Cours 3
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2-les substrats d’oydation : Les substrats de ces réactions sont principalement les acides gras
insaturés. Ils s’oxydent en général plus vite lorsqu’ils sont libres et plus insaturés. Les acides
gras saturés ne s’oxydent qu’à une température supérieure à 60°C, tandis que les acides
polyinsaturés s’oxydent même lors de l’entreposage des aliments à l’état congelé.
Initiation : En présence d’un initiateur (I), les lipides insaturés (RH) perdent un proton (H°)
pour former un radical libre de lipide (R°). L’arrachement du proton est facilité tant par la
chaleur (agitation moléculaire) que par les rayonnements ou les catalyseurs (métaux tels que
Cu, Fe, Co, Mn, Ni...)
Phase initiation
Phase de propagation
Phase terminaison
T°C : Une élévation de température favorise l’oxydation des lipides. L'oxydation des lipides
est d'autant plus rapide que la température est importante. Ainsi, les opérations de cuisson sont
bien connues pour avoir un effet pro-oxydant marqué. Au contraire, la congélation est un bon
moyen pour augmenter la durée de conservation des aliments.
pH : Premièrement, pour les réactions d’oxydo-réduction faisant intervenir des protons (H+) le
potentiel redox décroît linéairement avec le pH. Un pH acide favorise donc la réaction
d’oxydation, en particulier quand des espèces pro-oxydantes (ions des métaux de transition) ou
antioxydantes (acide ascorbique par exemple) solubles en phase aqueuse sont présentes. Le pH
intervient également dans la solubilité des composés impliqués dans l’initiation de la réaction.
Ainsi, plus le pH est bas, plus la solubilité et le potentiel redox de ces ions métalliques, et donc
leur réactivité vis à vis des molécules oxydables sont élevée.
Aw : L’activité de l’eau d’un système influence les réactions d’oxydation des lipides. En effet,
l'eau permet la mobilisation des substances pro-oxydantes ou antioxydantes. En général, une
aw comprise entre 0,2 et 0,3 correspond aux vitesses d'oxydation les plus faibles. Ces valeurs
correspondent à la formation d'une couche monomoléculaire d'eau autour des constituants. Une
aw comprise entre 0,6 et 0,8 correspond aux vitesses d'oxydation les plus grandes. Une très
faible activité de l'eau est également favorable à l'oxydation. Par contre, les réactions
d'oxydation enzymatique des lipides sont fortement ralentie quand l'activité de l'eau est
inférieure à 0,7-0,8.
Le contrôle ou l'inhibition de l'oxydation des lipides est basée sur la maîtrise de ces
paramètres : température, pH, aw, concentration en oxygène. L'action sur plusieurs paramètres
en même temps permet d'augmenter ou de réduire davantage la vitesse de l'oxydation.
L'utilisation des antioxydants (tocophérols, polyphénols, flavonoïdes, vitamine E,
vitamine C, etc.) est souvent la méthode la plus courante en industries agroalimentaires pour
inhiber l'oxydation des lipides. Les antioxydants utilisées sont soit des agents de prévention qui
bloquent la phase d'initiation en réagissant avec les initiateurs de la réaction (O2, lumière,
métaux, ...), soit des agents de terminaison qui bloquent la poursuite de la phase de propagation
en réagissant avec les radicaux libres et les transformant en composés stables.
III.2. Hydrogénation
L’hydrogénation des lipides est un procédé visant à rendre les huiles solides ou semi-solides
(margarines) et moins sensibles à l’oxydation (rancissement). Les acides gras partiellement
hydrogénés sont utilisés dans l’industrie agroalimentaire comme agents de texture pour rendre
les aliments plus fermes ou comme conservateurs pour éviter le rancissement.
L’hydrogénation des acides gras insaturés se fait en employant l’hydrogène (H2) sous une
pression de 100 à 200 bars, une température de 200 à 400 °C et en présence de catalyseurs
(platine, nickel, zinc ...).