Chapitre 1 Supervision Industrielle

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Chapitre 1 : Supervision Industrielle

I- Introduction
La supervision est une technique industrielle de suivi et de pilotage informatique de procédés
de fabrication automatisés. Elle concerne l'acquisition de données (mesures, alarmes, retour
d'état de fonctionnement) et des paramètres de commande des processus généralement confiés
à des automates programmables. Dans l'informatique, la supervision est la surveillance du bon
fonctionnement d’un système ou d’une activité.
En informatique industrielle, la supervision des procédés est un pupitre de commande évolué.
Elle permet de surveiller ou de contrôler l'exécution de tâches du procédé. La supervis io n
recouvre l'aspect fonctionnement normal et anormal :
- En fonctionnement normal, son rôle est surtout de prendre en temps réel les
dernières décisions correspondant aux degrés de liberté exigés par la flexibilité
décisionnelle. Pour cela elle est amenée à faire de l'ordonnancement temps réel, de
l'optimisation, à modifier en ligne la commande et à gérer le passage d'un algorithme de
surveillance à l'autre.
- En présence de défaillance, la supervision va prendre toutes les décisions
nécessaires pour le retour vers un fonctionnement normal. Après avoir déterminé un
nouveau fonctionnement, Il peut s'agir de choisir une solution curative, d'effectuer des
réordonnancements "locaux", de prendre en compte la stratégie de surveillance de
l'entreprise, de déclencher des procédures d'urgence, etc. Le concept de supervis io n
s'applique dans un cadre hiérarchisé a deux niveaux au moins. A un niveau très local la
supervision peut disparaître complètement (tout est prévu et figé à l'avance : la surveilla nce
est intégrée à la commande). En revanche, à des niveaux très abstraits, la supervision devient
prépondérante par rapport à la commande et à la surveillance.
II- Historique
Les systèmes automatisés ont pour objective de fonctionner sans l’intervention de l’homme.
Mais l’homme est demandé d’interagir avec le système automatisé dans certains cas. Et ceci à
travers des informations qui sont :
- Visualisation d'informations vers l'utilisateur,
- Consignes vers le système.
La supervision vise à bien exploiter ces informations pour optimiser le processus industriel en
question.
Avant les années 80 la supervision est basé sur :
- La hiérarchie humaine
- La communication verbale et orale
Donc l’interface homme-machine fut simple. La visualisation était le processus lui-même et
l’interface était la machine en elle-même. Les instruments de mesure étaient constitués
conformément aux sens de l’opérateur. L’interprétation de l’information était faible. La
commande manuelle était la seule utilisée et se bornait à quelques leviers.
III- Les organes de visualisation
Parmi les organes de visualisation on trouve :
- Les voyants pneumatiques
- Les voyants électriques
- Les colonnes
- Les boutons poussoirs
- Les compteurs
- Les afficheurs texte
- Les afficheurs graphiques
Ces composants représentent les codes de couleurs suivants :
Couleur Signification Utilisation
Rouge Urgence Situation dangereuse
Jaune Anomalie Etat anormal supposant un état critique
Vert Normalité Etat normal
Bleu Obligation Signalisation d’un état nécessitant une action de l’opérateur
Blanc Neutre Surveillance
IV- Domaine d’application
Les domaines d’application d’un système de supervision sont :
- Le pilotage des grandes installations industrielles automatisées tels que :
• Production pétrolière,
• Production et stockage agroalimentaire (lait, céréales …)
• Production manufacturière (automobile, biens de consommation …)
- Le pilotage d’installation réparties :
• Alimentation en eau potable,
• Traitement des eaux usées,
• Gestion des flux hydrauliques (canaux, rivières, barrages …),
• Gestion de tunnels (ventilation, sécurité)
- La gestion technique de bâtiments et gestion technique centralisée (GTC):
• Gestion des moyens de chauffage et d'éclairage (économies d'énergie)
• Gestion des alarmes incendies
• Contrôle d'accès, gestion des alarmes intrusion
IV.1. Exemple industriel : plateforme pétrolière
- La supervision se fait par la surveillance de
500 Variables analogiques et 2500 variables
logiques (tout ou rien)
- Les alarmes sont générées sur des
dépassements de seuils.
- Une avalanche d’alarmes peut mettre en jeu
500 alarmes (variables) en moins d’une
minute.
- Un problème mineur toutes les demi-heures
et un problème majeur par semaine.
- Il y a plus d’avantages à éviter un arrêt de
l’installation qu’à gagner quelque
pourcentage de production.

