Td4 Gradn Theorem D'analyse Fonctionnelle
Td4 Gradn Theorem D'analyse Fonctionnelle
Td4 Gradn Theorem D'analyse Fonctionnelle
Analyse Fonctionnelle
TD 4 : Grands théorèmes de l’analyse fonctionnelle
Avec corrigés
Les numéros de Théorèmes, Propositions, etc ... font référence aux notes de cours.
Exercice 1
Soit (X, d) un espace métrique complet et Ω un ouvert de X. Montrer que (Ω, d) est un espace de Baire.
Corrigé :
On remarque déjà que (Ω, d) n’est pas complet en général (pour cela il faudraitque Ω soit fermé d’après la Proposition
I.29) donc, on ne peut pas appliquer directement le théorème de Baire.
En revanche, si on note Ω l’adhérence de Ω dans (X, d), l’espace (Ω, d) est un sous-espace fermé d’un espace complet,
c’est donc un espace complet (Proposition I.29).
Soit (Un )n une famille d’ouverts denses de (Ω, d).
— Comme Ω est lui-même ouvert dans (X, d), les Un sont des ouverts de (X, d) et donc des ouverts de (Ω, d) vu que
Un ⊂ Ω ⊂ Ω.
— Par ailleurs, pour tout n, Un est dense dans Ω. En effet, si x ∈ Ω et ε > 0, il existe y ∈ Ω tel que d(x, y) ≤ ε/2 et
comme Un est dense dans Ω, il existe z ∈ Un tel que d(y, z) ≤ ε/2. Il s’en suit que
Exercice 2
Soit (X, d) un espace métrique complet. On suppose que X s’écrit comme réunion dénombrable des fermés
(Fn )n , alors l’ensemble
[ ◦
Ω= Fn ,
n
Corrigé :
Comme Ω est une réunion d’ouverts, c’est bien sûr un ouvert. Il s’agit de montrer la densité de Ω dans X.
Pour tout n, on note
F̃n = Fn ∩ Ωc ,
qui est un fermé de X (car intersection de deux fermés). On va montrer qu’il est d’intérieur vide. En effet, si U est un
ouvert contenu dans F̃n , alors nous avons
U ⊂ Fn
U ⊂ Ωc .
◦
La première inclusion implique que U ⊂ Fn et donc en particulier U ⊂ Ω. Comme on a également U ⊂ Ωc , on a
finalement
U ⊂ Ω ∩ Ωc = ∅,
et donc U = ∅.
Enfin, comme l’union des Fn est l’espace entier, nous avons
!
[ [
F̃n = Fn ∩ Ωc = Ωc .
n n
D’après le théorème de Baire, Ωc est donc d’intérieur vide en tant qu’union dénombrable de fermés d’intérieur vide.
c
Ceci implique que Ω , qui est égal à l’intérieur de Ωc est l’ensemble vide et donc que
Ω = X,
Exercice 3
Soit I un intervalle ouvert (non vide) de R et f : I → R une application dérivable. Alors la fonction dérivée f 0
est continue en tout point d’un sous-ensemble dense de I.
Corrigé :
On se donne un intervalle compact [a, b] ⊂ I et on prend un ε > 0 tel que [a − ε, b + ε] ⊂ I. Pour tout n ≥ 1/ε, on
définit la suite de fonctions sur [a, b] définie par
f (x + 1/n) − f (x)
gn (x) = , ∀x ∈ [a, b].
1/n
Comme f est continue sur I, chaque gn est continue sur [a, b] et de plus, nous avons la convergence simple
D’après le théorème de la limite simple de Baire (Théorème II.23), l’ensemble des points de continuité de f 0 dans [a, b]
est dense dans [a, b].
En répétant l’argument sur tous les intervalles compacts inclus dans I, on obtient le résultat annoncé.
T n = 0.
Montrer sur un exemple que ce résultat peut ne plus être vrai si on supprime les hypothèses sur E et T .
Corrigé :
1. Pour tout N ≥ 0, on pose
\ 1
FN = +
x ∈ R , sup |f (kx)| ≤ N = |f |−1 ([−N, N ]) ∩ R+ .
k≥1 k
k≥1
Comme f est continue, FN est une intersection de fermés, c’est donc un fermé.
