Bordereau Licenciement
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Bonjour,
Bonjour Adrian,
Pouvez-vous accuser récep on du courrier en PJ ?
Merci.
Cordialement,
h p://www.delcourtrail.fr/
Pi
1/2
25/11/2019 Yahoo Mail - Duplicata: lettre de retrait d’habilitation
Bonjour,
Dans votre message du 1 février vous mentionnez mon dernier message (de 29 janvier)…
mais j’avais aussi envoyée 2 autres messages après celui précisant mon ancienne
adresse (le 30 et 31 janvier).
Je n’ai pas encore une adresse, mais j’espère de chercher louer une boite postale au
pire… par contre pour l’instant la Poste ne fait pas des boites postales pour des
particuliers…
Vous devez comprendre mes difficultés insurmontables… j’ai du arranger logement pour 4
mois en avance… et maintenant je me vois faire face au licenciement… sans donc les
possibilités salariales.
Comme s’il n’était pas assez dur et imprévisible avec les locations… même dans des
conditions normales!
Encore plus, la frustration d’avoir pratiqué le métier de conducteur avec plein de passion et
professionnalisme, avec les performances et l’admiration de tout le monde… et
maintenant… à cause de l’acharnement absolument abusif d’une seule personne… de
retirer mon habilitation sans respecter la procédure réglementaire… pour faire des
commentaires.
En fait, je me retrouve aussi extrêmement vexé par votre manque de support devant cette
abomination. La bonne foi en tant qu’employeur vous exige de protéger les intérêts de
l’employé notamment devant une telle illégalité manifeste.
En pièce jointe je vous présente la convocation que je viens de recevoir pour le 12 mars.
En fait, il doit s’agir d’un formulaire universel, qui ne tient pas compte que la procédure en
référé ne prévoit pas l’étape de conciliation, mais toute directement le jugement. Par contre,
si je me souviens correctement, la formation de conciliation et la formation référé sont
pareille… Je vais devoir me renseigner aujourd’hui sur cet aspect.
2. Lors de l’entretien de 28 janvier, j’avais sur moi la note de frais pour l’année entier (je
n’avais jamais soumis une autre ndf auparavant), mais vu l’horaire très très serre, je n’ai
pas eu le temps entamer ce sujet.
Le 16.3.2018 j’ai du payer 27.24 € pour l’achat moi-même des chaussures sécurité, vu que
je n’ai jamais reçu (en fait, même au fin 2018 mon paquetage avait omis les chaussures!).
1/3
25/11/2019 Yahoo Mail - Duplicata: lettre de retrait d’habilitation
Le 21.3.2018 J’ai du payer 104.70 € pour le train Valence –Mézy Moulin (Château Thierry)
pour participer à la formation Sifel maintenance suite à la convocation de 19.3.2018 par M.
Y. Yamine
Le 5.7.2018 j’ai du payer 41.10 € pour le Train Rouen (Oissel) – Paris et retour pour
l’examen de langue française, suite à la convocation de 27.6.2018 par Mme Christine
Marcoux
Le 9.7.2018 j’ai du payer 30 € pour le train Rouen (Oissel) – Paris et retour pour examen
médical ASTE le 9.7.2018, suite à la convocation de 14.5.2018
En fait, j’ai aussi payé pour le RER Montparnasse – Mennecy, mais les justificatifs se
trouvaient avec les autres documents qui m’ont été volés le 20 décembre 2018.
Le 26.1.2019 j’ai du payer 152 € pour le Train Nantes – Mennecy, aussi 20 € frais de
changement retour et 16.10€ RER pour participer à l’entretien préalable suite à votre
convocation de 15.1.2019
Pour toutes ces dépenses j’ai donc payé un montant total de 634.74 €, dont je vous prie de
rembourser. Je suis en train d’envoyer les justificatifs par poste.
Je n’ai pas inclus la réparation de 400 Euro sur ma voiture, dont le défaut avait survenu le 9
janvier exactement sur la base arrière de Nantes (et j’avais précisé sur le rapport journalier
‘l’embrayage’), j’ai du me rendre plusieurs fois dans ma voiture perso. A vous d’apprécier...
Cordialement,
Adrian
Bonjour,
Vous trouverez ci-joint la le re de retrait d’habilita on. Dans votre dernier email, vous
m’informez que votre dernière adresse n’est plus valide au 1/02. Merci de nous faire parvenir
une adresse postale valide au plus vite. Dans l’a ente, merci d’imprimer la le re en PJ et de
nous retourner par courrier une copie avec la men on reçue le 01/02/2019 et votre signature.
Cordialement,
h p://www.delcourtrail.fr/
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SECURITE SUITE RAPIDE
Bonjour messieurs,
L’heure est grave, depuis septembre 2017, nous avons relâchés nos efforts sur la sécurité de nos circulations qui à
engendrées notre mise sous tutelle par l’EPSF. Cela veut dire que nous n’avons plus le droit à l’erreur et devons mettre
tout en œuvre pour sortir la tête de l’eau et montrer notre professionnalisme. Notre société est en grand danger si nous
ne réagissons pas, aujourd’hui on conduit des trains, demain nous pouvons tous être devant pôle emploi. C’est mots et
phrases fortes ne sont pas dite à la légère, il faut que cela cesse.
Nous sommes tous dans le même navire et nous sommes aussi conscient que nous avons eu un relâchement à votre
égard dans votre suivi. Cependant les incidents qui ont eu lieu montrent qu’il n’y a aucune excuse pour appliquer
correctement et scrupuleusement le règlement.
1. Le carré de sor e de la gare de Lannemezan aurait pu être évité si nous, les managers, auraient plus
approfondi l’étude de ligne qui vous a été faite.
2. Le nez à nez est dû à un mauvais i néraire effectué par un agent au sol mais si nous avions respecté
les 10 km/h nous n’aurions pas heurté la rame en a ente sur la voie.
3. Le franchissement du SAM au PN 89 n’aurait pas eu lieu si la vitesse aurait été plus faible que celle
établi à ce moment, la preuve en est qu’il a failli être franchi une seconde fois mais comme la vitesse
était en adéqua on avec la visibilité, on a pu s’arrêter avant celui-ci.
4. Le franchissement du Cv6 dont l’enquête est toujours en cours n’est pas si différent des évènement
énoncé avant.
5. Le non-respect de l’arrêt devant le chevron pointe en haut aurait pu tout aussi avoir des
conséquences, et l’excuse que l’on donne n’est pas recevable.
Messieurs, je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que cela fait beaucoup de chose en à peine 1 mois et
demi de chantier.
Certes le chantier est pénible, les heures effectuées sont immenses, les difficultés pour rentrer chez soi n’est pas
évident mais ce n’est pas une raison en soi d’interpréter le règlement, de bafoué certaine règle car maintenant nous
sommes face à nous-même et je veux remonter le niveau de sécurité à son maximum.
Comment ? Ensemble nous allons montrer à l’EPSF, à notre direction que nous avons pris conscience du danger qui
nous menace et mettre en œuvre notre savoir-faire, notre professionnalisme, notre savoir être afin d’arriver à une
tolérance zéro :
· Zéro retard
· Zéro prise en charge KVB, RSO, VA
· Zéro mauvais comportement
Aujourd’hui tous les conducteurs de la suite rapide, les MSC, ensemble, promettons à notre Directeur Sécurité, notre
Directeur Général et notre Président, mettre tout en œuvre pour que la société ETMF redevienne l‘entreprise modèle
qu’elle a pu être ces dernières années. Le travail de MARCO et de PATRICK ne doit pas rester vain.
Je serais présent à votre prise et fin de service aujourd’hui, pour discuter de ces faits et monsieur Laurent VIDAL ainsi
que monsieur Michel HENRI-BLANC seront présent cette semaine pour discuter avec vous.
NOUS SOMMES UNE EQUIPE ET DANS DES MOMENTS COMME CELUI-CI UNE EQUIPE DOIT S’UNIR.
Cordialement.
Johnny MORGAND
Tel : 06.66.48.81.28
Mail : [email protected]
RAPPEL REGLEMENT ENTREE BASE ARRIERE DE LANNEMEZAN
Bonjour messieurs,
Dernièrement j’ai effectué des trains d’essai et j’ai eu la mauvaise surprise d’entendre et de voir un non-respect d’un
point du règlement.
Lorsque vous entrez sur le triage de la gare de Lannemezan, vous passez le signal C3 indiquant RR30 + A + plaque
G et vous circulez sur une des voies du triage de la gare qui en fin de voie vous présente un CHEVRON POINTE EN
HAUT, avec le signal de groupe Cv9 à voie libre. Au préalable l’agent au sol de la SNCF vous dit que c’est tracé et
que vous devez tirer derrière le Cv6.
Personne ne s’arrête et vous franchissez délibérément le chevron pointe en haut. Cela constitue une faute
grave de la part de tous les opérateurs qui plus est ceux qui sont moniteurs et donne le mauvais exemple
aux stagiaires.
J’ai entendu et repris les agents de manœuvre, qi pousse à la faute, mais vous êtes tout autant responsable, ne faisant
pas appliquer la règlementation sur le motif suivant infondé : on bloque le PN.
Je vous met l’extrait du référentiel conducteur, Art. A 18 01, pour lecture et application immédiate.
La sécurité est l’affaire de tous, ne vous substituez pas au règlement, APPLIQUEZ LE SCRUPULEUSEMENT.
Cordialement.
Johnny MORGAND
Tel : 06.66.48.81.28
FLASH INFO Insuffisance de freinage Du 24 septembre 2018
La situation :
Vendredi soir, le train de travaux T1T2 de Reims part en ligne avec les deux clés CG situées derrière
l’Engin Moteur de tête fermées. La rame est donc isolée de la commande du frein ce qui induit une
insuffisance totale de freinage pour le conducteur de tête. Lors de l’essai dynamique le conducteur
de tête s’aperçoit de cette insuffisance, avise le conducteur de queue qui freine d’urgence. Une fois à
l’arrêt les conducteurs effectuent alors la visite du train et constatent la fermeture des clés CG.
Mais comment ont-ils pu partir en ligne sans que l’EM de tête ait la commande du frein ?
EM de queue EM de tête
OBJET: Mise en place d’une procédure spécifique pour les départs en gare de Lannemezan
Le 25 octobre 2017 un conducteur a franchi le carré 102 en pensant qu’il ne le concernait pas
car implanté en amont de la pointe de l’aiguille de sortie côté V2 et non fléché. Le conducteur
pensait que le signal de sortie était plus lois car le C4 et le C102 ne sont distinct que de 113m.
Cet événement aurait pû avoir de graves conséquences car le signal n’est équipé ni du KVB,
ni du DAAT, ni de détonateur.
L’arrêt de la circulation n’a été possible qu’après 800m grâce à un appel du régulateur
Cette situation n’est pas exceptionnelle en block Manuel. Le carré 102 matérialise le signal de
sortie, il est naturellement précédé d’un avertissement au C4 dans le schéma ci-dessous.
Cependant il s’agit d’une particularité qui aurait dû être identifiée lors de l’étude de ligne, car
elle n’est pas simple à appréhender pour des conducteurs nouvellement habilités sur cette
ligne.
