Méditations Métaphysiques

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La recherche de la vérité chez Descartes 

: Les Méditations
métaphysiques

Méditations métaphysiques (6 textes, rejoue un


peu la genèse de son texte), 1641

A l’époque, la métaphysique est considérée


comme le socle des sciences. La philosophie et
une science, et la science est de la philosophie.

1ère méditation métaphysique

Les propositions apparaissent plus ou moins vraies selon leurs caractéristiques :

‫ ﷻ‬1er dimension : opinion


Peut-on den douter ? oui, car les autorités ont souvent des opinions contradictoires, ce qui signifie qu’au
moins une est fausse
‫ ﷻ‬2e dimension : les sens
Selon l’empirisme, il s’agit de la seule source de vérité, aristote part même de la perception. Cependant,
pour Descartes, on peut nous tromper par nos sens (tour carrée vue de loin, le baton brisé dans l’eau) et il
convient au jugement de réparer l’erreur des sens.
Ex : argument du rêve : si j’ai pu croire être réveillé alors que je dormais, il est possible que je sois
actuellement en train de rêver C’est l’argument massue de Descartes, souvent repris dans la littérature
depuis. (Exemples : L’illusion comique  ; Le Monde est un songe  ; Songe d’une nuit d’été  ;
Inception/Matrix)
‫ ﷻ‬3e : le corps propre
Corps de verre, corps fantôme, il est aussi soumis au doute on peut donc même douter de son propre
corps.

Descartes reprend une phrase de Galilée : «  La philosophie est écrite dans cet immense livre qui
continuellement reste ouvert devant les yeux, mais on ne peut le comprendre si, d’abord, on ne s’exerce pas à en
connaître la langue et les caractères dans lesquels il est écrit. Il est écrit en langue mathématique, et les caractères
en sont les triangles, les cercles, et d’autres figures géométriques, sans lesquelles il serait impossible
humainement d’en saisir le moindre mot  » qui est souvent résumée par la phrase «  le grand livre de la nature est
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écrit en langage mathématique  ». Descartes, plus prudent, écrit «  Ces longues chaînes de raisons, toutes simples
et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations,
m'avaient donné l'occasion de m'imaginer que toutes choses, qui peuvent tomber sous la connaissance des
hommes, s'entre-suivent en même façon et que, pourvu seulement qu'on s'abstienne d'en recevoir aucune pour
vraie qui ne le soit, et qu'on garde toujours l'ordre qu'il faut pour les déduire les unes des autres, il n'y en peut
avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu'on ne découvre.   ». Toute la difficulté est
de trouver un point d’ancrage à la chaine démonstrative.

Descartes transpose les règles de sa méthode mathématique dans la méthode métaphysique, ce qui lui
sert à refonder l’ensemble des sciences dont les maths. Dans les Méditations Métaphysiques, Descartes fait
référence à Archimède (« donnez-moi un point fixe et un levier et je soulèverai le monde ») en disant qu’il doit
chercher ce point d’Archimède. Les mathématiques représente un moyen sur d’accéder à la vérité, à partir d’un
enchaînement de déductions. Cependant, ce raisonnement n’est efficace que s’il s’appuie sur un point de départ
(auquel s’attaquent les sceptiques  les prémices sont difficiles).

Cependant, Descartes pose l’hypothèse du malin génie. Ce raisonnement est à la limite de l’hérétisme à
l’époque, Descartes se demande si Dieu ne joue pas avec lui. Par exemple, quand nous faisons une opération, ça
semble évident, mais peut-être ai-je été trompé. Les mathématiques deviennent alors une invention du malin
pour faire croire que la vérité existe (Le Malin est un génie hypothétique, doté d’idées innées et de la perfection
de Dieu)

Descartes veut trouver un fondement, un prémice sur lequel batir la vérité. Ainsi, il va tenter une
expérience proche de la folie (il admet lui-même : « au cœur de la raison, il y a de la folie »)

2ème méditation métaphysique

Ce Malin génie ne peut pas me faire douter du fait que je doute. Il existe donc quelque chose qui lui
résiste : l’existence. A partir de ce point la, il peut reconquérir son existence. Descartes peut déduire le reste à
partir de cette certitude.

«  Ego sum, ego existo  » (ego : moi je suis, moi je pense). «  Dubito ergo sum, cogito ergo sum  »  Je
doute donc je pense, je pense donc je suis. « Je pense donc je suis » (Discours de la méthode 1637) Le donc n’est
pas une conséquence, les deux sont substanciels.

