Guide Accompagnement AGR

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DEMARCHE DE MISE EN PLACE ET

D’ACCOMPAGNEMENT D’UNE COOPERATIVE 2017


OU D’UN GROUPEMENT AUTOUR D’UNE
ACTIVITE GENERATRICE DE REVENUS
Introduction
Dans le cadre de son programme en matière de Sécurité Alimentaire et Economique (SAE) au Bénin
(départements du Mono et de l’Atakora) et au Togo (Région des Savanes), Louvain Coopération (LC) en
collaboration avec des ONG locales [(GROPERE, GEL Sud et GEL Nord au Bénin) et le consortium RAFIA –
CDD – U-CMECS du Nord Togo)], a réalisé des progrès importants dans sa démarche d’organisation et de
structuration des OP (groupements, coopératives) autour de leurs activités génératrices de revenus.

En fin 2013, le programme SAE a fait l’objet d’une capitalisation réalisée en étroite collaboration avec les
acteurs membres des OP, les ONG et les structures étatiques impliquées dans l’exécution des actions de LC.
Le présent guide constitue une exploitation des résultats de cette étude de capitalisation. Il fait la synthèse des
démarches et outils utilisés par LC et ses partenaires pour faciliter la mise en place des OP et les appuis
financiers et non financiers de leurs activités génératrices de revenus.

Ce guide s’adresse aux OP et leurs faîtières, aux ONG, aux services de l’Etat ou toute autre personne
désireuse accompagner des OP à se constituer, à mener et rentabiliser leurs AGR. Il donne à ces derniers
des idées, des stratégies, des valises d’outils et de modules de formation pour stimuler la vie associative au
sein des OP, aider à régler efficacement les questions d’accès aux intrants, aux financements et à la
commercialisation des produits agricoles. Il met en relief le rôle clé de l’alphabétisation dans la gestion
professionnelle des OP et leurs AGR.

Malgré ses atouts, le présent guide ne prétend pas dire tout ce qu’il faut faire pour assurer l’efficacité de la
gestion des OP et leurs AGR. Il ne fait que décrire les acquis de la démarche d’appui aux OP mise en place à
un temps précis. Il est dans sa première édition et l’on devra donc inscrire les résultats actuels dans un
processus de recherche-action. Les prochaines éditions permettront d’améliorer celle-ci grâce aux apports des
uns et des autres acteurs qui l’utiliseront. Il est structuré en quatre chapitres à savoir : (i) la démarche et les
outils ; (ii) les intervenants et leurs rôles ; (iii) les modules de formation et de renforcement de capacités ; (iv)
la prise en compte du genre et de l’environnement.

Enfin, ce document a été conçu avec l’appui technique du partenaire local CDD (Communication pour un
Développement Durable), basé à Dapaong, au Nord Togo.

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Table des matières
Chapitre 1 : Démarche et outils ......................................................................................................................... 6
1.1. Préparation des appuis aux OP ............................................................................................................. 6
1.1.1. Information et sensibilisation ........................................................................................................ 6
1.1.2. Etude du milieu ................................................................................................................................ 6
1.2. Appui à la mise en place des OP notamment les coopératives ............................................................. 8
1.2.1. Sensibilisation des villageois, collecte et analyse des demandes de regroupements en OP ........ 8
1.2.2. Appui au choix de l'activité de la coopérative ....................................................................................... 9
1.2.3. Appui des OP en constitution à l'élaboration des documents juridiques .................................................. 9
1.2.4. Renforcement des capacités de membres d’OP sur la dynamique coopérative ....................................... 9
1.2.5. Renforcement des capacités des animateurs et responsables des OP (faîtières) en techniques
d’organisation et de fonctionnement d’une entreprise coopérative ....................................................................... 10
1.2.6. Appui à la tenue de l'AGC et à l'élection des responsables d'organes de l'OP ...................................... 10
1.2.7. Appui à la constitution des dossiers d’agrément (reconnaissance officielle). ......................................... 11
1.3. Appui à l’identification des besoins d’appui aux OP (diagnostic)........................................................ 12
1.3.1. Appui à l'établissement de la situation de référence des OP ...................................................... 12
1.3.2. Appui à l'identification et l'analyse des besoins des OP ...................................................................... 12
1.3.3. Appui à la planification des appuis aux OP ........................................................................................ 13
1.4. Appui à la mise en œuvre des appuis aux OP...................................................................................... 13
1.4.1. Mise en place et renforcement des capacités des OP sur les outils de gestion .......................... 13
1.4.2. Renforcements des capacités de production des OP (production végétale, maraîchage et élevage, etc.) 13
1.4.3. Renforcement des capacités des OP sur la gestion des intrants .......................................................... 14
1.4.4. Renforcement des capacités des transformatrices sur les techniques de transformation........................ 14
1.4.5. Renforcement des capacités de stockage et de commercialisation des produits agricoles ..................... 14
1.4.6. Appuis à l'accès aux équipements et matériels agricoles .................................................................... 15
1.4.7. Appui à l'accès aux financements par les CMEC ............................................................................... 15
1.4.8. Appui à l'alphabétisation .................................................................................................................. 16
1.5. Appui au suivi-évaluation des appuis aux OP ...................................................................................... 17
Chapitre 2 : Intervenants et leurs rôles ........................................................................................................... 18
2.1. Animateurs de projets ......................................................................................................................... 18
2.1.1. Animateurs des ONG ................................................................................................................... 18
2.1.2. Conseillers des CARDER (CPV, CGEA, etc.) .................................................................................... 18
2.2. Agents de base ...................................................................................................................................... 18
2.2.1. Relais endogènes ........................................................................................................................... 18
2.2.2. Animateurs relais de LISA II............................................................................................................. 19
2.3. Assistants techniques (AT) et les Techniciens Spécialisés .......................................................................... 19

3
2.3.1. Assistants Techniques (AT) au niveau des Opérateurs....................................................................... 19
2.3.2. Techniciens Spécialisés des CARDER (TSIEC, TSPV, TSPA, TSAGRN, etc.) et des ICAT ................... 19
2.4. Autres intervenants ................................................................................................................................. 19
2.4.1. ONG, Offices et Projets ................................................................................................................... 19
2.4.2. Institution de micro-finance .............................................................................................................. 19
2.4.3. Prestataires de services .................................................................................................................. 20
2.4.4. Direction de LC............................................................................................................................... 20
Chapitre 3 : Modules de formation et de renforcement de capacités dans le cadre du PSAE ....................... 21
Chapitre 4 : Prise en compte du genre et de l’environnement ....................................................................... 23
4.1. Prise en compte du genre.................................................................................................................... 23
4.2. Prise en compte de l’environnement ......................................................................................................... 23
Conclusion ....................................................................................................................................................... 25