Par conséquent à l’avenir et jusqu’à la fin du chantier nous vous demandons de respecter les
conditions suivantes avant de vous mettre en mouvement lorsque vous partez de la base
arrière et que vous êtes dirigé vers la voie principale V2 :
-Le C4 doit présenter Voie libre
-Autorisation de départ après ouverture du signal C4 à VL
Vous observerez que dans ces conditions, le C102 présentera voie libre
LES FAITS:
Le conducteur est commandé sur le site de Langres toute la semaine pour faire des manœuvres et des
évolutions en gare de Langres. Le vendredi 6 octobre, 5ème jour de travail, le CDR prend son service à
18h. A 19h00 il amène une rame sur le faisceau Jorquenay avec un EM G1206. Après dételage de la
locomotive, il doit retourner EM seul, en gare de Langres. Pour gagner du temps, le CDR ne change pas
de poste de conduite. Le CDR se présente au garage franc, long capot en tête, pour revenir au BV de
Langres. L’agent de manœuvre SNCF monte en cabine de conduite pour retourner au BV. Le signal de
groupe présente l’avertissement. Le conducteur se met en mouvement, franchit l’avertissement à 20
kh/h, il verbalise et discute avec l’agent de manœuvre. Il n’est pas en position de surveiller la
signalisation pendant la discussion. La voie n’est pas équipée KVB. Le CDR voit le carré fermé au moment
du franchissement à 29km/h. Arrêt immédiat, carré fermé franchit de 35m.
LES CAUSES:
- Pas de changement de comportement de la part du conducteur au franchissement de l’avertissement.
- Pas de changement de poste de conduite rendant difficile l’observation de la signalisation. Observation
rendue encore plus délicate avec le grand capot en tête.
- Distraction du CDR lors de sa discussion avec l’agent de manœuvre conduisant à l’oubli de l’avertissement.
LES CONSEQUENCES:
Carré fermé franchit, sans engagement du point protégé.
Situation figée, manœuvres annulées pour le compte de Colas Rail
Conducteur mis en mesure conservatoire et niveau de sécurité d’ETMF/ESIFER dégradé.
Bonjour,
J’ai donc décidé de vérifier l’ensemble des procédures liées aux incidents ainsi que sur différents
thèmes de situations normales essentielles pour garantir un haut niveau de sécurité et ceci dès le
début de l’année.
Par exemple pour le chantier de Nantes nous vérifierons que les essais de frein sont bien réalisés
conformément à notre réglementation (voir ci-dessous).
De plus parmi les procédure que nous vérifierons, nous mettons un focus particulier sur les
procédures suivantes (liste non exhaustive):
- Anomalie KVB,
- Anomalie RSO
- Non identification d’un TIV
- Immobilisation d’un train
- Anomalie PN
- Insuffisance de freinage
A partir du 7 janvier vous disposerez d’un tablette pour accéder plus facilement à votre documentation.
Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année
Laurent Vidal
Directeur Sécurité et Projets
Tel : 07.60.77.42.05 / 01.61.61.21.01 – Fax : 01.61.61.84.58
Mail : [email protected]
Document de référence Conducteur
Chapitre F : Anomalies – Incidents – Accidents
SOUS-
INCIDENT AU TRAIN OU A LA VOIE
CHAPITRE 1
Art F 10 01 Résistance à l'avancement avec ou sans fuite CG
Art F 10 02 Choc, mouvement anormal ou présomption d'un danger sur la voie parcourue
SOUS-
FAITS EN LIAISON AVEC LE FREIN
CHAPITRE 2
Art F 20 01 Anomalies de frein
Art F 20 02 Mise en action intempestive du frein.
Art F 20 03 Mesures immédiates à prendre en cas de chute de pression dans la CG
Art F 20 04 Dispositions à prendre en fonction des constatations faites à la suite d'une chute
de pression à la CG
Art F 20 05 Mise en action intempestive du frein. Blocage
Art F 20 06 Blocage de un ou plusieurs véhicules
Art F 20 07 Anomalie dans l’efficacité du frein
Art F 20 08 Absence ou insuffisance de freinage
Art F 20 09 Chute de pression dans la CP
Art F 20 10 Isolement d'un équipement de frein
Art F 20 11 Vérification du fonctionnement des freins (VFF) après un incident
SOUS-
FAITS EN LIAISON AVEC LA SIGNALISATION
CHAPITRE 3
Art F 30 01 Extinction accidentelle, aspect anormal ou position douteuse d'un signal
Art F 30 02 Signalement des anomalies de signalisation
Art F 30 03 Rencontre d'un signal annulé mais éclairé, le conducteur n'étant pas avisé
Art F 30 04 Explosion de pétard(s) ou de détonateur(s) au franchissement d'un signal carré vu
ouvert
Art F 30 05 Franchissement intempestif d'un carré, carré violet, guidon d'arrêt fermé ou voyant à
damier rouge et blanc d'un TLC
Art F 30 06 Franchissement intempestif d'un sémaphore de BM fermé
Art F 30 07 Franchissement intempestif d'un sémaphore de BAL fermé
Art F 30 08 Franchissement intempestif d'un sémaphore de BAPR fermé
Art F 30 09 Franchissement intempestif d'un signal d'arrêt à main
Art F 30 10 Impossibilité de se faire reconnaître lors d'un arrêt commandé par un carré, carré violet,
guidon d'arrêt ou signal d'arrêt à mai
Art F 30 11 Impossibilité de se faire reconnaître lors d'un arrêt commandé par un sémaphore de
BM fermé
Art F 30 12 Impossibilité de se faire reconnaître lors d'un arrêt commandé par un sémaphore de
BAPR fermé
Art F 30 13 Une gare de voie unique précédée d'un avertissement fermé, ne comporte ni signal
de cantonnement en commandant la sortie, ni Agent du GID
Art F 30 14 Un établissement précédé d'un disque fermé, ne comporte ni signal de
cantonnement en commandant la sortie, ni Agent du GID
Art F 30 15 Non reconnaissance de l’indication donnée par un TIV à distance
SOUS-
KVB. DAAT
CHAPITRE 4
Art F 31 01 Mise en action du freinage d'urgence et clignotement du voyant < FC > du KVB
Art F 31 02 Mise en action du freinage d'urgence avec clignotement du voyant < FC >, sur une ligne
équipée du < D.A.A.T.>
Art F 31 03 Anomalies du KVB
Art F 31 04 Signalement des anomalies du KVB ou du DAAT
Principe
Avant de commencer la manœuvre, le Chef de la manœuvre, doit renseigner avec précision les
personnes concernées (Conducteur, autres personnes participant à la manœuvre, ...) sur le thème et
les particularités de la manœuvre.
De plus :
Toute modification aux dispositions initialement prévues doit être immédiatement portée à leur
connaissance.
Les renseignements donnés au Conducteur doivent tenir compte du fait qu’il peut ne pas
maîtriser parfaitement les particularités locales.
Si la manœuvre est effectuée à l'aide de la radio de manœuvre, les renseignements qui sont
fournis avant l'exécution d'une manœuvre doivent être donnés de telle façon que le Conducteur
ne puisse pas les considérer comme un ordre de manœuvre.
S’il n’est pas certain d’avoir bien compris, le Conducteur fait répéter les renseignements reçus.
Thème de la manœuvre
Le thème de la manœuvre ne constitue pas un ordre de mise en mouvement. Il est constitué des
informations suivantes :
L'objectif de la manœuvre
Si la manœuvre comporte plusieurs phases, le Chef de la manœuvre doit la décomposer en
plusieurs mouvements et donner les renseignements utiles avant d'exécuter chacun d'eux
Particularités de la manœuvre
Les renseignements concernant les particularités de la manœuvre doivent préciser :
La place et le rôle de toutes les personnes qui participent à cette manœuvre.
La nature, éventuellement, des signaux de manœuvre utilisés.
La présence de taquet dérailleur, d’aiguille non talonnable, etc.…
La vitesse limite sur certaines voies (selon la CLO ).
Les situations pouvant influer sur les conditions de sécurité du personnel (travaux, obstacles,
...).
L’emplacement précis du signal < Fin de caténaire >.
Le point à ne pas dépasser si la manœuvre est dirigée vers une voie non électrifiée.
Principe
Un Conducteur ne peut exécuter une manœuvre que sous l'autorité d'un Agent responsable désigné
< Chef de la manœuvre >.
Cette fonction est normalement assurée par un TPS ou exceptionnellement par un Agent du GID.
Si cela est nécessaire, d'autres Agents peuvent intervenir.
Ils sont alors désignés par le Chef de la manoeuvre, qui en informe le Conducteur.
Chef de la manœuvre
Le Chef de la manœuvre organise et dirige la manœuvre. Il a autorité sur tous les agents participant à
la manœuvre, y compris le Conducteur.
Le Chef de la manœuvre peut désigner quelqu’un (qui prend place, si nécessaire, dans la cabine de
conduite) pour guider le mouvement commandé.
Un Aiguilleur peut, pour les manœuvres exécutées dans la zone de son poste, exercer les fonctions
de Chef de la manœuvre. Le Conducteur doit alors se conformer aux ordres de manœuvre donnés
par l’Aiguilleur.
Dans une ITE les dispositions générales sont applicables et les mouvements ne peuvent être
exécutés que si l’ordre en est donné par le chef de la manœuvre.
Si le Chef de la manœuvre doit se faire remplacer au cours d'une manœuvre, il indique aux agents
intéressés la personne chargée de le remplacer.
Tout ordre donné par un autre agent, si cela n’a pas été prévu et organisé par le Chef de la
manœuvre, doit être exclu.
Conducteur
L’EM (en US ou en UM) utilisé pour effectuer des manœuvres est généralement l’EM ayant remorqué
le train ou devant le remorquer au départ du chantier ou de l’ITE.
APPLICATION AU METIER
Le Conducteur est sollicité par un ou des Agents participant à la manœuvre pour accéder
à la cabine de conduite
Autorise l’accès à la cabine de conduite si leurs fonctions le nécessitent.
Règles de circulation
Une manœuvre doit circuler en respectant la < Marche en manœuvre >.
Lorsque le Conducteur est en tête du mouvement (A. 30 14. Règles complémentaires…) , la vitesse
doit être réglée en tenant compte du nombre de véhicules de la circulation, du freinage réalisé
(éventuellement réduit au seul freinage de l'EM) et du profil de la voie pour être en mesure de s'arrêter
au point indiqué ou si nécessaire dans la partie de voie libre visible.
Sécurité du personnel
Les dispositions à prendre par le Conducteur pour éviter les risques de heurts avec une circulation
ferroviaire font l’objet du document < Sécurité du personnel dans l’environnement ferroviaire >
Dans toutes les situations, le Conducteur doit attirer l'attention de la personne qui lui a donné un
ordre dont l'exécution est susceptible de compromettre la sécurité ou la bonne exécution du
service. Il doit prendre, en attendant de nouvelles instructions, les mesures qui lui paraissent
nécessaires au maintien de la sécurité.
En ligne, le Conducteur est qualifié pour visiter son train, remédier s'il le peut aux avaries, décider si le
matériel roulant peut continuer à circuler et fixer le cas échéant des conditions particulières de
circulation.
