Téléchargez comme PDF ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format pdf
Vous êtes sur la page 1sur 55
Projet de décret n’ ..) portant
réglement de a comptabilité publique des communes et
des établissements de coopération intercommunale
Royaume du
Maroc
Pour
Contreseing :
Le Ministre de
Vintérieur
Le Ministre de
VEconomie et
des Finances
Le Chef du Gouvernement ;
Vu la loi organique n° 113-14 relative aux communes,
promulguée par le dahir n° 1-15-85 du 20 ramadan 1436 (7
juillet 2015), notamment ses articles 200 et 202;
Vu loi n° 47-06 relative a la fiscalité des collectivités locales,
promulguée par le dahir n° 1-07-195 du 19 kaada 1428 (30
novembre 2007) ;
Vu la loi n° 39-07 édictant des dispositions transitoires en ce
qui concerne certains taxes, droits, contributions et
redevances dus aux collectivités locales, promulguée par le
dahir n° 1-07-209 du 16 hija 1428 (27 décembre 2007) ;
Vu la loi n° 15-97 formant code de recouvrement des
créances publiques,promulguée par le dahir n° 1-00-175 du
28 moharrem 1421 (3 mai 2000),telle qu’elle a été modifiée
et complétée;
Vu loi n® 61-99 relative & la responsabilité des ordonnateurs,
des contréleurs et des comptables publics, promulguée par le
dahir n° 1-62-25 du 19 moharrem 1423 (3 avril 2002), tetle
qu'elle a été modifiée et complétée;
Vu lot n? 62-99 formant code des juridictions financieres,
promulguée par le dahir n° 1-02-124 du 1" rabii Il 1423 (13
juin 2002), telle qu’elle a été modifiée et complétée;
Sur proposition du ministre de l'intérieur et du ministre de
l'économie et des finances ;
Aprés délibération en Conseil du gouvernement, réuni
le...
Décréte :
Article premier : La comptabilité publique des communes et
des établissements de coopération intercommunale s'entend
de l'ensemble des régles qui régissent l'exécution et le
contréle de leurs opérations financiéres et comptables ainsique la tenue de leurs comptabilités et qui précisent, en|
outre, les obligations et les responsabilités des agents qui en
sont chargés.
Les opérations financiéres et comptables des communes et
des établissements de coopération _intercommunale
comprennent les opérations budgétaires, de trésorerie et de
patrimoine.
Article 2:
e présent décret a pour objet de fixer :
= en son titre premier, les principes fondamentaux de la
comptabilité publique des communes et des établissements
de coopération intercommunale ainsi que les dérogations
ces principes ;
= en son titre Il, les ragles applicables a l'exécution des
lopérations de recettes et de dépenses ainsi que des
opérations de trésorerie ;
- en son titre Ill, les régles applicables a la comptabilité ;
~ en son titre IV, les régles relatives au réglement du budget,
ala reddition des comptes et au contrdle ; |
- enon titre V, les dispositions diverses et transitoires. |
Titre premier : Principes fondamentaux
Chapitre premier : Principes généraux
Article 3 : Les opérations financiéres et comptables résultant
de Vexécution des budgets des communes et des
établissements de coopération intercommunale incombent
aux ordonnateurs et aux comptables publics.
Article 4: Sauf dispositions contraires, la fonction
d'ordonnateur est incompatible avec celle du comptable
public.
Le conjoint d'un ordonnateur ne peut assurer la fonction de
comptable public affecté a la commune ou a l'établissement
de coopération intercommunale auprés duquel edit
ordonnateur exerce sa fonction. La méme incompatibilité
s'applique & leurs ascendants et descendants.Chapitre Il : Régles propres aux ordonnateurs
Section premiere : Régles générales
Article 5: Au sens du présent décret, est ordonnateur de
recettes et de dépenses d'une commune ou d'un
établissement de coopération intercommunale toute
personne ayant qualité pour :
- constater, liquider et ordonner le recouvrement des
créances ;
- engager, liquider et ordonnancer le paiement des dettes.
Article 6: L’ordonnateur peut, sous saresponsabilité,
déléguer sa signature par voie d'arrété au directeur général
‘ou au directeur des services, établi en deux originaux dont
‘vn est notifié au comptable assignataire. Ces originaux
doivent comporter le spécimen de signature de
Yordonnateur délégué.
De méme, l'ordonnateur peut désigner, dans les méme
formes, les présidents des Conseils d’arrondissements
comme des sous-ordonnateurs auxquels il délégue partie de
ses attributions dans les limites fixées par V'ordonnance de
délégation de crédits ou tout autre document en tenant liew
et dans les conditions fixées par les dispositions de article
240 de la loi organique susvisée n° 113-14 relative aux
communes.
Vordonnateur délégué et le sous-ordonnateur agissent sous
la responsabilité et le contréle de !’ordonnateur,
Article 7: U'ordonnateur, l'ordonnateur délégué ou le sous-
ordonnateur, désignés dans la suite du présent décret par le
terme «ordonnateur », doivent se faire accréditer auprés du
comptable assignataire des recettes et des dépenses et lui
communiquer les spécimens de leur signature.
Article 8 : Les ordonnateurs encourent, a raison de lexercice
de leurs fonctions, les responsabilités prévues par la
législation en vigueur.
Section 2 : Principes d'organisation
Article 9: L'ordonnateur ne peut se faire ouvrir, en cette
qualité, un compte courant ou de dépét destiné a recevoir
des fonds appartenant ou confiés a la commune ou &
3Vétablissement de coopération intercommunale.
Il ne peut, non plus, disposer des fonds portés au crédit d'un |
compte ouvert au nom du comptable public d'une commune
ou d'un établissement de coopération intercommunale que
par voie diordres donnés a ce dernier, appuyés des pieces
justificatives fixées par les textes réglementaires en vigueur.
Article 10 : Les ordres de recettes ou de paiement émis par
les ordonnateurs sont retracés dans les comptabilités tenues
suivant les ragles fixées par le présent décret, les arrétés et
instructions pris pour son application.
Chapitre Ill : Regles propres aux comptables publics
Section premiére : Régles générales
Article 11: Au sens du présent décret, est comptable public
d'une commune ou d'un établissement de coopération
jintercommunale, tout fonctionnaire ou agent ayant qualité
pour exécuter, pour le compte desdits organises, des
opérations de recettes, de dépenses ou de maniement de
titres, soit au moyen de fonds et valeurs dont il a la garde,
soit par virements internes d'écritures, soit par 'entremise |
d'autres comptables publics ou de comptes externes de
disponibilités dont il ordonne ou surveille les mouvements.