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Définition des sigles et abréviations
AGC Assemblée Générale Constitutive
AGR Activité Génératrice de Revenus
ALI Agent de Liaison et d’Information
APNV Approche Participative Niveau Village
CARDER Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural
CDD Communication pour un Développement Durable
CGEA Conseiller en Gestion de l’exploitation Agricole
CLCAM Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuelle
CMEC Caisse Mutuelle d’Epargne et de Crédit
CPV Conseiller en Production Végétale
DRAEP Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
FAFA AD Facilité d’Appui aux Filières Agricoles Atacora – Donga
FAFA MC Facilité d’Appui aux Filières Agricoles Mono – Couffo
FFOM Forces Faiblesses Opportunités et Menaces
FODEFCA Fonds de Développement de la Formation professionnelle Continue et de l’Apprentissage
GEL Guichet d’Economie Locale
GIFS Gestion Intégrée pour la Fertilité du Sol
GROPERE Groupement pour la Promotion et l’Exploitation des Ressources de l’Environnement
GTA Grenier Traditionnel Amélioré
GVPM Groupement Villageois des Producteurs du Maïs
ICAT Institut de Conseil et d’Appui Technique
LC Louvain Coopération
LEPI Liste Electorale Permanente Informatisée
LISA II Lutte Intégrée pour la Sécurité Alimentaire Phase 2
MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MARP Méthode Accélérée Rapide Participative
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
PSAE Programme de Sécurité Alimentaire et Economique
PTBA Programme de Travail et Budget Annuel
RAFIA Recherche Appui et Formation aux Initiatives d’Auto-développement
SCDA Secteur Communal pour le Développement Agricole
SCOOPS Société Coopérative Simplifiée
TSAGRN Technicien Supérieur en aménagement et Gestion des Ressources Naturelles
TSIEC Technicien Supérieur en Information, Education et Communication
TSPA Technicien Supérieur en Production Animale
TSPV Technicien Supérieur en Production Végétale
U-CMECS Union des Caisses Mutuelles D’Epargne et de Crédit des Savanes
UNICAP Union des Coopératives Agro-Pastorales
UOPA Union des Organisations Professionnelles Agricoles
Chapitre 1 : Démarche et outils
1.1. Préparation des appuis aux OP
La phase de préparation des appuis aux OP autour de leurs AGR dans le cadre de la mise en œuvre des
projets SAE se fait en deux principales étapes : l’information et la sensibilisation, et l’étude du milieu.

1.1.1. Information et sensibilisation


Même si l’information et la sensibilisation des acteurs à la base sont des activités permanentes des
animateurs durant le processus d’appui des OP autour de leurs AGR, elles sont nécessaires au démarrage
des actions, pour avoir l’accord des populations concernées sur le projet. Il faut contacter et informer
suffisamment les autorités villageoises, les leaders d’opinion, les responsables des groupes socio-
économiques du village (chefs religieux, responsables des jeunes, responsables des femmes, etc.) sur les
objectifs, les domaines d’activités, les principes et les approches de travail, la prise en compte du genre et de
l’environnement. A cet effet, plusieurs réunions préliminaires sont programmées dans les villages
d’intervention du projet avec les autorités locales et avec l’ensemble des populations.

Le guide de sensibilisation et les fiches d’animation des réunions sont les principaux outils utilisés par les
Opérateurs pour la conduite de ces campagnes d’information. Ils leurs permettent de préciser : les objectifs et
les résultats attendus, les domaines d’activités suivant ce qui est écrit dans le document du projet, la
démarche et les principes d’intervention à mettre en place qui met au centre les villageois, les rôles et
responsabilités des parties prenantes. Ils permettent de répondre entre autres aux questions suivantes :
qu’est-ce que le projet apporte à la cible ? A quelle condition ? A qui s’adressent les interventions du projet
(groupes organisés, individus, etc.) ?

Ces réunions permettent de solliciter l’adhésion et la collaboration des responsables locaux et des groupes
sociaux des villages à la vision du projet.

1.1.2. Etude du milieu


Des études du milieu au niveau de chaque village d’intervention sont nécessaire dans la conduite du
processus pour :

- Mieux connaître son environnement, ses contraintes et potentialités ;


- Identifier, pour chaque catégorie d’habitants, les principaux problèmes rencontrés ;
- Hiérarchiser les problèmes pour l’ensemble du village ;
- Analyser les problèmes en vue d’une meilleure compréhension de leurs causes et de leurs effets ;
- Choisir les causes les plus pertinentes sur lesquelles les villageois peuvent agir ;
- Identifier les problèmes prioritaires et les atouts du village ainsi que les ressources existantes ou
mobilisables.

A la fin de cette étape de diagnostic, les villageois disposent d’une description détaillée de leur terroir, d’une
liste des problèmes hiérarchisés par groupes de villageois, d’une analyse des problèmes prioritaires et des
atouts qui sont à la base de la planification (étape suivante).

L’étude du milieu passe d’une part par la collecte des données secondaires du village auprès des
responsables techniques et politico-administratifs, les ONG opérant dans le village. Ces données portent sur
l’effectif de la population en tenant compte du sexe, la superficie du village, les villages limitrophes, le climat,
la végétation, le relief, les principales cultures et les statistiques agricoles, etc. Et, d’autre part par un
diagnostic participatif sur la base des principes de l’approche participative. Les outils du Diagnostic Participatif
(DP) ou du Diagnostic Rapide (DR) ou de la MARP ou de l’APNV sont utilisés à cet effet. Il s’agit de :
(i)Interview semi-structurée ; (ii) Carte de village ; (iii) Transect ; (iv) Calendrier saisonnier ; (v) Diagramme de
Venn ; (vi) Arbre à problèmes ; (vii) Profil historique, etc.

Illustration d’arbre à problèmes

L’outil Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces (FFOM ou SWOT en anglais) est parfois retenu par les
partenaires de LC pour collecter et analyser les données du terrain. Il offre aussi une vue critique sur le
contexte de développement du village.
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L’équipe d’animateurs de l’étude du milieu est formée au choix convenable et l’utilisation de ces outils et
organisent les réunions de collecte des données pendant environ 3 à 5 jours. Cette étape d’étude du milieu
favorise « l’immersion » de l’équipe d’animateurs dans les villages. Elle est appelée à résider ou pratiquer «
l’immersion » dans le village pour conduire l’étude du milieu. Cela lui permet de se familiariser aux conditions
de vie des villageois et d’être acceptée désormais par ces derniers. Les équipes d’animateurs sont formés dès
le départ à la manipulation des différents outils à utiliser.

L’exploitation des données permet non seulement de mieux connaître le village, mais aussi d’établir un plan
de développement villageois ou communautaire qui permet d’orienter le développement socio-économique du
village. Il permet également de conseiller et d’orienter les populations sur l’organisation de mouvement
coopératif et le choix des activités qui sont techniquement et économiquement faisables par les futures OP.