Sur la décision
Référence : CA Rennes, 7e ch prud'homale, 15 févr. 2017, n° 16/05476
Juridiction : Cour d'appel de Rennes
Numéro(s) : 16/05476
Dispositif : Infirme partiellement, réforme ou modifie certaines dispositions de la décision déférée
Texte intégral
XXX APPELANTE :
C/ XXX
Conseiller :Madame H I XXX
Lui reprochant d’avoir emprunté une voie à contre — prononcé l’annulation des décisions prises par la
sens, de ne pas avoir respecté la pancarte 'Arrêt’ et SNCF Etablissement Traction Bretagne tant dans le
d’avoir franchi le carré violet CV 833 lors de son cadre de la procédure disciplinaire que dans celui de
départ du dépôt de Quimper le 23 octobre 2015, la procédure pour insuffisance professionnelle à
l’employeur lui a notifié, par courrier daté par erreur l’égard de Mme Z suite à l’événement du
du 14 août 2015, une mesure conservatoire de retrait 23 octobre 2015,
temporaire du service de conduite et d’affectation à
d’autres fonctions jusqu’à nouvel avis.
— ordonné la «'réintégration'» de Mme Z dans le
roulement de conduite 172,
Le 27 octobre 2015, la société SNCF a remis à Mme Z
une nouvelle notification des mesures précitées datée
— débouté Mme Z de sa demande d’astreinte,
du 23 octobre 2015 en lieu et place de celle datée du
14 août 2015. — condamné la SNCF Etablissement Traction Bretagne
à payer à Mme Z la somme de 1 000 euros au titre de
Par courrier en date du 10 novembre suivant, Mme Y,
l’article 700 du code de procédure civile,
directrice d’établissement, a informé la salariée de la
levée de la mesure conservatoire du 23 octobre 2015; — mis les dépens à la charge de ladite société.
elle lui a par ailleurs indiqué que la suspension
temporaire de son habilitation de conduite était La SNCF a régulièrement interjeté appel de cette
maintenue et qu’elle l’affectait provisoirement à décision.
d’autres fonctions .
Par requête du 19 août 2016, SNCF Mobilités a
Le 10 novembre également,Mme Z, à la demande de la sollicité le bénéfice des dispositions de l’article 948 du
SNCF, a fait l’objet d’un examen médical d’aptitude code de procédure civile prévoyant une assignation à
sécurité au terme duquel le médecin du travail l’a jour fixe, procédure autorisée par la cour d’appel de
déclarée inapte temporairement à son poste. Rennes par ordonnance du 19 août 2016, renvoyant
ainsi les parties à l’audience du 24 octobre 2016.
Le 18 novembre 2015,M. A, chef d’unité de
production, a suspendu son attestation SNCF Mobilités demande à la cour de réformer
complémentaire de conduite,pour inaptitude l’ordonnance entreprise et, en conséquence, de
professionnelle . déclarer la formation des référés du conseil de
prud’hommes incompétente, de débouter Mme Z de ses
Le 1 er
décembre 2015, Mme Z a formé un recours prétentions et de condamner celle-ci aux dépens.
interne contre cette décision,laquelle a été confirmée
le 14 décembre 2015. Mme Z demande à la cour de :
Mme Z a formé un recours interne contre cette — rejeter les conclusions et pièces de SNCF Mobilités
décision, laquelle a été confirmée le 25 janvier 2016. communiquées le 14 octobre 2016,
Par courriers du 8 décembre 2015 puis du — confirmer l’ordonnance en ce que la formation des
référés du conseil a retenu sa compétence et dit
14 décembre 2015, Mme Z a été convoquée à un qu’elle était recevable en ses demandes et bien fondée
entretien préalable en vue d’une éventuelle mesure de à agir,
sanction disciplinaire fixé au 18 décembre suivant. Le
18 décembre 2015, M. A lui a notifié le retrait de son — en conséquence, dire que les irrégularités
attestation complémentaire pour inaptitude manifestes des procédures disciplinaire et pour
professionnelle aux motifs que le niveau de sécurité insuffisance professionnelle commises par la SNCF
était insuffisant et que son comportement était causent un trouble manifestement illicite,
inadapté et incompatible avec les exigences de
sécurité. — prononcer, à titre principal, l’annulation des
décisions prises par la SNCF tant dans le cadre de la
Estimant ne pas avoir été remplie de ses droits, Mme Z procédure disciplinaire que dans le cadre de la
a saisi le conseil de prud’hommes de Rennes, en sa procédure pour insuffisance professionnelle suite à
formation de référé, le 10 mai 2016 aux fins d’obtenir, l’événement du 23 octobre 2015, – ordonner, à titre
dans le dernier état de ses demandes, l’annulation des subsidiaire, en tant que mesure conservatoire et de
décisions disciplinaires et professionnelles prises à son remise en état, sa «'réintégration'» dans le roulement
encontre suite à l’incident du 23 octobre 2015 au de conduite 172,
regard du trouble manifestement illicite engendré
ainsi que sa «'réintégration'» dans le roulement de En conséquence et en tout état de cause,
conduite 172 sous astreinte de 100 euros par jour de
— ordonner sa «'réintégration'» dans le roulement de
retard à compter de la décision à intervenir.
conduite 172,
La SNCF a demandé au conseil de déclarer la
— réformer partiellement l’ordonnance déférée et
formation de référé incompétente et de débouter
condamner la SNCF à la réintégrer sous astreinte de
Mme Z de l’ensemble de ses prétentions. 100 euros par jour de retard à compter de la décision
à intervenir,
— débouter la SNCF de toutes ses demandes, fins et décision contestée. Mme Z a par ailleurs disposé d’un
conclusions, délai suffisant pour répondre à cette communication
avant l’audience du 24 octobre 2016, ce qu’elle a du
— condamner la SNCF à lui payer la somme de
reste fait dès le 18 octobre (suscitant une nouvelle
3 000 euros sur le fondement de l’article 700 du code
réplique de SNCF Mobilités portant pour l’essentiel
de procédure civile,
sur cette demande de rejet de pièces).
— condamner la même aux dépens.
Compte tenu de ce précède, la demande de rejet des
Conformément aux dispositions de l’article 455 du pièces et conclusions présentée par Mme Z sera
code de procédure civile, la cour renvoie, pour écartée.
l’exposé des moyens des parties, aux conclusions
qu’elles ont déposées et soutenues oralement à Sur les autres demandes
l’audience.
Les premiers juges ont considéré que la mesure prise à
MOTIFS DE LA DÉCISION l’encontre de Mme Z le 10 novembre 2015, mettant fin
aux mesures prises le 23 octobre 2015 avait la nature
Sur la demande de rejet des conclusions et pièces d’une sanction disciplinaire puisqu’elle faisait
communiquées par SNCF Mobilités référence au chapitre 9 du statut des relations
L’article 948 du code de procédure civile prévoit la collectives relatif aux sanctions disciplinaires et était
procédure d’appel à jour fixe dans le cadre de la irrégulière comme ne comportant aucune motivation.
procédure sans représentation obligatoire en ces S’agissant de la procédure pour inaptitude
termes': professionnelle, le conseil a considéré que la SNCF
'La partie dont les droits sont en péril peut, même si n’avait pas respecté la procédure prévue par l’article
une date d’audience a déjà été fixée, demander au 2.8 du référentiel Traction et par l’article 7.2 de la
premier président de la cour de retenir l’affaire, par Directive relative au traitement des cas individuels
priorité, à une prochaine audience. dans le management des agents du domaine traction
exerçant des fonctions de sécurité, dès lors que la
S’il est fait droit à sa demande, le requérant est notification du retrait d’habilitation pour inaptitude
aussitôt avisé de la date fixée. professionnelle datée du 18 décembre 2015 n’avait
pas été signée par le directeur d’établissement.
A moins que le premier président n’ait décidé qu’elle
le serait par acte d’huissier de justice à l’initiative du Enfin, le conseil des prud’hommes a estimé que Mme Z
requérant, le greffier convoque la partie adverse par avait le statut de salarié protégé et ne pouvait se voir
lettre recommandée avec demande d’avis de réception imposer une modification de son contrat de travail ni
et lui adresse le même jour, par lettre simple, copie de un changement de ses conditions de travail sans son
cette convocation. accord et quels qu’en soient les motifs.
La cour s’assure qu’il s’est écoulé un temps suffisant En conséquence, et retenant l’existence d’un trouble
entre la convocation et l’audience pour que la partie manifestement illicite, le conseil a prononcé
convoquée ait pu préparer sa défense''. l’annulation des décisions prises par la SNCF dans le
cadre de la procédure disciplinaire et de la procédure
L’article 918 du même code précise que la fixation de pour insuffisance professionnelle et ordonné la
la date d’audience est décidée par le premier
président au vu d’une requête qui doit exposer la «'réintégration'» de Mme Z dans le roulement de
nature du péril, contenir les conclusions sur le fond et conduite 172.
viser les pièces justificatives. Si la partie
En application de l’article R 1455-6 du code du
demanderesse à jour fixe est ainsi tenue de faire
travail, la formation de référé peut toujours, même en
connaître à l’autre partie ses moyens de fond dans sa
présence d’une contestation sérieuse, prescrire les
requête et de remettre dans le même temps au premier
mesures conservatoires ou de remise en état qui
président les pièces dont elle entend faire usage, ces
s’imposent pour prévenir un dommage imminent ou
dispositions ne lui interdisent pas pour autant de
faire cesser un trouble manifestement illicite.
déposer des conclusions en réponse à celles de son
adversaire, ni de produire de nouvelles pièces si elles
visent à répondre à des arguments nouveaux présentés Le contrat de travail de Mme Z précisait qu’il était régi
par celui-ci. par les dispositions du statut des relations collectives
entre la SNCF et son personnel; le «'Référentiel
Ressources Humaines'» comprend un chapitre
En l’espèce,Mme Z a communiqué ses conclusions et
9 intitulé «'garanties disciplinaires et sanctions'», dont
pièces le 29 septembre 2016;SNCF Mobilités y a
l’article 2,consacré aux mesures conservatoires
répliqué le 14 octobre 2016 en joignant à ses écritures
pouvant être prises à effet immédiat, prévoit trois
treize nouvelles pièces.
types de mesures conservatoires: l’affectation à
La lecture des conclusions de SNCF Mobilités laisse d’autres fonctions, la mise à pied d’un jour ouvré et la
apparaître que celle-ci n’a fait en réalité que répliquer suspension; l’article 3 énonce ,lui, les sanctions
disciplinaires , allant de l’avertissement à la
aux arguments de Mme Z concernant les pouvoirs du révocation; en ce qui concerne le personnel de
signataire de la décision du 18 décembre 2015 portant conduite, il est indiqué que le retrait du service de
retrait de l’habilitation de conduite, le respect des conduite constitue également une sanction pouvant
dispositions légales et réglementaires, ainsi que les être prononcée à titre temporaire à la suite d’un
impératifs de sécurité ferroviaire déterminant la
agissement fautif, en ajout le cas échéant d’une autre habilitation ou de cette attestation notifié par écrit
sanction. signé du directeur d’établissement.
