéma de principe des deux


phases en quadrature dans l’espace et dans le temps, caractéristique mécanique.

obtenu pour N > 0.


Si Uc = 0, contrairement au moteur monophasé, le seul couple obtenu corres-
pond à un freinage (ce résultat se retrouve si on fait la construction du paragraphe
précédent à partir de courbes de couple dont le maximum correspond à un glisse-
ment g0 supérieur à un).
Pour des valeurs intermédiaires de Uc , on obtient les courbes de la figure 5.53.
Les deux sens de rotation correspondent aux deux sens de branchement de Uc . Par
action sur la tension de commande Uc , on obtient les deux sens de rotation et le
freinage.

5.7 Exercices et problèmes sur la machine asynchrone

5.7.1 Moteur asynchrone à cage : plaque signalétique

Sur la plaque signalétique d’un moteur asynchrone triphasé à cage, on lit les
indications suivantes :
– 220/380 V ;
– 70/40 A ;
– 50 Hz ;
– cos ϕ = 0, 86 pour N = 725 tr/min.
La résistance d’un enroulement du stator a été mesurée à chaud, sa valeur est de
0, 15 Ω. Les pertes fer sont de 500 W. La tension du réseau entre phases est de 380 V.
On néglige les pertes mécaniques.
1. Calculer le mode d’association des enroulements du stator.
2. Calculer la vitesse de synchronisme et le nombre de paires de pôles par phase.
3. Calculer les pertes par effet Joule dans le stator.
4. Calculer le glissement.
5.7. EXERCICES ET PROBLÈMES SUR LA MACHINE ASYNCHRONE 209

5. Calculer les pertes par effet Joule dans le rotor.


6. Calculer le rendement du moteur.
Voir la correction page 211.

5.7.2 Moteur asynchrone à cage : bilan de puissance

Un moteur asynchrone triphasé tétrapolaire est alimenté par un réseau 380 V-


50 Hz. La résistance du stator mesurée entre deux fils de phase est de 0, 9 Ω. En fonc-
tionnement à vide, le moteur absorbe un courant de 3 A et une puissance de 420 W.

1. Calculer les pertes fer du stator et les pertes mécaniques en les supposant
égales.
2. En charge nominale, la puissance utile sur l’arbre du rotor est de 4 kW, le fac-
teur de puissance de 0,85 et le rendement de 0,87.
2.1. Calculer l’intensité du courant absorbé.
2.2. Calculer les pertes Joule au stator.
2.3. Calculer les pertes Joule au rotor.
2.4. Calculer le glissement et la vitesse du rotor exprimée en nombre de tours
par minute.
2.5. Calculer le couple utile.

Voir la correction page 212.

5.7.3 Moteur asynchrone : expression simplifiée du couple

L’énoncé de ce problème est issu de l’examen de passage de 2e en 3e année de la


filière de Capitaine de 1re classe de la Navigation Maritime de 1993.
Un moteur asynchrone triphasé, à rotor en court-circuit, possède des enroule-
ments statoriques hexapolaires branchés en étoile. Sa plaque signalétique porte les
indications suivantes :
– tension d’alimentation : 440 V, 60 Hz ;
– puissance utile : 3, 7 kW ;
– vitesse : 1140 tr/min ;
– cos ϕ = 0, 8.
Á la charge nominale le moteur absorbe un courant en ligne d’intensité 6, 9 A. La
résistance, mesurée à chaud, entre deux bornes du stator est de 0, 9 Ω. Au démarrage,
le moteur développe un couple utile de 85 Nm.
On considérera la caractéristique mécanique C = f (n) comme une droite dans
sa partie utile et on négligera les pertes fer rotor ainsi que les pertes mécaniques et
par ventilation (le couple utile sera donc égal au couple électromagnétique).

1. Calculer la vitesse de synchronisme, le glissement, la puissance absorbée au


régime nominal et le couple utile nominal développé.
2. Calculer les pertes fer au stator et les pertes Joule au rotor.
3. Calculer entre quelles valeurs varie le couple utile au démarrage lorsque la
tension d’alimentation varie de ±5 V.
210 CHAPITRE 5. MACHINES ASYNCHRONES

4. Calculer la vitesse de rotation lorsque, le couple résistant restant constant et


égal au couple nominal, la tension d’alimentation chute de 5 V.

Voir la correction page 213.

5.7.4 Monte charge entraîné par un moteur asynchrone : fonction-


nement en montée et freinage de la descente

Un monte-charge est entraîné par un moteur asynchrone triphasé à rotor bobiné


possédant 8 pôles. L’alimentation est assurée par le réseau 220/380 V, 50 Hz. On a
mené les essais suivants (stator couplé en triangle) :
– couple de démarrage = 100 Nm ;
– couple pour un glissement g = 0,03 : 40 Nm ;
– résistance d’une phase rotorique à chaud : R 2 = 0, 15 Ω
On admettra, par ailleurs, que les pertes fer et mécaniques sont négligeables.
Dans tous les cas, le moteur travaille dans la région linéaire de la caractéristique de
couple C = f (g ). Le stator reste couplé en triangle sauf indication contraire.

1. Fonctionnement en montée :
Le monte-charge, de charge nominale m = 400 kg, est entraîné par un câble
dévidé par un tambour de 1 m de diamètre. Le moteur attaque le tambour par
l’intermédiaire d’un réducteur de vitesse de rapport 1/40. On prendra pour
valeur de g : g = 9, 81 m/s2 .

1.1. Démarrage par insertion de résistances dans le rotor : Calculer la résis-


tance à insérer, par phase rotorique, pour obtenir le démarrage du mo-
teur avec un couple égal à 1, 5C n (C n étant le couple résistant nominal
du monte-charge ramené sur l’arbre moteur).
1.2. Le démarrage précédent reste-t-il possible pour une chute de tension de
10 % due à l’appel de courant ?
1.3. Pouvait-on adopter un démarrage direct sur le réseau (sans résistances
rotoriques) ? Un démarrage étoile-triangle ?
1.4. Les résistances sont restées en service. Calculer alors la vitesse du mo-
teur. Calculer les pertes Joule dissipées dans le circuit rotorique. En dé-
duire la puissance totale dissipée dans les résistances de démarrage.
1.5. Les résistances rotoriques étant éliminées, calculer la vitesse du moteur
à charge nominale.

2. Fonctionnement en descente :
Le monte-charge étant au point-haut, à l’arrêt, on envisage deux procédés de
freinage en descente :

2.1. On inverse deux phases au stator. Le moteur est alors entraîné par la
charge dans le sens du champ tournant et fonctionne en génératrice
asynchrone (freinage hypersynchrone).

2.1.1. Calculer la vitesse de descente de la charge (charge nominale).


2.1.2. Calculer dans ces conditions la puissance fournie au réseau en ef-
fectuant les approximations nécessaires.
5.7. EXERCICES ET PROBLÈMES SUR LA MACHINE ASYNCHRONE 211

2.1.3. Calculer la vitesse de descente si les résistances de démarrage sont


restées en service. Conclusion.
2.1.4. Calculer la puissance restituée au réseau si les résistances de démar-
rage sont restées en service.

2.2. On désire à présent obtenir un freinage dit « à contre courant », le moteur


est alors entraîné par la charge dans le sens inverse du champ tournant
et oppose un couple résistant (freinage hyposynchrone).

2.2.1. Calculer la valeur de la résistance à insérer dans chaque phase du ro-


tor pour obtenir une vitesse de descente correspondant à 200 tr/min
sur l’arbre moteur.
2.2.2. Calculer la puissance dissipée dans l’ensemble des trois résistances
additionnelles.

Voir la correction page 214

5.7.5 corrigé de l’exercice 5.7.1, page 208

1. Il faut se souvenir que la plus petite tension indiquée sur la plaque signalé-
tique de la machine correspond à la tension maximum que peut supporter un
enroulement. Ainsi, un enroulement pouvant supporter au maximum 220 V
dans le cas présent, le stator devra être couplé en étoile sur le réseau 380 V.
f
2. La formule de Ferraris (NS = p ) nous permet de calculer les diverses valeurs
de vitesse de synchronisme possible.

p 1 2 3 4 5
NS (tr/min) 3000 1500 1000 750 600
g 0,758 0,516 0,275 0,033 -0,20

Une machine asynchrone reliée directement au réseau et fonctionnant en mo-


teur ne peut pas avoir un glissement supérieur à 0,10, de plus ce glissement
doit être positif. L’examen du tableau nous donne les seules valeurs corres-
pondant à ces contraintes :

p = 4 NS = 750tr/min

D’une manière générale, le nombre de paires de pôles d’un moteur asynchrone


triphasé est celui qui permet d’obtenir la vitesse de synchronisme immédia-
tement supérieure à la vitesse figurant sur la plaque signalétique.
3. Nous avons calculé précédemment : g = 0, 033 ou encore 3,3 %.
4. Calculons d’abord les pertes Joule stator. On les obtient par la formule :

P J S = 3 · R S · I 2 = 3 × 0, 15 × 402 = 720 W

Ensuite, un bilan de puissance permet d’obtenir la puissance électromagné-


tique transmise au rotor :
p
P e = P abs − P f er − P J S = 3 × 380 × 40 × 0, 86 − 500 − 720 = 21, 4 kW
Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

LES MACHINES SYNCHRONES


Introduction

Le terme de machine synchrone regroupe toutes les machines dont la vitesse de


rotation de l’arbre de sortie est égale à la vitesse de rotation du champ tournant.
Pour obtenir un tel fonctionnement, le champ magnétique rotorique est généré
soit par des aimants, soit par un circuit d’excitation.

Ce chapitre traitera du principe de construction des machines synchrones et de


leur fonctionnement en alternateur (marche à vide – marche à charge).

VI.1. Généralités sur les machines synchrones

Le moteur synchrone est composé d’un rotor alimenté en courant continue et


d’un stator alimenté en courant alternatif (habituellement triphasé).

Le stator est un bobinage polyphasé (en général branché en Y), qui engendre un
champ tournant.

Cette famille de machine regroupe en fait plusieurs sous familles, qui vont de
l’alternateur de plusieurs centaines de mégawatts au moteur de quelques watts,
en passant par les moteurs pas à pas. Néanmoins, la structure de toutes ces
machines est relativement proche.

VI.2. Constitution

VI.2.1. Le rotor

Le rotor est constitué d’un enroulement parcouru par un courant d’excitation Ie


continu créant un champ magnétique 2p polaire. Il possède donc p paires de
pôles (un champ magnétique à toujours deux pôles, un nord et un sud ; c’est
pourquoi on parle en terme de paire de pôles). Le rotor est appelé inducteur.

Il existe trois grandes familles de rotor, ayant pour rôle de générer le champ
d’induction rotorique. Les rotors bobinés à pôles lisses (Figure 6.1), les rotors
bobinés à pôles saillants (Figure 6.2) ainsi que les rotors à aimants (pour les
petites puissances (usuellement < 10 kW) ne disposant ni collecteur ni balais tels
les moteurs "brushless" Figure 6.3).

1 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

Figure 6.1: Rotor à pôles lisses.

Figure 6.2: Rotor à pôles saillants.

Figure 6.3: Rotor à pôles à aimants.

Signalons que pour des puissances plus importantes, le rotor est bobiné et son
alimentation en courant continu (connexions du + et du –) peut être assurée par

2 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

un collecteur à deux bagues (beaucoup plus simple que celui d'une MCC). Il est
assemblé à partir de tôles laminées afin de minimiser les pertes Fer.

Il est aussi possible d'associer sur le même arbre une deuxième machine
synchrone fonctionnant en alternateur, à aimants permanents, de puissance
inférieure, débitant dans un pont redresseur tournant qui alimente le rotor de la
machine principale. Il n'y a alors ni bagues, ni balais.

Le rotor d’une machine synchrone tourne à une vitesse constante pour autant
qu’on n’excède pas la charge maximale que le moteur peut entraîner.

VI.2.2. Le stator

Le stator est généralement constitué de trois enroulements triphasés répartis, tel


que les forces électromotrices générées par la rotation du champ rotorique soient
sinusoïdales où trapézoïdales. Les stators, notamment en forte puissance, sont
identiques à ceux d’une machine asynchrone (Figure 6.4).

Figure 6.4: Le stator d’une machine synchrone.

Les enroulements du stator sont le siège de courants alternatifs monophasés ou


triphasés. Il possède le même nombre de paires p de pôles créé par la source
électrique. Le stator est donc l’induit.

VI.2.3. Le champ tournant

Les courants alternatifs dans le stator créent un champ magnétique tournant à la


pulsation donnée par la relation 6.1.

(6.1)

où:
: la vitesse de rotation du champ magnétique tournant en rad/s;

3 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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: pulsation des courants alternatifs en rad/s. = 2 ;


nS : la vitesse de rotation du champ magnétique tournant en trs/s;
p : nombre de paire de pôles;
f: fréquence des courants alternatifs en Hz.

VI.2.4. Le synchronisme

Le champ tournant du stator accroche le champ inducteur solidaire du rotor. Le


rotor ne peut donc tourner qu’à la vitesse de synchronisme .

En fonctionnement normal les pôles opposés des deux armatures s’accrochent les
uns aux autres. Le rotor tourne à une vitesse constante pour autant qu’on
n’excède pas la charge maximale que le moteur peut supporter au risque qu’il
décroche (c.-à-d. le moteur s’arrête et se retrouve dans un mouvement
oscillatoire en vibrant). Le moteur synchrone est alors caractérisé par une vitesse
de rotation indépendante de la charge mais lié à la fréquence du réseau
d’alimentation.

VI.2.5. Schéma

Les figures 6.5 et 6.6 montrent respectivement la répartition du champ


magnétique dans l’entrefer et les différentes formes des rotors bobinés.

Figure 6.5: Répartition du champ magnétique dans l’entrefer d’une machine


synchrone.

Figure 6.6: Représentation de deux types de machines synchrones.

4 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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VI.2.6. Symbole

Le symbole d’une machine synchrone est représenté à la figure 6.7.

Figure 6.7: Symbole de machine synchrone.

VI.3. Caractéristiques et utilisation

VI.3.1. Caractéristiques

La caractéristique de la machine synchrone est qu’elle tourne à la même vitesse


que le champ tournant. En l’utilisant comme moteur, elle tournera à la
vitesse Ns selon la relation 6.2.

(6.2)

où:
NS = 60.nS : la vitesse de rotation du champ magnétique tournant en trs/min;
p : nombre de paire de pôles;
f: fréquence des courants alternatifs en Hz.

Cependant en l’utilisant comme alternateur et en la faisant tourner à la


vitesse N, on générera une tension de fréquence f selon la relation 6.3.

