Union Européenne
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« L’Union Européenne »
Travail élaboré par :
Fourati Wael
Chamessedine Tarek
Hadji Hichem
Plan de l’exposé
Introduction :
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la guerre la plus meurtrière de tous les temps,
L’Europe n’est plus que ruines. Les rapports politiques internationaux sont dévastés et bafoués.
L’Europe se trouvait coupée en deux, face à l’émergence de deux superpuissances qui vont se
partager le monde : Les Etats Unis et l’URSS. Donc il, était impératif à l’Europe d’éviter la
guerre et de penser à un projet qui peut conquérir ses deux puissances émergentes à l’époque.
Dans ses mémoires, le français « Jean Monet »1 décrit un « état de psychose »2. Afin d’y
remédier, il propose de mettre en commun la production de charbon et d’acier des pays européens
au sein d’une même institution pour décider ensemble et en coopération l’exploitation des
ressources. Le projet est rendu publique rapidement et la CECA3 a été créé par le traité de Paris
qui était signé le 18 avril 1851 par six Etats (France, Allemagne, Italie, Belgique, Luxembourg,
Pays-Bas).
Dès cette date, la coopération économique européenne est approfondie et les traités
annonçant l’expansion de ce projet se multiplient : Traité de Rome de 1957 qui instaure la
Communauté économique européenne (CEE) puis le traité de Maastricht, appelé aussi traité de
l’Union européenne marque un tournant politique majeur dans la constitution d’une identité
européenne commune : la citoyenneté européenne est établie, la monnaie unique est planifiée et
les compétences se sont étendus. Ce traité marque une nouvelle étape dans le « processus
d’Union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe ».
En fait, la fin de la guerre froide implique le début d’une nouvelle ère pour les relations
internationales. La scène mondiale ayant changé, les principaux acteurs doivent s’adapter à cette
nouvelle situation économique et politique. Pour cela, les Etats européens sont conduits à
redéfinir leurs rôles et leurs existences dans la scène mondiale à travers la création d’une Union
Européenne dans la perspective de devenir un véritable acteur global. Les Européens ont pris
conscience du changement de l’environnement stratégique provoqué par la guerre froide et de
nouvelles responsabilités qui doivent être gérés par cette Union européenne. A part, l’instauration
1
Un fonctionnaire international français, banquier international, promoteur de l'atlantisme et du libre-échange. Il est
considéré comme l'un des « pères de l'Europe »
2
Un terme générique qui caractérise un état psychique de perte de contact avec la réalité.
3
Communauté européenne du charbon et de l'acier.
Matière : Théories des relations internationales
Professeur : Thabet Amine
d’un marché économique commun, il fallait aussi se coopérer et de lancer une politique étrangère
européenne commune.
Donc, L’Union européenne, régie par le Traité de Maastricht, est légalement une
organisation internationale ou une association volontaire interétatique de pays européens dans les
domaines économique et politique ayant pour but de garantir la paix en Europe et d’assurer le
progrès économique et social. Elle n’est ni fédération ni une confédération. Elle est dotée d’une
personnalité juridique qui lui permet de conclure des traités ou d’adhérer des conventions
internationales. La présence de l’Union européenne sur la scène internationale politique dès
l’entrée en vigueur de Traité de Paris devient de plus en plus fort. Elle possède maintenant une
puissance politique diplomatique et militaire importante. Mais, à la différence d’autres acteurs
internationaux, sa puissance essentielle ne repose pas principalement sur sa force politique ou
militaire seulement mais sur sa puissance et son unité économique et sur sa capacité normative
qui lui permet d’influencer, d’être écouté et même d’imposer parfois ses valeurs et ses principes.
L’analyse des relations internationales ont été toujours un champ de recherche pour les
juristes et les politises qui ont conceptualisés des théories et des approches différentes qu’on peut
distinguer 4 grands paradigmes : Libéralisme, Réalisme, Constructivisme et Marxisme. Le but de
ces théories est principalement d’étudier tous les phénomènes ou institutions politiques en
mettant en évidence ses bases, ses structures…Chaque théorie par ses outils et ses sous-champs
peut être valable plus qu’une autre dans l’étude d’un cas particulier. Avec notre exemple
aujourd’hui : L’Union Européenne, on entend souvent que cette organisation internationale par sa
forme, ses institutions, ses missions et surtout ses politiques est une organisation libérale.