Par ailleurs, l’hypothèse nous dit que tout point de R+ est dans l’un des FN (il suffit de prendre N plus grand que
la quantité finie supk |f (kx)|).
On a donc R+ = N FN et comme R+ est complet (car c’est un fermé de R), le théorème de Baire nous dit qu’il
S
existe au moins un N0 tel que FN0 soit d’intérieur non vide dans R+ . Autrement dit, il existe un intervalle ouvert
non vide ]a, b[ contenu dans FN0 . Si a < 0, on voit que l’on peut toujours le remplacer par b/2 et obtenir que
]b/2, b[ est contenu dans FN0 . Ainsi, on peut supposer à bon droit que a > 0.
La propriété ]a, b[⊂ FN0 nous dit exactement que
donc on peut appliquer (?) avec ces valeurs de k et de x et ainsi obtenir |f (y) = f (kx)| ≤ N0 .
Ceci montre que f est bornée sur [A, +∞[. Mais comme elle est continue, on sait déjà qu’elle est bornée sur le
compact [0, A] et donc elle est finalement bornée sur [0, +∞[.
2. On introduit Sles ensembles Fn = Ker T n qui sont bien des fermés de E car T n est continu. Par hypothèse nous
avons E = n Fn et E complet donc le théorème de Baire implique que l’un des Fn est d’intérieur non vide.
Comme Fn est un sous-espace vectoriel il ne peut être d’intérieur non vide que s’il est égal à l’espace entier E (Voir
l’exercice 16 du TD1). D’où le résultat.
Le contre-exemple se déroule dans l’espace E = R[X] (qui n’est jamais complet on le rappelle car il possède une
base algébrique dénombrable) et avec l’opérateur de dérivation T : P ∈ R[X] 7→ P 0 ∈ R[X].
Pour tout polynôme P , on a bien T nP P = 0 avec nP = degP+1 par exemple mais il est bien clair que l’application
T n n’est identiquement nulle pour aucun entier n.
Corrigé :
1. — On fixe ε et n et on va montrer que le complémentaire de Uε,n est un fermé. Soit donc (fk )k une suite
c
d’éléments de Uε,n qui converge uniformément vers une fonction continue f . Il s’agit de montrer que f n’est
pas dans Uε,n .
— Par définition, pour tout k, fk n’est pas dans Uε,n , ce qui signifie
fk (xk ) − fk (y)
∃xk ∈ [0, 1], tel que ∀y ∈ [0, 1] vérifiant 0 < |y − xk | < ε, on a ≤ n. (1)
xk − y
— Comme [0, 1] est compact, on peut extraire de (xk )k une sous-suite convergente. Ainsi, quitte à considérer
la sous-suite correspondante de (fk )k (ce qui ne change rien à la convergence uniforme vers f ), on peut
finalement supposer que la suite (xk )k est elle-même convergente. On note x̄ = lim+∞ xk la limite de cette
suite.
— On fixe maintenant y ∈ [0, 1] tel que 0 < |x̄ − y| < ε et on veut montrer que
f (x̄) − f (y)
≤ n,
x̄ − y
ce qui montrera bien que f n’est pas dans Uε,n .
Pour tout k, on pose
yk = min(max(xk + (y − x̄), 0), 1).
Les min et max sont là pour assurer que yk est bien dans l’intervalle d’étude [0, 1]. On vérifie aisément que
lim+∞ yk = y et que |yk − xk | ≤ |y − x̄| < ε.
On en déduit que, pour k assez grand, on a xk 6= yk car (xk − yk )k converge vers x̄ − y qui est non nul.
Ainsi, pour k assez grand, on peut appliquer à y = yk la propriété (1) ce qui donne
fk (xk ) − fk (yk )
≤ n, ∀k ≥ k0 .
xk − yk
Comme (fk )k converge uniformément vers f , nous pouvons utiliser le théorème de double limite pour obtenir
lim fk (xk ) = f (x̄), et lim fk (yk ) = f (y),
+∞ +∞
On pose maintenant
fδ,α = Pδ + δ sin(x/α).