1.2. Appui à la mise en place des OP notamment les coopératives


L’appui à la création ou la mise en place des OP ou coopératives se fait à travers le cheminement suivant :
sensibilisation des villageois, collecte et analyse des demandes de regroupement en OP ; appui au choix de
l'activité de la coopérative ; appui des OP en constitution à l'élaboration des documents juridiques ;
renforcement des capacités des membres d’OP sur la dynamique coopérative ; renforcement des capacités
des animateurs et responsables des OP (faîtière) en techniques d’organisation et de fonctionnement d’une
entreprise coopérative ; appui à la tenue de l'AGC et à l'élection des responsables d'organes de l'OP ; appui à
la constitution des dossiers d’agréments (reconnaissance officielle).

Il est important d’associer les agents du service étatique en charge des OP de la zone à toutes les étapes du
processus de mise en place de l’OP. Ceci facilitera plus tard la validation du dossier de reconnaissance
officielle et l’obtention de celle-ci auprès de la structure compétente.

1.2.1. Sensibilisation des villageois, collecte et analyse des demandes de


regroupements en OP
Les villageois sont sensibilisés par l’équipe d’animateurs – qui est le plus souvent appuyée par les
responsables d’OP faîtière de la zone – sur la création des coopératives qui sont les unités de base pour
recevoir l’appui du projet. De nouveaux et d’anciens regroupements de producteurs existants dans le village
font des demandes d’appui à une meilleure constitution en OP. Ces demandes sont soumises à l’étude pour
enclencher le processus d’appui à la création ou la restructuration de l’OP. Ces séances de sensibilisation et
d’analyse des demandes de regroupement en OP sont faites en tenant plusieurs réunions avec les porteurs
de projet d'OP.

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1.2.2. Appui au choix de l'activité de la coopérative
Les membres de l’OP se réunissent autour d’une activité principale qui tient compte des domaines d’activités
du projet. Ils sont appuyés par les animateurs à soumettre l’activité choisie à une analyse technico-
économique qui permet d’examiner sa faisabilité sur la base des données environnementales, climatiques et
de marché. L’outil dénommé le Guide d'étude de faisabilité économique et technique (environnementale) de
l'activité permet aux animateurs d’accompagner les membres des OP à faire cette réflexion et de confirmer ou
d’infirmer l’activité choisie. Les membres d’OP sont parfois appuyés par les animateurs à apprécier la
rentabilité de cette activité en établissant son compte d’exploitation annuel prévisionnel.

1.2.3. Appui des OP en constitution à l'élaboration des documents juridiques


L’équipe d’animateurs du projet appuie chaque regroupement ciblé en les aidant à mettre en place un comité
provisoire de 3 membres (président, secrétaire, trésorier) pour jouer le rôle de porte-parole de l’OP en
constitution. Pour aider les membres de l’OP à rédiger leurs documents juridiques, ils sont soumis à un
questionnaire conçu en tenant compte des éléments contenus dans le canevas type des statuts, règlement
intérieur, et registre de membres. Pour les SCOOPS du Nord-Togo, c’est le canevas type des statuts,
règlement intérieur, PV, Registre de membres suivant le nouvel Acte Uniforme de l’OHADA (sur les
coopératives) qui est utilisé pour aider les membres des coopératives à élaborer leurs documents juridiques.
Le guide d’animation des ateliers d’internalisation des dispositions de la nouvelle loi coopérative au Togo est
aussi utilisé par les animateurs pour sensibiliser les membres des OP sur les dispositions de l’Acte Uniforme
relatif au droit des sociétés coopératives portant Statut de la Coopération dans la zone OHADA et la révision
de L’Ordonnance n°13 du 12 Avril 1967.

1.2.4. Renforcement des capacités de membres d’OP sur la dynamique coopérative


Il permet d’expliquer aux membres de l’OP future : (i) la définition d’un groupement coopératif, son importance
et utilité, les intérêts que l’on a à être membre de la coopérative, les droits et devoirs des membres ; (ii) les
principes et règles de base de fonctionnement d’un groupement coopératif ; (iii) les documents juridiques d’un
groupement coopératif ; (iv) les organes dirigeants d’un groupement coopératif et leurs rôles ; (v) les différents
responsables de la coopérative, leurs rôles et responsabilités ; etc.

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1.2.5. Renforcement des capacités des animateurs et responsables des OP (faîtières) en techniques
d’organisation et de fonctionnement d’une entreprise coopérative
Pour mener à bien leurs activités d’appui-accompagnement des OP, les animateurs et les responsables d’OP
(faîtières de la zone) reçoivent une formation/recyclage sur l’organisation et le fonctionnement d’une
coopérative. C’est un module de formation structuré en plusieurs thèmes : participation et animation,
planification – programmation des activités, organisation et suivi des activités, administration et organisation
d’une association, techniques de communication, relations extérieures, contrôles et évaluations, information et
formation, etc.

1.2.6. Appui à la tenue de l'AGC et à l'élection des responsables d'organes de l'OP


A l’issue de plusieurs réunions de préparation de l’AGC avec les membres du comité provisoire, il est organisé
la réunion de l’Assemblée Générale Constitutive (AGC) au cours de laquelle, les documents juridiques
(statuts, règlement intérieur) sont adoptés par les membres et, on procède aux élections des différents
membres des organes (BE, CA, CC, CS, etc.). Cette étape est sanctionnée par l’élaboration d’un Procès-
10
Verbal qui est un des documents indispensables pour la constitution du dossier d’agrément/reconnaissance
juridique. Il faut noter que les documents organiques une fois adoptés sont paraphés par les représentants de
l’OP.

1.2.7. Appui à la constitution des dossiers d’agrément (reconnaissance officielle).


Conformément aux dispositions de l’ordonnance 59/PR/MDRC du 28/12/66 portant statut général de la
coopération et du décret n° 91 – 39 du 14 Février 1991, les pièces de demande d’enregistrement en qualité de
coopérative sont :

- Une demande d’intention de constitution de la coopérative ;


- Un exemplaire des statuts du groupement ;
- Une copie du procès-verbal de délibération de L’AG constitutive ;
- Eventuellement un exemplaire du Règlement Intérieur ;
- La liste des membres du CA et du Comité de Surveillance
- Un état justificatif de la souscription des parts sociales, de leur libération et du dépôt des fonds
recueillis.

Ces pièces sont à soumettre à l’instance d’assistance technique le plus proche (SCDA/CARDER).

Deux étapes sont prévues pour la constitution de la coopérative : (i) L’étape pré-coopérative pendant un délai
de six mois à trois ans au plus pour apprendre et maîtriser les réalités coopératives ; (ii) L’étape coopérative
après l’agrément donné par le Comité National d’agrément de la Coopérative.

Pour ce qui concerne la nouvelle loi (l’acte unique de l’OHADA sur les coopératives) les dossiers à prévoir
sont : (i) Attestation d’ouverture de compte ; (ii) Relevé du solde du compte de la coopérative ; (iii) Statuts et
règlement intérieur ; (iv) Procès-Verbal (PV) d’AGC ; (v) Casiers judiciaires des responsables ou photocopies
des cartes d’électeurs). ; (vi) Attestation de la coordination de RAFIA (au Nord Togo); (vii) Attestation du
DRAEP.