L’aptitude professionnelle des agents est, quant à elle, La mesure provisoire d’affectation de Mme Z à d’autres
régie par d’autres textes; ainsi: fonctions et de retrait temporaire de service qui
l’accompagnait, décidée le 23 octobre 2015,
— l’arrêté ministériel du 30 juillet 2003 prescrit
s’inscrivait dans un cadre disciplinaire’ainsi que cela
réglementairement les conditions d’aptitude physique
ressort de la notification intitulée «'garanties
et professionnelle à remplir par le personnel pour être
disciplinaires-notification d’une mesure
habilité à exercer des fonctions de sécurité sur le
conservatoire'»';l’affectation à d’autres fonctions fait
réseau ferré national,
effectivement partie des mesures conservatoires à
— le décret n°2006-1279 du 19 octobre 2006 ainsi que caractère disciplinaire prévues au chapitre 9 article
l’arrêté du 6 août 2010 prescrivent les règles relatives 2 du Référentiel Ressources Humaines précité.
à la certification des conducteurs de train;ainsi,
Cette mesure conservatoire ayant été levée le
l’article 6 du décret n°2006-1279 prévoit que « les
10 novembre 2015, le débat sur l’existence d’un
personnes affectées à la conduite des trains ['] sont
trouble manifestement illicite en résultant n’a plus
titulaires d’une attestation délivrée sous la
d’objet.
responsabilité de l’entreprise ferroviaire ou du
gestionnaire d’infrastructure pour lequel la conduite Reste la qualification de la suspension de l’habilitation
de trains est réalisée. » de conduite, assortie de l’affectation à d’autres
fonctions,visée également dans les lettres des 10 et
— le référentiel spécifique à l’activité «'Traction'» TT
18 novembre 2015, puis du retrait de l’ Attestation
01235, complété par le référentiel «'Traction'»
complémentaire de conduite du 18 décembre 2015.
TT00035, précisent les conditions de délivrance, de
mise à jour, de suspension ou de retrait d’une
Attestation complémentaire d’un conducteur de train, Mme Z soutient que la suspension temporaire
ainsi que la procédure de recours interne ouverte à ce d’habilitation prononcée le 10 novembre 2015 revêtait
dernier, un caractère disciplinaire aux motifs que:
— le référentiel «'Traction'» TT 00809 sur le — la lettre visait le chapitre 9 du Référentiel précité
«'traitement des cas individuels dans le management consacré à la procédure disciplinaire et non les textes
des agents du domaine traction exerçant des fonctions sur la sécurité ferroviaire, -la suspension n’avait pas
de sécurité'» pris sous l’égide des arrêtés et décret pour cause l’inaptitude professionnelle, laquelle fera
susvisés, dispose que la SNCF doit s’assurer du l’objet d’une décision spécifique le 18 novembre 2015.
maintien des aptitudes physiques, psychologiques et
Or, selon elle, cette sanction est irrégulière faute pour
professionnelles des agents , et doit à ce titre, prendre
l’employeur d’avoir respecté les garanties
immédiatement les mesures destinées à relever
procédurales de fond, en l’occurrence la convocation à
temporairement l’agent habilité à exercer des
un entretien préalable et la motivation de la décision,
fonctions de sécurité lorsque le dirigeant a
ce non respect n’étant pas utilement «'réparé'» par les
connaissance de faits ou de situations laissant un
courriers des 8 et 14 décembre 2015 la convoquant à
doute sur les capacités de l’agent concerné, le temps
un entretien préalable le 18 décembre.
pour la hiérarchie de s’assurer que ce dernier possède
bien les aptitudes requises sans prendre de risque en Le visa au chapitre 9 article 2 du Référentiel
terme de sécurité’dans le cadre du «' devoir de Ressources Humaines dans la lettre du
prévention'» de l’employeur'; le texte évoque le 10 novembre 2015 ne suffit pas à conférer à la mesure
déroulement de la procédure à appliquer': de suspension de l’habilitation de conduite un
caractère disciplinaire, dès lors qu’il peut s’expliquer
*entretien individuel au cours duquel l’agent est
par la levée de la mesure conservatoire d’affectation à
informé de son affectation à d’autres fonctions le
d’autres fonctions, dont le caractère disciplinaire, lui,
temps de l’instruction,
n’est pas contesté. C’est en vain par ailleurs que
* analyse de la situation individuelle lorsqu’il existe un Mme Z invoque l’article 3 du même chapitre, consacré
doute sur l’aptitude de l’agent à être maintenu dans aux sanctions proprement dites, puisque la lettre du
un poste de sécurité, à l’issue de laquelle deux types 10 novembre vise uniquement l’article 2.
de décisions peuvent être prises,le cas échéant
cumulativement comme indiqué à l’article 5 du C’est en réalité au regard de l’aptitude professionnelle
Référentiel TT 01235': de Mme Z qu’il convient d’apprécier cette mesure de
suspension d’habilitation, expressément prévue par les
— des suites disciplinaires, textes précités sur la sécurité ferroviaire alors qu’elle
n’est pas mentionnée dans ceux relatifs aux sanctions
— un retrait pour inaptitude, soit professionnelle, à
disciplinaires,ni comme mesure conservatoire, ni
l’appréciation du seul directeur, soit médicale,relevant
encore comme sanction. La suspension temporaire de
de l’appréciation du médecin.
l’habilitation de conduite de Mme Z avec affectation
Si l’analyse conduit à considérer que l’agent ne peut provisoire à d’autres fonctions prononcée sur le
plus assurer son service sans risques pour la sécurité, fondement de la sécurité ferroviaire dans cette
le directeur d’établissement doit décider de la décision du 10 novembre 2015 rendait sans intérêt la
suspension de l’habilitation à la fonction ou de mesure conservatoire d’affectation à d’autres fonctions
l’Attestation complémentaire pour inaptitude assortie du retrait de conduite prise dans le cadre
temporaire,suivie,le cas échéant, d’un retrait de cette disciplinaire depuis le 23 octobre.
Si le 10 novembre 2015, conformément à l’article ministérielle, est un acte administratif réglementaire,
4'«'procédure d’instruction'» du chapitre 9 du statut, et que l’appréciation de sa légalité échappe à la
et, partant, dans le cadre disciplinaire, la Direction a compétence du juge judiciaire, les salariés de cette
demandé des explications écrites à Mme Z, le même entreprise, qui est un établissement public industriel
jour,celle-ci a été déclarée inapte temporairement par et commercial (EPIC) disposent d’un contrat de travail
le médecin du travail lors d’une visite médicale de droit privé, la juridiction prud’homale étant, dès
réalisée à la demande de la SNCF dans le cadre prévu lors, compétente pour connaître des litiges individuels
par les textes sur la sécurité ferroviaire. Les deux les opposant à leur employeur, conformément aux
procédures ont ainsi continué de coexister': dispositions de l’article L 1411-2 du code du travail.
— la procédure disciplinaire, par la poursuite de Le référentiel «'Traction'» TT 00809 relève du statut
des relations collectives de la SNCF avec son
l’instruction avec la réponse écrite de Mme Z le personnel comme constituant un élément inséparable
15 novembre 2015, puis la convocation à un entretien de l’organisation du service public, et à ce titre, le
fixé le 18 décembre 2015, qui n’a donné lieu à aucune juge judiciaire doit l’appliquer, à l’instar des autres
sanction, référentiels concernés par le litige.
— la procédure d’aptitude, par la décision de Comme indiqué ci-dessus,l’article 7-2 de ce référentiel
suspension de l’Attestation complémentaire le précise que le retrait pour inaptitude temporaire ou
18 novembre 2015, confirmée le définitif est notifié à l’agent par écrit signé du
14 décembre 2015 sur recours interne, suivie du directeur d’établissement (DET).
retrait de cette même Attestation le
18 décembre 2015. Or, la décision de retrait de l’Attestation
complémentaire de Mme
Z en date du
C’est donc à tort que Mme Z soutient que la suspension 18 décembre 2015 a été signée par X, chef d’unité de
puis le retrait de son habilitation/ Attestation
complémentaire de conduite, qui avaient pour seul production, et non par Mme Y, directrice
objet d’assurer la sécurité des usagers, du personnel d’établissement.
d’exploitation et des tiers,avaient un caractère
Aux termes du Référentiel pour l’établissement de
disciplinaire et devaient dès lors respecter les règles
Bretagne '«'procédure'-management de la sécurité à
procédurales édictées en la matière, sous peine de
l’ET Bretagne'»,les chefs des unités de production
créer un trouble manifestement illicite.
(CUP) mettent en 'uvre l’organisation,le contrôle et le
Reste la question du respect des règles applicables en suivi de la sécurité de l’exploitation ferroviaire de leur
matière d’aptitude professionnelle également soulevée unité et sont garants devant le directeur
d’établissement du niveau de conformité de la
par Mme Z, qui,considérant que le juge des référés est production de leur unité en matière de sécurité de
compétent pour annuler des décisions intervenues au l’exploitation ferroviaire.
mépris d’une procédure statutaire, légale ou
conventionnelle constituant une garantie de fond pour La directive «'Système de gestion de la sécurité de
le salarié,soutient que la décision du SNCF Mobilités'» prévoit que les décisions relatives à
18 décembre 2015 ordonnant le retrait de son la délivrance ou au maintien des
Attestation complémentaire aurait dû être signée par habilitations/Attestations des conducteurs de train
la Directrice d’établissement, et reproche à SNCF de sont prises par les dirigeants des entités'; le
ne pas avoir pris des mesures correctives avant de Référentiel pour l’établissement de Bretagne, précise
procéder audit retrait. quant à lui':
Chronologie de l'affaire
CPH Nice
2 juillet 2010 > CA Aix-en-Provence
Confirmation
29 novembre 2011
Sur la décision
Référence : CA Aix-en-Provence, 17e ch., 29 nov. 2011, n° 10/14974
Juridiction : Cour d'appel d'Aix-en-Provence
Numéro(s) : 10/14974
Décision précédente : Conseil de prud'hommes de Nice, 2 juillet 2010, N° 09/597
Texte intégral
APPELANT
COUR D’APPEL D’AIX EN PROVENCE
Monsieur A Y, demeurant XXX
17 e Chambre
représenté par Me Emmanuel PARDO, avocat au
ARRÊT AU FOND barreau de NICE
DU 29 NOVEMBRE 2011 INTIMEE
N° 2011/ SNCF, prise en la personne de son Agence Juridique
Méditerranée, demeurant Méditerranée – XXX
CH/
A la suite de l’entretien préalable qui s’est déroulé le Il convient , pour un plus ample exposé des faits et des
22 Octobre 2008 Monsieur Y a fait l’objet d’une mise à prétentions des parties, de se référer au jugement
pied de 5 jours, notifiée le 20 Novembre 2008. déféré, aux pièces produites et aux écritures des
parties, reprises oralement.