Le monde est fait de deux types de substances Ethymologiquement, une substance est ce qui soutient, il
s’agit des qualités/caractéristiques intrasèques). Descartes distingue deux types de substances (dualisme
cartésien) :

- Le corps : les choses etendues : (« res extensa »)


Habituellement, on appelle substanciel le corps. Selon Descartes, on a trop tendance à penser les
substances comme occupant un espace. Or, les âmes peuvent très bien êtres conçues séparement des
corps. Ici, Descartes fait abstraction de son propre corps, il reste en tant que substance pensante.
(Comme on peut penser en faisant abstraction du corps, elle pourrait continuer sans lui après la mort.)

- Le pensant : les choses pensantes (« Res cogitans »)  ego


La conscience est, chez Descartes, la « chose qui pense ». Le sujet cartésien est quiconque fait l’acte de
pensée, sans aucune caractéristiques sempiriques, on peut juste dire qu’il pense. La pensée de ce que l’on

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est nous caractérise, il s’agit de la conscience d’être conscient. Pour Descartes, il n’existe pas de pensée
incosciente (pensée en nous dont je n’ai pas conscience de l’existence), et les sensations sont associées à
la conscience de percevoir cette sensation.
Le Cogito est donc la pensée consciente : quand je pense, je pense à quelque chose et je pense à moi en
train de penser à cette chose. Le cogito est une idée implicite, qui nous accompagne tout le temps, pour
autentifier notre existence.
Cette idée d’exister par notre pensée peut paraître inconcevable pour beaucoup : disparait-on si l’on
cesse de penser ? Descartes nous répond qie nous pensons tout le temps, juste qu’on ne s’en souviens
pas toujours (ex : quand on naît, quand on dort …)

La difference entre les hommes et les animaux ne tient pas au corps (ils sont constitués des mêmes
particules élémentaires). L’âme rationnelle, capable de produire des calculs, est ce qui distingue l’homme de la
machine. L’animal n’a pas la conscience d’avoir conscience.

Expérience du morceau de cire : il prend un morceau de cire et regarde ses qualités (qualités au sens
large, caractéristiques : odeur, couleur, texture…). Il l’approche de la flamme et toutes les caractéristiques
s’effacent. Comment être sûr qu’il s’agit de la même chose ? La cire occupe le même espace, c’est ce qui lui
donne son identité, c’est son attribut essenciel

Attributs essentiels : on ne peut le retirer sans détruire la chose (ex : la pensée de l’âme)
On trouve également des attributs non essentiels 

3ème méditation métaphysique

Descartes a trouvé son point de certitude (ego) et veut trouver la vérité du monde. En effet, l’hypothèse
du malin génie hypothèque cependant toujours tout. La seule manière de la lever est la garantie divine, il faut
donc démontrer l’existence de Dieu.

La première démonstration, qu’il expose dans dans cette partie, est inspirée de St-Anselme (penseur du
Moyen Age). Cependant, l’objetif de St Ancelme est de retrouver par la raison une vérité théologique et ainsi de
réhabiliter la raison. Au contraire, Descartes s’appuie sur la raison pour retrouver la garantie divine.

 Dieu est l’être qui a toutes les perfections, or l’existence est une perfection, donc l’existence est comprise dans
l’existence de Dieu

Déisme/Phidéisme

A la mort de Pascal, on a découvert cousu dans un ourlet un papier plié, où il était écrit « dieu d’Abraham et
d’Isaac et non pas dieu des philosophes »

Ce « dieu des philosophes » pourrait être rapproché de la vision de dieu selon Descartes. Il s’agit d’une
conception rationnelle, détachée de la lecture traditionnelle de la bible. Il rend compte, chez Descartes, de la
possibilité de connaissance du monde : les idées innées sont exactes car Dieu est vérace. Pour Descartes, Dieu est
la clef de voute qui assure la possibilité de la connaissance. Son existence est donc un enjeu épistémologique. Le
déisme peut être rapproché de la foi des révolutionnaires ou de Rousseau, à savoir la croyance rationnelle en un
être supérieur. (Kant : La Religion dans les limites de la simple raison)

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Pour les phidéistres, la foi se soutient d’elle-même, il n’est nul besoin de la raison

Pascal avance, par exemple, l’argument du pari : ce serait absurde de ne pas croire. Suivre ce pari sous entend un
engagement (changement de mode de vie), plus qu’une adhesion subjective. Cependant, il s’agit surtout de
comprendre qu’on est déjà embarqué par une conversion du regard.

La raison n’abdique pas car la foi le lui commande, la raison laisse place à la foi car elle reconnaît ses limites.

4ème méditation métaphysique

Si Dieu est vérace, pourquoi et comment pouvons-nous nous tromper ?