Ces dossiers sont envoyés au Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) du Bénin ou du
Togo, où les structures compétentes l’étudient pour son approbation et son immatriculation.

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1.3. Appui à l’identification des besoins d’appui aux OP (diagnostic)
1.3.1. Appui à l'établissement de la situation de référence des OP
La situation de référence de l’OP est faite par le biais d’un outil dénommé « Critères ou Grille d’appréciation
des organisations », qui permet d’évaluer la fonctionnalité des OP sur la base de certains critères tels que :
existence des textes organiques (Statut et RI) et agrément ; existence et tenue des outils de gestion ;
existence de fonds en caisse (en espèces ou en compte) ; existence de plan d’action/activités ; capacité de
tissage d’alliance (implication dans les activités communautaires) et réseautage ; tenue régulière des réunions
et AG ; capacité d’initiative/innovation ; organisation du groupe et gestion de l’information ; niveau d’instruction
des leaders ; capacité de mobilisation des ressources.
La situation de référence permet aux acteurs d’appui de cibler les besoins des OP en termes d’organisation et
de structuration.
1.3.2. Appui à l'identification et l'analyse des besoins des OP
En dehors des besoins en organisation et structuration ci-dessus établis, les appuis des animateurs vont en
direction des besoins des OP dans les différents maillons de l’activité économique choisie par les OP ;
notamment les besoins au niveau du maillon de la production (semences, engrais, techniques améliorées de
productions, etc.), au niveau des maillons de la transformation et de la commercialisation des produits
agricoles ; sans oublier les besoins en équipements et matériels et, en financements. Des fiches de collectes
des données pour l’identification et l’analyse des besoins sont établies en vue d’appuyer les OP à planifier
leurs plans d’appui-accompagnement ou leurs plans d’affaires.

12
1.3.3. Appui à la planification des appuis aux OP
Les besoins des OP identifiés ci-dessus sont exploités par les animateurs pour préparer un Draft de plan
d’appui de l’OP. Les outils utilisés à cet effet dépendent des opérateurs et du type de coopératives à appuyer.
On peut citer : la fiche d'élaboration de plan annuel, le plan trimestriel et plan mensuel (cadre logique simplifié)
; le canevas de plan d'action mis en place par la nouvelle Loi OHADA sur les coopératives ; le guide
d'indentification des microprojets ; le plan de campagne ; etc.

Un atelier de planification des appuis est organisé pour valider le Draft de plan préparé par les animateurs. Le
plan d’appui ainsi défini prend en compte les activités d’appui liées à la vie associative et la gestion des OP, la
production (accès aux semences, intrants, etc.), la transformation, la commercialisation et le renforcement des
capacités techniques des membres d'OP. Ils prennent en compte aussi des actions liées à la mobilisation des
fonds internes et des crédits à l’OP et l’alphabétisation. On aboutit à une programmation annuelle (activités,
période d’exécution, responsable de l’activité et autres acteurs impliqués).

Modèle de PTBA pour la production du maïs :


Source de
Extrants Période de réalisation Budget estimé
Actions/Activités Responsable financement
/indicateurs ( FCFA)
J F M A M J J A S O N D

Nombre de tracteurs,
Responsable
Equipements agricoles batteuses,
matériel
v anneuses acquis
Quanités de
Approvisionnenent en Intrants Responsable
semences et
(semences, engrais) intrants
d'engrais achetés
Superficie
Production (labour, semis, entretien, Responsable
emblavée,
travaux post-récolte etc.) production
quantité de la
Commercialisation (transport, Quantité de produits Responsable
marketing etc.) commercialisés commercialisation

TOTAL

1.4. Appui à la mise en œuvre des appuis aux OP

1.4.1. Mise en place et renforcement des capacités des OP sur les outils de
gestion
La panoplie d’outils ou documents de gestion à la mise en place varie d’une OP à l’autre. Les outils les plus
communs aux OP appuyées sont : le registre des membres ; le cahier ou fiche de réunion ou PV de réunions
(AG, CA, CC, BE) ; le cahier de visite ; le cahier de caisse ; le cahier de banque ; le cahier ou fiche de stock ;
le programme d’activités ; etc.

1.4.2. Renforcements des capacités de production des OP (production végétale, maraîchage et


élevage, etc.)
Il s’agit des formations sur les itinéraires techniques orientées vers OP selon leurs activités de production
végétale, maraîchage ou de production animale (élevage). On peut citer :

- Pour OP de production végétale : les techniques de semis en ligne, d’épandage d’engrais, de


compostage, de Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols (GIFS), etc. ;
- Pour les OP maraîchères : les techniques de réalisation de pépinière, de semis des plants de tomate,
d’entretiens (période de semis, arrosage, traitements phytosanitaires, et fumure des champs
maraîchers, récolte et conservation des produits etc.) ;
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- Pour les OP d’éleveurs : les techniques de vaccination et des soins vétérinaires de base des poulets,
construction semi-moderne des poulaillers, l’alimentation des poulets, l’habitat des lapins,
l’alimentation des lapins, etc. ;
- Pour les OP d’apiculteurs : les caractéristiques d’un site apicole, les techniques de fabrication des
ruches, de capture et d’élevage des abeilles, d’entretien des ruchers, l’extraction du miel et sa
transformation en produits dérivés.

1.4.3. Renforcement des capacités des OP sur la gestion des intrants


Pour la gestion des intrants (semences et des engrais) les membres d’OP sont formés suivant les outils ci-
dessous : fiche de recensement des besoins en intrants agricoles ; fiche de commande ; fiches de mise en
place ; fiche de stock ; fiche de livraison aux sous-groupes ; fiche de redistribution des intrants aux membres
(individus) ; etc.

1.4.4. Renforcement des capacités des transformatrices sur les techniques de transformation
Le renforcement des capacités des transformatrices se fait souvent grâce aux visite-échanges organisées par
les opérateurs en faveur des femmes transformatrices. Par exemple, les femmes qui font l’étuvage de riz dans
la région de Dapaong étaient allées en visite-échange à Tanguiéta (au Bénin) où des femmes ont une plus
grande expérience dans les techniques améliorées d’étuvage de riz. Pendant ces jours d’échanges, ces
femmes apprennent de nouvelles notions et manipulent de nouveaux équipements d’étuvage, ce qui leurs
permet dès leur arrivée chez elles de reproduire les mêmes techniques et améliorer leurs savoir-faire.
Toutefois, il faut signaler qu’avant d’engager les visites d’échanges, il est important de donner une formation
de base aux promotrices afin qu’elles disposent de prérequis. Cela leur permet de tirer grands profits des
visites d’échanges.

