Trace Écrite Élève
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Trace Écrite Élève
Problématique :
A) L’accélération de l’urbanisation
a) Sources et méthodes :
Grande variabilité et fiabilité relative des données fournies par les Etats :
- Variabilité des critères : France, ville = espace aggloméré de plus de 2000 habitants, au Canada,
plus de 10000, en Albanie, plus de 400… / au Japon, plus de 4000 hab/km2, en Inde plus de
1000 hab/km2…
- Fiabilité relative : Chongqing, selon autorités chinoises, plus de 30,5 millions d’habitants alors
qu’agglomération = 7 millions d’hab.
- Repérer les aires bâties sur les photos aériennes et images satellites sans interruption de plus
200 m
- Y distribuer les résultats des recensements et des fichiers d’état-civil selon la méthode du
carroyage
Thème 1 : La métropolisation, un processus mondial différencié
- Trois gds programmes : Géopolis (CNRS), CIESIN, NASA
Accélération de l’urbanisation :
- Plus de 55% de la pop. mondiale aujourd’hui contre 30% en 1950 et près de 62% en 2030
- Triplement de la couverture urbaine mondiale de 0,5% à 1,5% de la totalité des terres émergées
entre 2000 et 2030
La transition urbaine explique les rythmes et les niveaux d’urbanisation différencié sur notre
planète :
- Pays occidentaux : urbanisation forte (+75%) et croissance urbaine faible (< 0,5%/an) car stade
4 (urbanisation achevée), stagnation démographique, périurbanisation (peuplement des villages
par des citadin.e.s)
- Afrique et Asie : urbanisation avancée (entre 40% et 60%) et croissance urbaine rapide (entre 2
et 4%/an) car stade 2 et 3 (transition urbaine en cours) exode rural (niveau d’équipement et
de service supérieur dans les villes par rapport aux campagnes), croissance naturelle élevée
(forte natalité et fécondité, recul de la mortalité), transformation de villages en villes
- Afrique, + 590% de pop. Urbaine prévue entre 2000 et 2030 : ville puissamment attractive car
accès à des services et des équipements inexistants dans les campagnes. Au Liberia, capitale
Monrovia = 80% du PIB du pays.
- En Asie et en Afrique, la diffusion des activités urbaines (industries, services) dans les
campagnes fortement peuplées forment des desakota (village-ville) qui contribuent à
l’étalement des agglomérations.
Part des habitant.e.s dans les petites et moyennes villes demeurent néanmoins importants, bien qu’en
recul : 42% de la pop. urbaine mondiale.
- En Afrique, croissance urbaine repose sur la croissance des petites et moyennes villes, pas sur celle
des mégapoles.
Thème 1 : La métropolisation, un processus mondial différencié
Schéma 1 :
Schéma 2 :
IMPORTANT : Les processus en jeu ne sont plus démographiques et morphologiques comme pour
l’urbanisation mais économiques et fonctionnels
a) Définitions :
Métropole : Grande ville qui concentre les activités et les fonctions de commandement et qui exerce
une influence sur le territoire
Fonctions métropolitaines : Fonctions décisionnelles (sièges sociaux des FTN, sièges des grandes
institutions politiques et financières…) et d’innovation (centre de recherches, grandes universités…) de
niveau supérieur qui forment le pouvoir de commandement d’une métropole.
- Face à la baisse de revenus du capital dans les années 1970 en raison du haut niveau de
protection sociale et des salaires dans les pays occidentaux, les FTN, avec l’appui des États
organisent la mondialisation : généralisation du libre échange (abaissement des droits douaniers
et des restrictions d’importations), favorisé par l’abaissement parallèle du coût des transports
par des investissements massifs dans le transport maritime.
- Les FTN peuvent ainsi mettre en œuvre la DIPP, la Division Internationale du Processus
Productif, à l’échelle mondiale, qui leur permet de maximiser leurs profits. Par la mise en
concurrence des territoires et des populations, elles implantent les segments productifs dans le
monde entier pour optimiser la rentabilité : elles délocalisent ainsi les activités à faible valeur
ajoutée (fonction de fabrication) vers les pays où le prix du travail est peu élevé. Les métropoles
Thème 1 : La métropolisation, un processus mondial différencié
sont les territoires qui leur offrent les ressources pour coordonner leur activité à l’échelle
mondiale.