Article 12 : sauf dispositions réglementaires contraires, Le
comptable public est, seul chargé
= du contrdle des engagements des dépenses des
communes et des établissements de coopération
intercommunale conformément aux dispositions de la
section 2 du chapitre Il du titre II du présent décret ;
- ducontréle de validité des dépenses de la commune et
de I’établissement de coopération intercommunale et de leur
paiement, soit sur ordre émanant de [’ordonnateur
accrédité, soit au vu des titres présentés par les créanciers,
soit de sa propre initiative, ainsi que de la suite 4 donner aux
oppositions et autres empéchements au paiement ;
- de l'encaissement des droits au comptant et des taxes
déclaratives dans les conditions prévues par la législation et
la réglementation en vigueur ;T> de la prise en charge et du recouvrement des ordres de |
recettes individuels ou collectifs émis par ’ordonnateur dans |
les conditions prévues par le présent décret ; |
- de la conservation des fonds et valeurs dont il a la
garde ;
du maniement des fonds et des mouvements de
comptes externes de disponibilités qu’il surveille ou dont il
ordonne les mouvements ;
+ de la tenue de la comptabilité de la commune ou de
V’établissement de coopération intercommunale et de la
centralisation des opérations de recettes et de dépenses
exécutées pour leur compte, conformément aux dispositions
du présent décret ;
- de la conservation des piéces justificatives des
opérations dont il a assuré I'exécution ou la centralisation.
Il est, en outre, chargé de faire toutes les diligences
nécessaires pour le recouvrement des recettes et doit
signaler & l'ordonnateur toute moins-value constatée dans
les revenus du domaine privé de la commune ou de
’établissement de coopération intercommunale.
Article 13:Les comptables des communes ou des
établissements de coopération intercommunale sont des |
comptables principaux et secondaires :
- les comptables principaux sont ceux qui, en vertu des lois et
réglements en vigueur ou d'une décision du ministre chargé
des finances, sont tenus de produire, annuellement, a la Cour
régionale des comptes compétente, les comptes des
communes et des établissements de coopération
intercommunale dont ils sont comptables assignataires.
Lesdits comptes comprennent les opérations exécutées par
leurs soins et celles dont ils ont centralise les pieces
justificatives ou auxquelles ils ont donné une imputation
définitive ;
- les comptables secondaires sont ceux dont les opérations
exécutées sont centralisées par un comptable principal qui
en assure l'imputation définitive au vu des piéces
justificatives produites. Toutefois, leur responsabilité
demeure engagée au titre desdites opérations dans les
5conditions fixées par la législation en vigueur
Article 14: Les comptables publics des communes et des
établissements de coopération intercommunale sont :
les trésoriers régionaux; ;
- les trésoriers préfectoraux ou provinciaux ;
- les percepteurs.
Section 2 : Ragles d'organisation
Article 15: Les comptables publics visés a l'article 14 ci-
dessus sont nommés par décision du ministre chargé des
finances ou de la personne déléguée par lui a cet effet. Une
copie de ladite décision est adressée 8 la Cour des comptes
pour notification 3 la Cour régionale des comptes
compétente.
lls sont soumis, avant d'étre installés dans leur premier poste
comptable, la formalité de prestation de serment dans les
conditions prévues par la législation et la réglementation en
vigueur.
Une convention de partenariat sera conclue entre le
ministére de l'intérieur et la trésorerie générale du Royaume
pour arréter la nature des prestations & réaliser pour le
compte des communes et des établissements de coopération
intercommunale, dans le domaine du conseil et d’assistance
juridique et financier, notamment en matiére de mobilisation
du potentiel fiscal et d’exécution des dépenses.
Article 16: Les comptables publics des communes ou des
établissements de coopération intercommunale, sont tenus,
ds leur prise de fonctions, de souscrire, a titre individuel ou
collectif, conformément aux textes Iégislatifs et
réglementaires en vigueur, une police d'assurance auprés
d'une compagnie d'assurances agréée, garantissant durant
'exercice de leurs fonctions, leur responsabilité personnelle
et pécuniaire.
Article 17: Les comptables publics des communes et des
établissements de coopération intercommunale assurent la
gestion des postes comptables qui leur sont confiés.
| ils peuvent atre assistés d'un ou de plusieurs adjoints 4 qui ils
| peuvent déléguer leurs signatures pour agir en leur nom et |
6| incitant soit & exagérer les mémoires et factures, soit & en
‘Sous leur contréle et leur responsabilité.
Les comptables publics et leurs adjoints sont accrédités
auprés des organismes teneurs des comptes externes de
disponibilités dont ils ordonnent ou surveillent les
mouvements.
Chaque poste comptable dispose d'une seule caisse, et en
cas de besoin, d'un seul compte courant postal et/ou d'un
sous compte du compte courant du Trésor.
En aucun cas, lintitulé du compte d'un poste comptable ne
peut étre libellé au nom personnel du comptable public.
Article 18: Les comptables publics encourent, a raison de
Vexercice de leurs fonctions, les responsabilités prévues par
la législation en vigueur.
Article 19: Les régisseurs sont chargés d'opérations
d'encaissements ou de paiements dans les conditions fixées
par instruction conjointe du ministre de l'intérieur et du
ministre chargé des finances.
Le régisseur de dépenses peut se faire ouvrir, sur proposition
de l'ordonnateur, un compte de dépat & la Trésorerie
générale du Royaume desting a recevoir exclusivement les |
avances de fonds recues du comptable assignataire et
destinées au paiement des dépenses en régie.
Section 3 ; Gestion de fait
Article 20: Conformément a la législation en vigueur, est
déclaré comptable de fait, toute personne qui effectue, sans
y étre habilitée par l'autorité compétente, des opérations de
recettes, de dépenses, de détention et de maniement de
fonds ou de valeurs appartenant & une commune ou & un
établissement de coopération intercommunale.
En outre, est considéré comme coauteur responsable d'une
gestion de fait, tout fonctionnaire ou agent ainsi que tout
titulaire d'une commande publique qui, en consentant ou en
dénaturer les énonciations, s'est prété sciemment a|
l'établissement d'ordonnances de paiement, de mandats, de |
justifications ou d'avoirs fictifs.
Sans _préjudice des dispositions pénales_en_vigueur, le
7| comptable de fait et le ou le ou les coauteurs d'une gestion |
de fait sont soumis aux mémes obligations et contréles et
| assument les mémes responsabilités qu'un comptable public.