1.4.5. Renforcement des capacités de stockage et de commercialisation des produits agricoles


Le PSAE a accompagné des OP et des femmes individuelles dans le domaine de la commercialisation des
produits agricoles (savon à base de beurre de karité, riz paddy, riz étuvé, maïs, arachide, etc.). Elles sont
formées sur les techniques de stockage et de conservation des produits agricoles ; les techniques de
construction des Greniers Traditionnels Améliorés (GTA) ; les techniques de marketing des produits agricoles
; les techniques de vente groupée et du warrantage des produits agricoles ; les techniques de fabrication et
d'utilisation des foyers améliorés ; etc.
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1.4.6. Appuis à l'accès aux équipements et matériels agricoles
Les équipements octroyés aux OP dans le cadre du PSAE sont : houes, coupe-coupe, arrosoirs, pioches, kit
ou matériel d’étuvage, matériel de culture attelée, bâches et puits maraîchers, magasins, etc. Certains
équipements tels que les magasins et les bâches, râpeuses, presses sont mis sous la gestion des faîtières
d’OP : les UNICAP (Togo) et /ou des U-OPA (Bénin).

1.4.7. Appui à l'accès aux financements par les CMEC


Les CMEC travaillent en étroite collaboration avec les Opérateurs de LC. Les principales étapes de la
démarche de financement d’une coopérative se présentent comme suit : (i) remontée des besoins en crédit de
la coopérative par les Opérateurs ; (ii) sensibilisation et information des OP sur les différents produits et
services offerts par le réseau des CMEC, les conditions d’adhésion à la CMEC, les conditions d’obtention de
crédits auprès de la CMEC en lien avec les principes de la loi de l’OHADA, etc. ; (iii) facilitation de l’adhésion
de la coopérative au réseau de la CMEC par l’ouverture d’un compte dans l’une de ses caisses ; (vi)

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expression ou demande de crédit de la coopérative ; (v) information de la coopérative sur les conditions de
crédits (montant, taux d’intérêt, l’épargne préalable, la durée de remboursement, etc.).

Le processus d’instruction des demandes et d’octroi de crédit requiert : l’accord des Opérateurs qui
connaissent bien les OP ; les constats de l’Agent de crédit de la CMEC ; les avis motivés de l’Agent de crédit,
de son gérant et du représentant du Service Exploitation du Réseau des CMEC ; les décisions du comité
interne et du Comité de crédit de la CMEC ; l’éducation financière de tous les bénéficiaires de crédits,
membres de la coopérative avant le décaissement.

Les outils utilisés par les réseaux de CMEC et vulgarisés auprès des coopératives et leurs membres pour
obtenir de crédits sont entre autres : le carnet de membre qui retrace les opérations d’épargne et de crédit ; la
fiche de demande d’adhésion ; la fiche nominative des bénéficiaires individuels membres de la Coopérative ;
la fiche de demande de crédit groupement ; le plan d’affaires ou tout au moins le plan de campagne validé en
AG par les membres ; le manuel de politique d’épargne et de crédit ; etc.

Les conditions et dossiers à réunir pour accéder aux crédits sont : libération de la part sociale et le droit
d’adhésion à la CMEC ; avoir un compte ; avoir une ancienneté de trois mois ; expression de la demande de
crédit ; libération de ¼ du montant demandé ; fourniture de l’attestation de résidence des responsables ;
photocopie des casiers judiciaires des responsables ou leurs cartes d’identité nationale ou de leurs cartes de
LEPI ; fourniture des photos d’identité ; se faire avaliser par quelqu’un ou être en groupe de solidarité.

1.4.8. Appui à l'alphabétisation


La démarche utilisée pour le volet alphabétisation suit le cheminement suivant :

✓ Expression des demandes d’OP à alphabétiser leurs membres. Les Opérateurs, notamment la CDD
(Nord-Togo), les Services Départementaux d’alphabétisation avec lesquels LC a des contrats
d’alphabétisation des membres d’OP au Sud et Nord-Bénin n’organisent les campagnes
d’alphabétisation que sur demande des coopératives ;
✓ Etude de faisabilité de la campagne d’alphabétisation par les Services d’alphabétisation. Il faut un
certain nombre d’apprenants avant de planifier une campagne d’alphabétisation ;
✓ Regroupement/création des centres (par village ou des villages jumelés selon le cas et le contexte) ;
✓ Sélection et formation initiale/Recyclages des maîtres alphabétiseurs locaux ou des Agents de Liaison
et d’Information pour la gestion des bibliothèques (ALI) ;
✓ Organisation des campagnes d’alphabétisation ;

16
✓ Organisation des campagnes d’alphabétisation spécifiques sur demande. Il s’agit des cours
d’alphabétisation plus approfondis qui permettent de renforcer les capacités des responsables d’OP
en gestion, et dans la maîtrise des itinéraires techniques de transformation et de production, etc.
✓ Des supervisions mensuelles ou bimestrielles sont organisées par la direction départementale de
l’alphabétisation qui valide d’abord les curricula de formation des maîtres alphabétiseurs et les
épreuves d’évaluations ;
✓ Evaluation mi-parcours et finale des campagnes.

Des manuels d'alphabétisation pour lire, écrire et calculer sont édités en diverses langues selon le milieu pour
la première phase d’alphabétisation. Pour les campagnes spécifiques, les formateurs utilisent des documents
ou manuels de gestion traduits en langues. Cette phase approfondie d’alphabétisation est orientée vers les
outils de gestion pour aider les responsables d’OP à mieux favoriser le couplage alphabétisation et appui-
conseils aux OP. Il permet mieux de remplir et tenir les documents de gestion dans la gestion des OP. CDD a
mis en place des bibliothèques locales au niveau des UNICAP pour permettre aux membres alphabétisés de
réviser les notions acquises. Ces bibliothèques sont animées par les ALI.

1.5. Appui au suivi-évaluation des appuis aux OP


Le système de suivi mis en place par les Opérateurs de LC est un système de suivi-appui-conseil observé par
les Animateurs auprès des coopératives. Le suivi-appui-conseil est observé à chaque étape de la mise en
œuvre des appuis aux OP. Il se fait au fur et à mesure de la mise place des actions d’appui des OP en
organisation, structuration, technique, formation, financement, alphabétisation, etc. Il permet de contrôler si les
notions acquises par les membres d’OP sont effectivement appliquées. Au besoin, lors du suivi, les
animateurs apportent de nouvelles explications ou des conseils aux membres pour qu’ils maîtrisent mieux les
outils mis à leur disposition.