Pour cela, il nous semble très intéressant de se demander : Dans quelle mesure peut-on
considérer l’Union européenne comme une puissance libérale ?
Afin de pouvoir répondre à cette problématique, nous allons analyser premièrement l’Union
Européenne sous une optique normative, c’est-à-dire en soulignant sur la relation
d’interdépendance entre Etats et sur l’apport juridique qu’elle produit. Puis, nous allons essayer
de voir l’UE sous une optique qui met l’accent sur les intérêts de cette organisation, c’est-à-dire
en tant qu’un acteur important des relations internationales.
Matière : Théories des relations internationales
Professeur : Thabet Amine
S’il on se réfère à la chronologie des Relations Internationales, le libéralisme est le premier cadre
théorique à émerger à la suite de la Première Guerre mondiale. Ce qui fait ainsi la particularité du
libéralisme en Relations Internationales est sa vision optimiste de la nature humaine et sa
croyance en la possibilité d’appliquer aux phénomènes internationaux les préceptes de la doctrine
libérale telle qu’elle a pu être formulée par les philosophes et les économistes des siècles
précédents. Pour les théoriciens libéraux, plusieurs éléments concourent à l’apaisement des
relations internationales. Le principe d’interdépendance(A) directement lié à l’existence
d’échanges commerciaux entre les différents Etats, est par exemple considéré comme un puissant
frein à la violence entre unités étatiques. Ainsi que le développement du droit international (B)
perçu par les libéraux comme un facteur de paix entre nations
La construction européenne puise ses origines dans un constat lucide. Pendant des siècles, le libre
- jeu des puissances souveraines et des diplomates a échoué à maintenir la paix et la stabilité sur
le continent. S’inspirant des réflexions issues de la philosophie des Lumières et d’auteurs tels
qu’Hugo Grotius, John Locke, ou encore Emmanuel Kant, les libéraux énoncèrent divers
principes à l’instar des « Quatorze points de Wilson »4, avec pour ambition d’instaurer une paix
durable au sein du système international.
Pour mettre fin aux guerres qui ensanglantent régulièrement le continent et qui culminent avec la
Seconde Guerre mondiale, les responsables politiques européens entament le processus de
construction de ce que nous connaissons aujourd’hui comme l’Union européenne.
4
Le 8 janvier 1918, le président Wilson présente au Congrès américain ses buts de guerre. Il s’agit d’un plan en 14
recommandations. Toutes tendent à une régulation des relations internationales reposant sur quatre principes:
liberté égalité, sécurité et participation.
Matière : Théories des relations internationales
Professeur : Thabet Amine
L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des
réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations
européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée.
L'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne.
Dans ce but, le gouvernement français propose immédiatement l'action sur un point limité mais
décisif. Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-
allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation
ouverte à la participation des autres pays d'Europe. La mise en commun des productions de
charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement
économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions
longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes
victimes.
La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et
l'Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible. L'établissement
de cette unité puissante de production ouverte à tous les pays qui voudront y participer,
aboutissant à fournir à tous les pays qu'elle rassemblera les éléments fondamentaux de la
production industrielle aux mêmes conditions, jettera les fondements réels de leur unification
économique.
5
Déclaration Schuman – mai 1950. (s. d.). Union Européenne. Consulté le 1 décembre 2021, à l’adresse
https://european-union.europa.eu/principles-countries-history/history-eu/1945-59/schuman-declaration-may-
1950_fr
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Par la mise en commun de productions de base et l'institution d'une Haute Autorité nouvelle, dont
les décisions lieront la France, l'Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition
réalisera les premières assises concrètes d'une Fédération européenne indispensable à la
préservation de la paix.
Ainsi l’intérêt commun illustre le principe d’interdépendance dans la théorie libéral des relations
international sa illustre aussi le fonctionnalisme qui est un courant de pensée en théorie des
relations internationales, qui est représenté par David Mitrany6 Il étudie le processus d'intégration
de l'espace politique.
Son objet est de mettre en place un système international pacifique par le biais d'institutions qui
transcendent l'État-nation. Ce courant part de l'hypothèse suivante : La supra nationalité est la
seule méthode à la disposition des Etats pour garantir un maximum de bienêtre.