(6.3)

où:
f : fréquence de la tension générée au niveau du stator en Hz;
N : la vitesse de rotation en trs/min;
p : nombre de paire de pôles.

5 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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VI.3.2. Utilisation

De façon générale les machines synchrones sont utilisées comme génératrice


pour produire de l’électricité à partir des turbines hydro-électriques.

On peut aussi les utiliser pour obtenir des vitesses constantes, ou dans
l’exploitation de l’énergie (pour améliorer le facteur de puissance).

En utilisant la machine comme moteur, on aura avantage à former un rotor


ayant exactement le même nombre de pôles que le stator, de façon à
maximiser le couple. Pour éviter d’avoir besoin d’une machine asynchrone pour
son démarrage, on installe une cage d’écureuil enchâssée à l’intérieur de ce
rotor.

VI.4. Principe de fonctionnement

Le rotor (inducteur) est bobiné de façon à induire, lorsqu’on l’alimente avec une
source continue, une force magnéto-motrice (f.m.m) sinusoïdale le long de
l’entrefer. On observe alors une paire de pôles sur le rotor. Le stator est
électriquement équivalent à celui des machines asynchrones.

VI.4.1. f.é.m. induite

Un enroulement de l’induit (stator) soumis au champ magnétique tournant de


l’entrefer est le siège d’une f.é.m. e(t) de valeur efficace E (donnée à la relation
6.4).

E = K. Nc. Ф. f = K. Nc. Ф. p. nS = K’. Ф. nS (6.4)

où:
E : valeur efficace de la f.è.m induite (V);
K : coefficient de Kapp (caractéristique de la machine) compris entre 1,9 et 2,2;
Nc : nombre de conducteurs d’une phase de la machine (1spire= 2 conducteurs);
Ф : flux maximum à travers un enroulement (Wb);
f: fréquence du courant statorique (Hz);
p : nombre de paires de pôles;
nS : vitesse de rotation (trs/s);
K’ = K. Nc. p : constante globale (caractéristique du moteur).

Les enroulements sont disposés dans le stator de telle façon que la f.é.m. e(t)
soit le plus possible de forme sinusoïdale.

En triphasé le stator comporte trois enroulements ou phases. On obtient trois


f.é.m. e1(t) e2(t) et e3(t) de même valeur efficace E et déphasées de 2p/3.

6 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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Exemple d’utilisation de la machine synchrone

Considérons une machine utilisée comme alternateur. Supposons que la turbine


fait tourner l’axe du rotor à ω rad/sec et que le stator est composé de trois
bobines, déphasées de 120° l’une par rapport à l’autre.

Selon la loi de Faraday, on obtient une tension induite par le rotor dans les
bobines du stator. Cette tension est donnée à la relation 6.5.

(6.5)

Gardons maintenant le rotor dans la même disposition, mais alimentons le stator


avec une source triphasée créant un champ tournant dans le stator.

La force d’attraction très forte entre deux pôles opposés (nord et sud) du rotor et
du stator fait que le rotor s’accroche au champ tournant pour tourner en
synchronisme avec lui.

VI.4.2. Démarrage

Les moteurs synchrones ont souvent besoin d’être entraînés au démarrage pour
s’accrocher au champ tournant du stator:
- on les entraîne à l’aide d’un moteur asynchrone jusqu’à ce que le
glissement soit faible (en plaçant une cage d’écureuil sur son rotor) ;
- en appliquant la pleine tension triphasée sur le stator, on crée un champ
tournant qui amène rapidement le moteur à une vitesse légèrement
inférieure à la vitesse synchrone ;
- les bobines du rotor ne sont pas alimentées par la source excitatrice au
démarrage, une tension induite est créée par le champ tournant ;
- à mesure que le moteur accélère, la tension induite diminue.

VI.4.3. Accrochage du rotor

Dès que le moteur a atteint une vitesse proche de la vitesse synchrone, on


alimente les pôles du rotor en courant continu. Le passage de ce courant produit
des pôles N et S dans le rotor.

Si au moment de l’excitation, les pôles S du rotor et N du stator sont en regard,


une force d’attraction les maintient vis-à-vis et on dit que le moteur est
accroché. Le moteur tourne ainsi à la vitesse synchrone.

7 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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Il est primordial de savoir exciter le moteur au bon moment au risque de le caler.

VI.4.4. Fonctionnement en alternateur

Considérons l’enroulement de la figure 6.8 où le courant d’excitation est Ie.

Figure 6.8: Enroulement

Considérons deux hypothèses selon lesquelles:


- les f.é.m. élémentaires sont sinusoïdales;
- les f.é.m. dans tous les brins actifs sont en phase ainsi elles s’additionnent
algébriquement.

VI.4.4.1. Valeur théorique de la f.é.m. générée

Pendant une demi-période électrique ou un quart de tour mécanique, le flux en


un point fixe du stator passe de +ф à –ф d’où: ∆Ф = 2 ф.

Selon la loi de Faraday, la f.é.m. élémentaire dans une spire sera (relation 6.6):

(6.6)

Puisque les brins actifs sont en phase, pour Nc/2 spires on a la relation (6.7):

(6.7)

Pour une sinusoïde, on sait que les valeurs efficace E, maximale Emax et moyenne
Emoy sont liées par la relation (6.8):

(6.8)

Donc on peut déduire la relation (6.9):

8 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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(6.9)

où:
E : valeur efficace de la f.è.m induite (V);
Nc : nombre de conducteurs d’une phase de la machine (1spire= 2 conducteurs);
Ф : flux maximum à travers un enroulement (Wb);
p : nombre de paires de pôles;
nS : vitesse de rotation (trs/s);

1.4.4.2. Valeur réelle de la f.é.m. générée

La f.é.m. réelle n’est pas parfaitement sinusoïdale pour trois raisons:


- la répartition de la f.m.m. créée par l’inducteur (ici le rotor) n’est pas
parfaitement sinusoïdale malgré tout le soin qu’on apporte à bien disposer
les conducteurs sur le rotor pour obtenir une f.m.m. la plus sinusoïdale
possible dans l’entrefer;
- la réaction d’induit, c’est-à-dire le flux produit dans le stator par les
courants induits lorsque la machine est en charge, vient déformer le flux;
- l’effet des encoches du rotor, puisque le circuit inducteur n’est pas
uniforme, on obtient des harmoniques de rang élevé dans la f.m.m. on
remédie à ce problème en modifiant la forme des cornes polaires.

Pour tenir compte de l’effet entre les valeurs théorique et réelle de la valeur de la
tension efficace induite, on applique des facteurs correctifs tels que:
- le facteur de forme K1;
- le facteur d’enroulement K2;
- et le coefficient de Kapp K.

VI.4.4.2.1. Facteur de forme K1

Ce premier facteur est calculé à partir de la Force magnétomotrice (f.m.m)


induite.

Pour une sinusoïde parfaite on a :

Pour une f.m.m. réelle, on a :

Ainsi le coefficient de forme est donné par la relation (6.10):

(6.10)

9 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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Donc la valeur de la tension efficace réelle générée est (relation 6.11):

E = K1. E théor (6.11)

VI.4.4.2.2. Facteur d’enroulement K2

Lorsqu’on a un grand nombre d’encoches, on décale les f.é.m. élémentaires, ce


qui rend leur addition algébrique inexacte.

Les f.é.m. élémentaires ne sont pas en phase et ne peuvent pas être


additionnées algébriquement: seule une addition vectorielle serait rigoureuse.

Le facteur K2 (relation 6.12) se calcule en faisant le rapport du module de la


somme vectorielle des tensions à leur somme algébrique.

La f.é.m. totale est inférieure à la somme algébrique des f.é.m. élémentaires.


Ainsi obtient-on : f.é.m. totale = K2 .f .é.m. théorique.

(6.12)

où:
q : le nombre d’encoches par pôle;
q’ : le nombre d’encoches utilisées par pôle et par phase.

VI.4.4.2.3. Coefficient de Kapp

Si on intègre les deux facteurs de correction dans l’expression générale de la


tension efficace, on obtient:

E = K1. K2. 2,22. p. nS. NC. Ф

En posant K = 2,22. K1. K2 le coefficient de Kapp généralement compris entre


1,9 et 2,22, on retrouve l’expression 6.4 de la valeur efficace de la tension réelle
générée à la relation 6.13:

E = K. Nc. Ф. f = K. Nc. Ф. p. nS = K’. Ф. nS (6.13)

où:
E : valeur efficace de la f.è.m induite (V);
K : coefficient de Kapp (caractéristique de la machine) compris entre 1,9 et 2,2;

10 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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Nc : nombre de conducteurs d’une phase de la machine (1spire= 2 conducteurs);


Ф : flux maximum à travers un enroulement (Wb);
f: fréquence du courant statorique (Hz);
p : nombre de paires de pôles ;
nS : vitesse de rotation (trs/s);
K’ = K. Nc. p : constante globale (caractéristique du moteur).

Application 1 :

Un alternateur triphasé étoile a une tension (entre phases) U = 660 V et débite


un courant de 500 A sous un FP = 0,8 (inductif) à la fréquence f = 50 Hz.

1) Calculer les puissances apparente, active et réactive.


2) Sachant que l'induit comporte 372 conducteurs et que le flux sous un pôle est
de 0,027 Wb. Calculer le coefficient de Kapp en admettant que E est égale à la
tension sur une phase à la sortie de l'alternateur.

Solution :

1) a. La puissance apparente S
= x 660 x 500 = 571,577 kVA
S = 571,577 kVA.

b. La puissance active P
P = S cos = 571577 x 0,8 = 457,26 kW
P = 457,26 kW

c. La puissance réactive Q
Q = S sin = 574577 (1 – 0,82)2 = 342,9 kVAR
Q = 342,9 kVAR

2) Le coefficient de Kapp K
NC = 372 conducteurs, Ф = 0,027 Wb, E = U/ = 381 V la f.é.m. induite
par phase. On sait que E = K. Nc. Ф. f donc K = E / Nc. Ф. f

K = 381/( x 0,027 x 50) = 2,27


K = 2,27

VI.4.4.2.4. La réaction magnétique d’induit

La réaction d’induit se produit lorsque la machine est en charge. En effet, si on


place une charge à la sortie de l’alternateur, un courant circule dans les spires du
stator et induit une f.m.m. ф qui déforme la f.m.m. totale. Ainsi les
caractéristiques de la machine sont modifiées. On peut augmenter le courant

11 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

inducteur pour compenser la composante démagnétisante de la réaction d’induit,


mais cela ne changerait rien à la réaction d’induit transversale, qui déforme le
flux global.

VI.4.4.3. Modèle équivalent d’un enroulement

VI.4.4.3.1. Schéma dans le cas d’un alternateur

Le modèle équivalent d’un enroulement dans le cas d’un alternateur est donné à
la figure 6.9.

Figure 6.9: Modèle électrique d’un enroulement d’un alternateur.

Remarque

- l’inductance L du schéma tient compte de l’inductance réelle de


l’enroulement (inductance de fuite) et de la réaction magnétique d’induit
l donc L = + l;
- le courant est orienté en convention générateur (cas d’un alternateur);
- l’inducteur est équivalent à une résistance (Figure 6.10), toute l’énergie
absorbée à l’inducteur est perdue par effet joule : Pa inducteur = Pje inducteur.

Ie

Ue R

Figure 6.10: L’inducteur de l’alternateur

VI.4.4.3.2. Equation des mailles

En écrivant la loi des mailles avec les valeurs instantanées on obtient :


avec les grandeurs vectorielles, on peut écrire

12 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

où la forme phaseur (complexe) de ces tensions est :


. On peut écrire l’équation des mailles avec les
grandeurs complexes (relation 6.14).

E=V+jLωI+rI
(6.14)

VI.4.4.3.3. Diagramme de Fresnel

En traçant le diagramme (Figure 6.11) à l’échelle, il est possible d’en déduire


certaines grandeurs comme le déphasage entre le courant et la tension
(figure 6.12) et le décalage interne entre entre V et E (Figure 6.12). Signalons
que dès fois le terme r I est négligé.

Figure 6.11: Diagramme de Fresnel d’une machine synchrone à pôles lisses.

Figure 6.12: Déphasage entre le courant et la tension et le décalage interne


entre entre V et E.

VI.4.4.3.4. Alternateur couplé au réseau

Pour un alternateur couplé au réseau, la tension V est imposé à 220 V et la


fréquence f à 50 Hz.

Les grandeurs variables du réseau sont le courant I et le déphasage .

13 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

Observons l’allure du diagramme de Fresnel pour la variation de ces deux


grandeurs (Figure 6.13):

Figure 6.13 : Diagramme de Fresnel pour la variation de I et de .

On constate que pour ces deux situations la f.é.m. E doit varier. E est donnée par
la relation : E = K. Nc. Ф. f

On constate que le flux Ф est le seul terme pouvant être modifié par
l’intermédiaire du courant d’excitation Ie.

Par conséquent en utilisation normale, un groupe électrogène doit fournir une


tension dont la valeur efficace est la plus constante possible. La charge pouvant
varier dans des proportions importantes, un dispositif électronique de régulation
(asservissement), agissant sur l’intensité du courant d’excitation, est donc
nécessaire.

VI.4.4.4. Marche à vide, caractéristique à vide d’une machine synchrone

Lorsque l’alternateur n’alimente aucune charge électrique, il existe une tension


EV à la sortie tel que : EV = K. Nc. ФV. f avec ФV le flux à vide et qui dépend du
courant d’excitation Ie. Cette caractéristique est représentée à la figure 6.14.

B
P x
A x
x

φV (Wb)
ou
Ie (A)

Figure 6.14: Caractéristique à vide d’une machine synchrone.

14 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

La courbe montre d’abord une partie linéaire à courant faible, puis une partie de
saturation. Ce qui donne une courbe de magnétisation classique.

D’après l’équation de Ev, les autres éléments en dehors du flux sont constants
pour une vitesse de rotation fixée, la courbe Ev en fonction de Ie est
essentiellement identique à la courbe de magnétisation multipliée d’une
constante

Le point de fonctionnement P se trouve généralement entre les points A et B.


Sous le point A, la machine serait sous exploitée. Au-dessus du point B, une forte
augmentation de Ie ne produit qu’une faible augmentation de Ev.
L’asservissement devient impossible.

VI.4.4.5. Marche en charge, caractéristique en charge

Lorsque le moteur tourne à vide, les axes des pôles du rotor coïncident avec ceux
du champ tournant. Dans ces circonstances la tension V est en phase avec la
tension E de la source.