Voir croquis.
b) Un fonctionnement en archipel
a) Les centres, des vitrines de la puissance des métropoles, enjeux de spéculation intense
- Les centres font l’objet d’investissements conséquents pour symboliser la puissance des
métropoles et et attirer FTN et consommateurs à fort pouvoir d’achat. Course à la verticalité
avec des tours toujours plus hautes construites par des starchitectes (Jean Nouvel, Renzo Piano,
Norman Foster, Rem Koolhas…), requalification d’anciens quartiers dégradés en centre
fonctionnel (quartiers d’affaires ou centres commerciaux de luxe) comme Canary Wharf à
Londres, d’anciens docks (quais) devenus un nouveau quartier d’affaires…
- Spéculation => perte de diversité sociale et fonctionelle des centres. Hausse des prix => départ
des habitant(e)s les moins aisées et diffusion des activités vers les périphéries.
- Périphéries ne sont plus des espaces seulement résidentiels et commerciaux, polarisés par la
ville-centre. Elles ont développé des centralités secondaires (edge city, en anglais) en
accueillant des quartiers d’affaires, des centres de recherche ou de grands centres de commerce
et de loisirs.
- Aussi, aujourd’hui, les mobilités de périphéries à périphéries sont-elles plus importantes que
les mobilités centre-périphéries. Cela pose la question de l’adaptation des réseaux de transports
Thème 1 : La métropolisation, un processus mondial différencié
souvent conçues à l’origine selon une disposition radiale ou étoilée (liaisons du centre vers les
périphéries).
- L’étalement des périphéries est la résultante de deux phénomènes : d’une part, le coût du
terrain baisse au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la ville centre, et, d’autre part, les
citadin·e·s aspirent à un habitat pavillonnaire et à un entre-soi, mettant à distance les nuisances
de la ville (pollution, bruit…) et des populations qu’elles considèrent comme indésirables. Il va
ainsi de pair avec une fragmentation socio-spatiale de la ville.
- Deux populations cohabitent dans les métropoles : les classes dites dominantes, ayant accès
aux emplois hautement qualifiés et rémunérateurs liées aux fonctions métropolitaines, d’un
côté, et de l’autre, des classes dominées ou populaires, formant une sorte de néo-domesticité
des premières, aux emplois précaires et informels (services de bas niveau : livreur/se uber,
agent(e) de ménage…).
- Dans les classes dominantes, prédomine une représentation négative des classes populaires
associées à l’image de « classes dangereuses » et de « classes assistées », vivant des aides
publiques. Aussi sont-elles à l’origine d’un marché immobilier pour tenir à distance les classes
populaires par une séparation des lieux de résidence et des lieux de consommation, selon le
niveau de vie.
c) Les manifestations du dualisme social et spatial dans les métropoles du Nord et du Sud :
- Les populations les plus aisées s’installent dans des quartiers périphériques, parfois fermées,
ou dans de luxueux immeubles de quartiers plus centraux. Les populations les plus pauvres
doivent se loger dans les quartiers les moins attractifs : centres anciens dégradés, grands
ensembles de qualité médiocre dans les villes des pays développés, quartiers informels et
bidonvilles dans les villes du Sud (40 à 60% de la population).
- Le séparatisme social s’institutionnalise avec l’extension des Gated communities venues des
Etats-Unis. Il s’agit de lotissement fermé et surveillé réservé en raison de leur coût à des classes
aisées qui veulent se tenir à l’écart du reste de la population qu’elles ressentent comme une
menace. A l’opposé, les quartiers pauvres, sans ressources, abandonnés le plus souvent par les
pouvoirs publics au nom de la réduction des dépenses publiques et d’une moindre tolérance,
font l’objet d’un traitement sécuritaire criminalisant l’ensemble de leur population.