Il est clair que kfδ − Pδ k∞ ≤ δ. De plus, pour x et y distincts nous avons
fδ,α (x) − fδ,α (y)
≥ δ sin(x/α) − sin(y/α) − Pδ (x) − Pδ (y)
x−y x−y x−y
sin(x/α) − sin(y/α)
≥ δ − M.
x−y
Si on choisit α < ε/π, alors pour tout x ∈ [0, 1], nous pouvons poser y = x ± απ (le signe étant choisi pour que
y ∈ [0, 1]), ce qui donne
fδ,α (x) − fδ,α (y)
≥ 2δ − M.
x−y απ
2δ
Si maintenant, on choisit α suffisament petit pour que απ − M > n et α < ε/π, alors nous avons bien
fδ,α ∈ Uε,n , et kfδ,α − Pδ k∞ ≤ δ.
Au final, par inégalité triangulaire, on a
kf − fδ,α k∞ ≤ kf − Pδ k∞ + kPδ − fδ,α k∞ ≤ 2δ.
est dense dans C 0 ([0, 1], R). Il s’agit de montrer que les éléments de F ne sont dérivables en aucun point.
Soit f ∈ F et x ∈ [0, 1]. Par définition, pour tout n ≥ 1, nous avons f ∈ U1/n,n , ce qui signifie qu’il existe yn tel
que
f (x) − f (yn )
0 < |x − yn | ≤ 1/n, ≥ n,
x − yn
et donc
f (x) − f (yn )
lim yn = x, lim = +∞.
n→+∞ n→+∞ x − yn
Soit (xk )k ⊂ l1 une suite d’éléments de l1 qui converge faiblement vers 0. On veut montrer qu’elle converge
fortement vers 0.
1. Vérifier que l’espace (B̄, d) est complet et que la convergence dans cette espace est équivalente à la
convergence simple (voir le Théorème I.64 du cours pour un énoncé analogue pour 1 < p < +∞).
2. On fixe ε > 0 et on considère, pour n ≥ 0, l’ensemble
ky k kl∞ ≤ 1,
|(xk , y k )| ≤ ε,
et
ynk = sgn(xkn ), ∀n ≥ N.
4. En déduire que
N
X
∀k ≥ N, kxk kl1 ≤ 2 |xkn | + ε.
n=0
Corrigé :
1. La preuve est tout à fait identique à celle du cours. Pour les deux points présentés ici on n’utilise pas le fait que p
est fini.
2. Pour montrer que Fn est fermé dans (B̄, d), on peut raisonner avec des suites : si (y p )p est une suite d’éléments de
Fn qui converge au sens de d, c’est-à-dire simplement, vers une limite y ∈ B̄, il faut montrer que y ∈ Fn .
Il est bien clair que y ∈ B̄. On fixe désormais un k ≥ n et on veut montrer que |(xk , y)| ≤ ε.
Nous avons par définition
|(xk , y p )| ≤ ε, ∀p ≥ 0.
Les entiers k et N sont fixés, on peut donc maintenant utiliser la convergence simple de y p vers y dans la somme
(finie et de taille fixée) qui apparaît à droite. On obtient donc
|(xk , y)| ≤ η + ε.
Comme cette inégalité est valable pour toute valeur de η, on a finalement montré que |(xk , y)| ≤ ε.
Ceci était vrai pour tout k ≥ n, donc on a bien obtenu que y ∈ Fn .
3. Par hypothèse, la suite (xk )k converge faiblement vers 0. Cela nous dit exactement que l’union des Fn est la boule
unité B̄ toute entière. Comme (B̄, d) est complet et que les Fn sont fermés, on peut appliquer le Théorème de Baire
qu’il y a au moins un de ces fermés qui est d’intérieur non vide dans (B̄, d).
Il existe donc n0 , y0 ∈ Fn0 , et r > 0 tels que
On choisit maintenant N (que l’on astreint à être plus grand que n0 ) tel que
X
2−n < r,
n≥N +1
de sorte que toute suite y ∈ B̄ qui coincide avec y0 sur les N premiers termes, on a d(y, y0 ) < r et donc y ∈ Fn0 .
Ainsi, pour tout k ≥ N , on peut prendre pour y la suite y k qui coincide avec y0 sur les N premiers termes et qui
vaut sgn (xkn ) pour les termes suivants. Cette suite vérifie bien d(y k , y0 ) < r et donc appartient à Fn0 ⊂ FN .