C'est la Co activité des nations qui assure la paix plutôt que la coexistence nationale. D'après
David Mitrany le nationalisme constitue une menace pour la paix dans le monde, en effet les
dépendances entre pays basées sur la coopération mutuelle et les secteurs bénéficiaires tel que
l’agriculture, la santé, les transports et autres devraient être inversées du niveau national au
niveau international.
La théorie fonctionnaliste adopte une perspective dite bottom-up (du bas vers le haut): cela
signifie que les nécessités de la base entraînent la création d'institutions au sommet pour satisfaire
ces nécessités7. Ce qui colle parfaitement avec les sociétés des différents peuples des pays de
l’union européenne.
Dans cette théorie se sont les nécessités techniques et non politiques d'une société complexe qui
favorisent la coopération.
D'où la coopération fonctionnelle ne part pas du plan politique mais du plan économique et social
tel que la gestion des ressources rares ; les fluctuations des prix des produits de base et les normes
de travail...
6
David Mitrany (1888 – 25 juillet 1975), né en Roumanie et naturalisé britannique, est connu pour ses travaux sur le
Fonctionnalisme, qui s'inscrit dans le courant libéral idéaliste des relations internationales
7
Martin (J.), “La crise de l'intégration européenne au prisme du néo-fonctionnalisme”, Nouvelle Europe [en ligne],
2012, [http://www.nouvelle-europe.eu/node/1516], consulté le 29 novembre 2021
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Professeur : Thabet Amine
(1) la souveraineté nationale reste intacte, voire renforcée, par la participation à l’UE ;
(2) l'UE est régie par des accords intergouvernementaux entre ses États membres ;
(3) les résultats négociés représentent le plus petit dénominateur commun des souhaits et des
préférences des États membres ;
(4) la fonction des acteurs supranationaux assister aux négociations nationales ;
(5) les résultats des politiques reflètent les intérêts des dirigeants nationaux et leur pouvoir relatif.
Il existe toujours des coûts et des avantages pour les États membres qui participent au projet de
l’UE. La participation des États-nations à l’UE est basée sur leur calcul pragmatique (des gains et
des pertes).
L’inter gouvernementalisme libéral d’Andrew Moravcsik 8 annonce dans son livre "Le choix de
l'Europe" que l'inter gouvernementalisme a toutefois accepté le recours au "transfert de
souveraineté aux institutions internationales ».
8
Andrew Moravcsik, né en 19571, est un politologue américain, spécialiste des relations internationales et
directeur du programme Union européenne de l'université de Princeton. Il est connu pour ses recherches sur
l'intégration européenne, les organisations internationales et les droits de l'homme
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États et même des parlements nationaux au niveau supranational uniquement dans le but
d'accroître l'efficacité et la crédibilité de la coopération.
Le développement du droit international depuis la fin du XIXe siècle est également perçu par les
libéraux comme un facteur de paix entre nations. Dans ce cas, l’existence d’un ensemble de
règles conjointement reconnues par les différents Etats et régissant leurs rapports mutuels, doit
servir de cadre de référence à l’action de chacun d’entre eux. En permettant de dépasser les
contraintes de l’anarchie internationale, le droit international offre la possibilité de résoudre les
conflits émergents de manière pacifique, avant même que ceux-ci ne dégénèrent en confrontation
ouverte. Pour certains libéraux, le caractère démocratique (ou plutôt républicain) d’un régime
politique agit lui aussi comme une entrave à la guerre. En effet, dans les Etats dits «
démocratiques », les hommes politiques agissent dans l’ambition de parvenir ou de rester au
pouvoir par l’intermédiaire des élections. Or, pour ce faire, ils doivent inévitablement répondre
aux exigences de l’opinion publique et de la société civile, dont l’une des principales
caractéristiques est l’aversion pour la guerre (cf. théorie de la paix démocratique). Dans une autre
mesure, l’existence d’organisations internationales (ONU, OMC, etc.) et de certains mécanismes
propres à ces institutions (résolutions du Conseil de sécurité, arbitrage international, etc.), créée
des espaces de dialogue et une coopération de fait, qui favorisent la pacification des relations
internationales. L’organisation des relations au sein de l’union
Le droit de l’Union européenne s’impose au droit national. Cette solution n’est pas propre au
droit européen mais est la conséquence de la supériorité du droit international sur le droit
national. Le droit de l’UE bénéficie cependant d’une supériorité particulièrement forte, appelée
“primauté”, et d’un effet direct au profit des individus. Le droit européen primaire (traités et
principes généraux du droit européen) et dérivé (règlements, directives, décisions) l’emporte sur
toute disposition contraire du droit national (principe de primauté, affirmé par la Cour de justice
des communautés européennes dans l’arrêt Costa c./ENEL du 15 juillet 19649. La déclaration
9
L'arrêt rendu le 15 juillet 1964 dans l'affaire Flaminio Costa contre Ente Nazionale per l'Energia Elettrica (ou Costa
c/ Enel, affaire 6/64) par la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) est l'une des bases de la
jurisprudence communautaire
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n°17 relative à la primauté, annexée à l’acte final du traité de Lisbonne, précise que “les traités et
le droit adopté par l’Union sur la base des traités priment le droit des États membres”
Les effets du droit de l’Union peuvent être immédiats car la plupart des textes européens sont
directement intégrés au droit national (principe d’effet direct ou d’applicabilité directe), à
l’exception de la directive.