En appliquant une charge, les pôles du rotor glissent légèrement en arrière de


ceux du champ tournant. On observe un ralentissement du moteur et un angle
de décalage entre les pôles du rotor et l’axe central du stator. Cet angle croît
lorsque la charge augmente. Plus la charge croît, plus l’axe des pôles du rotor
s’éloignent de l’axe central du stator.

jLω = X r I
Ur E jLωI
UX
rI
V
E V Z δ
ϕ
I

Figure 6.15 : Circuit équivalent d’une machine synchrone en marche avec une
charge Z.

Ce décalage mécanique implique que la tension E atteint sa valeur maximale un


peu plus tard qu’auparavant.

Ce décalage mécanique correspond à un décalage électriqueδ entre les tensions


E et V.

En négligeant les pertes, on obtient la puissance mécanique par phase par la


relation (6.15).

15 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

(6.15)

où:
Pméc : puissance mécanique par phase en W;
E : tension par phase induite en V;
V : tension ligne à neutre (tension de phase) de la source en V;
: angle de déphasage électrique entre la position du rotor au repos et sa
position en charge;
X : réactance synchrone par phase en .

Cette puissance mécanique est maximale lorsque vaut 90°.

La vitesse nS étant constante, on remarque que le couple TM est proportionnel à


la puissance active Pméc (puissance mécanique) du moteur. L’expression de ce
couple est donnée à la relation (6.16).

(6.16)

où:
TM : le couple utile sur l’arbre du rotor en N.m;
Pméc : la puissance mécanique par phase en W;
nS: la vitesse synchrone de rotation en tr/s.

La relation qui lie l’angle mécanique à l’angle électrique est donnée par
l’expression (6.17).

(6.17)

où:
: angle de déphasage électrique entre la position du rotor au repos et sa
position en charge;
: angle mécanique entre la position du rotor au repos et sa position en charge;
p : nombre de paires de pôles.

Application 2 :

Un moteur synchrone de 6000 kW, 4 kV, 180 tr/min, 60 Hz, possède une
réactance synchrone de 2,4Ω. Lorsque la tension E induite par phase est de
3,2 kV, l’angle de décalage mécanique est de 1°.

Calculer :

16 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

1. la puissance mécanique développée par le moteur.


2. Le couple de décrochage (couple maximal).
3. Le couple de décrochage si la tension du réseau baisse de 4 kV à 3,6 kV.

Solution :

P = 6000 kW, U = 4 kV, nS = 180 tr/min, f = 60 Hz, X = 2,4 Ω, E = 3,2 kV,


= 1°.
1. La puissance mécanique développée Pméc

ici, et nS = f/p p = f/nS = 60 x 60/180 = 20

p = 20 paires de pôle et = 20 x 1° = 20° donc la puissance mécanique par

Phase Pméc/Phase = = 1,05 MW


La puissance mécanique totale est Pméc = 3 Pméc/Phase = 3 x 1,05 = 3,15 MW
Pméc = 3,15 MW

2. Le couple de décrochage TMax


Le couple est maximal lorsque la puissance mécanique est maximale donc
= 90° donc avec la relation (6.16), on a

TMax = 490,07 kN.m

3. Le couple de décrochage T’Max si U = 3,6 kV.

T’Max = 441 kN.m

VI.4.4.5.1. Régulation de la tension

Lorsque l’alternateur est en charge, on note une chute de tension. Cette baisse
de tension est due à l’impédance des conducteurs de l’alternateur et au courant
qu’il débite.

Une caractéristique importante d’un alternateur à une vitesse nS fixe et à un


courant d’excitation Ie donné consiste à la régulation de tension encore appelée
chute de tension ou chute relative de tension définie par la relation (6.18).

(6.18)

où:

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Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

: chute de tension relative;


EV : tension à vide en V;
V : tension en charge en V.

VI.4.4.5.2. Détermination indirecte de la régulation ΔV

On peut mesurer directement ΔV en donnant à l’alternateur, à vide et à vitesse


normale, une excitation telle que sa tension EV soit normale. Ensuite on mesure
la tension lorsque l’alternateur est en charge. Mais en pratique les puissances
mises en jeu sont très importantes rendant la méthode directe impraticable.

Il existe alors des méthodes indirectes dans le but de prédéterminer certaines


caractéristiques du fonctionnement de l’alternateur.

Les méthodes d’analyse de la chute de tension doivent permettre d’arriver à de


bons résultats à partir d’essais simples. Toute méthode doit respecter trois
consignes qui consistent à:
- prédire les caractéristiques de fonctionnement;
- donner de bons résultats;
- être simple à utiliser.

La méthode doit également permettre la régulation de la tension d’une des deux


manières suivantes:
- connaissant V, I et (la tension, le courant et l’angle que fait le courant
par rapport à la tension), déterminer le courant d’excitation ou la tension à
vide (Ie, EV);
- connaissant Ie (ou EV), I et et déterminer V ou X de l’alternateur.

On distingue trois principales méthodes indirectes qui sont:


- la méthode de Behn-Eschenbourg (méthode simplifiée par l’hypothèse qu’il
n’y a pas de saturation dans le circuit magnétique);
- la méthode de Potier (avec saturation, pôles de l’inducteur lisses);
- la méthode de blondel (avec saturation, pôles de l’inducteur saillants).

a) Méthode de Behn-Eschenbourg

Cette méthode est utilisée lorsque les circuits magnétiques de la machine ne sont
pas saturés. C’est l’hypothèse fondamentale de la méthode de Behn-
Eschenbourg. Ainsi on peut additionner les flux algébriquement.

On définit alors une réaction notée X qui représente toutes les causes
magnétiques de la chute de tension ( réaction d’induit , fuites
magnétiques , etc.).

La relation entre EV et V est V = EV – (r + jX). I = EV – Z. I avec X =

18 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

La représentation vectorielle est à la figure 6.16.

Xi = j λ ω I x =jl ω
r

Ie E V = k Ie EC V

a)
C E = f (Ie )
E A
XI

EV A rI B
≈δ ICC = f (Ie )
B
V ≈ Ec
ϕ
O Ie
O I M
b) c)

Représentation vectorielle Détermination de la réactance X

Figure 6.16 : Représentation vectorielle du diagramme et détermination de la


réactance synchrone X de Behn-Eschenbourg.

Dans la pratique, la résistance r et la réactance de fuites étant faibles par


rapport à la réactance de réaction d’induit on peut, sans erreur notable,
confondre l’angle entre EV et EC avec celui entre EV et V.

a1. Détermination des paramètres Z, r, X

La résistance r du stator peut être déterminée par une mesure conventionnelle à


courant continu de la résistance de la bobine du stator à tension réduite
(r = VC/IC).

a2. Détermination de la réactance synchrone X

A cet effet, on représente sur un même diagramme (Figure 6.16 : Détermination


de la réactance X) la caractéristique à vide EV = f(Ie) et la caractéristique en
court-circuit ICC = f(Ie).

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Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

Pour l’essai en court-circuit, l’alternateur étant mis en court-circuit sur un


ampèremètre mesurant ICC, on l’excite faiblement pour que ICC soit de l’ordre
du courant normal. On trace le graphe qui est une droite passant sensiblement
par l’origine. Cette caractéristique est une droite car l’excitation étant faible, la
machine n’est pas saturée et la f.é.m. en charge est proportionnelle au courant
d’excitation Ie. Ainsi ICC, qui est proportionnel à cette f.é.m. est-il proportionnel
au courant d’excitation.

Après avoir représenté les deux graphes, on choisit, pour une excitation Ie
donnée, des points A et B sur les parties linéaires des caractéristiques, puisque la
réactance synchrone est définie en l’absence de saturation, on obtient la relation
(6.18).

(6.18)

où:
Z : impédance synchrone en Ω;
r: la résistance du stator en Ω;
X : la réactance synchrone en Ω;
EV : la f.é.m. induite à vide en V;
ICC : courant de court-circuit en A.

Remarque

Le diagramme de Behn-Eschenbourg est très utilisé pour des explications claires


sur le fonctionnement des machines synchrones. Cependant il ne convient pas
pour des études quantitatives, études pour lesquelles on ne peut faire
abstraction du fonctionnement saturé de la machine.

b) Méthode de Potier

En toute rigueur, le diagramme de Potier ne s’applique qu’aux alternateurs à


entrefer constant, c.-à-d. à pôles lisses. Aucune hypothèse restrictive ne se fait
au sujet de l’état magnétique de l’alternateur qui peut donc être saturé. Ainsi le
diagramme de Potier utilise le circuit équivalent de la figure (6.16.a) mais à la
différence avec le diagramme de Behn-Eschenburg que dans cette méthode, on
ne rassemble pas en une seule réactance la réactance de réaction d’induit et la
réaction de fuite. En effet si la dernière (réactance de fuite) n’est jamais saturée,
la première (réactance de réaction d’induit), en revanche diminue dans des
proportions importantes avec la saturation.

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b1. Coefficient d’équivalence entre le courant d’excitation Ie et le


courant dans l’induit I

On détermine un courant .I qui, alimentant l’inducteur, produirait la même


f.m.m. que le courant I dans l’induit. est appelé coefficient d’équivalence entre
le courant d’excitation Ie et I. on obtient alors la relation 6.19.

Ieo = Ie + .I (6.19)

où :
Ieo : le courant inducteur fictif qui engendrerait la tension à vide EV s’il n’y avait
pas d’ampères de réaction d’induit et en A (Ieo en avance sur EC);
Ie : le courant d’excitation nécessaire pour obtenir la tension V et en A;
I : le courant dans l’induit en A;
le coefficient d’équivalence entre le courant d’excitation Ie et I;

N2, N1 : le nombre des brins actifs du rotor (inducteur) et d’une phase du stator
(induit);
K1, K2 : les facteurs d’enroulements correspondants.

b2. Représentation du diagramme

Connaissant le déphasage qui dépend du récepteur branché aux bornes de


l’alternateur, on détermine, en premier lieu, la f.é.m. en charge V produite par le
flux résultant. On obtient la relation 6.20.

EC = V + r I + j x I (6.20)

où:
EC : f.é.m. à créer pour obtenir V après compensation de r I + j x I;
V: tension (phase-neutre) en charge en V;
r: résistance de l’induit (stator) en Ω;
x : réactance de fuite en Ω;
I: courant dans l’induit en A.

On lit sur la caractéristique E(Ie) le courant Ie0 correspondant à EC. Ce courant en


phase avec le flux correspondant est en avance de 90° sur la f.é.m. en charge V.
Par ailleurs, le coefficient étant connu, on peut compléter le diagramme
vectoriel des intensités (Figure 6.17.a). On en déduit le courant d’excitation Ie à
vide puis, en se reportant à la caractéristique E(Ie) la f.é.m. à vide EV. EV est
représentée sur le diagramme par le vecteur , alors que, si la machine n’était
saturée, elle serait représentée par le vecteur , resultat qui est conforme au
diagramme simplifié de Behn-Eschenburg.

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b3. Détermination de et de x

Cette méthode repose sur la détermination expérimentale, en plus de la


caractéristique à vide, de la caractéristique en déwatté, soit:

V = f(Ie) à I = cte = I1 et = 90° AR.

Pour cet essai, l’alternateur, débitant sur une inductance pur, n’exige, pour
l’entraîner, que la puissance nécessitée pour ses pertes, bien que le courant ait
sa valeur normale. Ainsi avec le diagramme vectoriel de la figure 6.17.b a-t-il
l’avantage de conduire à des résultats arithmétiques, soit :

EC = V + x I et Ieo = Ie – I.

Connaissant Ieo et Ie, on en déduit le point A (sur la caractéristique à vide) qui


correspond à la f.é.m. EC et le point A’ (sur la caractéristique en déwatté) qui
correspond à la tension V. On obtient ainsi AH = x I et HA’ = I. On remarque
que l’on passe de la caractéristique à vide à la courbe en déwatté par une
translation telle que tout point A vient en A’ après une diminution x I de la f.é.m.
et une augmentation I du courant d’excitation. Pour cette raison, B vient en B’,
AA’ et BB’ étant égaux et parallèles.

Figure 6.17 : Représentation vectorielle du diagramme de Potier et détermination


du coefficient d’équivalence et de la réactance d’induit x.

b4. Détermination pratique

Dans la pratique, il n’est pas facile de déterminer une caractéristique en déwatté


à intensité constante; c’est pourquoi, on procède de la façon suivante:

22 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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- On détermine expérimentalement un point A’ de la caractéristique en


déwatté pour une intensité donnée I1 et pour une valeur quelconque du
courant d’excitation.
- On représente la caractéristique en court-circuit ICC = f(Ie).

A partir de la caractéristique en court-circuit, on peut déterminer, pour l’intensité


précédente le point B’ de la courbe déwatté.

Dans ces conditions, il suffit de tracer par A’ la parallèle à OB’, puis de


déterminer le point O’ tel que O’A’ = OB’. Ensuite, on mène par O’ la parallèle à
OB; celle-ci coupe la caractéristique à vide en A. On la relation 6.21.

X = AH/I1 et = HA’/I1 (6.21)

Remarque

Dans le cas particulier où la machine n’est pas saturée (EV = k Ie, EC = k Ie0), le
point F est en D, ce qui correspond au diagramme de Behn-Eschenburg. Les
deux triangles ODC et Odc sont alors semblables, ce qui permet d’écrire:

DC = k I, soit : X = x + Xi avec Xi = k

c) Diagramme de Blondel ou de la double réaction

Les méthodes précédentes sont inapplicables si l’alternateur possède des pôles


saillants.

c1. Coefficient d’équivalence entre le courant d’excitation Ie et celui


dans l’induit I

Ce coefficient se détermine expérimentalement par la méthode de Potier.


Cependant, quand on le calcule (machine en projet), sa valeur n’est pas la même
que pour une machine à pôles lisses. On obtient le coefficient par la relation
6.22.

(6.22)

où:
: le coefficient d’équivalence entre le courant d’excitation Ie et I;
N1 : le nombre de brins actifs d’une phase du stator (induit);
K1 : le facteur d’enroulement au niveau du stator ;
p: le nombre de paire de pôles ;
M : le nombre des spires par paire de pôles du rotor.

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Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

Signalons que le facteur d’enroulement au niveau du rotor vaut l’unité parce que
l’enroulement est massé.

c2. Existence de deux réactances

Notons le déphasage entre la f.é.m. à vide EV et le courant I du stator (induit).


La réactance d’induit Xi dispose alors de deux composantes : la composante
longitudinale Xil correspondant à la composante réactive du courant
(Ir = I sin( )) et celle transversale Xit correspondant à la composante active du
même courant (Ia = I cos( )).

Pour une machine saturée, Xil sera calculable par la méthode de Potier. Enfin si
on néglige la saturation, on aura la relation 6.23.

Xil = k
(6.23)

La relation (6.24) donne l’expression de la composante transversale de la


réactance d’induit.