On a alors
∀k ≥ N, |(xk , y k )| ≤ ε,
ce qui donne
N k 0
X X
|xkn | ≤ ε.
∀k ≥ N, xn yk +
n=0 n≥N +1
On obtient donc
X XN
∀k ≥ N, |xkn | ≤ε+ k 0
xn yk ,
n≥N +1 n=0
et finalement
N
X
∀k ≥ N, kxk kl1 ≤ 2 |xkn | + ε.
n=0
4. Comme (xk )k converge faiblement vers 0, on a en particulier la convergence simple et on peut donc passer à la
limite dans la somme de droite de l’inégalité précédente (il faut bien remarquer que N ne dépend pas de k !). On a
donc finalement
lim sup kxk kl1 ≤ ε.
k→∞
Ceci étant valable pour tout ε > 0 que nous avions fixé au tout début de l’exercice, on a bien montré que (xk )k tend
vers 0 fortement dans l1 .
1. Montrer qu’il existe deux suites (Tn )n ⊂ {Ti , i ∈ I} et (xn )n ⊂ E telles que, pour tout n ≥ 1, on a
n−1
X
kTn xn kF ≥ n + kTn xj kF ,
j=1
Corrigé :
1. Pour n = 1, d’après (2), on peut trouver T1 ∈ {Ti , i ∈ I} telle que kT1 k > 2. Ceci implique qu’on peut trouver
y1 ∈ E, tel que ky1 kE = 1 et kT1 y1 kF ≥ 2. On pose alors x1 = y1 /2 qui vérifie bien la propriété souhaitée.
Supposons avoir contruit x1 , ..., xn−1 et T1 , ..., Tn−1 et cherchons à construire xn et Tn . D’après (2) on peut trouver
Tn ∈ {Ti , i ∈ I} telle que
n−1
X
kTn k > 2n max kTj k n + sup kTi xj kF .
j≤n−1
j=1 i∈I
Cette application Tn étant choisie, on peut trouver, par définition de la norme dans L(E, F ) un élément yn ∈ E tel
que kyn kE = 1 et
n−1
X
kTn yn kF ≥ 2n max kTj k n + sup kTi xj kF .
j≤n−1
j=1 i∈I
On pose alors
xn = 2−n min kTj k−1 yn .
j≤n−1
qui vérifie, par construction, la propriété sur kxn kE et par ailleurs nous avons
n−1
X n−1
X
n+ kTn xj kF ≤ n + sup kTi xj kF ≤ kTn xn kF .
j=1 j=1 i∈I
2−n
kxn kE ≤ ,
kT1 k
P P
et donc la série n kxn kE est convergente donc la série n xn est normalement convergente dans E. Comme E
est complet, cette série est bien convergente.
3. Ecrivons la propriété sur les normes des xn en échangeant les indices n et j
pour obtenir
n−1
X +∞
X
kTn xkF = kTn xn kF − kTn xj kF − kTn xj kF
j=1 j=n+1
n−1
X n−1
X
≥ n + kTn xj kF − kTn xj kF − 1
j=1 j=1
≥ n − 1,
Alors, on a x ∈ lp .
On pourra commencer par remarquer que les cas p = 1 et p = ∞ sont faciles et ne nécessitent pas le théorème
de Banach-Steinhaus, puis se concentrer sur le cas 1 < p < +∞.
Corrigé :
— Cas p = 1 : il suffit de prendre la suite yn = sgn(xn ) qui est bien bornée. Par hypothèse, la série de terme général
xn yn = |xn | est convergente et donc x ∈ l1 .
— Cas p = +∞ : Supposons que x n’est pas dans l∞ . On peut alors trouver une sous-suite (xϕ(n) )n telle que
|xϕ(n) | ≥ n2 , ∀n ≥ 1.
et donc y ∈ l1 .
Par hypothèse la série de terme général (xk yk )k est convergente, or nous avons
xk yk = 0, si k 6∈ ϕ(N),
|xϕ(n) |
xk yk = ≥ 1, ∀k = ϕ(n).
n2
En particulier la suite (xk yk )k ne tend pas vers 0, ce qui est une contradiction manifeste.