La plupart des actes législatifs et non législatifs de l’Union s’appliquent donc entre particuliers,
sans avoir à être traduits dans le droit national. Les particuliers peuvent aussi invoquer
directement le droit européen devant les tribunaux pour que le juge le leur applique,
indépendamment des textes issus du droit national (principe de l’effet direct des traités consacré
par l’arrêt de la CJCE10 Van Gend en Loos du 5 février 1963)11.
L’effet direct complet (qui joue à la fois dans les relations entre les particuliers et l’État, et entre
les particuliers) ;
Et l’effet direct partiel (qui joue uniquement dans les relations entre les particuliers et l’État, dans
le cas des directives non transposées).
10
La Cour de justice de l'Union européenne a été créée en 1952 comme Cour de justice des Communautés
européennes
11
L’arrêt Van Gend en Loos rendu en date du 05/02/1963 par la Cour de Justice des Communautés européennes
est un arrêt fondateur pour le droit européen en ce sens qu’il a permis l’accélération du projet communautaire.
C’est fort de cela que l’anniversaire de l’arrêt Van Gend en Loos est célébré chaque année par la Cour de justice de
l’Union européenne aujourd’hui
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Instaurer une structure et une norme d’ordre libéral peut être simple, le plus difficile est comment
veiller au respect de cette structure, assurer son fonctionnement surtout de réaliser ses intérêts.
L’UE et ses dirigeants savaient certainement ses enjeux. Les anciens libéraux, défenseurs du
libre-échange comme Frédéric Bastrit12 et Richard Cobden13 ont toujours affirmé que les
relations marchandes conduisaient à la paix encore plus surement parfois qu’un accord politique
ou diplomatique pourra le faire. Cette idée est certes ancienne mais qui continue aujourd’hui
d’avoir ses adeptes avec l’Union européenne qui cherche à assurer une coopération politique (A)
et économique (B).
Chacun des termes utilisés dans le titre ci-dessus prête à discussion et est source de confusions.
S’agit-il d’une « politique » ou de « politiques » ? Si elle est « commune », pourquoi ne fait-elle
pas partie du premier pilier, le pilier « communautaire », comme la « politique agricole commune
» qui, rappelons-le, porte ce nom parce qu’elle n’est pas intergouvernementale et qu’elle est
administrée par une institution supranationale, la Commission. On passera sur la notion de «
sécurité » qui est très vague, qui ne doit pas être confondue avec la safety anglaise et qui n’inclut
pas l’extension extérieure de la sécurité intérieure (troisième pilier, Schengen/Dublin, etc.). Ainsi,
la lutte contre le terrorisme djihadiste, qui a toujours une dimension extra-UE, dépend à la fois de
la PESC/PESD et des deux autres piliers. Un autre problème est posé par le terme « étrangère ».
On sait que, dans l’UE, on l’utilise à dessein pour différencier les aspects plutôt politiques,
sécuritaires et militaires des politiques extérieures plus générales, par exemple, économiques,
écologiques, humanitaires et de développement, qui dépendent, en principe, du premier pilier.
Juridiquement, la différenciation est certes à peu près claire. Dans la réalité, il y a une abondance
de zones grises d’enchevêtrement des aspects politiques avec les autres dimensions.