Par courrier du 28 Novembre 2008, Monsieur Y voyait
son habilitation conduite temporairement suspendue MOTIFS DE LA DECISION
afin qu’il soit procédé à son évaluation, en application Monsieur Y sollicite l’annulation du retrait de
des dispositions de l’article 5.1 du référentiel TT809 . l’habilitation conduite qui lui a été infligé. Il argue en
A la suite de cette évaluation, Monsieur Y a fait l’objet effet avoir subi deux sanctions disciplinaires, la mise à
d’une inaptitude à titre définitif et d’un retrait pied puis le retrait d’habilitation, à raison d’un même
d’habilitation à la fonction de conducteur de ligne, grief.
notifiée le 23 Mars 2009. La mise à pied
Monsieur Y a saisi le Conseil des Prud’hommes de Nice C’est de manière incontestable que Monsieur Y,
pour voir annuler le retrait d’habilitation qu’il assimile conducteur du TER, a commis un excès de vitesse
à une sanction déguisée et pour voir la SNCF puisque cela a déclenché une procédure automatique
condamnée à lui régler la prime de traction prévue par d’alerte et de freinage d’urgence du train.
le référentiel traction TT 809 depuis Décembre 2008,
date de sa supression et jusqu’à sa réintégration dans Le scénario élaboré par Monsieur Y pour justifier son
comportement est totalement puéril. En effet, il a
déclaré aux policiers lors de son dépôt de plainte que inadapté ou d’une défaillance physique de l’agent
des malfaiteurs l’auraient contraint à augmenter sa habilité.
vitesse sous la menace d’une arme, et qu’ils seraient
repartis après avoir dérobé la cassette Selon l’article 1 §4.4 du chapitre 9 dudit référentiel
d’enregistrement ainsi que des affaires personnelles, applicable aux agents du domaine Traction expert, ne
puis que les agresseurs l’auraient menacé de s’en constitue pas une sanction « l’affectation provisoire à
prendre à sa famille s’il dénonçait les faits'. Monsieur Y d’autres fonctions décidée par le chef d’établissement
n’indique pas en revanche comment, après le départ en vue de vérifier si l’agent possède toujours bien les
des prétendus malfaiteurs, la cassette aptitudes nécessaires à la tenue de son poste,
d’enregistrement prétendument volée par les notamment lorsqu’il s’agit de fonctions touchant à la
agresseurs aurait été retrouvée dans une autre sécurité ».
motrice.
Ainsi le retrait provisoire de l’habilitation conduite
Or, cette man’uvre a été indubitablement mise en décidée le 28 Novembre 2008 répondait bien à un
évidence par les techniciens experts . impératif de sécurité prévu par le règlement.
L’un d’eux a attesté de ce que le train a été mis en Il convient par ailleurs de constater que le retrait de
vitesse volontaire , au-delà de la vitesse autorisée, et a l’habilitation conduite, qu’il soit temporaire ou
couru le risque d’un déraillement, évité grâce au définitif, ne figure pas au nombre des sanctions listées
déclenchement automatique du système de freinage à l’article 3 du chapitre 9 du statut des relations de la
d’urgence . SNCF avec son personnel , intitulé « Garanties
disciplinaires et sanctions », qui prévoit une échelle de
La sanction disciplinaire de ce comportement a été 11 sanctions pouvant être décidées à l’encontre des
une mise à pied de cinq jours. Cette mesure figure au agents.
nombre des sanctions listées à l’article 3 du chapitre
9 du statut des relations de la SNCF avec son S’il est exact que les motifs visés pour justifier la mise
personnel , intitulé « Garanties disciplinaires et à pied, et ceux visés pour justifier le retrait
sanctions », qui prévoit une échelle de 11 sanctions d’habilitation définitive sont quasiment identiques, il
pouvant être décidées à l’encontre des agents. est vrai aussi qu’un même grief peut justifier des
réponses de nature différente.
Cette mesure disciplinaire, notifiée le
20 Novembre 2008 a été motivée comme suit : En l’espèce, il était essentiel pour le directeur
d’établissement, d’exercer son autorité sur l’agent et
Une prise en charge à 84 km/h au lieu de 60 km/h. de sanctionner la faute grave commise par l’agent
lorsqu’il a dépassé la vitesse autorisée, au risque d’un
Le retrait de la cassette d’enregistrement après le déraillement, alors même que le respect des signaux
freinage d’urgence. est le premier devoir d’un conducteur. Il était tout
aussi indispensable pour ce directeur de prévenir en
La permutation des cassettes de deux motrices . urgence tout risque de renouvellement des faits fautifs
Monsieur Y aurait pu exercer un recours à l’encontre et d’assurer ainsi la sécurité des passagers.
de cette sanction mais n’a pas usé de cette faculté, Or, la sanction de la mise à pied durant cinq jours
reconnaissant par là son bien fondé. n’était pas de nature à protéger les usagers de tout
Le retrait d’habilitation risque de réitération.
Selon courrier en date du 28 Novembre 2008, le Ainsi ce sont bien les impératifs de sécurité qui ont
directeur d’établissement a notifié à Monsieur Y que incité le directeur d’établissement à procéder au
son habilitation conduite était suspendue retrait d’habilitation le temps de faire des
temporairement pour les motifs suivants : « L’analyse investigations supplémentaires.
de l’événement survenu le 26 Août 2008 me conduit à Le retrait d’habilitation n’est donc pas une sanction
considérer que vous ne pouvez pas assurer votre disciplinaire mais une mesure de précaution pour
service sans risques pour la sécurité. éviter que la sécurité des passagers ne soit de nouveau
Le courrier précise que le caractère temporaire du mise en péril à raison du comportement du
retrait tient à la nécessité de procéder aux évaluations conducteur, et ce le temps d’évaluer l’aptitude
suivantes : « aptitude physique, compétences physique, les compétences professionnelles et
professionnelles et aptitude psychologique ». éventuellement l’aptitude psychologique du salarié.
L’article 5 du référentiel TT 809 précise que En ce qui concerne l’appréciation professionnelle, elle
l’employeur peut être amené à suspendre relève du seul directeur d’établissement.
immédiatement l’exercice des fonctions de sécurité du Sur le plan professionnel, le chef de l’unité de
conducteur suite au constat d’un comportement production de Nice, Monsieur X a demandé au
directeur d’établissement le 26 Novembre 2008 de Dès lors il convient de considérer que les primes de
confirmer définitivement la suspension de la conduite. traction ne peuvent être visées par les dispositions
invoquées.
Fort de ses avis, le directeur d’établissement a
considéré à juste titre que le fait que Monsieur Y ait Monsieur Y ne peut en conséquence prétendre à
falsifié les enregistrements de sécurité pour masquer aucun titre à la perception de ces primes pendant les
son comportement fautif était un comportement périodes de suspension de son habilitation conduite. Il
particulièrement inadapté et irresponsable , les sera débouté donc de sa demande
boîtiers d’enregistrement ayant un rôle capital en
matière de sécurité. Il a considéré en conséquence que Sur les frais irrépétibles
Monsieur Y n’avait plus la compétence professionnelle
requise pour ce poste à haut risque et a prononcé son Il serait inéquitable de laisser la SNCF supporter
inaptitude définitive de manière justifiée et opportune. l’entière charge des frais irrépétibles qu’elle a
engagés à l’occasion de l’instance d’appel. Monsieur Y
Cette décision se différencie clairement de la sanction sera en conséquence condamné à ce titre à lui verser
disciplinaire prononcée et ne saurait être annulée. la somme de 1200 euros.
Les demandes présentées par Monsieur Y au titre des Ils seront supportés par Monsieur Y, qui succombe
primes de traction devant la Cour d’Appel comme en première instance.
Tel n’étant pas le cas, il soutient qu’il a droit à la Confirme le jugement déféré.
perception des primes de traction pendant le temps où Déboute Monsieur Y de sa demande au titre des
elles ont été suspendues provisoirement soit entre le primes de traction.
18 Septembre 2008 et le 23 Mars 2009.
Condamne Monsieur Y à verser à la Société Nationale
Cependant, l’article 1.1 du référentiel TRACTION qui des Chemins de Fer la somme de 1200 euros sur le
régit les primes de personnel de la filière Transport fondement de l’article 700 du Code de Procédure
Traction précise que seuls les agents assurant Civile.
effectivement un service à la route ou un service de
manoeuvre reçoivent une prime de traction basée sur Condamne Monsieur Y aux dépens de l’instance.
le travail effectué.
LE GREFFIER LE PRESIDENT
Cour d'appel de Paris, Pôle 6 - chambre 3, 29 juin
2010, n° 09/00615
Chronologie de l'affaire
CPH Paris
16 octobre 2008 > CA Paris
Infirmation
29 juin 2010
Sur la décision
Référence : CA Paris, pôle 6 - ch. 3, 29 juin 2010, n° 09/00615
Juridiction : Cour d'appel de Paris
Numéro(s) : 09/00615
Décision précédente : Conseil de prud'hommes de Paris, 16 octobre 2008
Dispositif : Infirme la décision déférée dans toutes ses dispositions, à l'égard de toutes les parties au recours
Texte intégral
XXX
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
représentée par Me Fabrice ANDRE, avocat au
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
barreau de PARIS, toque : R 222
COUR D’APPEL DE PARIS
COMPOSITION DE LA COUR :
Pôle 6 – Chambre 3
En application des dispositions de l’article 945-1 du
ARRÊT DU 29 juin 2010 code de procédure civile, l’affaire a été débattue le
15 février 2010, en audience publique, les parties ne
(n° 22 , 4 pages) s’y étant pas opposées, devant Mme Elisabeth
PANTHOU-RENARD, présidente, chargée d’instruire
Numéro d’inscription au répertoire général : S
l’affaire.