0
— Supposons maintenant 1 < p < +∞. Pour tout N ≥ 1, on introduit l’application linéaire Tn sur lp définie par
N
p0
X
y∈l 7→ Tn (y) = xn yn .
n=0
Nous avons affaire à des formes linéaires continues et un calcul que nous avons déjà effectué (Exercice 10 du TD2)
montre que la norme de cette application linéaire est donnée par
N
! p1
X
kTn k = |xn |p .
n=0
0
∀y ∈ lp , la suite (Tn y)n est convergente et donc en particulier bornée.
0
Comme lp est complet, nous sommes exactement dans les conditions d’application du théorème de Banach-
Steinhaus qui implique donc que
N
! p1
X
sup |xn |p < +∞.
N n=0
Πj6=i (x − xnj )
Lni (x) = .
Πj6=i (xni − xnj )
Montrer que pn est l’unique polynôme de degré inférieur ou égal à n qui coincide avec f aux points
(xni )0≤i≤n .
Ce polynôme s’appelle le polynôme d’interpolation de Lagrange de f aux points (xni )i .
3. (a) Montrer que l’application In : C 0 ([a, b], R) → C 0 ([a, b], R) qui à toute fonction f associe son poly-
nôme d’interpolation de Lagrange pn , est linéaire et continue.
(b) On munit C 0 ([a, b], R) de la norme infinie. Montrer que la norme de In est donée par
n
!
X
n
kIn k = sup |Li (x)| .
x∈[a,b] i=0
(c) Montrer que pour tout i ∈ {0, ..., n}, nous avons
Cni
|Lni (xn1 )| = |Lni (a + (b − a)/(2n))| ≥ .
4n2
En déduire que
2n
kIn k ≥ .
4n2
(d) Montrer qu’il existe au moins une fonction continue f pour laquelle la suite des polynômes de La-
grange associés (In (f ))n n’est pas uniformément bornée dans C 0 ([a, b], R). En particulier, cette suite
de polynômes ne converge pas uniformément vers f .
Corrigé :
1. Le fait que Lni est un polynôme de degré n ne fait aucun doute puisqu’il s’agit du produit de n polynômes de degré
1. Quand i = j, les deux facteurs du quotient de Li (xni ) sont égaux et on trouve donc bien une valeur de 1. Quand
j n’est pas égal à i, il y a un des facteurs du dénominateur de Lni qui s’annulle en ce point et donc Lni (xnj ) = 0.
2. D’après la question précédente, ce polynôme est bien de degré au plus n et coincide avec f aux noeuds choisis. Il
s’agit de montrer que c’est bien le seul. Si qn est n’importe quel polynôme vérifiant ces propriétés, nous voyons que
pn − qn est un polynôme de degré inférieur ou égal à n qui s’annulle en les n + 1 points de la discrétisation. Ceci
n’est possible que si pn − qn = 0.
3. (a) La linéarité de In ne fait aucun doute. Par ailleurs, pour tout x nous avons
n n
!
X X
|pn (x)| ≤ |f (xni )||Lni (x)| ≤ |Lni (x)| kf k∞ .
i=0 i=0
(b) Il s’agit de montrer que l’inégalité obtenue à la question précédente est une égalité.
Comme la fonction
n
X
x 7→ |Lni (x)|,
i=0
est continue sur le compact [a, b], nous savons qu’elle atteint son supremum en un point x0 ∈ [a, b].
On construit maintenant une fonction f qui vérifie kf k∞ = 1 et
Une telle construction est possible (par exemple on prend une fonction affine par morceaux qui relie les valeurs
prescrites). Pour cette fonction f particulière, nous avons
n n n
!
X X X
In (f )(x0 ) = pn (x0 ) = f (xni )Lni (x0 ) = |Lni (x0 )| = sup |Lni (x)| ,
i=0 i=0 x∈[a,b] i=0
n
!
X
kIn (f )k∞ ≥ sup |Lni (x)| ,
x∈[a,b] i=0
(c) Par simplicité, on note h = (b − a)/n le pas de la discrétidation. Vue la définition des points xni , nous avons
d’où
et donc
(n − 1)! 1 n! Ci
|Lni (a + h/2)| ≥ = ≥ n2 .