Xit = k’k
(6.24)

où:
Xit : composante transversale de la réactance d’induit;
k’: facteur de rapport entre les deux composantes et d’environ 2 à 3;
: coefficient d’équivalence entre le courant d’excitation Ie et I;
k : facteur tel que EV = k Ie.

VI.4.4.5.3. Compléments sur la marche en charge d’un alternateur

La vitesse d’un alternateur étant constante (vitesse de synchronisme), sa


tension V (par phase) est fonction de trois paramètres : V = f(I, Ie, ). Afin de
simplifier l’étude on ne fait que varier l’un des trois paramètres à la fois. Ainsi
dans la pratique, on se limite généralement à la représentation des deux familles
de courbes suivantes (Figure 6.18 b) et c)):

V = f(I) à Ie = Cte et cos = Cte, ce sont les caractéristiques externes.


Ie = f(I) à V = Cte, ce sont les courbes de réglage.

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Figure 6.18 : Caractéristiques externes et courbes de réglage.

NB : Pour représenter la relation f(V,I) pour une valeur de donnée, on utilisera


le diagramme simplifié de la figure 6.19 qui donne la relation (6.25)

Figure 6.19 : Diagramme simplifié.

E2 = V2 + (XI)2 + 2 V X I sin (6.25)

VI.4.4.5.4. Définition du rendement

Dans le diagramme simplifié, on suppose que l’alternateur n’est pas saturé, sa


f.é.m. E représente à une échelle convenable le courant d’excitation Ie (E = k Ie).
Comme E et I sont respectivement la fonction et la variable indépendante, on
peut réécrire la relation 6.25 comme suit : E2 = (XI)2 +2 V X I sin + V2 .

25 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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La courbe représentative est une hyperbole (Figure 6.18 c).

Le rendement est le rapport de la puissance utile Pu fournie au circuit d’utilisation


à la puissance absorbée Pa selon la relation (6.26).

(6.26)

On distingue deux types de méthodes : les méthodes directes et les méthodes


indirectes.

a) Les méthodes directes

Le rendement de ces méthodes est vrai, cependant ces méthodes ont comme
inconvénients d’une part de nécessiter des essais en charge, d’autre part d’avoir
à mesurer une puissance mécanique.

b) Les méthodes indirectes

Ces méthodes, basées sur le calcul des pertes de la machine sont beaucoup plus
utilisées que les précédentes car elles permettent d’obtenir le rendement à pleine
charge avec des essais peu compliqués.

Par ailleurs, bien que ces méthodes conduisent à un rendement approché,


certaines pertes n’étant pas prises en compte, le rendement obtenu est plus
précis que par une méthode directe. Cela est vrai car les les erreurs de mesures
ne concernent que 5% de la puissance globale, alors qu’avec une méthode
directe, elles concernent la totalité de cette puissance. Si p représente les pertes
totales de l’alternateur, on a :

Pa = Pu + p, soit la relation 6.26 devient la 6.27.

(6.27)

VI.4.4.5.5. Enumération et détermination des pertes

Les pertes sont classées en deux catégories : les pertes constantes et les pertes
variables.

a) Les pertes constantes

Comme pertes constantes, on peut citer les pertes mécaniques, les pertes fer et
les pertes par excitation.

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a1. Les pertes mécaniques

Les pertes mécaniques sont dues au frottement de l’arbre sur les paliers et à la
résistance de l’air au mouvement du rotor. Elles ne dépendent que de la vitesse
et sont constantes grâce à l’invariabilité de la vitesse d’une machine synchrone.

a2. Les pertes fer

Ces pertes sont dues à l’hystérésis et aux courants de Foucault. Elles ne


dépendent que de la fréquence et de l’induction maximale dans l’entrefer. Elles
sont également constantes puisque, pour un alternateur fonctionnant sur un
réseau à tension constante, ces deux grandeurs ne varient pas avec la charge.

a3. Les pertes par excitation

Comme le courant continu, qui alimente le circuit d’excitation est sensiblement


constant et comme il est indépendant de la charge, la puissance correspondante
appartient aux pertes constantes.

Désignons par pconst l’ensemble des pertes constantes, on a:

pconst = pméc + pFer + U Ie

On détermine globalement ces pertes par la méthode du moteur taré.

b. Les pertes variables

Les seules pertes, variables avec la charge sont les pertes Joule dans l’induit.
Si r désigne la résistance d’une phase, on:

pJ = 3 r I2

Il faut remarquer que cette résistance doit être mesurée à chaud, c.-à-d. à la
température normale de fonctionnement de la machine. Le plus souvent, cette
mesure, réalisée en courant continu avec un voltmètre et un ampèremètre, a lieu
à la température ambiante. Il est alors nécessaire de calculer la résistance à
chaud par la relation (6.28).

rt = r0(1 + a t)
(6.28)

où:
rt : la résistance de l’induit à la température t en Ω;
r0 : la résistance initiale de l’induit en Ω;

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t : la température;
a : coefficient thermique (0,004 pour le Cu).

Enfin, on mesure le plus souvent la résistance r1 entre deux bornes de l’induit.


Dans ce cas, pJ = 1,5 r1 I2 que le couplage interne soit en étoile ou en triangle.

VI.4.4.5.6. Expression du rendement

Si pconst et 3 r I2 désignent respectivement les pertes constantes et les pertes


variables avec la charge, on obtient la relation (6.29) à partir de la (6.27) qui
donne le rendement:

(6.29)

Le rendement d’un alternateur est maximal quand les pertes constantes sont
égales aux pertes qui varient avec la charge.

VI.5. Couplage

Les centrales productrices sont le plus souvent interconnectées, c.-à-d. que


chacune d’elles travaille en liaison avec les autres. Il faut mettre de nouvelles
unités de production en service dans les périodes chargées de la journée et les
mettre hors service durant les périodes creuses (Figure 6.20).

Lorsqu’on veut coupler un alternateur sur le réseau, il faut impérativement que


soient respectées les trois conditions suivantes:
- L’ordre de succession des phases doit être le même pour le réseau et
l’alternateur.
- La fréquence des tensions de l’alternateur doit être la même que celle du
réseau. On agit dans ce cas sur la vitesse de rotation du groupe.
- La tension entre phases de l’alternateur doit être la même que celle du
réseau. On agit dans ce cas sur le courant d’excitation de l’alternateur.
Une fois que la machine est couplée sur le réseau, en annulant la
puissance mécanique fournie par l’entraînement, on constate que la
machine tourne à la vitesse de synchronisme fixée par le réseau. Elle
fonctionne en moteur synchrone. On a mis ainsi en évidence la
réversibilité de la machine synchrone. Le moteur synchrone,
nécessairement couplé sur un réseau triphasé, tourne à une vitesse
imposée par ce dernier.

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Figure 6.20: Couplage des machines synchrones sur le réseau.

VI.6. Intérêt industriel du moteur synchrone

Avant d’aborder les applications du moteur synchrone, il est utile de signaler ses
avantages et ses inconvénients par comparaison aux autres moteurs

VI.6.1. Avantages du moteur synchrone

Comme avantages du moteur synchrone, on peut citer:


- Facteur de puissance réglable : on peut réaliser cos =1 ou même fournir
ou absorber de l’énergie réactive au réseau en agissant sur le courant de
l’inducteur Ie.
- Rendement excellent, il est supérieur à tous les autres types de moteurs.
- On peut l’alimenter directement à des tensions élevées.
- Sa vitesse demeure rigoureusement constante, même si la tension
d’alimentation ou si la charge, qu’il entraîne, subissent des variations.

VI.6.2. Inconvénient du moteur synchrone

On peut citer comme inconvénients:


- Il peut décrocher dans le cas d’une surcharge brusque ou d’une chute de
tension importante du réseau. Ceci nécessite une surveillance particulière
avec l’utilisation de dispositifs de sécurité.
- Nécessité d’un excitateur débitant le courant inducteur Ie. Ceci augmente
le prix du moteur.
- Il ne peut démarrer qu’à très faible charge en exigeant soit un moteur
auxiliaire de lancement, soit le démarrage en asynchrone avec un
réducteur de tension au démarrage.

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VI.6.3. Utilisation du moteur synchrone

Le moteur synchrone a des applications importantes dans les domaines de


compensateurs synchrones et de fonctionnement en moteur.

VI.6.3.1. Compensateurs synchrones

L’Electricité De France (E.D.F.) utilise sous le nom de compensateurs


synchrones de gros moteurs synchrones tournant à vide. Suivant la valeur
donnée au courant d’excitation Ie, le compensateur peut jouer soit le rôle de:
- une self pure lorsqu’il fonctionne en sous-excité,
- une capacité pure lorsqu’il fonctionne en surexcité.
En effet, il n’est pas souhaitable de transporter dans les lignes à haute tension
l’énergie réactive que l’on peut produire près de son lieu de consommation. Cette
énergie surcharge inutilement les lignes et son transport produit des pertes, ce
qui diminue le rendement de la ligne.

C’est ainsi que, pour éviter des variations importantes de tension aux différents
nœuds de son réseau, E.D.F. est amenée à brancher à des nœuds importants de
distribution:
- des capacités pendant les heures de pointe pour compenser la
consommation d’énergie réactive due principalement à l’excitation des
moteurs.
- Des inductances pendant les heures creuses car un réseau peu chargé se
comporte comme une capacité.

Pour assurer cette fourniture (ou absorption) d’énergie réactive, qui varie
constamment, l’E.D.F. utilise, aux nœuds secondaires des éléments statiques
(capacités et selfs) et aux nœuds principaux des compensateurs tournants dont
le fonctionnement est plus souple.

VI.6.3.2. Fonctionnement en moteur

Selon le circuit de la figure 6.21, la machine synchrone peut fonctionner en


moteur:
- Malgré ses qualités (rendement, facteur de puissance …), la machine
synchrone est peu utilisée comme moteur sur le réseau industriel pour
deux raisons :
• Difficultés de démarrage.
• Impossibilité de faire varier la vitesse du moteur qui est liée à la
fréquence du réseau (nS = f/p).
On le rencontre cependant dans des équipements lourds (Groupe Léonard)
qui bénéficient de ses qualités, tout en s’accommodant de ses
inconvénients.

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Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

- Depuis quelques années, il existe des convertisseurs électroniques


capables d’alimenter les moteurs synchrones à fréquence variable, c’est
le moteur synchrone autopiloté très utilisé en traction électrique.
- Pour assurer de bonnes conditions de fonctionnement au moteur
synchrone alimenté par un convertisseur de fréquence, on ne doit pas le
faire fonctionner à tension constante car le couple maximal diminue très
vite quand la fréquence (donc la vitesse) augmente. On doit assurer une
alimentation à V/f = Cte.

Figure 6.21 : Fonctionnement moteur d’une machine synchrone.

VI.7. Conclusion

Les machines synchrones sont des machines pouvant être utilisées soit en
moteur ou en alternateur.

En moteur ils sont utilisés en forte puissance (1 à 10 MW - compresseur de


pompe, concasseur); toutefois pour faire varier la vitesse, il faut faire varier la
fréquence des courants statoriques. Il a donc fallu attendre le développement de
l’électronique de puissance pour commander des moteurs autosynchrones ou
synchrones autopilotés (T.G.V. Atlantique - 1981). On parle aussi de machines
brushless pour les moteurs synchrones autopilotés sans balais.

- Dans le domaine des faibles puissances, les rotors sont à aimants


permanents. L’intérêt de ces moteurs réside dans la régularité de la
vitesse de rotation (tourne-disque, appareil enregistreur, programmateur,
servomoteur).

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- Le moteur synchrone peut également être utilisé comme source de


puissance réactive Q pour relever le facteur de puissance cos d’une
installation électrique. On parle de compensateur synchrone.

En alternateur, ils fournissent de l’énergie électrique au réseau électrique (cas


de la centrale hydro-électrique de la CEB à Nangbéto au Togo). On les trouve
dans les barrages sur les fleuves ou les lacs. Les puissances d’excitation des
alternateurs de forte puissance sont telles (plusieurs mégawatts) qu’il est
intéressant d’utiliser la puissance mécanique disponible sur l’arbre pour fournir le
courant d’excitation. On utilise alors un système d’excitation monté sur le même
arbre que le rotor de l’alternateur.

Même si le rendement des alternateurs est excellent (proche de 99% pour un


alternateur 1000MW) les puissances dissipées sous forme pertes joules sont
énormes (proche de 1MW pour un alternateur 1000MW) et ceci dans un volume
restreint.

Il est donc nécessaire de mettre en place des systèmes d’évacuation des calories
basés sur l’utilisation de fluides caloporteurs circulants dans le stator, dans le
rotor ainsi que dans les conducteurs statoriques. Le refroidissement du stator
et du rotor est assuré par une circulation d’hydrogène, alors que l’on fait circuler
de l’eau à l’intérieur des conducteurs statoriques.

Les moteurs synchrones présentent des inconvénients:

- Un moteur auxiliaire de démarrage est souvent nécessaire.


- Il faut une excitation, c’est-à-dire une deuxième source d’énergie.
- Si le couple résistant dépasse une certaine limite, le moteur décroche et
s’arrête.

VI.8. Exercices

Exercice 1: Fonctionnement en charge d’un alternateur

La plaque signalétique d’un alternateur triphasé porte les indications suivantes :

50 kVA ; 220-380 V, 50 Hz ; 6 pôles

A vide, à la fréquence de synchronisme, on a relevé la caractéristique de la


figure 6.22 (pour une phase).

1. Calculer:
1.1. La fréquence de synchronisme en tr/min.
1.2. La valeur efficace du courant nominal.

32 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


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2. On obtient le courant nominal sous la tension nominale, dans une charge


résistive, lorsque le courant d’excitation prend la valeur Ie = 37 A.

En négligeant la résistance des phases statoriques, calculer:

2.1. La réactance synchrone X de chaque phase (on conservera cette valeur dans
tout le problème).
2.2. Le courant inducteur nécessaire pour obtenir, en court-circuit le courant
Icc = In.
3. L’alternateur alimente sous la tension U = 380 V:
• 5 moteurs triphasés de puissance 5 kW, de rendement 0,85 et de facteur
de puissance 0,8 inductif;
• 180 lampes de 100 W-220 V réparties régulièrement sur les phases.
Calculer:
3.1. Le courant d’excitation Ie correspondant.
3.2. Le couple d’entraînement TMot sachant que le rendement de l’alternateur seul
est de 95 %.
4. L’alternateur n’alimente plus que 3 moteurs et 60 lampes; calculer le nouveau
courant Ie pour que la tension soit encore 380 V.