09/00615
Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries dans le
Décision déférée à la cour : jugement rendu le
délibéré de la cour, composée de :
16 octobre 2008 par le conseil de prud’hommes de
Paris chambre 7 section commerce RG n° 08/05011
Mme Elisabeth PANTHOU-RENARD, présidente
APPELANT
Mme A B, conseillère
M. E F X
M. Serge TRASSOUDAINE, conseiller
XXX
Greffier : Monsieur Eddy VITALIS, lors des débats
XXX
ARRÊT :
comparant en personne, assisté de Me François
MICHELET, avocat au barreau de PARIS, toque : P 411 — CONTRADICTOIRE
Statuant sur l’appel régulièrement formé par M. X du Qu’il fait valoir, d’une part, que la descente d’échelle
jugement rendu le avec changement de fonction avec interdiction de se
présenter au métier de conduite ne figure pas à
16 octobre 2008 par le conseil de prud’hommes de l’article 149 précité, et d’autre part, que cette
Paris – section commerce – qui l’a débouté de ses sanction lui a été notifiée par courrier du
demandes contre la RATP, 10 février 2004 de
Vu les conclusions du 15 février 2010 au soutien de M. C Z, en tant que, chef d’établissement Métro du
ses observations orales à l’audience de M. X qui département Métro Espaces et Services MES, qui
demande à la cour, infirmant le jugement déféré après avis du conseil de discipline en a décidé au lieu
d’annuler la sanction qui lui a été notifiée le et place du directeur général, que de surcroît lui-
10 février 2004 par la RATP et condamner celle-ci à même dépendait du département M. T.R. (Métro
lui payer les sommes suivantes : Transports) en non MES, qu’aucune délégation de
pouvoir du directeur général n’est produite ;
— 4 563,06 euros à titre de rappel de salaires au titre
de la période de sa mise en disponibilité d’office, Attendu qu’en réponse sur cette seconde branche du
moyen, la RATP produit une note n°5371 en date du
— 456,30 euros au titre des congés payés incidents, 17 février 2001 du président directeur général de la
RATP, portant délégation de pouvoir 'au chef de
— 31 655,31 euros à titre de perte de salaires,
l’établissement Métro’ et notamment sous le titre I
— 3 165,53 euros au titre des congés payés incidents,
l’ 'application du droit du travail et gestion des
et 15 000 euros à titre de dommages et intérêts pour ressources humaines’ en son article 1.4 pour
préjudice moral ainsi que la somme de 3 000 euros en 'prononcer les mesures disciplinaires du second degré
application de l’article 700 du code de procédure et statuer sur les appels des mesures du premier degré
civile, b) prises dans son établissement’ ;
Vu les conclusions du 15 février 2010 au soutien de Qu’il s’évince du courrier de notification de la sanction
ses observations orales à l’audience de la RATP aux en date du 10 février 2004, que
fins de confirmation du jugement déféré et de
M. C Z est bien chef de l’établissement Métro, peu
condamnation de
important que seul le département Métro Espaces et
M. X au paiement de la somme de 1 000 euros en Services soit mentionné ; qu’il avait bien, en vertu de
application de l’article 700 du code de procédure sa qualité de chef de l’établissement Métro, délégation
civile, pour exercer le pouvoir disciplinaire du président
directeur général ; que M. X n’est pas fondé à soutenir
Attendu que M. X, admis à la RATP le qu’il n’avait pas compétence pour le sanctionner ;
11 juillet 1984 en qualité de stagiaire d’exploitation,
conducteur de métro depuis mars 2004 et affecté au Attendu au contraire, alors que l’avis du conseil de
terminus de la ligne 9 porte de Saint-Cloud, au grade discipline pris à l’unanimité, après examen des faits et
en dernier lieu T4 échelon 16 avec une rémunération de la situation personnelle de l’agent, a consisté à
brute de base de 2 281,53 euros, faisait l’objet le préconiser 'une rétrogradation au niveau 10 de base et
10 février 2004 après avis du conseil de discipline en affectation sur un poste d’animateur d’agent mobile',
date du 30 janvier 2004 d’une sanction de 'deux mois M. Y Z a prononcé une triple sanction, à savoir 'deux
de mise en disponibilité d’office sans traitement et mois de mise en disponibilité sans traitement’ ;
descente d’échelle avec changement de conducteur 'descente d’échelle avec changement de fonction de
T4N au niveau E6 avec interdiction de se présenter conducteur T4N au niveau E6" ; 'interdiction de se
aux métiers de conduite', au motif d’une 'faute présenter aux métiers de conduite’ ;
professionnelle grave dans l’exercice de ses fonctions
Que si la faute commise par M. X est grave, à savoir
de conducteur :
selon le compte-rendu d’entretien du
'Subtilisation d’une cassette amovible EPE 18 novembre 2003, le fait d’avoir frappé avec un
(Enregistrement des Paramètres d’Exploitation) d’un triangle sur la trappe comprenant la cassette
train lors de la journée d’exploitation du d’enregistrement de la journée d’exploitation du métro
06 octobre 2003" ; qu’il conduisait le 06 octobre 2003 et d’avoir pris
cette cassette, l’agent a reconnu les faits ; que la RATP
Que cette sanction devait s’appliquer au terme d’un ne rapporte pas la preuve que M. X, qui a indiqué au
arrêt maladie le 23 février 2004 ; conseil de discipline ne pouvoir expliquer son geste
mais subir une forte dépression, ce que confirme
Attendu sur le moyen d’appel tiré de l’illégalité de la l’inaptitude temporaire prononcée ensuite, ait entendu
procédure, que M. X se prévaut de la procédure cacher des erreurs de conduite et de sécurité ;
disciplinaire définie au titre XII du statut du personnel
de la RATP, et notamment de l’échelle des sanctions de Que le cumul de sanctions aussi lourdes, la privation
l’article 149 et partant de la compétence du directeur de travail et de rémunération pendant deux mois, une
rétrogradation importante, l’interdiction de se 1153-1 du code civil à compter de cet arrêt pour les
présenter au métier de conduite est disproportionné, créances indemnitaires,
les deux dernières sanctions étant sans lien avec la
faute commise ; PAR CES MOTIFS
Que la décision prononcée doit être annulée en vertu Infirmant le jugement déféré,
de l’article L.1333.2 du code du travail applicable à la
RATP, nonobstant son caractère d’entreprise à statut, Annule la sanction notifiée par la RATP à M. X le
aux termes de l’article L.1311.1 du code relatif au 10 février 2004 et condamne en conséquence la RATP
champ d’application de son Livre III intitulé 'Le à payer à celui-ci les sommes suivantes portant
Règlement intérieur et le Droit disciplinaire’ ; intérêts de droit :
Attendu sur les demandes, que par suite de — 4 563,06 euros à titre de rappel de salaires sur la
l’annulation de la sanction M. X doit percevoir les période de mise en disponibilité d’office,
salaires afférents à la période au cours de laquelle il a — 456,30 euros à titre de rappel de congés payés,
été mis en disponibilité d’office, soit la somme de
4 563,06 euros augmentée de l’incidence des congés — 31 655,31 euros à titre de dommages et intérêts
payés selon la règle du dixième et doit être indemnisé pour perte de rémunération,
de ses pertes de salaires et d’indemnités de congés
payés ultérieures dont il justifie des montants par des — 3 165,50 euros à titre de dommages et intérêts pour
calculs précis non contredits ; perte d’indemnité de congés payés,
Attendu que M. X ne demande pas de réintégration — 5 000 euros à titre de dommages et intérêts pour
dans ses fonctions de conduite ; préjudice moral,
Chronologie de l'affaire
CPH Tours
3 juin 2014 > CA Orléans
Confirmation
3 décembre 2015
Sur la décision
Référence : CA Orléans, 3 déc. 2015, n° 14/02332
Juridiction : Cour d'appel d'Orléans
Numéro(s) : 14/02332
Décision précédente : Conseil de prud'hommes de Tours, 3 juin 2014
Texte intégral
XXX
COURD'APPELD'ORLÉANS
comparant en personne
CHAMBRE SOCIALE
assisté de Me Catherine LESIMPLE-COUTELIER de la
PRUD’HOMMES
SELARL LESIMPLE-COUTELIER & PIRES, avocat au
GROSSES le 03 DECEMBRE 2015 à barreau de TOURS
En parallèle de ses missions professionnelles, il a Il relate ses nombreuses demandes de mutation qui ont
exercé différentes fonctions représentatives entre été refusées de manière très fréquente et l’attitude de
1992' et 1996. l’employeur qui a laissé affichée une semaine, sur le
tableau de la brigade, une caricature effectuée par des
Le 11 mai 2012, il a saisi le conseil des prud’hommes collègues sans qu’ il ne réagisse plus tôt.
de Tours, en sa section du commerce, d’une action
contre son ancien employeur pour solliciter la Il ne comprend pas les raisons pour lesquelles lui seul
requalification de sa demande de départ à la retraite a été sanctionné à la suite d’un incident sur une voie
en prise d’acte emportant les effets d’un licenciement de service, alors qu’à tout le moins, il y aurait dû avoir
un partage de responsabilité. À l’époque, il avait été Son départ à la retraite est un acte unilatéral, mais sa
soumis à un bilan psychologique, à l’initiative du décision restait équivoque en considération de son état
médecin du travail. psychologique et des traitements anxiolytiques qu’il
devait prendre puisque seule l’attitude de l’employeur
En deuxième lieu, il fait état de l’engagement d’une l’a contraint à ce départ.
procédure disciplinaire à son encontre en raison du
refus de se soumettre à des tests psychologiques en 2° ceux de l’Etablissement Public XXX
février 2010. Il expose en effet que seul, le médecin du
travail a le pouvoir d’ordonner des tests Elle conclut au rejet de l’appel, à la confirmation du
psychologiques et non le supérieur hiérarchique. Il jugement contesté en toutes ses dispositions et au
considère que cette thèse avait pour objectif de le débouté de toutes les demandes du salarié qui devra
déstabiliser en sorte qu’il a été contraint de prendre être condamné à lui verser une somme de 1500 €au
des antidépresseurs et de consulter un psychiatre. titre des frais de l’article 700 du code de procédure
civile et aux dépens.
Le 19 février 2010, dans le cadre de la visite médicale
après suspension d’habilitation, le médecin du travail Elle dénie tout harcèlement moral alors que les
l’a déclaré apte à l’exercice des fonctions de sécurité correspondances échangées entre les parties ne
sans restriction avec la précision « à revoir dans les constituent pas une preuve d’un comportement ayant
délais normaux ». excédé le cadre normal des relations entre un
employeur et un salarié.
En troisième lieu, il explique qu’une rétrogradation lui
a été imposée avec perte de salaire et perte de la Elle tient à rappeler le comportement de celui-ci au
qualité de conducteur quand il a été affecté à la sein de son équipe et des nombreux incidents de
gestion de la déchetterie. sécurité commis par lui, en juin 1999 où du matériel a
été tamponné, en août 1999 où il a commis des erreurs
Le 4 février 2010, il a ,à nouveau, subi la suspension dans l’application des consignes de sécurité, en février
de la conduite des engins ferroviaires à titre 2003 en tant que pilote d’une coureuse, où il est sorti
conservatoire, en raison d’un incident de manoeuvre du domaine protégé sans en demander l’autorisation à
au moment où il réalisait un mouvement de l’agent de circulation, ce qui aurait pu avoir des
refoulement qui s’est terminé par un accostage brutal. conséquences sur la sécurité des circulations et des
Cependant, le 19 février suivant, dans le cadre de la personnes.
visite médicale après suspension d’habilitation, le
médecin du travail l’a déclaré apte à son poste sans En septembre 2003 , il a également commis une faute
restriction. L’employeur n’a pas contesté cette décision de sécurité qui a entraîné une perturbation de la
mais l’a fait convoquer à un bilan d’évaluation circulation , ayant manqué de rigueur dans l’exécution
psychologique, le 6 avril 2010 pour le 14 avril suivant de sa tâche . Le 22 mai 2007, un déraillement a eu lieu
et il a refusé de déférer à cette invitation, initiée par sur un chantier lors de sa mission d’agent de
des cadres de la SNCF. manoeuvre.
Il s’est profondément ennuyé à la déchetterie où il a S’il n’a pas fait l’objet d’une sanction disciplinaire, ses
été affecté par la suite à titre d’essai et a dû être placé habilitations ont été suspendues. Il s’agit d’une
en arrêt maladie, courant mars, jusqu’au début du obligation de l’employeur s’inscrivant directement
mois d’avril 2010. dans son obligation de protection de la santé et de la
sécurité de ses salariés, lorsqu’il est confronté à un
Il affirme que sa mutation au sein de la déchetterie accident grave de sécurité.
participait ainsi au contexte harcelant et discriminant
dont il était victime. Pour régulariser la situation, il lui Après enquête et constat d’aptitude aux fonctions de
a été proposé d’officialiser ce poste d’intendant sécurité prononcée par le médecin du travail, ses
logistique et il a signé l’avenant, le 2 octobre 2010, en habilitations lui ont été rétablies et il a été, de
acceptant sans réserve cette nouvelle affectation. nouveau, affecté à ses missions.