4(1/2 − i)i!(n − i)! 4n|i − 1/2| i!(n − i)! 4n
Il s’en suit
n n
X X Cni 2n
kIn k ≥ |Lni (a + h/2)| ≥ 2
= 2.
i=0 i=0
4n 4n
(d) L’espace C 0 ([a, b], R) muni de la norme infinie est un espace de Banach. Si, pour tout f ∈ C 0 ([a, b], R) la
suite In (f ) était bornée, le théorème de Banach-Steinhaus nous dirait alors que la suite des normes (kIn k)n
serait bornée.
Or, l’estimation de la question précédente, nous montre que limn→∞ kIn k = +∞. D’où le résultat.
Commentaire : En réalité, on peut trouver une expression explicite d’une fonction continue pour laquelle
l’interpolation de Lagrange ne converge pas uniformément vers i-celle (phénomène de Runge). Mais la preuve
précédente se généralise en réalité à n’importe quel choix de points d’interpolation, ce qui est bien plus fort.
On veut montrer que cette série ne converge pas pour toute fonction continue f .
0
1. Montrer que l’espace C2π (R, C) des fonctions continues, 2π-périodiques, muni de la norme infinie est un
espace de Banach.
2. Pour tout N ∈ N, on définit la somme partielle symétrique de la série de Fourier en x = 0
N
X
SN (f ) = cn (f ).
n=−N
0
Montrer que SN est une forme linéaire continue sur C2π (R, C) et que sa norme vaut
Z 2π
kSn k = |DN (x)| dx,
0
3. Montrer que
1 sin(x(N + 1/2))
DN (x) = , ∀x 6∈ 2πZ,
2π sin(x/2)
2N + 1
DN (x) = , ∀x ∈ 2πZ.
2π
4. Montrer que
Z 2π
|DN (x)| dx −−−−→ +∞.
0 N →∞
5. Conclure.
Corrigé :
0
1. L’espace C2π (R, C) est, pour la norme infinie, un sous-espace fermé de Cb0 (R, C) et c’est donc un à ce titre un
espace de Banach.
2. La linéarité de SN ne fait aucun doute, de plus, on constate que
|cn (f )| ≤ kf k∞ , ∀n,
et donc SN est continue avec kSN k ≤ (2N + 1) mais cette estimation est beaucoup trop grossière. Par définition
de cn et DN , nous avons Z 2π
SN (f ) = f (t)DN (t) dt,
0
et donc Z 2π
|SN (f )| ≤ |DN (t)| dt kf k∞ ,
0
ce qui montre l’inégalité
Z 2π
kSN k ≤ |DN (t)| dx.
0
Pour montrer l’égalité, N étant fixé, on considère la suite (fk )k de fonctions continues 2π-périodiques définies par
DN (t)
fk (x) = p .
DN (t)2 + 1/k
Celles-ci vérifient
kfk k∞ ≤ 1, ∀k,
kfk k∞ −−−−→ 0,
k→∞
et
fk (t) −−−−→ sgn(DN (t)).
k→∞
et nous passons à la limite quand k → ∞ pour obtenir finalement (par convergence dominée dans l’intégrale)
l’inégalité
Z 2π
|D N (t)| dt ≤ kSN k.
0
Ainsi, on trouve
1 sin((N + 1/2)x)
DN (x) = .
2π sin(x/2)
4. Pour N fixé et pour tout 1 ≤ k ≤ N , nous introduisons l’intervalle
k + 1/4 k + 3/4
Ik,N = π ,π .
N + 1/2 N + 1/2
Ces intervalles sont disjoints deux à deux et inclus dans [0, 2π], de sorte que nous avons
Z 2π N Z
X
|DN (x)| dx ≥ |DN (x)| dx.
0 k=1 Ik,N
Les intervalles Ik,N sont choisis pour que le numérateur de la fraction qui définit DN ne soit pas petit et plus
précisément, on a
∀x ∈ Ik,N , | sin((N + 1/2)x)| ≥ 1/2.
Dans le même temps, on a
1 k + 3/4
∀x ∈ Ik,N , | sin(x/2)| ≤ |x/2| ≤ sup Ik,N = π .