Figure 6.22

33 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

Réponses:

1. 1.1) nS = 1000 tr/min; 1.2) In = 76 A; 2. 2.1) X = 1,82 Ω; 2.2) E = 139 V


pour Ie = 17 A; 3. 3.1) E = 310 V pour Ie= 48 A; 3.2) TMot = 477 N.m; 4)
E = 265 V pour Ie = 38 A.

Exercice 2: Fonctionnement à vide, en court-circuit et en charge d’un


alternateur - Diagramme de Behn-Eschenburg

Un alternateur triphasé de 5 kVA, tétrapolaire, présente une tension nominale de


220 V-50 Hz entre fils de phase.
• A vide, pour n = nS, on a relevé le tableau 6.1:

Ie(A) 0 1 2 2,3 4 5,8 6,8


E(V) 0 35 70 80 120 147 155
P0(W) 150 165 210 225 320 400 430

Tableau 6.1

P0 représente la puissance fournie sur l’arbre.


• En court-circuit, pour n = nS, il faut un courant d’excitation Ie = 2,3 A pour
obtenir ICC = In. La puissance PCC fournie sur l’arbre vaut alors 600 W.

Dans les deux cas, l’inducteur est alimenté par une source auxiliaire grâce à deux
contacts glissants.

1. Calculer:
1.1. La fréquence de synchronisme nS.
1.2. Le courant nominal.
2. Pour que l’alternateur débite son courant nominal sous la tension U = 220 V
dans une charge résistive, le courant d’excitation doit prendre la valeur
Ie = 5,8 A.
2.1. Calculer la valeur correspondante de la réactance synchrone X.
2.2. Quelle tension U pouvait-on prévoir pour la méthode de Behn-Eschenburg, à
partir des essais à vide et en court-circuit ?
2.3. En déduire l’erreur relative sur la tension due à cette méthode.
3. Le courant inducteur restant égal à 5,8 A, déterminer graphiquement, pour
I = In, la tension U si le déphasage prend les valeurs 30° et – 30°. (On
adoptera pour X la valeur déterminée à la question 2.1.).
4.
4.1. Calculer le rendement de l’alternateur dans le 1ercas du 3.
4.2. Pour quelle charge ce rendement serait-il maximal:
• Si le déphasage reste égal à 30°;
• et si la tension est maintenue constante par action sur Ie?
Calculer la valeur du rendement maximal.

34 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

Réponses:

1. 1.1) nS = 1500 tr/min; 1.2) In = 13,1 A; 2. 2.1) X = 4 Ω; 2.2) U = 216 V;


2.3) erreur relative 2 %; 3)
30 0 -30
U(V) 184 220 270

4. 4.1) = 83,9%; 4.2) max = 84,1 % pour I = 10,9 A.

Exercice 3: Fonctionnement à vide, en court-circuit et en charge d’un


alternateur

Un alternateur dont le stator est monté en étoile tourne à la vitesse de 1500


tr/min. La fréquence set de 50 Hz. La résistance d’une phase est R = 0,8 Ω. On a
relevé la caractéristique à vide dans le tableau 6.2:

Ie(A) 0 0,25 0,4 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2 3


E(V) 10 86 131 156 192 213 226 240 252 262 305
par phase

Tableau 6.2

Un essai en court-circuit a donné Ie = 0,5 A et ICC = 48 A.

1. Calculer la réactance synchrone d’induit L .


2. L’alternateur débite dans un récepteur inductif dont le facteur de puissance est
0,8, un courant de 30 A en ligne sous une tension de 380 V entre phases. Quelle
est l’intensité du courant d’excitation ?
3. Donner la valeur de la tension simple à la sortie de l’alternateur dans le
fonctionnement suivant: I = 17,65 A, cos = 0,6 AV, Ie = 1 A.
4. On monte une charge résistive triangle à la sortie de l’alternateur. On ne
modifie pas le courant d’excitation. Déterminer la valeur Rm d’une des trois
résistances pour que la puissance active fournie par l’alternateur soit maximale.

Réponses:

1. L = 3,15 Ω; 2. Ie = 3 A pour E = 300 V; 3. V = 239,3 V; 4. Rm = 9,7 Ω.

Exercice 4: Chute de tension - Diagramme de Behn-Eschenburg

Un alternateur triphasé a les caractéristiques nominales suivantes: 12 kVA –


220/380 V – 1500 tr/min – 50 Hz. Excitation maximale: 5 A.

Cet alternateur étant monté en étoile.

35 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

1. Tracer la caractéristique à vide à 1500 tr/min EV = f(Ie) selon les relevés du


tableau 6.3.

Ie (A) 1 1,8 2,6 3,2 4 5


EV (V) 136 248 316 346 368 383

Tableau 6.3

2. Tracer sur le même graphique la caractéristique en court-circuit ICC = f(Ie),


sachant qu’elle est linéaire et passe par le point Ie = 1 A; I = 19,2 A.
3. La résistance de l’induit par phase à la température de régime r = 0,625Ω.
On demande:
a) Pour chaque valeur du courant d’excitation utilisé dans l’essai à vide,
l’impédance et la réactance synchrone de l’induit et cos = 0,8 AR.
b) Le diagramme de Behn-Eschenburg dans les conditions de courant
nominal, avec Ie = 4,2A, vitesse de rotation nominale.
c) La chute de tension pour ce fonctionnement.
d) La caractéristique en charge U2 = f(I) de l’alternateur lorsque la seule
variable est le courant débité tandis que le déphasage, l’excitation, la
vitesse de rotation ont les valeurs de la question b).

Réponses:

3. a) Voir le tableau 6.4.

Ie (A) 1 1,8 2,6 3,2 4 5


EV (V) 136 248 316 346 368 383
ECC ou EV simple (V) 78,6 144 182,5 200 212 221
ICC (A) 19,2 34,6 50 61,5 76,8 96
Z = ECC/ICC (Ω) 4,10 4,16 3,65 3,25 2,76 2,30
L (Ω) 4,05 4,12 3,60 3,20 2,68 2,22

Tableau 6.4.
3. b) Données du diagramme de B.E. sont: RI = 0,625 x 18,25 = 11,4 V;
L = 2,63 x 18,25 = 48 V; cos = 0,8. 3. C) U/U = 72/380 = 18,95 %;
3. d) Pour trois valeurs du courant I (5 A, 10 A, 15 A), on trouve
respectivement pour la tension U2 (359 V, 341 V, 321,5 V).

Exercice 5: Couplage des alternateurs en parallèle

On dispose de deux alternateurs monophasés identiques entraînés à la même


vitesse rigoureusement constante. Leur résistance interne est 1,8 Ω et leur
réactance interne est 2,4 Ω, réactance supposé e indépendante du courant
d’excitation. Ces deux alternateurs sont couplés en parallèle.

1. Etude de la marche à vide

36 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

a) Au moment du couplage, les f.é.m. des alternateurs ont même valeur efficace
400 V, mais elles ne sont pas en opposition de phase, leur déphasage étant
11 /12 radian. Déterminer les valeurs efficaces de la d.d.p. entre leurs bornes
communes et de l’intensité du courant de circulation. Etudier la répartition des
puissances actives dans le circuit considéré.

b) Au moment du couplage, les f.é.m. des alternateurs ont pour valeur efficace
400 V et 360 V et sont déphasées de 11 /12 radian. Déterminer les valeurs
efficaces de la d.d.p. entre leurs bornes communes et de l’intensité du courant
de circulation.

2. Etude de la marche en charge dans un cas particulier


Au moment du couplage, les f.é.m. de valeur efficace 400 V et 360 V sont
exactement en opposition de phase et l’on place entre leurs bornes communes
un récepteur de résistance 12 Ω et de réactance inductive 16 Ω.

Déterminer les intensités efficaces des courants dans le récepteur et dans chaque
alternateur, la valeur efficace de la tension aux bornes du récepteur, les
puissances actives fournies par chaque alternateur, la puissance active absorbée
par le récepteur ainsi que le rendement de l’opération.

Réponses:

1. a) U = 200 (1,9659 – j0,2588) V en module 396,6 V; I = (15,16 + j8,53) A


en module 17,4 A; P1 = E1 I cos = 6068 W avec = 29°22’; Pertes-Joule dans
chaque alternateur R I2 = 545 W. b) U = (373,862 – j46,584) V en module
376,8 V; I = (17,65 + j2,347) A en module 17,8 A. 2. Dans le récepteur,
I = (10,605 – j14,14) A en module 17,67 A; dans chaque alternateur, I1 =
(9,302 – j12,403) A en module 15,5 A; I2 = (1,302 – j1,736) A en module
2,17 A; tension aux bornes du récepteur US = 354,3 V en module 354,3 V;
puissance fournie par les alternateurs P1 = E1 I1 cos 1 = 3720 W;
P2 = 468,72 W; puissance absorbée par le récepteur P = U I cos = 3756,3 W;
le rendement = 0,9.

Exercice 6: Etude de la Motorisation d’un moulin par une machine


synchrone

Un moulin destiné à produire de la farine est entraîné par une turbine


hydraulique et une machine synchrone reliée au réseau. L’ensemble turbine +
machine synchrone + meule est sur un même axe. La puissance nécessaire au
bon fonctionnement du moulin est de 80 kW. La puissance mécanique fournie par
la turbine varie entre 0 et 170 kW selon le débit d’eau dans la conduite
d’alimentation. La figure 6.23 donne une vue d’ensemble du système : On
négligera toutes les pertes et frottements.

37 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

I/ Sachant que la machine est directement reliée au réseau, justifier l’utilisation


d’une machine synchrone pour une telle application.

II/ Afin de compenser la consommation d’énergie réactive de l’ensemble de


l’installation, la machine synchrone doit fournir au réseau une puissance réactive
Q de 36 kVAR

1. Calculer la puissance active que doit renvoyer au réseau la machine lorsque la


turbine nous fournit 100% de sa puissance.
2. Calculer la puissance active que doit absorber au réseau la machine lorsque la
turbine ne nous fournit pas de puissance.
3. En déduire la puissance apparente minimale de la machine synchrone.

III/ La machine installée à une puissance apparente de 120 kVA, est montée en
étoile sur un réseau 380V 50Hz. Sa réactance cyclique à 50 Hz (réactance de
Behn Eschenbourg) est Lc =1.95 W. Ses résistances sont négligées. Elle est
héxapolaire (p = 3).

Lorsque la turbine nous fournit 170 kW,

1. Calculer le courant absorbé par une phase de la machine


2. Calculer le déphasage entre la tension aux bornes d’un enroulement de la
machine et le courant de phase.
3. Tracer avec autant d’exactitude que possible le diagramme de Behn
Eschenbourg
4. Evaluer graphiquement la f.e.m à vide nécessaire pour ce point de
fonctionnement
5. Vérifier par le calcul la valeur de la fem.

Réponses:

I/ La machine étant connectée au réseau, sa vitesse de rotation en


fonctionnement normal est donc fixée par la pulsation du réseau. La meule étant
solidaire de l’axe de la machine, la présence de la machine synchrone fixe la
vitesse de rotation de la meule. De plus, nous avons vu dans le cours qu’une
machine synchrone est susceptible de fonctionner dans les quatre électriques. Il
va donc être possible à l’aide de la machine synchrone d’adapter la puissance
active fournie par la turbine à la meule. Si la puissance en sortie de la turbine est
supérieure à la puissance nécessaire au bon fonctionnement du moulin, la
machine va renvoyer au réseau le surplus de puissance active. Si la puissance en
sortie de la turbine est inférieure à la puissance nécessaire au bon
fonctionnement du moulin, la machine synchrone va fournir à la meule le
complément de puissance active nécessaire. De même, il va être possible
d’utiliser la machine synchrone pour fournir de la puissance réactive au réseau,

38 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


Electrotechnique : Chapitre 6 : Les machines synchrones

ce qui évitera d’avoir à placer des condensateurs afin de compenser l’énergie


réactive consommée par le reste de l’installation.
II/ 1) P = 90 kW; 2) Pabsorbée = 80 kW; 3) S = 97 kVA; III.1) I = 146 A; 2)
= 210°; 3) Figure 6.24

Figure 6.24

4) par mesure E = 405 V; 5) E = 416 V

Figure 6.23:

VI.9. Bibliographie

[1] F. Milsant, Machines électriques, Edition Ellipses, Paris, France, 1991.


[2] A. Fouillé, Problème d’électrotechnique à l’usage des ingénieurs, Machines
électriques, Edition Dunod, Paris, France, 1978.
[3] F. Lucas, P. Charruault, Les machines électriques, Edition Delagrave, Paris,
France, 1987
[4] J-L Dalmasso, Cours d’électrotechnique 1 Machines tournantes à courants
alternatifs, Edition Belin, Paris, France, août 1990

39 39 Par Dr Yao BOKOVI, de l’ENSI de l’Université de Lomé [email protected]


156 CHAPITRE 4. MACHINES SYNCHRONES

F IGURE 4.54 – Diagramme de Behn-Eschenburg montrant la répartition des puis-


sances : pendant et après l’égalisation des puissances actives.

4.5 Exercices et problèmes sur la machine synchrone

4.5.1 Alternateur monophasé

Un alternateur monophasé tétrapolaire comporte 100 conducteurs. Le flux par


pôle vaut 25 mWb et la fréquence est de 50 Hz. On mesure aux bornes de l’induit une
tension de valeur efficace E = 267 V.

1. Calculer la vitesse de rotation du rotor de l’alternateur.


2. Calculer le coefficient de Kapp de l’enroulement.

Voir la correction page 160.

4.5.2 Alternateur triphasé

Le rotor d’un alternateur triphasé, 50 Hz, tourne à la vitesse de 750 tr/min . Son
stator comporte 120 encoches régulièrement réparties, chacune d’elles contient 4
conducteurs. Toutes les encoches sont utilisées, les trois enroulements sont couplés
en étoile et leur résistance est négligée ; le coefficient de Kapp est 2,14. On donne le
flux par pôle en fonction de l’excitation :

I e (A) 8 10 11,8 15,4 17 20 26 34


φ (mWb) 50 61 70 85 90 97 105 108
4.5. EXERCICES ET PROBLÈMES SUR LA MACHINE SYNCHRONE 157

F IGURE 4.55 – Diagramme de Behn-Eschenburg montrant la répartition des puis-


sances : pendant et après l’égalisation des puissances réactives.

L’alternateur débite 150 A purement inductifs sous la tension de 962 V entre fils
de ligne avec une excitation de 15, 4 A.

1. Calculer le nombre de pôles de l’alternateur.


2. Calculer la tension à vide pour I e = 15, 4 A.
3. Calculer la réactance synchrone par phase pour cette excitation.

Voir la correction page 160.