IV.2. Exemple d'un Système manufacturier :


Objectif est de remonter l’information de l’atelier
de production vers le système d’information de
l’entreprise.
L’interface homme-machine (IHM) à réaliser
permet de :
- Conduite du procédé
- Synoptiques, tracés de courbes, alarmes
- Suivi de fabrication
- Suivi des commandes
- Qualité
- Traçabilité
- SPC (statistic Process Control)
IV.3. Exemple des grands systèmes continus
La supervision assure surtout le rôle de
contrôle-commande. Elle est souvent
centralisée dans une salle de contrôle. Il
existe beaucoup de variables analogiques :
- Tâches de transition (arrêt,
démarrage, changement de consigne)
- Contrôle et suivi de l’installation
(anticiper les défaillances, optimiser
la production)
- Détection de défauts et diagnostic
- Compensation et correction.
IV.4. Exemple de gestion technique des bâtiments

Responsable contrôle et commande des régulateurs de chauffages et climatiseurs


V- Fonctions existantes dans un système automatisé de production
Les fonctions de base dans une entreprise industrielle peuvent être décomposé en trois
niveaux :
- Niveau planification,
- Niveau exécution,
- Niveau contrôle.
Ces trois niveaux sont généralement présents dans les systèmes industriels.
V.1. Niveau planification
Le niveau planification gère les finances, la trésorerie, les ressources humaines, les données
techniques la maintenance et la gestion de production.
Les logiciels de gestion intégrée ERP (Enterprise Resource Planning), depuis le renouvelle me nt
des stocks jusqu’à la facturation en passant par la planification de la production et les
traitements comptables et financiers permettent de réaliser de fortes économies de gestion.
La croissance vers la planification totale de l’entreprise est depuis 1998 au-delà de 30%.
L’extension de ses champs d’application va de l’APS (Advanced Planning and Scheduling), du
PDM (Product Data Management) à la SFA (Sales Force Automation) et au CRM (Customer
Relationship Management) auxquels il convient d’ajouter les modules d’aide à la décision. En
traitant de telles quantités de données par des méthodes appropriées comme celle du data-
mining, il est possible de les transformer en informations stratégiques. Souvent l’intégration de
la gestion de l’information passe par la mise en place de réseaux informatiques. Cependant
l’intérêt du Web n’est pas encore bien assimilé par le monde de l’entreprise et moins de 3% des
ERP repose sur un serveur intranet.
V.2. Niveau exécution
Le MES (Manufacturing Execution System) est situé entre les niveaux de contrôle et de
planification. Ce niveau d’exécution est chargé du suivi de production et de la qualité, de
l’ordonnancement temps réel et de la traçabilité (procédé, matière, opératoire).
V.3. Niveau contrôle
Le niveau contrôle fournit l’aide à la conduite, le pilotage, la supervision, les SNCC et les
automates API.
Ces trois niveaux nécessitent :
- Des retours d’expériences : exploiter au mieux leurs connaissances intrinsèques, leur
principale richesse, afin de faire face à la concurrence. Elles doivent constamment s'adapter afin
d'améliorer leur réactivité, la qualité de leurs produits et services, leur capacité à être innova nte
et leur gestion des savoirs et savoir-faire interne à l'entreprise.
- Un système de gestion des données techniques SGDT
- Une gestion électronique des données techniques GED : Cette gestion désigne un
procédé informatisé visant à organiser et gérer des informations et des documents électroniq ues
au sein d'une organisation. La GED met principalement en oeuvre des systèmes d'acquisitio n
(exemple d’utilisation : la numérisation de masse de documents papiers), d'indexation, de
classement, de gestion et stockage, d'accès (navigation et recherche) et de consultation des
documents.

VI- Architecture matérielle du système de supervision


La supervision dans la hiérarchie d'une entreprise manufacturière est représentée par la figure
suivante :

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