Il prétend à un rappel de salaire fondé sur le Le 3 février 2010, il a commis une faute importante de
coefficient D, soit 2252 ,73 euros au lieu de 1942,04 € sécurité, lors d’une manoeuvre en réalisant un
qu’il percevait. mouvement de refoulement sans personne pour le
guider, en sorte que celui-ci s’est terminé par un
Il se plaint d’avoir eu à manipuler des produits accostage brutal. Ses habilitations ont été
dangereux sans protection et sans formation dans la immédiatement suspendues et une enquête menée. Le
déchetterie, à compter du mois de mai 2010 alors que médecin du travail l’a déclaré apte à son poste mais
cette formation constitue l’un des éléments du elle a tenu à le soumettre à un dispositif d’évaluation
programme annuel de prévention des risques de ses compétences professionnelles, comme il est
professionnels. prévu à l’article 24 de l’arrêté du 30 juillet 2003, en
sorte qu’elle l’a convoqué à un bilan psychologique
Il assimile l’ensemble des faits relatés à des actes de impérativement dissocié du volet médical. Mais il a
harcèlement moral et de discrimination dont il a refusé de s’y présenter et elle estime qu’il s’agit là
rassemblé des éléments de preuve suffisants. d’une faute professionnelle qui conditionnait le
maintien dans l’emploi.
Enfin , il sollicite la requalification de son départ à la
retraite en prise d’acte emportant les effets d’un Parallèlement, lors d’un binôme avec un agent habilité
licenciement sans cause réelle et sérieuse, en raison pendant quatre semaines, il a été remarqué qu’il ne
de divers manquements graves de la part de me maîtrisait que plus ou moins le poste en situation
l’employeur. normale mais perdait tous ses moyens en situations
perturbées, en sorte qu’elle a décidé de ne plus lui MOTIFS DE LA DECISION
restituer ses habilitations.
La notification du jugement est intervenue le
Sur le manquement à l’obligation de sécurité de 12 juin 2014, en sorte que l’appel, régularisé le
résultats, s’il a été affecté en tant qu’ intendant de la 7 juillet 2014 au greffe de cette cour, dans le délai
déchetterie, il avait accepté définitivement sa mutation légal d’un mois, s’avère recevable en la forme.
par avenant au contrat de travail du 12 octobre 2010.
Il s’agissait d’un poste relevant de sa qualification C 1° sur l’allégation de harcèlement moral
ne comportant pas d’exposition au risque chimique.
A) sur la stagnation de son déroulement de carrière.
Elle constate qu’il n’a jamais exercé de droit de retrait
alors que le droit d’alerte déposé le 10 mai 2010 par le Selon les dispositions de l’article L 1154-1 du code du
secrétaire du comité d’hygiène et sécurité ne portait travail, il appartient au salarié d’apporter des
pas sur des risques professionnels , mais sur une éléments de fait laissant supposer qu’il serait victime
situation de stress au travail dont il avait été informé de harcèlement moral et à l’employeur, au vu de tels
par un appel téléphonique de celui-ci. éléments, de rapporter la preuve que ces agissements
restent étrangers à tout harcèlement moral.
Elle affirme n’avoir jamais eu connaissance de son état
de santé et en toute hypothèse, il ne rapporte pas la En mai 1997, lorsqu’il était à la brigade de Saint-Z-
preuve d’un lien entre ses conditions de travail et ses des-Corps, une caricature le représentant avait été
problèmes de santé, en sorte qu’elle entend démontrer affichée dans les locaux de sa brigade par ses
qu’elle a agi, en tout cas, par des actions qui restent collègues. Si son chef d’unité, dont le bureau n’était
étrangères à tout harcèlement moral. pas au sein de la brigade mais à Vendôme, en fut avisé,
il a fait immédiatement le nécessaire pour le retrait de
Elle se défend également de toute discrimination cet affichage en condamnant de tels agissements,
syndicale articulée à son encontre et invoque la comme le directeur de l’établissement d’équipement
prescription de cinq ans prévue par l’article L 1134- de Vendôme, par lettre du 25 novembre 1997.
5 du code du travail en sorte qu’il ne pouvait
utilement évoquer des faits antérieurs à 2007. Lors de son rendez-vous avec son dirigeant de
proximité, le 12 mai 2009 il a fait état de difficultés
Elle résume les règles statutaires relatives au relationnelles avec ses collègues de travail, puisque
déroulement de carrière d’un agent SNCF, deux d’entre eux avaient estimé qu’il ne pouvaient
s’appesantit sur le déroulement de carrière de son plus travailler avec lui, eu égard à son comportement
adversaire et fait valoir sa propre carence à postuler envers eux.
pour certains des postes en sorte qu’elle ne peut être
tenue pour responsable du laxisme de celui-ci. Il se plaint que sa demande de mutation n’ait pas été
accueillie favorablement auprès de la direction.
À l’aide d’une courbe concernant l’évolution des Cependant, la SNCF procède à une coordination des
carrières professionnelles de cinq de ses collègues, demandes de ses salariés et ne peut toujours
elle en conclut que sa carrière est en tout point immédiatement leur donner satisfaction. Il convient
comparable à celle de ses collègues placés dans une que chacun essaie d’apprécier avec un autre collègue
même situation. si, par exemple, une permutation est possible.
Elle soutient également qu’elle ne pouvait Le 4 juillet 1997, il a demandé à revenir sur une ligne
systématiquement répondre favorablement aux classique mais cette requête n’a pu être satisfaite que
demandes de mutation de l’intéressé, alors que celles- le 1 er mai 1998. À cette occasion , il a revendiqué son
ci ne pouvaient intervenir que s’il existait un poste
passage à la position 9, qui lui fut accordée le 1 er avril
disponible.
1999.
Son élection aux fonctions de délégué syndical en
Le 16 mars 2001, il s’inquiète des raisons pour
février 1992 n’a pas fait obstacle à son accession au
lesquelles il ne figurait pas sur la proposition de
niveau 2 de sa qualification, en juillet suivant, et elle
remarque que s’agissant de la notation de l’année notation pour la position D 10 et ce n’est que le 1 er
1999, il a exercé un recours auprès de la commission avril 2003 qu’il a obtenu ce niveau.
de notation qui lui a été favorable, en sorte qu’il était
En mai 2007, il a été tenu responsable d’un incident
promu à la position de rémunération 9 au 1 er avril sur une voie de service et ses habilitations à la
1999. conduite et à l’accompagnement de train de travaux
lui ont été retirées. Il admet que s’il y avait eu une
Il ne peut se plaindre de sa rétrogradation, et du fait
enquête, sa responsabilité aurait été à tout le moins
qu’il ne percevait plus les primes une fois affecté à la
partagée. Cependant, il convient de remarquer qu’il
déchetterie, dans la mesure où il avait donné son
n’a pas fait l’objet d’une sanction disciplinaire à cette
accord dans le cadre de l’avenant du 12 octobre 2010.
occasion, alors qu’il y a eu un déraillement de la
Elle souligne également qu’il a bien reçu une voyageuse vide de chantier, qui est un wagon avec
formation aux risques chimiques le loco tracteur.
19 septembre 2008 et préalablement à la prise de
fonction au sein de la déchetterie et rappelle les Dès le 1 er juillet 2007, il a été promu au grade d’agent
formations qui lui ont été dispensées. Il a toujours été technique d’entretien principal voie niveau C 02 12 et,
déclaré apte à ses missions au sein de la déchetterie le 10 octobre suivant, la SNCF l’a invité à une
comme le relèvent les avis d’aptitude des 21 janvier et présentation du métier de conducteur de ligne, donc
29 avril 2011 produits aux débats. conduite de train de voyageurs qu’il a déclinée.
Le médecin du travail a demandé à ses salariés de En refusant, à tort, de se rendre à cette expertise
rencontrer un psychologue qui a conclu le 27 juin psychologique, ce salarié a désobéi à une prescription
suivant que ce salarié éprouvait beaucoup de impérative et ne peut, dès lors, se plaindre de n’avoir
souffrance personnelle mais que les tests étaient très pas pu accéder au poste convoité. La SNCF, dans un
bons et tout à fait compatibles avec l’exercice d’un premier temps, l’a convoqué en vue de lui infliger un
métier de sécurité de conduite, le rendement de blâme, mais elle y a renoncé, ce qui prouve de manière
l’attention étant élevé ainsi que l’efficience supplémentaire son absence totale de hargne envers
intellectuelle. Monsieur Y.
D) sur le rappel des salaires fondés sur le coefficient Il n’est pas possible de donner crédit à ses allégations
D. quand il évoque la dangerosité de pétards de voie en
raison de l’accident survenu dans un autre
Il occupait les fonctions de qualification C2, échelon établissement à l’occasion de cette manipulation. Il est
13, ancienneté 10. Il a souhaité accéder à la opportun de rappeler qu’il avait cependant accompli
qualification D. deux formations pour les risques chimiques, le
24 septembre 2010 après la première, intervenue le
L’enquête réalisée par les juges du conseil des 19 septembre 2008 et que les fiches techniques du
prud’hommes a permis de démontrer qu’en 2007, la fabricant, concernant les pétards de voie, s’avèrent
SNCF lui avait proposé de suivre une formation
relativement limitées quant au danger possible, comme
traction pour envisager de passer à un autre échelon, l’a développé le conseil des prud’hommes dans son
mais il a pensé que c’était pour lui un peu tard et il jugement.
n’apparaissait pas qu’il ait formulé de demande dans
son service pour accèder au niveau D. Dans ces conditions, il est clair que la SNCF démontre
qu’elle a agi en toute circonstance par des actions qui
En outre il fut soumis à plusieurs exercices au cours restent totalement étrangères au harcèlement moral,
desquelles son dirigeant habilitant a constaté qu’il en sorte que la thèse de Monsieur Y ne peut être que
manquait de maîtrise en situation perturbée. Affecté repoussée, comme mal fondée comme en a jugé le
en binôme avec un agent habilité pendant quatre conseil des prud’hommes.
semaines, celui-ci a conclu « qu’il maîtrisait plus ou
moins le poste en situation normale, mais perdait tous 2° sur l’allégation de la discrimination syndicale
ses moyens en situations perturbées ». C’est dans ces
conditions, eu égard au danger qu’il pouvait présenter Les règles de preuve sont les mêmes que pour le
pour ses collègues et lui-même que la hiérarchie a harcèlement moral. Il convient de s’étonner que le
décidé de ne pas lui restituer ses habilitations. salarié n’ait pas évoqué dans ses conclusions le cas de
salariés ayant eu approximativement la même carrière
Cependant dans ses écritures, il n’évoque aucune que lui pour dénoncer, éventuellement , l’inégalité qui
réglementation ni aucune procédure interne qui aurait en aurait résulté. En effet, la discrimination syndicale
contraint la SNCF à le classer au coefficient D. Il ne se justifie principalement par référence à des cas
s’agissait donc pas d’un droit et il n’est pas possible de semblables, ce qui n’est pas le cas d’espèce.
faire grief à la société de ce défaut d’avancement, alors
que les problèmes évoqués plus haut ne plaidaient pas Les premiers juges ont parfaitement noté qu’au
en sa faveur. contraire il résulte du tableau produit par la SNCF
que sur six agents ayant la formation CREQ et relevant
Enfin, les premiers juges ont remarqué que le poste du même établissement, deux avaient la qualification C
avait été proposé sur l’intranet de la SNCF mais que niveau 2 PR 12, une la qualification C niveau 2 PR
ce salarié ne s’était pas porté candidat. Cette société 14 et trois, comme le salarié, la qualification C niveau
ne peut être responsable de la carence de celui-ci. 2 PR 13 obtenue 33 ans après leur embauche, le délai
étant de 34 ans pour Monsieur Y.