4.5.3 Alternateur triphasé

Un alternateur triphasé possède un stator monté en étoile. Son rotor tourne à


la vitesse de 1500 tr/min. La fréquence est de 50 Hz. La résistance d’une phase est
R = 0, 8 Ω . On a relevé la caractéristique à vide :

I e (A) 0 0,25 0,4 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2 3


E (V) 10 86 131 156 192 213 226 240 252 262 305

Un essai en court-circuit a permis de relever ICC = 48 A pour un courant d’exci-


tation de I e = 0, 5 A.

1. Calculer la réactance synchrone d’induit Lω.


2. L’alternateur débite dans un récepteur inductif dont le facteur de puissance
est 0,8, un courant de 30 A en ligne sous une tension de 380 V entre phases.
Calculer l’intensité du courant d’excitation.
158 CHAPITRE 4. MACHINES SYNCHRONES

3. Calculer la valeur de la tension simple à la sortie de l’alternateur dans le fonc-


tionnement suivant : I = 18 A, cos ϕ = 0, 6 capacitif, I e = 1 A.
4. On monte une charge résistive en triangle à la sortie de l’alternateur. On ne
modifie pas le courant d’excitation. Calculer la valeur R max d’une des trois ré-
sistances pour que la puissance active fournie par l’alternateur soit maximale.

Voir la correction page 160.

4.5.4 Moteur synchrone

Une machine synchrone triphasée à 6 pôles, fonctionne en moteur synchrone.


La résistance de l’induit est négligeable et la réactance constante est égale à 8 Ω. On
applique aux bornes du moteur une tension composée de 200 V, fréquence 50 Hz.
1. On règle l’excitation du moteur pour que son facteur de puissance soit égal à
1. Le moteur développe alors une puissance de 5 kW.
1.1. Calculer la vitesse du moteur en tour par minute.
1.2. Calculer le courant fourni par le réseau.
1.3. Calculer le couple moteur.
1.4. Calculer la f.c.é.m. E du moteur .
2. On augmente l’excitation du moteur jusqu’à ce que le facteur de puissance
devienne égal à 0,8 la puissance développée par le moteur reste de 5 kW.
2.1. Calculer le déphasage du courant absorbé par la machine par rapport à
la tension et le sens de ce déphasage .
2.2. Calculer le courant absorbé par le moteur.
2.3. Calculer la f.c.é.m. E du moteur.
3. Déterminer graphiquement quelques points du graphe I = f (E ) qui donne
le courant fourni par le réseau en fonction de la force contre-électromotrice
du moteur quand celui-ci développe une puissance de 4 kW. Ces points se-
ront choisis de façon à donner une idée générale de l’allure du graphe. Échelle
conseillée : 1 mm pour 2 V. On admettra que la puissance fournie par le réseau
est intégralement transmise à la roue polaire.
Voir la correction page 161.

4.5.5 Compensateur synchrone

Les compteurs d’énergie active et réactive installés sur le tableau d’alimenta-


tion d’une usine s’incrémente en moyenne de respectivement 13750 kWh et 16500
kVARh pour une journée.
1. Calculer le facteur de puissance moyen de cette usine.
2. On veut relever le facteur de puissance moyen jusqu’à 0,85 par l’emploi d’une
machine synchrone surexcitée (compensateur synchrone) fonctionnant à vide.
Calculer la puissance apparente de cette machine, si, en première approxima-
tion, on néglige la puissance active qu’elle absorbe.
3. En supposant que la machine considérée absorbe une puissance active égale
à 6,5 % de sa puissance réactive, calculer exactement la puissance apparente
du compensateur synchrone à installer.
4.5. EXERCICES ET PROBLÈMES SUR LA MACHINE SYNCHRONE 159

4. Par la suite, on veut utiliser la machine synchrone en moteur. Calculer la puis-


sance active qu’elle devra absorber si on veut relever au maximum le facteur
de puissance .
Voir la correction page 163.

4.5.6 Groupe convertisseur tournant

On étudie un groupe convertisseur tournant 50 Hz - 400 Hz. Un alternateur 400 Hz


est entraîné par un moteur synchrone 50 Hz alimenté par un réseau triphasé 380 V
entre phase. Les notations sont indiquées sur la figure 4.56.

F IGURE 4.56 – Groupe convertisseur tournant.

Les deux machines sont montées en étoile et elles ont pour caractéristiques par
phase :
– moteur : f.é.m. notée E ; réactance synchrone : X = 2 Ω ;
– alternateur : f.é.m. notée E’ ; réactance synchrone : X 0 = 0, 75 Ω.
On néglige les pertes des deux machines ainsi que les résistances des phases. La
charge triphasée 400 Hz absorbe I 0 = 30 A avec un cos = 0,6 inductif sous une tension
simple V 0 = 115 V.
1. Le moteur comporte une paire de pôles par phase.
1.1. Calculer la vitesse de rotation du groupe.
1.2. Calculer le nombre de pôles de l’alternateur.
2. Calculer valeur de la f.é.m. E 0 pour que la charge soit alimentée sous V 0 = 115 V
.
3. Calculer la puissance et le couple fournis par le moteur d’entraînement.
4. La f.é.m. du moteur est réglée pour que son facteur de puissance soit égal à 1
lorsque la charge 400 Hz est alimentée.
4.1. Calculer la valeur du courant absorbé.
4.2. Calculer la valeur de E .
5. On débranche la charge (I 0 = 0) sans modifier E . Calculer le courant absorbé
par le moteur et son déphasage par rapport à V ( en grandeur et en signe).
160 CHAPITRE 4. MACHINES SYNCHRONES

6. Pourquoi a-t-on choisi un moteur synchrone pour entraîner le groupe conver-


tisseur ?
Voir la correction page 165.

4.5.7 Couplage d’un alternateur sur le réseau : faute de couplage

A bord d’un navire, on couple un alternateur, entraîné par un moteur diesel, de


puissance apparente 10 MVA sur le réseau 6600 V - 60 Hz (tension composée). La ré-
sistance et la réactance synchrone par phase de l’alternateur valent respectivement
R = 0, 5 Ω et Lω = 1, 5 Ω. L’alternateur possède 5 paires de pôles.
A l’instant du couplage, la tension mesurée sur le réseau vaut 6580 V, la tension
aux bornes de l’alternateur est décalée de 30◦ en arrière sur celle du réseau et elle
vaut 6615 V.
1. Calculer l’appel de courant.
2. Calculer l’appel de puissance dus à cette faute de couplage.
3. Calculer le couple de torsion qui apparaît au niveau de l’accouplement diesel
- alternateur.
Voir la correction page 168.

4.5.8 corrigé de l’exercice 4.5.1, page 156

1. NS = 50 × 60 = 1500 tr/min.
¡ 2
2. E = coeff de Kapp × n 1 × p × NS × φ(I e )
¢

⇒ coeff de Kapp = n1 ×p×NE ×φ(I e ) = 267


' 2, 14
S 100×2× 50
2 ×25 · 10
−3

4.5.9 corrigé de l’exercice 4.5.2, page 156

1. Le nombre de paires de pôles de l’alternateur est donné par la formule de Fer-


raris :
f 50
NS = p ⇒ p = 750/60 = 4, il y a donc 8 pôles.
2. La caractéristique à vide tabulée nous permet d’obtenir le flux maximal sous
un pôle du rotor : φ
b = 85 mWb.
On sait que :
µ ¶
120 × 4 750
×85 · 10−3 = 1455 V
¡ ¢
E = coeff de Kapp ×n 1 ×p×NS ×φ(I e ) = 2, 14× ×4×
3 60

− →

3. Le tracé d’un diagramme de Kapp nous montre que les vecteurs V , j Lω I et

− 1455− 962
p
E sont colinéaires. On a donc : Lω = E −V
I = 150
3
' 6Ω

4.5.10 corrigé de l’exercice 4.5.3, page 157

1. La méthode est la même que celle qui nous permettait de calculer l’induc-
tance de fuite ramenée au secondaire
p d’unptransformateur dont on avait fait
E 2 −(R · I )2 1562 −(0,8×48)2
l’essai en court-circuit : Lω = I = 48 = 3, 15 A.
Année Universitaire: 2009-2010

DEVOIR SURVEILLE
Matière : Electrotechnique Date: Durée : 02 heures NB : Cours autorisés

PROBLEME 1: Modélisation d’un moteur de levage à partir d’une documentation


constructeur. 31 points

Dans le catalogue de fabricants français de moteurs LEROY SOMER, les


caractéristiques électriques du moteur à courant à continu à excitation
indépendante MS 1322 M-33 sont données dans le tableau 1.1.

PU Vitesse n (tr/min) pour la tension d’induit U CU I(A) Rendement hors RInduit


(kW) 160 V 180 V 260 V 310 V (Nm) excitation (Ω)
3,1 740 40 25 0,77 1,32
3,5 850 40 25 0,78 1,32
5,4 1300 40 25 0,83 1,32
6,6 1590 40 25 0,85 1,32

Tableau 1.1

Le moteur sera utilisé à excitation indépendante constante.

Caractéristique mécanique CU = f(n(tr/min)) du moteur.

On suppose désormais que Ke = 1,66 Vs/rad, KC = 1,66 Nm/A et CP = 2 Nm.

1. Etablir les équations numériques de CU = f(n(tr/min)) du moteur pour


U = 160 V et U = 310 V. (2x2,5 pts)
2. Tracer ces courbes sur le document réponse DRE3. Quelles sont les
fréquences nV de rotation à vide du moteur pour U = 160 V et U = 310 V ?
(4x3) points

Application de levage : la grue.


Cette machine est associée à un réducteur dans une application de levage
(grue). La masse totale à transporter est m = 800 kg. Le rapport de réduction
est défini par k = nréd/n = 1/60 où nréd est la fréquence de rotation de l’arbre en
sortie du réducteur. La chaîne de transfert de l’énergie est présentée à la
figure 1.1.

1/4
UCAO-UUT Année 2009-2010
SECRETARIAT ACADEMIQUE ET PEDAGOGIQUE
B.P 1502 Lomé
Tél : 228 338 92 68

UE D’ELECTROTECHNIQUE

DEVOIR N°1
Date : 15 mai 2010 Durée: 02 Heures
NB: COURS AUTORISES

PROBLEME 1 : Conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique. 14 pts

On étudie le mouvement horizontal d’une machine, entraînée par un moteur. Le


couple résistant est constant et vaut : . Son allure est représentée à
-
la figure 3. Le profil de vitesseΩ = f(t) adopté pour le moteur est donné à la
figure 1.
1) Commencer par tracer l’allure du couple d’accélération Ca en fonction du
temps à la figure 2. 07 pts
2) Tracer l’allure du couple moteur sur le profil de vitesse à la figure 4. 07 pts
Ne pas oublier à rendre la page des figures.

PROBLEME 2: Transformateur monophasé. 16 points

Les caractéristiques d’un transformateur monophasé sont les suivantes :


f = 50 Hz, Sn = 30 kVA, U1n = 14 kV et U20 = 140 V.
Les éléments du schéma équivalent ramené au secondaire sont les suivants :
Rμ = 980 kΩ, Xµ = 117,5 kΩ, RS = 47 mΩ et XS = 121,3 mΩ.
Ce transformateur est branché sur un réseau à tension constante U1 = 14 000 V.
Il alimente en parallèle l’éclairage urbain dont la consommation est de 100 A
avec cos φ = 1, et une usine qui consomme 100 A avec cos φ = 0,8 (arrière).
1. Pour calculer la tension U2 au secondaire on demande : (4 x 2 points)
a- Le courant total I2 au secondaire.
b- Le facteur de puissance cos φ2 de l’ensemble des charges au
secondaire.
c- La chute de tension ΔU2 au secondaire due aux éléments RS et XS.
d- En déduire la tension U2 aux bornes de la charge au secondaire du
transformateur.
2. Calculer : (4 x 2 points)
a- La puissance utile P2.
b- Les pertes joules Pj.
c- Les pertes fer Pfer.
d- Le rendement du transformateur.

1/2
COPIE A RENDRE

Figure2

Figure 4

2/2
Université de Kara Année Universitaire: 2011 - 2012
Faculté des Sciences et Techniques
Fa S T
Filière: LPAEH, LPAEI
Semestre V

DEVOIR SURVEILLE N°1 D’ELECTROTECHNIQUE


Durée: 02 heures NB: Cours autorisés

PROBLEME 1: Répondre par « Vrai » ou « Faux ». 10 points

1) Un moteur à bagues est encore appelé moteur asynchrone à cage.


2) Dans le fonctionnement d’une machine asynchrone, l’existence d’un couple d’entraînement
signifie que la vitesse N du rotor est égale à la vitesse NS de l’induction statorique.
3) Le nombre de pôles au rotor d’une machine asynchrone est le même que pour une phase
statorique de la machine.
4) Dans les machines asynchrones, quelle que soit la vitesse N du rotor, les inductions
tournantes statorique et rotorique ont toujours la même vitesse NS.
5) Toï affirme si un moteur asynchrone est au démarrage, alors le glissement g et la vitesse
de rotation N sont nuls alors que le moteur tourne à la vitesse de synchronisme NS lorsque
le glissement g vaut l’unité.
6) Le démarrage étoile-triangle d’une MAS permet de réduire la pointe d’intensité en la
divisant par et de multiplier le couple de démarrage par 3.
7) Une machine synchrone est toujours excitée à partir de bobinage enroulé sur le rotor et
traversé par un courant continu: ce bobinage est encore appelé le circuit d’induit.
8) La vitesse de rotation d’un moteur asynchrone est indépendante de la charge.
9) La vitesse de rotation d’un moteur synchrone est liée à la fréquence du réseau
d’alimentation.
10) En procédant aux essais à vide et en court-circuit d’un transformateur, on trouve ainsi
respectivement les pertes cuivre et les pertes fer.

PROBLEME 2: Alternateur triphasé. 10 points

Un alternateur triphasé possède un stator monté en étoile. Son rotor tourne à la vitesse de 1500
tr/min. La fréquence est de 50 Hz. La résistance d’une phase est R Ω. = 0,8
On a relevé la
caractéristique à vide:

Ie(A) 0 0,25 0,4 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2 3


E(V) 10 86 131 156 192 213 226 240 252 262 305

Un essai en court-circuit a permis de relever ICC = 48 A pour un courant d’excitation de Ie = 0,5 A.


1) Calculer la réactance synchrone d’induit Lω. 2 pts
2) L’alternateur débite dans un récepteur inductif dont le facteur de puissance est 0,8, un
courant de 30 A el ligne sous une tension de 380 V entre phases. Calculer l’intensité du
courant d’excitation Ie. 2 pts
3) Calculer la valeur de la tension simple à la sortie de l’alternateur dans le fonctionnement
suivant: I = 18 A, cosφ = 0,6 capacitif, Ie = 1 A. 3 pts
4) On monte une charge résistive en triangle à la sortie de l’alternateur. On ne modifie pas le
courant d’excitation. Calculer la valeur Rmax d’une des trois résistances pour que la
puissance active fournie par l’alternateur soit maximale. 3 pts

1/1
Figure 1.1.