Les programmes d’activités, les fiches de suivi de l’exécution des activités d’appui programmées sont des
outils de suivis utilisés. Un rapport d’activités trimestriel et un rapport annuel sont produits par les Opérateurs
pour rendre compte du niveau d’avancement des appuis apportés. Une auto-évaluation assistée des activités
programmées a lieu à la fin de la campagne et permet de faire la reprogrammation concertée au début de
l’année suivante. Une évaluation à mi-parcours et finale sont réalisées avec des évaluateurs externes sous
l’égide de LC.
17
Chapitre 2 : Intervenants et leurs rôles
La démarche d’appui-accompagnement des OP décrite ci-dessus est conduite au niveau de chaque site par
des équipes pluridisciplinaires dans laquelle les intervenants ont leurs rôles mais appelés à travailler en
synergie et en complémentarité. On peut distinguer plusieurs catégories d’intervenants qui travaillent dans la
mise en œuvre du PSAE dans les différents sites :

2.1. Animateurs de projets

2.1.1. Animateurs des ONG


Les animateurs mis à disposition du PSAE par les Opérateurs constituent la cheville ouvrière de la mise en
œuvre du projet. Ils participent aux diagnostics villageois, à l’identification des besoins d’appuis des OP et la
planification des actions d’appui. Ils accompagnent les OP dans la mise en œuvre de leurs programmes
d’activités. Ainsi, ils suivent, conseillent et forment les OP dans la gestion de leur organisation, structuration,
fonctionnement, comptabilité, la gestion des intrants, la commercialisation des produits agricoles, l’accès aux
équipements, matériels et aux financements, etc. Ils veillent au suivi de l’application des notions acquises par
les membres d’OP lors des diverses formations techniques. Ils veillent sur la prise en compte des femmes
dans les différentes phases et étapes de la démarche d’appui aux OP, et, servent de courroies de
transmission des informations entre la Coordination de l’ONG (Opératrices) et, les OP et leurs faîtières. Les
animateurs du PSAE travaillent sur la base des programmes annuels, trimestriels et mensuels des OP et leurs
faîtières suivies. Et, ils produisent des rapports mensuels ou trimestriels pour rendre compte de leurs activités
d’appui des OP à leur coordination. Ils participent à plusieurs réunions de leur coordination. Et, pour mener à
bien leurs activités, ils sont formés à l’utilisation des outils d’appui aux OP. La réussite de leurs travaux
d’appui-accompagnement exige qu’il faille respecter la norme de 8 à 10 OP suivies par animateur et par mois.
Le niveau d’instruction des animateurs dans le cadre du PSAE équivaut souvent aux diplômes tels que le
DEAT, APS, BAC, et les diplômes universitaires.

2.1.2. Conseillers des CARDER (CPV, CGEA, etc.)


Dans le cadre de la mise en œuvre de LISA II dans l’Atacora-Ouest (Nord-Bénin), LC ayant opté pour une
approche de « faire-faire » a signé un contrat avec le CARDER AD qui a utilisé ses agents des SCDA dans
l’animation du projet sous l’égide de son Antenne de Tanguiéta. Ainsi, tout comme les animateurs de
GROPERE, et de RAFIA, les Conseillers en Production Animale et des Conseillers en Gestion des
Exploitations Agricoles sont employés dans leurs zones de travail à appuyer les GVPM dans leurs activités
autour de leurs AGR. Ils jouent quasiment les mêmes rôles que les animateurs (des ONG opératrices du
PSAE au Sud-Bénin et Nord-Togo) décrits au point précédent, notamment le suivi permanent des appuis aux
producteurs, la transmission d’information entre le CARDER et les OP, la vérification des demandes d’intrants
auprès des producteurs individuels, etc.

2.2. Agents de base


2.2.1. Relais endogènes
Ce sont des leaders villageois, membres des OP appuyées formés sur un certain nombre de thématiques :
alphabétisation, transformation agroalimentaire, apiculture, petit élevage, etc. On retrouve dans leurs rangs les
maître-alphabétiseurs, les vaccinateurs villageois de volaille, les apiculteurs expérimentés, les étuveuses
expérimentées, les transformatrices expérimentées, les constructrices de foyers améliorées, les constructrices
et constructeurs de Greniers Traditionnels Améliorés (GTA), les Agents de Liaison et d’Information pour la
gestion des bibliothèques (ALI), etc.
Ils présentent des prérequis dans leurs domaines d’expertises et sont formés ou recyclés dans le cadre du
PSAE et sollicités pour partager leurs expertises avec les autres bénéficiaires du projet. Les responsables
d’OP et de leurs faîtières ont aussi reçu plusieurs formations qui leurs permettent aussi de jouer le rôle
d’enquêteurs et de formateurs locaux dans les domaines de l’organisation des OP, la tenue des documents de
gestion, la manipulation des équipements, la maîtrise des techniques agricoles, etc. Cette approche de relais
endogènes développée dans le cadre du PSAE permet de favoriser à termes, une suite durable des actions
du projet.

Les relais endogènes ne sont pas rémunérés par le projet. Toutefois, le Projet participe à leur prise en charge
lors des campagnes d’activités sollicitant leurs expertises. Par exemple dans le cadre de LISA II, un maître-
alphabétiseur prend 10 000 F CFA/mois pendant environ 6 mois que dure la campagne d’alphabétisation.

2.2.2. Animateurs relais de LISA II


En dehors des relais endogènes, LISA II a employé des animateurs relais qui sont chargés de la mobilisation
sociale, de la transmission et des remontées d’information entre les acteurs du projet : bénéficiaires, l’équipe
du projet et les CARDER. Ils sont dans un rôle d’animation et de suivi des OP appuyées. Ils ont un salaire
mensuel.

2.3. Assistants techniques (AT) et les Techniciens Spécialisés


2.3.1. Assistants Techniques (AT) au niveau des Opérateurs
Ce sont des cadres de conception qui travaillent sous l’égide de la coordination de PSAE et de LC pour
apporter aux animateurs et agents de base et les responsables d’OP dans l’analyse des problèmes et des
solutions, des appuis méthodologiques, et des formations techniques. Ils participent à la supervision de la
démarche et des outils mis en place auprès des OP. Dans ce cadre, les AT de GEL sont par exemple
sollicités pour orienter les réflexions sur la situation des OP, la rédaction et la mise en œuvre des plans
d’affaires des OP, etc.

2.3.2. Techniciens Spécialisés des CARDER (TSIEC, TSPV, TSPA, TSAGRN, etc.) et des ICAT
Les TSIEC des CARDER des trois communes d’intervention de LISA II dans l’Atacora ouest ont joué un rôle
clé dans le diagnostic organisationnel et institutionnel des OP et dans l’analyse participative des problèmes et
la recherche des meilleures solutions possibles, l’organisation et la gestion des intrants, etc. Les OP reçoivent
aussi l’appui des TSPA, dans la formation sur les techniques améliorées d’élevage de lapin et de volaille ; des
TSPV dans les techniques améliorées de production végétale, la GIFS ; des TSIEC dans la mise en place des
OP et dans le processus de leur reconnaissance officielle, la gestion des magasins ; des TSAGRN dans la
gestion des ressources naturelles et de l’environnement ; etc.

2.4. Autres intervenants


2.4.1. ONG, Offices et Projets
Les OP et individus bénéficiaires des appuis de LC dans le cadre du PSAE ont reçu des appuis ponctuels de
la part d’autres intervenants tels que FODEFCA, BIT, HELVETAS, FAFA AD, FAFA MC, qui leurs offrent des
appuis en équipements (aménagements sommaires des périmètres maraîchers et rizicoles) et formations
(techniques apicoles, etc.).