Le problème se pose surtout pour les citoyens européens, ceux-là mêmes qui devraient mieux
s’identifier au projet européen du fait de sa dimension politique étrangère. Pourtant, dans la
12
(1801-1850), Économiste qui compte parmi les plus talentueux du courant libéral français
13
(1804-1865), Homme politique britannique de premier plan et grande figure du libéralisme.
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réalité, il est impossible de se limiter à évaluer seulement les progrès de la PESC/PESD sur la
progression de l’identification au progrès européen. Prenons les exemples des importantes
contributions de l’UE au développement de la Bosnie et du Kosovo. Certes, elles sont
principalement menées dans le cadre du deuxième pilier. Mais, comme précisément, elles se
qualifient elles-mêmes d’opérations civilo-militaires, elles comportent également des aides
économiques, commerciales, humanitaires, en matière de développement, d’aide aux services de
police et de justice, qui dépendent des autres piliers et du travail fourni par la Commission. Cela
démontre que les citoyens de l’UE ne peuvent pas isoler la PESC/PESD des autres dimensions
extérieures de l’UE comme les traités l’indiquent.
Penchons-nous enfin sur le terme « défense ». De nouveau, il y a ambiguïté. En effet, dans une
conception militaire traditionnelle, « la défense a pour objet d’assurer contre toutes les formes
d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population ». C’est par
exemple le cas dans l’article L. 1111-1 du Code français de la défense. Mais tel n’est pas
l’entendement qui en est fait par l’UE. En effet, les derniers traités de l’UE, que ce soit celui de
Nice ou celui de Lisbonne, ne prévoient pas une véritable défense de l’intégrité du territoire des
États membres, ni même celle de la vie de ses populations. Certes, il y a une clause de défense
mutuelle, introduite à l’article 42 du traité de Lisbonne, paragraphe qui représente une avancée
sur le plan de la symbolique politique. Le texte évoque en effet, pour les États membres, un «
devoir d’aide et d’assistance par tous les moyens en leurs pouvoirs » en cas d’agression armée sur
le territoire d’un État membre. Mais cette clause ne prévoit pas de dispositifs d’action et laisse le
libre choix d’agir à chacun des 27. Le texte du traité réaffirme aussi la primauté, à l’article 17 du
traité de l’Union européenne, pour les États qui en sont membres, des engagements souscrits au
sein de l’OTAN qui reste « le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en
œuvre ».
Celle-ci peut être utilisée dans deux hypothèses : celle d’une attaque terroriste ou celle d’une
catastrophe naturelle ou d’origine humaine. Elle prévoit non seulement l’assistance des États
membres, mais aussi la mobilisation de tous les moyens de l’Union, y compris les moyens
militaires, pour la prévention de la menace terroriste. Cette timide référence à des moyens
militaires a cependant été édulcorée par le Conseil européen le 19 juin 2009 dans sa « décision »
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visant à rassurer l’Irlande suite au refus d’une majorité de sa population d’autoriser la ratification
du traité de Lisbonne. Ainsi, cette « décision » précise bien qu’ « il appartiendra aux États
membres [...] de déterminer la nature de l’aide ou de l’assistance à fournir à un État membre qui
est l’objet d’une attaque terroriste ou est l’objet d’une agression armée sur son territoire ». Cette «
décision » précise également que « le traité de Lisbonne ne prévoit pas la création d’une armée
européenne ni de conscription pour une quelconque formation militaire [...] »14.
B. Coopération économique :
Les Européens plus précisément les libéraux d’entre eux, à travers la création de l’UE voulaient
que les relations entre les nations respectives soient fondées sur des principes pacifiques
conforme aux droits fondamentaux tel que la liberté de commerce et d’échanges.
L’UE est une union économique avant d’être politique car il faut rappeler ici qu’au départ cette
coalition était purement économique et s’est transformée après à une organisation couvrant
plusieurs domaines d’action.
L'Union européenne a apporté la paix, la stabilité et la prospérité pendant plus d'un demi-siècle, a
contribué à l'amélioration du niveau de vie et a introduit une monnaie européenne unique : l'euro
qui est la preuve la plus tangible de l'intégration européenne : quelque 341 millions de personnes
l’utilisent chaque jour, ce qui en fait la deuxième monnaie la plus utilisée au monde15.