3. Calculer le couple Créd que doit fournir le réducteur pour entraîner la masse
m en régime établi (c'est-à-dire à v = Cte) dans la phase de montée. En
déduire la valeur du couple CU correspondante ainsi que la valeur du
courant I absorbé par le moteur. On prendra g = 9,81 m/s2 et on
supposera que le rendement du réducteur est réd = 0,9. (3x2 points).
4. Déterminer graphiquement (document réponse DRE3) ou par calcul les
fréquences de rotation n du moteur pour U = 160 V et U = 310 V puis les
vitesses de translation correspondantes v en m/min. (4x2 points).

PROBLEME 2 : Transformateur monophasé. 16 points

Les caractéristiques d’un transformateur monophasé sont les suivantes :


f = 50 Hz, Sn = 30 kVA, U1n = 14 kV et U20 = 140 V.
Les éléments du schéma équivalent ramené au secondaire sont les suivants :
Rμ = 980 kΩ, Xµ = 117,5 kΩ, RS = 47 mΩ et XS = 121,3 mΩ.
Ce transformateur est branché sur un réseau à tension constante U1 = 14 000 V.
Il alimente en parallèle l’éclairage urbain dont la consommation est de 100 A
avec cos φ = 1, et une usine qui consomme 100 A avec cos φ = 0,8 (arrière).
1. Pour calculer la tension U2 au secondaire on demande : (4 x 2 points)
a- Le courant total I2 au secondaire.
b- Le facteur de puissance cos φ2 de l’ensemble des charges au
secondaire.
c- La chute de tension ΔU2 au secondaire due aux éléments RS et XS.
d- En déduire la tension U2 aux bornes de la charge au secondaire du
transformateur.
2. Calculer : (4 x 2 points)
a- La puissance utile P2.
b- Les pertes joules Pj.
c- Les pertes fer Pfer.
d- Le rendement du transformateur.

2/4
PROBLEME 3: Vrai ou Faux. 13 points

1. Compléter le tableau 1 par «rotor» ou «stator».

Nature de la machine induit Inducteur


Machine à courant continu
Moteur asynchrone
Machine synchrone

Tableau 1.

2. Répondre par «vrai» ou «faux».

a) Dans une machine à courant continu, on trouve des balais en graphite


liés au rotor pour frotter sur les lames de cuivre qui sont les collecteurs
jouant le rôle de redresseur mécanique.
b) Dans la fabrication des machines à courant continu, pour augmenter
(élever) la tension d’induit, on a recours à deux moyens :
- augmenter la f.é.m. induite par spire grâce à des spires plus longues
en réalisant des sections composées chacune de deux faisceaux;
- augmenter le nombre de sources inductrices grâce à davantage de
paire de pôles.
c) En procédant aux essais à vide et en court-circuit d’un transformateur,
on trouve ainsi respectivement les pertes cuivre et les pertes fer.
d) Le rendement d’un transformateur est maximal lorsque les pertes
cuivre sont égales aux pertes fer.
e) Les secondaires des transformateurs sont couplés en triangle pour le
transport et en étoile pour la distribution d’énergie.
f) Avec le moteur asynchrone à cage, on a accès au rotor (par des bagues
et des balais) et au stator.
g) Avec le moteur asynchrone à rotor bobiné, l’accès au stator est
possible alors qu’il est impossible pour le rotor.

3/4
Document à rendre (à ne pas oublier à mettre dans le cahier)

4/4
Année Universitaire: 2009-2010

DEVOIR SURVEILLE N°2


Matière : Electrotechnique Date: Durée : 02 heures NB : Cours autorisés

PROBLEME 1: Chute de tension - Diagramme de Behn-Eschenburg


18 points

Un alternateur triphasé a les caractéristiques nominales suivantes: 12 kVA –


220/380 V – 1500 tr/min – 50 Hz. Excitation maximale: 5 A.

Cet alternateur étant monté en étoile.

1. Tracer la caractéristique à vide à 1500 tr/min EV = f(Ie) selon les relevés du


tableau 6.3. 2 points

Ie (A) 1 1,8 2,6 3,2 4 5


EV (V) 136 248 316 346 368 383

Tableau 6.3

2. Tracer sur le même graphique la caractéristique en court-circuit ICC = f(Ie),


sachant qu’elle est linéaire et passe par le point Ie = 1 A; I = 19,2 A. 2 points
3. La résistance de l’induit par phase à la température de régime r = 0,625 Ω.
On demande:
a) Pour chaque valeur du courant d’excitation utilisé dans l’essai à vide,
l’impédance et la réactance synchrone de l’induit et cos = 0,8 AR. 6 pts
b) Le diagramme de Behn-Eschenburg dans les conditions de courant
nominal, avec Ie = 4,2A, vitesse de rotation nominale. 3 points
c) La chute de tension pour ce fonctionnement. 3 points
d) La caractéristique en charge U2 = f(I) de l’alternateur lorsque la seule
variable est le courant débité tandis que le déphasage, l’excitation, la
vitesse de rotation ont les valeurs de la question b). 2 points

PROBLEME 2 : Moteur asynchrone 12 points

Un moteur asynchrone triphasé à cage, 220/380 V, est alimenté par un réseau


127/220 V, 50 Hz. La résistance R, mesurée entre deus phases du stator est
3,5 Ω. On réalise un essai à vide: le moteur a une fréquence de rotation N S
pratiquement égale à 3000 tr/min et la méthode des deux wattmètres donne les
indications suivantes: P1 = 460 W, P2 = - 260 W (avec les conventions
habituelles pour cette méthode). L’intensité du courant en ligne I0 est égale à
3,32 A.

1/2
1. Quel est le couplage à adopter dans ce cas? 2 points
2. Quel est le nombre de pôles du stator? 2 points
3. Calculer:
a) La puissance absorbée P0. 2 points
b) Le facteur de puissance. 2 points
c) Les pertes par effet joule au stator PJs. 2 points
d) Les pertes magnétiques Pf sachant que les pertes mécaniques Pm valent
20 W. 2 points

PROBLEME 3: QCM: Dans chaque proposition, il faut choisir la bonne réponse.


10 points

a) Un moteur asynchrone triphasée a les inscriptions 230/400 V à stator


de 4 pôles, f = 50 Hz. On dispose d’un réseau électrique 133 /230 V. Le
moteur sera couplé en :
a1) étoile;
a2) triangle;
a3) le réseau ne convient pas à l’alimentation du moteur.

b) On parle de machine synchrone à pôles lisses lorsque :


b1) l’induit est à pôles lisses;
b2) l’inducteur est bobiné à pôles lisses;
b3) la machine est de petite puissance.

c) Pour la régulation de la tension aux bornes d’un alternateur à pôles


lisses mais à circuit magnétique non saturé, on utilise dans la
détermination indirecte l’une des trois méthodes:
c1) méthode de Behn-Eschenbourg;
c2) méthode de Potier;
c3) méthode de Blondel.

d) Parmi les machines statiques, on peut citer:


d1) le transformateur;
d2) la machine à courant continu;
d3) le moteur asynchrone.

e) L’excitatrice débitant le courant inducteur Ie d’une machine synchrone


est :
e1) une machine à courant continu;
e2) une petite machine synchrone (alternateur);
e3) une machine asynchrone fonctionnant en génératrice.

2/2
Année Universitaire: 2009-2010

EXAMEN DE SYNTHESE
Matière : Electrotechnique Date: Durée : 02 heures NB : Cours autorisés

PROBLEME 1: Couplage des alternateurs en parallèle. 18 points

On dispose de deux alternateurs monophasés identiques entraînés à la même


vitesse rigoureusement constante. Leur résistance interne est Ω1,8et leur
réactance interne est 2,4 Ω, réactance supposée indépendante du courant
d’excitation. Ces deux alternateurs sont couplés en parallèle.

1. Etude de la marche à vide

Au moment du couplage, les f.é.m. des alternateurs ont pour valeur efficace 400
V et 360 V et sont déphasées de 11 /12 radian. Déterminer les valeurs efficaces
de la d.d.p. entre leurs bornes communes et de l’intensité du courant de
circulation. 6 points

2. Etude de la marche en charge dans un cas particulier

Au moment du couplage, les f.é.m. de valeur efficace 400 V et 360 V sont


exactement en opposition de phase et l’on place entre leurs bornes communes
un récepteur de résistance 12 Ω et de réactance inductive 16 Ω.

Déterminer les intensités efficaces des courants dans le récepteur et dans chaque
alternateur, la valeur efficace de la tension aux bornes du récepteur, les
puissances actives fournies par chaque alternateur, la puissance active absorbée
par le récepteur ainsi que le rendement de l’opération. (2+2+2+2+1+1+1+1)
points

PROBLEME 2 : Moteur asynchrone 12 points

Machine asynchrone

On considère le schéma de la figure 1 qui présente une chaîne de conversion de


l’énergie. En sortie du redresseur (redresseur monophasé non commandé), le
rôle du filtre est de:
- Lisser le courant fourni par le redresseur,
- Fournir une tension parfaitement continue à l’onduleur de tension.

On considère que la tension uC aux bornes du condensateur reste constante,


égale à UC.

1/3
Etude de la machine synchrone

1. A partir des données constructeur (cf. annexe 2), dans le cas où la


machine est alimentée par le réseau industriel 230 V/400 V et pour
la machine de 5,5 kW, donner les valeurs du courant nominal, du
couple maximum et du facteur de puissance. En déduire la valeur de
la puissance réactive absorbée par la machine au point de
fonctionnement nominal. 8 points
2. A partir des données précédentes, donner une allure dans le plan
couple-vitesse C(Ω) de la caractéristique de la machine asynchrone
pour 0 Ω 2ΩS où ΩS est la vitesse synchrone. De plus, on donne
Cdémarrage/Cnominal = 2,4. 4 points

PROBLEME 3: Transformateur monophasé. 10 points

Pour un transformateur de 100 kVA x 50 Hz, on fait les essais suivants : essai à
vide sous tension nominale U1n = 5000 V. U20 = 390 V. La puissance active
absorbée P0 = 720 W. Le courant primaire I10 = 1,2 A. Essai en court-circuit
ICC = 10 A, U1CC = 45,25 V. La puissance active absorbée PCC = 320 W.
1. Calculer l’intensité nominale I2n. 2 pts
2. Déterminer les éléments du schéma équivalent ramené au secondaire du
transformateur. 4 pts
3. Déterminer la valeur de U2 pour une charge de facteur de puissance
cos φ2 = 0,5 (φ2 en avant), pour l’intensité nominale. 2 pts
4. Pour un court-circuit au secondaire à intensité nominale, quelle serait la
valeur de la tension primaire ? 2 pts

2/3
3/3
Université de Kara Année Universitaire: 2011 - 2012
Faculté des Sciences et Techniques
Fa S T
Filière: LPAEH, LPAEI
Semestre V

EXAMEN DE SYNTHESE D’ELECTROTECHNIQUE


Date: juillet 2012 Durée: 02 heures NB: Cours autorisés

PROBLEME 1 : Machine à excitation indépendante entraînant un treuil 14 points

L’énergie d’un treuil est fournie par un moteur à courant continu à excitation
indépendante dont l’induit et l’inducteur sont alimentés sous une tension U = 230
V. En charge, le treuil soulevant verticalement une charge à la vitesse de 4 m/s,
le moteur tourne à une vitesse de 1200 tr/min et son induit absorbe une
puissance électrique de 17,25 kW. La résistance de l’induit est de 0,1Ω; celle de
l’inducteur de 46 Ω; les pertes constantes ont pour valeur 1 kW ; l’accélération
de la pesanteur sera prise égale à g = 10 m/s2 ; le rendement du treuil est de
0,75.

1. Calculer les courants absorbés par l’induit et l’inducteur. 2 pts


2. Calculer la f.é.m. du moteur. 2 pts
3. Calculer la puissance utile du moteur. 2 pts
4. Calculer le couple utile du moteur. 2 pts
5. Calculer le rendement du moteur. 2 pts
6. Calculer le rendement global de l’équipement. 2 pts
7. Calculer la masse soulevée par le treuil. 2 pts

PROBLEME 2: Moteur asynchrone à cage : démarrage et bilan de puissance. 26 points

Un moteur asynchrone triphasé tétrapolaire 380/600 V – 50 Hz est alimenté par


un réseau 380 V – 50 Hz. La résistance d’une phase du stator vaut 0,45 Ω. En
fonctionnement à vide, le moteur absorbe un courant de 3 A et une puissance de
420 W.

1. Calculer les pertes fer du stator et les pertes mécaniques en les supposant
égales. (2x2) pts
2. En charge nominale, la puissance utile sur l’arbre du rotor est de 4 kW, le
facteur de puissance de 0,85 et le rendement de 0,87.
2.1. Calculer l’intensité du courant absorbé. 2 pts
2.2. Calculer les pertes Joule au stator. 2 pts
2.3. Calculer les pertes Joules au rotor. 4 pts

Proposé par M. Yao BOKOVI 1/2 UK, FaST – LPAEH & LPAEI
2.4. Calculer le glissement et la vitesse du rotor exprimée en nombre de
tours par minute. (2x2) pts
2.5. Calculer le couple utile. 2 pts
3. On désire effectuer le démarrage étoile-triangle avec ce moteur
conformément aux matériels disposés dans le tableau 2.1.
3.1. Dresser le circuit de puissance. 3 pts
3.2. Dresser le circuit de commande. 5 pts

Tableau 2.1

Matériels Qté Rôle


KM1 01 Couplage étoile
KM2 01 Mise sous tension du moteur
KM3 01 Couplage triangle
F2 01 Relais thermique
Q1 01 Sectionneur porte fusibles
Bloc temporisé 01 Temporisation du passage étoile au triangle
Bloc additif 03 Augmenter le nombre de contact des contacteurs
S0 01 Bouton poussoir arrêt
S1 01 Bouton poussoir marche
Lampes de signalisation respectivement étoile,
H1, H2, H3 03
présence de tension et triangle.
M((U1, V1, W1),
01 Moteur triphasé asynchrone à cage
(U2, V2, W2)) 3~

Proposé par M. Yao BOKOVI 2/2 UK, FaST – LPAEH & LPAEI
Université de Kara Année Universitaire: 2014 - 2015
Faculté des Sciences et Techniques
Fa S T
Filière: LPAEH, LPAEI
Semestre V

EXAMEN DE SYNTHESE D’ELECTROTECHNIQUE Durée: 02 heures NB: Cours autorisés

PROBLEME : Fonctionnement en charge d’un alternateur

La plaque signalétique d’un alternateur triphasé porte les indications suivantes :

50 kVA ; 220-380 V, 50 Hz ; 6 pôles

A vide, à la fréquence de synchronisme, on a relevé la caractéristique de la figure 1 (pour une phase).