Cette question appelle une théodicée, c’est-à-dire une défense de Dieu (comme Leibnitz, Théodicée : il explique
l’existence du mal par la bonté divine. Le mal est comme une ombre projetée sur la lumière divine, il la met en
relief, comme un tableau avec des contrastes)

La réponse souvent apportée à la présence du mal est la liberté. La liberté est une perfection, mais elle doit,
intrasèquement, laisser la possibilité du mal.

La 4e méditation porte sur la liberté. Descartes est un partisan du libre arbitre, il promeut la liberté de choisir, et
veut montrer que c’est aussi une perfection. Cette liberté est positive chez Descartes, alors qu’elle peut
apparaître comme la marque d’une décadence chez d’autres penseurs.

Cette liberté nait de la convergence de 2 pouvoirs de notre conscience :

- Le pouvoir de connaître, ou entente


- Le pouvoir de déterminer, ou volonté

Les caractéristiques de ces deux pouvoirs sont opposés (ex : entendement fini, volonté infinie). L’erreur émerge
quand on n’arrive pas à les faire fonctionner ensemble, elle est due à une mauvaise articulation des deux. La
volonté choisit en fonction de ce que l’entendement lui présente comme étant le meilleur.

Le mal n’est donc pas de la faute de Dieu, mais est du au mauvais usage de notre liberté.

Chez Descartes, l’erreur est très proche de la faute. Pour beaucoup de penseurs, l’erreur est liée à un manque de
connaissance, tandis que la faute est morale. Cependant, pour Descartes, se tromper est déjà une faute morale,
car ne pas assez prêter attention, c’est se laisser tromper par nos sens.

5ème méditation métaphysique

La révolution scientifique de Galilée/Copernic a bouleversé les esprits. On passe d’une conception du monde à
une autre opposée.

 Chez les grecs, et plus généralement les anciens : la perfection est supralunaire, la trajectoire de astres est
parfaite car elle est finie en chacun de ses points, plus on s’éloigne, plus on s’approche de la perfection,
jusqu’à atteindre le premier moteur, qui est immobile. Au contraire, les êtres sublunaires sont imparfaits
(ils naissent, meurt, répètent leurs taches au travail …). La répétition n’a pas de sens (illusté par les
châtiments aux enfers : Sisyphe, les danaïdes…). Le fini est parfait, l’infini est dégradé.
 Chez les modernes, l’infini devient une perfection qui illustre par exemple l’infini puissance de Dieu. La
vision ancienne du monde vole en éclat avec Galilée, une des caractéristiques fondamentale de l’univers
est son infinité. Le cosmos devient l’univers.
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Descartes propose une 2nde manière de démontrer l’existence de Dieu. Il souhaite expérimenter de
manière ponctuelle et intense la découverte de Dieu (son expérience proche de la folie). Sa démonstration est la
suivante. L’idée de Dieu est infiniment grande et puissante. Or, l’homme est imparfait, il ne peut pas avoir eu par
lui-même cette idée d’un être infiniment plus grand et plus puissant de lui. Donc, s’il l’a eu, c’est que ça lui vient
de quelqu’un d’autre.

De plus, si Descartes doutait véritablement, sans être soutenu par une puissance infinie, alors il serait
emporté par ce doute, il s’effondrerait.

Hegel : « zwifeln ist venweifeln » (douter, c’est s’effondrer)

Je doute donc dieu existe.

Notion primitive : notion claire pour soit et risque d’être obscurcie par une explication. Il en existe 3 :

- l’ame
- le corps
- l’union de l’ame et du corps
notre corps est l’expression immediate de notre pensée, on l’expérimente d’instant en instant

L’âme et le corps ne peuvent être seulement 2 substances, avec l’âme qui habite le corps comme un pilote
dirigerait un navire (« l’âme n’est pas dans le corps comme un pilote dans son navire »). Si l’âme était incluse dans
le corps, il y aurait un temps d’écart entre la décision et l’action. De plus, si l’âme est un pilote, alors quelque
chose devrait aussi « piloter » l’âme.

Descartes propose aussi une méthode pour organiser notre représentation du monde à savoir de présenter les
idées selon « l’ordre de la découverte », ou ordre analytique

 D’un point de vue analytique, le « je pense » est premier. La première des vérités nous permet de
retrouver toutes les vérités
 Dans un 2e temps, on découvre une vérité qui est antérieure ontologiquement à l’âme : Dieu

Ainsi, sa méthode suit une progression chronologique, mais pas ontologique. Cette façon de présenter obéit à la
maxime « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ». En effet, si on mettait Dieu en 2 e, on ne le
supporterait pas. Descartes veut nous faire comprendre ce qu’on sait déjà.

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