Titre Il : Ragles applicables a l'exécution des opérations de
recettes, de dépenses et de trésorerie
Chapitre premier : Regles relatives aux opérations de
recettes
Section premiére : Régles générales
Article 21: Les ressources des communes et des
établissements de coopération intercommunale
comprennent :
- les taxes, droits et redevances institués a leur profit par la
légistation et la réglementation en vigueur ;
- les produits et revenus domaniaux ;
- le produit des rémunérations pour services rendus ;
- le produit des exploitations et des participations
financiares ;
-le produit des emprunts ;
- les fonds de concours, les dons et legs ;
= toutes autres recettes instituées 4 leur profit par la
législation et la réglementation en vigueur ou résultant de
décisions de justice ou de conventions.
Article 22: La perception des recettes, est autorisée
annuellement par les budgets des communes et
desétablissements de coopération intercommunale.
Article 23 : Conformément a la législation en vigueur, toutes
contributions, directes ou indirectes, autres que celles
autorisées par les dispositions Iégislatives et réglementaires
en vigueur et par les budgets des communes ou des
&tablissements de coopération intercommunale, 8 quelque
titre et sous quelque dénomination qu’elles se pergoivent,
sont formellement interdites, @ peine, contre les autorités
qui les ordonneraient, contre les employés qui en
confectionneraient les réles et en fixeraient les tarifs etcontre ceux qui en feraient le recouvrement, d'étre
poursuivis comme concussionnaires, sans préjudice de
laction en répétition, pendant trois années, contre les
trésoriers, percepteurs ou autres personnes qui en auraient
fait la perception
Sont également punissables des peines prévues a l'égard des
concussionnaires, tous détenteurs de l'autorité publique ou
fonctionnaires publics qui, sous une forme quelconque et
pour quelque motif que ce soit, auront, sans autorisation
législative ou réglementaire, accordé des exonérations ou
franchises de droits, impdts ou taxes, ou auront effectué
gratuitement la délivrance de produits ou services d'une
commune ou d'un établissement de coopération
intercommunale alors qu’ils sont soumis, en vertu de la
législation et de la réglementation en vigueur, au paiement
d'une redevance ou d'une rémunération pour services
rendus.
Article 24: Les créances des communes et des
établissements de coopération intercommunale _ sont
constatées et liquidées, selon leur nature, dans les conditions
fixées par les lois et réglements en vigueur, sur la base de
conventions ou en vertu de décisions de justice.
Article 25: Les recettes sont prises en compte au titre du
budget de l'année au cours de laquelle elles sont encaissées.
I est fait recette du montant intégral des produits sans
contraction entre les recettes et les dépenses.
Article 26 : Le recouvrement des créances des communes et
des établissements de coopération intercommunale est
effectué conformément aux dispositions de la loi susvisée n°
1$-97 formant code de recouvrement des créances
publiques.
Section 2 : De I'émission des ordres de recettes
Article 27; Sauf dispositions contraires, toute créance
liquidée fait l'objet d'un ordre de recette individuel ou
collectif émis et rendu exécutoire par l'ordonnateur. Cet
ordre de recette est appuyé de tous les documents justifiant
la régularité de la perception.
Toutefois, en application des dispositions de la loi susvisée n°
9‘47-06 relative a la fiscalité locale, il n'est pas émis d'ordres de
recettes au titre des taxes instituées au profit des communes
dont le montant est inférieur a cent (100) dirhams.
Article 28 : Tout ordre de recette doit indiquer les bases de
liquidation de la créance ainsi que les éléments permettant
lidentification du débiteur.
Article 29: Les taxes et autres créances ayant fait l'objet
d'ordres de recettes individuels ou collectifs sont, sauf
dispositions contraires prévues par les textes propres a
chacune dielles, exigibles dés la mise en recouvrement
desdits ordres de recettes ou a I'échéance fixée par l'acte
ayant donné naissance & la créance.
Article 30: Toute convention, tout contrat ou engagement
comportant la perception de recettes, par termes échelonnés
sur plusieurs années, donne lieu a lémission, par
Vordonnateur, d'un ordre de recette, pour le montant dai au
| titre de chaque année, quill adresse au comptable public,
deux mois avant la date de I'échéance.
tlordre de recette émis au titre de la premiére année doit
&tre appuyé d'un exemplaire de l'acte ayant donné naissance
ala créance.
En cas de modification, l'acte modificatif est annexé a l'ordre
de recette émis au titre de l'année concernée.
Section 3 : De la prise en charge et du recouvrement des
ordres de recettes
Article 31: Les ordres de recettes émis sont pris en charge
par le comptable chargé du recouvrement compétent.
Les ordres de recettes individuels sont récapitulés sur un
bordereau d'émission ou dans un fichier électronique
communiqué au comptable chargé du recouvrement qui
procade au rapprochement du total cumulé avec les prises
en charge qu'il a admises.
ll en est de méme des réductions et des annulations des
ordres de recettes.
Les ordres de recettes collectifs sont émis dans les formes et
conditions prévues par les lois et réglements régissant les |
créances auxquelles ils se rapportent.
10‘Article 32: Le comptable chargé du recouvrement est tenu
d'exercer, au préalable, le contréle de la régularité de la
perception et de l'imputation ainsi que la vérification des
pices justificatives prévues par la réglementation en vigueur
et par la nomenclature établie par arrété conjoint du
ministre de l'intérieur et du ministre chargé des finances et.
Il s'assure, dans les mémes conditions, de la régularité des
réductions et des annulations de recettes.
Lorsqu’a l'occasion de son contréle, le comptable chargé du
recouvrement constate une omission, ou une erreur
matérielle au regard des dispositions des premier et
deuxidme alinéas ci-dessus, il renvoie l'ordre de recette ou
lordre d'annulation ou de réduction a l'ordonnateur, appuyé
d'une note déiment motivée, aux fins de régularisation.
Article 33 : Le recouvrement des créances des communes et.
des établissements de coopération _intercommunale
s'effectue en vertu d'ordres de recettes conformément a la
législation en vigueur, et notamment la loi précitée n° 15-97
formant code de recouvrement des créances publiques, a la
réglementation ou aux conventions qui les ont institués.
Article 34: Les recettes sont réalisées par versement
d'espéces, par remise de chéques bancaires ou postaux ou
par virement & un compte ouvert au nom du comptable
public concerné.
Les recettes peuvent également étre réalisées par tout autre
moyen de paiement prévu par la législation et la
réglementation en vigueur ou auprés des établissements de
crédit agréés ou par la mise la disposition de la clientéle de
tous moyens de paiement, ou leur gestion.
Les modalités d’application du deuxiéme alinéa du présent
article sont fixées par arrété du ministre chargé des finances.
Article 35: Tout versement en numéraire donne lieu a la
délivrance, par le comptable public, d'un recu ou d'une
quittance qui forme titre envers fa commune ou
I'établissement de coopération intercommunale créancier.