2.4.2. Institution de micro-finance


Les agents de crédits et des caisses des réseaux CMEC, sont employés dans l’analyse des dossiers et l’octroi
des crédits aux OP et autres individus demandeurs de crédits. Ils procèdent aux suivis de ces crédits en
19
collaboration avec les animateurs de GROPERE, RAFIA et de LISA II. Les réseaux de CMEC travaillent dans
une approche de complémentarité avec les ONG GROPERE, RAFIA et le Projet LISAII.

Les CLCAM et autres institutions de micro-finance, sont sollicités par des OP et autres bénéficiaires du PSAE
dans le financement des AGR.

2.4.3. Prestataires de services


Des consultants, formateurs externes ont été employés au besoin dans le processus d’appui
accompagnement ; la réalisation des études du milieu, des formations spécifiques aux OP.

2.4.4. Direction de LC
Les AT, Chargé de Programme (CP) de la Direction de LC sont dans le rôle de suivis réguliers et de
supervision de l’ensemble du programme SAE dans les trois sites d’intervention au Bénin et au Togo. Ils
apportent aux cadres et animateurs du programme les appuis méthodologiques et organisationnels
nécessaires pour mener à bien leurs activités pour le bon fonctionnement des OP en lien avec leurs AGR. Ils
leurs apportent également la logistique et les moyens prévus pour conduire les appuis des OP sur le terrain.
Ils travaillent aux côtés des coordinations locales du programme au développement de la collaboration et des
synergies avec les autres acteurs des structures étatiques et des projets similaires.

20
Chapitre 3 : Modules de formation et de
renforcement de capacités dans le cadre du
PSAE
Module de formations et de renforcement
N° Bénéficiaires Intervenants
des capacités
Guide de sensibilisation et les techniques et
1 Animateurs de PSAE Responsables du projet (AT, CP)
outils d'animation
Animateurs de PSAE, Responsables du projet (AT, CP),
2 Outils de DP ou MARP
CPV /CARDER TS des CARDER, ICAT
Animateurs Responsables d'OP et de
Organisation et fonctionnement d’une Animateurs Responsables leurs faîtières
3 AT, Agents de ICAT, CARDER
entreprise coopérative d'OP et de leurs faîtières
(TSIEC, CPV, etc.)
Guide d’appropriation de la nouvelle Loi
4 Animateurs de PSAE Agents de l’ICAT, CP
OHADA
Outils d'étude de faisabilité technique et
5 Animateurs du PSAE CP, AT
économique de l'activité
6 Dynamique coopérative de l’OP Responsables d'OP Animateurs PSAE
Agents endogène, AT des Opérateurs, AT/GEL,
Remplissage des fiches de collecte de
7 Responsables faîtières TSIEC, Conseillers Agricoles
données
des OP (ICAT)
8 Outils de planification des activités Animateurs PSAE CP/PSAE, Experts extérieurs
Canevas de plan d'activité suivant les nouvelle
9 Animateurs PSAE Agents de l'ICAT, DRAEP
Loi OHADA sur les coopératives
10 Montage des plans d'affaires Animateurs PSAE AT /GEL et LD
Les outils de gestion Animateurs, responsables CP/PASAE, Agents des CARDER,
11
. d'OP et leurs faîtières ICAT,
Tracés, remplissage et la tenue régulière des Animateurs et AT du projet, CPV,
12 Responsables d'OP
documents ou cahiers de gestion CGEA
Formation aux itinéraires techniques de
13 Responsables d'OP TSPV, CPV/CARDER, ICAT
production de riz
14 Itinéraires techniques de production de maïs Responsables d'OP TSPV, CPV/CARDER, ICAT
15 Itinéraires techniques de production d'arachide Responsables d'OP TSPV, CPV/CARDER, ICAT
16 Techniques de fabrication du compost Responsables d'OP TSPV, CPV/CARDER, ICAT
17 La GIFS Responsables d'OP TSPV, CPV/CARDER, ICAT
18 Lutte antiérosive Responsables d'OP TSAGRN, CPV/CARDER, ICAT
Itinéraires techniques de productions
19 Responsables d'OP TSPV, CPV/CARDER, ICAT
maraîchères (tomate…)
TSPA, Vétérinaires privés,
20 Techniques d'élevage de lapin Cuniculteurs
Techniciens de l'ABeC
21 Techniques d'élevage des poulets Aviculteurs locaux TSPA, Vétérinaires privés
Techniques d'élevage des abeilles (captage
22 Apiculteurs FODEFCA/BIT/CEJEDRAO
d'abeille, installation et entretiens du rucher)
Appui-conseils sur les notions pratiques
23 Responsables des OP Animateurs et AT du projet
acquises lors des formations techniques
Tenues des documents de gestion des intrants TSPV, TSIEC, TSPA,
24 Responsables d'OP
. CPV/CARDER, ICAT
Appui-conseil sur les notions de gestion des
25 Responsables d'OP Animateurs et AT du projet
intrants et es outils mis à disposition des OP
Visites-échanges au profit des femmes sur Transformatrices de riz Femmes étuveuses
26
l'étuvage du riz expérimentées
27 Appui-conseils sur les notions pratiques des Membres d'OP (femmes Animateurs et AT du projet
21
Module de formations et de renforcement
N° Bénéficiaires Intervenants
des capacités
formations techniques sur la transformation transformatrices)
Techniques de stockage des produits Commerçantes des TSPV, TSIEC, CPV/CARDER,
28
agricoles produits vivriers ICAT
AT/GEL, CP/PSAE, Experts
29 Marketing des produits agricoles Membres d'OP extérieurs, Agents de
conditionnement/CARDER
Techniques de vente groupée et du Animateurs PSAE, Agents du
30 warrantage des produits agricoles Responsables des OP CARDER, Responsables d'OP
faîtières
Techniques de fabrication et l'utilisation des Formateurs extérieurs, femmes
31 Membres d'OP
foyers améliorés expérimentées
Appui-conseil des OP sur les notions de
32 gestion des intrants et les outils mis à Membres d'OP Animateurs et AT du projet
disposition des OP
Utilisation des matériels et équipements de
Spécialistes locaux, experts
33 récolte et de transformation Membres d'OP
externes
Montage des dossiers des financiers de la
34 Animateurs, AT Agents de crédits de la CMEC
CMEC
Appui-conseils et suivi des crédits contractés
Animateurs, Agent de crédits
35 par les OP Responsables OP
CMEC, AT du projet
Animateurs CDD, maîtres
Recyclages des maîtres alphabétiseurs locaux alphabétiseurs locaux ou ALI),
36 Maîtres alphabétiseurs
Responsables départementaux
d'alphabétisation
Animateurs CDD, maîtres
Formation/organisation des campagnes
alphabétiseurs locaux ou ALI),
37 d'alphabétisation Membres d'OP
Responsables départementaux
d'alphabétisation
Animateurs CDD, maîtres
Organisation des campagnes d'alphabétisation
alphabétiseurs locaux ou ALI),
38 spécifique Membres d'OP
Responsables départementaux
d'alphabétisation
Appui-conseils et suivi des notions apprises Animateurs PSAE, animateurs
39 Membres d'OP
CDD, maîtres alphabétiseurs
40 Outils de suivi-évaluation Animateurs, AT LD, AT/GEL
Assistances des OP à l'autoévaluation de leur Animateurs, AT PSAE, animateurs
41 Membres d'OP
programme d'activités CDD, agents de crédits
Responsables des
Principes et outils d'intégration du genre
42 faîtières’ OP, Animateurs, AT/GEL, AT/LD
AT