1. Calculer:
1.1. La fréquence de synchronisme en tr/min. 1 pt
1.2. La valeur efficace du courant nominal. 1 pt
2. On obtient le courant nominal sous la tension nominale, dans une charge résistive, lorsque le courant
d’excitation prend la valeur Ie = 37 A.

En négligeant la résistance des phases statoriques, on demande :


2.1. Faire le circuit équivalent pour une phase de l’alternateur en marche, puis dresser le diagramme de
Fresnel. (1 + 1) pts
2.2. La réactance synchrone X de chaque phase (on conservera cette valeur dans tout le problème). 2pt
2.3. Le courant inducteur J nécessaire pour obtenir, en court-circuit le courant Icc = In. 2 pts
3. L’alternateur alimente sous la tension U = 380 V:
• 7 moteurs triphasés de puissance 5 kW, de rendement 0,80 et de facteur de puissance 0,8 inductif;
• 150 lampes de 100 W-220 V réparties régulièrement sur les phases.
On demande:
3.1. Le courant phaseur IM en régime normale absorbé par chaque moteur triphasé et celui IL absorbé par
chaque groupe de 50 lampes branchées entre le neutre et un fil de phase. (1+1) pts
3.2. En déduire le courant efficace total IT dans chacune des phases, puis le facteur de puissance de
l’ensemble de charges connectées à l’alternateur. (1+1) pts
3.3. Dresser alors le diagramme de Fresnel puis calculer la valeur de la f.e.m. E. (1,5 + 1,5) pts
3.4. Le courant d’excitation Ie correspondant. 1 pt
3.5. Le couple d’entraînement TMot sachant que le rendement de l’alternateur seul est de 95 %. 2 pts
4. L’alternateur n’alimente plus que 3 moteurs et 60 lampes; calculer le nouveau courant Ie pour que la
tension soit encore 380 V. 2 pts

Figure 1

Proposé par Dr Yao BOKOVI 1/1 UK, FaST – LPAEH & LPAEI
Université de Kara Année Universitaire: 2016 - 2017
Faculté des Sciences et Techniques
Fa S T
Filière: LPAEH, LPAEI
Semestre V

EXAMEN DE SYNTHESE D’ELECTROTECHNIQUE


Durée: 02 heures NB: Cours autorisés

PROBLEME 1 : Machine asynchrone. 08 points

1. Pour une machine asynchrone hexapolaire stator et à rotor à cage d’écureuil, quel
est est le nombre de pôle au rotor ? 2 pts
2. Un stator tétrapolaire est alimenté par un système triphasé de courants à la
fréquence 50 Hz.
a) Indiquer le nombre de bobine par phase et le nombre total de bobines du
stator. (2+2) pts
b) Quelle est la fréquence de rotation du champ magnétique tournant stator ?
2 pts

PROBLEME 2 : Machine à courant continu. 09 points

La courbe de magnétisation d’un générateur à courant continu donne l’évolution de la


tension à vide E aux bornes des balais en fonction de l’intensité du courant inducteur IS à
la vitesse N = 1000 tr/min (Tableau 2.1).
Tableau 2.1 IS [A] 1,50 1,25 1,00 0,5
E[V] 250 230 200 100

1. Quelle doit être la vitesse N0 du générateur pour avoir une tension à vide de 250
V si le courant inducteur est 1,25 A ? 3 pts
2. Quel doit être le courant inducteur IS0 pour avoir 200 V à vide à N = 800 tr/min ?
3 pts
3. On alimente désormais cette machine à l’aide d’une tension continue de 230 V et
le courant inducteur est réglé à 1 A. Quelle sera alors la vitesse à vide du
moteur ? On ne tiendra pas compte des pertes. 3 pts

PROBLEME 3 : Transformateur monophasé. 07 points

Pour un transformateur monophasé de 100 kVA - 50 Hz, on fait les essais suivants :
essai à vide sous tension nominale U1n = 5000 V. U20 = 390 V. La puissance active
absorbée P0 = 720 W. Le courant primaire I10 = 1,2 A. Essai en court-circuit I1CC = 10 A,
U1CC = 45,25 V. La puissance active absorbée PCC = 320 W.
1. Calculer l’intensité nominale I2n. 1 pt
2. Déterminer les éléments (résistance RS et réactance XS) du schéma équivalent
ramené au secondaire du transformateur. (1,5 + 1,5) pts
3. Déterminer la valeur de U2 pour une charge de facteur de puissance cos φ2 = 0,5
(φ2 en avant), pour l’intensité nominale. 1 pt
4. Pour un court-circuit au secondaire à intensité nominale, quelle serait la valeur de
la tension primaire ? 2 pt

1/1
Université de Lomé Année Universitaire: 2011 - 2012
Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs
ENSI
Département de Génie Mécanique : GM
LP5-GM &Filière Longue : 5èreannée : FL5-GM

DEVOIR SURVEILLE N°1 DE MACHINES ELECTRIQUES: GEL 336


Date : Mercredi 08février 2012.Durée : 02 heures.NB : Cours autorisé

PROBLEME 1 :Transformateur monophasé. 10 points

Soit un transformateur monophasé de caractéristiques:


10 kVA, 60 Hz, 600 V / 120 V dont l'impédance équivalente ramenée au primaire est
égale à (Req+jXeq) =(0,5+j6,0)Ω.

Une charge inductive est connectée au secondaire. On mesure alors au primaire:


tensionprimaire V1 = 600 V, courant primaire I1=16,67 A, puissance active absorbée par
le primaire P1=7,8 kW. On dresse alors le circuit équivalent du transformateur ramené au
primaire avec la charge (figure 1.1).

1) Calculer l’impédance de la charge Z’ch = R’ch + jX’ch ramenée au primaire. 2 pts


2) Calculer le facteur de puissance au primaire .1 pt
3) Calculer le courant complexe (courant phaseur) I1 primaire sachant que la phase
de la tension primaire V1 est nulle. 2 pts
4) Trouver la tension phaseurV2’ aux bornes de la charge et en déduire la tension
phaseurV2 aux bornes du secondaire du transformateur.(2+2) pts
5) Quel est le facteur de puissance de la charge.1 pt

PROBLEME 2:Transformateur monophasé. 10 points

La figure2.1 montre une photographie de la locomotive BB 37000 et le schéma simplifié


correspondant au système électrique d’alimentation d’un seul moteur de traction.
L’enroulement primaire est alimenté à partir du réseau 25 kV, 50 Hz et le secondaire est
constitué de quatre (04) enroulements considérés comme identiques, débitant le même
courant dans les charges identiques.

Proposé par M. Yao BOKOVI 1 Université de Lomé – ENSI /LP5GM &FL5GM


Sa puissance apparente nominale est de 5,6 MVA. On se propose de déterminer les
paramètres du modèle équivalent du transformateur de la figure 2.2 au travers des
différents essais réalisés et décrits ci-dessous.
• Essai à vide:
Tension secondaire à vide sous tension caténaire nominale U1n de 25 kV:U20 = 1360 V,
Courant efficace absorbé au primaire:I10 = 1,25 A,
Puissance mesurée à vide:P10 = 6,8 kW.
• Essai en court-circuit:
Sous tension réduite et au courant nominal, on court-circuite tous les enroulements
secondaires.La tension réduite de court-circuit est de 37,1%.Puissance active en court-
circuit mesurée au primaire: P1CC = 25 kW.

1- Déduire des essais le rapport de transformation m par enroulement et calculer les


intensités des courants primaire et secondaire nominaux I1n et I2n. On négligera à
vide I10. (1+1+1) pts.
2- Que représentent RFe et Lµ ? Par quel essai on peut déterminer leurs valeurs ? Les
calculer. (0,5+0,5+0,5+1,25+1,25) pts.
3- Préciser la valeur du courant I2CC lors de l’essai en court-circuit. En déduire la
valeur des éléments R2 et L2. (1+1+1) pts.

I1 0,5 Ω j6 Ω

R eq X eq
R'ch
V1 V' 2

X'ch

Figure 1.1

Proposé par M. Yao BOKOVI 2 Université de Lomé – ENSI /LP5GM &FL5GM


Proposé par M. Yao BOKOVI 3 Université de Lomé – ENSI /LP5GM &FL5GM
Université de Lomé Année Universitaire: 2014 - 2015
Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs
ENSI
Département de Génie Mécanique : GM
LP5-GM & MP3-GM

DEVOIR SURVEILLE N°1 DE MACHINES ELECTRIQUES: GEL 121 & 432


Date : Mercredi 04 février 2015. Durée : 02 heures. NB : Cours autorisé

PROBLEME 1: «Vrai» ou «Faux» 14 points

Répondre par « Vrai » ou « Faux »


1. Les matériaux ferromagnétiques ont souvent des propriétés conductrices pour le courant
électrique ; en présence d’un flux variable, la fém. induite crée les courants de Foucault qui
circulent dans le matériau. L’effet Joule dissipe l’énergie sous forme de chaleur, ce sont les
pertes par courants de Foucault. 0,5 pt
2. Sous l’effet des champs d’induction et d’excitation, les forces de Laplace créent des contraintes
internes au matériau qui mettent en mouvement les domaines de Weiss. Leur frottement les
uns contre les autres favorise l’échauffement du matériau : ce sont les pertes par hystérésis.
0,5 pt
3. Les moyens de réduction des pertes par hystérésis consistent à :
· Utiliser un matériau plus résistif : fer avec addition de silicium, ferrite.
· Augmenter la résistance au passage des courants: circuit magnétique composé de tôles
(feuilletage) isolées entre elles par oxydation surfacique. 0,5 pt
4. La réduction des pertes par courants de Foucault s’obtient en utilisant des matériaux
ferromagnétiques doux. 0,5 pt
5. En procédant aux essais à vide et en court-circuit d’un transformateur, on trouve ainsi
respectivement les pertes cuivre et les pertes fer.
6. Le rendement d’un transformateur est maximal lorsque les pertes cuivre sont égales aux pertes
fer.
7. Les secondaires des transformateurs sont couplés en triangle pour le transport et en étoile
pour la distribution d’énergie.

PROBLEME 2 : Transformateur monophasé. 13 points

Pour un transformateur de 100 kVA x 50 Hz, on fait les essais suivants : essai à vide sous tension
nominale U1n = 5000 V. U20 = 390 V. La puissance active absorbée P0 = 720 W. Le courant
primaire I10 = 1,2 A. Essai en court-circuit I1CC = 10 A, U1CC = 45,25 V. La puissance active
absorbée PCC = 320 W.
1. Calculer l’intensité nominale I2n. 2 pts
2. Déterminer les éléments du schéma équivalent ramené au secondaire du transformateur. 5
pts
3. Déterminer la valeur de U2 pour une charge de facteur de puissance cos φ2 = 0,5 (φ2 en
avant), pour l’intensité nominale. 3 pts
4. Pour un court-circuit au secondaire à intensité nominale, quelle serait la valeur de la
tension primaire ? 3 pts

PROBLEME 3 : Transformateur monophasé. 13 points

Un transformateur 220 V/15 kV à 50 Hz comporte un circuit magnétique de section utile 1 dm2 et


de longueur moyenne 1 m. L’induction maximale dans le fer doit être 1,2 T. Le secondaire débite
10 A avec un facteur de puissance de 0,86. Calculer :
1) les nombres de spires des enroulements primaires et secondaires ; 2x2,5 pts
2) le courant primaire (I0 négligeable) ; 2 pts
3) les puissances active et réactive primaires. 2x3 pts
Université de Lomé Année Universitaire: 2015 - 2016
Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs
ENSI
Département de Génie Mécanique : GM
LP5-GM & MP3-GM

EXAMEN DE MACHINES ELECTRIQUES: GEL 121 & 432


Date : Mercredi 03 Février 2016. Durée : 02 heures. NB : Cours autorisé

PROBLEME 1 : Etude d’un transformateur monophasé. 10 points

L’étude d’un transformateur monophasé a donné les résultats suivants :


• Mesure des résistances des enroulements à la température de fonctionnement :
r1 = 0,2 Ω ; r2 = 0,007 Ω.
• Essai à vide : U10 = 2,2 kV ; I10 = 1 A ; P10 = 275 W ; U20 = 220 V.
• Essai en court circuit : U1cc = 30 V ; I2cc = 200 A.
Calculer :
1) Le rapport de transformation. 1 pt
2) a- Les pertes de puissance active dans le circuit magnétique (Pertes fer). 1 pt
b- L’intensité du courant magnétisant. 1 pt
c- Le déphasage courant tension au primaire lors de l’essai à vide. 1 pt
3) La résistance des enroulements primaire et secondaire RS (ramenée au secondaire)
et la réactance de fuite Xs des enroulements primaire et secondire (ramenée au
secondaire). (1+1) pts
4) Le secondaire étant relié à une charge de facteur de puissance 0,8 (inductif), on
relève U1 = 2,2 kV et I2 = 200 A.
Déterminer :
a- La tension aux bornes de la charge. 1 pt
b- La puissance active fournie à la charge. 1,5 pts
c- Le rendement du transformateur. 1,5 pts

PROBLEME 2 : Pertes longitudinales d’un transformateur. 05 points

Calculer les pertes longitudinales des puissances actives et réactives d’un transformateur
110 / 15 kV de puissance apparente Sn=40 MVA ; de tension de court-circuit
∆Ucc% = 11% ; de perte cuivre ∆PCu% = 0,8% ; Ce transformateur est chargé d’une
puissance active P = 40 MW d’abord à cosϕ =1 puis à cosϕ = 0,8.

PROBLEME 3 : Transformateurs triphasés en parallèle. 05 points

Un transformateur de tensions triphasé 15 / 6 kV et de puissance 3150 kVA fonctionne


en parallèle avec un autre transformateur de tensions triphasé 15 / 6 kV et de puissance
1000 kVA. Calculer le courant de circulation, si la tension secondaire aux bornes du plus
petit transformateur est augmentée de 15 %, c-à-d si son rapport de transformation
devient 15 / 6,9 kV. Les données des transformateurs :

T1 : Sn1 = 3150 kVA ; m1 = 15 / 6 kV ; ∆Ucc1 = 6,5% ; ∆PCu1 = 1,4%.

T2 : Sn2 = 1000 kVA ; m2 = 15 / 6,9 kV ; ∆Ucc2 = 6,5% ; ∆PCu2 = 1,4%.

Proposé par Dr Yao BOKOVI Université de Lomé – ENSI /LP5GM & MP3GM

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