Ces titres peuvent atre édités sous format électronique.
Par dérogation aux dispositions de I’alinéa précédent, il n'est
pas délivré de recu ou de quittance, lorsque la_partie |
uwversante recoit, en échange de son versement, des timbres,
des formules ou de facon générale, une fourniture dont la
possession justifie, a elle seule, le paiement des droits, ou s'il
est donné quittance sur un document restitué ou remis a la
partie versante.
Section 4 : Réclamations, annulations, etadmissions en non-
valeur
Article 36 : Les réclamations et les annulations relatives aux
créances des communes et des établissements de
coopération intercommunale, sont régies par les lois et
raglements qui les ont instituées.
Article 37: Toute erreur de liquidation, double ou faux
emploi, constaté au préjudice du débiteur, donne lieu
Pémission d'un ordre d'annulation ou de réduction de
recette. Cet ordre précise les motifs d'annulation et, en cas
de réduction, les bases de la nouvelle liquidation
En cas de double emploi ou d'erreur matérielle de calcul, les
arrétés d'annulation ou de dégrévement sont établis d'office
ou a la demande des redevables et rendus exécutoires par
l'ordonnateur.
Ces arrétés sont, ensuite, transmis par l'ordonnateur au |
comptable chargé du recouvrement, pour réduction de ses
prises en charge. Ledit comptable envoie, le cas échéant,
copie de ces arrétés au comptable assignataire, pour
annotation et réduction.
En ce qui concerne les créances comprises dans les réles
d'impéts et taxes émis par les services du ministre chargé
des finances, les dégrévements et annulations sont notifiés
au comptable chargé du recouvrement, sous forme de
certificats d'annulation ou de dégrévement.
Les restitutions consécutives 2 une annulation ou aun
dégrévement doivent faire l'objet d'un ordonnancement sur
le budget de la commune ou de [établissement de
coopération intercommunale.
Les créances ayant fait l'objet d'annulation, a la suite d'une
décision judiciaire ayant acquis la force de la chose jugée,
2donnent lieu 8 une réduction des prises en charge au niveau
des écritures du comptable chargé du recouvrement.
Article 38 : Lorsque les créances s'avérent irrécouvrables ou
lorsque les redevables ne peuvent étre identifiés pour
quelque cause que ce soit, celles-ci sont proposées en non- |
valeur par le comptable chargé du recouvrement, au moyen |
d'états appuyés des justifications requises, qu'il adresse a)
Yordonnateur pour décision, dans les conditions prévues 2
Yarticle 126 de la loi précitée n° 15-97 formant code de
recouvrement des créances publiques
Lladmission en non-valeur d'une créance présumée
irrécouvrable n‘éteint pas la dette du débiteur et ne peut
faire obstacle au recouvrement si le redevable revient 4
meilleure fortune ou vient a étre localisé.
Les admissions en non-valeur des cdtes sur lesquelles des
versements auraient été obtenus ne donnent lieu a aucun
remboursement ou restitution.
Les admissions en non-valeur des créances comprises dans
les réles diimpéts et taxes émis par les services du ministére
chargé des finances, sont notifiés au comptable chargé du |
recouvrement au moyen de certificats d'admission en non- |
valeur.
Article 39 : Les remises gracieuses de dettes sont prononcées
par arrété de 'ordonnateur aprés délibération du Conseil et
visa du gouverneur conformément aux dispositions de
article 118 de la loi organique précitée n° 113-14 relative
aux communes. Toutefois, cette remise ne peut étre
accordée qu’a la condition que le demandeur n’ait pas
organisé son insolvabilité au sens de l'article 84 de la loi
précitée n° 15-97 formant code de recouvrement des
créances publiques.
La remise gracieuse de dette ne donne lieu & aucune
restitution des sommes éventuellement payées en
atténuation de la dette initiale. |
|
Une ampliation de l’arrété visé au premier alinéa ci-dessus
constitue la piéce justificative de la réduction ou de
l'annulation de la créance, objet de la remise gracieuse.
Les dispositions du présent article ne_s'appliquent_pas,
1Btoutefois, aux dettes, en principal, résultant de créances
fiscales et aux créances résultant de jugements prononcés en
faveur des communes ou des établissements de coopération
intercommunale.
Article 40 : Les réles restent entre les mains du comptable
chargé du recouvrement jusqu'a l'expiration d'un délai de dix
ans aprés apurement de la derniére céte, pour étre ensuite |
déposés aux archives de la communeou de I’établissement
de coopération intercommunale concerné.
Toutefois, les rles archivés sous format électronique, chez le
comptable chargé du recouvrement, sont remis a la
commune ou a T’établissement de coopération
intercommunale concerné aprés apurement de la derniére
céte.
Section 5 : De l'encaissement des droits au comptant et des
taxes déclaratives
Article 41 : Dans le cas de produits exigibles au comptant ou
lorsqu'll y a intérét pour la bonne exécution du service, ou
pour réduire les formalités de déplacement des redevables,
'encaissement peut étre config a des régisseurs de recettes. |
Article 42: L'encaissement des droits au comptant et des |
taxes déclaratives peut étre assuré par un ou plusieurs
régisseurs de recettes. Lesdits régisseurs peuvent étre
assistés par des régisseurs suppléants.
Article 43: Les recettes encaissées par versements
spontanés au titre des droits au comptant ou des taxes
déclaratives, sont immédiatement versées, par le comptable
compétent et les régisseurs qui en ont assuré l'encaissement,
au comptable assignataire, lequel est tenu d'en imputer le
montant, das réception, au budget de la commune ou de
l'établissement de coopération intercommunale concerné.
Das I'arrété des écritures du mois, et au plus tard le 8 du
mois suivant, le comptable assignataire notifie &
ordonnateur concerné le montant des recettes réalisées au |
cours du mois écoulé, au moyen d'un certificat global de
recettes appuyé des justifications requises, aux fins
d'émission d'un ordre de recettes de «régularisation» au titre
4[du mois de constatation de la recette. L'émission, par
| Vordonnateur, dudit ordre de recette doit intervenir avant le
15 du mois qui suit.
A défaut d'émission dudit ordre de recette, ledit comptable
joint au compte de la commune ou de |'établissement de
coopération intercommunale, copie du certificat de recettes
précité.
Article 44: Les régies de recettes sont instituées par arrété
de 'ordonnateur.
Des arrétés, pris dans les mémes formes, désignent un ou
plusieurs régisseurs de recettes ainsi que leurs suppléants, et
déterminent leurs attributions et leurs champs d'intervention
en indiquant les natures des recettes dont la perception, par
le ou les régisseurs est autorisée conformément aux arrétés
portant création desdites régies.