E) sur la manipulation de produits dangereux à
compter de mai 2010. La société a encore produit aux débats une courbe où
les cinq autres collègues sont partis à la retraite
Depuis 2006, il a suivi chaque année au moins quelques mois avant lui mais qui étaient détenteurs de
50 heures de formation. La déchetterie à laquelle il la qualification CREQ quelques années avant que
était affecté n’est pas une installation classée pour la Monsieur Y. l’obtienne en 1997, lui-même se situant au
protection de l’environnement ni un site classé Seveso, milieu de la courbe qui évoque une trentaine d’années
ce poste ne comportait pas d’exposition au risque de carrière professionnelle.
chimique et il convient de remarquer qu’il ne s’est
nullement plaint à sa hiérarchie ou au médecin du Il s’en déduit que le grief de la discrimination
travail ou encore à l’inspection du travail de ses syndicale ne résiste pas à l’analyse des faits.
conditions sur cette déchetterie, alors qu’ancien
représentant du personnel, il ne pouvait se méprendre 3° sur la requalification sollicitée en prise d’acte
sur l’étendue de ses droits. emportant les effets d’un licenciement sans cause
réelle et sérieuse
Cependant, le 25 mai 2010, il a saisi le secrétaire du
comité d’hygiène et sécurité au prétexte qu’il Le contrat de travail doit être exécuté de bonne foi et
manipulerait des matières dangereuses en alléguant un départ à la retraite est considéré comme équivoque
que sa hiérarchie lui avait préconisé d’arrêter le et doit être requalifié en une prise d’acte de la rupture
travail lorsqu’il faisait mention d’odeurs produisant des effets d’un licenciement sans cause
nauséabondes. réelle et sérieuse, lorsque celui-ci résulte de faits ou
de manquements de l’employeur, antérieurs ou
En l’espèce, le comité d’hygiène et sécurité, contemporains à la fin des relations de travail et
paritairement constitué, n’a donné aucune suite à justifiant celle-ci.
cette lettre et il en résulte qu’aucun travail dangereux
ne lui a jamais été confié, alors même qu’il disposait En l’espèce, cette cour a rejeté le harcèlement moral,
des équipements de protection individuelle la discrimination syndicale, la disparité de traitement
flagrante, les manquements à l’obligation de sécurité La Cour, statuant par mise à disposition au greffe et
de résultat et de rappel de salaires, en sorte qu’aucun contradictoirement,
manquement ou fait de l’employeur ne peuvent être
stigmatisés pour invalider cette demande de retraite, — reçoit, en la forme, l’appel de Monsieur A Y,
qui lui a permis pendant les six derniers mois de son
activité ,de ne plus travailler du tout, en sorte que ce — au fond, confirme en toutes ses dispositions le
départ en retraite n’a absolument rien d’équivoque. Il jugement déféré, et, y ajoutant,
en résulte que cette demande sera également écartée — déboute les parties de toutes leurs autres demandes
ainsi que celles correspondant à l’indemnité de intervenues en cause d’appel,
licenciement, l’indemnité de préavis et les congés
payés afférents et les dommages-intérêts au titre de la — condamne ce salarié aux dépens d’appel.
requalification, ainsi que celle au titre de l’article
700 du code de procédure civile, puisqu’il succombe Et le présent arrêt a été signé par le président de
en l’intégralité de ses prétentions. Il n’est pas chambre et par le greffier
inéquitable, en échange, de laisser à la SNCF les frais
qu’elle a engagés au titre de cette procédure en appel. Marie-Hélène ROULLET Hubert de BECDELIEVRE
Tél. : +39 33 66 21 41
Tél. : +39 02 53 85 35
Terminal Intermodal - Eurohub Sud
3434 Dudelange
4 CFL CARGO LUXEMBOURG 26 novembre 2012 24 novembre 2017 24 novembre 2022 LU 11 2016 0001 FR 12 2017 0030
2, place de la Gare
37700 SAINT PIERRE DES CORPS
10 ECORAIL TRANSPORT 7 juillet 2016 7 juillet 2016 7 juillet 2021 FR 11 2016 0009 FR 12 2018 0004
Tél. : 02 47 32 17 39
Tél. : 01 30 17 47 29
32 rue du Bois Chaland
ETMF
91090 LISSES
15 (Entreprise de Transport 13 août 2012 7 août 2017 7 août 2022 FR 11 2017 0021 FR12 2017 0022
de Matériel Ferroviaire)
Tél. : 09 52 60 76 90
60 Boulevard de Turin
Tour de Lille – Euralille
16 EUROPORTE France (3) 59777 LILLE 4 novembre 2011 7 octobre 2016 7 octobre 2021 FR 11 2016 0013 FR 12 2017 0032
Tél. : 03 28 36 56 35
1/4
LISTE DES ENTREPRISES FERROVIAIRES
DÉTENTRICES D’UN CERTIFICAT DE SÉCURITÉ
EN COURS DE VALIDITÉ SUR TOUT OU PARTIE DU RÉSEAU DU SYSTÈME FERROVIAIRE FRANÇAIS
Certificats délivrés avant la mise en application du volet technique du 4e paquet ferroviaire, le 16 juin 2019 en France.
Tél. : 03 20 88 44 41
37 boulevard du Roi Albert II
B-1030 Bruxelles
22 LINEAS (5) BELGIQUE 14 avril 2011 21 mars 2016 21 mars 2021 BE 11 2019 0002 FR 12 2019 0054
Tél. : +39 05 52 35 38 02
Tél. : 02 32 72 47 23
1 Rue de Donzac
64100 BAYONNE
26 OFP SUD-OUEST 14 juin 2019 14 juin 2019 14 juin 2024 FR 11 2019 0045 FR 12 2019 0046
Tél. : 05 59 55 31 81
Tél. : 05 46 00 80 30
Rue Ernest Prados
RDT 13 Pont de l'Arc
29 (Régie Départementale des Transports 13090 AIX EN PROVENCE 17 novembre 2011 15 novembre 2016 15 novembre 2021 FR 11 2016 0018 FR 12 2019 0032
des Bouches-du-Rhône)
Tél. : 04 42 93 59 00
Avda. PioXII, 110
28036 MADRID
30 RENFE MERCANCIAS ESPAGNE 4 décembre 2015 13 juillet 2016 28 juillet 2020 ES 11 2015 0004 FR 12 2016 0011
Tél. : +34 9 15 06 62 69
Avda. Ciudad de Barcelona,6 Madrid-
Atocha
28007 - Madrid
31 RENFE VIAJEROS 19 août 2016 19 août 2016 1 avril 2021 ES 11 2016 0001 FR 12 2016 0012
ESPAGNE
Tél.: +34 9 15 06 63 97
2/4
LISTE DES ENTREPRISES FERROVIAIRES
DÉTENTRICES D’UN CERTIFICAT DE SÉCURITÉ
EN COURS DE VALIDITÉ SUR TOUT OU PARTIE DU RÉSEAU DU SYSTÈME FERROVIAIRE FRANÇAIS
Certificats délivrés avant la mise en application du volet technique du 4e paquet ferroviaire, le 16 juin 2019 en France.
Immeuble Crystal
3, allée de Grenelle - CS 20098
(8)
35 TRANSDEV RAIL 92442 ISSY LES MOULINEAUX Cedex 22 janvier 2018 22 janvier 2018 22 janvier 2023 FR 11 2019 0058 FR 12 2019 0059
Tél. : 01 74 34 20 00
Tél. : +34 9 13 87 99 00
15 Bd Jean Moulin
21800 CHEVIGNY SAINT
37 TRANSIFER SAUVEUR 12 juillet 2018 14 juin 2019 14 juin 2020 FR 11 2019 0050 FR 12 2019 0051
Tél. : 03 80 48 99 48
Tél. : 01 85 57 65 29
Tél. : +39 06 44 10 28 96
Tél. : 01 64 72 72 00
6 rue d'Amsterdam
VFLI 75009 PARIS
41 3 octobre 2007 7 août 2017 7 août 2022 FR 11 2017 0023 FR 12 2018 0014
(Voies Ferrées Locales et Industrielles)
Tél. : 01 55 07 82 65
Adam-Karrillon-Str.13
55118 MAINZ
42 VLEXX GMBH Allemagne 29 octobre 2014 14 juin 2019 12 juin 2024 DE 11 2019 0006 FR 12 2019 0056
(1)
Transfert le 31 juillet 2008 de SECO RAIL à COLAS RAIL
(2)
Transfert le 17 juin 2016 de PICHENOT à EIFFAGE RAIL SERVICES
(3)
Transfert le 4 novembre 2011 de VEOLIA CARGO France à EUROPORTE France
(4)
Changement de dénomination sociale le 27 avril 2017 (anciennement OSR FRANCE)
(5)
Changement de dénomination sociale le 27 avril 2017 (anciennement B LOGISTICS) puis le 27 juin 2018 (anciennement LINEAS Group)
(6)
Changement de dénomination sociale le 1er janvier 2015 (anciennement SNCF)
(7)
Transfert le 5 avril 2013 de TVT à THELLO
(8)
Changement de dénomination sociale le 14 juin 2019 (anciennement CFTA)
3/4
LISTE DES ENTREPRISES FERROVIAIRES
DÉTENTRICES D’UN CERTIFICAT DE SÉCURITÉ UNIQUE DÉLIVRÉ PAR L'EPSF
EN COURS DE VALIDITÉ SUR TOUT OU PARTIE DU RÉSEAU DU SYSTÈME FERROVIAIRE FRANÇAIS
41 rue de St Petersbourg
1 MILLET RAIL 26 novembre 2019 26 novembre 2024 S-20190821-001
75008 PARIS
BP 20207
Autoport - Camp de la basse
2 REGIORAIL France (1) 66161 Le Boulou Cedex 21 novembre 2019 21 novembre 2024 FR1020190007
Tél. : 09 58 13 18 71
(1)
Changement de dénomination sociale le 21 octobre 2015 (anciennement REGIORAIL LR (Languedoc-Roussillon))
24 rue de Villeneuve
2 FRET SNCF 1 janvier 2020 31 décembre 2024 EU1020190012
92583 Clichy la Garenne
* Depuis la mise en application du volet technique du 4e paquet ferroviaire, le 16 juin 2019 en France, les conditions de demande de certificat de sécurité ont évolué :
- si l’activité de transport s’effectue au sein du système ferroviaire français, et uniquement au sein de ce dernier, l’entreprise a le choix d’adresser sa demande soit, à l’Agence de l’Union européenne pour les chemins de fer,
soit à l’EPSF;
- si l’entreprise désire circuler dans un autre État membre, elle doit impérativement adresser sa demande à l’Agence qui est seule compétente pour délivrer le certificat, les aspects nationaux des demandes étant évalués par
l’EPSF qui fournit ses conclusions à l’Agence.
La liste des Certificats de Sécurité Uniques (CSU) délivrés par l'Agence est disponible sur ce lien : https://eradis.era.europa.eu/safety_docs/scert/search_results.aspx
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