2 2N + 1
Ainsi, on trouve (vu que |Ik,N | = π/(2N + 1))
Z
1 N + 1/2 1 1 1
|DN (x)| dx ≥ 2
|Ik,N | ≥ ≥ .
Ik,N 4π k + 3/4 2π k + 3/4 2kπ
Ainsi, on a
Z 2π N
1 X1
|DN (x)| dx ≥ −−−−→ +∞,
0 2π k N →∞
k=1
et donc on a bien le résultat attendu. De façon plus précise, on a obtenu une minoration en log N de l’intégrale. On
peut même montrer que c’est bien le bon comportement asymptotique.
5. On va raisonner par l’absurde en supposant que pour toute fonction f , la série de Fourier SN (f ) est convergente.
0
Comme C2π (R, C) est complet et que l’application linéaire SN est continue, le théorème de Banach-Steinhaus
implique alors que la suite des normes (kSN kN )N est bornée.
Or nous avons montré dans les questions précédentes que cette suite de normes tend vers l’infini, ce qui montre une
contradiction et prouve le résultat attendu..
Exercice 11
Soit K un compact de Rd et N une norme quelconque sur C 0 (K, R). On suppose que
— (C 0 (K, R), N ) est complet.
— Pour toute suite (fn )n qui converge dans (C 0 (K, R), N ) vers une limite f , on a
Corrigé :
Pour tout x ∈ K, on définit la forme linéaire suivante
Tx : f ∈ C 0 (K, R) 7→ f (x).
Par la seconde hypothèse, pour tout x ∈ K, et pour toute suite (fn )n qui converge dans (C 0 (K, R), N ), la convergence
simple de la suite (fn ) vers f , nous assure que
et donc
kf k∞ ≤ C N (f ), ∀f ∈ C 0 (K, R),
ce qui montre exactement la propriété annoncée.
Notons que d’après le théorème d’isomorphisme de Banach (Théorème II.33), ceci implique que N et k.k∞ sont des
normes équivalentes, c’est-à-dire qu’on a automatiquement l’autre inégalité
N (f ) ≤ C kf k∞ , ∀f ∈ C 0 (K, R).
Ceci utilise la complétude des deux espaces (C 0 (K, R), N ) et (C 0 (K, R), k.k∞ ).
Corrigé :
Par définition des projections, nous avons Ker pF = G et Ker pG = F et donc la continuité des projections implique
le caractère fermé des deux espaces. La difficulté est de montrer le résultat réciproque.
Supposons que F et G sont fermés (ce sont donc des Banach vu que E est complet) et considérons l’application
Φ : (f, g) ∈ F × G 7→ f + g ∈ E.
Il s’agit clairement d’une application linéaire, bijective (car E = F ⊕ G) et continue (inégalité triangulaire).
Comme F ×G et E sont des Banach, nous en déduisons que l’application réciproque est continue. Or, cette application
réciproque s’écrit
Φ−1 (x) = (pF (x), pG (x)) ∈ F × G, ∀x ∈ E,
ce qui montre le résultat par définition de l’espace produit.
Preuve alternative (avec le théorème du graphe fermé) : pF est linéaire de E (complet) dans F (complet car fermé
dans E) donc elle est continue si et et seulement si son graphe est fermé.
Soit (xn , yn ) ∈ E × F une suite d’éléments du graphe de pF qui converge vers un élément (x, y) ∈ E × F . Il faut
montrer que (x, y) est dans le graphe de pF .
Par définition on a yn = pF (xn ), ce qui signifie que
yn ∈ F, et xn − yn ∈ G.
y ∈ F, et x − y ∈ G.
Ceci montre exactement que x = y + (x − y) avec y ∈ F et x − y ∈ G et donc que y = pF (x). Le résultat est démontré.
Pour tout v ∈ H, il existe v1 ∈ V1 et v2 ∈ V2 tels que v = v1 + v2 et kv1 k ≤ Ckvk, kv2 k ≤ Ckvk. (?)
3. On note maintenant Qi , pour i = 1, 2, la projection orthogonale sur l’orthogonal Vi⊥ . On rappelle que
Qi = Id − Pi .
En appliquant la question précédente à Q1 v et en écrivant Q1 v = P2 Q1 v + Q2 Q1 v, démontrer qu’il existe
0 < k < 1 tel que
kQ2 Q1 k ≤ k.