Article 45 : Le comptable assignataire procéde, sans préavis
et chaque fois qu'il le juge opportun ou sur demande de
lordonnateur, tant au bureau du régisseur de recettes
qu'aux postes des suppléants :
- 3 la vérification de la caisse et de la comptabilité ;
- a Vinventaire des tickets, des autres valeurs et des
quittanciers ;
- a 'appréciation du fonctionnement et de la performance de
la régie.
Cette vérification et cet inventaire doivent étre faits
obligatoirement au moins une fois par an.
Le régisseur de recettes est tenu de présenter tous
documents ou valeurs réclamés & l'occasion de toute
vérification.
Les régisseurs de recettes sont, en outre, soumis au contrdle
prévu a l'article 153 ci-dessous.
Toute irrégularité ou toute infraction aux réglements relevée |
au cours d'une vérification, est signalée, sans délai, par le |
comptable assignataire a l'ordonnateur, au gouverneur et au
ministre chargé des finances.
Llorganisation et le fonctionnement des régies de recettes et.
15[eure relations avec le comptable assignataire sont fixés par |
instruction conjointe du ministre chargé des finances et du
ministre de l'intérieur.
| article 46 : Le régisseur de recettes et ses suppléants sont
responsables des détournements, malversations, déficits et
débets commis ou constatés dans sa caisse ou dans les
caisses des agents placés sous leur autorité, sauf recours
contre ces derniers |
lls sont déclarés débiteurs par décision du ministre chargé
des finances ou la personne déléguée par lui a cet effet,
prise, soit sur proposition de l'ordonnateur aprés avis du
ministre de l'intérieur, soit sur la base d'un procés-verbal de
\Vérification de l'un des corps d'inspection habilités, apres en
avoir informé au préalable le ministre chargé de I'intérieur.
Le régisseur qui a comblé le déficit ou le débet est substitué
aux droits de la commune ou de [établissement de
coopération intercommunale pour le recouvrement de son
avance.
Le régisseur de recettes et ses suppléants peuvent obtenir la
décharge de leur responsabilité dans les conditions prévues
par la loi susvisée n° 61-99 relative a la responsabilité des
ordonnateurs, des contrdleurs et des comptables publics. |
Les remises gracieuses de dettes peuvent étre accordées au
régisseur de recettes, dans les conditions prévues par la loi
précitée n° 61-99.
Article 47: En cas de faute du régisseur des recettes, le
comptable assignataire peut engager les mesures devant
mettre fin aux irrégularités constatées. La responsabilité du
comptable assignataire peut étre mis en cause s'il n'a pas
exercé les contrdles qui lui incombent ou réclamé
immédiatement le versement des recettes qui n’aurait pas
été effectué dans le délai imparti.
le comptable assignataire, déclaré-_—_responsable
pécuniairement, exerce, par voie de subrogation aux droits
de la commune ou de [’établissement de coopération
intercommunale, son recours sur les biens meubles et
immeubles du régisseur de recettes.
Article 48 : Le régisseur de recettes est tenu, dés sa prise de
16| fonctions, de souscrire, conformément a la législation en
vigueur, une police d'assurance auprés d'une compagnie
d'assurance agréée, garantissant, durant l'exercice de ces
fonctions, sa responsabilité personnelle et pécuniaire. |
A la cessation des fonctions du régisseur ou en cas de
mutation, un quitus lui est délivré par lordonnateur, au vu
d'une attestation du comptable assignataire, constatant qu'a
la fin de sa gestion, ledit régisseur n'est redevable ala
commune ou a établissement de coopération
intercommunale d'aucune somme ou valeur.
Chapitre Il: Régles applicables aux opérations de dépenses
Section premiére : Ragles générales
Article 49: Les dépenses des communes ou des
établissements de coopération intercommunale ne peuvent
€tre réguligrement engagées et exécutées que si elles sont
conformes aux lois et réglements qui les ont instituées et
prévues dans leurs budgets.
Conformément aux dispositions de l'article 161 de la loi
organique précitée n° 113-24 relative aux communes, les
engagements desdites dépenses doivent rester dans la limite
des autorisations budgétaires les concernant.
Article 50: Les dépenses sont prises en compte au titre de
année budgétaire au cours de laquelle les ordonnances de
paiement sont visées par le comptable assignataire et
doivent étre payées sur les crédits de ladite année, quelle
que soit la date de la créance.
Article 51: Sauf dispositions législative ou réglementaire
contraires, les dépenses des communes et des
établissements de coopération intercommunale sont
engagées, liquidées, ordonnancées et payées dans les
conditions fixées au présent chapitre.
Article 52; U'engagement est l'acte par lequel |a commune
ou V’établissement de coopération intercommunale crée ou
constate une obligation de nature a entrainer une charge.
II ne peut étre pris que par I'ordonnateur agissant en vertu
de ses pouvoirs et aprés avoir satisfait_aux conditions
7prévues a l'article 49 ci-dessus.
Article 53 : La liquidation a pour objet de verifier la réalité de
la dette et d'arréter le montant de la dépense.
| La liquidation des dépenses est faite par agent competent,
sous sa responsabilité, au vu des titres établissant les droits
acquis aux créanciers.
‘Au sens du présent décret, on entend par agent compétent, |
la personne habilitée, par l'ordonnateur concerné, a
réceptionner les travaux, les fournitures ou services et a en
attester le service fait avant certification par 'ordonnateur.
A défaut d’agent compétent, la liquidation et la certification
du service fait sont effectuées directement par l'ordonnateur
et sous sa responsabilité.
Article 54 : L'ordonnancement est lacte administratif
donnant, conformément aux résultats de la liquidation,
ordre de payer la dette de la commune ou de
Vétablissement de coopération intercommunale. Il incombe &
Vordonnateur.
| ordonnancement donne lieu a I'émission d'une ordonnance
de paiement. Toutefois, certaines dépenses peuvent étre
payées sans ordonnancement préalable. La liste desdites
dépenses est fixée par arrété conjoint du ministre de
Vintérieur et du ministre chargé des finances. Cet arrété est
publié au « Bulletin officiel ».
Les dépenses payées sans ordonnancement préalable, sont
notifies, sans délai, par le comptable assignataire a
Yordonnateur.
Article 55: Les dépenses des communes et des
établissements de coopération intercommunale sont
soumises :
- 8un contréle préalable au stade de l'engagement ;
-et & un contréle de validité de la dépense, au stade du
| paiement.
Ces contréles s‘exercent conformément aux dispositions du
présent chapitre.
