Dechets Et Covid
Dechets Et Covid
Dechets Et Covid
La situation actuelle que nous vivons en raison du Covid-19 est exceptionnelle sous divers
aspects et constituera inévitablement un tournant majeur dans l'histoire de l'humanité, non
seulement en raison de sa gravité sanitaire mais aussi de ses effets sur l’environnement.
Placé sous état d’urgence sanitaire, le Maroc a dû mettre en place une série de mesures
proactives et préventives afin de faire face au Coronavirus.
La gestion de ces déchets, en respectant les aspects environnementaux tout en prenant les
mesures préventives nécessaires pour contenir la propagation du virus ainsi que la
protection de la santé humaine, constitue en effet un grand défi.
Dans quelle mesure le Maroc a pu relever ce défi ? Et dans quelles catégories peut-on
classifier ce genre de déchets liés au Covid-19 ?
Afin de répondre à ces problématiques, nous allons tout d’abord voir la caractérisation
juridique des déchets liés au Covid-19 (I) et en deuxième lieu nous allons relater les mesures
prises pour faire face à ces déchets, efficacités et lacunes (II).
Le traitement des déchets au Maroc est régi par un cadre juridique qui définit les différents
types de déchets, précise le niveau de leur prise en charge et spécifie leur mode de gestion
en couvrant toute la chaîne de la collecte jusqu’à l’élimination en passant par le traitement
et la valorisation.
Le Maroc a parfaitement adhéré aux efforts de lutte contre les déchets médicaux et
pharmaceutiques et œuvre à leur gestion de la manière la plus appropriée, en adoptant un
important arsenal juridique, notamment la loi 28-00 relative à la gestion des déchets, le
décret relatif à la gestion des déchets dangereux, outre la charte nationale de
l’environnement et du développement durable.
Parmi ces textes, on distingue le Décret n° 2-09-139 qui est consacré entièrement aux
déchets médicaux et pharmaceutiques et fixe pratiquement l’ensemble des modalités de
gestion de ces déchets.
« tout déchet issu des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou
curatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets
résultant des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la
recherche scientifique, des laboratoires d'analyses opérant dans ces domaines et de tous
établissements similaires. ».
Les déchets médicaux et pharmaceutiques liés au Coronavirus, faisant objet de notre sujet,
s’inscrivent dans la catégorie 1-a qui regroupe les déchets comportant un risque d'infection
du fait qu'ils contiennent des micro-organismes viables ou des toxines susceptibles de causer
la maladie chez l'homme ou chez d'autres organismes vivants.
Ce type de déchets générés, au sein des hôpitaux, par les patients du Covid-19 est considéré
comme des déchets à risque infectieux.
Des mesures exceptionnelles ont été adoptées par plusieurs ministères dont le Ministère de
la Santé et en collaboration avec les directions régionales pour éviter de transformer les
déchets médicaux pharmaceutiques en source de contamination au COVID-19, puisqu’ils
peuvent être eux-mêmes des vecteurs de pathologies, ou favoriser leur survenue ou leur
persistance.
La réglementation marocaine impose que ces déchets soient triés et traités dans des
installations agréées. La collecte et le transport des déchets pharmaceutiques et médicaux
sont soumis à une autorisation de l’administration. L’objectif de ce traitement est d’éliminer
le risque microbiologique afin de rendre ces déchets inertes et sans danger pour
l’environnement.
Font également parti des déchets ménagers et assimilés tous les équipements de protection
individuels utilisés à l’extérieur des hôpitaux, à savoir les bavettes, les visières, les
mouchoirs, les flaquant de gel antiseptiques ou encore les produits désinfectants.
Il faut ainsi signaler que la nature et la méthode de traitement de ces déchets ne sont pas les
mêmes si le produit est utilisé :
-En milieu hospitalier ; dont leur gestion est très encadrée et basée sur des procédures
rigoureuses.
-Ou par un particulier ; dont leur gestion est similaire à celle des déchets ménagers ordinaire,
sans qu’ils fassent l’objet d’un tri, ce qui pourraient donc infecter les autres déchets et
présenter par conséquent un immense risque de contamination.
Aujourd'hui en temps du corona, les autorités sont désormais dans l'obligation de faire face
aux déchets générés par ces produits mais à l'extérieur des hôpitaux, et qui pourraient
représenter le même risque.
Cependant, nous constatons une absence d’une actualisation législative dans la lumière de la
situation issue de la pandémie ou du moins un plan de gestion spécifique aux déchets
ménagers liés au Covid-19.
II- Les mesures prises face aux déchets liés au Covid-19, efficacités et lacunes
1)La gestion des déchets liés au Covid-19 :
Les mesures prises par le Maroc
Le Maroc, à l’instar d’autre pays, a dû mettre en place un ensemble de mesures pour
s’adapter à la nouvelle situation causées par le Coronavirus.
♦ Tri et emballage :
La première étape de la procédure de gestion des DMP est le tri. Au niveau des unités
d’isolement, les déchets assimilés aux déchets ménagers sont considérés comme des
déchets à risque infectieux, précise le ministère de la Santé.
Tous les déchets ménagers et ceux à risque infectieux doivent être conditionnés dans le
même container menu d'un sac rouge.
L’emballage des DMP : représente la deuxième étape de ce processus. Le code couleur mis
en place par le ministère à cette étape est le suivant :
- Les conteneurs de couleur jaune sont utilisés pour les objets piquants, coupants et
tranchants et sont à usage unique ;
- Les sacs rouges sont utilisés pour tous les autres déchets ;
- Des containers, de couleurs différentes des autres DMP (rouge ou bleu) et étiquetés,
doivent être mis en place dans les autres services afin de les différencier des conteneurs des
déchets infectieux émanant des salles d’isolement.
2. Défaillances et recommandations :
Le bref répit accordé à la planète par le confinement (d’où la baisse du taux des déchets
générés par les restaurants, le domaine touristique ainsi que l’arrêt partiel de quelques
activités commerciales et industrielles …) est rompu par cette nouvelle forme de pollution
qui menace autant la biodiversité, déjà en danger, que les êtres humains.
De nombreux efforts ont été déployés pour endiguer la propagation du Coronavirus, mais les
efforts consentis dans le domaine de la gestion des déchets résultant de cette épidémie
demeurent insuffisants.