Il est à noter aussi qu’avec l'abolition des contrôles aux frontières entre les pays de l'UE, les
personnes peuvent se déplacer librement dans la plupart des régions du continent européen. Il est
également devenu plus facile de vivre et de travailler dans un autre pays européen. Tous les
citoyens de l'UE ont le droit et la liberté de choisir le pays de l'UE dans lequel ils souhaitent
14
Conseil européen, « Décision des chefs d’État ou de gouvernement des 27 États membres de l’UE, relative aux
préoccupations du peuple irlandais concernant le traité de Lisbonne », in Conclusions de la présidence, Bruxelles, 18
et 19 juin 2009.
15
Pays utilisant l’euro. (s. d.). Union Européenne. Consulté le 5 décembre 2021, à l’adresse https://european-
union.europa.eu/institutions-law-budget/euro/countries-using-euro_fr
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étudier, travailler ou prendre leur retraite. En termes d'emploi, de sécurité sociale et de fiscalité,
chaque pays de l'Union devrait traiter les citoyens de l'UE comme ses propres citoyens.
Le cœur du Projet Économique Européen réside dans la ferme conviction que la clé du
développement économique est d'intégrer le marché national dans un espace unique et
férocement concurrentiel, même si le texte fondateur garde une certaine volonté de centraliser les
décisions économiques et d'en garder le contrôle sur le secteur agriculture par exemple, qui
maintenant est en voie d’être libéralisé. En fait tout cela peut être traduit en chiffres, l’UE
aujourd’hui est la deuxième puissance mondiale économique derrière les Etats Unis et devant la
chine avec 15 193 milliards de dollars de PIB en 2020 (17,9 % du PIB mondial) 16. Elle possède la
2eme agriculture du monde en terme de productions. Elle a une puissance financière énorme avec
l’existence des Bourses Londres, Francfort et Paris dans ses territoires
L’Union européenne a réussi à créer un marché unique pour les biens et services, basé sur
l'élimination complète des barrières commerciales entre les États membres, en déplaçant les
politiques commerciales au niveau européen et en adoptant des protections politiques pour
l'ensemble de l'Union européenne afin de mener à bien des actions fortes et communes. Dans un
environnement favorable aux entreprises européennes, le marché unique a obtenu le succès
escompté en facilitant les échanges au profit des consommateurs et a permis de l’Union
européenne d’imposer ses valeurs et sa présence sur la scène mondiale et de montrer surtout que
les libéraux sont visionnaires et leur approche en ce qui concerne les relations internationales est
extrêmement poignante.
16
L’économie européenne et l’euro. (s. d.). Touteleurope.eu. Consulté le 9 décembre 2021, à l’adresse
https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/l-economie-europeenne-et-l-euro/
Matière : Théories des relations internationales
Professeur : Thabet Amine
Bibliographie :
ELSA BERNARD. (2014). La distinction entre organisation de coopération et
organisation d’intégration : L’union européenne au carrefour des « METHODES ». Le
phénomène institutionnel international dans tous ses états : transformation, déformation
ou reformation ? 103-106
ÉRic REMACLE. (2003). L’Union européenne, acteur des relations internationales –
Introduction. Annuaire français de relations internationales (Afri), IV, 487-501.
Arnaud Leconte. (2016). La société libérale européenne dans un monde multipolaire.
L’Europe en Formation, 47-53. https://doi.org/10.3917/eufor.381.0043
Pascale JOANNIN. (s. d.). La Constitution européenne est-elle libérale ? Fondation
Robert Schuman. Consulté le 5 décembre 2021, à l’adresse https://www.robert-
schuman.eu/fr/supplements-lettre/0208-la-constitution-europeenne-est-elle-liberale
L’Union Européenne. (2020, février). L’Union européenne Sa fonction et ses activités.
https://op.europa.eu/en/home.
Déclaration Schuman – mai 1950. (s. d.). Union Européenne. Consulté le 1 décembre
2021, à l’adresse https://european-union.europa.eu/principles-countries-history/history-
eu/1945-59/schuman-declaration-may-1950_fr
Pays utilisant l’euro. (s. d.). Union Européenne. Consulté le 5 décembre 2021, à l’adresse
https://european-union.europa.eu/institutions-law-budget/euro/countries-using-euro_fr
à l’adresse https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/l-economie-europeenne-et-l-
euro/