18Section 2 : Procédures d'engagement et modalités
d'exercice du contréle d’engagement
A- Procédures d’engagement
Article 56 : Toute proposition d'engagement, d'annulation ou
de réduction d'engagement, sous format papier ou par voie
électronique, est adressée par l'ordonnateur au comptable
assignataire, aux fins de visa et de prise en charge
comptable.
Article 57: Les dépenses permanentes, créées au moyen
d'actes ne comportant pas de limitation de durée et dont
l'effet ne peut cesser qu’au moyen d'actes y mettant fin, sont
engagées das le début de l'année budgétaire. La liste
desdites dépenses est fixée par arrété du ministre de
intérieur.
A cet effet, 'ordonnateur notifie au comptable assignataire,
4 lappui de la proposition d’engagement, un état
| récapitulatif regroupant, par ligne budgétaire, les actes en
| cours de validité.
Article 58 : Sont considérées comme engagée:
- au début de l'année budgétaire, les dépenses
permanentes ;
- au fur et & mesure des décisions prises par l'ordonnateur,
toutes les autres dépenses.
Article 59: Au mois de janvier de chaque année,
lordonnateur établit :
- un relevé nominatif du personnel de la commune ou de
Vétablissement de coopération intercommunale comportant
le montant de leur rémunération. Deux copies dudit relevé
sont remises au comptable assignataire ;
| -un relevé détaillé des autres dépenses permanentes telles
| que les loyers, les abonnements et les annuités d'emprunts.
Les modifications, éventuellement intervenues, en cours
d'année, au titre des dépenses permanentes ou de la liste du
personnel, font l'objet de relevés modificatifs établis par |
lordonnateur et adressés, sans délai, en double exemplaire
au comptable assignataire.
19‘Article 60; Les dépenses d'équipement sur autorisation de
programme peuvent étre engagées dans la limite des crédits
d'engagement prévus par celle-ci.
B- Modalités d'exercice du contréle d’engagement
Article 61 :Le comptable assignataire exerce un controle de
régularité qui consiste a vérifier que les propositions
d'engagement de dépenses sont réguliéres au regard des
dispositions législatives et réglementaires d'ordre financier
en vigueur
ll exerce également un contréle budgétaire portant sur :
- la disponibilité des crédits et des postes budgétaires ;
- imputation budgétaire ;
- exactitude des calculs du montant de l'engagement, au vu
des éléments dont il dispose ;
- le total de la dépense @ laquelle la commune ou
Vétablissement de coopération intercommunale s‘oblige
pour toute l'année d'imputation.
Article 62: Pour I'exercice du contrdle d’engagement des
dépenses, les propositions d'engagement de dépenses faites
par Jordonnateur sont accompagnées d’une fiche
d’engagement, qui précise notamment la rubrique
budgétaire concernée, les crédits disponibles ainsi que le
montant de la proposition d’engagement.
Les pices justificatives relatives aux _ propositions
d’engagement de dépenses sont adressées par l'ordonnateur
au comptable assignataire pour |'exercice du contréle
d’engagement.
Article 63 : Le contréle d’engagement s’exerce :
- soit par un visa apposé sur la proposition d'engagement de
dépenses ;
= soit par une suspension de visa de la proposition
d’engagement de dépenses avec renvoi 8 l’ordonnateur des
dossiers d’engament non visés, aux fins de régularisation.
- soit par un refus de visa motivé.
En cas de suspension ou de refus de visa, les observations
20‘qu'appelle la proposition d'engagement sont regroupées et
font l'objet d'une seule communication a l'ordonnateur.
Article 64: Le délai dont dispose le comptable assignataire,
pour apposer son visa ou le suspendre, est de douze (12)
jours ouvrables francs, pour les marchés et de cing (5) jours
ouvrables francs pour les autres natures de dépenses,
compter de la date de dépét de la proposition d’engagement.
A défaut de réponse dans le délai prescrit, le comptable
assignataire est tenu d'apposer son visa sur la proposition
d'engagement dés l'expiration dudit délai et d'en faire retour
&l'ordonnateur.
Les dispositions du présent article ne peuvent, toutefois, étre
opposables au comptable assignataire que par l'ordonnateur
concerné.
Article 65: Lordonnateur est tenu, avant tout
commencement d'exécution de travaux, de services ou
livraison de fournitures, de notifier & l'entrepreneur,
fournisseur ou prestataire de services concerné I'approbation
et les références du visa d’engagement apposé sur les
propositions d’engagement relatives aux marchés publics,
aux bons de commande, aux conventions ou contrats ainsi
qu'a leurs avenants éventuels.
Les références de ce visa peuvent étre réclamées a
Vordonnateur concerné, le cas échéant, par l'entrepreneur, le
fournisseur ou le prestataire de services
Article 66: Lorsque l'ordonnateur maintient la proposition
d'engagement d'une dépense ayant fait l'objet d’un refus de
visa, il saisit le ministre de l'intérieur ou son délégué pour
statuer.
Dans ce cas, sauf si le refus de visa est motivé par
Vinsuffisance ou l'indisponibilité de crédits ou de postes
budgétaires ou par le non respect d’une disposition
législative ou réglementaire, le ministre de l'intérieur ou son
délégué peut, par décision, passer outre a ce refus de visa.
Section 3 : Procédures de liquidation et d’ordonnancement
Article 67: Aucune dépense_ne peut étre liquidée et
21ordonnancée qu'aprés constatation des droits du créancier.
Cette constatation résulte, soit d'un certificat attestant
lexécution du service, soit d'un décompte exprimé en
quantité et en montant des fournitures ou prestations livrées
ou des travaux effectués. Les mémoires et factures
présentant ce décompte doivent étre totalisés en chiffres et
arrétés en toutes lettres, datés et signés par les créanciers
qui doivent y porter, en outre, l'indication de leur adresse et
de leur identité bancaire.
Lesdits mémoires et factures doivent étre revétus de la
certification du service fait par l'ordonnateur, & moins que la
livraison de ces travaux, fournitures ou services n’ait fait
Vobjet de constatation soit par un procés-verbal compris au
nombre des piéces justificatives, soit par la déclaration de
agent compétent.
Article 68: V’agent compétent vérifie si les dépenses
liquidées ont été préalablement engagées selon les
formalités prévues par la réglementation en vigueur.
Il vérifie également les calculs et décomptes ainsi que ta
régularité des piéces justificatives.
Article 69 : Les dépenses liquidées et arrétées donnent lieu &
ordonnancement.
Cet ordonnancement ne peut, sauf exceptions prévues par la |
réglementation en vigueur ou par arrété conjoint du ministre
chargé des finances et du ministre de I'intérieur, intervenir
avant, soit l'exécution du service ou I'échéance de la dette,
soit la décision individuelle d'attribution de subvention ou
d'allocation prévue par les lois et réglements en vigueur.