En déduire que, pour tout point v0 ∈ H, la suite obtenue par projection successive sur les espaces Q1 puis
Q2 converge vers 0.
Remarque : le résultat demeure si on suppose seulement que V1 + V2 est dense dans H mais on perd la conver-
gence géométrique.
Corrigé :
1. On munit l’espace produit V1 × V2 de la norme k(v1 , v2 )k = kv1H + kv2 kH qui en fait un espace complet car
chacun des espaces V1 et V2 sont complets car fermés dans H qui est lui-même complet.
On considère l’application
Φ : (v1 , v2 ) ∈ V1 × V2 7→ v1 + v2 ∈ H.
Elle est clairement linéaire, surjective (car par hypothèse V = V1 + V2 ), et les espaces mis en jeu sont complets.
Nous sommes donc dans les conditions d’applications du théorème de l’application ouverte qui nous dit qu’il existe
c > 0 tel que
BH (0, c) ⊂ Φ(BV1 ×V2 (0, 1)),
et donc en particulier
On obtient le résultat attendu avec C = 1/c par homogénéité, en remarquant que pour un v ∈ H non nul quel-
conque, on peut appliquer ce qui précède à v/kvk.
2. On prend un v ∈ H quelconque non nul, et on choisit une décomposition v = v1 + v2 vérifiant (?). On écrit alors
Comme v1 ∈ V1 on peut remplacer v par sa projection sur V1 dans le premier terme. Idem pour le second terme.
On obtient
kvk2 = (P1 v, v1 )H + (P2 v, v2 )H ,
On écrit alors
Q1 v = P2 Q1 v + Q2 Q1 v,
et comme les deux termes sont orthogonaux, le théorème de Pythagore nous donne
et donc
qui est bien un nombre strictement entre 0 et 1 (on remarque que C est nécessairement strictement plus grande que
1).
Corrigé :
1. (a) L’espace Y0 est l’orthogonal d’un ensemble (quelconque) donc il est nécessairement fermé. Comme Y est
complet, Y0 l’est aussi.
(b) Soit y ∈ Y0 tel que G̃(y) = 0. Par définition, cela signifie que G(y) = 0 et donc que y ∈ Ker(G). Par
définition de Y0 , on a y ⊥ Y0 et y ∈ Y0 , ce qui n’est possible que si y = 0.
Soit z ∈ Im(G). On écrit z = G(y) pour un certain y ∈ Y . Si on pose y0 ∈ PY0 (y) alors on a y − y0 ∈
Y0⊥ = (Ker(G)⊥ )⊥ . Comme Ker(G) est fermé (c’est le noyau d’une application continue), nous déduisons
que y − y0 ∈ Ker(G) et donc
z = G(y) = G(y0 ) = G̃(y0 ),
et donc
∀n ≥ 0, G(yn ) = G̃(yn ) = F (xn ).
Comme F et G sont continues et que (xn )n et (yn )n convergent respectivement vers x et y, nous pouvons
passer à la limite et obtenir
G(y) = F (x).
Alors T et S sont continus. S’il existe, l’opérateur S vérifiant la propriété ci-dessus est appelé l’adjoint de T et
est généralement noté T ∗ . On verra plus loin que tout opérateur continu admet un adjoint.
Corrigé :
On va appliquer le théorème du graphe fermé. On prend donc une suite (xn , T xn )n ⊂ H1 × H2 d’éléments du graphe
de T qui converge vers une limite notée (x, y) ∈ H1 × H2 . On fixe z ∈ H2 et on applique l’hypothèse
Cette égalité étant vraie pour tout choix de z ∈ H2 , on en déduit que y = T x et donc que la limite de la suite qui est
(x, y) = (x, T x) est bien dans le graphe de T .
Corrigé :
Montrons que le graphe de T est fermé. Soit (xn )n une suite qui converge vers x dans H et telle que (T xn )n converge
vers y. Il faut montrer que y = T x. On pose z = y − T x et on écrit
hT xn + T h, xn + hi ≥ 0, ∀n, ∀h ∈ H.
hy + T h, x + hi ≥ 0,
hz + tT k, tki ≥ 0.
hz, ki = 0, ∀k ∈ H,