22
Chapitre 4 : Prise en compte du genre et de
l’environnement
4.1. Prise en compte du genre
Dans le cadre de la mise en œuvre du PSAE, LC a élaboré un « Guide pour la création durable de
compétences pratiques de genre dans les projets de sécurité alimentaires ». Il favorise la création des
compétences internes au sein des Opérateurs et leurs partenaires pour l’intégration transversale du genre
dans le processus de conduite des activités du programme. Les animateurs et AT du PSAE sont formés aux
outils méthodologiques de prise en compte du genre au quotidien, tels que le Dialogue Valorisant (DV) et le
mini focus-Group (mfG). Ces principes et outils d’intégration du genre dans les démarches d’appui favorisent
le renforcement des positions des femmes au sein de l’économie agricole dans les villages.

Ainsi, la démarche de prise en compte et de valorisation des femmes dans le processus d’appui des OP dans
le cadre du PSAE s’articule autour des éléments méthodologiques suivants : facilitation de la participation et
l’implication des femmes et des hommes dans les réunions ou ateliers de diagnostics, de planification et de
programmation des activités des coopératives ; promotion de la mise en place des OP mixtes (hommes +
femmes) et des OP féminines (transformation, commercialisation des produits agricoles, etc.) ; motivation des
femmes à mieux s’impliquer dans les OP et se prendre en charge ; facilitation de la participation des femmes
et des hommes dans des formations techniques autour des AGR ; facilitation de la représentation des femmes
au sein des organes de décision (dirigeants) des OP ; facilitation de l’accès des femmes aux crédits de
campagne ; encouragement des femmes à se faire alphabétiser massivement ; promotion des AGR qui
répondent aux réels besoins des femmes et des hommes ; etc.

4.2. Prise en compte de l’environnement


La mise en œuvre du PSAE autour des filières agricoles (riz, maraîchage, maïs, arachide, etc.) et animales
(poulet et lapin) pourrait exacerber les impacts négatifs déjà existants sur l’environnement et sur les
populations à savoir : dégradation des sols par érosion ; perte de la fertilité des sols ; défrichement de zones
23
boisées ; salinisation, l’alcalinisation et l’acidification des sols par l’intensification ; pollution des eaux de
surface et souterraine avec l’utilisation d’engrais, de pesticides et herbicides ; nuisances dues aux pesticides
(risques sanitaires/intoxications, pesticides non homologués, mauvaise gestion des emballages, etc.) ;
augmentation des maladies d’origine hydrique ; perte de terre de pâturage ; contamination du bétail par
l’abreuvage ; conflits entre les éleveurs et les agriculteurs avec l’aménagement de périmètres agricoles ; etc.

La démarche adoptée par les Opérateurs et LC pour une meilleure prise en compte de l’environnement est
structurée autour des mesures d’atténuation des impacts négatifs ci-dessus évoqués, notamment :

✓ le renforcement des capacités des producteurs membres des OP dans la fabrication du compost ou
du fumier dans l’objectif de les aider à amender leurs champs par des apports (non négligeable) de
matières organiques. L’appui-accompagnement a donc développé au niveau des OP des fosses de
compostage ;
✓ la vulgarisation de l’emploi de fumier d’animaux (bœufs, petits ruminants, volaille, etc.) à travers des
fosses fumières ;
✓ des formations sur la meilleure utilisation de la fumure minérale recommandée par l’encadrement
(CARDER, ICAT, etc.) ;
✓ des formations sur la lutte contre l’érosion ;
✓ la sensibilisation sur la lutte contre les feux de brousse tardifs qui détruisent le couvert végétal et les
cultures ;
✓ la sensibilisation sur le respect des doses de pesticides prescrites par l'encadrement ;
✓ l’appui à l’introduction du Cajanus Cajan dans le système cultural visant une amélioration de la fertilité
des sols par la fixation de l’azote atmosphérique.

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Conclusion
Pour mieux réussir la mise en place et l’appui accompagnement d’un groupement ou d’une coopérative autour
d’une AGR, il est nécessaire de suivre des étapes qui restent indispensables dans le processus. Il s’agit de :

• Mettre en place un dispositif d’appui-accompagnement à trois piliers :


✓ Pilier organisation, structuration, formations des OP ; entre les mains des Opérateurs (ONG, ou
équipes de projet) ;
✓ Pilier financement /crédits aux OP géré par des réseaux d’IMF (telles que CMEC) en lien avec les
GEL pour susciter/renforcer la culture entrepreneuriale ;
✓ Pilier alphabétisation conduit par des opérateurs spécialisés [(CDD et/ou des agents alphabétiseurs
de l’état en lien avec les acteurs endogènes (maîtres alphabétiseurs)] ;
• Rester dans une démarche d’échanges, de formations et/ou de recyclages permanents des agents
d’appui, des responsables d’OP et leurs faîtières ;
• Appuyer la naissance des OP sur la base des demandes réelles des producteurs et productrices ;
• Appuyer les OP dans leurs organisation, structuration et programmation sur la base de diagnostics
basés sur des outils de MARP qui favorisent l’implication des locaux même dans la prise en main de
leur destinée ;
• Créer et formaliser un cadre de travail qui privilégie la complémentarité et la synergie avec les
structures compétentes de l’Etat (CARDER, ICAT, Direction Départementale de l’Alphabétisation, etc.)
en vue d’assurer la pérennité des acquis du projet ;
• Prendre en compte le genre en privilégiant l’approche « gender mainstreaming » que prône le guide
sur le genre de LC ;
• Prendre en compte l’environnement et les changements climatiques ;
• Recruter des animateurs de projet de niveau d’instruction requis capables de jouer le rôle de
conseiller agricoles auprès des OP ;
• Privilégier la mise en place d’une démarche de suivi-accompagnement rapproché qui s’oriente vers le
« coaching » qui permet d’assurer la tenue régulière des réunions des OP et des outils de gestion mis
à leur disposition pour leur croissance ;
• Aider les OP à rédiger des plans d’affaires autour de leur AGR, qu’’elles vont décliner en plan de
campagne ou programme annuel ;
• Assister les OP à approprier les outils et habitude d’auto-évaluation de leurs activités et de
renouvellement de leurs instances au bout de chaque mandat.

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