Des acomptes ou avances peuvent, toutefois, étre consentis
au personnel, soit par vole de régie de dépenses, soit par
voie d'ordonnancement, dans les conditions fixées par arrété
conjoint du ministre chargé des finances et du ministre de
Vintérieur.
Les ordonnances de paiement sont datées et portent, par
ordonnateur, un numéro d'ordre d'une série unique et
ininterrompue par année budgétaire.
Elles doivent comporter les indications suivantes :la désignation de ’ordonnateur ;
- imputation budgétaire ;
- 'année d'origine de la créance ;
- la désignation précise du créancier : nom, prénom ou raison
sociale et, le cas échéant, son adresse ;
-le montant, l'objet de la dépense et, le cas échéant, la
référence du titre auquel les justifications ont été jointes ;
- la référence du visa de la proposition d'engagement.
Uordonnancement des dépenses donne lieu 4 paiement par
virement.
Toutefois, le paiement en numéraire peut intervenir au profit
des personnes physiques dans les conditions définies par
arrété conjoint du ministre chargé des finances et du
ministre de l'intérieur.
Article 70: Lorsque l'ordonnancement est effectué au
bénéfice d'un organisme public, 'ordonnance de paiement
doit @tre émise au nom du comptable assignataire dudit
organisme.
Article 71: La remise aux bénéficiaires des ordres
depaiement est effectuée par l'ordonnateur et sous sa
responsabilité.
Cette remise s'opére contre décharge, aprés reconnaissance
de lidentité desdits bénéficiaires, de leurs ayants droit ou de
leurs représentants, ainsi que de la régularité des pouvoirs
de ces derniers.
Article 72: Lorsqu'un créancier refuse de recevoir ordre de
paiement, l'ordonnateur peut, par arrété motivé, faire
consigner par le comptable assignataire, le montant du
paiement a la Caisse des dépéts et de gestion et en informe
le créancier par lettre recommandée avec accusé de
réception.
Article 73: Les ordonnances de paiement sont arrétées,
signées et émises par l'ordonnateur, dés constatation du
service fait et au plus tard dans les quarante-cing (45) jours
qui suivent la date de ladite constatation et sont transmises
au comptable assignataire, appuyées des piéces justificatives
23correspondantes.
Ces ordonnances de paiement sont récapitulées sur un
bordereau d'émission et, le cas échéant, sur un support
électronique que 'ordonnateur communique au comptable
assignataire.
Section 4 : Modalités d'exercice du contrdle de validité de la
dépense
Article 74: Le comptable assignataire est tenu d'exercer,
avant visa pour paiement, le contréle de validité de la
dépense portant sur :
- I'existence du visa préalable d'engagement ;
|. Texactitude des calculs de liquidation ;
- le caractére libératoire du réglement.
lest, en outre, chargé de s'assurer de :
- la signature de l'ordonnateur ou de son délégué ;
- la disponibilité des crédits de paiement ;
= ladisponibilité des fonds ;
la production des pigces justificatives dont celles
comportant la certification du service fait, telles que prévues
par la réglementation en vigueur et par la nomenclature
établie par instruction conjointe du ministre chargé des
finances et du ministre de l'intérieur.
La disponibilité des fonds visée ci-dessus, doit étre
appréhendée dans le cadre de Ia régle de I'unité de caisse, en
vertu de laquelle l'ensemble des fonds disponibles servent @
la couverture de l'ensemble des dépenses, sans distinction
de I'affectation initiale des fonds.
Lorsque le comptable assignataire ne reléve aucune
irrégularité, il procéde au visa et au réglement des dépenses
dont il conserve les ordonnances de paiement et les
justifications correspondantes prévues par la réglementation
en vigueur.
Il renvoie, ensuite, @ tordonnateur les ordres de paiement
payables en numéraire, appuyés de leurs bordereaux
d'émission, pour remise aux _bénéficiaires, ainsi_que les
24bordereaux d'émission relatifs aux paiements par virement,
dament annotés de la mention du virement ou des
références du moyen de paiement ou de I'opération de
compensation éventuelle.
Toutefois, lorsqu'il constate une irrégularité au regard des
dispositions du présent article, il suspend le visa et renvoie &
Vordonnateur les ordonnances de paiement non visées,
appuyées d'une note diment motivée regroupant l'ensemble
des observations relevées par ses soins, aux fins de
régularisation.
Le comptable assignataire dispose, pour apposer son visa ou
le suspendre, de cing (5) jours pour les dépenses du
personnel et de quinze (15) jours pour les autres dépenses.
Les délais cités & l'alinéa précédent impartis au comptable
public prennent effet a partir de la date de la réception des
ordonnances ou mandats de paiement.
Article 75: Lorsque le comptable assignataire suspend le
paiement d'une dépense en vertu des dispositions du seme
alinéa de l'article 74 ci-dessus et que l'ordonnateur requiert
quill soit passé outre, par écrit et sous sa responsabilité, le
comptable assignataire, dont la responsabilité se trouve alors
dégagée, procéde au visa pour paiement et annexe, a
lordonnance, copie de sa note d'observations et !'ordre de
réquisition.
Par dérogation aux dispositions de l'alinéa précédent, le
comptable assignataire doit refuser de déférer aux ordres de
réquisition lorsque la suspension du paiement est motivée
par:
- soit l'absence, l'indisponibilité ou I'insuffisance des
crédits ;
- soit l'absence, l'indisponibilité ou "insuffisance des
fonds ;
- soit l'absence de visa préalable de la proposition
‘engagement ;
- soit le défaut du caractére libératoire du réglement.
| En cas de refus de la réquisition, le comptable assignataire
rend immédiatement compte au ministre chargé des
25finances, ou a la personne déléguée par lui & cet effet pour
statuer.
Article 76 : Le comptable assignataire est autorisé & viser les
ordonnances de paiement correspondant aux dépenses
d'équipement engagées, dans la limite des crédits reportés
au vu de l'état détaillé établi par l'ordonnateur et certifié
préalablement par ledit comptable.
Il est également autorisé a viser, au vu de l'état de report de
crédits établi par l'ordonnateur et certifié préalablement par
ledit comptable, les ordonnances de paiement émises sur les
crédits de fonctionnement et restées impayées aprés la
cléture de la gestion.
Article 77 : Les créanciers porteurs de titres ou de jugements
exécutoires & T'encontre d'une commune ou d'un
établissement de coopération intercommunale ne peuvent
se pourvoir valablement en paiement que devant
Vordonnateur de ladite commune ou dudit établissement de
coopération.
Sil'ordonnateur concerné refuse d’ordonnancer les dépenses
correspondantes, il peut étre fait recours au droit de
substitution dans les conditions prévues a l'article 198 de la
loi organique précitée n° 113-14 relative aux communes.
Article 78: Les ordonnances de paiement, émises au titre
d'une année budgétaire, sont présentées au visa du
comptable assignataire, au plus tard le 30 décembre de ladite
année.
Pour ce faire, l'ordonnateur doit intervenir auprés des
créanciers pour les inviter 2 lui présenter leurs factures ou
mémoires avant la date précitée.
Article 79: Lorsqu'une dépense concernant l'année
budgétaire en cours a recu une imputation inexacte,
lordonnateur remet au comptable assignataire un certificat
de réimputation au moyen duquel ce dernier constate dans
sa comptabilité l'augmentation et la diminution de dépenses
aux lignes budgétaires concernées et joint ledit certificat aux
pices justificatives devant accompagner le compte de la
commune ou de ’établissement de coopération
intercommunale.
26Article 80 : Lorsqu'une dépense a été payée pour une somme
supérieure aux droits du créancier, lordonnateur doit
émettre un ordre de recette a l'encontre du bénéficiaire
dudit paiement, hauteur du montant percu en trop.
Article 81: Lorsqu'une dépense réguligrement imputée par
ordonnateur a été mal classée dans les écritures du
comptable assignataire, celui-ci établit un certificat dont il est
fait emploi comme indiqué pour le certificat de réimputation
visé & l'article 79 ci-dessus.
Une copie de ce certificat est notifiée immédiatement &
Fordonnateur,
Article 82: En application des dispositions du dernier alinéa
de l'article 202 de la loi organique précitée n° 113-14 relative
aux communes, les reversements de fonds sur les dépenses
budgétaires peuvent, dans les conditions et selon les
modalités fixées ci-aprés, donner lieu a rétablissement ou a
ouverture de crédits.
Le rétablissement de crédits peut intervenir au cours de la
gestion qui a supporté la dépense correspondante.
la réouverture de crédits peut intervenir au cours de l'année
budgétaire qui suit celle quia supporté ladite dépense.
Le rétablissement et la réouverture de crédit sont opérés par
arrété de l’ordonnateur sur la base des déclarations de
recette établies par le comptable assignataire
Section 5 : Paiement
Article 83 : Le paiement est I'acte par lequel la commune ou
Vétablissement de coopération intercommunale se libére de
sa dette.
Le paiement ne doit intervenir qu'au profit du véritable
créancier ou de son représentant qualifié.
Le paiement ne peut intervenir avant, soit la réalisation du
service fait, soit I'échéance de la dette, soit la décision
individuelle d'attribution de la subvention ou de I'allocation.
Par dérogation au principe du service fait prévu a I'alinéa
précédent, il peut étre procédé au paiement des dépenses
27dont la liste est fixée comme suit :
- les abonnements a des journaux, & des périodiques, au
«Bulletin officiel», 8 des publications diverses, des
revues spécialisées ou I'abonnement pour accés & des
bases de données en ligne ;
- lacommande pour I'achat d'ouvrages 3 I'unité ;
- les primes d'assurance.
La présente liste peut étre modifiée ou complétée par arrété
conjoint du ministre de l'intérieur et du ministre chargé des
finances.
Article 84: Pour les acquisitions réalisées I'étranger, les
communes ou les établissements de coopération
intercommunale peuvent étre autorisés & ouvrir des
accréditifs bancaires, dans le cadre de conventions, accords
ou marchés passés avec des entreprises étrangéres, dans les
conditions et selon les modalités fixées par instruction
conjointe du ministre chargé des finances et du ministre de
lintérieur.
Article 85: Par dérogation aux dispositions du deuxiéme
alinéa de l'article 83 ci-dessus et afin de simplifier les
procédures d’exécution des dépenses, certaines dépenses
peuvent étre payées comme suit :
- le paiement de la main-d’ceuvre ouvriére et du
personnel assimilé peut étre effectué par le comptable
assignataire au vu d'un ordre de paiement établi en son nom
et appuyé des rdles de journées établis par 'ordonnateur ;
- lorsqu'un service groupe plusieurs agents dont les
émoluments sont payables en espéces, le paiement peut étre
fait par le comptable assignataire entre les mains et sur
acquit d'un régisseur, désigné par l'ordonnateur.
Acet effet, des régies de dépenses sont instituées par arraté
de lordonnateur. Cet arrété détermine l'objet et la nature
des dépenses dont le paiement peut étre effectué dans le
cadre de ladite régie.
Des arrétés, pris dans les mémes formes, désignent un ou
plusieurs régisseurs de dépenses ainsi que leurs suppléants.
Des avances en régie, dont le montant ne peut dépasser le
28plafond fixé par arrété du ministre de l'intérieur, peuvent
@tre accordées aux régisseurs de dépenses ou leurs
suppléants.
Toutefois, le plafond de I'encaisse fixé ci-dessus; peut étre
relevé par arrété de l'ordonnateur pris aprés visa de
Vautorité gouvernementale chargée de 'intérieur ou la
personne déléguée par lui a cet effet.
Article 86: Les dispositions des articles 46 et 47 ci-dessus
relatives respectivement a la responsabilité et au contrdle
applicable aux régisseurs de recettes s'appliquent aux
régisseurs de dépenses.
Les régisseurs de dépenses doivent justifier l'emploi des
avances ou le reversement des fonds non employés au
comptable assignataire par |l’entremise de l’ordonnateur
dans un délai maximum de trois (3) mois a compter de la
date d’encaissement des fonds.
En cas de non justification de |'emploi des fonds recus ou de
défaut de leur reversement dans le délais prescrit, le
régisseur de dépenses peut étre déclaré débiteur par
décision du ministre chargé des finances ou de la personne
déléguée par lui & cet effet, prise a linitiative du ministre de
Vintérieur ou de !'ordonnateur soit directement, soit a la
demande du comptable assignataire.
Il peut également étre déclaré débiteur dans les mémes
formes en cas de détournement, malversation ou déficit
commis ou constatés dans sa caisse ou dans ses écritures.
Le recouvrement des débets est poursuivi dans les mémes
conditions que celles applicables pour les créances des
communes ou des établissements de coopération
intercommunale.
Les ragles de fonctionnement des régies de dépenses sont
fixées par instruction conjointe du ministre chargé des
finances et du ministre de l'intérieur.
Article 87 : Le régisseur de dépenses est tenu, das sa prise de
fonctions, de souscrire, conformément a la loi précitée n° 61-
99, une police d'assurance auprés d'une compagnie
d'assurance agréée, garantissant, durant lexercice de ses
29